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CONFESSION ET LOUANGE
 
 Lire : Néhémie 8 et 9
 
Néhémie 8
Néhémie 9

            Avant d'examiner un peu ces chapitres si pleins d'intérêt, il est certainement profitable de voir la place qu'ils occupent dans le récit de Néhémie. Au chapitre 6, la muraille s'achève en 52 jours : un vrai miracle qui montre la puissance de Dieu. Au chapitre suivant, des dispositions sont prises pour établir les portiers, les chantres et les lévites dans leurs charges. Des hommes connus pour leur fidélité sont choisis pour s'occuper de la sécurité de la ville de Jérusalem : les portes ne s'ouvriront pas avant que le soleil ne soit chaud !
 
 
Néhémie 8
 
            Dans ce chapitre, c'est l'autorité de la Parole de Dieu qui est affirmée. L'ordre qui y est dépeint est particulièrement instructif. Les murs peuvent être bâtis, le peuple en ordre, chacun à la place qui lui est dévolue : rien ne peut les maintenir là où la grâce de Dieu les a ramenés, sans une obéissance de coeur à la Parole. Le Seigneur doit occuper sa place, prééminente, au milieu d'eux, et les siens se montrer soumis.
 
 
                        - Tout le peuple prête l'oreille à la lecture du livre de la Loi
 
            « Alors tout le peuple (expression si souvent répétée dans ce chapitre : v. 3, 5, 6, 9, 11, 13 et 17) s'assembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des eaux. Et ils dirent à Esdras d'apporter le livre de la loi de Moïse, que l'Eternel avait commandé à Israël » (v. 1). C'est le premier jour du septième mois, le jour de la fête des trompettes (Lév. 23 ; 24 ; Nom. 29 : 1). Figure de la restauration d'Israël dans les derniers jours, cette fête parlait au coeur de tout vrai Israélite.
            Dans cette belle scène, Néhémie cède la place à Esdras, le sacrificateur, dont il n'avait pas encore été parlé dans ce livre. Il avait été pour un temps « oublié », vivant dans une relative obscurité. C'était un scribe versé dans la loi, qui avait depuis longtemps disposé son coeur à la faire et à enseigner en Israël les statuts et les ordonnances (Esd. 7 : 6, 10). Heureux ce serviteur qui, n'ayant pas une haute opinion de lui-même, sait se retirer et rester disponible quand le besoin se fait sentir.
            Tous ceux qui avaient de l'intelligence pour entendre sont présents, même certainement de jeunes enfants ! Ils prêtent l'oreille – le faisons-nous toujours quand la Parole est lue ? Depuis l'aube jusqu'à midi (6 heures !), ils écoutent avidement cette lecture distincte suivie d'explications. En ouvrant le Livre, Esdras ne manque pas de bénir l'Eternel qui a donné de si précieuses Ecritures. Aujourd'hui aussi, il convient de rendre grâce en ouvrant la Bible dans l'assemblée ou à la maison. Remarquons la déférence avec laquelle cette lecture est accueillie : quand Esdras ouvre le Livre, tout le peuple se tient debout (v. 5) ! Quel exemple pour nous qui cherchons avant tout nos aises ! Esdras a élevé le Livre au-dessus de tout le peuple. « Il bénit l'Eternel, le grand Dieu, et tout le peuple répondit : Amen, Amen ! ». Ils s'inclinent et se prosternent (v. 6). Dieu travaillait dans leurs coeurs avec puissance.
 
 
                        - La Parole de Dieu sonde les consciences et les coeurs, avant de produire la joie et la paix
 
