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NOTES SUR LE LIVRE DU PROPHETE ESAIE (7)
 
 
 
C – L'ASSYRIEN
 
                        Nous abordons, avec le chapitre 28, la troisième division du livre d'Esaïe. De même que le chapitre 5, elle contient six malheurs, qui sont ceux de la fin, le temps de la détresse de Jacob, de laquelle il sera délivré.
 
                   La première division du livre est, comme nous l'avons vu dans ses grandes lignes, une prophétie contre Israël, le peuple de Dieu (chapitres 1-12). La seconde (chapitres 13-27) contient des oracles touchant les nations qui ont été en contact avec ce peuple. Enfin, la troisième, que nous commençons, se termine avec le chapitre 35. Celui-ci va nous révéler les événements qui, bientôt, vont se dérouler et aboutir à l'établissement du règne de Christ. C'est donc ce qui va arriver à la fin. Nous pouvons en quelque sorte résumer le contenu de cette troisième division en ces termes : « La consommation du siècle ».
 
                   Les chapitres 28-29, qui sont étroitement liés l'un à l'autre, nous font connaître les deux assauts suprêmes des ennemis d'Israël, à la fin.
 
 
 
            1- Le jugement d'Ephraïm et de Juda par le moyen de l'Assyrien : chapitres 28 et 29
 
 
                        Pourquoi faut-il que le peuple aimé de Dieu reçoive tant de coups et soit l'objet de tant de jugements ? C'est là une question très importante, non seulement pour Israël, mais aussi pour chacun de nous, aujourd'hui. Car, certes, la discipline ne nous est pas épargnée, les coups dont nous sommes frappés se multiplient. La raison en est que Dieu veut briser l'orgueil de ceux dont Il s'occupe en grâce et détruire en eux toute confiance en la chair. Il n'y a rien de plus difficile à déraciner de nos coeurs que ces deux plantes vénéneuses qui nous privent de toute communion avec Dieu et nous empêchent de nous nourrir du pain du ciel, la personne même de Christ.
 
 
                                   1.1 Premier malheur : prophétie sur Ephraïm et Juda (28 : 1-29)
 
                        Pauvre Ephraïm, orgueilleux de ses privilèges et de ce qu'il possède de la part de l'Eternel ! C'est son orgueil qui lui ôte la juste notion des choses, véritable ivresse infiniment plus dangereuse que celle causée par les boissons fortes ; celle-ci se dissipe d'elle-même et dure peu de temps, tandis que celle-là ne peut s'en aller que par les coups du châtiment divin. Puisque ce peuple endurci n'écoute pas la parole de l'Eternel, il va être frappé par un terrible jugement. L'Assyrien va passer comme un orage et tout renverser. Il va fouler aux pieds le pays et le fol orgueil de ses habitants. Pourquoi ? C'est que l'Eternel va être la couronne de gloire et l'ornement de son peuple, de ce résidu qui a écouté sa parole.
 
                        Dans Jérusalem, le lieu où l'Eternel a mis son nom, on ne se conduit pas mieux et on n'agit pas autrement que parmi les ivrognes d'Ephraïm. Les sacrificateurs, établis pour maintenir les relations du peuple avec Dieu, et les prophètes, pour faire connaître ta parole de l'Eternel, errent, égarés eux aussi par ce qui, à leur honte et à leur confusion, leur ôte la raison. Cela leur est arrivé parce que la parole de l'Eternel n'a pas d'accès auprès d'eux. Avec une grande patience, Il les avait instruits comme des enfants auxquels on enseigne mot par mot, ligne par ligne, commandement après commandement, afin de leur faire connaître où ils trouveraient du repos et ce qui pourrait les rafraîchir. Mais, hélas !, ils n'ont pas voulu écouter. Juste conséquence, il leur faudra apprendre, difficilement, la langue bégayante de leur ennemi lorsqu'il aura envahi le pays. Ainsi sera jugée leur incrédulité.
                        Mais, dans cette malheureuse ville de Jérusalem, se trouve une autre chose attirant sur eux le jugement : ce qui est appelé la moquerie. On y agit comme si Dieu n'existait pas. Dans sa folie, ce peuple insensé croit pouvoir parer par des moyens humains aux jugements qui vont fondre sur lui. Voyant ce qui se passe dans le pays d'Ephraïm et avec l'idée d'arrêter « le fléau qui inonde » (v. 15), il fait un pacte avec la Bête romaine et l'Antichrist, ce qui est appelé ici un pacte avec la mort. Il est bien justifié de dire qu'il a perdu tout sens commun et tout discernement. Est-il possible que la fausseté et le mensonge puissent mettre à l'abri du jugement ? Aussi un tel égarement ne peut leur attirer que confusion, jugement et effroi. Dès que l'Assyrien arrive comme un tourbillon, il dévaste Jérusalem comme il l'a fait en Ephraïm. Ce sera, de la part de Dieu, une oeuvre étrange, inaccoutumée, mais nécessaire (v. 21). L'incrédulité est une folie. Elle expose à de terribles conséquences ceux dont le coeur en est rempli.
 
