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                             Jehoïada, un sacrificateur qui a servi au conseil de Dieu
 

Jehoïada, souverain sacrificateur pendant le règne d'Athalie 
L'action de Jehoshéba et de Jehoïada en faveur du jeune prince Joas
La proclamation de Joas comme roi
La bonne influence de Jehoïada sur le début du règne de Joas
La chute morale de Joas après la mort de Jehoïada


Lire : 2 Rois 11-12 ; 2 Chroniques 22-24.
 
            La Parole de Dieu a conservé l'exemple remarquable de l'attitude de Jehoïada, un sacrificateur qui a plu à Dieu. Jehoïada et son épouse, Jehoshéba, la fille du roi Joram, vivaient au temps de l'abominable Athalie, fille de Jézabel.
 
 
 
Jehoïada, souverain sacrificateur pendant le règne d'Athalie
 
            Durant sa longue vie, Jehoïada a connu de grands changements. Il était jeune encore au moment de la mort de Salomon. Toutefois, il a pu entendre parler de ce règne glorieux, de la puissance de ce roi, alors à son zénith. Il a joui comme tout le peuple des conséquences de cette période de prospérité extrême
            Mais bientôt, il est le témoin affligé de la division survenue au temps de Roboam : dix tribus suivent Jéroboam et s'associent pour la majeure partie à son idolâtrie. Il y aura donc désormais deux royaumes distincts : celui de Juda et celui d'Israël. La ruine va s'accentuer ; les choses ne seront plus jamais les mêmes que par le passé. L'ancienne nation est désormais divisée en deux factions rivales qui s'engagent périodiquement dans des luttes fratricides alternant avec des alliances purement humaines !
            Pour Jehoïada et ceux qui restent fidèles à la pensée divine, le mariage du fils de Josaphat avec Athalie, cette fille de Jézabel et d'Achab, le roi d'Israël, est démonstratif de ces liens inconvenants, aux conséquences extrêmement triste. C'est un exemple frappant des terribles effets d'un joug mal assorti (2 Cor. 6 : 14-16). Un moment de fléchissement dans la vie de foi du roi Josaphat : quelles tristes conséquences sur sa descendance ! Une véritable tragédie se prépare pour le royaume de Juda : le sang sera versé en abondance, suivi d'un grand deuil.
            Athalie a hérité de toute la méchanceté de sa mère Jézabel et aussi de sa volonté de mal faire. Après la mort de son fils, Achazia, elle est avide de régner ; elle cherche à détruire toute la semence royale, essentiellement ses propres petits-enfants (2 Rois 11 : 1). Des siècles auparavant, Jacob avait prophétisé que le Messie surgirait de Juda. Si Athalie avait eu du succès dans ses plans, la lignée d'où le Seigneur devait être suscité aurait été interrompue. Il n'y aurait plus eu de fils en Juda, plus de Messie et donc pas d'espérance pour les hommes, tous des pécheurs.  
            Ce sera alors l'occasion pour ce sacrificateur fidèle, Jehoïada - et pour son épouse - de montrer leur désir sincère de servir l'Eternel.
 
 
 
L'action de Jehoshéba et de Jehoïada en faveur du jeune prince Joas
 
            Dans sa fureur sanguinaire, Athalie est un instrument dans les mains de Satan. Il sera pourtant un jour vaincu par un descendant de David. Dieu demeure fidèle aux promesses faites à ce roi : il lui conserve « une lampe » (Es. 55 : 3 ; 2 Rois 8 : 19 ; Ps. 144 : 10). Elle est plutôt, à ce moment-là, un bien faible lumignon (Matt. 12 : 20) ! Mais Jehoïada était un homme de foi, il ne doutait pas que Joas allait régner (2 Chr. 23 : 2-3).
            L'Ennemi a toujours cherché à anéantir la lignée du Seigneur sur la terre. On se souviendra aussi d'Hérode et de sa cruauté à l'égard des enfants de Bethléem, mais l'Enfant Jésus avait été mis à l'abri en Egypte (Matt. 2 : 13).
 
