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La fermeté de Néhémie face aux ruses de ses ennemis
 
 
Des pièges successifs tendus à Néhémie
La victoire de la foi en dépit des artifices de l'adversaire
De nouveaux dangers que doit affronter Néhémie


« Je fais un grand travail et je ne puis descendre » (Néh. 6 : 3)
« Prenez l'armure complète de Dieu afin qu'au mauvais jour vous puissiez résister, et , après avoir tout surmonté, tenir ferme » (Eph. 6 : 13).
                                  
 
            Néhémie avait résisté, en s'appuyant sur les ressources divines, à l'opposition ouverte de l'ennemi, et même à la corruption de la chair, au milieu de son peuple ! Il lui faut maintenant faire face aux « dards enflammés du méchant » (Eph. 6 : 16). Ce n'est pas ici un lieu de repos. Le croyant doit soutenir plus d'un combat.
            L'ennemi avait certainement été très satisfait d'apprendre qu'il y avait des querelles au milieu du peuple de Dieu. Elles sont heureusement réglées.
            L'adversaire fait alors brusquement preuve d'un faux intérêt amical pour Néhémie et son travail. Il cherche habilement à écarter cet homme pieux de la simple et continuelle confiance en Dieu, dont il a fait preuve jusqu'ici. Il cherche à ruiner le travail de la reconstruction de la muraille, déjà bien avancé (Néh. 4 : 6). Dans ce but, il voudrait faire tomber, d'une manière ou d'une autre, celui qui a la responsabilité de l'ouvrage.
 
 
Des pièges successifs tendus à Néhémie
 
                        - La proposition d'une rencontre avec deux ennemis déclarés
            Néhémie doit d'abord faire face à ce que l'on peut appeler le piège d'une rencontre soi-disant fraternelle : « Viens et rencontrons-nous ensemble dans les villages de la vallée d'Ono » (v. 2a), telle est l'invitation que ses ennemis lui font parvenir. Les pensées du coeur naturel pourraient suggérer à Néhémie de leur donner, par courtoisie, une réponse favorable. Il peut écouter poliment, en dépit de réserves bien compréhensibles, ce qu'ils ont maintenant à dire. Après tout, semble-t-il, il n'y a aucune raison de ne pas les écouter, même s'il s'avère impossible d'accepter leurs propositions.
            Mais cet homme de Dieu sait depuis longtemps que Sanballat et Guéshem, comme leur allié Tobija, sont absolument opposés aux principes spirituels qui le gouvernent. Dans ces conditions une rencontre ne peut pas les amener à changer d'attitude ; au contraire il s'ensuivrait certainement un préjudice pour Néhémie : « Ils pensaient à me faire du mal » (v. 2b). Il échappe à ce piège, en leur adressant ce message, en accord avec sa fermeté habituelle : « Je fais un grand travail et je ne puis descendre » (v. 3).
            Toutefois, ayant échappé à ce piège, il doit aussitôt en éviter un autre, tendu par le même ennemi.
 
                        - Le piège de l'insistance
            Au lieu de renoncer après la ferme réponse de Néhémie, les ennemis répètent leur offre à quatre reprises.
            C'est par une telle ruse que Satan a fait céder Samson, en se servant de Delila.  Delila tourmentait Samson par ses paroles tous les jours et le pressait de questions (Jug. 16 : 16). Elle était à la solde des Philistins qui voulaient connaître enfin le secret de sa force pour s'emparer de Samson. Finalement, « ennuyé dans son âme jusqu'à la mort », il cède devant l'insistance de Delila. « Il lui déclara tout ce qui était dans son coeur » (v. 17). Après cette défaite lourde de conséquences, il perd toute vigueur. L'Eternel se retire de lui. Inconscient de son état, Samson croit pouvoir se dégager au moment de l'attaque des Philistins, comme auparavant (v. 20). Or il est à présent une proie facile pour les Philistins. Ils lui crèvent les yeux, le lient de chaînes et désormais il tournera la meule dans la maison des prisonniers (v. 18-21).
            Satan connaît par expérience la faiblesse de la nature humaine et il parvient, en exerçant une pression soutenue, à faire parfois tomber plus d'un croyant et le réduit à un état de grande faiblesse.
            Néhémie, lui, échappe au traquenard de ses ennemis en leur envoyant toujours la même réponse. Il a, lui aussi, le coeur au travail et il n'est pas disposé à discuter avec de tels opposants résolus à entraver par tous les moyens la construction de cette muraille dont ils ont compris, peut-être plus que nous, l'importance (Ezé. 42 : 20). Cet homme « séparé » n'avait rien de commun avec la confusion environnante.
 
