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POURSUIVEZ LA SAINTETE (6)
 
 
 
4- La lutte
 
 
            Lire Ephésiens 6 : 12 ; Jacques 1 : 2-4, 12-15
 
                        La Parole de Dieu déclare que « notre lutte est contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes » (Eph. 6 : 12). Nos adversaires sont donc Satan et ses agents visibles et invisibles. Dans cette lutte, la foi s'attend au Vainqueur, à l'Ami tout-puissant sur lequel nous pouvons compter en tout temps. C'est lui qui « combat nos combats » et qui remporte toutes les victoires.
 
 
                                   4.1 : Les buts de Satan
 
                        Satan poursuit un triple but :
 
                                               * Priver le croyant de la jouissance de sa position en Christ et de toutes les bénédictions qui s'y rattachent. C'est ce que représentaient, symboliquement, les ennemis qui occupaient le pays de Canaan et qu'Israël devait vaincre pour pouvoir y entrer et en jouir.
 
                                               * Troubler le croyant par mille artifices destinés à détourner si possible son coeur du Seigneur. Un coeur dont l'objet n'est plus Christ est prêt à succomber.
 
                                               * Amener le croyant à pécher et, ainsi, à déshonorer le Seigneur ; privé alors de la jouissance de sa communion, le croyant perd toute joie et toute puissance, parce que le Saint Esprit est attristé en lui.
 
 
                                   4.2 : Les armes de Satan
 
                        L'ennemi – nous le considérons sous son caractère de serpent et non de lion rugissant – use de deux armes différentes : les convoitises de la chair et les convoitises mondaines.
 
                                               - Les convoitises de la chair
 
                        La chair est appelée aussi le vieil homme (Eph. 4 : 22) ou le péché (Rom. 7 : 8) ; cette nature déchue héritée d'Adam a des « convoitises ». Ce sont les désirs du vieil homme. Si ces convoitises sont satisfaites, elles produisent les « oeuvres de la chair » (Gal. 5 : 19-21 ; Col. 3 : 5-7) qui sont, sans exception, des péchés. Aussi le Seigneur mettait-il ses disciples en garde : « Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos coeurs ne soient appesantis par la gourmandise et l'ivrognerie, et par les soucis de la vie » (Luc 21 : 34).
 
 
                                               - Les convoitises mondaines
 
                        Le monde est le domaine de Satan, son chef (Jean 14 : 30). C'est un vaste système, organisé pour la satisfaction des convoitises humaines, et qui, même dans ses manifestations religieuses, rejette Dieu, entièrement. « Tout ce qui est dans le monde... n'est pas du Père » (1 Jean 2 : 16). Ce sont : la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l'orgueil de la vie. Il existe un parallélisme entre ces trois choses, d'une part, et les trois éléments de la tentation d'Eve, d'autre part (Gen. 3 : 6). Elle vit que le fruit était :
 
                                   * bon à manger (convoitise de la chair, c'est-à-dire les mauvais désirs visant à la satisfaction des sens, qu'il s'agisse de plaisirs raffinés ou grossiers) ; la convoitise de la chair mentionnée en 1 Jean 2 : 16, désigne plus particulièrement la sensualité, le mot « chair » se rapportant, dans ce passage, au corps et non pas au principe de péché lié à la vieille nature, comme c'est le cas le plus souvent dans les écrits de l'apôtre Paul.
 
                                   * un plaisir pour les yeux (convoitise des yeux ; l'excitation des mauvais désirs par ce que l'on voit) 
 
                                   * désirable pour rendre intelligent (l'orgueil de la vie : le désir de l'homme de « se faire égal à Dieu », de s'élever au-dessus des autres, la vanité, l'esprit de domination).
 
