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SALOMON  ET  PAUL


Deux hommes dotés d'une grande intelligence
 
Des carrières pourtant  bien différentes !
Un contraste total entre la fin de la vie de Salomon et celle de Paul
Un avertissement  pour nous, chrétiens
 

Deux hommes dotés d'une grande intelligence
 
            Parmi tous les hommes qui ont vécu à l'époque de l'Ancien Testament, Salomon occupe vraiment la première place, du fait en particulier de ses extraordinaires capacités intellectuelles. « Dieu donna à Salomon de la sagesse et une très grande intelligence, et un coeur large comme le sable qui est sur le bord de la mer. Et la sagesse de Salomon était plus grande que la sagesse de tous les fils de l'orient et toute la sagesse de l'Egypte. Et il était plus sage qu'aucun homme, plus qu'Ethan, l'Ezrakhite, et qu'Héman, et Calcol, et Darda, les fils de Makhol. Et sa renommée était répandue parmi toutes les nations, à l'entour. Et il proféra trois mille proverbes, et ses cantiques furent au nombre de mille et cinq. Et il parla sur les arbres, depuis le cèdre qui est sur le Liban, jusqu'à l'hysope qui sort du mur ; et il parla sur les bêtes, et sur les oiseaux, et sur les reptiles, et sur les poissons. Et de tous les peuples on venait pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois de la terre qui avaient entendu parler de sa sagesse » (1 Rois 4 : 29-34). Jetons aussi un coup d'oeil sur le premier verset du chapitre 10 : « Et la reine de Sheba entendit parler de la renommée de Salomon, en relation avec le nom de l'Eternel et elle vint pour l'éprouver par des énigmes ». Cette femme doit dire que Salomon surpasse en sagesse et en prospérité la rumeur qu'elle avait entendue. « Parce que l'Eternel aimait Israël à toujours, il t'a établi roi pour faire droit et justice », déclare-t-elle (v. 7-9). Salomon était une sorte de génie sur le plan littéraire et poétique, mais il avait aussi une grande connaissance sur tous les sujets d'histoire naturelle et une grande compréhension au sujet du nom du Seigneur. Il était de façon indiscutable un sujet d'émerveillement en son temps.
            Si nous cherchons maintenant dans le Nouveau Testament, nous ne trouvons aucun homme de cette époque qui occupe une place plus remarquable que celle de Saul de Tarse. Comme Salomon, c'était un Hébreu. Il s'exprime ainsi dans l'épître aux Philippiens : « Nous n'avons pas confiance en la chair, bien que moi, j'aie de quoi mettre ma confiance même dans la chair. Si quelqu'un d'autre s'imagine pouvoir se confier en la chair, moi davantage : circoncis au huitième jour, de la race d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu fils d'Hébreux ; quant à la Loi, pharisien ; quant au zèle, persécutant l'assemblée ; quant à la justice qui est par la Loi, étant sans reproche » (3 : 3-6). Il était plein de fougue pour défendre les traditions de ses pères (Gal. 1 : 14). Il avançait dans le judaïsme plus que plusieurs de son âge et de sa nation. Voici donc aussi un homme que Dieu avait doté de grandes capacités intellectuelles.
 
 
 
Des carrières pourtant  bien différentes !
 