                        - L'envoi d'une lettre ouverte
            Un nouveau « dard enflammé » est alors décoché contre Néhémie, sous forme d'une lettre ouverte (v. 5). Elle est rédigée en termes plutôt amicaux et l'auteur affecte une grande préoccupation. Il affirme avoir eu connaissance de faits scandaleux pouvant nuire à la réputation de Néhémie et à son travail. Ce sont, dit-il, des bruits, qui courent parmi les nations (v. 6). En réalité cette lettre ouverte se propose de l'intimider et de répandre partout des accusations mensongères, susceptibles d'ébranler les collaborateurs de Néhémie et d'avoir de graves conséquences.
            Il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Que de fois de telles lettres ouvertes, écrites en termes choisis, cherchent en fait à créer des contestations au milieu des enfants de Dieu. Soyons sur nos gardes ; nous connaissons les desseins de Satan. Il arrive que l'on traite ainsi un frère fidèle : on l'accuse de chercher à dominer, d'être un Diotrèphe ou même, pourquoi pas, un hérétique. Tout coeur sensible a du mal à le supporter ; il doit se rejeter entièrement sur le Seigneur et lui confier sa cause (Ps. 35 : 23).
            Cette lettre laissait entendre que Néhémie, l'échanson du roi Artaxerxés, nommé par lui à ce poste de confiance de gouverneur, projetait de se rebeller. On sait que la crainte d'une rébellion amène les dirigeants d'un pays à se hâter de la réprimer par tous les moyens. Or ces « accusations » prétendaient s'appuyer sur le témoignage d'un certain Gashmu : « d'après ses dires, c'est toi qui deviendras leur roi » (v. 6). Et cette lettre empoisonnée affirme que si Néhémie met tant de zèle à bâtir la muraille - qui empêcherait les nations d'entrer à leur guise dans la ville - c'est en fait pour assouvir sa soif de pouvoir. Il se voit même accusé d'avoir établi des prophètes chargés de proclamer dans Jérusalem : il y a un roi en Juda ! Suit la menace, à peine voilée, de prévenir Artaxerxès. Enfin, le tenace responsable de la lettre, Sanballat, ose conclure, en répétant : « Viens donc et tenons conseil ensemble » (v. 7) !
            Néhémie se refuse à discuter sur de telles accusations. Il travaille sous le regard de Dieu : il n'a pas à justifier ses motifs devant de tels adversaires. Avec beaucoup de sagesse et de retenue, il se contente de rejeter cette habile accusation : « Aucune des choses dont tu parles n'a eu lieu ;  mais tu les inventes dans ton propre coeur »(v. 8).
            Une fois encore, Néhémie, dans son combat, trouve toutes ses ressources en Dieu. Ces attaques contre lui n'avaient d'autre but que d'affaiblir les mains de ceux qui travaillaient à rebâtir la muraille. « Leurs mains se lasseront du travail et il ne se fera pas » (v. 9). Ils savaient que Juda avait déjà dit : « Les forces des porteurs de fardeaux faiblissent et il y a beaucoup de décombres » ! (4 : 10). Il cherche à exploiter ces signes de défaillance, qui seront heureusement passagers. Néhémie alors s'adresse à Dieu : « Maintenant donc, fortifie mes mains ! » (v.  9).
            Cette lettre ouverte ayant échoué, le diable use alors d'un autre « artifice », plus subtil encore.
 
