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LES SACRIFICES DU LEVITIQUE (1) – L'HOLOCAUSTE
 
 
 
            La plupart des lecteurs croyants savent probablement que les offrandes dans ce livre du Lévitique sont des types ou des images, présentés par le Saint Esprit, de la Personne et de l'oeuvre de notre Seigneur Jésus Christ. Les résultats de cette oeuvre en leur faveur les amènent à rendre grâces à Dieu. 
            Mais quelqu'un dira peut-être : Considérer ces offrandes du Lévitique de cette manière ne serait-ce pas un fruit de l'imagination de l'homme ? Le Nouveau Testament répond à une telle objection : par les paroles du Seigneur Jésus lui-même et par les paroles inspirées d'un apôtre, nous apprenons que ces offrandes de l'Ancien Testament sont bien en effet des types du Sauveur et de son oeuvre.
 
            Rappelons d'abord le passage de Luc 24 où le Seigneur Jésus, s'adressant aux deux disciples sur le chemin d'Emmaüs, leur dit : « O gens sans intelligence et lents de coeur à croire toutes les choses que les prophètes ont dites ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire ? Et commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait, dans toutes les Ecritures, les choses qui le regardent » (Luc 24 : 25-27). L'expression « par Moïse et par tous les prophètes » comprend tout l'Ancien Testament. « Commençant par Moïse » désigne les cinq livres qu'il a écrits : Genèse, Exode, Lévitique, Nombre et Deutéronome. Par tous les prophètes , le Seigneur expliquait aux disciples, dans toutes les Ecritures (celles de l'Ancien Testament), les choses qui le concernent.
            Avons-nous lu le livre du Lévitique et appris « les choses qui regardent » le Seigneur Jésus ? Ou bien, avons-nous commencé à lire ici ou là, à travers la Bible, sans nous arrêter sur le Lévitique, pensant qu'il s'agit seulement d'un livre de convenances et de cérémonies juives, qu'il présente un rituel sans réel intérêt pour les chrétiens. Ce passage de Luc 24 montre clairement que le Seigneur est présenté  dans « toutes les Ecritures ». Dans le même chapitre, nous lisons un peu plus loin : « Ce sont ici les paroles que je vous disais quand j'étais encore avec vous, qu'il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes et dans les psaumes, fussent accomplies.  Alors Il leur ouvrit l'intelligence pour entendre les Ecritures. Et il leur dit : Il est ainsi écrit ; et ainsi il fallait que le Christ souffrît, et qu'il ressuscitât d'entre les morts le troisième jour » (Luc 24 : 44-46). Oh, quel merveilleux exposé ces deux disciples du Seigneur ont entendu sur la base des Ecritures de l'Ancien Testament - la loi de Moïse (non seulement les dix commandements mais l'ensemble des cinq premiers livres de la Bible), les prophètes, et les psaumes ! De même pour nous, combien ce livre du Lévitique prend de la valeur, quand nous réalisons que ce n'est pas seulement un rituel juif, mais qu'il contient des choses précieuses, touchant le Seigneur Jésus lui-même ! Chacun de ces sacrifices présentant une image du Seigneur Jésus, dans sa Personne ou dans son oeuvre, tout devient du plus haut intérêt !
            En effet, c'est une vraie grâce si Dieu nous enseigne de cette manière, en se servant de types ou d'images. Nos pauvres esprits, si restreints, ne peuvent pas appréhender en une seule fois la gloire de la Personne du Seigneur Jésus ou la valeur infinie de son oeuvre ! Le but de Dieu est de nous rendre capables d'en considérer successivement différents aspects. Ainsi, après avoir considéré un type, nous en découvrons un autre, qui présente un aspect différent. Puis, en les considérant ensemble, notre coeur est rempli d'émerveillement, d'adoration et de louange. Nous apprenons à discerner d'une manière beaucoup plus détaillée les gloires de l'antitype.
 
