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V E R S   L U I !
 

 Moïse intercède pour le peuple qui « s'est corrompu » (Ex. 32 : 1-13) 
 Dieu, ne pouvant renier son peuple, va s'en occuper en réponse à l'intercession de Moïse (Ex. 32 : 14-29)
 Moïse intercède à nouveau, mais Dieu doit frapper le peuple « parce qu'ils avaient fait le veau qu'Aaron avait fait » (Ex. 32 : 30-35)
 Le peuple mène deuil  (Ex. 33 : 4-6)
 Moïse tend une tente pour lui « hors du camp, loin du camp » (Ex. 33 : 7-11)
 « Sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13 : 13)
 Moïse prie afin que lui soit accordée la grâce de connaître le chemin de la volonté de Dieu (Ex. 33 : 12-16)
 

Lire : Exode 32 et 33 
          Hébreux 13 : 12-15.
 
 
            Par ces passages du livre de l'Exode qui relatent le triste épisode du veau d'or, Dieu place devant nous l'infidélité de son peuple. Mais Il indique le chemin de séparation qu'Il a tracé aux siens, à ceux qui écoutent sa Parole au milieu d'une telle infidélité.
 
 
Moïse intercède pour le peuple qui « s'est corrompu » (Ex. 32 : 1-13)
 
            Pendant que Moïse était sur la montagne, le peuple a été « livré au désordre » (v. 25) ; or, il y avait parmi eux des hommes de foi, mais tout le camp était dans le désordre.
            Remarquons deux expressions : « L'Eternel dit à Moïse : Va, descends ; car ton peuple que tu as fait monter du pays d'Egypte s'est corrompu » (v. 7). Dieu fait sentir à son serviteur sa responsabilité vis-à-vis de ce peuple. Il dit : « ton peuple », mais nous voyons que Moïse répond, au verset 11 : « O Eternel, pourquoi, ô Dieu ta colère s'embraserait-elle contre ton peuple que tu as fait sortir du pays d'Egypte ? ». Dieu avait dit : « que tu as fait monter du pays d'Egypte », mais Moïse répond en quelque sorte à l'Eternel : « C'est ton peuple, ce n'est pas le mien ; ce n'est pas moi qui l'ai racheté, c'est toi qui l'as fait sortir. Tu les as arrachés à main forte et à bras étendu ; moi je n'ai fait que prendre de ta main la verge, afin d'obéir par un effet de ta grâce. N'oublie pas que c'est ton peuple ». Quant à l'infidélité du peuple, Moïse s'identifie avec celui-ci ; on le voit dans les sentiments qu'il exprime. Mais quant à l'origine du peuple, il dit à l'Eternel : « C'est ton peuple, à toi de t'en occuper ; ne l'abandonne pas ! ». On voit dans quel esprit de grâce Moïse intercède pour le peuple et combien il s'élève à la hauteur des pensées de Dieu. On pourrait penser qu'il est plein de prétention en disant à Dieu : « Ce peuple en désordre c'est le tien », mais ce n'est pas le cas.
            Aujourd'hui, la chrétienté devenue « la grande maison » (2 Tim. 2 : 20), demeure la Maison de Dieu. Il se peut qu'au milieu de ceux qui s'y déclarent chrétiens, le nom de Christ soit à peine prononcé. Il se peut même qu'il soit tourné en dérision, que l'on n'accorde même aucune foi à la Parole de Dieu et qu'on la découpe à sa guise ; il est possible aussi que l'Ecriture soit tordue et des fausses doctrines introduites. Mais tant que la chrétienté porte ce nom et qu'on est introduit là par le baptême, elle reste cette grande maison qui, nous le savons, contient des « vases à honneur » et des « vases à déshonneur ».
 
 
 Dieu, ne pouvant renier son peuple, va s'en occuper en réponse à l'intercession de Moïse (Ex. 32 : 14-29)
 
            Alors, Dieu s'occupe de son peuple. Dans les versets 15 à 29, nous voyons déjà qu'un premier travail s'opère parmi les fils d'Israël.
            Il faut d'abord que le peuple sente sa misère et réalise que, de ce veau qu'il a formé de ses mains, ne peut sortir que de l'amertume et de la douleur pour lui. Moïse prend le veau, le brûle au feu, le moud en poudre qu'il fait boire au peuple (v. 20) : le péché qu'ils ont commis est le leur. Le peuple est pleinement identifié avec son péché, les justes comme les injustes ! Quand nous parlons de la ruine, n'oublions pas, chers amis croyants, de considérer que nous y avons tous participé. Nous avons notre part à cette ruine, même si nous prenons une position de séparation du mal ! Avant quoi que ce soit, le peuple doit boire de cette eau, goûter au fruit de son péché, de son iniquité.
 