            La famille royale d'Israël venait d'être entièrement anéantie par Jéhu, exécuteur d'une juste sentence de la part de l'Eternel. Celle de Juda subit le même sort, à l'exception toutefois d'un tout petit garçon, Joas.
            Jehoshéba, servante de l'Eternel, dérobe son neveu du milieu des fils du roi que l'on mettait à mort. Avec foi, elle le cache avec sa nourrice dans la chambre à coucher. Il restera ainsi pendant six ans auprès d'elle, dans la maison de l'Eternel (2 Rois 11 : 2-3).
            Pendant ce temps, l'odieuse Athalie occupe indûment le trône. La situation actuelle est similaire : Jésus, ayant passé par la mort – alors que Joas y échappe – se trouve maintenant dans le ciel où Il exerce auprès de Dieu la sacrificature en faveur des siens. Il va paraître au jour de sa gloire, comme le vrai fils de David. Ceux qui appartiennent à la famille de Dieu le connaissent. Ils l'honorent comme le Roi véritable et attendent son apparition (Tite 2 : 13). Ils possèdent à la fois un précieux secret et une bienheureuse espérance. De sorte que la domination provisoire  du Prince de ce monde ne doit pas les impressionner. Satan sera détruit, comme l'est ici la méchante Athalie.
            En attendant, Dieu dirige les choses et Jehoïada veille sur Joas. On ne peut manquer d'être frappé par la bonté dont Dieu use envers cet enfant, en conservant son serviteur Jehoïada en vie jusqu'à 130 ans, alors que la vie humaine à ce moment-là ne dépassait guère soixante ou soixante-dix ans. A la mort de son protecteur, Joas aura déjà une certaine maturité, qui le rendra pleinement responsable de ses actes.
 
 
 
La proclamation de Joas comme roi
 
            Jehoïada et sa femme pieuse ont pris de grands risques pour sauver de la mort le seul survivant, le jeune Joas, caché dans la partie habitée par les sacrificateurs dans le temple.
            Mais le jour vient où Jehoïada rassemble à Jérusalem les lévites et les chefs des pères. Il fait alliance avec le roi Joas, dans la maison de l'Eternel (2 Chr. 23 : 3), s'appuyant sur les promesses inaltérables de Dieu (Ps. 89 : 34-37). On sent que son coeur brûle pour le fils de David. N'est-il pas un exemple pour nous ?
            Joas doit être l'objet de l'attention de tous. Jehoïada a décidé que tout le peuple doit faire l'acquit de la charge de l'Eternel et il donne des ordres dans ce sens (2 Chr. 23 : 6). Chacun, au milieu du peuple, doit avoir sa javeline à la main, Nous avons la même obligation, vis-à-vis du Seigneur, mais « nos armes ne sont pas charnelles » : nous trouvons nos ressources dans la Parole de Dieu (2 Cor. 10 : 4-5).
            Pour le jour du couronnement, Jehoïada a pris toutes les précautions possibles. Le roi est entouré par une garde rapprochée ; une troupe armée, soigneusement sélectionnée est disposée aux endroits stratégiques. Jehoïda leur a remis des lances et des boucliers ayant appartenu à David (2 Rois 11 : 10). Désormais, Joas est le roi légitime, oint par Jehoïada et ses fils. Il est placé sur le trône, aux cris de  « Vive le roi ! » (v. 12). Avec sa couronne, il porte le « témoignage » dont il devait faire une copie, pour apprendre à craindre l'Eternel et à garder ses statuts (Deut. 17 : 18-20). Quel moment quand pour le Seigneur, on criera : « Portes, élevez vos têtes ! Et élevez-vous, portails éternels, et le roi de gloire entrera. Qui est ce roi de gloire ? L'Eternel fort et puissant, l'Eternel puissant dans la bataille » (Ps. 24 : 7-9)
 
            Après avoir exercé un pouvoir despotique pendant six ans, Athalie va connaître la même terrible fin que sa mère, Jézabel (2 Rois 9 :10 ; 11 : 20). Elle entend les acclamations, elle entre vers le peuple dans la maison de Dieu ; elle voit le roi sur son estrade à l'entrée. Elle s'écrie : « Conspiration ! Conspiration ! ». Elle sort et elle est mise à mort (2 Chr. 23 : 12-15).
 