                        Maintenant, détournons nos regards de cette scène désolée et fixons-les sur le fondement inébranlable posé en Sion, qui est la pierre éprouvée, précieuse, la pierre de coin, ferme appui de la foi. Ceux qui ont placé leur confiance en elle ne seront pas obligés de fuir devant le jugement. Ils n'auront pas à se hâter avec frayeur devant l'épée des ennemis. Pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu ; c'est pour les croyants qu'elle a ce prix (1 Pier. 2 : 6, 7). Puissions-nous mieux apprécier sa valeur et ses perfections !
 
                        Prêtons l'oreille à la voix de la sagesse. L'Eternel la donne à l'homme afin qu'il sache comment cultiver le sol, le dirigeant même dans son travail. Ne saurait-Il pas comment Il doit agir envers son peuple ? C'est avec un discernement parfait qu'Il le laboure, le herse, le frappe. Dans cela aussi, il se montre merveilleux en conseil et grand en sagesse.
 
 
 
                                    1.2 Deuxième et troisième malheurs (29 : 1-24)
 
                        Comme le précédent, ce chapitre commence par un « malheur » prononcé, non pas sur Ephraïm, mais sur Jérusalem, la cité où un plus grand que David avait habité et mis son nom. D'année en année, on célébrait les fêtes solennelles en son honneur, mais, sourd aux enseignements de Dieu, le peuple, envahi judiciairement par un profond sommeil spirituel et, de plus, égaré par ses prophètes et ses chefs, se contentait de formes extérieures, alors que son coeur était fort éloigné de l'Eternel. Celui-ci le frappera d'un dernier coup. Le redoutable ennemi du Nord, l'Assyrien, enserre Jérusalem et la menace d'une entière destruction, car l'indignation de l'Eternel contre son peuple n'est pas encore apaisée. Apparemment, tout est perdu. Profondément humiliée, Jérusalem fait entendre sa voix comme un murmure qui sort de la poussière. Toutes ses ressources,  tout son service religieux s'avèrent totalement inutiles. Il semble que la mort est là ! C'est la dernière des détresses.
 
                        Malgré cela, la ville porte ici un nom glorieux : « Ariel », un lion de Dieu. Lion blessé, meurtri, jeté à terre, mais lion de Dieu malgré tout. Ses fautes et ses châtiments n'ont pas changé son nom. Ses ennemis vont en faire l'amère expérience. Au moment même où ils croient arriver à leurs fins, les voici qui tombent anéantis devant les murs de la ville. Ils sont confus et disparaissent comme un songe quand on s'éveille. Ils ne pensaient guère qu'en venant assiéger Jérusalem, ils s'attaquaient à la ville de laquelle il est dit : l'Eternel est là, et qu'elle serait pour eux un Ariel, un lion de Dieu. Leur confusion sera alors plus grande que celle de Sankhérib, lorsque, devant cette même ville, cent quatre-vingt-cinq mille de ses hommes furent tués, en une seule nuit, par un ange. On ne peut s'attaquer impunément au « lion de Dieu », lors même que son Dieu le châtie. C'est ici la délivrance finale du peuple. Jérusalem humiliée, comme nous l'avons vu, jusque dans la poussière, l'intelligence de ses intelligents sera cachée et la sagesse de ses sages aura péri. Il aura fallu cette longue et douloureuse discipline pour que toute son incrédulité, son orgueil et sa folie soient entièrement jugés.
 
