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ABRAHAM ET LA VIE DE LA FOI
 

 L'abandon des choses visibles pour saisir par la foi les choses invisibles
 Un homme de foi, pèlerin et adorateur, sur lequel Dieu veille
 Les révélations de Dieu à Abraham, son ami


            « Par la foi, Abraham, étant appelé, obéit pour aller au lieu qu'il devait recevoir en héritage ; et il s'en alla, sans savoir où il allait. Par la foi, il vint séjourner dans la terre de la promesse comme dans une terre étrangère, habitant sous des tentes avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse ; car il attendait la cité qui a les fondements, dont Dieu est l'architecte et le constructeur… d'un seul homme, déjà comme mort, sont nés des gens nombreux comme les étoiles du ciel et comme le sable du rivage de la mer, qui ne peut pas se compter.
            Tous ceux-ci sont morts dans la foi, sans avoir reçu ce qui était promis, mais ils l'ont vu de loin et salué ; ils ont reconnu qu'ils étaient étrangers et de passage sur la terre. Car ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu'ils recherchent une patrie ; en effet, s'ils s'étaient souvenus de celle d'où ils étaient sortis, ils auraient eu le temps d'y retourner ; mais, en fait, ils en désirent une meilleure, c'est-à-dire une céleste ; c'est pourquoi Dieu n'a point honte d'eux, d'être appelé leur Dieu, car il leur a préparé une cité
            Par la foi, Abraham, mis à l'épreuve, a offert Isaac ; et celui qui avait reçu les promesses, offrit son fils unique, à l'égard de qui il avait été dit : « En Isaac te sera appelée une descendance » : il avait estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d'entre les morts, d'où aussi, de manière figurée, il le reçut    (Héb. 11 : 8-19).
 
 
            La foi ressemble à un « sentier que l'oiseau de proie ne connaît pas, et que l'oeil du vautour n'a pas aperçu ; la bête fauve ne l'a pas foulé, le lion ne l'a pas traversé » (Job 28 : 7-8). La foi - sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu - est l'assurance des choses que l'on espère, la conviction (la démonstration intérieure) de celles qu'on ne voit pas (Héb. 11 : 1, 6).
            Toute la vie d'Abraham en est le beau témoignage, même si comme tous les autres hommes, ce patriarche a connu des moments de défaillance. Il se montre obéissant quand l'Eternel lui dit : « Va-t'en de ton pays et de ta parenté » (Gen. 12 : 1) ; « il s'en alla, sans savoir où il allait (Héb. 11 : 8). Le monde devait penser qu'il était hors de sens. Pensez donc ! Sacrifier, en échange d'un avantage vague et incertain, les privilèges et les plaisirs du monde présent ! Mais l'Ecriture avertit : « Si quelqu'un parmi vous a l'air d'être sage dans ce siècle, qu'il devienne fou, afin de devenir sage ; car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu » (1 Cor. 3 : 18-19). Il sera plus difficile pour lui d'obéir quand Dieu lui demandera d'offrir son fils. Mais le vrai croyant obéit parce qu'il aime et se sait aimé : par sa soumission, Dieu est honoré. 
 
