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Aaron, frère de Moïse et souverain sacrificateur
 

 Aaron et Moïse n'ont pas connu la même formation divine au début de leur vie
 L'Eternel envoie Aaron à la rencontre de Moïse, son frère (Ex. 4 : 24-31)
 Aaron, auxiliaire de Moïse, accompagne celui-ci dans diverses circonstances
 Aaron commet plusieurs fautes graves 
 Avec Moïse, Aaron doit subir l'opposition et le mécontentement du peuple
 Aaron, le premier souverain sacrificateur, est un type de Christ
 Aaron meurt à la montagne de Hor (Nom. 20 : 22-29)


            Avant d'évoquer quelques étapes de la carrière d'Aaron, il faut d'abord rappeler ce que le début du livre de l'Exode relate au sujet de Moïse. En effet, Dieu va employer simultanément ces deux hommes pour libérer Israël de son esclavage en Egypte.
 
 
Aaron et Moïse n'ont pas connu la même formation divine au début de leur vie
 
            Lors de la naissance de Moïse, ses parents, Amram et Jokébed (Ex. 6 : 20), ont déjà deux enfants : Marie, l'aînée, et Aaron.
            Le nouveau Pharaon qui règne alors sur l'Egypte ne connaît pas Joseph, qui a pourtant sauvé son pays de la famine et conservé la vie à tous ses habitants (Ex. 1 : 8 ; Act. 7 : 18). Jésus, le Sauveur, n'a pas plus de place dans le monde actuel dont Satan est le prince. Cette ignorance du Fils de Dieu a pour conséquence que les âmes sont retenues dans la servitude. Cet esclavage est représenté ici par le service impitoyable auquel les fils d'Israël étaient assujettis. Le méchant roi ordonne de mettre à mort tous les garçons nouveau-nés en Israël. C'est Moïse, type de Christ, qui va devenir leur sauveur. Dès sa naissance, ses parents pieux veillent sur cet enfant « divinement beau » (Act. 7 : 20). Puis, quand il devient impossible de le cacher, ils s'attendent à Dieu avec foi : la mère dépose son bébé sur le bord du Nil, dans le coffret de joncs qu'elle a confectionné (Ex. 2 : 5-6). L'Eternel qui dirige tout, répond par une délivrance merveilleuse ! Le décret du Pharaon sert finalement à préparer, dans sa propre maison, un rédempteur pour Israël.
            Moïse, devenu grand, montre la même foi que ses parents. Il refuse l'avenir brillant qui était devant lui, « choisissant plutôt d'être dans l'affliction avec le peuple de Dieu... estimant l'opprobre du Christ un plus grand trésor que les richesses de l'Egypte, car il regardait à la rémunération » (Héb. 11 : 25-26). Mais il commet l'erreur de partir avant d'être envoyé. Méconnu par ses frères, rejeté, il s'enfuit en Madian où il va apprendre pendant quarante ans, à l'école de Dieu, derrière le désert. Celui qui, jadis, était puissant dans ses paroles et dans ses actions (Act. 7 : 22), apprend maintenant à renoncer à toutes ses capacités personnelles.
 
            Aaron est le frère aîné de Moïse : il a 83 ans au moment de leur rencontre avant d'aller parler au Pharaon, alors que Moïse est âgé de 80 ans (Ex. 7 : 7).
            Le texte biblique ne mentionne pas, en ce qui concerne Aaron, le danger menaçant que les parents ont connu à la naissance de son frère. On peut en conclure qu'Aaron est né avant la proclamation des atroces lois égyptiennes, condamnant à mort les petits garçons hébreux.
            Elishéba, la femme d'Aaron, lui a donné quatre fils : Nadab et Abihu, Eléazar et Ithamar (Ex. 6 : 23).
            Aaron était loin d'avoir la fermeté de caractère de son frère. La Parole ne nous donne aucune indication précise sur la première partie de sa vie, mais il n'a certainement pas connu les mêmes épreuves formatrices que Moïse (Ps. 119 : 67).
 