            Moïse comprend que le peuple ayant manifesté un tel état, il est impossible de le maintenir sous la loi que Dieu vient de lui confier. Le premier commandement est violé : le peuple s'est fait un autre dieu. Alors Moïse, l'homme le plus doux de la terre (Nom. 12 : 3), est saisi d'une ardente colère à l'égard du péché du peuple. Voilà un exemple d'indignation pour Dieu. La Parole dit « Mettez-vous en colère et ne péchez pas » (Eph. 4 : 26). La colère de Moïse est une sainte colère à l'égard d'un peuple qui, béni par-dessus tous les peuples de la terre, méprise ses privilèges et donne un témoignage visible de ce mépris au milieu de tous ses ennemis. Alors Moïse brise les tables de la Loi. C'est comme s'il disait à Dieu : « Israël ne peut plus subsister comme ton peuple, aussi longtemps que ces tables sont dans ma main. Si je les introduis dans le camp, il est condamné et jugé ». Moïse brise donc ces tables de la Loi au pied de la montagne. Il y aura ensuite d'autres tables, nous les trouvons un peu plus loin. Ce seront les mêmes paroles et beaucoup d'autres y seront ajoutées. Mais entre les deux moments, Dieu déclare : « Je ferai grâce à qui je ferai grâce, je ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde » (33 : 19). Moïse connaissait bien le coeur de Dieu ; en réponse à la requête de son serviteur, l'Eternel a introduit la miséricorde et la grâce dans le gouvernement du peuple.
            Sans la grâce, qu'en serait-il advenu de ce peuple ? Nous avons besoin de cette même grâce tout au long de notre vie terrestre, et d'une grâce plus grande encore ; elle est figurée plus loin dans le livre des Nombres par la verge d'amandier qui avait bourgeonné, poussé des feuilles, donné des fleurs et porté du fruit. C'est Christ lui-même ! Avec Lui, unis à Lui pour toujours, objets des soins de son fidèle amour, nous pouvons être tranquilles. Il ne s'agit pas de nous endormir mais d'être confiants. Nous pouvons nous attacher à Lui, en sachant que Lui seul peut nous amener au but qui est proche.
 
            Les versets 26 à 29 nous font connaître le sentiment, dans le coeur de Moïse, de l'injure faite à l'Eternel, d'où la nécessité d'un jugement très sévère exécuté par quiconque fait passer les droits de Dieu avant tout. « Celui qui aime père ou mère plus que moi n'est pas digne de moi », dit le Seigneur (Matt. 10 : 37). C'est ce qu'ont réalisé ici les fils de Lévi. Au sujet de cette tribu de Lévi, dans le livre de Malachie, il est parlé d'un homme « qui n'a pas connu son père », c'est-à-dire qui a eu devant lui la sainteté de l'Eternel, comprenant que les droits de Dieu avaient été foulés aux pieds lors du veau d'or. Alors, à l'appel de Moïse, ils ont exécuté le jugement malgré leurs sentiments naturels.
            Une parole très sérieuse a retenti, sans laquelle ce jugement aurait ressemblé à celui que nous trouvons à la fin du livre des Juges. Là, on a voulu faire justice de l'iniquité au milieu d'Israël, mais la chair s'en est mêlée ; on s'est rassemblé comme un seul homme, en pensant exécuter un jugement selon Dieu, mais sans brisement de coeur. Une telle attitude n'a pu que tourner à la défaite du peuple décrite dans les deux derniers chapitres du livre des Juges. Ici la parole retentit : « A moi quiconque est pour l'Eternel » ; Moïse se tient « à la porte du camp » pour la prononcer (v. 26). Il sait que la place de Dieu n'est plus dans le camp. C'est impossible : « Je ne donnerai pas ma gloire à un autre » (Es. 42 : 8).
            Moïse n'est pas là pour dire : « A moi, quiconque est pour moi ! » Hébreux 13 : 13 nous enjoint : « Sortons donc vers Lui hors du camp ». Remarquons que c'est un impératif présent. Sortons donc, aujourd'hui, hors du camp.
 
