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Des signes ou des prodiges
 

 Psaume 71 : 7
 Esaïe 8 : 18
 Zacharie 3 : 8

 
« Je suis pour plusieurs comme un prodige ; mais toi, tu es mon fort refuge » (Ps. 71 : 7).
 
« Voici, moi et les enfants que l'Eternel m'a donnés, nous sommes pour signes et pour prodiges en Israël de la part de l'Eternel des armées qui demeure en la montagne de Sion » (Es. 8 : 18).
 
« Ecoute, Joshua, grand sacrificateur, toi et tes compagnons qui sont assis devant toi, car ce sont des hommes qui servent de signes (ou de prodiges) ; car voici je fais venir mon serviteur, le Germe (Zach. 3 : 8).
             
            Dans ces trois versets, le mot hébreu traduit par « prodige » signifie : « un sujet d'étonnement ». Le roi David, le prophète Esaïe et Joshua, le grand sacrificateur, étaient respectés au milieu d'Israël ; leur conduite montrait en effet à quel point ils avaient à coeur la gloire de Dieu.
            Ceux qui nous entourent ont-ils des raisons de s'étonner de ce que Dieu s'est plu à opérer dans nos vies ? Désirons-le à la gloire de Celui qui nous a appelé « des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pier. 2 : 9).
            Considérons maintenant un peu chacun des trois passages cités.
 
