bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
Pierre et Corneille : une entrevue capitale
 

 La piété de Corneille et sa vision
 La vision de Pierre
 Les messagers de Corneille arrivent à Joppé
 La venue de Pierre à Césarée
 Le message de Pierre
 Les nouveaux convertis scellés de l'Esprit de Dieu


 Il me dit : C'est peu de chose que tu me sois serviteur pour ramener les tribus de Jacob, et pour ramener les préservés d'Israël ; je te donnerai aussi pour être une lumière des nations, pour être mon salut jusqu'au bout de la terre (Es. 49 : 6).
 
 
Lire : Actes 10
 
 
La piété de Corneille et sa vision
 
            Luc raconte avec beaucoup de détails la conversion de Corneille. Cet homme, amené à la foi, sera les « prémices » des nations pour Christ.
            Corneille était très probablement un Romain. Il se trouvait en garnison à Césarée, le port qui servait de résidence au gouverneur ; là, il était « centurion de la cohorte appelée Italique », une troupe d'élite.
            Né païen, il était parvenu à la connaissance du vrai Dieu, sans doute durant son séjour au milieu du peuple juif. Cette connaissance n'avait pas été stérile (v. 36) : la piété et la crainte de Dieu régnaient dans son coeur et il avait exercé une influence salutaire sur sa maison et même sur son personnel domestique (v. 7). Sa vie répondait entièrement à ses sentiments. Il manifestait sa générosité envers le peuple par de nombreuses aumônes, tandis que sa foi en Dieu se traduisait par des prières continuelles (v. 2). Au point de vue juif, il était encore entaché de l'impureté des païens, ce qui explique les paroles que Pierre adresse à Corneille aux versets 28 et 34 de ce chapitre.
            « Il voit clairement en vision, environ vers la neuvième heure – pour nous trois heures de l'après midi – un ange de Dieu, en vêtement éclatant entrer chez lui » (v. 3). Il l'appelle par son nom : « Corneille ! ». Celui-ci, tout effrayé, fixant ses yeux sur l'ange, répond : « Qu'est-ce Seigneur ? » (v. 4). Dieu daigne se révéler à des hommes en se servant de ces êtres célestes qui exécutent ses ordres (Ps. 103 : 20 ; Héb. 1 : 11). Sans évoquer de multiples occasions dans l'Ancien Testament, rappelons que de semblables révélations ont été accordées à Zacharie (Luc 1 : 11), à Marie, la mère du Sauveur (Luc 1 : 28), aux bergers de Bethléhem (Luc 2 : 9) et à Jésus lui-même, au jardin de Gethsémané (Luc 22 : 43).
            L'ange annonce à Corneille : « Tes prières et tes aumônes sont montées en souvenir devant Dieu. Et maintenant envoie des hommes à Joppé (située à 50 km de Césarée) et fais venir Simon qui est aussi appelé Pierre » (v. 5). Ce n'est pas par le moyen de l'ange que Dieu fait annoncer l'évangile à Corneille. C'est à de pauvres pécheurs, qui en ont connu la puissance du Seigneur et goûté auprès de Lui la paix et la vie, qu'il appartient de le faire.
            Pierre, qui visitait les assemblées, se trouvait providentiellement à portée de Césarée. L'ange précise que Pierre est logé chez un certain Simon, corroyeur, dont la maison se trouve au bord de la mer. Dieu, dans son omniscience et sa grâce, veille à diriger ceux qui vont partir. Il avait agi de même avec Ananias, quand il devait se rendre au chevet de Saul à Damas (Act. 9 : 11).
            Corneille obéit aussitôt aux directives reçues. Il appelle deux domestiques de confiance et un soldat pieux « de ceux qui se tenaient toujours auprès de lui ». Il leur raconte tout ce qui vient de se passer et les envoie à Joppé (v. 7-8). L'influence bénie qu'il exerçe sur sa maison et ses soldats est évidente.
 