            Un autre texte biblique, auquel on peut se référer, se trouve dans l'épître aux Hébreux : « Or ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs entrent constamment dans le premier tabernacle, accomplissant le service ; mais, dans le second, le seul souverain sacrificateur, une fois l'an, non sans du sang qu'il offre pour lui-même et pour les fautes du peuple, l'Esprit Saint indiquantceci : le chemin des lieux saints n'a pas encore été manifesté, tandis que le premier tabernacle a encore sa place » (Héb. 9 : 6-8).
            Le Saint Esprit veut nous instruire en se servant d'Aaron, le souverain sacrificateur, qui entrait seulement une seule fois l'an dans le lieu très saint. Cet acte a une signification ; il en est de même de tout le rituel. Hébreux 9 : 23 désigne le tabernacle et tout ce qu'il contenait par l'expression : « les images des choses qui sont dans les cieux ».
            Ces différents passages du Nouveau Testament nous ont montré clairement que tous ces sacrifices sont réellement des types du Seigneur Jésus lui-même, donnés par le Saint Esprit.
 
            Au début du livre du Lévitique, sont présentés successivement par le Saint Esprit quatre sacrifices principaux, afin d'éclairer notre âme sur quatre aspects différents de la Personne et de l'oeuvre du Seigneur Jésus Christ. Le premier chapitre présente l'holocauste ; le second, l'offrande de gâteau ; le troisième, le sacrifice de prospérités et le quatrième, le sacrifice pour le péché.
             De même, dans le Nouveau Testament, on trouve dans les quatre évangiles, quatre aspects différents de la personne du Seigneur.
            Ces quatre offrandes sont mentionnées en Hébreux 10 (comme elles l'avaient été au Psaume 40) : « C'est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit : Tu n'as pas voulu de sacrifice ni d'offrande, mais tu m'as formé un corps. Tu n'as pas pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché » (Héb. 10 : 5,6). « Sacrifice et offrande », au verset 5, correspondent au sacrifice de prospérités et à l'offrande de gâteau, tandis que le verset 6 présente l'holocauste et le sacrifice pour le péché. Au verset 7, le Seigneur Jésus déclare qu'il vient accomplir la volonté de Dieu.
             Il est donc bien clair que ces offrandes sont des types de Celui qui a dit : « Voici, je viens, - il est écrit de moi dans le rouleau du livre - pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 : 7). Ainsi parle le Seigneur Jésus.
 
            Il est utile encore de relier le début du Lévitique au dernier chapitre de l'Exode, où il est précisé deux fois que la gloire de l'Eternel remplit le tabernacle : «La nuée couvrit la tente d'assignation, et la gloire de l'Eternel remplit le tabernacle ; et Moïse ne pouvait entrer dans la tente d'assignation ; car la nuée demeura dessus et la gloire de l'Eternel remplissait le tabernacle » (Ex. 40 : 34-35). Au début du Lévitique, nous lisons : « Et l'Eternel appela Moïse, et lui parla, de la tente d'assignation, disant... » (Lév. 1 : 1). C'est donc de l'intérieur du tabernacle que l'Eternel lui a parlé. Il ne l'a pas fait depuis le Mont Sinaï, où il a donné la loi. La gloire de l'Eternel remplit maintenant le tabernacle, et du sein de cette gloire, il dit à Moïse : « Parle aux fils d'Israël, et dis-leur : Quand un homme d'entre vous présentera une offrande à l'Eternel... » (Lév. 1 : 2). Il donne alors toutes ses instructions au sujet des sacrifices. D'abord la gloire remplit le tabernacle, puis Dieu parle pour montrer comment un pécheur, tel que chacun d'entre nous, peut être rendu capable de demeurer pendant toute l'éternité dans cette gloire.
 