 
Moïse intercède à nouveau, mais Dieu doit frapper le peuple « parce qu'ils avaient fait le veau qu'Aaron avait fait » (Ex. 32 : 30-35)
 
            Le jugement a été exécuté : trois mille hommes sont tombés (v. 28). Nous entendons la prière d'intercession de Moïse, le lendemain ; elle est la preuve qu'il portait tout le peuple dans son coeur. Il serait facile de se séparer et puis de s'enorgueillir de cette position de séparation, en regardant avec commisération ceux qui n'ont pas eu l'énergie de la prendre. N'agissons pas ainsi. Moïse intercède pour tout le peuple. Nous avons à prier pour tous les hommes, mais spécialement pour toute l'Assemblée de Dieu, tous les chers enfants de Dieu que nous connaissons. Si nous voulons être utiles à ceux-ci, n'allons pas avec eux, ne nous associons pas à eux car c'est dans la séparation qu'est la puissance du témoignage. Pas autrement ! L'Ecriture nous le montre par de nombreux exemples.
            Lorsque Amatsia, roi de Juda, s'en va à la guerre contre Edom, il prend à sa solde cent mille hommes d'Israël, qui appartenaient donc aussi, officiellement, au peuple de Dieu. Qu'est-ce que le prophète vient lui dire ? Garde-toi de faire cela, ne va pas à la guerre avec eux , « car l'Eternel n'est pas avec Israël » ; ce peuple-là était pourtant le peuple de Dieu, mais il ne marchait pas avec Lui ! Il a fallu renvoyer ces hommes et en subir les conséquences (2 Chr. 25 : 5-13).
            Que dit l'Eternel au prophète Jérémie ? « Qu'ils reviennent vers toi, mais toi ne retourne pas vers eux (Jér. 15 : 19). Tu es sorti hors du camp, reste hors du camp, n'y retourne pas !
            Dans le chapitre 13 du premier livre des Rois, l'homme de Dieu qui était venu à Béthel avait son chemin tout tracé : il savait ce qu'il devait dire, ce qu'il devait faire, et ce qu'il ne devait pas faire.
            L'Ecriture répond à toutes les questions. Satan cherche à nous suggérer un chemin, mais si nous avons à coeur d'être obéissants, nous répondrons avec toute la sagesse désirable. Ne cherchons pas à surprendre les frères ni à couvrir de confusion celui qui parle, mais maintenons la vérité de Dieu. Apprenons à « orner l'enseignement qui est de notre Dieu sauveur » par notre attitude et nos paroles (Tite 2 : 10).
 
            Moïse s'est donc tenu à la porte du camp (v. 26), il a intercédé pour le peuple (v. 30 à 32). Dieu intervient maintenant pour frapper le peuple. Nos infidélités ne laissent pas Dieu indifférent. Ne pensons pas que nous pouvons être infidèles, et que Dieu agira comme si tout était en ordre (v. 35) ! L'Eternel veut montrer sa réprobation ; Il ne peut pas s'associer au mal, Il ne peut pas donner sa gloire à un autre, ni à un veau d'or, ni à un Aaron quand il conduit le peuple dans un tel chemin. Si le peuple est dans un tel désordre, il est certain qu'il était déjà auparavant en mauvais état.
            Quand nous nous lamentons de voir se produire dans l'assemblée des manifestations tristes et humiliantes, n'avons-nous pas tendance à considérer les personnes directement concernées en oubliant que c'est notre état qui est en cause ? Quand un mal surgit dans une assemblée, on peut penser : « il » a péché, « il » a fait ceci ou « elle » a fait cela ; on est alors prêt à retrancher l'intéressé. Tout cela semble très scripturaire, mais ne l'est absolument pas. A propos du péché d'Acan, Dieu déclare, sans même prononcer le nom d'Acan : « Israël a péché… et ils ont pris... et même ils ont volé et même ils ont menti... » (Jos. 7 : 11). C'est le peuple : Dieu voit toujours l'ensemble. Aussi,  quand nous parlons de la ruine, ne pensons pas à celle des autres, mais à celle qui nous caractérise personnellement. Dans quel meilleur état devrions-nous être, vu tous les privilèges que Dieu nous a accordés !
 