            Comprendre la Parole est le moyen d'être soi-même nourri et réjoui dans la communion goûtée avec le Seigneur. Mais pensons aussi à envoyer des portions (v. 12), à faire profiter tel ou tel absent de ce qui nous a fait du bien. Ici, on voit le rôle béni de ces hommes dont le nom a été conservé : Jéshua, Bani… Ces lévites font comprendre ce qui est lu. Habitant à Babylone, sous l'influence de l'entourage, la plupart ont adopté rapidement les habitudes et la façon de vivre, et même la langue parlée dans cette ville ! On oublie vite la langue et les préceptes de ses pères.
            De plus, contrairement à l'enseignement, pourtant clair, de l'Ecriture, des alliances impures ont été parfois contractées, et les fils parlent à moitié l'asdodien et ne savent pas parler le juif (13 : 23-24). Une intime association avec le monde conduit rapidement à ignorer ou à oublier pratiquement la Parole. Le véritable rôle de ceux qui enseignent, aujourd'hui comme alors, est de donner le sens des Ecritures, d'expliquer leur signification, afin qu'elles puissent être véritablement entendues. Ne soyons pas « étrangers » (1 Cor. 14 : 11) ; c'est parfois le cas dans l'assemblée, au grand détriment des auditeurs.
            « La parole de Dieu est vivante et opérante, plus pénétrante qu'aucune épée à deux tranchants » (Héb. 4 : 12), et le peuple qui s'est laissé sonder par elle, pleure en l'entendant. Comme  nous aussi chrétiens, ils avaient à réaliser le jugement d'eux-mêmes et une vraie humiliation. Pourtant, Néhémie et Esdras, avec tous les lévites, leur disent : « Ce jour est saint à l'Eternel, notre Dieu ; ne menez pas deuil et ne pleurez pas (v. 9). La tristesse n'était pas de mise le jour de la fête des trompettes (Ps. 81 : 1-4). Soulignons ce magnifique verset, toujours de saison : « La joie de l'Eternel est votre force » (v. 10). Il faut en faire l'expérience ! Les lévites tranquillisent les hommes du peuple, et ceux-ci s'en vont pour faire de grandes réjouissances, montrant qu'ils ont compris les paroles qu'on leur a fait connaître.
 
 
                        - Les hommes responsables éprouvent le besoin d'être « intelligents dans les paroles de la loi »
 
            Toutefois, dès le lendemain, les chefs des pères, les sacrificateurs et les lévites s'assemblent, avides de devenir intelligents dans les paroles de la Loi (v. 13). Si un tel désir remplit notre coeur, nous sommes assurés que Dieu pourra y travailler (Es. 55 : 11). C'est une manifestation en nous de la vie divine. Selon les instructions de la Parole (v. 14 -15), le peuple, sous la conduite de ses chefs, va célébrer les Tabernacles. Il le fera avec plus d'éclat et de soin qu'aux jours de Salomon ! Pour trouver une célébration semblable, il faut remonter aux jours de Josué (v.17). Le résidu l'avait célébré à son retour de captivité « selon ce qui est écrit » (Esd. 3 : 4). Mais l'Esprit de Dieu signale le fait, sans insister, ce qui fait penser que si la lettre avait été respectée, l'esprit de la fête faisait défaut dans les coeurs (2 Cor. 3 : 6) Prenons y garde, notre culte peut très vite avoir un caractère essentiellement rituel.
            La Parole déclare : « Il y eut une très grande joie. Et on lut dans le livre de la Loi chaque jour jusqu'au dernier jour » (v. 18).L'autorité de la Parole est affirmée. Cette fête des Tabernacles complétait le cycle des fêtes (Lév. 23) et elle mettait en évidence l'aboutissement de toutes les voies de Dieu en faveur de son peuple terrestre. Ils ont, hélas, ruiné tout ce qui avait été confié à leur responsabilité. Mais en vertu de l'oeuvre de Christ, ils recevront une bénédiction parfaite dans leur pays « après la moisson et la vendange ».
Ils devaient se souvenir du passé, de leur délivrance de l'Egypte, de leur pèlerinage à travers le désert et de leurs errances : c'était la signification symbolique de ces « tentes », - habitat tout à fait provisoire - qu'ils devaient édifier. Cette fête n'avait encore qu'un caractère prophétique mais leur joie reposait sur l'assurance que Dieu accomplirait certainement toutes ses promesses.
            Pour nous, chrétiens, la ruine présente doit nous faire réaliser plus que jamais notre caractère de forains et d'étrangers. Notre maison terrestre n'est qu'une tente, qui peut être détruite, mais nos pensées peuvent et doivent se porter sur les joies du Royaume à venir. (2 Cor. 5 : 1).
 
 
Néhémie 9
 
            Au commencement du chapitre 9, la scène change du tout au tout. Les fils d'Israël s'assemblent à nouveau en un jour fixé. Mais cette fois le but de la réunion est la confession de leurs péchés. Quel exemple d'humiliation commune donne ce peuple terrestre ! Faisant partie, par pure grâce, du peuple céleste, il convient de méditer sérieusement leur comportement ! Il y a aussi dans la vie du chrétien des moments où il convient de dresser le bilan de nos fautes et de s'en humilier. Déjà, le jugement de nous-mêmes doit être continuel. Nous devons le pratiquer chaque fois que le Saint Esprit qui habite en nous, nous rend conscient d'avoir commis un péché.
 