 
L'Eternel envoie Aaron à la rencontre de Moïse, son frère (Ex. 4 : 24-31)
 
            Moïse a cessé d'avoir confiance en lui-même, mais il n'a pas encore pleinement confiance en Dieu. Pourtant, si le Seigneur confie un service, Il donne en même temps toutes les ressources nécessaires pour l'accomplir. Malgré les trois signes que Dieu condescend à fournir à Moïse (Ex. 4 : 1-9), celui-ci continue à multiplier les objections. Au fond, il ne veut pas aller : la fausse humilité n'est que de l'orgueil !
            « Alors la colère de Dieu s'embrasa contre Moïse et il lui dit : Aaron, le lévite, n'est-il pas ton frère ? Je sais qu'il parlera très bien ; et aussi le voici qui sort à ta rencontre, et quand il te verra, il se réjouira dans son coeur. Et tu lui parleras, et tu mettras les paroles dans sa bouche ; et moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous enseignerai ce que vous ferez ; et il parlera pour toi au peuple et il arrivera qu'il te sera en la place de bouche, et toi, tu lui seras en la place de Dieu » (Ex. 4 : 14-16).
            Dieu avait pourtant choisi Moïse et voulait employer ce serviteur qui allait être « fidèle dans toute sa maison » (Nom. 12 : 8 ; Héb. 3 : 2). Moïse a certainement beaucoup perdu en ne se confiant pas simplement à Dieu (Ex. 4 : 13). Dieu lui donne alors un compagnon de route (1 Sam. 12 : 6, 8) qui sera parfois « une épine » pour lui au cours de sa vie ; c'est Aaron qui fera le veau d'or ! N'arrive-t-il pas qu'une personne qui semblait nécessaire pour accomplir un service utile auprès d'un serviteur de Dieu, devienne finalement une source de profond chagrin pour notre coeur ?
            Toutefois, Dieu va laisser la première place à Moïse.
 
            « Et l'Eternel dit à Aaron : va à la rencontre de Moïse au désert » (Ex. 4 : 27a). Dieu dirige tout dans la vie de ses serviteurs. Nous ne devrions rien faire sans être certains que Dieu nous envoie. Confions-nous en Lui de tout notre coeur, et Il nous dirigera : nous pouvons en avoir la pleine certitude. Il faut que notre propre volonté soit mise de côté, afin qu'en toutes choses, ce soit Lui qui conduise.
            « Et il (Aaron) alla et le (Moïse) rencontra à la montagne de Dieu (Horeb) et le baisa » (v. 27b). Là, Dieu était déjà apparu à Moïse dans le buisson ardent. Sur une telle montagne, nous devrions toujours nous rencontrer, dans l'affection et dans l'amour. Combien de choses fâcheuses seraient ainsi évitées ! Trop souvent, nous nous rencontrons, hélas,  sur le terrain de notre propre volonté.
            Quel est le sujet d'entretien entre Moïse et Aaron ? La Parole de Dieu et ses merveilles (Ex. 4 : 27-28). Moïse raconte à son frère tout ce que Dieu lui a dit, tout ce qu'Il lui a montré. Les deux hommes se trouvent ainsi sous le regard de Dieu et ils vont sans tarder annoncer ensemble au peuple la bonne nouvelle de la délivrance. Aaron, qui est le porte-parole, expose les desseins de Dieu. Les fils d'Israël croient ; sans doute ce lévite, Aaron, avait-il un bon témoignage au milieu d'eux ? Avant même la délivrance, ils s'inclinent et se prosternent. C'était un démenti à l'incrédulité de Moïse qui s'était manifestée peu de temps auparavant (Ex. 4 : 1).
 
 
 
Aaron, auxiliaire de Moïse, accompagne celui-ci dans diverses circonstances
 
                        - Les entrevues orageuses avec le Pharaon (Ex. 5-11)
 