 
La vision de Pierre
 
            Or le lendemain, alors qu'ils approchaient de Joppé, « Pierre monte sur la terrasse pour prier, vers la sixième heure » (v. 9). Il va recevoir une importante révélation : c'est toujours par la prière que la lumière d'en Haut resplendit dans notre âme.
            Pierre a faim ; chacun s'affaire à lui préparer un repas, mais « une extase » lui survient. Dans un tel état, la personne est en quelque sorte transportée « hors d'elle-même » et en contact immédiat avec la révélation qui lui est faite (voir aussi 2 Cor. 12 : 1-4).
            Dieu prend soin de préparer avec bonté son serviteur, juste avant l'arrivée des envoyés de Corneille ! Pierre s'est montré lent à comprendre les voies de Dieu dans ces moments si importants. Il a pourtant déjà vu les Samaritains recevoir l'Evangile ; mais ce Juif converti tardait à s'occuper de son service : ouvrir la porte aux nations.
            Dans sa vision Pierre voit d'abord le ciel ouvert, puis une sorte de vase descendre, comme tenu par une main invisible. Il ressemble à une grande toile, liée aux quatre coins, et contient sans distinction aucune, tous les quadrupèdes, les reptiles et les oiseaux de la terre. Une voix lui commande : « Lève-toi, Pierre, tue et mange » (v. 13). Pierre rétorque aussitôt : « Non pas, Seigneur ; car jamais je n'ai rien mangé de souillé ni d'impur » (v. 14). Une seconde fois, la voix se fait entendre : « Ce que Dieu a purifié, toi, ne le considère pas comme souillé » (v. 15). Cette vision se répète trois fois et le vase est aussitôt élevé au ciel (v. 16). Le contraste est évident avec Lévitique 11, où les animaux purs et impurs étaient soigneusement distingués.
            La déclaration divine signifiait que Dieu a tout purifié. Dieu voulait apprendre à son serviteur à ne plus distinguer entre un peuple « supposé pur » et des nations impures. Tous, Juifs et nations sont des pécheurs souillés « renfermés dans la désobéissance » pour devenir les objets de la même miséricorde (Rom. 10 : 12 ; 11 : 30, 32).
 
 
Les messagers de Corneille arrivent à Joppé
 
            Tout est harmonieusement préparé par Dieu : alors que Pierre est perplexe sur la signification de sa vision, les trois messagers sont déjà à la porte, demandant à le voir. Là encore, l‘Esprit dit à Pierre : « Lève-toi, descends et va avec eux sans hésiter, parce que c'est moi qui les ai envoyés » (v. 19-20). L'avertissement était nécessaire : ceux qui le cherchaient étaient des païens, Pierre aurait pu refuser d'entrer en relation avec eux.
            Les messagers s'acquittent alors de leur message avec simplicité, clarté et un amour évident pour leur Maître. Corneille a donc été divinement averti par un saint ange de faire venir Pierre chez lui et « d'entendre des paroles de sa part » (v. 22). C'était la réponse de Dieu à ses prières.
            Pierre exerce l'hospitalité à leur égard et dès le lendemain, il part avec eux, accompagné de six frères (Act. 11 : 12). Il désirait qu'il y ait des témoins lors de son entrevue avec Corneille. Il savait qu'il lui faudrait rendre compte ensuite à l'assemblée, à Jérusalem. Plusieurs témoins pouvaient être nécessaires. Veillons à imiter sagement un semblable comportement.
            Après la vision et les recommandations de l'Esprit, Pierre pressentait que cette visite serait importante. Mais que devrait-il dire de la part de Dieu ? Quel exercice pour ce serviteur, et pour tous ceux qui sont appelés à présenter la Parole de la part du Seigneur, qui seul connaît les vrais besoins des auditeurs !
 