 
L'HOLOCAUSTE : lire Lévitique 1 ; 6 : 1-6
            Tout est présenté avec simplicité et beauté au début de ce livre du Lévitique ! Avec l'holocauste au premier chapitre, on voit clairement comment un pécheur (qui est par nature séparé de Dieu par ses oeuvres perverses, et qui le hait dans son coeur, avec sa volonté pécheresse et rebelle), peut être admis dans la présence de Dieu, du fait de la valeur immense du sacrifice de Christ.
            De quel aspect de l'oeuvre de Christ l'holocauste parle-t-il ? L'offrande pour le péché, exposée en dernier lieu (Lév. 4), parle d'elle-même. C'est un type de Christ portant les péchés que nous avons commis, les ôtant pour toujours de devant la face de Dieu. Mais l'holocauste présente en type Christ venu accomplir, quoi qu'il en coûte, la volonté de Dieu, malgré la terrible souffrance et l'agonie de la croix. Il vient faire sa volonté et le glorifier, même dans sa mort. Dieu soit béni, c'est aussi pour nous. Sa volonté est notre salut puisque le Seigneur Jésus, en venant accomplir la volonté de Dieu, nous a aussi sauvés. 
            Quel était le premier but du Seigneur Jésus en venant dans ce monde ? Il est venu pour sauver des pécheurs, mais son premier objectif n'est-il pas contenu dans ces versets : « C'est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit : Tu n'as pas voulu de sacrifice ni d'offrande, mais tu m'as formé un corps. Tu n'as pas pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché ; alors j'ai dit : Voici, je viens...  pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 : 5-7) ? Il s'agissait avant tout, pour le Seigneur Jésus, d'accomplir la volonté de Dieu et de le glorifier. Sa parfaite obéissance à cette volonté a été pleinement exprimée au moment où il a été fait péché pour nous sur la croix. Pour accomplir l'oeuvre que le Père lui avait donnée à faire  (Jean 17 : 4), il est descendu pour nous dans la mort. Il a pris sur lui nos péchés et il a été « fait péché » pour nous. Dieu s'est alors acquis sa plus grande gloire (Jean 13 : 31-32). C'est de toute importance de le comprendre.
            Tout naturellement, l'holocauste vient donc en premier lieu, parce qu'il présente Christ, non pas tellement comme prenant nos péchés sur lui, mais s'offrant lui-même sans tache à Dieu (Héb. 9 : 14), accomplissant sa volonté et le glorifiant jusqu'à la mort. Dans l'épître aux Ephésiens, on trouve deux aspects de l'oeuvre de Christ, présentés dans un seul verset : « Marchez dans l'amour, comme aussi le Christ nous a aimés et s'est livré lui-même pour nous (c'est notre côté), comme offrande et sacrifice à Dieu (c'est ce qui est pour Dieu) (Eph. 5 : 2). C'est donc assurément ce dernier aspect qui est présenté dans l'holocauste : une offrande et un sacrifice à Dieu en odeur agréable.
            Ne négligeons pas de considérer ce côté du sacrifice de Christ, pensons à ce qu'il représente pour Dieu et non pas simplement à ce qu'il est pour nous ! Nous obtiendrons une paix beaucoup plus profonde en regardant les choses de cette manière, nous ferons un gain immense.
            Quel bonheur de pouvoir dire de tout notre coeur : Le Seigneur Jésus est mort pour moi ; dans son grand amour, il s'est livré lui-même pour moi ! Nous exprimons une réalité merveilleuse et bénie que nous n'oublierons pas durant toute l'éternité ! Mais avons-nous déjà considéré ce qui, dans cette oeuvre de Christ, a été pour Dieu, ce qu'ont été les pensées de Dieu touchant son Bien-aimé, au moment où il s'est offert à lui sans tache ?
 