                        - L'attaque d'un homme corrompu
            Le piège, cette fois, est tendu par un « faux frère ». Sur la terre, le Seigneur, et à sa suite l'apôtre Paul et beaucoup d'autres serviteurs, ont connu ce genre d'épreuve (Ps. 55 : 12-13 ; 2 Cor. 11 : 26). Plusieurs à Jérusalem se faisaient passer pour de grands amis de Néhémie. Or, ils étaient en réalité à la solde de l'adversaire. Shemahia en faisait partie et sous couvert d'une amitié vigilante, il était prêt à trahir Néhémie. Celui-ci se rend chez lui, peut-être alarmé d'entendre qu'il s'est, pour une raison imprécise, enfermé ? Il entend la proposition de ce « prophète » : « Rencontrons-nous dans la maison de Dieu, à l'intérieur du temple et fermons les portes du temple, car ils vont venir pour te tuer, et c'est de nuit… » (v. 10). Il répète deux fois : « c'est de nuit qu'ils vont venir te tuer » ! Ses paroles, si précises, semblent venir d'un véritable ami qui cherche, avec sollicitude, à déjouer les plans de l'ennemi et à tout faire pour garantir la sécurité de Néhémie.
            Mais les « moyens » suggérés par Shemahia pour garantir sa sécurité paraissent suspects à Néhémie, éclairé par la crainte de Dieu. D'abord, il lui propose de fuir le travail dont Dieu lui a confié la responsabilité. Or c'est justement vers lui que les ouvriers doivent se rassembler, si la trompette annonce une attaque armée de l'ennemi (Néh. 4 : 20). En outre, il veille à occuper humblement la place qui est la sienne, à la différence du roi Ozias (2 Chr. 26 : 18-19). Il reconnaît les prérogatives des sacrificateurs et des lévites, seuls habilités à entrer dans le temple pour accomplir leur service devant Dieu.
            Néhémie n'est donc pas disposé à fuir et il ajoute : « Quel homme comme moi entrerait dans le temple et vivrait ? Je n'entrerai pas » (v. 11). Il a compris qu'il s'agit d'un piège et discerne que Shemahia n'est pas envoyé par Dieu. Il est soudoyé par l'ennemi. « C'est pour cela qu'il était payé », déclare Néhémie. Shemahia était chargé de lui faire peur, afin de l'amener à pécher. Ainsi ses opposants pourraient lui faire un mauvais renom. 
            Shemahia est loin d'être le seul occupé à ce mauvais travail. La prière prononcée alors par Néhémie en mentionne plusieurs : « Souviens-toi, ô Dieu, de Tobija et de Sanballat selon les oeuvres qu'ils ont faites ; et aussi de Noadia, la prophétesse, et du reste des prophètes qui voulaient m'effrayer » (v. 14). Apparemment amicaux, ils envoyaient au gouverneur des messages, en prétendant qu'ils émanaient de Dieu (Jér. 23 : 21) ! Autant de dards enflammés envoyés sur cet homme pieux (Eph. 6 : 16). Seul le bouclier de la foi permettra de les éteindre ! Si l'opposition nous rejette sur Dieu, nous y gagnons.
            Peu avant, Néhémie avait été accusé de se servir de prophètes à des fins personnelles. Maintenant, l'adversaire se sert de « prophètes » espérant par leur moyen réaliser ses mauvais desseins ! Ces hommes, hélas, étaient disposés à servir l'adversaire pour un gain honteux ! Ils auraient dû être les premiers à soutenir le travail de Dieu, à faire connaître sa volonté. Mais pour cela, il faut rester en contact avec le sanctuaire.
            Derrière la scène, de nombreuses « influences maléfiques » se font sentir. Notre lutte n'est pas contre le sang et la chair, mais contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes. Il faut être revêtu par l'armure complète de Dieu et apprendre à manier avec prière l'épée de l'Esprit, qui est la Parole de Dieu. Nous ne devons pas les attaquer ouvertement, nous aventurer en terrain ennemi. Il s'ensuivrait du dommage pour tous nos frères.
            Il y a de « mauvais ouvriers » au milieu de l'Eglise (Phil. 3 : 2) ; il faut être sur ses gardes et se tenir à distance. S'y opposer inconsidérément sert plutôt la cause de l'ennemi. Notre ressource dans de telles circonstances est de crier à Dieu à leur sujet. Ce sera désormais une affaire entre Lui et ces comploteurs. Il agira en faveur de son Assemblée.
 
 
La victoire de la foi en dépit des artifices de l'adversaire
 
            Dieu reconnaît et bénit une telle confiance de ses serviteurs en Lui. Malgré tous les artifices du diable, le travail progresse et la muraille est achevée en cinquante-deux jours ! (v. 15). Ce grand travail mené à bien par un peuple si faible en apparence, confronté à de si puissants ennemis, est un témoignage contre l'adversaire. Les ennemis sont contraints de reconnaître « que cette oeuvre avait été faite de par notre Dieu » (v. 16). Peut-être avons-nous une faible appréciation de l'épaisseur des murailles et des dégâts causés au moment de la prise de la ville, en particulier par l'incendie volontaire (4 : 2-3). Il faut reconnaître, à la louange de Dieu, que ces « faibles Juifs » (4 : 2), comme tant des siens dans d'autres circonstances, ont été merveilleusement aidés (2 Chr. 25 : 8). Ils pourront, contre l'espoir de l'adversaire, continuer à offrir des sacrifices à la gloire de leur Dieu fort. Le sacrifice de la sainte victime, de son Fils bien-aimé est ainsi annoncé. La reconnaissance peut monter des coeurs fidèles : Jérusalem est à nouveau une ville protégée.
 
