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 LE CULTE ET LE MINISTERE PAR L'ESPRIT (2)
 
           
 
 
Première lettre : Dieu présent dans l'assemblée (complément)
 
 
            Quelque importante que soit la doctrine de la présence et de l'action du Saint Esprit dans l'Eglise, il ne faudrait pourtant pas la confondre avec celle de la présence personnelle du Seigneur Jésus dans l'assemblée des deux ou trois réunis en son nom.
 
            Quelques-uns ont pensé que le Seigneur était présent dans l'assemblée par son Esprit, ne distinguant pas entre la présence personnelle du Seigneur et celle du Saint Esprit. Celui-ci administre et dirige; il n'est pas souverain. C'est le Seigneur qui est souverain.
 
            Le Seigneur dit du Consolateur, l'Esprit de vérité : « Il ne parlera pas de par lui-même... Celui-là me glorifiera... Il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera... » (Jean 16 : 13-14). Mais le Seigneur promet de se trouver lui-même là où deux ou trois sont assemblés en son nom (Matt. 18 : 20). Il est au milieu de ceux pour lesquels Il s'est donné lui-même, tandis que le Saint Esprit a été donné, et ne s'est pas donné lui-même.
 
            Il est de toute importance de retenir la vérité de la présence et de l'action du Saint Esprit dans l'assemblée. Ce fait a été perdu de vue par l'Eglise, et c'est ce qui a été sa ruine. Elle a substitué le clergé à la présence et à l'action du Saint Esprit.
 
            Il ne faut pas cependant que l'attachement à cette vérité tende à faire méconnaître la présence personnelle et effective du Seigneur Jésus au milieu de l'assemblée.
 
            En Matthieu 18 : 20, le Seigneur ne dit pas : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, l'Esprit est là au milieu d'eux » (quelque vrai et béni que cela soit) ; mais : « Je suis là au milieu d'eux ».
 
            C'est une grande perte pour l'âme et pour l'assemblée, si la présence personnelle du Seigneur, comme tel, est remplacée par celle du Saint Esprit, qui n'est pas Seigneur, mais appelé « Paraclet », ce Consolateur qui administre et dirige.
 
            En Ephésiens 4 : 4-6, nous avons l'unité vitale (v. 4), l'unité de profession (v. 5), l'unité extérieure et universelle (v. 6).
            La première unité est en rapport avec le seul Esprit ; la seconde, avec le seul Seigneur ; la troisième, avec le seul Dieu.
            La première comprend tous ceux qui ont la vie divine. La seconde englobe tous ceux qui professent le nom de Christ ; ceux donc qui ont la vie s'y trouvent en première ligne, mais cette seconde sphère peut embrasser ce qui n'est pas vital. La troisième unité (v. 6) comprend universellement tous les hommes, mais les enfants de Dieu y sont au premier rang ; Dieu est leur Père, et Il est en eux, tout en étant extérieurement au-dessus de tout et partout.
            La seconde unité (v. 5) est en rapport avec le seul Seigneur ; Il a autorité sur tous ceux qui se réclament de son nom, qu'ils aient la vie ou seulement la profession. Ce sont « tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus Christ, et leur Seigneur et le nôtre » (1 Cor. 1 : 2).
 
            En 1 Corinthiens 12 : 4-6, nous trouvons les trois mêmes choses : l'Esprit, le Seigneur, et Dieu. Il y a diversité de dons, mais le même Esprit. Et s'il y a diversité de dons, il y a par conséquent diversité de services, et le même Seigneur. Les serviteurs ont reçu de l'Esprit la distribution de leurs dons (v. 11), et ils accomplissent leurs services sous la direction de l'Esprit ; mais comme serviteurs, ils sont sous l'autorité de leur Seigneur, qui n'est pas l'Esprit, mais qui est Jésus. L'Esprit distribue et dirige les services, mais les serviteurs le sont du Seigneur.
 