 
Le peuple mène deuil  (Ex. 33 : 4-6)
 
            Dieu vient de revendiquer lui-même sa propre gloire et Il amène le peuple, par des paroles solennelles, à mener deuil, à s'humilier ! Le peuple se dépouille de ses ornements ! Tout ce qui peut donner belle apparence, il faut que nous l'abandonnions devant le Seigneur lui-même. Mener deuil est l'état qui nous convient ; c'est pourtant, dans la chrétienté, une attitude que l'on ne comprend généralement pas. On entend dire : « Comme ces frères en Christ ont l'air tristes ». On en juge ainsi parce qu'ils parlent avec sérieux et ne prononcent pas des « alléluias » tout au long de leurs prières. On estime que leurs cantiques ne sont pas assez rythmés, entraînants, qu'il y manque par exemple un accompagnement à la guitare. Ils sont tristes, dit-on, mais le chrétien le plus heureux n'est-il pas celui qui réalise sa place devant Dieu, son union avec Christ, et la part qu'il a en Lui ? Il n'est pas possible de connaître une joie plus profonde que celle-là. Tout le reste ne peut être qu'une manifestation extérieure, sujette à caution. Quand on est profondément heureux, on ne le montre pas forcément d'une manière extérieure et bruyante.
            Quelle est notre joie, amis chrétiens ? Le Seigneur nous en donne le secret : « afin que ma joie soit en vous » (Jean 15 : 11) ; il n'y a rien de plus grand que cette joie, celle du Seigneur. Nous ne Le voyons pas faire du bruit, dire à ses disciples : « Dépêchez-vous, courez ici ou là » ? Non, tout était calme, tout était paisible et serein chez le Seigneur (Es. 42 : 4). Contemplons sa patience lorsqu'il traverse la Samarie ; Il s'assied au bord d'un puits, il attend et s'entretient avec une femme. Il reste trois jours dans ce village pour parler de la merveilleuse nouvelle qu'Il apporte, afin que l'on puisse dire : « Nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde » (Jean 4 : 42) !
           
            Le peuple se dépouille de ses ornements et mène deuil. C'est une heureuse attitude, mais il ne faut pas que ce soit une habitude, ni un commandement. L'Eternel n'a pas ordonné : « Menez deuil » ; Il a dit : « Ote tes ornements de dessus toi » (Ex. 33 : 5) ; il s'agissait de témoigner que le coeur menait deuil, en cessant de se parer.
            Que fait-on dans la chrétienté ? On se pare de belle musique, de discours dans lesquels l'homme s'exalte… Mais si nous sentons notre faiblesse, notre incapacité, menons réellement deuil ! Réalisons vraiment dans notre coeur que nous sommes indignes de toutes les grâces qui nous sont faites, que les privilèges que nous avons sont très grands, alors que nous les négligeons si souvent. Que le Seigneur réveille nos coeurs et nos affections pour Lui !
 
 
 
Moïse tend une tente pour lui « hors du camp, loin du camp » (Ex. 33 : 7-11)
 
            Le peuple a mené deuil et Moïse va faire un pas de plus. Remarquons comment Moïse a agi jusqu'ici en faisant des pas successifs. Il s'est approché du camp, mais sans y entrer ; au pied de la montagne, il a brisé les tables ; Aaron est venu à sa rencontre, probablement bien embarrassé et confus. Moïse s'est tenu à la porte du camp, en disant : « A moi quiconque est pour l'Eternel ». Tous les fils de Lévi sont sortis, animés d'un saint zèle pour maintenir les droits de Dieu. Puis le peuple tout entier a entendu les paroles de l'Eternel et il a mené deuil, en se dépouillant devant Dieu, comme pour Lui dire : « Nous ne valons rien ». A Mitspa, plus tard, nous le verrons répandre de l'eau sur le sol et dire : « Nous avons péché contre l'Eternel » (1 Sam 7 : 6).
 
