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« Je me tiens à la porte et je frappe »
                           
   
 Les trois caractères sous lesquels Christ se présente à Laodicée
 Les caractères de Laodicée blâmés par le Seigneur
 Les conseils du Seigneur à l'assemblée de Laodicée
 L'appel à la repentance
 La promesse au vainqueur
 Un message pressant pour nous, chrétiens, aujourd'hui
 

            « A l'ange de l'assemblée qui est à Laodicée, écris : Voici ce que dit l'Amen, le Témoin fidèle et véritable, le Commencement de la création de Dieu : Je connais tes oeuvres, je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Je voudrais que tu sois ou froid ou bouillant ! Ainsi,  parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche.
            Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi, je n'ai besoin de rien ; et que tu ne sais pas que toi tu es le malheureux et misérable, pauvre, aveugle et nu, - je te conseille d'acheter de moi de l'or passé au feu afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux afin que tu voies.
            Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j'aime ; aie donc du zèle et repens-toi. Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi.
            Celui qui vaincra, je lui donnerai de s'asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j'ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône.
            Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux assemblées ».
                                                                                                 (Apoc. 3 : 14-22)
 
            Laodicée, située à 80 kilomètres de Philadelphie et proche de Colosses, était une ville considérable par sa population et son commerce. L'assemblée à Laodicée avait été l'objet des soins de l'apôtre Paul : les lettres envoyées à Colosses devaient leur être communiquées (Col. 2 : 1 ; 4 : 16). Archippe, un compagnon d'armes de l'apôtre Paul, en était originaire (Phm. 2). A ce titre, il est exhorté, malgré les difficultés du moment : « Prends garde au service que tu as reçu dans le Seigneur, afin que tu l'accomplisses »  (Col. 4 : 17).
            Laodicée signifie « les droits du peuple ». Ceux que l'on appelle des « laïques » mettaient en avant leurs prétentions et s'arrogeaient le droit de juger. C'est une façon de faire que l'apôtre Paul avait dénoncé : « il y aura un temps où ils ne supporteront pas le sain enseignement ; mais, ayant des oreilles qui leur démangent, ils s'amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises, et ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables » (2 Tim. 4 : 3-4). Laodicée est la description de l'état final de la profession chrétienne.
 
 
Les trois caractères sous lesquels Christ se présente à Laodicée
 
            En adressant sa lettre à Laodicée, Christ reprend sur Lui le témoignage que l'assemblée a cessé abusivement de porter, afin de le poursuivre sous une autre forme dans son royaume terrestre Les trois caractères sous lesquels Il se présente sont tout à fait remarquables ; ils diffèrent de ceux que l'apôtre Jean avait pu discerner dans le Fils de l'homme au début du livre et qui sont rappelés dans les lettres précédentes (Apoc. 1 : 13-16). Ces autres caractères de Christ sont merveilleusement adaptés à cette dernière phase de l'histoire de l'Eglise ici-bas.
            « L'Amen » : c'est en Lui que s'accomplissent toutes les promesses de Dieu. « Il y a toujours oui en lui ; en effet pour toutes les promesses de Dieu, en lui est le oui et en lui l'amen » (2 Cor. 1 : 19-20). Toute la vérité divine repose sur la Personne de Christ ; l'efficacité de son oeuvre manifeste sa puissance.
            « Le témoin fidèle et véritable » : le témoin fidèle ne ment pas (Prov. 14 : 5) ; l'Esprit le souligne puisque, hélas, l'Assemblée cesse d'être un vrai témoin !
            « Le commencement de la création de Dieu » : il s'agit de la « nouvelle création », sur laquelle Christ est aussi établi, comme Chef sur toutes choses. Il en est la gloire et le témoin permanent. Le témoignage n'a pas été rendu fidèlement par les croyants sur la terre ; Christ apparaît donc pour le déployer d'une manière effective.
 