            Nous devons garder en mémoire les grandes différences existant entre les époques pendant lesquelles ont vécu Salomon et Paul. Mais un contraste frappant apparaît entre la vie et la carrière de l'un, et celles de l'autre. 
            Salomon était appelé à marcher à la lumière de Dieu, tel qu'Il s'était fait connaître au temps de la Loi donnée par Moïse. Saul de Tarse, qui deviendra l'apôtre Paul, appartenait à la secte la plus exacte du Judaïsme, celle des Pharisiens. Mais le Seigneur l'arrête sur le chemin de Damas où il se rendait pour emprisonner les disciples de Jésus. Jeté à terre, il entend une voix lui dire : « Saul ! Saul Pourquoi me persécutes tu ? » Il interroge : « Qui es-tu Seigneur ? » Alors le Seigneur lui dit : « Je suis Jésus que tu persécutes ». Devenu aveugle, il est conduit dans la ville. Là, pendant trois jours, il ne mange ni ne boit, mais il prie. Ananias, un disciple, lui est envoyé. Saul est amené dans la lumière de Dieu,  maintenant pleinement révélée en Christ. Il est désormais un racheté, au bénéfice de la grâce, du fait des souffrances expiatoires de Christ et de sa résurrection glorieuse. Sa vie s'en trouvera entièrement changée ! (Act. 9 : 3-18).
            Il est frappant de considérer tout ce que Salomon possédait. Il pouvait jouir de façon surabondante des meilleures choses de la vie présente, tandis que Paul n'avait rien. On peut se faire une idée de l'abondance dans laquelle Salomon se trouvait par la lecture d'Ecclésiaste 2 : 4-10. En revanche, on entend Paul dire : « Je considère toutes choses comme  une perte à cause de l'excellence de la connaissance du Christ Jésus mon Seigneur, à cause duquel j'ai fait la perte de toutes et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ » (Phil. 3 : 8). Pour connaître ce qu'il avait « gagné » dans ce monde, il faut lire 2 Cor. 11 : 23-28 : « Dans les travaux bien davantage, sous les coups excessivement, dans les prisons bien plus souvent, en danger de mort souvent… ». De sorte que le contraste avec le roi Salomon paraît plus grand encore !
            Mais il faut examiner de plus près de quel esprit chacun d'entre eux était animé. En mobilisant toutes ses énergies, Salomon a cherché à jouir au maximum de sa vie - pour parler à la manière des hommes ! Dans ce but, ses yeux ont vu tout ce qu'ils ont désiré, et il n'a refusé aucune joie à son coeur ! Il était toujours disposé à s'emparer de tout ce qui était à sa portée (Ecc. 2 : 10). Il aurait pu prendre comme devise : « Je désire tout posséder », car il voulait s'approprier tout ce qui lui plaisait, tout ce qui était susceptible de le satisfaire !
            Quel a été, en revanche,  le principe « directeur » de la vie de l'apôtre Paul ? On le découvre dans Philippiens 3 : « Je fais une chose » (v. 14). Il oublie « les choses qui sont derrière », celles qu'il a perdues, ou souvent volontairement abandonnées, et il tend avec effort vers « celles qui sont devant, pour le prix de l'appel céleste qui est dans le Christ Jésus ». Le contraste ne peut pas être plus complet entre l'apôtre et le roi Salomon !
            Au début de sa vie, interrogé par l'Eternel sur ses désirs, Salomon avait répondu : « Donne donc à ton serviteur un coeur qui écoute pour juger ton peuple, pour discerner entre le bien et le mal » (1 Rois 3 : 9). Sa réponse avait plu à Dieu qui lui avait donné de plus la richesse et la gloire.  Il aura l'honneur de construire le Temple et sa prière le jour de la dédicace est tout à fait remarquable. Hélas, il n'en tirera pas profit pour s'humilier en temps voulu ! Sa façon de vivre le rend extrêmement égoïste. Son comportement est mis en évidence dans le chapitre 2 de l'Ecclésiaste par ses propres expressions. Successivement, il dit : « J'ai cherché en mon coeur… Je me suis bâti… Je me suis fait… et j'y ai planté… Je me suis fait des réservoirs… J'ai acquis des serviteurs… J'ai eu aussi des troupeaux… Je me suis amassé de l'argent et de l'or… Je me suis procuré des chanteurs… ». Et il termine en disant : « Je suis devenu grand ». Sa vie s'écoule ainsi à chercher constamment sa propre satisfaction. Il aurait pu assurément dire : «  Pour moi, vivre, c'est plaire à moi-même » ! Dans le même chapitre, il affirme : « Mon coeur s'est réjoui de tout mon travail (v. 10). Il trouve toute sa satisfaction dans l'immense succès qu'il remporte dans ce monde (1 Rois 4 : 34).
            Concernant l'apôtre Paul, la plupart des lecteurs connaissent sa confession de foi : « Pour moi, vivre, c'est Christ » (Phil. 1 : 21). Quelle différence entre un homme qui vivait uniquement pour satisfaire son moi et celui qui avait Christ pour unique objet.
 
 
 
Un contraste total entre la fin de la vie de Salomon et celle de Paul
 
            Si l'on examine maintenant la fin de leur carrière, on note encore  un immense contraste entre ces deux hommes !
            Pour un certain temps, tout semble aller dans le sens des désirs de Salomon. Il prospère d'une manière extraordinaire et sa renommée se répand en tous lieux.  Mais, au temps de sa vieillesse, tout bascule dans sa vie. Il se détourne de l'Eternel et sert les idoles de ses nombreuses épouses étrangères. Pour leur complaire, il ira jusqu'à leur bâtir des hauts lieux (1 Rois 11 : 1-8). En perdant sa communion avec Dieu, il perd tout discernement. Il a plusieurs adversaires, suscités par l'Eternel pour tenter de toucher à repentance son coeur et sa conscience. Il confiera un poste de confiance à l'un d'entre eux ! Il s'agit de Jéroboam qui, après la mort de Salomon, entraînera dix tribus à faire sécession, une faille tragique qui perdure.
            Quand Paul écrit l'épître aux Philippiens, il est prisonnier à Rome ; il se trouve confronté à des circonstances très difficiles et pourtant il se montre joyeux. Voici quelques-unes de ses paroles dans cette épître : « Je me réjouis et je me réjouirai… Je m'en réjouis avec vous tous… Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur, encore une fois je vous le dirai : réjouissez vous… Je me suis grandement réjoui dans le Seigneur » (1 : 18 ; 2 : 17 ; 4 : 4, 10). Tout allait-il donc pour le mieux dans son entourage et dans ses propres affaires ? Bien au contraire. Mais il trouvait sa joie « dans le Seigneur », et c'est cette joie qui, seule, est durable.
            Quant à Salomon, il cherchait à trouver sa joie dans la notoriété dont il était entouré dans ce monde. Encore une différence absolue entre ces deux hommes ! Finalement, on remarquera qu'au moment où Salomon parle de sa joie, il la considère comme une chose qui appartient au passé. En effet, en poursuivant la lecture du deuxième chapitre de l'Ecclésiaste, on constate la désillusion complète de Salomon : « Voici, tout était vanité et poursuite du vent, et il n'y en avait aucun profit sous le soleil » (v. 11).
            Qu'en est-il de l'apôtre Paul ? A la fin de sa lettre aux Philippiens, on l'entend déclarer : « J'ai appris à être content dans les situations où je me trouve… Je sais être dans le dénuement, je sais aussi être dans l'abondance… J'ai  amplement de tout et je suis dans l'abondance ; je suis comblé… » (4 : 11-12, 18).
            Ainsi, nous voyons d'un côté un homme qui pouvait s'offrir tout ce qu'il désirait, et pour lequel pourtant tout s'achève dans un sentiment de vanité et de vide intérieur ; et de l'autre côté, un homme qui a perdu ou laissé de côté volontairement toutes les bonnes choses de cette vie, mais qui a trouvé une pleine suffisance en Christ, son Sauveur. Il possède les immenses richesses en gloire qui sont en Lui.  Le contraste est complet au moment où leur course va s'achever. Elle dépend de la manière dont leurs vies se sont déroulées. Les conséquences en seront éternelles !
 
