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NOTES SUR L'EPITRE AUX ROMAINS (7)
 
 
ROMAINS : chapitre 7
 
1 – Le croyant, mort à la Loi : v. 1-13 
2 - La lutte sous la loi : v. 14-25
 
1 – Le croyant, mort à la Loi : v. 1-13 
 
            1.1 : Libéré de l'obligation de la Loi
 
                        Au chapitre 6, l'apôtre a établi que le croyant est mort avec Christ et qu'il est ainsi délivré de l'esclavage du péché. Il a pris l'exemple d'un esclave asservi à son maître ; nous étions esclaves du péché, asservis au péché. Mais maintenant, affranchis de cet esclavage, nous pouvons librement servir Dieu.
                        Ici, au chapitre 7, l'apôtre parle de la loi qui a autorité sur l'homme aussi longtemps qu'il vit. Il prend l'exemple du mari et de la femme. Tant qu'ils vivent, ils sont liés l'un à l'autre ; ils sont « une seule chair » (Gen. 2 : 24), et c'est Dieu qui a institué ce lien. Mais lorsque l'un meurt, ce lien est défait et l'autre est rendu libre. De même la loi n'a plus aucun pouvoir, aucune contrainte sur quelqu'un qui est mort ! Ainsi nous sommes libérés du péché et de la Loi parce que nous sommes morts : « Vous avez été mis à mort à la Loi par le corps du Christ, pour appartenir à un autre, à celui qui est ressuscité d'entre les morts » (v. 4).
 
                        Le Seigneur Jésus a été le seul à avoir accompli la Loi, mais s'il n'y avait eu que cela nous n'aurions pas été sauvés, nous serions restés dans la mort. Mais Christ est allé au-delà de la loi ; et ce que la loi ne l'obligeait pas à faire, il l'a fait, il est mort pour nous. Maintenant nous pouvons vivre en nouveauté de vie et être des imitateurs de Christ, ce qui va bien au-delà de ce que demandait la Loi.
 
                        « Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi, étant devenu malédiction pour nous… » (Gal. 3 : 13).
 « Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi… » (Gal. 2 : 19-21).
 
 
            1. 2 : Servir « en nouveauté d'esprit »
 
                        Lorsque nous étions « dans la chair », avant notre conversion, nous accomplissions notre propre volonté, cédant aux convoitises du péché : « Les passions des péchés, mises en évidence par le moyen de la Loi, agissaient dans nos membres afin de porter du fruit pour la mort » (v. 5).
                        Maintenant, dans la nouvelle situation où nous a placés la mort de Christ, nous sommes déliés de toute obligation légale. Devenus « esclaves de Dieu » (6 : 22), nous ne servons plus « selon la lettre qui a vieilli » - d'une façon entièrement dictée à l'avance -, mais « en nouveauté d'esprit » (v. 6), c'est-à-dire en laissant agir notre nouvelle vie spirituelle qui trouve son plaisir à faire ce qui plaît au Seigneur.
 
                        Nous appartenons maintenant à Celui qui est ressuscité, qui est vivant, et nous a libérés de la Loi, parce qu'Il a accompli toute la Loi. Nous pouvons alors porter du fruit pour Dieu (v. 4), par amour pour Celui qui nous a délivrés, nous a libérés du pouvoir du péché. Ce n'est pas par l'action de notre volonté que nous pouvons y arriver, il faut bien apprendre que cela est impossible, mais lorsque la volonté est brisée, et que l'on se soumet à Dieu, alors l'Esprit de Dieu peut agir pour que s'accomplisse ce qui plaît à Dieu. Il faut que la volonté du Seigneur remplace la propre volonté, comme la brebis suit simplement le berger. C'est notre bonheur de suivre le Seigneur et d'apprendre à faire ce qui plaît à Dieu. Tout cela est un grand combat jusqu'à ce que l'on en vienne à dire : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera… » (v. 24), et ensuite : « Je rends grâces à Dieu par Jésus Christ notre Seigneur » (v. 25).
 