 
La venue de Pierre à Césarée
 
            Quand Pierre, ses frères et les trois messagers entrent à Césarée, Corneille est prêt à les accueillir ; il a « rassemblé ses parents et ses intimes amis » - en grec : ses amis nécessaires, bonne définition de l'amitié la plus intime (v. 24). Il se porte à la rencontre de Pierre, se jette à ses pieds et lui rend hommage ! Pierre aussitôt le relève : « Moi aussi, je suis un homme », lui dit-il (v. 26 ; voir Act. 14 : 15 ; Apoc. 19 : 10). C'est devant Dieu seul que l'on est fondé à se prosterner pour adorer. Jésus n'a jamais réprimé de tels hommages (Luc 8 : 41, 47 ; Marc 3 : 11 ; Jean 9 : 38). Prenons garde, en revanche, comme l'apôtre, à refuser toute forme d'idolâtrie à notre égard ! Corneille était plus avancé en pratique qu'en connaissance.
            Pierre explique sa présence au milieu d'eux. La Loi n'interdisait pas aux Juifs tout contact avec ceux des nations. Le christianisme ne défend pas non plus de contact avec les incrédules, sinon il nous faudrait sortir du monde. Mais soyons gardés des « mauvaises compagnies » (1 Cor. 15 : 33) ; veillons à respecter certaines règles énoncées dans l'Ecriture (1 Cor. 10 : 27-28). Le pharisaïsme, avec son mépris « des autres hommes », n'appartenant pas au peuple israélite, avait édicté des règles plus étroites (Jean 18 : 28). Jusqu'ici Pierre était resté soumis à ces traditions, considérées par les rabbins comme sacrées, et les autres Juifs qui avaient embrassé la foi chrétienne faisaient comme lui (Gal. 2 : 12).
            L'apôtre désire que ses auditeurs comprennent d'où lui vient soudain cette liberté d'agir autrement ! « Mais Dieu m'a montré, à moi, qu'il ne faut déclarer souillé ou impur aucun homme » (v. 28). Dans ces conditions, il n'avait plus de difficultés pour répondre à leur appel. La Parole de Dieu a-t-elle la même entrée dans notre coeur ? Est-elle la sûre norme pour chacun des lecteurs (Prov. 22 : 21) ?
            Corneille revient alors devant Pierre sur la vision si remarquable, survenue alors qu'il était en prière quatre jours auparavant. Il rappelle comment, sur l'ordre reçu, il a aussitôt envoyé des messagers pour appeler Pierre à venir chez lui. Il conclut : « Tu as bien fait de venir. Maintenant, nous sommes tous présents devant Dieu, pour entendre tout ce qui t'a été ordonné de Dieu » (v. 32 -33).
 
 
Le message de Pierre
 
            Chez des auditeurs tels que ceux de la maison de Corneille, au coeur si bien disposé, la Parole porte infailliblement beaucoup de fruits (Luc 8 : 15). A ces coeurs avides d'écouter, Pierre délivre le message qu'il a reçu du Saint Esprit. « En vérité, je comprends que Dieu ne fait pas de considération de personnes ( il n'est pas partial : Rom. 2 : 11), mais qu'en toute nation celui qui le craint et qui pratique la justice lui est agréable » (v. 34-35). Une conviction s'est formée dans l'esprit de l'apôtre. Il comprend qu'il ne faut pas regarder à l'apparence (Deut. 10 : 17), mais au coeur – ce qui est la prérogative de Dieu.
            Corneille et les siens savaient déjà – par ouï-dire - que la bonne parole de la paix par Jésus Christ (qui est Seigneur de tous) avait été annoncée à tous les fils d'Israël, après que Jean ait prêché le baptême de la repentance (v.36-37). Pierre présente alors Jésus, en quelques phrases d'une portée essentielle.
            Si, par ailleurs, la Parole montre clairement que Jésus en s'incarnant comme un homme, avait été « pétri » par le Saint Esprit (Es. 61 : 1 ; Matt. 3 : 16 ; Luc 1 : 35 ; Jean 1 : 32-34 ), ici l'accent est mis sur son onction reçue au moment du baptême. Ensuite sa vie sanctifiée n'a été qu'une suite ininterrompue de bienfaits. Il a guéri tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, « car Dieu était avec lui » (v. 38). Mais Il a été poursuivi par la haine des Juifs ; « Lui, qu'ils ont fait mourir, le pendant au bois, Dieu l'a ressuscité le troisième jour » (v. 39-40).
            Pierre précise que lui-même et d'autres témoins choisis par Dieu ont vu toute l'activité du Seigneur Jésus pendant sa vie ; ils ont aussi mangé et bu avec Lui après sa résurrection (v. 41). Cette doctrine fondamentale du christianisme (1 Cor. 15), il appartenait spécialement aux apôtres de la proclamer : « Dieu l'a ressuscité des morts ». Pierre doit attester que c'est Christ que Dieu a établi « juge des vivants et des morts » (v. 42 ; Jean 5 : 22, 27). Cette pensée solennelle doit parler à la conscience et au coeur de tous.
            Le témoignage implicite de tous les prophètes avait précédé celui des apôtres. Pierre atteste que quiconque croit reçoit le pardon de ses péchés par son nom (v. 43). Tel est le message, universel dans sa portée, que Dieu adresse à toute tribu et langue et peuple et nation. En la personne de Corneille et de ceux qui avaient la même foi, la bonne nouvelle de la paix en Jésus Christ était annoncée maintenant « à ceux qui étaient loin » (Act. 2 : 32 ; Eph. 2 : 17) !
 
