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Ruth ou Orpa : un choix décisif !
 
 
            Dans les jours où les juges jugeaient (Ruth 1 : 1), un homme, Elimélec, faisait comme chacun en ce temps-là dans le peuple d'Israël, « ce qui était bon à ses yeux » (Juges 17 : 6 ; 21 : 25). A cause d'une famine, il quitte Bethléem de Juda, l'héritage de l'Eternel. Avec sa famille, il va d'abord séjourner au milieu des ennemis du peuple, dans les champs de Moab. Puis il s'y installe et va y mourir, ainsi que ses deux fils qui se sont mariés à des femmes du pays (Ruth 1 : 3-4) !
            S'éloigner de Dieu engendre toutes sortes d'épreuves. Pour cette famille, après tant d'années de patience de la part de l'Eternel (Es. 7 : 13), il en résulte la mort, les larmes, la misère et l'amertume. Voici la veuve, Naomi, avec ses deux belles-filles, Orpa et Ruth, veuves elles aussi, sur le chemin du retour. « Elle avait entendu dire au pays de Moab que l'Eternel avait visité son peuple pour lui donner du pain » (Ruth 1 : 6 ; Ps. 65 : 9-11) ! Triste retour sans doute, et pourtant heureux retour pour celui qui, à bout de ressources, revient vers le Seigneur. « Si tu reviens… dit l'Eternel, reviens à moi » (Jér. 4 : 1) et Il promet, dans sa bonté : « Je ne ferai pas peser sur vous un visage irrité, car je suis bon » (Jér. 3 : 12) ! Au contraire, « dès ce jour-ci », Il bénira (Agg. 2 : 19). 
            Ruth et Orpa ont toutes deux la même origine: elles appartiennent à Moab, ce peuple idolâtre. Mais la grâce les a mises en contact avec cette famille d'Elimélec. Elles ont certainement beaucoup entendu parler du Dieu d'Israël, le Dieu vivant et vrai, Créateur des cieux et de la terre. Elles se sont attachées à Naomi, elles ont pour elle une affection réelle, après avoir si directement partagé ses épreuves !
            L'attitude de Naomi à l'égard de ses belles-filles est surprenante (Ruth 1 : 8-9). Toutefois Dieu va se servir des paroles qu'elle leur adresse pour manifester jusqu'à quel point la lumière de la vérité a touché le coeur et la conscience de ces deux jeunes veuves. Souvent, au cours de notre vie, une épreuve est envoyée afin de révéler notre état réel devant Dieu.
            Dès que leur belle-mère se lève pour s'en aller dans son pays, à Bethléem, Orpa et Ruth se mettent, elles aussi, en route avec elle. En chemin, Naomi, qui ne manifeste aucun égoïsme, les invite avec insistance à retourner dans « la maison de leur mère », rappelant ainsi les liens naturels qui les rattachent à Moab, puis elle les embrasse. Après avoir entendu les paroles décourageantes de Naomi, la première réaction des deux jeunes femmes est touchante : « elles élevèrent leur voix et pleurèrent » (Ruth 1 : 9) !
            Le conseil que donne Naomi est-il pour le bien de ses belles-filles ? Peuvent-elles « trouver du repos » en restant au pays de l'ombre de la mort ? Naomi peut-elle vraiment demander à Dieu de bénir celles qui, en acceptant d'épouser un mari païen, devront tout naturellement servir les dieux de Moab ?
            Certes Naomi est dans une grande amertume, plus grande encore que celle de ses jeunes belles-filles, Ruth et Orpa, souffrant comme elle de leur veuvage. En réalité, cette Israélite estime, à bon droit, que la main de l'Eternel s'est étendue contre elle (Ruth 1 : 13). Elle ne réalise pas encore que c'est l'Eternel qui la ramène et qu'Il veut lui « faire du bien à la fin » (Deut. 8 : 16). Naomi partie comblée, n'est-elle pas maintenant abattue, à vide, affligée par le Tout-puissant (Ruth 1 : 21) ?
            Leurs coeurs apparemment à l'unisson, Ruth et Orpa répondent à Naomi : « Non, mais nous retournerons avec toi vers ton peuple » (Ruth. 1 : 10). Si émouvantes que soient leurs paroles, elles n'apportent pas encore la preuve absolue que leur coeur a été touché par la grâce. Aujourd'hui encore parmi les chrétiens, il y a de nombreux suiveurs. Ils ont reçu une éducation chrétienne et ils connaissent plus ou moins les vérités de l'Evangile. Ils sont habitués à vivre au milieu d'un cercle de croyants et trouvent après tout cette ambiance plutôt sympathique ! Nous ne connaissons guère de persécution jusqu'à maintenant dans nos pays, ni même de véritable opprobre pour Christ. Le chemin paraît facile, en particulier lorsque la séparation du monde n'est pas respectée.
            Mais tôt ou tard, Dieu permet que de telles personnes soient placées devant des choix qui détermineront si elles ont ou non une relation personnelle avec le Seigneur. La convoitise latente dans le coeur s'allume et révèle que l'on a les mêmes tendances que « ce grand amas de gens » qui suivait Israël lors de leur sortie d'Egypte (Nom. 4 : 11 ; Ex. 12 : 38). Ce sont les choses de la terre qui intéressent et qui attirent. Friands des aliments de l'Egypte (figure de ce monde), nous croyons pouvoir les obtenir pour rien ! Mais en poursuivant ce chemin, il faudra apprendre que Satan, le chef de ce monde, fait finalement payer cher, et même très cher, le peu qu'il propose. En flattant leurs passions, il réduit rapidement les hommes à la servitude. Ils font l'expérience que les vains bonheurs de ce monde infidèle n'enfantent rien que regrets et dégoût. Il leur faut constater que ces poireaux, ces oignons, cet ail tant convoités à cause de leur forte saveur (Nom. 11 : 4-6) ne sont finalement pas nourrissants, mais vite indigestes. De quoi les hommes nourrissent-ils leur esprit dans ce monde ? De lectures, de spectacles souvent douteux, attractifs pour la chair mais sans profit pour l'âme, bien au contraire !
 