            Dès leur première visite, le Pharaon reçoit mal les envoyés de Dieu, porteurs de ce message : « Laisse aller mon peuple afin qu'ils me célèbrent une fête dans le désert ». Il répond : « Qui est l'Eternel que j'écoute sa voix et que je laisse aller Israël ? » (Ex. 5 : 1-4). Irrité, il décide d'aggraver les corvées du peuple d'Israël, ce qui provoque un mécontentement général et des plaintes amères contre Moïse et Aaron (Ex. 5 : 20).
            A son tour, Moïse se plaint à l'Eternel (Ex. 5 : 22) qui lui renouvelle ses promesses et lui confirme sa mission ! Il lui dit : « Vois, je t'ai fait Dieu pour le Pharaon ; et Aaron, ton frère, sera ton prophète » (Ex. 7 : 1). Malgré leur âge avancé, ils vont recevoir de Dieu des forces nouvelles. Aaron parlera au Pharaon, mais l'Eternel les avertit qu'Il va endurcir le coeur de ce monarque ; celui-ci  l'avait d'ailleurs lui-même déjà endurci ! (Ex. 7 : 3, 14).
            Aaron sera donc la bouche de Moïse (Ex. 4 : 14), mais aussi en maintes circonstances son bras pour exécuter avec la verge les ordres de Dieu, en produisant les premières plaies sur l'Egypte. Comme Moïse, il est obéissant et se repose sur Dieu : ils deviennent des instruments puissants dans la main divine.
            Aaron commence par changer en serpent, sous les yeux du Pharaon, la verge de Moïse. Elle dévore ensuite celles des enchanteurs royaux, qui avaient transformé de la même manière leurs verges (Ex. 7 : 10-12). Puis Aaron produit la première plaie : il change les eaux du Nil en sang (Ex. 7 : 19-21). Ensuite, la seconde plaie est envoyée : l'invasion des grenouilles qui couvrent tout le pays. Elles entrent dans toutes les maisons et y meurent, rendant la terre puante (Ex. 8 : 2-6 ; Apoc. 16 : 13). Enfin, la verge d'Aaron frappe la poussière de la terre qui se transforme en des nuées de moustiques (Ex. 8 : 16-17).
            A la vue de cette troisième plaie, les sages du Pharaon, incapables de l'imiter, comme ils l'avaient fait pour les deux cas précédents, disent au Pharaon : « C'est le doigt de Dieu » (Ex. 8 : 19 ; 2 Tim. 3 : 8).
            Ces prodiges confirment, de manière éclatante, les preuves qu'Aaron avait données de sa mission, dès le premier jour (Ex. 4 : 30). Il est élevé au-dessus du reste du peuple. Toutefois, il s'efface ensuite devant son frère, qui va agir seul pour envoyer les plaies suivantes – à l'exception de la peste très grande, qui frappe les troupeaux des Egyptiens, épargnant seulement ceux des Israélites (Ex. 9 : 8-12).
            Le Pharaon appelle toujours Aaron et Moïse ensemble ; ils entendent ses prières, ses promesses fallacieuses, ses regrets sans lendemain (Ex. 8 : 28 ; 9 : 27-28…).
            Moïse et Aaron font tous ces miracles devant le Pharaon, mais l'Eternel a endurci son coeur et il ne laisse pas les fils d'Israël quitter son pays (Ex. 11 : 10 ; Jér. 46 : 17). 
            Lors de la dernière et terrible plaie infligée à l'Egypte, Aaron est encore là, aux côtés de Moïse. L'Eternel frappe tout premier-né en Egypte, tandis que son propre peuple est mis à l'abri grâce au sang de l'agneau placé sur les poteaux et le linteau de la porte (Ex. 12 : 27-29). Le Pharaon se lève de nuit, ainsi que tous ses serviteurs ; il appelle Moïse et Aaron et capitule, en leur disant : « Sortez du milieu de mon peuple..., et allez-vous-en, servez l'Eternel, comme vous l'avez dit » (Ex. 12 : 31).
 
 
                        - Le don de la manne au peuple (Ex. 16)
 
            Aaron était, aux yeux de tous, l'auxiliaire de Moïse dans son rôle de libérateur. Le Saint Esprit résumant l'oeuvre de la délivrance d'Israël, l'attribue à l'un comme à l'autre. « Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, par la main de Moïse et d'Aaron » (Ps. 77 : 20). Le peuple d'Israël ne les sépare jamais dans leur confiance, mais, hélas, aussi dans leurs murmures et dans leurs révoltes.
            Nous en avons un exemple dès la première occasion où Aaron réapparaît sur la scène, lors de la halte du peuple dans le désert de Sin, après le passage de la mer Rouge. Les fils d'Israël commencent à manquer de vivres et ils murmurent contre Moïse et Aaron (Ex. 16 : 2). Dieu confirme dans cette circonstance, l'autorité d'Aaron et sa mission. Il est chargé d'apporter au peuple, en accord avec Moïse, la nouvelle des deux bienfaits de la bonté et de la providence divine : des cailles couvrent le camp, le soir même, et le lendemain matin, un miracle plus étonnant encore se produit : la manne descend sur la rosée, ce qui devait se renouveler tous les jours, sauf celui du sabbat, pendant quarante ans (Ex. 16 ; 10) ! Dieu a entendu leurs murmures et sa gloire apparaît.
            Il ordonne à Aaron, par l'intermédiaire de Moïse, de recueillir dans une cruche « un omer » de manne qui est déposée devant l'Eternel pour être gardée de génération en génération (Ex. 16 : 33). C'était un « gage » des saintes fonctions que le futur souverain Sacrificateur allait bientôt remplir dans le Tabernacle.
            Cette manne était une figure de Christ, le véritable pain venu du ciel, nourriture du croyant auquel Il donne une vie nouvelle qu'il alimente ensuite (Jean 6 : 31-33). 
 