            Moïse ne reste pas à la porte, il s'en va. « Et Moïse prit une tente » ; il s'agit de la tente d'assignation, qui sera l'objet des pensées de Dieu dans la suite. Il la tend « pour luihors du camp, loin du camp » (v. 7). Il prend volontairement une distance par rapport au camp. Voilà le terrain du rassemblement selon Dieu. Le Seigneur a pris une tente et Il l'a tendue pour Lui, en disant : « A moi quiconque est pour l'Eternel ». Il s'agit de réaliser avec Lui une précieuse communion dans la séparation mesurée par ces mots : « hors du camp, loin du camp ».
            Que Dieu nous garde de retourner dans le camp, sinon, comme Moïse l'a fait (v. 11), pour y accomplir un service, ce qui implique la séparation morale ; bien que dans le monde, nous ne sommes pas du monde (Jean 17 : 14). Si nos frères conducteurs ont compris où était le terrain du rassemblement pour le Seigneur, quel bonheur pour nous de nous y maintenir et de chercher à mieux le discerner, à mieux le comprendre. Il faut savoir où nous sommes, pourquoi nous y sommes et y rester, méprisés peut-être, mais peu importe. Ne cherchons rien d'autre que de rester là avec le Seigneur. « Ne crains donc point petit troupeau… si le monde est contre toi, ses mépris sont ta gloire », dit un cantique.
             
            Remarquons que Moïse tendit cette tente « pour lui » et non pour les autres ; tant pis si personne ne venait l'y rejoindre ! Mais son coeur brûlait pour Dieu ; il espérait bien que d'autres allaient venir, à commencer par les fils de Lévi. Ils allaient sortir vers lui hors du camp.
            Chrétiens, nous sommes aussi appelés à sortir. Ce n'est plus vers Moïse, mais vers le Seigneur, « hors du camp, portant son opprobre ». Bien sûr, il y aura de l'opprobre : sans doute serons-nous mal jugés par beaucoup d'amis croyants mais la vie chrétienne n'est pas une vie facile. Nous avons des enseignements moraux dans la Parole, auxquels nous devons nous conformer et qui doivent sans cesse régler notre marche et nos vies. Le Saint-Esprit, par la Parole, nous éclaire dans telle ou telle circonstance. Il n'y a pas de règle, c'est la Parole qui nous instruit pour suivre un sentier d'obéissance. La foi et l'amour sont toujours obéissants. Sinon le Seigneur ne pourrait-Il pas nous dire : « Ote de devant moi le bruit de tes cantiques » (Amos 5 : 23) ? Ce qu'Il désire, c'est un coeur qui écoute, un coeur obéissant.
 
           Moïse a donc tendu cette tente et « tous ceux qui cherchaient l'Eternel sortirent vers la tente d'assignation ». Si nous cherchons le Seigneur, il nous faut sortir ! Certes, Il peut bénir dans le camp. Eldad et Médad ont prophétisé dans le camp où l'Esprit de l'Eternel travaillait encore (Nom. 11 : 26). Il le fera tant que l'apostasie ne sera pas établie, après l'enlèvement de l'Eglise. Mais ce n'est pas parce que le Seigneur y travaille par son Esprit, qu'Il nous encourage, en même temps à y retourner, sous le prétexte qu'Il s'y trouve encore ! Cherchons sa présence, le « bien suprême », comme l'expriment les paroles d'un cantique.
 
 
 
« Sortons vers lui hors du camp, portant son opprobre » (Héb. 13 : 13)
 
