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LE LIVRE DU PROPHETE ZACHARIE (7)


3ème partie : LES ORACLES PROPHETIQUES (suite)
 
 
            1- Le deuxième oracle : (suite)
 
                                             1.3 Le royaume glorieux (chapitre 14)
 
A la fin du chapitre précédent, on peut considérer que Dieu a atteint le but qu'il s'était proposé à l'égard de Juda. Il est guéri (Osée 14 : 4) et ses relations avec lui sont reprises.
 
 
                                          - Voici, un jour vient pour l'Eternel (v. 1-7)
 
                   Le jour de l'Eternel est le moment où il interviendra pour juger les nations et se manifester en puissance et en gloire pour délivrer Israël et lui donner la bénédiction promise par alliance.
 
                   A deux reprises, Dieu assemblera « toutes les nations contre Jérusalem pour le combat ». Dans ce chapitre 14, il semble bien être d'abord question d'un premier siège (v. 1-2). A ce moment-là, encouragés par leur succès, car ils auront pris la ville, ces peuples déporteront une partie des habitants : « la moitié de la ville s'en ira en captivité », mais un résidu restera à Jérusalem.
 
  
                                    * L'Eternel, mon Dieu, viendra (v. 3-5)
 
                   Puis un second siège nous est décrit. Au moment où tout espoir semblera perdu, le Seigneur, comme un homme de guerre, sortira de son lieu (Es. 26 : 20-21). Sous son caractère de « l'Eternel puissant dans la bataille » (Ps. 24 : 8), il combattra contre ces nations, en faveur du résidu à Jérusalem. Celui qui a traversé la mer avec ses chevaux lors du grand exode (Hab. 3 : 15), « se tiendra, en ce jour-là, sur la montagne des Oliviers » (v. 4). Ceux qui attendent le lever du soleil de justice, le verront debout sur cette montagne, vers l'orient (Mal. 4 : 1-3). Celle-ci avait déjà vu David partir et revenir dans sa capitale (2 Sam. 15 : 30) ; c'est de là aussi que le Seigneur a été élevé dans le ciel, et c'est sur elle encore que, selon sa promesse, son retour aura lieu (Act. 1 : 11-12 ; voir 2 : 5).
 
                   Un cataclysme inouï bouleversera le pays. La montagne « se fendra par le milieu » et une « fort grande vallée » se formera, « vers le levant et vers l'occident » entre ce que Dieu appelle « mes montagnes ». Ce sera un appel permanent de la puissance de Dieu en délivrance (Es. 64 : 1-3), en contraste avec la courte période pendant laquelle les eaux de la mer se fendirent, au moment de la grande sortie du peuple du pays d'Egypte (v. 3-5 ; Es. 64 : 1-3). La vue des effets de cette puissance divine produira une crainte semblable à celle qui avait saisi le peuple, au moment du tremblement de terre, dans les jours d'Ozias (2 Chr. 26 : 16). Le souvenir de cette tragédie était toujours vivant dans le coeur des contemporains de Zacharie, environ 250 ans après ces faits (Amos 1 : 1). Ceux qui restaient dans la ville fuiront avec empressement par cette vallée, pour être mis à l'abri par le Seigneur lui-même qui se tiendra entre son peuple et les nations qui seront à leur poursuite !
 
                   Zacharie cesse de parler de l'Eternel pour s'adresser, avec émerveillement, directement à lui. « Et l'Eternel, mon Dieu, viendra et tous les saints avec toi » (v. 5b ; Col. 3 : 4 ; 1 Thes. 4 : 14). Combien ce jour sera extraordinaire ! Ce sera aussi un jour tout à fait particulier, du fait que les « luminaires » seront obscurcis ; ce sera une sorte de crépuscule, « pas jour et pas nuit ». De telles perturbations des « lois de la nature » se produiront dans le ciel. Elles sont régulièrement signalées dans les récits qui donnent un avant-goût de ce jour (Joël 2 : 30-31 ; 3 : 15-16). Si les jours ordinaires se terminent « au temps du soir » par la nuit, le Seigneur alors donnera de la lumière.
 