 
 
Un avertissement  pour nous, chrétiens
 
            Il y a dans ces récits une voix qui interpelle aujourd'hui chaque croyant, à commencer par celui qui écrit ces quelques réflexions. Chacun doit donner sa réponse au Seigneur, au Souverain.
            Personne n'a eu ou n'aura à sa disposition autant de richesses et de connaissance que Salomon. Mais nous vivons dans un temps où toutes sortes de choses agréables, fascinantes même, sont à notre disposition dans ce monde. Même une personne aux ressources modestes peut passer beaucoup de temps à écouter et à voir tout ce que les médias lui transmettent depuis des milliers de kilomètres ; elle peut aisément atteindre une destination souhaitée en empruntant les moyens de communication les plus rapides,  passant ainsi en peu de temps d'un continent à l'autre. Toutes ces choses nouvelles sont très attirantes, mais n'oublions pas qu'elles auront leur fin (2 Cor. 4 : 18). « Sous le soleil », tout n'est que vanité et poursuite du vent. Notre oeil ne se rassasie pas de voir, ni notre oreille d'entendre (Ecc. 1 : 8).
            Beaucoup de chrétiens souffrent actuellement de toutes sortes de privations et sont exposés dans plusieurs pays aux excès d'un dictateur. Or les nouvelles reçues confirment, à notre honte, que malgré toutes sortes de tribulations, leur joie et leur attachement aux choses de Dieu ne fait que croître. Ils ont peu ou pas accès à toutes ces choses « attirantes » pour l'homme naturel ou pour notre chair. Ils sont ainsi beaucoup moins tentés de « gaspiller » leur temps à s'en occuper. S'ils ne se trouvent pas comme Paul dans une prison à Rome, ils sont peut-être également emprisonnés, parfois même au fond d'une jungle ! Mais en dépit de toutes ces souffrances, ils font preuve de courage et de joie ; de plus, par suite de leur vivant témoignage, le nombre des enfants de Dieu ne cesse de grandir.
            Depuis plus de deux siècles déjà, dans nos pays occidentaux, nous avons pu jouir de toutes sortes de privilèges spirituels et de bénédictions variées proposées par la Parole de Dieu éclairée par l'action du Saint Esprit. Il faut prendre garde de ne pas être « enflés d'orgueil » ; quel danger de croire que nous sommes spirituellement riches et qu'au fond, sur le plan spirituel, nous n'avons besoin de rien ! Ainsi raisonnait-on déjà à l'assemblée à Laodicée (Apoc. 3 : 14 -22).
            Si nous avons compris ces enseignements, nous réaliserons au contraire que souvent nous nous engageons sur ce fâcheux chemin suivi, en son jour, par Salomon, au lieu de suivre résolument celui de l'apôtre Paul, imitateur de Jésus Christ (1 Cor. 11 : 1). Soyons attentifs à ne pas nous enorgueillir de ce que nous croyons posséder - de nos biens fugitifs (Prov. 23 : 5) et des plaisirs trompeurs de ce monde infidèle. La fin de toutes ces choses en montrera toute la vanité, car elles n'ont rien de comparable avec les réalités durables de l'éternité. On ne peut apprendre à les connaître et à les posséder que par la foi et par la puissance de l'Esprit de Dieu.
            Il faut se souvenir des paroles solennelles du Seigneur. Il nous avertit que plusieurs qui ont été les premiers seront les derniers, et que des derniers seront les premiers (Matt. 19 : 30). Quand viendra le « jour de Christ », nous qui avons hérité de tant de privilèges, nous serons manifestés devant le tribunal de Dieu. Quelle sera alors son appréciation sur notre vie et sur notre service pour Lui dans ce monde (2 Cor. 5 : 10-11) ?
 
 
                                                                       Ph. L le 14. 07. 08