 
Les caractères de Laodicée blâmés par le Seigneur
 
            Le premier caractère précisé par le Seigneur concernant Laodicée explique tous ses maux. Le Seigneur met sa tiédeur en évidence. Il lui répète par trois fois qu'elle n'est ni froide ni bouillante (fervente en esprit). Ce n'est pas une défaillance accidentelle, mais un état tristement établi. Le sel a perdu sa saveur (Luc 14 : 34-35), et la piété sa réalité (2 Tim. 3 : 5 ; Rom. 12 : 11).
            Laodicée n'est pas complètement « froide ». Elle ne rejette pas ouvertement le christianisme, comme le font les athées ou les rationalistes. Mais elle est loin d'être bouillante ; il y a longtemps que les coeurs ne brûlent plus pour Christ, en contraste avec ce qu'exprime le Psaume 45 (v. 1) ! Elle est tiède : c'est la présence en elle des éléments de la piété mêlés à ceux du monde. Cet état, évoqué par le mélange d'eau froide et d'eau chaude dans un vase, peut tromper un observateur car il y a encore la forme de la piété.
            Cette assemblée manque totalement d'amour pour Christ. C'est parmi les maux, le pire qui puisse atteindre une assemblée : il se traduit par une indifférence totale à l'égard du Seigneur et de ses intérêts. En parlant de plusieurs personnes vivant à son époque, Paul disait déjà : « Tous cherchent leurs propres intérêts et non ceux de Jésus-Christ » (Phil. 1 : 21).
            Le désastre c'est que le Seigneur est pratiquement dehors. Il prévient qu'un jugement très grave attend cette assemblée : « Je vais te vomir de ma bouche ». Pourtant Il la considère encore comme une assemblée, et continue à appeler vers Lui les quelques fidèles qui s'y trouvent. Après son retour pour enlever les siens auprès de Lui, il vomira la masse infidèle. Elle sera frappée comme le seront tous les professants sans vie.
            Le Seigneur dévoile ensuite deux aspects du triste portrait de Laodicée : d'un côté, sa propre fausse estimation : « riche, enrichi… n'ayant besoin de rien » ; d'un autre côté, son véritable état selon la juste appréciation de Christ : « malheureux et misérable, et pauvre et nu ».
            Prétentieuse, Laodicée n'a aucune conscience de son état - pas plus que Samson, qui « ne savait pas que l'Eternel s'était retiré de lui » (Jug. 16 : 20), ou qu'Ephraïm au temps du prophète Osée, dont il est dit : « Des étrangers ont consumé sa force et il ne le sait pas. Des cheveux gris sont aussi parsemés sur lui, et il ne le sait pas » (Osée 7 : 9). 
 
 
Les conseils du Seigneur à l'assemblée de Laodicée
 
            Le Seigneur s'adresse à « l'ange » de l'assemblée de Laodicée – c'est-à-dire à la partie plus particulièrement responsable. Devant les maux qui la caractérisent, Il lui propose un remède qu'elle peut acquérir par une réelle repentance. Il faut « l'acheter » à Christ lui-même : « Je te conseille d'acheter de moi » (Lire Es. 55 : 1) ; il sera toutefois reçu comme un don par la foi en Jésus Christ.
 
            - « malheureux, misérable et pauvre » : quant à Dieu, tel est l'état de Laodicée, bien qu'elle s'estime elle-même riche en valeurs intellectuelles, mondaines et sociales. C'est tout le contraire de Smyrne qui était dans la tribulation (Apoc. 2 : 9), mais réellement riche, alors que le monde l'estimait pauvre ! Or les vraies richesses sont spirituelles et morales et Laodicée les a perdues. Christ seul peut les lui rendre : il faut qu'elle achète de Lui de l'or passé au feu, symbole de la justice divine éprouvée par le jugement.
 
            - « nu », sans vêtements valables : voilà le second caractère. C'est être sans Christ, privé des privilèges du chrétien, tels que Paul les décrit aux Galates : « Vous avez revêtu Christ » (2 : 27). Dans la honte qui s'attache à cette position de nudité (2 Cor. 5 : 3), Laodicée (spirituellement parlant) ne peut pas s'approcher de Dieu pour lui rendre culte. Le remède divin à la nudité spirituelle de Laodicée, ce sont les vêtements blancs, le salut et la justice divine en Christ, qui remplacent le vêtement souillé des justices humaines (Es. 61 : 10 ; 64 : 6). Pour cela, il faut déchirer son coeur – et non ses vêtements -, en signe de vraie repentance (Joël 2 : 13).
 