 
De nouveaux dangers que doit affronter Néhémie
 
            Il y a toujours un combat à mener ici bas (2 Sam. 21 : 18-21). On pourrait parler de façon surprenante d'un piège tendu par des « bonnes actions » d'un ennemi, Tobija (v. 17-19) ! En effet, au milieu de ce petit résidu par ailleurs fidèle, se trouvaient ceux qui, hélas, étaient toujours prêts à chanter les louanges des ennemis du dehors. Ils parlaient devant Néhémie des bonnes actions de Tobija, auquel ils rapportaient les paroles (ou les affaires) de Néhémie. Ils prônaient sans doute de savoir accepter que Tobija n'ait pas la même opinion qu'eux sur la nécessité de rebâtir la muraille de Jérusalem. Ils le décrivaient avec insistance comme un homme généreux, un philanthrope. Certains faisaient partie des « nobles de Juda », supposés être des exemples. Or, ils avaient pourtant prêté serment à cet incrédule notoire – avec lequel ils avaient des liens de famille ! Les mariages mixtes, malgré les amères expériences du temps d'Esdras étaient toujours tolérés. Plus tard, en l'absence de Néhémie, le souverain sacrificateur osera donner un logement à Tobija dans les bâtiments du temple Ces nobles (aux yeux du monde) échangeaient des lettres avec lui, et Tobija, en même temps cherchait toujours à effrayer Néhémie (v. 17-19) !
 
            Les croyants, dans ces « derniers jours », ont dû faire face aussi à de tels conflits ; ils ont été confrontés à de tels pièges, à ces dards enflammés du Méchant. On leur a proposé des conférences « amicales » avec ceux dont, au moins une partie des principes étaient opposés à ceux de la Parole –ce qui rendait toute marche en commun impossible. Et pourtant que d'insistance, quels efforts, quelle ruse pour entraîner malgré tout ceux qui marchent dans la piété et les amener à suivre un chemin où, à la recherche d'une paix forcément boiteuse (Jér. 6 : 14), les droits du Seigneur sont totalement méconnus. Sans oublier les lettres, apparemment conciliantes, mais écrites avec une intention malicieuse cachée. Il leur a fallu s'opposer aussi à des faux frères, à la solde de ceux qui s'opposent furtivement à « la foi enseignée une fois aux saints » (Jude 4). Ils prétendent souvent donner des avertissements de la part de Dieu. D'autres enfin se montrent prêts à reconnaître toutes les qualités de ceux qui se tiennent volontairement « dehors » - portant au contraire un jugement sévère au détriment de ceux qui, par grâce, sont « dedans », et sont en principe leurs frères.
            Toutes les attaques de l'ennemi se dirigent d'abord contre des individus. Du temps de Néhémie, à tort ou à raison, l'ennemi pensait que s'il pouvait le faire tomber, il lui serait ensuite plus facile d'entraîner le peuple sur un mauvais chemin et de faire cesser le travail ! Cette façon de voir peut hélas sembler juste mais c'est oublier l'action toute-puissante de Dieu, ses voies d'amour et les ressources qu'Il met toujours à la disposition de la foi. 
            Il arrête souvent la marée montante du mal en se servant d'un homme - ou de deux. Si finalement ils se montrent infidèles à la responsabilité qu'Il leur a confiée, et se laissent séduire par l'ennemi, Dieu « renouvelle son personnel » et en appelle d'autres à poursuivre son travail. Les portes de l'hadès ne prévaudront pas contre son Assemblée (Matt. 16 : 18).
            Néhémie est resté fidèle : il jouissait d'une intimité avec Dieu, entretenue par la prière et se tournait vers Lui dans toutes les difficultés, d'où qu'elles surgissent. L'ennemi a échoué une fois encore, à cause de son ignorance du coeur de Dieu, de son amour. Il est trompé, au moment d'ourdir ses plans contre le témoignage que Dieu maintient au milieu des ténèbres morales de ce monde. A lui soit toute la gloire !
 
                                                                                            Ph. L.    25. 04. 09
 
 
                                   Bien que des ennemis nombreux
                                   Assaillent ma faiblesse,
                                   Et de leurs pièges dangereux
                                   M'environnent sans cesse,
 
                                   Je peux néanmoins, chaque jour,
                                   M'attacher à ta trace,
                                   Et de ton ineffable amour
                                   Savourer l'efficace.