            De même, s'il s'agit de la cène, elle est celle du Seigneur. C'est la mort du Seigneur qui y est annoncée, c'est la coupe du Seigneur, c'est la table du Seigneur (en contraste avec celle des démons). C'est donc Lui qui a l'autorité là, pour déterminer qui sont ceux qui doivent y prendre part (1 Cor. 11). Remarquons toutefois, que c'est par l'Esprit Saint seulement, que l'on peut réellement dire : « Seigneur Jésus » (1 Cor. 12 : 3).
 
            Mais sans le vouloir, on peut méconnaître l'autorité du Seigneur dans l'assemblée, et y substituer celle du Saint Esprit qui n'est pas Seigneur, mais qui administre de la part de Celui qui est Seigneur.
 
            L'Eglise du Moyen âge était tombée dans un autre extrême, en substituant l'administration de l'homme à celle du Saint Esprit.
 
            Il est bien de remarquer qu'en Matthieu 18.18-20, le Seigneur ne parle pas de l'Esprit. Il s'agit de son autorité à lui, le Seigneur, de son Nom, et de sa présence personnelle. Sans doute, tout cela est réalisé sous la direction du Saint Esprit, mais l'on n'est pas réuni au nom du Saint Esprit ni autour de lui. Si l'on ne pense qu'à la présence du Saint Esprit, on perd de vue la vérité de la présence personnelle du Seigneur dans l'assemblée, et l'on est obligé de faire Seigneur le Saint Esprit. Mais, en revanche, on ne peut pas posséder la vérité de la présence personnelle du Seigneur comme souverain, sans réaliser celle de la présence et de l'action de l'Esprit comme Celui qui administre de la part du Seigneur qui est souverain, et alors on a tout ce qu'il faut.
 
            Une autre remarque, qui fait ressortir ce qui distingue la présence du Saint Esprit, de la présence personnelle du Seigneur dans l'assemblée des deux ou trois réunis en son nom, c'est que le Saint Esprit peut se trouver – attristé hélas ! – là où le Seigneur ne peut se trouver. Dans une assemblée sectaire, les saints qui la composent ont cependant le Saint Esprit en eux et avec eux. Ils peuvent l'ignorer, ne penser qu'à son influence, et lui y est attristé, mais de fait il ne les laisse pas, il ne s'en va pas : « Il demeure avec vous... il sera en vous » (Jean 14 : 17). Mais le Seigneur Jésus, lui, ne peut pas se trouver présent dans une assemblée sectaire. Il ne s'agit pas, en Matthieu 18 : 20, de sa toute-présence, car dans ce sens-là il est partout indistinctement, mais s'il s'agit d'assemblées religieuses, le Seigneur n'a pas promis de se trouver dans toutes, mais exclusivement là où son nom est le centre et la base du rassemblement : « Là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu d'eux ». Et s'Il est là, c'est Lui qui a l'autorité, et l'Esprit se charge de l'administration.
 
            Oh ! si nous avions le sentiment intime que le Seigneur est là comme Seigneur, que nous sommes là chez Lui, quelle influence solennelle cela exercerait sur nos coeurs, et en même temps quelle sécurité et quel repos ! Combien alors le Saint Esprit serait libre de nous administrer les bénédictions de Christ, prenant de ce qui est au Seigneur pour nous l'annoncer !
 
            Quel immense privilège d'être rassemblés au Nom glorieux de Celui qui est venu, de Celui qui est mort,  qui est ressuscité et glorifié à la droite de Dieu, de Celui qui nous a envoyé le Consolateur et qui de là vient nous chercher ! – Oui, c'est ce nom glorieux qui est la base du rassemblement dont Il dit : « Je suis là au milieu d'eux ! » Ce Seigneur, corporellement absent, se trouve spirituellement présent d'une manière positive (et non seulement par son Esprit), au milieu de ceux que son Nom a réunis. Il est là et pas ailleurs, s'il s'agit d'assemblées, et quelle sécurité que le Seigneur soit là !
                                                                                                          W. Trotter
             
(à suivre)