 
Psaume 71 : 7
 
            L'Eternel s'était cherché « un homme selon son coeur » (1 Sam. 13 : 14). Il avait choisi David et celui-ci, appelé par Dieu, avait quitté les brebis de son père « pour paître Jacob, son peuple et Israël, son héritage ». Il les avait fait paître selon l'intégrité de son coeur et les avait conduits par l'intelligence de ses mains (Ps. 78 : 70-72).
            Dieu était le refuge de David contre les périls sous toutes leurs formes. Il lui fallait pour cela s'appliquer, comme chacun d'entre nous, à rester près de Lui. L'Eternel avait été sa confiance dès sa jeunesse (Ps. 71 : 5). Quand le lion et l'ours étaient venus avec l'intention de dévorer les brebis, il avait remporté sur eux, dans le secret la victoire, avec la force reçue de Dieu (1 Sam. 17 : 34-36). Il s'était aussi confié en Lui avec pour vaincre le champion philistin géant, Goliath, qui outrageait les troupes rangées du Dieu vivant (v. 37). L'Eternel l'enseignait toujours, car il se montrait alors dépendant (Ps. 71 : 17).
            Dans cette première partie de sa vie où Satan cherchait toujours à le perdre, David  n'est-t-il pas un beau type de Christ rejeté ? Toutes sortes d'ennemis l'assaillent ; Saül, le roi rejeté par Dieu à cause de sa désobéissance envoie contre lui des agents à sa solde (1 Sam. 22 : 7). David doit faire face à la haine tenace de cet homme (1 Sam. 26 : 20), à la trahison de ceux qu'il a pourtant délivrés de l'ennemi (1 Sam.23 : 25-26). Il lui faut, avec sa petite troupe, trouver un refuge dans les cavernes ou dans le désert (1 Sam.22 : 1 ; 23 : 14).
            Mais sa vie spirituelle continue à s'épanouir ; les nombreux psaumes, écrits au milieu des épreuves en témoignent. Ils annoncent les merveilles de Dieu. David a appris à s'appuyer sur Celui qui est un fort refuge (Ps. 71 : 6-7). Il dit : « Tu as donné commandement de me sauver ». Il donne un conseil à Abiathar, le seul rescapé du massacre sur l'ordre de Saül de tous les sacrificateurs : « Demeure avec moi, ne crains point, car celui qui cherche ma vie, cherche ta vie et près de moi, tu seras bien gardé » (1 Sam. 22 : 23). Heureux sont les croyants entrés de bonne heure, comme lui, à l'école de Dieu !
            Des convoitises guettaient aussi l'âme de David, mais il se savait être l'objet des soins de Celui qui le gardait jour et nuit (Ps. 121 : 3). Toutefois, il eu des moments de défaillance ; par exemple après la trahison des Ziphiens (1 Sam. 26 : 1). Sans raison apparente, malgré sa noble attitude récente vis-à-vis du roi rejeté, « il dit en son coeur : maintenant, je périrai un jour par la main de Saül ; il n'y a rien de bon pour moi que de me sauver en hâte au pays des Philistins ». Il met ses intentions à exécution et traverse une des périodes les plus humiliantes de sa vie. Dans cette situation équivoque, David n'hésite pas à jouer un double jeu.
            Heureusement Dieu intervient : il l'arrête sur cette pente glissante et l'empêche, en se servant de l'opposition des chefs des Philistins, d'aller combattre son propre peuple (1 Sam. 29 :4) ! David connaît alors la discipline, avec la prise de Tsiklag ; toute sa famille est parmi les captifs et ses propres hommes parlent de le lapider ! Mais il s'humilie et se confie pleinement en Dieu : Il recouvre tout (1 Sam.30, 1, 6, 8,18) !
            La mort sans gloire de Saül – et, hélas, celle de Jonathan, cet ami plus attaché qu'un frère - face aux Philistins, sur la montagne de Guilboa, ouvre à David l'accès au trône. Mais il a perdu par son attitude récente chez les Philistins, tout droit de régner sur Israël. C'est la grâce seule qui lui vaut la royauté. Entouré soudain de tant de prospérité, de gloire et de nombreux amis « apparemment » fidèles, souvent des ralliés de la onzième heure (Prov.14 : 20), quelle va être la conduite de David ?
            Les ennemis extérieurs sont « pour un temps » humiliés mais la chair en lui est toujours vivace et prête, comme chez chacun d'entre nous, à se manifester. Hélas, sa vie privée, pendant les années qui correspondent à l'âge mûr ne seront pas à la hauteur spirituelle de sa jeunesse ! Tout pourtant avait bien commencé à Hébron, avec sept ans de bonheur et de joie en famille. Mais pourquoi prend-il pour femme Maaca, la fille du roi païen de Gueshur ? C'est d'elle que vont naître Absalom et Tamar : ils seront les fruits amers de cette mésalliance ! Il insiste aussi pour reprendre Mical, la fille cadette de Saül, malgré la douleur qu'il cause ainsi à son mari.
            Installé à Jérusalem, David va « grandissant de plus en plus ». Il fait venir l'arche qui aura toujours une grande place dans on coeur ; il pense même à bâtir le temple, mais Dieu lui déclare, par un message apporté par Nathan, que cette construction est réservée à son fils.
            Poussé par Satan qui veille à mal faire, David ordonne, par orgueil, le dénombrement du peuple (2 Sam. 24 : 1-2) ; sa parole prévaut sur celle de Joab, qui cherche pourtant de le dissuader (v. 3), et sur les chefs de l'armée. C'est seulement lorsque Joab lui apporte les chiffres du recensement, que David réalise avoir grandement péché. Il intercède alors pour le peuple frappé par la peste (v. 17) et dans l'aire d'Arauna, Dieu lui révèle le seul sacrifice acceptable à ses yeux. C'est tout près de là, que plus tard, le Sauveur sera crucifié.
            David tombe aussi dans une faute personnelle plus grave encore. Inactif, au lieu d'être au combat, il se promène sur le toit au temps du soir et il est « amorcé par sa propre convoitise » (Jac. 1 : 14-15). Il n'avait pas comme Job fait alliance avec ses yeux (31: 1). De plus, après sa chute, il semble complètement aveuglé. Comment celui qui a écrit tant de précieux psaumes peut-il rédiger une lettre pour donner ordre à Joab de provoquer la mort du mari de Bath-Shéba durant la bataille ! (2 Sam. 11 : 15) Son plan semble réussir : Urie est frappé à mort ; David recueille sa femme, après un simulacre de deuil ; un enfant naît ! « Mais la chose que David avait faite fut mauvaise aux yeux de l'Eternel » (v. 27).
            Devant l'inconscience apparemment totale de son serviteur, Dieu décide de lui envoyer Nathan. Il « aide » David, par une parabole, en l'éclairant sur son état réel : « Tu es cet homme, pourquoi as-tu méprisé la parole de l'Eternel ?... Tu as frappé avec l'épée Urie… et sa femme, tu l'as prise… tu l'as fait en secret… » (2 Sam. 12 : 8). Et Dieu lui rappelle aussi tout ce que sa grâce a fait pour lui (v. 7-8).
            David confesse son péché – un péché qui, comme tous les autres, est d'abord contre l'Eternel ; sa confession est sans réserve. Le Psaume 51 montre les profonds exercices de son âme. Dieu ne méprise jamais un coeur brisé et humilié. Il pardonne complètement à son pauvre serviteur, lavé à l'avance par le précieux sang de Christ. Mais ce qui ne peut être effacé, ce sont les conséquences de ses actes. Davida donnéoccasion de blasphémer aux ennemis de l'Eternel ! Tout en pardonnant au pécheur, Dieu condamne absolument le péché. Sous les effets du gouvernement divin, l'épée ne s'éloignera plus de la maison de David – sujette désormais à la corruption et à la violence. Il rendra au quadruple, selon ses propres paroles, la « petite brebis » unique qu'il a prise (2 Sam. 12 : 6). 
            David écrira toutefois encore des Psaumes, et en particulier le Psaume 71, déjà cité plus haut. Il est alors déjà âgé et doit fuir devant son fils Absalom, qui veut usurper le trône !
            Peut-on être surpris de lire ce qu'il dit dans ce Psaume : « Je suis pour plusieurs comme un prodige ; mais toi tu es mon fort refuge » (v. 7) ? Il était certainement un sujet d'étonnement pour tous ceux qui avaient pu suivre le déroulement de sa vie jusqu'alors ! Il avait été un objet constant de la grâce merveilleuse de Dieu et son désir était de l'être plus encore ! Sa restauration, après son péché et son infidélité, ferait de lui « un prodige » plus grand encore. Il serait vraiment un « monument » de la grâce triomphante. Avons-nous vraiment réalisé que c'est aussi le cas de chacun de nous, chrétiens ?
            David désire retrouver la communion avec son Dieu pour lui redire sans cesse « toutes ses louanges ». Il se propose de faire mention de la justice de Dieu seule (v. 16). Quelle bénédiction s'attachait à sa riche expérience, qui humiliait « l'homme » ! David avait entièrement confessé son péché (Ps. 51) et la pensée qu'en lui la surabondante bonté de Dieu serait démontrée comme vraiment admirable le fait exulter.
            Les fidèles du résidu juif, en un jour à venir, trouveront un grand encouragement dans l'histoire de leur roi. Il a été, comme Saul de Tarse, un exemple de toute la patience de Dieu (1 Tim. 1 : 15-16). Bientôt, il sera également dit de Jacob et d'Israël : « Qu'est-ce que Dieu a fait ? » (Nom. 23 : 22). Ce fut le cas pour David et, avec lui, d'un grand nombre de rachetés, objets de la grâce souveraine de Dieu. Mais, hélas, pour tous ceux qui auront refusé d'accepter Sa miséricorde, ce sera trop tard. Avec Balaam, ils verront l'oeuvre de Dieu mais pas de près (Nom. 24 : 17) !
 