                   Spirituellement, ce verset est une consolation pour les éprouvés (Job 35 : 10). Ce sera comme le signe avant-coureur de ce « matin sans nuages » promis (2 Sam. 23 : 4). Pour Israël, le jour de deuil sera terminé (Es. 60 : 18-22 ; Apoc. 21 : 3, 23).
                                          
 
 
                                                     - L'Eternel sera roi sur toute la terre. Jérusalem habitera en sécurité (v. 8-11)
 
                   « Et il arrivera, en ce jour-là, que des eaux vives sortiront de Jérusalem ». Ce sont les siens qui goûteront d'abord le rafraîchissement apportépar la victoire du Seigneur. Puis, quittant la capitale du Messie, ces eaux donneront partout la vie en abondance (Ezé. 47 : 1-12 ; Joël 3 : 18). Par leur présence, elles feront croître, été comme hiver, des arbres aux fruits variés. Elles établiront un lien entre les mers, à l'est (la mer Morte, salée) et à l'ouest (la Méditerranée, encore appelée la Grande mer). Régnant sur un pays et un peuple unifiés, le Messie sera le seul objet de l'amour de son peuple et accomplira la promesse messianique faite à Israël : « Tes yeux verront le roi dans sa beauté » (Es. 33 : 17). Il sera aussi « roi sur toute la terre » : sa grandeur personnelle en fera le Roi des rois (Luc 1 : 32-33).
 
                   La configuration géographique de tout le pays sera changée, depuis Guéba jusqu'à Rimmon. Guéba appartenait à Benjamin (Jos. 21 : 17), à quelques heures de marche, au nord de Jérusalem. Rimmon faisait partie de la tribu de Siméon (Jos. 15 : 32 ; 19 : 7, 13) sur la frontière sud du royaume de Juda, dans une région montagneuse, entre 700 et 1 000 mètres d'altitude. Toute cette région deviendra une plaine nivelée, comparable à l'Araba (la plaine à -394 m d'altitude, située entre la mer Morte et la mer Rouge). Par ce moyen, Jérusalem paraîtra surélevée et demeurera en son lieu, « belle dans son élévation… la ville du grand Roi » (Ps. 48 : 2 ; Mich. 4 : 1). Les précisions topographiques du verset 10 supposent un accomplissement littéral de ces promesses. On ne pourra plus dire : « Jérusalem ! des montagnes sont autour d'elle, et l'Eternel est autour de son peuple, dès maintenant et à toujours » (Ps. 125 : 2). Maintenant Dieu lui-même sera là ! Toute trace d'anathème sera ôtée à jamais, la ville n'aura plus jamais à souffrir sous le poids de ses péchés.
 
                   Il n'est pas possible de fixer avec certitude les limites indiquées, mais Jérusalem bénéficiera des promesses divines souvent répétées et ses habitants, beaucoup plus nombreux qu'aux jours de sa plus brillante prospérité passée, habiteront en sécurité (v. 11 ; Lév. 25 : 18-19 ; Jér. 33 : 16 ; Es. 33 : 1-20).
 
 
 
                                           - Plaies et panique pour les ennemis de Jérusalem (v. 12-15)
                       
                   Ce paragraphe décrit en détail le jugement des peuples qui ont pris les armes contre Jérusalem. On voit quels seront les terribles effets, sur le corps de l'homme, de la plaie dont l'Eternel les frappera. Il s'agirait d'une sorte de peste (de nos jours, ces plaies décrivent très précisément les effets de l'explosion d'une bombe à neutrons). La plaie frappera toutes les bêtes domestiques qui seront dans ces camps (v. 15).
 
                   « Il y aura, de par l'Eternel, un grand trouble parmi eux », de sorte qu'ils s'entre-tueront (Agg. 2 : 22). Cet effet de la frayeur de Dieu s'était déjà souvent manifesté vis-à-vis des ennemis au cours de l'histoire du peuple (Jug. 7 : 22 ; 1 Sam. 14 : 15-16 ; 2 Chr. 20 : 23). Juda interviendra et rassemblera un butin très abondant. Il faut nous rappeler que, même si le roi du nord est particulièrement concerné dans cette attaque de Jérusalem, toutes les nations sont représentées (v. 2). Ces jugements guerriers seront largement ressentis dans toutes les directions.
 