 
L'abandon des choses visibles pour saisir par la foi les choses invisibles
 
            Abraham montrera durant sa vie - avec Lot, par exemple (Gen. 13 : 9) ou avec le roi de Sodome (Gen. 14 : 21-23) - qu'il est prêt à abandonner les choses visibles - si attrayantes souvent pour notre chair - pour atteindre un but invisible à l'oeil naturel, mais que la foi discerne !
            C'est la vraie position d'un croyant présentement. L'apôtre rappelle, en s'associant aux autres croyants : « Nos regards n'étant pas fixés sur les choses qui se voient mais sur celles qui ne se voient pas » (2 Cor. 4 : 18). L'échelle des valeurs est entièrement modifiée. En effet « les choses qui se voient ne sont que pour un temps, mais celles qui ne voient pas sont éternelles ». Ce qui survient dans la vie journalière a une portée totalement différente !
            Un jeune homme, au chapitre 10 de Marc, accourt et se jette à genoux devant le Seigneur. Il lui demande : « Bon Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle ? ». Jésus lui dit : « Une chose te manque : va, vends tout ce que tu as, donne aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; et viens, suis-moi ». Mais lui, affligé de cette parole, reste insensible et s'en va, peut-être pour toujours, préférant ses vaines richesses à la compagnie présente et éternelle de Celui qui l'a aimé (v. 17-22).
            Instruit par la Parole, appliquée à son coeur par le Saint Esprit, un croyant réalise que « la légère tribulation d'un moment opère pour nous un poids éternel de gloire » (2 Cor. 4 : 17-18).
            En contraste avec tous ceux qui cherchent, en se servant de toute leur énergie naturelle, à s'installer sur la terre - ajoutant maison à maison, et champ à champ (Es. 5 : 8), Abraham porte ses regards sur la cité céleste « dont Dieu est l'architecte et le constructeur » (Héb. 11 : 10). Fondée sur la justice, elle ne sera jamais ébranlée à la différence des cités de ce monde souillé.
            L'attitude d'Abraham est remarquable à une époque où les croyants voyaient dans la bénédiction terrestre, accordée par Dieu, un but à atteindre. C'était pour eux la récompense liée à une vie de fidélité et d'obéissance à Sa volonté (Lév. 25 : 19). Mais Abraham avait reçu de Dieu de plus riches révélations encore. Réalisant la « hauteur » de son appel, il marchait déjà avec Lui, avec l'espoir d'entrer bientôt dans cette cité de Dieu qu'il entrevoyait.
            En attendant de parvenir à la perfection avec tous les croyants (Héb. 11 : 39-40), il est invité par l'Eternel à se promener de long en large dans ce pays de Canaan qui est une figure des lieux célestes (Gen. 13 : 17). Nous sommes aussi encouragés à le parcourir par la foi. Comment doit-on arpenter un tel domaine ? Dieu dit : « Tout lieu que vous foulerez avec la plante de votre pied, je vous l'ai donné » ? (Jos. 1 : 3). Appliquons-nous à méditer, à sonder les merveilles de la Parole – elle occupe nos coeurs avant tout de Christ : nous passerons l'éternité avec Lui !
 