                        Nous te célébrerons, Seigneur, dans nos cantiques,
                        Nous qui savons jusqu'où va ton amour ;
                        Tu fis pour tes élus des choses magnifiques :
                        Nous bénirons ton saint nom chaque jour.
 
 
 
Esaïe 8 : 18
 
            Le livre d'Esaïe, à cause de la variété des sujets qu'il traite, a été appelé « le salut de l'Eternel ». En effet, s'il dénonce les infidélités du peuple et annonce les jugements de Dieu sur Israël et sur les nations, il parle aussi du « résidu selon l'élection de la grâce », de la rédemption et surtout, à plusieurs reprises, il annonce clairement Christ. Son message est donc essentiellement messianique. Aussi ce livre est-il plus souvent cité dans le Nouveau Testament qu'aucun autre livre de l'Ancien Testament.
            Au chapitre 7, l'Eternel envoie le prophète et son premier enfant, dont le nom signifie : « Un résidu reviendra », à la rencontre du roi Achaz. Le nom de cet enfant est un témoignage rendu à la fidélité de Dieu ; il donne devant tous l'assurance que Juda survivra !
            Achaz, impie et idolâtre, refuse hypocritement le signe que Dieu, dans sa grâce, lui propose de demander. Toutefois, il lui faut alors entendre quel signe merveilleux Dieu donne à Juda dans des jours si sombres ! Ses promesses sont sans repentir : il leur enverra Emmanuel, son Fils bien-aimé, dont le nom signifie : « Dieu avec nous ».
            Dans le chapitre suivant les deux enfants donnés par Dieu à son serviteur Esaïe sont clairement présentés comme étant des signes (des prodiges) envoyés de la part de l'Eternel des armées Lui-même.
            Les incrédules vont être frappés par des jugements qui sont maintenant imminents. Dieu se servira de l'Assyrien comme de la verge de sa colère (Es. 10 : 5). C'est ce qu'annonce le nom de l'autre enfant, qui signifie : « Qu'on se dépêche de butiner, on hâte le pillage » (8 : 1).
            Mais un résidu reviendra, c'est la note d'espérance confirmée heureusement par le nom du premier enfant d'Esaïe. Le jugement de Dieu reste toujours son oeuvre inaccoutumée (Es. 28 : 21).
            D'ailleurs la citation d'Esaïe 8 : 18 dans Hébreux 2 : 13 permet de voir dans le prophète et dans ses fils (Es. 7 : 3 ; 8 : 1) une image de Christ se présentant devant Dieu - avec le résidu - et avec ceux qui avec lui se confient en Dieu (v. 16 ; Ps. 16 : 1). Christ est le chef de leur salut ; Il les a mis à part avec Lui et Il n'a pas honte de les reconnaître, de les appeler « ses frères » (voir Jean 17 : 6 ; 20 : 17). Ils forment ensemble une sainte compagnie de témoins devant Dieu. Il y a une analogie frappante entre les saints « en ce temps-là » et ceux d'aujourd'hui, quant à leur position devant Dieu et à leurs privilèges.
 