 
 
                                           - La soumission des nations au Roi, l'Eternel des armées (v. 16-19)
 
                   La loi prescrivait aux Israélites un triple pèlerinage annuel au sanctuaire, à l'occasion des trois grandes fêtes de la Pâque, de la Pentecôte et des Tabernacles (Deut. 16 : 16). Dieu n'exige des adorateurs d'entre les nations qu'un seul pèlerinage annuel. L'expression du verset 16 : « tous ceux qui resteront de toutes les nations » semble bien indiquer qu'ils seront en petit nombre. Ils monteront d'année en année pour se prosterner devant le Roi et célébrer la fête des Tabernacles. Ceux qui n'obéiront pas seront privés de pluies avec toutes les conséquences : famine, maladies et ruine.
 
                   Si la famille d'Egypte ne monte pas, elle sera frappée de la plaie dont l'Eternel aura frappé les nations qui combattaient contre Jérusalem. Voilà qui rappelle les plaies dont elle a déjà été frappée (Ex. 9 : 14), avec pour conséquence la fin de l'esclavage pour Israël. La menace en est faite aux Egyptiens au lieu de l'absence de pluie, parce qu'il ne pleut presque jamais dans leur pays, où les terres sont fertilisées par le Nil débordant chaque année et par les canaux alimentés par le fleuve.
 
                   Pendant le millenium, tout ne sera donc pas aussi facile que certains le pensent. Celui qui gouvernera en justice, le fera aussi avec une verge de fer (Ps. 2 : 9). Forcés de se soumettre, certains le feront en dissimulant (Ps. 18 : 44) et chaque jour le méchant et l'inique seront retranchés (Ps. 101 : 8). On peut d'ailleurs rappeler qu'à la fin de cette période, Satan, délié de sa prison, sortira avec succès pour égarer les nations, jusqu'à ce que le feu descende du ciel de la part de Dieu et les dévore (Apoc. 20 : 7-9).
 
 
 
                                           - Tout sera saint à l'Eternel (v. 20, 21)
 
                   Les deux derniers versets de cette prophétie mettent l'accent sur le fait que la sainteté convient à tout ce qui entre en contact avec Dieu. « La sainteté sied à ta maison, ô Eternel, pour de longs jours » (Ps. 93 : 5). Le souverain sacrificateur portait, sur sa tiare, une lame d'or pur, avec l'inscription : « Sainteté à l'Eternel » (Ex. 28 : 36-38 ; Jér. 31 : 40 ; Joël 3 : 17). Cette sainteté sera proclamée même par les choses les plus simples de la vie, les clochettes des chevaux par exemple. Elles porteront cette inscription : « Sainteté à l'Eternel ». Car toute la puissance de l'homme, symbolisée par le cheval, sera désormais sanctifiée pour Dieu. Il en sera de même pour les chaudières (ou plutôt les chaudrons), qu'elles soient dans le temple, ou dans tout le pays. Elles seront saintes, consacrées à l'Eternel. Placées dans le temple, « elles seront comme les bassins » qui recevaient le sang d'aspersion.
 
                   Aucun Cananéen, c'est-à-dire rien d'impur ou qui est une abomination, ne sera trouvé dans la maison de l'Eternel. L'esprit de profit, toute forme de commerce ou de trafic n'y entrera pas. Comme le Seigneur le disait aux transgresseurs, en les chassant dehors : « Ma maison sera appelée une maison de prière ». Il ne permettait à personne de porter aucun vase par le temple (Marc 11 : 15-17).
 
                   Que le Seigneur grave aussi dans nos coeurs le signe de la mise à part et de la consécration pour lui (1 Cor. 10 : 31) ! Que rien ne pénètre dans notre vie et dans notre coeur qui ne soit en harmonie avec cette devise : « Sainteté à l'Eternel » ! Ainsi nous serons déjà en accord avec « ce jour-là », jour dans lequel il sera publiquement « glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1 : 10). « Car la terre sera pleine de la connaissance de l'Eternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer » (Es. 11 : 9).
 