            Naomi cherche encore à décourager Ruth et Orpa de la suivre au pays d'Emmanuel. Elle sait qu'elles ne sont que des étrangères et de plus, des Moabites qui ne doivent pas entrer dans la congrégation de l'Eternel, même à la dixième génération ! Les hommes de Moab (comme ceux d'Ammon) ne sont pas venus à la rencontre d'Israël avec de l'eau et du pain, à leur sortie d'Egypte ; ils ont même voulu louer Balaam a prix d'argent pour maudire Israël (Deut.23 : 3-4) !
            Les conseils de Naomi n'en sont pas moins dangereux, et même pernicieux ; pourtant elle reconnaît que ses belles-filles ont usé de bonté envers elle et envers les morts. Il faudrait prendre soin de ces âmes qui ont faim, compter sur la miséricorde et la grâce de Dieu pour les combler de biens (Ps. 107 : 9) ! Au contraire, elle cherche à les persuader qu'elles ont de bien meilleures perspectives d'avenir en Moab ! Combien de jeunes coeurs sont ainsi induits en erreur, détournés du bon chemin, par des parents chrétiens, soucieux d'obtenir pour leurs enfants des avantages terrestres !
            Naomi évoque sa situation apparemment désespérée : elle n'a plus de mari, plus d'enfants, donc plus d'espoir. Elle en vient finalement à rejeter la faute sur l'Eternel (Ruth 1 : 13). A-t-elle donc oublié l'assurance que donnent les Ecritures des tendres soins dont Dieu se plaît à entourer les veuves et les étrangers ? En tout cas, ses paroles et sa façon d'agir produisent une profonde impression sur Orpa et sur Ruth. Toutes deux pleurent encore (Ruth 1 : 14). Tout cela est fort humiliant mais Dieu va s'en servir pour manifester l'état réel de chaque coeur.
            Orpa ne va pas hésiter longtemps. D'un côté, le veuvage, la misère en compagnie d'une femme triste et âgée, au milieu d'un peuple soumis à un Dieu inconnu. De l'autre, sa propre nation, l'affection des siens, ses idoles familières, derrière lesquelles se cachent pourtant des démons. L'attitude d'Orpa, dont les larmes sont vite séchées, rappelle celle d'autres jeunes gens arrivés, eux aussi, à la croisée des chemins et qui, hélas, s'écartent du sentier de l'obéissance et de la bénédiction ! Jusque-là, ils marchaient avec les enfants de Dieu, ils semblaient se sentir à l'aise parmi eux. Etaient-ils sauvés ? N'ont-ils pas alors négligé les relations intimes indispensables avec le Seigneur ? Peu à peu les penchants et les désirs naturels ont prévalu. Ils ont suivi le chemin large et seront sauvés, « toutefois comme à travers le feu » (1 Cor. 3 : 15) ! Et où ce chemin se termine-t-il pour l'incrédule ?
            « Orpa baisa sa belle-mère, mais Ruth s'attacha à elle » (Ruth 1 : 14). L'affection ardente de Ruth la lie à ce qui est de Dieu, même dans l'épreuve et la douleur ! Pauvre Orpa,  elle a un caractère aimable, affectueux, elle se jette au cou de Naomi, mais c'est pour lui donner un baiser d'adieu ! Elle s'en va en pleurant, mais elle s'en va, comme le jeune homme riche, tout triste, qui ne peut se résoudre à se séparer de ses biens, pour suivre un Maître pauvre et méprisé (Matt. 19 : 21-22). Quel avertissement solennel pour chacun de nous !