            Revenons à ce premier chapitre du Lévitique.
            « Si son offrande est un holocauste de gros bétail, il la présentera, - un mâle sans défaut ; il la présentera à l'entrée de la tente d'assignation, pour être agréé devant l'Eternel » (Lév. 1 : 3).
            Remarquons que l'animal n'est pas encore tué. Il est d'abord présenté, sans défaut, pour que celui qui l'apporte soit approuvé devant le Seigneur. Un animal imparfait ne pouvait pas l'être. Un autre passage du Lévitique confirme cela : « Parle à Aaron et à ses fils, et à tous les fils d'Israël, et dis-leur : Quiconque de la maison d'Israël ou de ceux qui séjournent en Israël, présentera son offrande, selon tous leurs voeux  et selon toutes leurs offrandes volontaires qu'ils présentent en holocauste à l'Eternel -pour être agréé- offrira un mâle sans tare, de gros bétail, de moutons ou de chèvres. Vous ne présenterez aucune chose qui ait quelque défaut corporel, car elle ne sera point agréée pour vous. Et si un homme présente un sacrifice de prospérités à l'Eternel, pour s'acquitter d'un voeu ou en offrande volontaire, soit de gros bétail, soit de menu bétail, son offrande sera sans tare, pour être agréée : il n'y aura en elle aucun défaut corporel » (Lév. 22 : 18-21).
            L'offrande doit donc être premièrement sans tare pour être agréée. S'il y a une seule tache, un seul défaut sur le taureau, il ne peut pas être agréé. Celui qui l'apporte ne l'est donc pas non plus, car c'est dans ce but que l'animal est offert. Voilà des précisions qui nous parlent de la Personne sainte, sans tache du Seigneur Jésus, venu dans le monde, né d'une femme, né sous la loi (Gal. 4 : 4). Celui qui n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal à Dieu (Phil. 2 : 6), mais s'est anéanti lui-même, se sevrant lui-même de tout (Ps. 131 : 2). Il est venu dans ce monde, non pas à l'état adulte comme Adam, mais comme un enfant nouveau- et il l'a traversé, saint, sans péché, pour finalement s'offrir lui-même sans tache à Dieu.
            Toute cette vie immaculée (caractère particulièrement présenté dans l'offrande de gâteau), chaque parole qu'il a prononcée, chacune de ses actions, montait vers Dieu comme un parfum de bonne odeur. Puis nous le voyons aller jusqu'à la mort. L'obéissance qui le caractérisait dans sa mort a été le couronnement de sa vie parfaite. Il a été obéissant jusqu'à la mort, et à la mort même de la croix (Phil. 2 : 8).
            Nous connaissons un peu les pensées du Père à l'égard de son Bien-Aimé. Deux fois, les cieux s'ouvrent, et la voix du Père se fait entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai trouvé mon plaisir » (Matt. 3 : 17 ; 17 : 5 ; 1 Pier. 1 : 17). Chacune même des pensées de son coeur était une odeur agréable pour Dieu. 
            Quand vient l'heure terrible du jardin de Gethsémané, le Seigneur Jésus est placé devant ce qu'il doit traverser en poursuivant ce sentier béni de l'obéissance, devant ce qu'il doit endurer en accomplissant pleinement la volonté de Dieu. Tout ceci lui est présenté de telle manière qu'il peut dire : « Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ; toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux » (Matt. 26 : 39). Ainsi il va à la Croix, dans une sainte et parfaite obéissance, et là, il s'offre lui-même, victime volontaire, pour accomplir la volonté de Dieu.
            Demandons-nous, non pas quelle est notre pensée sur cette oeuvre merveilleuse, sur cet acte de sainte obéissance et de dévouement à la gloire du Père, mais si nous avons déjà considéré la pensée de Dieu sur son Fils adorable et béni, et sur son obéissance jusqu'à la mort ? Si le Père pouvait dire de lui durant sa vie ici-bas : « Celui -ci est mon Fils bien- aimé en qui j'ai trouvé mon plaisir », à combien plus forte raison le dit-il maintenant qu'il est descendu dans la mort par amour et obéissance à son commandement (Jean 10 : 18). Nous voyons encore briller cet amour et cette obéissance au Père dans ces paroles de Jésus, alors qu'il se lève, après le souper, pour aller à la Croix : "Mais afin que le monde connaisse que j'aime le Père ; et selon que le Père m'a commandé,ainsi je fais. Levez-vous, partons d'ici !"  (Jean 14 : 31).
            Supposons qu'un ami très cher traverse de sérieux problèmes et de grandes souffrances pour réaliser ce que nous souhaitons, n'apprécierions-nous pas son dévouement envers nous ? Pensons alors au Seigneur Jésus Christ qui a payé lui-même entièrement le prix. Il a connu la terrible souffrance de la croix. Il est venu en parfaite obéissance pour faire la volonté de Dieu, comme il l'a dit: « Ma viande est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son oeuvre » (Jean 4 : 34). Le Père a toujours trouvé en lui son plaisir infini. Maintenant, il laisse sa vie dans l'amour et l'obéissance au Père, et il peut dire : « A cause de ceci le Père m'aime, c'est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne » (Jean 10 : 17). A cause de ceci ! Le Père n'aime-t-il donc pas constamment le Fils ? Si, certainement. Néanmoins, il dit : « A cause de ceci le Père m'aime, c'est que je laisse ma vie ». Il y a un nouveau motif, pour ainsi dire, pour que l'amour du Père coule à flots vers le Fils ; et lorsque sur la croix, le Seigneur est « fait péché », il est, plus que jamais, l'objet de l'affection du Père. Etre « fait péché » est une conséquence de la perfection de son obéissance. Il est obéissant à Dieu jusqu'à la mort, et à la mort même de la Croix.
 