 
 
 
 
CONCLUSION
 
 
         Ce livre déploie sous nos yeux la destinée du peuple, jusqu'à la première venue du Messie et par la suite, jusqu'à son retour en gloire. Il réunit, dans un tableau de la fin des temps, tous les traits disséminés dans les écrits des autres prophètes.
 
         Zacharie, comme tout vrai prophète, est l'homme de son temps. Les six premiers chapitres relatent d'abord les restaurations alors en cours, celle du peuple, celle de Jérusalem, celle de la sacrificature, du Temple et de la royauté. Il cherche à encourager, consoler, exhorter le résidu en lui promettant un glorieux avenir. C'est de cette manière que sa prophétie se lie à celle d'Aggée. Tous deux, de façon complémentaire, manifestent un grand zèle en faveur du peuple.
 
         La seconde partie (chapitres 7 et 8) montre que les jours de deuil actuels, souvenirs d'un douloureux passé, feront place dans l'avenir à d'heureuses assemblées.
 
         Enfin, dans la troisième partie, des chapitres 9 à 14, Zacharie devient essentiellement l'homme qui contemple l'avenir.
                   - Dans un premier oracle (chap. 9-11), il voit Israël, malgré sa faiblesse présente, conservé miraculeusement jusqu'au temps où le règne glorieux du Messie sera établi. Il souligne le contraste qu'il y aura, sous ce rapport, avec les peuples environnants, qui connaîtront un jugement sévère. Il décrit aussi la lutte qu'Israël aura à soutenir. Enfin, il avertit qu'Israël, avant le retour en gloire du Messie, devra traverser la terrible « détresse de Jacob », où il sera laissé pour un temps, entre les mains de conducteurs insensés.
                   - Puis, dans un second oracle (chap. 12-14), distinct du précédent, mais complémentaire, Zacharie considère l'avenir de ce peuple livré à des guides sans sagesse. Il le contemple, objet de l'hostilité de tous les autres peuples, s'humiliant et menant deuil, et reconnaissant enfin son Messie dans « celui qu'ils ont percé ». Alors s'opérera leur purification. Sur la base du sang versé à la croix, une source sera désormais ouverte pour eux. La vision s'achève sur un tableau qui couronne cet ensemble admirable. Il décrit le rôle du résidu d'Israël relevé.
         Israël devra livrer un dernier combat contre toutes les nations, et il ne sera délivré qu'au dernier moment par l'apparition du Messie. Toutes les nations devront se soumettre à l'Eternel et monter à Jérusalem pour adorer ; là, tout sera sanctifié.
 
 
 
Les annonces de Zacharie concernant le Messie
 
         Il est frappant de constater que c'est dans un « temps de petites choses » (4 : 10) que Zacharie présente Christ au peuple, plutôt que de l'exhorter. Retenons son exemple, nous qui vivons dans des temps comparables.
 
         Christ apparaît tout au long du livre. Il est présenté tout d'abord comme le Germe. Puis, il est vu comme « sacrificateur sur son trône ».Plus loin, il est ce Roi débonnaire, juste, ayant le salut, humble, qui entre dans sa capitale, Jérusalem, monté sur un âne. Plus loin encore, il se présente comme le Berger, bientôt rejeté, et enfin comme cet « homme qui laboure la terre », le compagnon de l'Eternel, frappé à la place du peuple, par l'épée divine.
 
         Ainsi Zacharie discerne d'un regard pénétrant l'avenir du peuple de Dieu et le contemple, jusqu'à l'horizon le plus lointain, comme Dieu oblige Balaam à le faire (Nom. 23-24). Toute cette prophétie n'est pas encore accomplie, mais comment ne pas s'écrier avec l'apôtre, en voyant ce qui est déjà : « O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! » (Rom. 11 : 33). Rendons grâce à Dieu, de ce que ce prophète, par l'Esprit qui agissait en lui, a rendu d'avance témoignage « des souffrances qui devaient être la part de Christ et des gloires qui suivraient » (1 Pier. 1 : 11).
 
          
 
 
                                                   Extrait de « Sondez les Ecritures » (volume 13)