 
Un homme de foi, pèlerin et adorateur, sur lequel Dieu veille
 
            Le Seigneur a donné à Abraham une vision « élargie » de la vérité ! Ses progrès sont évidents ! Il séjourne depuis longtemps déjà dans ce pays de la promesse, mais il s'applique toujours avec fidélité à rester conséquent avec son appel. Entendons-le dire aux fils de Heth - qui estiment qu'il est un prince de Dieu : « Je suis étranger, habitant parmi vous » (Gen. 23 : 4). Il parle ainsi après la mort de Sara. Il exprime son désir d'acquérir la caverne de Macpéla pour l'ensevelir, et d'autres témoins de la foi par la suite. Quelle est belle l'épitaphe divine : « Tous ceux-là sont morts dans la foi » (Héb. 11 : 13) ! Leur corps attend la résurrection : ce sera le signe évident d'un salut complet.
            Mais tout en sachant que le pays lui a été donné, Abraham veut acheter l'arpent nécessaire - mais pas davantage - « pour sa pleine valeur » (Gen. 23 : 4). Il attend, « avec patience », le jour où l'iniquité des Amoréens atteindra son comble et où ses descendants prendront possession du pays. (Gen. 15 : 16) Il est déterminé à ne pas revenir dans son pays d'origine et à retenir son fils d'y retourner (Gen. 24 : 6-8 ; Héb. 11 : 15).
            Ce pèlerin est un adorateur : ses haltes dans le Pays sont jalonnées par des autels (Gen. 12 : 9 ; 13 : 4 ; 13 : 18 ; 22 : 9). Il comprend aussi qu'il doit y retourner, après être descendu à tort en Egypte, une figure du monde !
            Dieu veille toujours sur son serviteur. Au moment où un adversaire dangereux se profile à l'horizon, Il envoie à son « ami » un mystérieux visiteur : Melchisédec, roi et sacrificateur en même temps, un beau type du Seigneur Jésus lui-même, dans son activité de médiateur (Héb.7 : 1-10). Nourri et béni par son moyen, Abraham peut opposer une résistance victorieuse aux offres pernicieuses du roi de Sodome. Un coeur rempli de Christ sera toujours le secret pour repousser les tentations de Satan (1 Jean 5 : 4).
            L'Eternel lui apparaît une seconde fois et déclare : « Je suis ta très grande récompense » (Gen. 15 : 1). Posséder le donateur, est plus précieux que de recevoir ses dons ! La foi chez Abraham s'empare de la promesse que Dieu lui fait d'une semence à caractère céleste : « Compte les étoiles, si tu peux les compter. Ainsi sera ta semence. Et il crut Dieu et il lui compta cela à justice » (v. 5-6). « Il donne gloire à Dieu, étant pleinement persuadé que ce qu'il a promis, il est puissant pour l'accomplir » (Rom.4 : 21). Ce ne sera pas chez lui une exaltation passagère. Sa confiance absolue se manifestera plus tard, au moment où Dieu lui demande un suprême sacrifice : Lui offrir, sur l'autel, son fils Isaac, l'héritier de toutes les promesses ! Aussitôt, il se dirige vers Morija et prend sans hésitation le couteau pour égorger ce fils, unique et bien-aimé : « il avait estimé que Dieu pouvait le ressusciter même d'entre les morts, d'où aussi, de manière figurée, il le reçut » (Héb. 11 : 19). Quelle joie pour le coeur de Dieu de voir se manifester une telle foi ! Cette scène est un merveilleux type de l'oeuvre de la croix. Là, aucune voix n'est venue détourner l'épée qui devait frapper le Fils de Dieu (Zach. 13 : 7).
            Mais pour atteindre un tel « sommet » dans sa course, Abraham a dû d'abord gravir des marches, souvent très douloureuses. Il y a encore des défaillances dans sa vie. Au lieu d'attendre avec patience (Jac. 5 : 7-8) de recevoir le fils annoncé, comme il avance en âge – dix ans ont passé - il écoute les propositions de sa femme Sara. Agar, probablement ramenée d'Egypte, devient la mère d'Ismaël. Il s'ensuit de tristes querelles dans la maison de cet homme de Dieu. Que d'exercices pénibles pour Abraham ! Un tel récit incite à veiller davantage sur l'atmosphère qui règne dans notre maison. Si chacun est vraiment dirigé par la crainte de Dieu, il y aura des conséquences bénies dans toute l'assemblée.
            L'Eternel l'encourage : il s'appelait jusqu'ici « Abram », c'est-à-dire « père élevé ». Son nom est changé : il s'appellera désormais « Abraham », c'est-à-dire « père d'une multitude ». Il lui renouvelle sa promesse d'une très nombreuse descendance. Abraham sera considéré comme un chef de race. Jésus Christ, Homme parfait ici-bas, sera connu comme le Fils de David - qui est lui-même fils d'Abraham. Le patriarche reçoit le signe de la « circoncision », qui représente sa mise à part pour Dieu. Aujourd'hui, la vraie circoncision spirituelle d'un croyant est caractérisée par son absence de confiance dans sa chair (Phil. 3 : 3).
 
 
Les révélations de Dieu à Abraham, son ami
 
            Une nouvelle étape est parcourue dans la vie d'Abraham ! Dieu lui fait l'honneur de l'appeler son ami (2 Chr. 20 : 7 ; Es. 41 : 8 ; Jac. 2 : 23). Les rachetés du Seigneur sont aussi ses « amis » et Il leur communique tout ce qu'Il a entendu du Père ( Jean 15 : 15).
 