 
                         - Le combat contre Amalek à Rephidim (Ex. 17)
 
            Ce qui a lieu un peu plus tard, à Rephidim, est digne d'attention, du point de vue de la préparation d'Aaron au ministère.
            Désaltéré par l'eau du rocher frappé pour lui (1 Cor. 10 : 4 ; Jean 7 : 37-39), le peuple se trouve peu après appelé à combattre contre Amalek. Moïse oppose à cet ennemi les combattants les plus braves, commandés par Josué, tandis qu'il monte pour prier sur le sommet d'une colline, la verge de Dieu à la main. Aaron et Hur l'accompagnent. Aussi longtemps que les mains de Moïse restent levées vers le ciel, la victoire se dessine du côté d'Israël. Mais bientôt la fatigue de Moïse l'empêche de poursuivre cet effort ; alors Aaron et Hur le font asseoir sur une pierre. Ils soutiennent ses mains levées jusqu'à ce que la victoire soit complète.
            C'est l'occasion pour Aaron de comprendre l'importance et la puissance de la prière. Cette scène est aussi pour nous l'occasion de réaliser que les mains de notre parfait Intercesseur ne sont jamais lasses (Rom. 8 : 34, 37 : Héb. 7 : 25).
 
 
 
Aaron commet plusieurs fautes graves
 
                        - Au pied de la montagne de Sinaï (Ex. 32)
 