 
            1.3 : Par la Loi vient la connaissance du péché
 
                        Après avoir déclaré que nous avons été libérés de la Loi, déliés de la Loi, mis à mort à la Loi, l'apôtre pose tout naturellement cette question : « La Loi est-elle péché ? » (v. 7a). On trouve une question semblable dans Galates 3: « Pourquoi donc la Loi ? » (v. 19).
                        La réponse est donnée aussitôt : « Je n'aurais pas connu le péché, si ce n'avait été par la Loi… » (v. 7b). L'apôtre montre la nécessité de la Loi pour que nous prenions conscience de la gravité du péché aux yeux de Dieu. C'est lorsqu'un commandement est donné et qu'il est enfreint que nous réalisons alors notre culpabilité.
 
                        Depuis le début de l'épître la mention de la Loi revient souvent. La justice de Dieu s'applique à tous les hommes, et Dieu a constaté qu'il n'y a pas de juste, pas même un seul. Tous sont coupables devant Dieu. C'est Dieu qui a donné la Loi et Il ne donne que des choses justes et bonnes !
                        « Or l'aiguillon de la mort, c'est le péché ; et la puissance du péché, c'est la Loi » (1 Cor. 15 : 56). Dieu a donné la Loi pour que le péché soit manifesté et que l'homme ait de la crainte lorsqu'il désobéit à la Loi. Mais aujourd'hui l'homme ne veut même plus de Dieu ni de Loi ! L'homme ne veut plus se soumettre à aucune loi et il n'a donc même plus conscience du péché ! C'est un état terrible que celui-là.
 
                        La Loi ne pouvait pas réellement donner la vie. Elle la promettait à celui qui l'accomplirait : « Vous garderez mes statuts et mes ordonnances, par lesquels, s'il les pratique, un homme vivra » (Lév. 18 : 5). Mais personne n'a jamais pu accomplir la Loi de sorte que personne ne peut avoir la vie par le moyen des oeuvres de Loi. Jésus seul a accompli la Loi en perfection et Il est allé plus loin encore, Il est mort pour nous sur la croix, afin de nous délivrer des exigences de la Loi et nous donner la vie. Nous n'avons rien à ajouter à cette oeuvre parfaite de Christ.
 
                        Remarquons bien qu'il est ici question « du péché » et non des péchés. Nous avons été lavés de nos péchés, la question est réglée. Mais la racine du mal, ce principe actif et mauvais qui est en nous est toujours là. Et si nous lui laissons la moindre occasion, il se manifeste par ces mauvais fruits que sont les péchés. Mais la puissance de vie, c'est le Saint Esprit ; il est en nous qui avons cru.
 
                        Les commandements de la Loi sont là pour nous en faire prendre conscience. Lorsqu'il est dit : « Tu ne convoiteras point » c'est une défense formelle que Dieu donne. Et si nous enfreignons ce commandement, si nous convoitons quelque chose, nous désobéissons à Dieu. Chaque fois que la volonté propre s'oppose à celle de Dieu, le péché s'ensuit !
 
                        « Le péché, ayant trouvé une occasion par le commandement, me séduisit, et, par lui, me fit mourir » (v. 11). L'apôtre Jacques décrit le même enchaînement tragique : « Chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise ; ensuite la convoitise, ayant conçu, enfante le péché ; et le péché, une fois commis, produit la mort. » (Jac. 1 : 14-15).
 
 
            1.4 : « Le commandement est saint, juste et bon »
 
                        « La Loi donc est sainte et le commandement est saint, juste et bon... La Loi est spirituelle » (v. 12, 14). C'est Dieu qui a donné la Loi, et Dieu ne donne que des choses bonnes ! Le problème c'est que je suis pécheur et La loi me montre la gravité extrême du péché aux yeux de Dieu : « …afin que le péché devienne, par le commandement, excessivement pécheur » (v. 13). Toute la virulence du péché est mise en évidence par le commandement.
                        Prenons garde à l'usage que nous faisons de la Loi. Si c'est pour montrer que nous sommes capables d'en accomplir ne serait-ce qu'une partie, nous faisons erreur, car Dieu nous dit le contraire ! Mais si cela nous conduit à constater effectivement qu'en nous il n'y a pas de bien, alors nous nous en remettons à la grâce de Dieu.
 