 
                        Face à certaines décisions, le croyant est appelé à discerner ce qui constitue une convoitise ou un désir légitime. Nous avons été appelés à la liberté, mais nous devons veiller à ne pas user de la liberté comme d'une occasion pour la chair (Gal. 5 : 13). La liberté à laquelle nous avons été appelés, c'est la liberté de servir et de glorifier Dieu. D'autre part, si toutes choses sont permises, toutes choses ne sont pas avantageuses et n'édifient pas (1 Cor. 10 : 23). Sa vie durant, le croyant est donc appelé à faire un choix (Deut. 30 : 19-20). S'il a du discernement spirituel et s'il craint Dieu, il n'aura pas de peine à connaître sa volonté, car « le secret de l'Eternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25 : 14). L'apôtre Paul ne cessait de demander à Dieu que les Colossiens fussent remplis de la connaissance de sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelle pour marcher d'une manière digne du Seigneur, pour lui plaire à tous égards. Cette sagesse et cette intelligence sont d'origine spirituelle. Plus nous vivrons près de Dieu, mieux nous connaîtrons sa volonté. Mais là où il y a de la volonté propre ou de l'ignorance, la lumière fera défaut.
 
                        Lorsque nous avons à prendre une décision, nous ferons bien de nous poser les questions suivantes :
                                  
                                   * Que dit la Parole ?
                                               « Si vous m'aimez, gardez mes commandements » (Jean 14 : 15), dit le Seigneur. Le croyant s'abstient donc, sans hésiter, de tout ce que la Parole défend expressément (voir par ex. Eph. 5 : 3 et suivants). Là où il n'y a pas de défense expresse, il doit se demander :
 
                                   * Est-ce à la gloire de Dieu ? Est-ce agréable au Seigneur ?
                                               En effet, la Parole nous dit : « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez (c'est-à-dire même dans les choses les plus banales de l'existence), ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10 : 31). Elle nous exhorte, d'autre part, en maints passages, à chercher à plaire au Seigneur à tous égards, à éprouver (analyser) ce qui lui est agréable (Col. 1 : 10 ; Eph. 5 : 10 ; 2 Cor. 5 : 9). Enfin, le Seigneur veut rester notre Modèle en toutes choses. « Le disciple n'est pas au-dessus de son maître, mais tout disciple bien formé sera comme son maître » (Luc 6 : 40). C'est ainsi « que la vie aussi de Jésus sera manifestée dans notre corps » (2 Cor. 4 : 10).
 
                                   * Sera-ce profitable à l'homme nouveau ou à la chair ?
                                               Il est facile de répondre à cette question, car on discernera sans peine si la chose qu'on se propose de faire est du « vieux » ou du « nouveau » (Luc 5 : 39), si elle constitue un aliment pour la chair (Rom. 13 : 14) ou pour le nouvel homme.
 
                                   * Suis-je libre quant à la conscience de mon frère ?
                                               C'est un critère que l'on néglige trop facilement, par égoïsme : parce qu'on a toute liberté de faire telle chose, on ne se soucie pas de heurter la conscience de son frère et même d'être une occasion de chute pour lui. Et pourtant, chacun de nous est exhorté à « ne pas être une occasion de chute pour son frère » (1 Cor. 8 : 13). « Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d'autrui » et respecte « la conscience de l'autre » (1 Cor. 10 : 24, 29). Nous ne devrions jamais oublier ce principe fondamental : « Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain, en vue du bien, pour l'édification » (Rom. 15 : 2).
 
 
                                    4.3 : Nos armes
 
                        Dans sa lutte contre les puissances diaboliques, le croyant ne doit pas perdre de vue le fait capital qu'il a affaire à des ennemis vaincus. « Pour vous, enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, parce que celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jean 4 : 4). « Celui qui est en nous », c'est Christ dans la puissance de l'Esprit, Christ le grand Vainqueur de Satan. Il l'a rendu impuissant (Héb. 2 : 14), il l'a dépouillé (Col. 2 : 15) (de ses armes), il l'a emmené captif (Eph. 4 : 8). Bientôt Dieu l'anéantira totalement, avec le concours des saints : « Dieu brisera bientôt Satan sous vos pieds » (Rom. 16 : 20).
 