            Il manquait, dans la pensée de Dieu, une expérience douloureuse nécessaire à la formation d'Aaron. Il va connaître une chute, aussi profonde qu'inattendue. Elle survient au pied de la montagne du Sinaï, pendant que Moïse est sur le sommet, recevant de Dieu la Loi.
            Comme chacun, Aaron doit apprendre qu'il n'est « rien » (Gal. 6 : 3) et ne peut rien faire de lui-même (Jean 15 : 5). Faire ainsi l'expérience de sa faiblesse, le prépare à avoir compassion de ses frères « ignorants et errants » (Héb. 5 : 2).
            Aaron a pourtant d'abord le privilège insigne de se trouver, avec ses deux fils aînés, Moïse et soixante-dix anciens d'Israël, sur la montagne pour contempler quelques rayons de la gloire du Dieu d'Israël : il voit « sous ses pieds, comme un ouvrage de saphir transparent et comme le ciel même en pureté » (Ex. 24 : 10 : Ezé. 1 : 26).
            Avant de poursuivre son ascension en compagnie seulement de Josué, Moïse charge Aaron de régler, avec Hur, les difficultés qui pourraient surgir durant son absence (Ex. 24 : 14). Mais personne n'avait prévu celle qui se présente ! Les Israélites, fatigués d'attendre le retour de Moïse, s'assemblent autour d'Aaron et lui disent : « Lève-toi, fais-nous un dieu qui aille devant nous ; car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter du pays d'Egypte, nous ne savons ce qui lui est arrivé » (Ex. 32 : 1).
            Aaron ne résiste pas, il se laisse convaincre aussitôt par les désirs idolâtres du peuple. S'il avait été conscient, comme il le dira plus tard à Moïse, que ce peuple était « plongé dans le mal » (Ex. 32 : 22), il aurait compris que son premier devoir était de leur résister, même au péril de sa vie. Hélas, combien grande est la perversité de l'homme, son ingratitude, sa promptitude à oublier les bontés de Dieu ! (Ps. 78 : 11 ; 106 : 19-23).
            Au lieu d'être occupé à répondre au désir de l'Eternel : « Ils feront pour moi un sanctuaire et j'habiterai au milieu d'eux » (Ex. 25 : 8), Aaron construit un autel pour offrir des sacrifices à une idole, qu'il forme de ses propres mains. A sa demande, on lui apporte de l'or à profusion. Il ose dire plus tard à Moïse : « Je l'ai jeté au feu et il en est sorti ce veau » ! Cette idole ressemble au boeuf Apis, adoré par les Egyptiens (Ex. 32 : 24 ; Ps. 106 ; 19-20) ! Puis Aaron crie : « Demain, une fête à l'Eternel ! » (Ex. 32 : 6). Quel affreux mélange ! Cherche-t-il à sauver les apparences ? De telles pratiques sont très courantes aujourd'hui dans la chrétienté professante. Les contrefaçons d'un vrai culte à Dieu se multiplient. Un « ciseau » à la main, on forme, on grave et l'on établit une idole après l'autre (Es. 40 : 18-20). Levé de bonne heure, le peuple offre des holocaustes et apporte des sacrifices de prospérité à son idole ! 
            Moïse, averti par Dieu (Ex. 32 : 7), redescend de la montagne et découvre avec douleur que le peuple est dans le désordre, « car Aaron l'avait livré au désordre pour leur honte au milieu de leurs adversaires » (v. 25) ! Devant ce délire, ces danses, ces cris de joie, l'homme de Dieu est saisi d'une sainte colère. Il brise les tables de la Loi, réduit le veau en poudre, le répand sur la surface de l'eau et en fait boire aux fils d'Israël (v. 19-20).
            Puis, il s'adresse à son frère, comme au véritable responsable de tout ce mal : « Que t'a fait ce peuple, pour que tu aies fait venir sur lui ce grand péché ? » (Ex. 32 : 21). Aaron cherche des excuses, au lieu de s'humilier ! Voilà qui rappelle cette petite phrase, si fréquente dans notre bouche : « Ce n'est pas ma faute ». Faire requête contre le peuple de Dieu est toujours inconvenant (Rom. 11 : 2). En contraste, admirons Moïse à la brèche une fois encore dans son rôle d'intercesseur en faveur du peuple (Ex. 32 : 30 ; Ps. 106 : 23).
            Les lévites sont appelés à prendre l'épée à la main : chacun d'eux doit faire mourir son frère, son compagnon ou son intime ami. Il tombe ce jour-là environ 3000 hommes (Ex. 32 : 27-28). La gloire de Dieu doit toujours passer avant les liens de famille. Aaron lui-même aurait péri comme eux, si son frère n'avait pas intercédé pour lui auprès de Dieu qui était fort irrité (Deut. 9 : 20).
 
 
                        - A Hatséroth (Nom. 12)  
 
            Lors de la seconde halte après le Sinaï, à Hatséroth, Aaron est incité par sa soeur aînée, Miriam (Mic. 6 : 4), à parler contre Moïse à l'occasion de la femme éthiopienne qu'il avait prise (Nom. 12 : 1). La langue, déclare Jacques, est « un mal désordonné, plein d'un venin mortel » (Jac. 3 : 6). Une fois encore, nous en constatons ici les ravages. Ces paroles malveillantes avaient peut-être été chuchotées à l'oreille, « mais l'Eternel l'entendit » (v. 2 ; Nom. 11 : 1).
            Moïse montre son extrême douceur et se tait. Dieu prend alors sa défense et convoque les trois intéressés à la tente d'assignation. Là, il fait avancer les deux coupables. La gravité du châtiment fait pressentir celle du péché commis. Marie, probablement l'instigatrice, est frappée de lèpre. Il semble qu'une fois encore Aaron a péché par faiblesse. En tout cas, avec sa soeur, ils ont dit : « L'Eternel n'a-t-il parlé que par Moïse seulement ? N'a-t-il pas parlé aussi par nous ? » (Nom. 12 : 2). La jalousie les amène à contester les droits souverains de Dieu. Souvent, on s'établit juge du pauvre état spirituel « des autres », mettant seulement en évidence son propre mauvais état. Moïse ouvre sa bouche en faveur de sa malheureuse soeur. Elle est restaurée, après sept jours passés hors du camp. Le peuple « ne partit pas » avant qu'elle ait été « recueillie » (v. 15). Ralentir, par notre conduite, la marche du peuple de Dieu, est une grave faute !
 