            Que faut-il entendre présentement par le camp ? Ici, c'était Israël dans son ensemble, représentant la chrétienté officiellement en rapport avec Dieu. Ce peuple qui se réclamait de l'Eternel comptait des hommes et des femmes de foi, ainsi que d'autres qui n'en avaient que l'apparence. De ce camp, le veau d'or avait voulu chasser Dieu !
            On peut voir entre autres dans ce veau d'or la richesse matérielle, et l'on n'a pas tort ! Le monde a le sien : l'argent. Mais en réalité que de « veaux d'or » dans la chrétienté ! Tous les mouvements religieux qui associent le christianisme au monde, voulant en faire une puissance terrestre, ne sacrifient-ils pas à un veau d'or redoutable ? Les théories plus ou moins « élargies » vis-à-vis de l'Ecriture ne sont-elles pas autant de veaux d'or ? Tout ce qui garde le nom de chrétien tout en laissant libre cours aux sentiments humains et en laissant la chair trouver sans peine son compte de diverses manières, participe au culte du veau d'or.
            Ce qui est important, c'est ce que Dieu a dit ; ce n'est pas ce que nous pensons, ni ce que nous faisons, ni même la mesure dans laquelle nous réalisons ces choses, c'est ce que dit l'Ecriture, telle qu'elle est donnée ! « Tu n'auras pas d'autre Dieu devant ma face », avait dit l'Eternel. Or Israël a dit : « C'est ici ton Dieu, ô Israël ! qui t'a fait monter du pays d'Egypte » (Ex. 32 : 8)
            Alors là où le veau d'or se trouve, Dieu ne peut pas rester. Moïse le comprend : « Sortons donc vers lui hors du camp ». Ainsi ont été appelés tous ceux qui, au cours des siècles, ont voulu rester fidèles au Seigneur. A la Réformation, par exemple, beaucoup sont sortis du camp, et avec quelle vigueur ! Aujourd'hui comme alors, nous sommes appelés, pour rencontrer le Seigneur, à sortir « hors du camp », à nous tenir en dehors de tout lieu où le péché est toléré. Sortir hors du camp, c'est prendre notre place en dehors de toute forme de christianisme dans laquelle les pensées de l'homme ont une place, quelle que soit l'importance qu'on leur donne, que ce soit à propos du clergé, du ministère des femmes, de l'autorité du Saint Esprit... Mais si des chrétiens connaissant bien la Parole de Dieu, personnellement très pieux, se réunissent en voulant organiser ce qui semblera avoir belle apparence, ils ne pourront le faire sans contredire ce dont ils se réclament : la direction du Saint Esprit et la présence du Seigneur. On pensera peut-être qu'il faut désigner un prédicateur, responsable de préparer un sujet de méditation ; sans doute, en agissant de cette manière, il ne dira que des vérités. Mais pourrons-nous réaliser ainsi la présence du Seigneur et dire que l'Esprit Saint est notre directeur ? Quel triste jour que celui où nous dirions : « Tel frère n'est pas là, tel autre non plus, il n'y a que ces deux-là qui ne disent jamais rien : aujourd'hui ce n'est pas la peine d'aller au rassemblement ». Le Seigneur ne serait plus Celui autour duquel on se réunit. N'y aurait-il que deux ou trois frères et soeurs, le Seigneur est là, aussi puissant que si nous étions cinquante ou cent frères et soeurs ; Il est prêt à nous bénir de la même manière et suffisant pour le faire ! Nous en avons fait l'expérience : plus les frères sentiront leur faiblesse, leur pauvreté, leur nullité, plus ils seront bénis, s'ils s'attendent véritablement au Seigneur.
            C'est une vérité très simple, mais qu'on oublie. On croit que c'est dans la proportion des dons que se trouve la bénédiction ; c'est complètement faux. Dieu ne se sert pas que des dons ; d'ailleurs Il peut donner ce qu'Il veut et quand Il le veut. Si Dieu a donné des dons aux hommes (Eph. 4 : 8), c'est sa grâce qui y a pourvu et qui y pourvoit. Les dons sont exercés (1 Cor. 14) sur le principe du chapitre 13, c'est-à-dire dans l'amour en vue de l'édification ; c'est à la responsabilité de ceux qui les possèdent. La Parole le précise quant à cet exercice des dons. Mais le Seigneur peut, d'un moment à l'autre, se servir de quelqu'un pour communiquer sa pensée. Dans le temps de ruine des Juges, c'est une femme de foi, Déborah qui a été l'instrument de la victoire. C'est vers Hulda, la prophétesse, que Josias a été envoyé pour connaître la pensée de Dieu. Ainsi, le Seigneur a toujours eu ses témoins, et si l'ensemble s'écarte, il restera toujours quelques fidèles qui garderont sa Parole. Que Dieu veuille permettre que nous en fassions partie ! 
            Au temps de Malachie, on disait au milieu du peuple : « Quel profit y a-t-il à ce que nous fassions l'acquit de la charge qu'il nous a confiée ? » (Mal. 3 : 14). Mais en même temps, Dieu désigne ceux qui Le craignent : ils « ont parlé l'un à l'autre et un livre de souvenir a été écrit devant lui pour ceux qui craignent l'Eternel, et pour ceux qui pensent à son nom » (Mal. 3:16).
            Ainsi nous voyons que la séparation peut se réaliser toutes les fois où il y a au moins deux coeurs pour penser au Seigneur dans sa crainte. Un rassemblement peut se constituer dans l'obéissance dès que nous sommes deux ou trois qui ont à coeur d'écouter la Parole du Seigneur. Et s'il n'y en a qu'un ? Que le Seigneur nous accorde la grâce de réaliser ce qu'un de nos conducteurs a écrit : « Avec les frères si possible, avec le Seigneur toujours ». Les témoins fidèles du dix-neuvième siècle se sont retirés d'une chrétienté professante, dans laquelle il y avait pourtant de nombreux croyants. Ils se sont séparés de chers enfants de Dieu, de membres de leurs familles, d'amis qu'ils aimaient et avec lesquels ils avaient marché plus ou moins longtemps. Pourquoi donc se sont-ils séparés ? Pour montrer qu'ils étaient plus saints qu'eux, plus purs, plus fidèles qu'eux ? Non, pour être fidèles aux enseignements du Seigneur !
            Pesez bien les choses, chers jeunes croyants ! Pourquoi êtes-vous là ? Est-ce parce que vous avez été élevés dans cette assemblée ? Est-ce parce que vos parents vous y ont conduits ? Ou est-ce parce que c'est là que le Seigneur vous a appelés à faire partie de son témoignage, ce témoignage de la fin qu'Il a suscité ? C'est là, par grâce, la place qu'Il accorde à chacun de prendre. Si vous avez compris les choses de cette manière, vous tiendrez ferme.
 