                        Oh ! quel moment, quand devant Dieu son Père,
                                     Christ nousamènera
                        Quand, glorieux, dans son beau sanctuaire
                                    Il nous introduira !
 
                        Descends du ciel, nos âmes te désirent ;
                                     Nous t'aimons, viens à nous !
 
 
 
Zacharie 3 : 8
 
 
            Ces paroles sont adressées à Joshua, le grand sacrificateur que l'on voit se tenir d'abord devant l'Ange de l'Eternel. Il représente, dans la circonstance, le peuple tout entier. Satan est là aussi dans un de ses rôles favoris, celui d'accusateur. Les vêtements sales de Joshua sont une belle occasion pour lui de porter une attaque contre un élu de Dieu – mais il n'a pas encore compris ce que cela implique.
            Il y avait des instructions formelles dans la Loi concernant la purification des sacrificateurs (Lév. 8 : 6-7) ! Joshua ne peut rien dire pour se défendre. Mais « ce tison sauvé du feu » est cher au coeur de Dieu, comme le sont tous ses compagnons sauvés par grâce. Nous espérons que c'est le cas de tous les lecteurs ?
            Or le Juge a pourvu à tout, Joshua est revêtu d'habits de fête et même une tiare est posée sur sa tête (voir Matt. 22 : 12). Il a désormais a une double responsabilité : marcher dans les voies de l'Eternel et s'acquitter fidèlement de sa charge. « Alors tu jugeras aussi ma maison et tu auras aussi la garde de mes parvis, et je te donnerai de marcher au milieu de ceux qui se tiennent devant moi » (v. 7).
            Dans la dernière partie du chapitre (v. 8-10), Joshua prend un tout nouveau caractère. Il n'est plus considéré sous cet aspect de sacrificateur responsable, tenu de faire l'acquit de sa charge ; il est Celui devant lequel sont assis les sacrificateurs qu'il a introduits dans son intimité, comme ses compagnons. Et ceux qui l'entourent ainsi « sont des hommes qui servent de signes » (ailleurs : prodiges).
            Il y aura dans le futur un grand sacrificateur selon l'ordre de Melchisédec - un tout autre ordre que celui d'Aaron – qui n'appartient qu'à Christ. Il en sera parlé plus loin, avec plus de détails ; la mention ici n'est que préliminaire. Toutefois Dieu s'adresse à Joshua, comme représentant Christ dans son office sacerdotal. Le Messie (le Germe) est introduit ; il va régner en justice sur un peuple purifié (voir aussi au sujet du Germe Zach. 6 : 12 ; Es. 4 : 2 ; Jér. 23 : 5 ; 33 : 15).
            La Pierre qui est devant Josué est aussi une figure de Christ, rempli de toute l'intelligence divine pour gouverner. Israël sera un peuple de sacrificateurs (Es. 61 : 6). Ainsi les conseils de Dieu seront accomplis (Ex. 19 : 6). Leur iniquité sera ôtée en un seul jour ! Et « en ce jour-là, dit l'Eternel des armées, vous convierez chacun son prochain, sous la vigne et sous le figuier » (v. 10). La vigne et le figuier sont des figures bien connues d'Israël et la scène décrite appartient au millénium : chacun alors jouira paisiblement de son héritage (Lév. 25 : 10) !
 
 
                                                                                  Ph. L - le 03. 08. 09