            Peut-être pensons-nous que l'expression extérieure d'affection d'Orpa fait défaut chez Ruth, mais la réalité est là ! Ruth ne peut pas se séparer de Naomi et quand cette dernière la presse, une fois encore, de retourner et de suivre sa belle-soeur, elle lui répond avec douceur et fermeté : « Ne me prie pas de te laisser » (Ruth 1 : 16). Chez elle tout est bien pesé. Elle a calculé la dépense : « là où tu iras, j'irai, et où tu demeureras, je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu » !   Sa décision est irrévocable, c'est le choix d'un coeur fixé par la foi sur Celui qui est invisible (Héb. 11 : 27). Sans regarder en arrière, sans se laisser arrêter par des craintes, bien compréhensibles pourtant quant à l'avenir, elle se montre résolue et se met en route avec sa belle-mère… Elle va être l'objet de la merveilleuse grâce de Dieu ! Bientôt Boaz lui dira : « Que l'Eternel récompense ton oeuvre, et que ton salaire soit entier de la part de l'Eternel, le Dieu d'Israël, sous les ailes duquel tu es venue t'abriter ! » (Ruth 2 : 12).
            Ecoutons-la dire encore : « Là où tu mourras, je mourrai et j'y serai enterrée. Ainsi me fasse l'Eternel et ainsi il y ajoute, si la mort seule ne me sépare de toi ! » (Ruth 1 : 17). Chez Ruth, la foi est « opérante par l'amour », son attitude constante à l'égard de Naomi en apportera par la suite la démonstration (Gal. 5 : 6). Alors Naomi cesse de lui parler : elles marchent les deux ensemble jusqu'à ce qu'elles arrivent à Bethléhem, la maison du pain, l'abri par excellence contre la disette spirituelle ! La foi sépare, mais elle unit aussi.
            Comme elles entrent dans la ville, toute sa population s'émeut à leur sujet, et les accueille. Quatre personnes sont parties, une seule revient, accompagnée d'une étrangère ! Que pouvait donc espérer cette Moabite ? Dieu la conduira d'une main sûre dans les champs de Boaz, l'homme qu'Il a préparé pour lui apporter la consolation et le repos. Par pure grâce, Ruth, comme Rachab, entreront dans la généalogie du Seigneur (Matt. 1 : 5). Dieu honore toujours la foi. 
            Quel exemple stimulant et rafraîchissant nous donne Ruth ! Et quelle réponse Dieu tient en réserve pour ceux qui se confient entièrement en Lui ! Si Ruth n'avait pas su voir en Naomi ce qui était de Dieu, si cela ne l'avait pas attirée, elle ne l'aurait pas suivie à Bethléhem, elle n'aurait jamais connu Boaz, un beau type de Christ. Les choses de Dieu nous sont souvent d'abord présentées sous une apparence très humble. Ceux qui aiment Dieu ont-ils de l'attrait pour nous ? Aimons-nous partager leurs exercices spirituels ? S'il en est ainsi, nous serons sûrement amenés au vrai Boaz.
 
                                                                       Ph. L.   le 26. 01. 06
 
                                   Partout avec Jésus Lui seul est mon appui
                                   Sans le quitter jamais, que je reste avec Lui
                                   Que pour suivre ses pas, nul effort ne me coûte :
                                   Partout avec Jésus qui m'a frayé la route.
 
                                   Partout avec Jésus ! Si ce tendre Berger
                                   En des sentiers ardus me fait parfois marcher….
                                  
                                   Partout avec Jésus, où son amour me mène.