 
 
Moïse prie afin que lui soit accordée la grâce de connaître le chemin de la volonté de Dieu (Ex. 33 : 12-16)
 
            Moïse prie encore l'Eternel, pour Israël, car il veut absolument que Dieu soit avec eux. L'apôtre Paul demandait la même chose pour les croyants de Colosses (Col. 1 : 9-10).
            Ce qu'il faut dans une assemblée, ce n'est pas tellement des docteurs, bien que le Seigneur puisse en donner utilement ; ce n'est pas tellement non plus des pasteurs, bien que ce soit très nécessaire dans les temps actuels, ni des évangélistes puissants, si souhaitable soit-il que la Parole coure partout. Une assemblée peut avoir tout cela, mais si elle n'a pas Christ, elle n'a rien. Il nous faut le Seigneur ! Moïse a le sentiment très profond de la nécessité de la présence divine : « Si ta face ne vient pas, ne nous fais pas monter d'ici » (v. 15). Moïse semble dire : Si tu ne montes pas avec nous, ce n'est pas la peine de continuer car où irai-je ? Monte avec nous, il faut que tu montes, ce n'est pas d'un ange dont nous avons besoin, c'est de Toi.
           
             Après avoir réclamé la présence de l'Eternel avec Israël, Moïse en tire la conséquence : « Ainsi, moi et ton peuple, nous serons séparés de tout peuple qui est sur la face de la terre » (v. 16).
            Ce qui nous sépare de bien des amis chrétiens avec lesquels nous serions si heureux de marcher, ce qui doit seul nous séparer, c'est l'obéissance au Seigneur ; c'est la pleine soumission à toute l'Ecriture dont dépend la présence du Seigneur avec nous. Il s'adresse à notre coeur par sa Parole : elle est puissante pour celui qui parle et pour ceux qui écoutent. Elle nous dit : « Ecoutez, et votre âme vivra » (Es. 55 : 3) ; c'est vrai pour un pécheur, c'est vrai pour chaque enfant de Dieu. « Ecouter est meilleur que sacrifice, prêter l'oreille meilleur que la graisse des béliers » (1 Sam. 15 : 22). Cette parole de Samuel est toujours vraie, aujourd'hui comme alors.
            Ce que Dieu veut, ce sont des coeurs qui écoutent : « Bienheureux l'homme qui m'écoute, veillant à mes portes tous les jours » (Prov. 8 : 34). Voilà la parole de la Sagesse. Ce n'est pas seulement venir au Seigneur pour avoir la vie – ce qui est le commencement indispensable - mais c'est, quand on est venu à Lui pour avoir la vie, rester avec Lui. « Demeure avec moi… près de moi tu seras bien gardé » (1 Sam. 22 : 23).
            Si nous cherchons le Seigneur, nous serons toujours amenés à nous séparer d'un monde qui L'a crucifié, et par là aussi de tout chrétien qui, tout en aimant peut-être Jésus, s'associe au monde, veut marcher dans son propre chemin, parce qu'il lui convient mieux, parce qu'il le trouve plus facile. C'est son affaire, mais la nôtre c'est d'être obéissants.
 
            Que Dieu nous accorde d'être des « enfants d'obéissance » (1 Pier. 1 : 14) et de réaliser une marche collective fidèle ! Ne comptons pas sur l'un ou l'autre, encore que nous puissions recevoir de l'aide de nos frères en Christ, mais comptons sur Lui ; Il veut toujours bénir.
                                                     
                                                                       D'après une méditation de Ph. ROLLET