 
                        - L'attitude des fils d'Israël manifeste la réalité de leur humiliation
 
            Les fils d'Israël se sont assemblés, « avec jeûne et vêtus de sacs, avec de la terre sur eux ». Ce comportement extérieur aurait pu n'être chez eux, qu'une apparence. Dieu dénonce une telle attitude, hélas répandue, sans aucune valeur devant Lui (Es. 58 : 3 -7 ;  Zach. 7 : 5-6 ; Matt. 6 : 16-18). Rien de tel cette fois : la réalité de la tristesse causée par leurs péchés, est prouvée par leurs actes. « Et la race (ou la semence) d'Israël se sépara de tous les fils de l'étranger ». Il y a un motif à l'introduction ici du mot semence. L'accent est mis sur la sainteté de ce peuple, séparé pour Lui, racheté par le sang de l'agneau offert à la Pâque, figure de Christ. Ce caractère est déjà souligné dans Esd.9 : 2. Il faut comparer avec 1 Jean 3 : 9. A ce titre ils devaient, comme tous les enfants de Dieu, maintenir leur caractère de sainteté. C'était dénier la place que Dieu leur avait donnée que de montrer des affinités pour les étrangers, et de rompre les barrières que Dieu avait lui-même établies entre eux et les autres peuples. Tout cela est signe « d'étroitesse », d'un point de vue humain. On ne manquera certainement pas de les taxer de dureté, mais peu importe, si l'on agit selon la pensée révélée de Dieu. S'Il met son peuple sur un sentier étroit, il appartient à celui-ci de s'y tenir, pour être l'objet de Sa bénédiction.
 
 
                        - Ils confessent leurs péchés et les iniquités de leurs pères
 
            Le pas suivant est de confesser leurs péchés et les iniquités de leurs pères (v. 2). Remarquons bien que la séparation a précédé la confession, c'est l'ordre divin. Dès que l'on comprend avoir commis telle ou telle mauvaise action ou s'être lié pour former une association condamnée par la Parole de Dieu, il faut l'abandonner sans tarder davantage. Le mal a pu être « doux dans notre bouche, caché sous notre langue, il ne faut pas continuer à l'épargner (Job 20 : 12-13) !  Puissions-nous dire avec le Psalmiste : « Je me suis hâté et je n'ai pas différé de garder tes commandements » (Ps. 119 : 60). Prétendre confesser ses péchés, tout en continuant de les commettre, n'est-ce pas se moquer de Dieu ?
            Pour le chrétien, il est de toute importance de rechercher la communion avec le Seigneur avant de s'engager dans les liens indissolubles du mariage. De nombreuses unions contractées en ignorant volontairement la volonté de Dieu ont conduit à des désastres. Les enseignements de l'Ecriture sont clairs à ce sujet : « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ». Injonction qui prend toute sa force pour le mariage (2 Cor. 6 : 14-18). Si le mariage a été contracté alors que tous les deux étaient des incrédules et qu'ultérieurement l'un des deux se convertisse, il ne doit pas quitter son conjoint – nous sommes dans la période de la grâce - mais demander au Seigneur sa conversion, en veillant par sa conduite à chercher à le « gagner » (1 Cor. 7 : 12- 16 ; 1 Pier. 3 : 1…).
            Daniel, plus tard, sera seul d'abord pour confesser les péchés de tout le peuple. Il se solidarise avec lui dans sa culpabilité et implore le pardon de Dieu et fait appel à ses grandes compassions. (Dan. 9 : 5-7). C'est un exemple à méditer et à suivre.
Ici, dans ce livre de Néhémie, tout le peuple ramené de la captivité, donne un bel exemple d'humiliation commune.
 