             Les pensées de Dieu vis-à-vis de son Bien-aimé et de son sacrifice sont représentées dans ce chapitre premier du Lévitique en ces termes : « Et il lavera avec de l'eau l'intérieur et les jambes, et le sacrificateur fera fumer le tout sur l'autel ; c'est un holocauste, un sacrifice par feu, une odeur agréable à l'Eternel » (Lév. 1 : 9). Ainsi le sacrifice était rendu net pour montrer ce que Christ était dans sa nature : parfait, pur et saint.
            « Une odeur agréable », n'est-ce pas quelque chose qui procure un grand plaisir? « Un sacrifice par feu » : ces mots rappellent la signification du feu dans les Ecritures. Le feu parle généralement de Dieu qui met à l'épreuve par le jugement. Et pourtant ici le feu et l'odeur agréable vont ensemble ! Regardez le Bien-aimé sur la croix. Tandis qu'il s'y trouve, toutes les vagues et les flots du jugement divin déferlent sur sa tête. Lui qui n'a pas connu le péché, est « fait péché » pour nous. Dans sa grâce infinie, il porte tout le poids de notre jugement ! Qu'en est-il résulté ? Uniquement la manifestation d'une perfection absolue et une odeur agréable pour Dieu, qui en a éprouvé un plaisir infini. Plus Christ a été éprouvé de façon extrême, plus une odeur agréable s'est élevée vers Dieu. Souvent, hélas, plus nous sommes éprouvés, plus nos imperfections se montrent. Mais pour Christ l'épreuve faisait ressortir toutes ses perfections, et leur odeur agréable montait vers Dieu. Ainsi, en regardant à la croix, nous y voyons le Seigneur Jésus fait péché pour nous, et pourtant une odeur agréable monte vers Dieu ! C'est en raison de cette odeur agréable que nous sommes acceptés !
 
            Jusqu'ici nous avons été occupés de ce que Christ est pour Dieu. On ne pourra jamais sonder ce sujet dans toute sa plénitude, ce que Dieu pense du merveilleux sacrifice du Seigneur Jésus, de ce Bien-aimé qui est allé à la croix y faire briller sa gloire, en payant lui-même entièrement le prix nécessaire. Le Saint-Esprit l'a résumé, à notre intention, en ces termes : « Comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur » (Eph. 5 : 2). Quelle est notre part dans l'holocauste ? Où apparaissons-nous ? On a dit avec raison que l'holocauste était entièrement pour Dieu ; le sacrificateur devait « faire fumer le tout sur l'autel ». Mais on doit se rappeler qu'il est question aussi de la propitiation, de l'effusion du sang, puisqu'il est écrit dans le verset 4 : « Et il posera sa main sur la tête de l'holocauste, et il sera agréé pour lui, pour faire propitiation pour lui ». C'est notre part, le profit que nous en tirons, pourrions-nous dire. Le sacrifice pour le péché montre comment Christ « a porté nos péchés en son propre corps sur le bois » (1 Pier. 2 : 24) : c'est en relation avec ce que nous avons fait, tandis que l'holocauste a plus affaire avec la question de ce que nous sommes – de notre état devant Dieu en tant que pécheurs. C'est ce que nous trouvons dans les Romains : « par la désobéissance d'un seul homme plusieurs ont été constitués pécheurs » (Rom. 5 : 19). Ce verset indique ce que nous sommes par nature. Telle est la question qui devait être vraiment résolue : Comment un pécheur par nature peut-il être agréé devant un Dieu saint ? C'est une grande difficulté pour beaucoup de personnes au milieu du peuple de Dieu. Elles disent : Je n'ai aucune difficulté en ce qui concerne mes péchés ; je sais que le Seigneur les a tous portés. Cependant, je ne jouis pas d'une paix assurée devant Dieu. Comment peut-il en être ainsi ? Vous dites : Je vois que mes péchés sont pardonnés, mais je sens que je suis bien loin d'être de ce que je devrais être, en tant que chrétien. Il me semble que j'ai si peu d'amour pour le Seigneur et pour sa Parole ! Eh bien, il semble que l'holocauste donne une réponse absolue à cette question, parce qu'il répond plus exactement à notre état, par nature, et nous fait connaître la manière dont nous sommes maintenant acceptés devant Dieu.
 