                        Après l'anéantissement de tous ses ennemis, le vrai David dressera son camp dans Jérusalem restaurée et celle-ci deviendra le siège de son règne glorieux. En ce jour-là, le Liban sera changé en un champ fertile. Les sourds entendront les paroles du livre qui, depuis longtemps était fermé pour eux. Leurs yeux aveugles s'ouvriront à la lumière. Les débonnaires augmenteront leur joie en l'Eternel et les pauvres d'entre les hommes s'égayeront dans le Saint d'Israël. Les Ecritures ne seront plus, pour eux, comme un livre scellé que personne ne peut lire ou un livre ouvert que personne ne sait lire. L'Esprit Saint le leur fera comprendre, ceux qui auront erré dans leur esprit auront de l'intelligence et les désobéissants apprendront la bonne doctrine.
 
 
 
            2- Prophétie accomplie après la prise de Jérusalem par Nébucadnetsar : chapitres 30 et 31
 
 
                        Ici commence un nouveau sujet. Le Saint Esprit revient en arrière pour dépeindre la condition morale du peuple pendant les événements dont nous nous sommes occupés jusqu'à maintenant. En lisant ces lignes, nous comprenons mieux pourquoi Israël devra passer par une longue et douloureuse, mais juste discipline. Saint, saint, saint est l'Eternel des armées, disent, en se voilant la face, les séraphins du chapitre 6. Or Israël avait entendu cette parole de la part de l'Eternel : « Vous serez saints, car je suis saint » (Lév. 11 : 45). Malheureusement, le peuple ne l'est guère et le prophète va dénoncer toute sa folie.
                       
 
                                   2.1 Quatrième malheur (30 : 1-33)
 
                        La première chose contre laquelle Esaïe va prophétiser, ce sont les alliances que fait ce peuple, en dehors de Dieu, afin de se mettre à l'abri des dangers qui le guettent. Nous avons déjà vu une de ces alliances ; elle est appelée une « alliance avec la mort... un pacte avec le shéol » (28 : 15). Ici, il s'agit d'une autre alliance. Le peuple va chercher du secours en Egypte pour se mettre sous la protection du Pharaon. Les princes d'Israël descendent dans ce pays de détresse où la puissance de Satan se donne libre cours et ils emportent leurs trésors avec eux. Naturellement, ils n'y trouvent que confusion ; il ne peut en être autrement. Malgré toutes ses apparences de sagesse, de grandeur et de puissance, le monde n'est que vanité et ne donne jamais rien au croyant ; il ne peut, au contraire, que lui ravir ses richesses, ne lui laissant que confusion et déception.
 
                        Malheureusement, les fils d'Israël ne sont pas seuls à descendre en Egypte pour y chercher du secours. Si nous examinons nos voies, nous reconnaîtrons, à notre honte, que, maintes fois, au lieu de regarder vers Dieu seul pour nos besoins comme dans nos détresses, nous tournons nos regards vers le monde et ses ressources. Souvent aussi, au lieu de rester tranquilles et confiants, nous employons des moyens dont se servent ceux qui ne connaissent ni Dieu ni sa puissance et qui n'ont rien à faire avec la sagesse et l'amour d'un Père tendre et bon.
 
                        Le prophète dénonce autre chose : la rébellion du peuple ne voulant pas entendre la loi de l'Eternel et refusant d'avoir devant les yeux le Saint d'Israël. Il est évident que les fils d'Israël ne l'exprimaient pas ouvertement, mais c'était une pensée secrète au fond de leurs coeurs.
 
                        On  trouve cela au milieu de la chrétienté, dans les derniers jours auxquels nous sommes parvenus. « Il y aura un temps, nous est-il dit, où ils ne supporteront pas le sain enseignement ; mais, ayant des oreilles qui leur démangent, ils s'amasseront des docteurs selon leurs propres convoitises, et ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables » (2 Tim. 4 : 3-4).
 
                        Dans tous les temps et sous toutes les latitudes, le coeur de l'homme ne change pas et, placé dans les mêmes circonstances, il produit les mêmes fruits. La foi et l'obéissance à la Parole sont les seules sauvegardes contre les dangers d'un tel égarement. Rejeter cette Parole nous amène nécessairement à nous confier dans les choses du monde et dans ses ressources, là où tout est oppression et pauvreté ; le résultat sera tôt ou tard la ruine et une entière destruction.
 
