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N'OUBLIEZ PAS LA BIENFAISANCE
 
Lire : 2 Cor. 8 et 9 ; Héb. 13 : 16

Les exhortations de l'apôtre Paul à la bienfaisance envers les saints de Jérusalem
Le bien et les fruits bénis qui résultent d'une vraie libéralité

            Les Corinthiens avaient accepté de recevoir les avertissements solennels que l'apôtre leur avait adressés dans sa première épître (2 Cor. 7 : 10-11). Il y avait eu chez eux une réelle repentance (v. 9-10). Mais, même si une assemblée est en « bon état », elle a toujours des progrès à faire, et c'était particulièrement vrai à Corinthe. Notre affection pour Christ ne doit jamais cesser de grandir ; notre dévouement pour l'Evangile et notre amour les uns pour les autres non plus.
 

Les exhortations de l'apôtre Paul à la bienfaisance envers les saints de Jérusalem

            Dans le cadre de son ministère auprès de ses chers Corinthiens, l'apôtre Paul souhaitait maintenant rappeler leur responsabilité – et celle de tous les enfants de Dieu - à l'égard des « besoins matériels » des saints (1 Jean 3 : 16-17 ; Gal. 6 : 10). Il s'agissait de remplir un service envers ceux de Jérusalem : soutenir, par des dons d'argent des frères dans une grande misère. Ceux-ci avaient affaire à l'opposition du monde et même à celle de leur propre nation, ennemie déclarée de Christ et des siens. L'apôtre qui pensait se rendre à Jérusalem avait encouragé les Corinthiens à mettre de côté ce qui pourrait répondre à de tels besoins (1 Cor. 16 : 1). La collecte - en cours - est mentionnée également dans Romains 15 : 25-26. Le moment du départ de l'apôtre approchait. Il désirait recueillir les dons venus des assemblées qui s'étaient, par la grâce de Dieu, formées au milieu des Gentils.


                        L'exemple de assemblées de la Macédoine

            Les saints de Macédoine – à Philippes et à Thessalonique – avaient été eux aussi cruellement persécutés. De plus, ils avaient perdu tous leurs biens, mais il y avait beaucoup d'amour dans leurs coeurs et rien ne les arrêtait pour contribuer au soulagement des frères. L'apôtre rend témoignage avec joie qu'ils ont agi « au-delà de leurs moyens, spontanément »(2 Cor. 8 : 3). Ils ont demandé « avec beaucoup d'insistance la grâce et la communion de ce service envers les saints » (v. 4). Ils se sont « donnés eux-mêmes d'abord au Seigneur » – et dans ce cas, ils n'avaient plus rien à lui refuser ; « puis à nous par la volonté de Dieu » (v. 5), ajoute l'apôtre.
            En revanche, le zèle des Corinthiens, qui avaient déjà commencé à parler de faire une collecte l'année précédente, s'était beaucoup ralenti. De sorte que l'apôtre constatait avec peine que les « riches » Corinthiens n'étaient décidément pas à la hauteur des très pauvres Macédoniens ! Ce sont des choses que l'on rencontre parfois : il y a souvent moins de libéralité chez les croyants « à leur aise » que chez ceux qui sont vraiment pauvres. En prospérant sur la terre, on est amené à s'occuper toujours plus des choses du monde ; alors souvent, à son contact, le coeur se dessèche, comme celui de Nabal (1 Sam. 25 : 10-11, 25, 37).
            L'apôtre s'adresse avec beaucoup de douceur et de tact à ses frères aimés à Corinthe. Il voudrait que leur zèle soit ranimé et qu'ils aient le désir, eux aussi, d'achever « cette grâce », celle que Dieu nous accorde : faire part de nos biens. En effet, c'est une grâce pour ceux qui donnent et pour ceux qui reçoivent.
            C'est dans ce but que Paul avait commencé par rappeler aux Corinthiens ce que le Seigneur avait produit dans les assemblées macédoniennes. Leurs excellentes dispositions étaient le fruit de l'amour pour Dieu et pour les siens ! Il peut en résulter une plus grande bénédiction dans une assemblée que l'exercice de dons pourtant éminents au milieu d'elle. Avons-nous l'habitude de considérer comme une grâce une collecte pour les besoins des saints ?
            Ces frères de Macédoine avaient en outre prié Paul de transmettre leurs dons en Judée. Tout apôtre qu'il fût, son grand amour pour ses frères à Jérusalem le désignait naturellement pour une telle mission. Or transporter une si grande somme n'était pas sans risque et l'apôtre avait le désir de veiller scrupuleusement sur le précieux dépôt que ses frères lui confiaient (voir aussi Esd. 8 : 24-32, 33-34).
            L'apôtre estimait, avec raison, que la gloire de Christ était impliquée dans ce service. Mais il en résultera pour lui de très grandes difficultés. Ce voyage s'achèvera par une longue captivité (Act. 24 : 17). Il s'en faudra de peu que les Juifs incrédules ne le massacrent. Prisonnier des Romains, il sera lié de chaînes. Après beaucoup d'atermoiements et de grands périls, il terminera finalement par obéissance au Seigneur sa course à Rome, comme martyr (Act. 23 : 11).