            Ce n'est pas la première fois que l'on entend parler de l'holocauste dans les Ecritures. Le sacrifice d'Abel avait déjà le caractère d'un holocauste, et il a ainsi reçu le témoignage d'être juste, bien qu'il soit pourtant pécheur par nature. Dieu a rendu témoignage à ses dons ; c'est-à-dire à la valeur de son sacrifice (Héb. 11 : 4).
            Noé aussi a offert un holocauste après le déluge. L'Eternel a flairé une bonne odeur, et il a dit en son coeur : « Je ne maudirai plus de nouveau le sol... car l'imagination du coeur de l‘homme est mauvaise dès sa jeunesse (Gen. 8 : 21).
            Job aussi a offert des holocaustes pour ses fils, car il disait : « Peut-être mes fils ont-ils péché et ont-ils maudit Dieu dans leurs coeurs ? » (Job 1 : 5).
            Nous remarquons qu'il est dit, au verset 4 de Lévitique 1 : « Et il posera sa main sur la tête de l'holocauste ». Cet acte signifie que celui qui offre est identifié avec toute la valeur du sacrifice. Si Dieu agréait le sacrifice, il agréait aussi celui qui l'offrait ; mais si Dieu rejetait le sacrifice, il rejetait aussi celui qui l'apportait. Si Dieu trouvait une odeur agréable dans le sacrifice, et s'il y prenait plaisir, il trouvait le même plaisir en celui qui l'apportait. 
            Nous lisons ensuite : « Et il sera agréé pour lui », c'est-à-dire à sa place. Quelle vérité précieuse et bénie pour nos coeurs !  Le sacrifice de Christ est agréé par Dieu pour nous, selon toute la valeur qu'il y trouve ; Christ est agréé à notre place. Au lieu de nous tenir devant Dieu avec nos péchés, notre haine contre lui, notre désobéissance et notre manque de dévouement, nous sommes agréés selon toute la valeur de l'oeuvre de la croix, par laquelle nos péchés ont été expiés, et l'obéissance, le dévouement et l'amour de Christ pour le Père ont été pleinement manifestés.
           Quel que soit celui qui offrait, qu'il ait de la piété ou qu'il en manque, quels que soient ses sentiments, ses expériences ou ses pensées quant à la valeur du sacrifice, tout cela n'avait rien à voir avec son agrément ! Celui qui offrait pouvait penser : si Dieu trouve son plaisir dans le sacrifice, je suis agréé ; si au contraire il la rejette, je suis également rejeté. Tout cela est très simple quand nous l'appliquons à notre cas. Pensons à la valeur de l'offrande aux yeux de Dieu : il s'agit de Christ lui-même et de son oeuvre que Dieu agrée à notre place ! Si nous sommes venus vers lui, en reconnaissant que nous sommes des pécheurs perdus, et en prenant notre vraie place devant lui, il nous agrée en dépit de tout ce que nous sommes, de notre indignité, de notre manque de dévouement, et même de notre haine et de notre rébellion contre lui.
            Nous sommes acceptés sur la base de ce que Christ a été pour Dieu, lorsqu'il s'est offert lui-même en sacrifice volontaire. C'est au moment où le Seigneur a été fait péché pour nous, et a porté notre jugement, que l'odeur agréable de son sacrifice s'est élevée vers Dieu. La valeur de ce sacrifice devant Dieu a-t-elle changé du fait que près de 2000 ans se sont écoulés ? Dieu soit béni, il n'en est rien. La valeur de ce sacrifice est la même devant Dieu aujourd'hui que le jour où il a été offert.
 