            - « aveugle » enfin : Laodicée est présentement aveuglée par Satan, le dieu de ce siècle, celui qui aveugle complètement les pensées des incrédules (2 Cor. 4 : 4). Souvent, hélas, il affaiblit beaucoup la vision spirituelle d'un croyant en mauvais état. Triste similitude avec l'état des pharisiens endurcis et orgueilleux. Ils étaient persuadés d'avoir une appréciation juste au sujet de la doctrine de la loi. Ils affirmaient : « nous voyons », aussi Jésus dit : « votre péché demeure » (Jean 9 : 41) ! En contraste, le Seigneur donne la vue spirituelle et éclaire les yeux du coeur (Jean 9 : 25, 30, 40-41 ; Eph. 1 : 18).
 
 
L'appel à la repentance
 
            Le Seigneur appelle donc l'assemblée de Laodicée à la repentance. Jusqu'ici Il s'est adressé à l'ange de l'assemblée. Maintenant Il élargit son message pour mettre en évidence un principe général de son gouvernement à l'égard des siens : sa discipline, qu'elle s'exerce en blâme ou en châtiment, est la preuve de son amour. Pensée solennelle, à laquelle la Parole nous invite à porter la plus grande attention (Prov. 3 : 11-12). Si l'on est tiède, on ne connaît pas les besoins de son propre coeur ni les richesses de Christ ! Pour dissiper nos illusions et nous instruire des choses excellentes (Prov. 8 : 6), il faut souvent passer par des humiliations et des souffrances (Héb. 12 : 4-11).
            Laodicée est la seule des sept assemblées chez laquelle le Seigneur ne souligne aucune chose qui lui plaise ! Pourtant son amour demeure et Il l'invite à se juger sans complaisance ; rejeté par elle, dans sa miséricorde infinie, Il frappe à la porte des coeurs. Il n'entrera pas de force : le verrou d'ailleurs se trouve, selon Sa volonté, à l'intérieur. A nous d'ouvrir à l'Hôte divin. L'appel a maintenant un caractère individuel (si « quelqu'un ») et la réponse est individuelle. Il faut d'abord écouter la voix du Sauveur pour Lui ouvrir. Il ne faut pas se conduire comme l'aspic sourd  (Ps. 58 : 4) !
            Un des esclaves du Seigneur, Epaphras, combattait toujours par des prières ; il était dans un grand travail de coeur pour les Colossiens mais aussi pour ceux qui étaient à Laodicée (Col. 4 : 12-13) ! Combien d'assemblées ont été longtemps portées par les prières fidèles d'un frère ou d'une soeur, cloués sur un lit de douleur. Précieux service de la prière, souvent méconnu, mais d'un grand prix devant Dieu !
 
 
La promesse au vainqueur
 
            La promesse « à celui qui vaincra » dans une telle confusion est touchante ; elle n'est pas pour Laodicée dans son ensemble, mais pour le fidèlequi répond à l'appel de son Seigneur. C'est une douce promesse de communion avec Lui, une parfaite intimité avec sa glorieuse personne, et ses desseins au sujet de son Eglise. Goûtée dès maintenant sur la terre, cette bénédiction se poursuivra en plénitude, pendant l'éternité, dans le ciel.
            Bien que le « vainqueur » soit celui qui se repent et se hâte d'ouvrir la porte à la voix de son Ami, la promesse qui lui est faite diffère nettement des précédentes. Elle se rapporte  au gouvernement du royaume terrestre du Seigneur. Christ avait déjà conféré à ses douze disciples un royaume et l'autorité sur les tribus d'Israël (Luc 22 : 29-30). Tous les saints célestes, qu'il s'agisse de ceux de l'Ancien Testament ou de l'Eglise, seront aussi associés à Christ dans le règne millénaire (20 : 4 ; 1 Cor. 6 : 2). La promesse ici prend une valeur spéciale, parce que Christ se présente lui-même comme le grand vainqueur : Il a vaincu le monde et son prince (Jean 16 : 33), Satan et les puissances spirituelles de méchanceté, et la mort (Héb. 2 : 14 ; Col. 2 : 15).
            Bien que d'un ordre moins élevé que les promesses faites dans les lettres aux autres assemblées, celle qui est donnée au vainqueur à Laodicée reste précieuse et encourageante. Elle est bien en rapport avec le triste état de cette dernière phase de l'Eglise sur la terre.
            Pour la dernière fois, le message se termine par l'exhortation individuelle à écouter ce que l'Esprit dit aux assemblées. Il n'y a plus dans Laodicée de témoignage collectif visible. Quelle triste conséquence de la perte complète des affections pour Christ !
 