                        Le croyant n'a donc aucune raison de s'abandonner au défaitisme et d'attribuer à Satan une puissance démesurée. Non seulement il est du côté du Vainqueur, mais il a la promesse qu'en Christ il peut être plus que vainqueur : « Dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés » (Rom. 8 : 37). Ce dernier passage fait ressortir la condition primordiale de la victoire, à laquelle nous avons déjà fait allusion au début de ce chapitre : pour être victorieux, le croyant doit demeurer en Christ et ne pas s'appuyer sur ses propres forces. Alors, il fera l'expérience de l'apôtre Paul : « Car quand je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12 : 10). Faible quant à lui-même, il est fort quant à Christ. « Je puis toutes choses en celui qui me fortifie » (Phil. 4 : 13).
 
                        Pour affronter l'ennemi, il est indispensable de revêtir les armes que Dieu met à notre disposition, « armes non charnelles, mais puissantes par Dieu » (2 Cor. 10 : 4). Il y en trois sortes :
                       
                                               - les armes de la lumière
 
                        La Parole nous invite à rejeter les oeuvres des ténèbres et à revêtir les armes de la lumière (Rom. 13 : 11-14), à nous conduire comme des « fils du jour » (1 Thes. 5 : 5), à marcher comme des enfants de lumière, puisque nous sommes lumière dans le Seigneur (Eph. 5 : 8). Le chrétien est, en effet, appelé à se tenir ici-bas en la sainte présence de Dieu, dans la lumière. Il a été engendré de Dieu, qui est lumière, pour être un « enfant de lumière », de sorte que tout ce qui n'est pas compatible avec la lumière de la présence de Dieu, doit être jugé comme une manifestation de la chair. Celui qui se tient dans cette lumière discerne aussitôt tout ce qui n'est pas en accord avec elle et il ne tarde pas à le confesser. « Car ce qui manifeste tout, c'est la lumière » (Eph. 5 : 13). Lorsque notre état spirituel est bon, nous ne redoutons aucunement cette lumière, car quel motif aurions-nous de cacher quoi que ce soit à Dieu ? Au contraire, nous aimons nous tenir dans sa lumière, afin qu'elle pénètre dans les replis les plus secrets de notre être intérieur et manifeste tout ce qui pourrait être une « voie de chagrin » (Ps. 139 : 23, 24). La lumière est l'armure de notre âme et, en la revêtant, nous serons gardés de l'influence délétère des ténèbres ambiantes ; nous verrons les choses comme Dieu les voit ; nous les apprécierons à leur valeur réelle. Qu'est-ce qui, dans notre activité ici-bas, aura encore de la valeur quand tout sera mis en lumière au tribunal de Christ ?
 
 
                                               - la cuirasse de la foi et de l'amour, le casque de l'espérance du salut (1 Thes. 5 : 8)
 
                        Le croyant doit fixer ses regards sur Christ, l'objet de la foi ; cet objet, l'amour le fait habiter dans le coeur qui, ainsi rempli de lui, est gardé des vanités du monde par lesquelles l'ennemi s'efforce de le détacher du Seigneur. Le casque de l'espérance du salut est destiné à protéger nos pensées, de manière qu'étant occupées des choses invisibles et éternelles, elles ne soient pas détournées de l'attente vivante du Seigneur.
 
 
                                               - l'armure complète de Dieu (Eph. 6 : 10-20)
 
                        Cette armure est composée de sept pièces : la ceinture de la vérité, la cuirasse de la justice, les sandales que l'on chausse pour être prêt à annoncer l'évangile de paix, le bouclier de la foi par lequel nous pourrons éteindre tous les dards enflammés du méchant, le casque du salut, l'épée de l'Esprit (la Parole de Dieu), la prière. Cette armure est nécessaire pour soutenir victorieusement la lutte contre les puissances de méchanceté qui tentent de priver le croyant de la jouissance de son héritage céleste.
 
 
                                   4.4 : Exemples d'hommes engagés dans la lutte
 
                                               - Joseph (Gen. 39 : 7-12)
 
                        Joseph refuse (v. 8), craint Dieu (v. 9), n'écoute pas la tentatrice (v. 10), s'enfuit (v. 12). La victoire consiste souvent en un non catégorique et définitif, quoi qu'il en coûte.
 