 
 
2 - La lutte sous la loi : v. 14-25
 
 
            2.1 : Le péché, la chair et moi
 
                        C'est bien à des chrétiens que l'apôtre Paul s'adresse ici en leur disant que la loi est sainte et qu'elle est spirituelle (v. 12, 14). C'est quelque chose que nous savons, que nous recevons par la foi. Mais il y a ensuite l'expérience pratique à ce sujet et nous faisons ce constat douloureux : « Moi je suis charnel, vendu au péché : ce que je fais, je ne le reconnais pas, car ce n'est pas ce que je veux que je fais, mais ce que je hais, je le pratique » (v. 14-15). Il faut remarquer qu'il s'agit du « je » d'une expérience personnelle, d'un vécu quotidien dans les détails de notre vie pour arriver à cette conclusion : « Je sais qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien » (v. 18).
                        Combien de fois dans une journée devons-nous dire que nous avons fait ce que nous n'aurions pas dû faire, ou bien que nous n'avons pas fait ce qu'il aurait été bien que nous fassions ! Pourquoi cela ? Le chrétien est un être complexe, parce qu'il a en lui deux hommes, deux natures qui s'affrontent.
 
 
            2.2 : « En ma chair, il n'habite point de bien »
 
                        C'est une constatation que doit faire le chrétien : en lui, en sa chair, il n'habite aucun bien. La chair, c'est cette nature que nous avons reçue par la naissance naturelle ; elle est en contraste avec celle que nous avons obtenue par la nouvelle naissance.
                        Plusieurs passages de la Parole nous montrent ce qu'est la chair : elle parle de sa volonté, de ses convoitises et de ses passions (Eph. 2 : 3 ; Gal. 5 : 17 ; 2 Pier. 2 : 10, 18 ; 1 Jean 2 : 16).
                        Malgré nos efforts et nos bonnes résolutions pour accomplir le bien que nous voudrions faire, nous n'y arrivons pas et le mal que nous ne voulons pas, nous le faisons. C'est une situation inextricable dans laquelle la loi ne nous aide pas, puisqu'elle nous donne conscience du péché sans nous fournir la force d'y échapper.
 
           
            2.3 : Détresse et délivrance
              
                        Dans les versets 21 à 24, une détresse profonde est exprimée par celui qui connaît le débat intérieur décrit dans les versets précédents. Mais il rend grâces ensuite pour la délivrance (v. 25). La découverte de l'état mauvais et irrémédiable de la chair l'amène à renoncer à ses propres ressources et à recevoir tout le secours de Christ lui-même. Il a réalisé que le mal est avec lui et c'est une force à laquelle il est incapable de résister. Il a alors conscience de son état misérable, il arrête de raisonner et s'écrie : « Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » (v. 24).
                        C'est comme un homme qui est tombé dans un marécage et qui s'enfonce inexorablement malgré tous ses efforts pour s'en sortir. Son salut, c'est de saisir la main secourable qui lui est tendue. Son Libérateur, c'est Christ ! Aussitôt, il en rend grâces à Dieu (v. 25a).
                        Enfin, après la délivrance, il fait paisiblement le constat de sa condition : « Par l'intelligence, je sers la loi de Dieu ; mais par la chair, la loi du péché » (v. 25b). La chair n'a pas été améliorée, mais elle est maintenant jugée. Elle ne domine plus sur lui ; il ne doit donc pas s'inquiéter de sa présence en lui.
 
                        Le chapitre suivant va montrer tout ce que Dieu donne afin de pouvoir nous comporter en vainqueurs, toutes les bénédictions qui découlent de l'oeuvre de Christ à la croix.