 
 
La bonne influence de Jehoïada sur le début du règne de Joas
 
            Le règne de Joas durera quarante ans. Pendant la première partie, sous la bonne influence du sacrificateur, Joas « fit ce qui est droit aux yeux de l'Eternel » (2 Chr. 24 : 2). Quel heureux réveil ! La foi de Jehoïada amène tout le peuple à faire alliance avec l'Eternel. Mais, si grand que soit leur zèle pour extirper l'idolâtrie, ces dispositions qui dépendent en réalité de la fidélité de Jehoïada, ne peuvent durer (Héb.8 : 7-13). Toutefois, à cause de la crainte de Dieu qui se manifeste, Juda connaît pour le moment une ère de joie et de paix. Tout le peuple du pays entre dans la maison de Baal et ils la démolissent entièrement. Ils tuent Matthan, le sacrificateur de Baal, devant les autels (2 Rois 11 : 18).
            La principale réalisation de Joas est de remettre en état le temple. Il a alors vingt-trois ans et a ce travail « à coeur » (2 Chr. 24 : 4). Il s'appuie sur Jehoïada, qu'il désigne comme maître d'oeuvre. Ce n'est pas sans motif que le nom de ce sacrificateur (qui signifie : l'Eternel connaît) revient une vingtaine de fois dans ce récit. Aucune restauration de cet édifice n'avait eu lieu depuis Salomon. Athalie, cette « méchante femme », avait tout dévasté, n'hésitant pas à employer les choses saintes pour les Baals (v. 7) !
            Mais le zèle fait défaut chez les Lévites, peut-être parce qu'ils avaient gardé jusqu'ici tout cet argent pour leur propre entretien (2 Chr. 24 : 5). Joas reproche alors à Jehoïada de ne pas avoir exigé de leur part d'apporter le tribut. Une telle attitude vis-à-vis de son père spirituel était-elle normale ? (1 Tim. 5 : 1). Le souverain sacrificateur était sûrement affligé également par l'attitude des lévites, qui ne se hâtaient pas d'obéir dans cette affaire ; mais son âge avancé lui ôtait peut-être une partie de son énergie première.
            En tout cas Joas fait fabriquer un coffre que l'on place à la porte du temple. On publie dans tout Juda et à Jérusalem qu'il faut apporter à l'Eternel le tribut de Moïse, serviteur de Dieu (Ex. 30 : 11-16). Tous les princes et tout le peuple s'en réjouissent (2 Chr. 24 : 10). L'argent afflue ; les lévites qui en ont le contrôle apportent le contenu du coffre au roi chaque fois qu'il est rempli. Joas et Jehoïada le remettent alors à ceux qui font « l'ouvrage du service de la maison de Dieu ». Ceux-ci prennent à gage des tailleurs de pierre et des charpentiers et aussi des ouvriers en fer et en airain pour réparer la maison de l'Eternel ; elle est rétablie « en son état » (v. 12-13). Le reste de l'argent rapporté devant le roi et devant Jehoïada sert à faire des ustensiles pour le service et pour les holocaustes, et des coupes et des ustensiles d'or et d'argent pour la maison de l'Eternel (v. 14). 
            Quelle joie pour ce sacrificateur fidèle de voir offrir à nouveau, continuellement, des holocaustes dans la maison de l'Eternel ! Le service durera fidèlement jusqu'à la fin de sa vie.
            Devenu vieux et rassasié de jours (v. 15), Jehoïada meurt plus âgé encore que Moïse (Deut. 34 : 7). Il aura été le garant spirituel de tout un peuple !
            On ne peut qu'encourager les jeunes croyants à chercher la compagnie de croyants plus âgés, susceptibles de leur donner de bons conseils (Ps. 119 : 63). Avons-nous rendu grâce à Dieu s'Il nous a fait connaître de tels amis ?
            Toutefois dans notre vie, « les tuteurs et les curateurs » ne sont que pour « un temps fixé par le Père » (Gal. 4 : 2 ; Jean 5 : 35). Chacun doit apprendre à se laisser diriger directement par Celui qui désire le maintenir dans Son chemin, sans dévier à droite ou à gauche.
 
 
 
La chute morale de Joas après la mort de Jehoïada
 
            Dès que Jehoïada disparaît de la scène, chacun revient promptement à ses mauvaises habitudes : l'abandon du Dieu vivant et son corollaire, l'idolâtrie. Notre coeur n'est pas fait pour rester vide, d'où l'importance qu'il y a de le remplir du Seigneur !
 