                        La visite de l'Eternel près des chênes de Mamré
 
            Dieu vient rendre visite à Abraham près des chênes de Mamré et il lui fait connaître ses intentions (Gen. 18 : 1), à son sujet (18 : 9-15) et à l'égard du monde (v. 20-21).
            Quel empressement joyeux Abraham montre en recevant ses hôtes, venus du ciel. Cette attitude hospitalière manifeste vraiment l'état de son coeur : Il connaît son Dieu ; il a « goûté que le Seigneur est bon » (1 Pier. 2 : 3).
            Abraham et Sara apprennent de l'Eternel l'heureuse nouvelle de la proche naissance de cet héritier depuis si longtemps désiré. « Y-a-t-il quelque chose de trop difficile pour l'Eternel ? » (Gen ; 18 : 14). Retenons cette magnifique affirmation, elle nous rendra paisibles en toute circonstance.
            « Le secret de l'Eternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25 : 14 ; Amos 3 : 7) et Abraham en fait partie ! Toutefois l'intelligence des pensées de Dieu est inséparable d'une marche fidèle. « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire… ? En lui seront bénies toutes les nations de la terre ? Je le connais et je sais qu'il commandera à ses fils, et à sa maison après lui de garder la voie de l'Eternel, pour pratiquer ce qui est juste et droit » (v. 17-19).
            Sodome est donc sur le point d'être détruite et les deux anges chargés de cette mission, ont quitté Mamré pour s'y rendre Après avoir appris cette terrible nouvelle, le patriarche montre une liberté confiante, alliée à un profond respect. Il pense aussitôt à son « frère » Lot et prie avec instance l'Eternel encore présent.
            Lot sera finalement arraché au dernier instant à cette ville condamnée. Ce « juste » a perdu, par manque de séparation, l'occasion de rendre témoignage (1 Pier. 2 : 7-8). Une fois délivré, au lieu de rejoindre enfin Abraham sur la montagne, il reste attiré par le monde. Il connaîtra une fin de vie honteuse.
            Avertis comme Abraham du jugement imminent de ce monde corrompu, prévenons notre entourage. Une conduite fidèle et, parfois, un message peuvent parler à la conscience et au coeur ! Intercédons auprès de Dieu pour les inconvertis et pour ceux qui se sont éloignés de Lui
            L'Ecriture a aussi conservé le récit d'un autre manquement humiliant chez ce patriarche. Ce péché se répète après bien des années (20 : 1-18). Au fond, Abraham, la première fois, n'avait pas jugé sa faute jusqu'à la racine, ni confessé devant Dieu son mensonge au sujet de sa femme. Il tombe à nouveau de la même manière (Marc 4 : 22) ; mais, cette fois-ci la leçon reçue est salutaire. Quel avertissement Dieu nous adresse par ce moyen ! Il veut par sa discipline, et dans son amour, nous accorder de ressembler toujours plus à Christ, le parfait modèle. Par contre, il prend ici en main la cause de son serviteur devant Abimélec (Ps. 105 : 15). Il lui dit : « Il est prophète, il priera pour toi et tu vivras » (Gen. 20 : 7).
            Au temps fixé par l'Eternel, Isaac va naître - il représente Christ sous ses caractères de Fils et d'Héritier (Gal. 4 : 4). Ismaël, le fils de la servante n'a aucun droit aux promesses ni à l'héritage, il doit être renvoyé, Dieu prendra soin de lui et de sa mère.
            Abraham trouve cela très mauvais. Il s'est secrètement attaché à l'enfant mais aussi à la mère. L'épreuve est nécessaire : il doit se soumettre au brisement de ses liens. L'Eternel préparait son serviteur à sortir vainqueur de la grande épreuve suprême qui aura lieu « après ces choses » (22 : 1) !
 
 
                        « Il a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour » 
 
            Durant sa vie, Abraham n'a t-il pas été surtout fortifié par une autre révélation que Dieu lui a faite ? Jésus, dans son omniscience, déclare aux Juifs incrédules qui l'entouraient : « Abraham, votre père, a tressailli de joie de ce qu'il verrait mon jour ; et il l'a vu et s'est réjoui » (Jean 8 : 56).
            Le patriarche a donc été instruit concernant la venue du Messie. Ses yeux ont été ouverts par le Saint Esprit, pour comprendre à quel moment Christ viendrait, accomplissant la promesse divine.
            Nous ne savons pas à quel moment Abraham a reçu cette grande révélation. Peut-être au moment déjà où les promesses lui ont été faites et à sa semence - qui est Christ (Gal. 3 : 16) ? Ou bien est-ce quand l'Eternel lui est apparu près d'Hébron, le lieu de la communion ? En tout cas, depuis lors, les regards d'Abraham sont tournés vers le moment où le Seigneur de gloire viendra au milieu de son peuple pour régner. Désormais il attend aussi « la cité qui a les fondements, dont Dieu est l'architecte et le constructeur ». Elle n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour être éclairée, car la gloire de l'Agneau l'a illuminée et l'Agneau est sa lampe (Apoc. 21 : 23).
 
            Amis chrétiens, cette sainte cité est aussi devant les yeux de notre coeur (Héb. 12 : 22 ; Apoc. 21 : 1-4, 19-20). Bientôt, il en sera fini de la ruine et de la mort. La gloire du monde à venir, avec Christ comme centre, sera établie et notre foi déjà s'empare avec reconnaissance d'une telle perspective.
 
 
                                                                       Ph. L        le 28. 05. 09