 
                        - Une longue prière,  conduite par les lévites, célèbre d'abord ce que Dieu est, puis ce que sa grâce a fait
 
            Après avoir béni l'Eternel, une longue prière (v. 4-38) lui est adressée, en pleine communion avec les Lévites. Les premières paroles sont pour dire : « Tu es le Même, toi seul… » ; elles proclament son existence éternelle (Deut. 32 : 39). Puis remontant à la Création, ils célèbrent l'accomplissement des conseils de Dieu, l'appel d'Abraham dont le coeur a été trouvé fidèle - la délivrance de l'Egypte, la mer Rouge, les soins patients dispensés à Israël tout au long du désert, avec le don de la Loi, enfin l'entrée dans le Pays. On remarque que les pronoms tu et toi,accompagnés d'un verbe actif, ne figurent pas moins de vingt-cinq fois dans ces quelques versets : Dieu dirige tout. Le peuple reconnaît la justice de Dieu dans ses voies et sa fidèle bonté : « Même quand ils firent un veau de fonte et dirent : C'est ici ton dieu qui t'a fait monter d'Egypte…  tu ne les abandonnas point dans le désert » (v. 18-19).
            Célébrer d'abord ce que Dieu est,  et ce qu'Il a fait, est notre privilège, si nous appartenons au Seigneur. Repassons dans nos coeurs ce que Sa grâce a fait en notre faveur. Exerçons-nous à découvrir les motifs toujours plus nombreux de reconnaissance. Ce seront des liens d'amour avec notre Père et avec le Seigneur. Leurs bienfaits sont innombrables (Ps. 103 : 2).
            Le résidu rappelle également les fautes de ses pères et les siennes, la rébellion du peuple faisant continuellement du mal devant Dieu. « Nous avons agi méchamment… ils n'ont pas été attentifs à tes commandements (v. 33-34).
            Les Egyptiens avaient agi avec fierté, Israël a agi de même (v. 10, 16). Que d'expressions pénibles on relève, les concernant : ils roidissent leur cou, refusent d'entendre, se rebellent, jettent la Loi de Dieu derrière leur dos, Lui font de grands outrages, opposent une épaule revêche… Tous ces péchés sont les conséquences de leur ingratitude (Deut. 32 : 5-6). N'est-ce pas souvent le cas pour tant de jeunes gens et de jeunes filles élevés pourtant par des parents croyants ?  
            Du côté de Dieu, il n'y a eu que grâce, miséricorde, long support ; du côté de son peuple,  pas de reconnaissance mais de la rébellion. Ce triste tableau  concerne-t-il seulement le peuple juif ? Certainement pas : nous pouvons aisément nous reconnaître.
Ici, dans leur confession, ils justifient l'Eternel et se condamnent. C'est le signe évident d'un travail de la grâce en repentance dans le coeur d'un croyant ou d'un pécheur. Ce peuple reconnaît que leur misérable histoire est le fruit de leur désobéissance constante à la Parole de Dieu. Chaque chrétien ne connaît que trop bien ce « col roide », qui refuse de se plier au joug du Seigneur. Nous avons tous cette nature insoumise. Nous ne pouvons pas en venir à bout par nos propres efforts. Chacun de nos lecteurs croyants connaît-il  la délivrance que Dieu veut lui accorder ? Nous sommes morts avec Christ a  la croix, et Il nous a donné une nouvelle nature obéissante. La vieille nature est toujours là, avec ses désirs, mais elle n'a plus le droit de « régner ». Le Saint Esprit en nous est la puissance qui nous permet de marcher selon Dieu (Gal. 5 : 16).
            La dernière portion de cette prière décrit les souffrances d'Israël sous le joug des Assyriens (v. 32-35). Ils ne cherchent pas à se justifier - ce que nous faisons trop souvent. Ils ne murmurent pas contre Dieu. La Parole a eu sur eux une action formatrice. La justice de Dieu est reconnue dans ses voies envers les siens, et sa vérité dans ses actes. Ils disent : « Et maintenant notre Dieu, le Dieu grand et terrible, qui garde l'alliance et la bonté, que ce ne soit pas peu de chose devant toi que toutes ses peines qui nous ont atteints… » (v. 32). Ils peuvent, comme nous le pouvons toujours,  s'abandonner à Sa miséricorde dans une grande détresse !
 
            A la fin de cette longue confession, retenons deux enseignements importants. D'abord, il est important de juger le mal en remontant jusqu'à ses origines : il faut faire un complet retour en arrière. Il faut aussi que notre confession soit précise : ne restons pas dans les « généralités ». Il faut reconnaître : Seigneur, je suis coupable, j'ai fait ceci ou j'ai omis de faire cela (Lév. 5 : 5). Alors, son pardon, à cause de l'oeuvre de Christ, nous est assuré.
 
 
 
                                                                                 Ph. L.    le 01. 07. 08