 
 
Avec Moïse, Aaron doit subir l'opposition et le mécontentement du peuple
 
                        - La contradiction de Coré (Nom. 16)
 
            On trouve plus loin, dans cette sombre histoire du peuple au désert, « la contradiction de Coré » (Jude 11). Par fierté, Coré et ses compagnons se révoltent contre l'ordre établi par Dieu. Coré était pourtant lévite, de la famille de Kehath, avec le privilège de porter à l'épaule les objets sacrés du Tabernacle ! Non content de ce noble service, il ambitionne pour lui-même la sacrificature que Dieu a confiée à Aaron. Dieu prend en main la cause de ses serviteurs, Moïse et Aaron conjointement attaqués. Coré et ses complices ont péché contre leur propre âme. La terre s'ouvre sous leurs pieds et ils sont engloutis vivants.
            En consumant les rebelles, Dieu montre qu'il avait choisi Aaron pour exercer la sacrificature. Il le confirme, avec un autre test qui parle de vie. D'entre les douze verges apportées par les princes, une seule - celle d'Aaron - donne une preuve extraordinaire de vitalité ; en une nuit, elle produit des bourgeons, des fleurs et des fruits. C'est une image admirable de la résurrection de Christ. Cette verge d'Aaron est ensuite placée dans l'arche (v. 10 ; Héb. 9 : 4). Elle rappelle que la source de la vie, en traversant le désert, se trouve seulement en Christ.
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                        - L'attroupement du peuple à Kadès (Nom. 20 : 2-13)
 
            Le récit reste maintenant interrompu pendant une période de trente-sept ans, avant de reprendre pour évoquer la dernière année au désert. A Kadès où le peuple habite alors, Marie meurt et elle est ensevelie (Nom. 20 : 1).
            L'eau se fait rare et l'assemblée, une fois encore, s'attroupe contre Moïse et contre Aaron. Ils les accusent, une fois de plus, de les avoir fait venir dans ce désert pour y mourir. N'ont-ils donc fait aucun progrès depuis ces quarante ans au désert ? (v. 4-5). Moïse et Aaron tombent sur leurs faces et la gloire de Dieu apparaît.
            Sa merveilleuse grâce n'a pas changé, elle reste la même pour la dernière étape du voyage. Le Rocher est toujours là ; Dieu le rappelle à Moïse. Il doit simplement prendre la verge et, avec Aaron, lui parler devant les yeux des fils d'Israël (v. 8) ; le rocher est une figure de Christ (1 Cor. 10 : 4) !
            Mais au lieu d'obéir simplement, Moïse et Aaron excédés, réunissent l'assemblée devant le rocher. Moïse dit alors : « Ecoutez, rebelles, vous ferons-nous sortir de l'eau de ce rocher ? » (v. 10). Puis il le frappe avec sa verge deux fois, avec impatience et colère. Pourtant des eaux sortent en abondance ! Moïse entraîne Aaron à l'incrédulité et à la rébellion, mais Aaron ne lui est d'aucune aide pour le détourner d'agir ainsi. Malgré le commandement divin, ils ont douté de l'entière suffisance de prononcer simplement des paroles.
            Le rocher, Christ, ne devait plus être ainsi frappé – Il l'a été une fois. De tels péchés d'incrédulité avaient empêché la génération précédente d'entrer dans le pays promis (Nom. 14 : 9, 14 ; Néh. 9 : 17).
            Aaron et Moïse ne s'attendaient pas à une telle explosion de mécontentement. Ils croyaient probablement cette génération meilleure que la précédente ! Ils se rendent coupables de la même offense et ils subissent le même jugement : ils n'entreront pas dans ce pays de la promesse, pourtant si proche maintenant, car ils n'ont pas cru l'Eternel, pour le « sanctifier aux yeux des fils d'Israël » (v. 12) ! Il est plus demandé à celui qui a beaucoup reçu.
 