 
Un message pressant pour nous, chrétiens, aujourd'hui
            A la veille du retour du Seigneur, examinons nos voies sans complaisance. Certains des points évoqués ici ne me concernent-ils pas ?
            Le coeur de la plupart des croyants n'est-il pas « encombré » par les activités que leur propose inlassablement un monde trompeur et son Prince (2 Tim. 2 : 4) ? Ce monde a depuis longtemps trouvé une place dans l'Eglise ! Les chrétiens vivent souvent dans des conditions de grand confort, sans trop se préoccuper des besoins de ceux qui sont sans Dieu et sans espérance dans le monde. Ils sont plus disposés à avoir une couronne (terrestre) qu'à porter une croix (Matt. 16 : 24).
            Or nul ne peut servir deux maîtres : ceux qui portent aujourd'hui les caractères de Laodicée, ont, malgré leurs prétentions et souvent une religiosité ritualiste, sombré dans le manque d'amour, la tiédeur, en un mot dans l'indifférence. Il semble bien que nous sommes peu conscients de l'intensité de nos besoins spirituels, loin de désirer ardemment un « réveil ». Nous réservons peut-être le meilleur de notre temps à traiter « les affaires de ce monde » au lieu de faire partie de ce petit résidu bien décidé à laisser toute sa vie entre les mains du Seigneur. Nous prenons parfois grand soin de ce corps qui va bientôt retourner à la poussière. Nous accumulons au lieu d'abandonner ; amassant des trésors sur la terre plutôt que dans le ciel. Nous sommes de plus en plus attirés par les sports, la politique, les magazines, les émissions de télévision ou Internet, qu'à être habituellement occupés des Ecritures, comme le recommandait vivement un de nos pères en Christ. La vie de ce frère anglais se résumait par ces mots : « Thinking in Scripture ».
             Pourtant encore aujourd'hui chacun de ceux qui ouvrent leur coeur aux appels de Celui qui frappe devient un témoin au milieu d'un état de choses si affligeant (Joël 2 : 12). La promesse individuelle faite au vainqueur me concerne. Il connaîtra dès maintenant le privilège de la communion avec le Seigneur en mangeant à la même table et il sera tout à l'heure avec Lui sur le trône royal.  
            A Laodicée, le Seigneur avait placé aussi une lampe d'or - en relation avec la justice divine. Chaque assemblée aujourd'hui est appelée à avoir le même caractère que les villes de refuge autrefois. Elle se trouve placée au milieu d'un monde de mensonge.
            Mais quand toutes les ressources de la patience et de la miséricorde de Dieu sont épuisées, le Seigneur ôte la lampe de son lieu !
 
 
            Cherchons humblement à rester plus fidèles au Seigneur dans un temps de ruine. Désirons avec ferveur imiter la foi des témoins du passé (Héb. 13 : 7). Avec le tout-puissant secours de Dieu, faisons revivre quelques aspects du temps du réveil, alors qu'à nos coeurs l'Esprit fait entendre l'imminence du retour du Seigneur (2 : 25 ; 22 : 20).
            Retenons cette promesse faite par Celui qui nous aime : « Je laisserai au milieu de toi un peuple affligé et abaissé et ils se confieront au nom de l'Eternel » (Soph. 3 : 12).
 
 
                                                                               Ph. L      le 07. 04. 09
 
 
            Beaucoup des tiens, oubliant ta Parole,
            Sont devenus du monde les amis,
            Mais tous repris dans notre conscience,
            A toi Jésus nous crions à genoux !
            De notre coeur chasse l'indifférence,
            Réveille-nous, Seigneur, réveille-nous !
 
            Préoccupés des choses de la terre,
            Nous avons tous oublié tant de fois
            La chose, ô Christ, qui seule est nécessaire,
            D'être à tes pieds et d'écouter ta voix !
            Mais à nos coeurs, ton Esprit fait entendre
            Que tu reviens des cieux, céleste Epoux !
 
                       
            Dans cette bienheureuse attente,
            Que notre âme soit vigilante :
            Soyons prêts, craignons de dormir,
            Chrétiens, le Sauveur va venir.