                        La grâce de Dieu brille dans toutes les pages des Ecritures. Il semble que l'éclat en est d'autant plus vif qu'elle se manifeste au sein d'une scène plus sombre et angoissante. Pourquoi s'agiter et chercher du secours du côté de l'homme qui n'est que vanité ? semble-t-il dire à son peuple. Le prophète déclare : « C'est en revenant et en vous tenant en repos que vous serez sauvés ; dans la tranquillité et dans la confiance sera votre force » (30 : 15). Mais Israël ne l'a pas voulu. Les chevaux de l'Egypte leur semblent être un meilleur moyen pour échapper à leurs adversaires que la puissante main de l'Eternel. A cause de cela, ils devront fuir, et de quelle manière ! Un millier à la menace d'un seul ! Ils sont encore comme une perche sur une montagne, un arbre sans vie et sans branches sur un lieu élevé et que tous les yeux peuvent contempler, un étendard bien visible, témoins des conséquences de l'incrédulité.
 
                        Dans ce chapitre, comme dans presque toutes les Ecritures, nous pouvons considérer trois sujets très importants et dont nous avons sans cesse à nous souvenir :
                                  - la vanité et la méchanceté du monde
                                  - la folie du peuple de Dieu
                                  - la fidélité immuable de Dieu envers les siens.
                        L'Eternel use de grâce envers ceux qui se confient en Lui. Il se peut qu'Il attende avant d'intervenir en leur faveur, mais sa manière de faire sera d'autant plus merveilleuse. Bienheureux ceux qui s'attendent à Lui !
 
                        Le peuple sera restauré ; les idoles seront jetées au loin. Le bonheur, la bénédiction et la gloire seront sa part. Le fruit du sol, la lumière, les eaux, tout leur sera multiplié. Tous leurs ennemis devront rencontrer la colère et l'indignation de l'Eternel. Une courte mais effrayante description de leur jugement nous est donnée dans les derniers versets. En revanche, pour les fidèles, il y aura « un chant comme dans la nuit où l'on sanctifie une fête, et une joie de coeur comme a celui qui va avec une flûte pour se rendre à la montagne de l'Eternel, vers le rocher d'Israël » (v. 29).
 
                        D'un côté, des harpes et des tambourins, de l'autre, des batailles tumultueuses et la guerre qui extermine les adversaires. Toutes les nations auront affaire au jugement de l'Eternel. En terminant, nous trouvons celui qui est appelé « le roi » (v. 33). C'est l'usurpateur du trône, le faux Messie d'Israël suscité par le diable. Il viendra en son propre nom, il sera précipité dans l'étang de feu et de soufre, mille ans avant le séducteur, sujet traité dans les chapitres 19 et 20 du livre de l'Apocalypse. Misérable fin de l'homme de péché ! Ce personnage va bientôt apparaître sur la scène de ce monde. Pauvre monde que celui qui sera gouverné par lui !
 
                         
 
                                   2.2  Cinquième malheur (31 : 1-9)
 
 
                        Ce court chapitre est comme un bref résumé du précédent. De nouveau Dieu prononce un « malheur » sur ceux qui descendent en Egypte. Il répète deux fois la même chose pour nous faire comprendre l'importance de ce qu'il vient de dire. Folie de ceux qui s'appuient sur les chevaux de l'Egypte et se fient à ses chars parce qu'ils sont nombreux et à ses cavaliers parce qu'ils sont très forts.
 
                        Ces paroles devraient être écrites en grandes lettres aujourd'hui, dans toutes les rues de nos cités et gravées dans le coeur de tous les hommes. Malheureusement, au milieu de la chrétienté, on n'écoute pas davantage la Parole de Dieu qu'en Israël. L'un et l'autre devront apprendre à leurs dépens que cette Parole est la vérité. Que sont des hommes et des chevaux quand l'Eternel étend sa main ? Celui qui aide et ceux qui cherchent du secours tombent et périssent ensemble devant Lui. Certainement, Il viendra pour délivrer Jérusalem et, comme un jeune lion qui ne lâche pas sa proie, même en présence d'une troupe de bergers rassemblés contre lui, Il combattra en faveur de sa ville bien-aimée et la délivrera. Il la couvrira comme des oiseaux qui déploient leurs ailes. Le grand ennemi de son peuple tombera ignominieusement devant lui. Il va, enfin, établir son règne et accomplir les promesses faites aux pères depuis fort longtemps.