 
 
Aaron, le premier souverain sacrificateur, est un type de Christ
 
            Le récit a déjà montré qu'il n'entrait pas dans les desseins de Dieu de se rétracter à l'égard d'Aaron, suite à des péchés commis. Il l'avait destiné à la sacrificature – à la place de la tribu de Ruben, qui avait perdu les privilèges liés à la primogéniture (Héb. 5 : 4). Aaron sera bien le premier souverain sacrificateur d'une longue lignée d'hommes, qui vont occuper cet office élevé pendant environ 1500 ans !
            Non seulement Aaron en tant que prophète de Moïse représente Dieu devant les hommes mais, comme souverain sacrificateur, il représente les hommes devant Dieu ; à cet égard, il sera un type de Christ dans son caractère de grand souverain Sacrificateur.
            Moïse procède, à l'égard d'Aaron et de ses quatre fils, aux prescriptions divines contenues dans le chapitre 28 de l'Exode. La scène se déroule devant le Tabernacle, nouvellement construit. Les différentes parties du vêtement d'Aaron parlent en figure de tout ce qui est lié à l'office de Jésus dans le ciel, en relation avec ses rachetés. Il portait continuellement (v. 29, 30, 38) sur son coeur et sur ses épaules le nom des douze tribus. Lui seul était admis, une fois l'an, dans le lieu très saint, « non sans du sang », pour faire propitiation pour tout le peuple, en attendant la venue de Christ. Il devait aussi offrir des sacrifices pour lui-même, signe de son imperfection - à la différence du Seigneur.
            Aaron était qualifié comme sacrificateur d'une manière plus élevée que Moïse. Du temps où Moïse était encore dans le palais du Pharaon, Aaron avait partagé l'affliction de son peuple, durant son esclave dans le pays de Goshen. Cette expérience personnelle de leurs souffrances convenait à Aaron pour être ensuite leur souverain sacrificateur. Le chemin si difficile de « l'Homme de douleurs » sur cette terre, convenait pour qu'Il devienne notre grand souverain Sacrificateur (Héb. 4 : 14-15).
 
            Le Lévitique rappelle que des sacrificateurs « pris entre les hommes » peuvent pécher. Jusqu'ici tout avait été exécuté « comme l'Eternel l'avait commandé » (expression répétée 14 fois dans les chapitres 8 et 9 de ce livre). Mais Nadab et Abihu, les deux fils aînés d'Aaron, font ce qui ne leur avait pas été commandé. A peine consacrés, ils présentent devant l'Eternel un feu étranger, ne venant pas de l'autel. Un châtiment solennel s'ensuit. Il est grave de substituer notre volonté aux instructions de la Parole de Dieu.
            Témoin de cette terrible scène, Aaron est abattu et troublé, au point de ne pas « manger le sacrifice pour le péché ». Moïse s'en aperçoit et insiste auprès de lui sur sa responsabilité de manger cette chose très sainte - ce qui revenait à prendre sur eux-mêmes l'iniquité de l'assemblée devant l'Eternel.
            La réponse d'Aaron est touchante : « Ces choses me sont arrivées, et si j'eusse mangé aujourd'hui le sacrifice pour le péché, cela eût-il été bon aux yeux de l'Eternel ? Et Moïse l'entendit et cela fut bon à ses yeux » (Lév. 10 : 19-20).
 
 
Aaron meurt à la montagne de Hor (Nom. 20 : 22-29)
 
            Quatre mois après la contestation des fils d'Israël au désert de Tsin, l'Eternel parle à Moïse à la montagne de Hor. Le conducteur du peuple qui avait revêtu Aaron de ses vêtements sacerdotaux (Ex. 29 : 5-7) doit maintenant l'en dépouiller. Il en revêt son fils Eléazar, appelé à succéder à son père, comme souverain sacrificateur. Aaron meurt, sur le sommet de la montagne.
            Dieu soustrait aux regards du peuple le châtiment dont Il frappe ce serviteur fidèle, bien que parfois faible et lâche. Il est âgé de 123 ans : toutes les familles d'Israël le pleurent pendant trente jours (Nom. 20 : 29).
 
            A présent cet office sacerdotal appartient à Celui qui vit à jamais et le réalise en faveur du peuple élu et appelé de Dieu. Il l'exerce dans le ciel, après avoir accompli son oeuvre. Il est aussi Celui qui conduit la louange des rachetés, ils seront pour l'éternité ses compagnons dans la gloire, un peuple de franche volonté.
 
 
                                                                        Ph. L     le 04. 09. 08