 
Les nouveaux convertis scellés de l'Esprit de Dieu
 
            Le discours de Pierre est brusquement interrompu par Dieu lui-même : « L'Esprit Saint tomba sur tous ceux qui entendaient la Parole » (v. 44). Ils étaient prêts à Le recevoir et Il vient sceller ces nouveaux convertis, témoignant ainsi par sa présence en eux de leur foi et de leur qualité d'enfants de Dieu. Quelle stupéfaction pour « les croyants de la circoncision » qui avaient accompagné Pierre ! « Ils les entendaient parler en langues et magnifier Dieu » (v. 46 ; voir aussi Actes 2 ). Quelle joie pour Pierre ! Un service accompli dans l'obéissance à la volonté du Seigneur enrichit le serviteur aussi bien que celui qui en est l'objet. Les apôtres et les frères en Judée ne tarderont pas à apprendre que les nations ont aussi reçu le Saint Esprit (Act. 11 : 1). Une assemblée se formera à Césarée et l'apôtre Paul la visitera plusieurs fois.
                                                                                              
            Comment ne pas reconnaître à ce signe public de la descente du Saint Esprit la volonté de la grâce de Dieu ? Pierre ne peut que demander de sanctionner cette appartenance à Dieu par le baptême chrétien (v. 48). Ailleurs le don du Saint Esprit suit le baptême (Act. 8 : 16 ; 19 : 5-6). Dieu montre ainsi qu'en dispensant ses dons, Il est parfaitement indépendant de l'action humaine. Il les accorde au moment et de la manière qu'Il juge convenable : « Le vent souffle où il veut… il en est ainsi de tout homme qui est né de l'Esprit » (Jean 3 : 8). 
            Pierre estime nécessaire, selon le commandement du Seigneur, d'administrer le baptême d'eau, qui, dans ce cas, est le sceau visible de la grâce invisible, c'est-à-dire de la régénération par le Saint Esprit. Une âme humble aura toujours le désir de participer aux symboles institués par le Seigneur.
            Les nouveaux convertis, reconnaissants de la présence d'un serviteur de Dieu au milieu d'eux, doivent désirer comme ici affermir leur foi et recevoir des lumières nouvelles dans des entretiens prolongés (v. 48). La foi est toujours opérante par l'amour.
 
            Que la reconnaissance monte toujours de nos coeurs vers notre Dieu Sauveur, qui nous a appelés - nous qui étions assis dans l'ombre de la mort - « des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pier. 2 : 9). « C'est  lui (Christ) qui est notre paix : des deux il en a fait un et a détruit le mur qui les séparait… par lui nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père par un seul Esprit » (Eph. 2 : 14, 18).
 
                                                                                             Ph. L     le 18-02-09
 
 
                        Salut, paix et pardon ! O joyeuse nouvelle   
                                    Pour de pauvres pécheurs !
                        Salut, paix et pardon ! Que ces mots retentissent
                                    Partout dans l'univers !
                        Oui, Seigneur, qu'en tout lieu tes rachetés unissent
                                    Leurs voix à nos concerts !