                        L'obéissance du coeur

            Paul exhorte ses frères à Corinthe : « De même que vous abondez en tout : en foi, en parole, en connaissance, avec tout empressement, et dans votre amour envers nous, il vous faut, vous aussi, abonder dans cette grâce » (v. 7). Au début de sa première épître, il avait déjà mentionné la présence chez eux de la plupart de ces caractères positifs. Mais ensuite, hélas, leur conduite avait été vraiment déplorable.
            Or maintenant un élément nouveau peut être introduit dans cette belle énumération. C'était un fruit de leur repentance : l'amour qui est venu remplacer le culte du moi donne toute leur valeur aux autres qualités. Ils sont, semble-t-il, plus disposés à répondre vraiment à l'appel de l'apôtre ; il leur envoie Tite, son fidèle compagnon d'armes, pour s'en assurer. Il leur parle sérieusement : « J'ai... envoyé des frères... pour que vous soyez prêts ; autrement, si des Macédoniens venaient avec moi et ne vous trouvaient pas prêts, cette assurance tournerait à votre confusion » (2 Cor. 9 : 4). On doit montrer à tous, dans la pratique quotidienne, les effets de l'amour de Christ en nous. Une indication très simple est ajoutée : « la promptitude à donner… est agréable, suivant ce qu'on a » (8 : 12).
            Une égalité de l'amour dans des soins réciproques doit être recherchée  et pratiquée en se servant de ce que le Seigneur met à notre disposition, car tout vient de Lui. Les chrétiens « retirés du milieu des nations » (Gal. 1 : 4) avaient largement participé au bien « spirituel » de leurs frères d'origine juive. Il convenait maintenant pour eux de les aider sur le plan « matériel » (voir Rom. 15 : 24 - 29). L'apôtre présente les choses ainsi : « Que, dans le temps présent, votre abondance supplée à leurs besoins, pour que leur abondance supplée aussi à vos besoins, de sorte qu'il y ait égalité » (8 : 13-14). Ceux qui, en Israël, recueillaient chaque jour la manne sont ensuite cités en exemple (v. 15 ; Ex. 16 : 18).


                        Des frères fidèles, " envoyés des assemblées"

            S'occuper d'une aide matérielle est toujours une chose délicate. Seuls des frères « de confiance » peuvent être chargés de recueillir les dons. Au verset 18 de ce chapitre 8 de la seconde aux Corinthiens, il est question d'un frère que Paul a envoyé dans ce but. Son nom n'est volontairement pas donné ; il est simplement dit de lui que les assemblées font son éloge « à cause de l'évangile ». Et plus loin, au verset 22, il est encore dit, apparemment d'un autre : « Nous avons envoyé avec eux, notre frère, dont souvent, en bien des affaires, nous avons éprouvé et qui maintenant est encore beaucoup plus zélé à cause de la grande confiance qu'il a en vous ».
            Voilà donc deux frères dont la fidélité est rapportée, sans que nous connaissions pour autant leur nom. Tite, qui les accompagne, est au contraire bien connu et l'apôtre dit ici de lui : « C'est mon associé et mon compagnon d'oeuvre auprès de vous » (v. 23a). Au sujet de ces deux frères, il ajoute : « ce sont les envoyés des assemblées, la gloire de Christ » (v. 23b). Ils sont donc fort dignes de confiance. Un tel témoignage est précieux ; leur marche pleine de zèle n'échappe pas à Dieu. Un service peut être rendu dans l'obscurité – c'est d'ailleurs préférable quand c'est possible. Au temps propre, le Seigneur mettra le sceau de son approbation sur tout ce qui a été fait pour Lui (Matt. 25 : 21, 23).