 
            Nous allons considérer maintenant brièvement la loi de l'holocauste
            « Commande à Aaron et à ses fils, en disant : c'est ici la loi de l'holocauste. C'est l'holocauste : il sera sur le foyer sur l'autel toute la nuit jusqu'au matin » (Lév. 6 : 1-2).  
             L'holocauste fumait « toute la nuit jusqu'au matin ». Dans l'obscurité de la nuit, pendant le sommeil des fils d'Israël, ou peut-être pendant qu'ils murmuraient dans leurs tentes, il y avait cette odeur agréable du sacrifice qui montait vers Dieu. Ne sommes-nous pas aussi présentement dans la nuit ? « La nuit est fort avancée, et le jour s'est approché » (Rom. 13 : 12). Ne fait-il pas nuit pendant l'absence du Seigneur Jésus, jusqu'à ce qu'il vienne, comme l'Etoile brillante du matin ? Il est heureux de savoir que durant cette longue nuit sombre, alors que la ruine de l'Eglise professante devient de plus en plus manifeste, et au milieu de tous les manquements du peuple de Dieu, l'odeur agréable du sacrifice de Christ est toujours aussi précieuse pour Dieu qu'au moment où il s'offrait.
            Ne pouvons-nous pas en faire une application individuelle ? Si l'on s'éloigne du Seigneur, si l'on retourne dans le monde, loin de lui, cette acceptation devant Dieu change-t-elle ? Non, car l'odeur agréable du sacrifice de Christ devant Dieu est toujours la même et nous sommes agréés. Cette odeur agréable s'altère-t-elle ? Jamais. Donc l'acceptation du croyant est toujours la même. Notre appréciation peut, hélas, s'altérer, comme l'exprime cette strophe de cantique :
                                               Mon amour diminue souvent
                                               Ma joie grandit et puis décroît
                                               Mais avec Lui, la paix reste inchangée
                                               L'Eternel, Lui, est immuable.
 
            Il y a un autre point précieux qui ressort de l'étude de ce chapitre 6 : c'est l'efficacité éternelle et la valeur constante de l'oeuvre de Christ. « Le feu brûlera continuellement sur l'autel, on ne le laissera pas s'éteindre » (Lév. 6 : 6). On ne le laissera pas s'éteindre : qu'est-ce que cela implique ? Quand nous serons dans la gloire de Dieu, pendant les siècles sans fin de l'éternité, nous y serons toujours sur la même base que celle sur laquelle nous sommes maintenant agréés, à savoir la valeur de l'oeuvre de Christ.
            Lorsque Dieu introduira les nouveaux cieux et la nouvelle terre, où la justice habite, le fondement sur lequel toute cette scène de bénédiction reposera, sera encore l'odeur agréable de ce sacrifice de Christ, quand il s'est lui-même offert à Dieu sans tache.
            Il n'y a pas de vérité qui apporte une paix plus grande que celle sur laquelle nous nous reposons. La base sur laquelle nous nous appuyons pour notre salut éternel, c'est la valeur que Dieu attribue à l'oeuvre de son Fils bien-aimé. Quel solide et sûr fondement pour nos âmes ! Savoir que nous sommes aussi prêts pour le ciel maintenant que nous le serons durant toute l'éternité. En effet, ce qui nous rend propres pour être avec Christ dans la gloire, c'est son oeuvre ! Pourrait-elle avoir plus de valeur aux yeux de Dieu quand nous serons dans la gloire qu'elle n'en a aujourd'hui ? Chaque vrai croyant, sur le fondement posé par cette oeuvre de Christ, est aussi apte pour la gloire maintenant qu'il le sera éternellement, quand il y sera introduit effectivement. A ceci près, bien sûr, qu'il sera alors libéré de la présence du péché, ayant un corps glorifié comme celui de Christ.
            Bien que nous puissions tomber, nous éloigner du Seigneur, que nos coeurs puissent devenir aussi froids qu'une pierre, même si toute l'Eglise professante s'est égarée, il reste très précieux de penser à cet holocauste qui brûle toute la nuit. Son odeur est aussi agréable à Dieu en ce moment que le jour où Christ s'est offert en sacrifice. Pendant l'éternité, il aura toujours la même odeur, celle que Dieu a flairée au moment où Christ s'est offert à Dieu sans tache par l'Esprit éternel (Héb. 9 :14).

            Bien-aimés, que le Seigneur nous donne de connaître davantage cette merveilleuse oeuvre du Seigneur Jésus sur la croix, ce qu'elle est pour Dieu ainsi que ses résultats à notre égard. Ce sera le thème de la louange dans la gloire, quand nous connaîtrons comme nous avons été connus (1 Cor. 13 : 12). Le même Sauveur occupera alors nos pensées et fera jaillir de nos lèvres les actions de grâces, et de nos coeurs, l'adoration. Dieu veuille que dès maintenant  et à toujours il en soit ainsi !
 
                                                                                     D'après K.F. Kingscote