 
                                               - Moïse (Ex. 17 : 8-16)
 
                        Le peuple, racheté de la mort par le sang de l'agneau de la pâque, est, en figure, délivré de l'esclavage de l'Egypte par la traversée de la mer Rouge. Il s'avance alors dans le désert et rencontre un redoutable ennemi, Amalek, un type de la chair, dont le croyant découvre la dangereuse puissance après sa conversion. Le peuple engage la lutte et Moïse monte sur la montagne pour combattre avec lui par l'intercession. Ce combat de Moïse nous enseigne quatre leçons :
 
                                   * Moïse fait appel à la puissance divine, symbolisée par la verge de Dieu (v. 9).
                                   * Il fait appel à la communion : il prend Aaron et Hur avec lui (v. 10). Lutter ensemble est une ressource précieuse pour la foi. « Combattant ensemble d'une même âme, avec la foi de l'évangile, et n'étant en rien épouvantés par les adversaires » (Phil. 1 : 27). Ne négligeons pas d'apporter notre aide (soit par la prière, soit par des encouragements directs) à ceux qui luttent : « Dites à ceux qui ont le coeur timide : Soyez forts, ne craignez pas » (Es. 35 : 4). Combien est bienfaisant le ministère de ceux qui savent redresser les mains lassées et les genoux défaillants (Héb. 12 : 12-13).
                                   * Moïse s'associe à la lutte d'Israël par l'intercession (v. 11). Nous ne luttons pas seuls ; Christ intercède pour nous (Rom. 8 : 34 ; Héb. 7 : 25). « Car, en ce qu'il a souffert lui-même, étant tenté, il est à même de secourir ceux qui sont tentés » (Héb. 2 : 18).
                                   * Il demeure ferme (v. 12) « jusqu'au coucher du soleil ». Ne nous laissons pas décourager par la longueur de la lutte, mais soyons « fortifiés en toute force, selon la puissance de sa gloire, pour toute patience et constance, avec joie » (Col. 1 : 11).
 
 
                                               - Israël
 
                        L'histoire d'Israël, souvent engagé dans la guerre, comporte de nombreux enseignements pour nous.
 
                        Aux jours de Déborah, l'idolâtrie avait fait de tels progrès qu'Israël ne songeait plus à se préparer à la lutte. « On choisissait de nouveaux dieux, alors que la guerre était aux portes ! On ne voyait ni bouclier, ni pique chez quarante milliers en Israël » (Juges 5 : 8).
 
                        Certains qui auraient pu combattre, étaient restés en deçà du Jourdain, ayant perdu toute attache avec leurs frères, tandis que d'autres étaient demeurés indifférents à la condition misérable du peuple : « Galaad est demeuré au-delà du Jourdain ; et Dan, pourquoi a-t-il séjourné sur les navires ? Aser est resté au bord de la mer, et il est demeuré dans ses ports » (Juges 5 : 17). Combien souvent cette indifférence à l'égard de nos frères en lutte nous caractérise-t-elle : égoïsme, manque de communion et d'affection fraternelle ! Puissions-nous imiter l'exemple des fidèles de Zabulon et Nephthali : « Zabulon est un peuple qui a exposé son âme à la mort, Nephthali aussi, sur les hauteurs des champs » (Juges 5 : 18).
 
                        Au début du règne de Saül, la ruine du peuple était telle que la volonté même de défense avait disparu. L'ennemi avait intrigué si habilement qu'il n'y avait plus de forgerons dans tout le pays d'Israël. « Car les Philistins avaient dit : Que les Hébreux ne puissent faire ni épée, ni lance... Et il arriva que, le jour du combat, il ne se trouva ni épée, ni lance dans la main de tout le peuple » (1 Sam. 13 : 19, 22). C'est la ruse suprême de Satan que de nous amener à ôter l'armure, afin de nous avoir à sa merci.
 
                        Il peut arriver aussi que, bien qu'armés, les combattants tournent le dos, au jour de la bataille, et s'enfuient : « Les fils d'Ephraïm, armés et tirant de l'arc, ont tourné le dos au jour du combat » (Ps. 78 : 9). La Parole nous exhorte à tenir ferme avant, pendant et après le combat (Eph. 6 : 11, 13, 14).

(à suivre)

                                                                                     M. Tapernoux