            Il y a un contraste absolu entre le commencement et la fin du règne de Joas. Dès que l'exemple et la tutelle de Jehoïada lui font défaut, le véritable état intérieur du roi se montre. Au lieu de chercher à s'appuyer directement sur Dieu, Joas avait longtemps trouvé facile de « se reposer » sur le sacrificateur ; à sa mort, son attitude révèle qu'il n'avait pas une foi personnelle solide ! Ainsi souvent des jeunes gens suivent leurs parents pieux, mais quand ils peuvent faire ce qui leur plaît, leur état véritable est démasqué.
            Les chefs viennent s'incliner devant Joas ; ils le flattent. Alors le roi les écoute plutôt que Dieu (2 Chr. 24 : 17). Comme pour Sédécias plus tard, il pourrait être dit : « Tes familiers t'ont entraîné, ils ont prévalu sur toi » (Jér. 38 : 22).
            Quelle ingratitude manifeste Joas envers le fils de Jehoïada, auquel il devait tant ! Lui-même ordonne de lapider le fils de son bienfaiteur, Zacharie. Fidèlement, il avait osé avertir Joas « de la part de l'Eternel ». Il ne pouvait pas être béni dans le mauvais chemin qu'il suivait (2 Chr. 24 : 20-22). Ce crime odieux, commis « entre le temple et l'autel » sera évoqué par Jésus devant les scribes et les pharisiens (Matt. 23 : 35).
            Dieu exercera ensuite son gouvernement envers ce roi meurtrier ; objet d'une conspiration, il sera tué sur son lit par ses serviteurs (2 Chr. 24 : 25).
            Quel avertissement solennel donne ce récit en nous montrant jusqu'où peut tomber celui qui n'a pas marché par sa propre foi ! La fin misérable de la vie de Joas rappelle celle de Lot (Gen. 19). Prenons garde : l'éducation, les bonnes habitudes, les meilleures dispositions ne suffisent pas. La foi de nos parents chrétiens n'est pas héréditaire !
 
 
            Dans le livre de Malachie, l'Eternel adresse un dernier appel à la conscience et au coeur de son peuple. Son amour éternel, source toute bénédiction, n'avait pas varié (Jér. 31 : 3), tandis qu'il n'y avait qu'ingratitude et inconscience du côté d'Israël. Depuis longtemps déjà, ce peuple foulait aux pieds l'honneur dû à l'Eternel, ses préceptes les plus impératifs et ses sentiments les plus tendres. Dans le chapitre 2, retentit cet appel : « Et maintenant, sacrificateurs, ce commandement est pour vous » (v. 1). Pour tous les croyants qui sont maintenant des sacrificateurs, Dieu a aussi des instructions particulières : donner gloire à son Nom, chercher à travailler à Ses conseils, obéir à Sa pensée. Voilà ce que chacun doit prendre à coeur (v. 2), aujourd'hui comme hier, et quelle que soit la ruine grandissante !
            L'Esprit de Dieu souligne le fait qu'on enterra Jehoïada « dans la ville de David avec les rois, car il avait fait du bien en Israël, et pour Dieu et pour sa maison » (2 Chr. 24 : 16). Quelle épitaphe ! Il est honoré jusque dans sa mort. Nul doute que nous aimerions achever notre service avec la même mention. Le Seigneur pourra-t-il dire : « Bien, bon et fidèle esclave ; tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup : entre dans la joie de ton maître » (Matt. 25 : 21) ?     
  
                                               Ph. L                        le 20. 01. 09
           
  
                        Bien que des ennemis nombreux
                        Assaillent ma faiblesse,
                        Et de leurs pièges dangereux
                        M'environnent sans cesse,
 
                        Je puis néanmoins, chaque jour,
                        M'attacher à ta trace,
                        Et de ton ineffable amour
                        Savourer l'efficace.
 
                        Seigneur, mon Repos, mon Rocher,
                        Mon Salut, ma Justice !
                        De ta présence m'approcher
                        Fait mon constant délice.
 
                        Veuille, ô Jésus, mon Rédempteur
                         M'animer d'un saint zèle !
                        Fais qu'à jamais ton serviteur
                        Te demeure fidèle.