 
Le bien et les fruits bénis qui résultent d'une vraie libéralité

            Au chapitre 9, on relève quelques-unes des conséquences heureuses de la fidélité dans ce ministère charitable. Il est souvent de peu d'apparence ; aussi n'est-il pas recherché par tous ceux qui ont le désir de paraître aux yeux des autres (Matt. 6 : 2-4 ; Jean 5 : 44).
            On trouve d'abord un avertissement : « Celui qui sème chichement moissonnera aussi chichement, et celui qui sème largement, moissonnera aussi largement » (v. 6). « Ne nous lassons pas de faire le bien » (Gal. 6 : 9). Garder pour soi-même des biens que Dieu a placés entre nos mains, a pour premier résultat de rendre les semailles souvent très réduites, et la moisson aussi ! Donner uniquement de son « superflu » montre pour le moins une prédisposition à l'avarice !
            Nous sommes des économes, appelés par pure grâce à administrer et à faire valoir ce qui appartient à Dieu. Accumuler à son profit les biens qu'Il a bien voulu nous confier, c'est les détourner sciemment du but qu'Il s'est proposé.


                        « Dieu aime celui qui donne joyeusement »

            Les croyants sont ensuite exhortés : « Que chacun fasse selon qu'il l'a résolu dans son coeur, non à regret, ou par contrainte, car Dieu aime celui qui donne joyeusement » (v. 7 ; Prov. 22 : 9). Dieu aime tous les siens, mais Il voit si dans leur coeur se trouve un joyeux désir de Le servir. Cela peut se traduire en se montrant libéral, même en ce qui concerne les biens de la terre, ce que le Seigneur appelle « très petit » (Luc 16 : 10). Jésus affirme que celui qui se montre ainsi fidèle dans ce qui très petit, est fidèle aussi dans ce qui est grand (Luc. 16 : 10) ! Il est donné au serviteur fidèle une jouissance spéciale de Son amour et la certitude de Son approbation.
            Une promesse est faite : « Dieu est puissant pour faire abonder toute grâce envers vous, afin qu'ayant toujours, à tout point de vue, tout ce qui suffit, vous abondiez pour toute bonne oeuvre, comme il est écrit : Il a répandu, Il a donné aux pauvres, sa justice demeure éternellement » (v. 8-9 ; Ps. 112 : f9). « Or Celui qui fournit la semence au semeur et du pain pour se nourrir, fournira et multipliera votre semence et augmentera les fruits de votre justice ; vous serez de toute manière enrichis pour toute sorte de générosité, celle qui produit de notre part des actions de grâces à Dieu » (v. 10-11). Il veut combler celui qui s'attend à Lui avec foi.
            Oui, Dieu fait surabonder sa grâce envers ceux qui se montrent libéraux, de sorte qu'ils peuvent à leur tour abonder en toute bonne oeuvre. Il honore de sa confiance les siens - ceux qui emploient leurs biens pour Lui. Il augmente « les fruits de leur justice » - leur justice pratique : ces fruits sont la conséquence d'une marche juste et fidèle. Ils peuvent les répandre au-dehors, autour d'eux avec une entière libéralité et sans aucune restriction !


                        Des actions de grâces rendues à Dieu 

            Les versets suivants (13 et 14) montrent l'expérience faite par les bénéficiaires de ce service. Certains, parmi les chrétiens juifs avaient sans doute encore des préjugés vis-à-vis de leurs frères sortis du paganisme par la conversion. Une si belle façon d'agir à leur égard ne manquera pas de produire chez eux beaucoup d'actions de grâces rendues à Dieu ! Ils Le glorifieront pour la soumission des donateurs à l'égard de l'évangile du Christ et la libéralité des dons envers eux et envers tous ! Ce n'est certes pas peu de chose que de savoir que de telles actions de grâce montent vers Dieu – s'il y a lieu – venant du coeur des saints qui ont été secourus par les faibles instruments que nous sommes.
            La réalité de la soumission des Corinthiens, en particulier, est ainsi prouvée par le dévouement montré dans leur façon de faire  -et par leur libéralité continuelle dans les dons. En effet, cette disposition « à donner » ne doit pas se limiter à une circonstance particulière.
            Enfin, on comprend, en lisant ce même verset 14, qu'une telle libéralité produira des supplications au trône de la grâce en faveur aussi des donateurs. C'est un privilège pour un serviteur de savoir qu'il est l'objet de telles supplications de la part des rachetés du Seigneur. De combien de dangers, de fautes peut-être, il sera ainsi préservé !


                        « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! »

            L'apôtre termine par ces paroles : « Grâces à Dieu pour son don inexprimable ! » (v. 15). Au début de ces deux chapitres l'immense grâce manifestée par Christ à notre égard est rappelée : « Vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ : pour vous, lui qui était riche (l'Héritier de toutes choses : Héb. 1 : 2), a vécu dans la pauvreté, afin que par sa pauvreté vous soyez enrichis » (8 : 9). Et à la fin de ces exhortations, nous sommes appelés à contempler la libéralité - insondable - de Dieu lui-même (Jean 3 : I6). Ce don inexprimable, que rien ne peut mesurer, c'est Christ lui-même !
                                                                                                      
                                                                                              Ph. L - 10 - 10 - 09