bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
POURSUIVEZ LA SAINTETE (3)
 
 
2- L'affranchissement (suite)
 
            2.3 : Quels sont les effets de l'affranchissement ?
 
                        Le croyant affranchi réalise pratiquement :
                       
                                   - qu'il est mort avec Christ
                                   - qu'il est ressuscité avec lui
                                   - qu'il possède l'Esprit, la puissance de la vie nouvelle en Christ.
 
                        Nous allons considérer, à la lumière de l'Ecriture, les conséquences découlant de ces trois faits.
 
                                               - Les effets de la mort avec Christ
 
                        Par son identification avec Christ dans sa mort, le croyant, affranchi de la loi du péché et de la mort, n'est plus sous le coup de la condamnation. « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Rom. 8 : 1). On ne condamne pas un mort. Ni les péchés qu'ils ont commis, ni le péché habitant encore en leur chair, ne peuvent plus exposer ceux qui sont en Christ à une condamnation quelconque. Leur jugement est entièrement passé, parce que Christ l'a subi à leur place : il est mort et ressuscité pour eux. « Par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés » (Héb. 10 : 14). « Ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés, et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés » (Rom. 8 : 30).
 
                        Nous jouissons, dans le Ressuscité, d'une position parfaite et à jamais inébranlable. Bien que la chair soit encore en nous, nous ne sommes plus dans la chair, mais en Christ, donc morts au péché autant que lui, mais vivant de sa vie. « Ainsi donc, frères, nous sommes débiteurs, non pas à la chair, pour vivre selon la chair » (Rom. 8 : 12). Le péché n'a plus aucun droit sur nous. Certes, il est encore en nous, mais n'a pas de puissance sur nous. Nous étions autrefois ses esclaves, mais maintenant, par notre mort avec Christ, nous sommes délivrés de cet esclavage, nous sommes affranchis. Il en sera ainsi pour chaque croyant qui, par grâce, se tient constamment pour mort au péché et vivant à Dieu dans le Christ Jésus. Si Dieu nous demande de nous tenir pour morts, ce n'est pas pour que nous mourions en le faisant, mais parce que nous sommes morts. Dieu ne nous demande jamais de reconnaître ce qui ne correspond pas à une réalité.
 
                        La chair a donc été jugée, et si complètement que nous possédons en Christ une rédemption réelle et totale. Notre affranchissement a été opéré d'une manière parfaite, car ce que Dieu fait ne peut être que parfait. Il ne pouvait se contenter de nous pardonner nos péchés, tout en nous laissant sous la puissance du péché. Une délivrance aussi incomplète n'aurait procuré à nos coeurs qu'une paix précaire. Une délivrance totale nous est acquise : pardon des péchés, d'une part, affranchissement de la puissance du péché, d'autre part. Dieu, dans son amour, a pourvu à l'un et à l'autre par le don de son Fils.
 
                        L'identification du croyant avec la mort de Christ a également pour effet de le délivrer de l'assujettissement à tout légalisme quelconque ; « Si vous êtes morts avec Christ... pourquoi, comme si vous étiez encore en vie dans le monde, établissez-vous des ordonnances – ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas... – pour la satisfaction de la chair ? » (Col. 2 : 20-23). La chair aime prescrire des ordonnances, dont l'observation lui paraît conférer quelque mérite, aux yeux de Dieu, à celui qui s'y soumet. Le croyant, ayant été crucifié avec Christ, n'y est plus assujetti : il est mort à la loi et à tous les commandements. « C'est pourquoi, mes frères, vous aussi, vous avez été mis à mort à la loi par le corps du Christ, pour être à un autre, à celui qui est ressuscité d'entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu » (Rom. 7 : 4-6). « Car moi, par la loi, je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu » (Gal. 2 : 19). Une loi est sans effet ni autorité à l'égard d'un mort. Par notre mort avec Christ, nous sommes déliés de la puissance de la loi, savoir non seulement de la loi donnée par Dieu en Sinaï, mais aussi en tout principe légal, c'est-à-dire de tout système cherchant à établir la justice de l'homme devant Dieu par des oeuvres. Ne nous y trompons pas ; le légalisme est inné au coeur de l'homme, qu'il soit juif ou non, et si nous ne veillons pas, nous sommes en danger de suivre l'exemple des Colossiens et d'établir des ordonnances pour la satisfaction de la chair. Or, aux yeux de Dieu, les oeuvres dites religieuses sont tout aussi abominables que les autres oeuvres de la chair. Seuls les fruits de l'Esprit Saint le glorifient, parce qu'ils sont produits, non par l'effort de l'homme, mais par la puissance divine. Ainsi nous n'avons plus rien à faire avec la loi. Ce n'est cependant pas que nous soyons sans loi quant à Dieu, mais nous sommes justement soumis à Christ (1 Cor. 9 : 21). De ce fait, les justes exigences de la loi de Dieu se trouvent réalisées en ceux qui, sans être placés sous l'autorité et la malédiction de la loi, marchent non selon la chair, mais selon l'Esprit (Rom. 8 : 4), sur les traces bénies du parfait Modèle.
 
                        Une troisième conséquence de notre mort avec Christ, c'est que nous avons à mortifier les membres de la chair (Col. 3 : 5 et suivants). Du verbe grec nekroô, signifiant « mortifier », on a tiré le mot « nécroser ». Un membre ou un organe qui ne reçoit plus de nourriture se nécrose : il dépérit et meurt. En pratique, c'est bien ce que le chrétien doit faire à l'égard des membres de la chair (fornication, impureté, affections déréglées...) : il faut qu'il leur retire toute nourriture.
 
                        Le croyant doit aussi « renoncer » à d'autres manifestations de la chair (colère, courroux, malice, injures...). Même si ce ne sont pas des convoitises aussi puissantes que les précédentes, elles sont peut-être plus insidieuses, et le chrétien a besoin de l'énergie de l'Esprit pour y renoncer. Toutefois, il nous faut être bien au clair sur le fait que le croyant n'opère pas cette mortification pour mourir au péché, mais parce qu'il est mort et ressuscité avec Christ. Elle est donc le résultat béni de notre identification avec la mort et la résurrection du Seigneur.
 
                        Enfin, une quatrième conséquence de notre mort avec Christ, c'est notre délivrance du monde. « Mais qu'il ne m'arrive pas à moi, disait l'apôtre Paul, de me glorifier, sinon en la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par laquelle le monde m'est crucifié, et moi au monde » (Gal. 6 : 14). La croix condamne de manière absolue le monde qui a rejeté Christ. D'un côté, elle révèle le vrai caractère du monde : il est ennemi de Dieu et quiconque est ami du monde, se constitue ennemi de Dieu (Jac. 4 : 4). D'un autre côté, elle est une barrière infranchissable entre le monde et le chrétien : la croix est le poteau frontière au-delà duquel se trouve le territoire ennemi. Le croyant ne s'y aventurera pas, mais se souviendra qu'il est mort au monde avec Christ, et qu'il n'est pas du monde, comme lui n'en était pas non plus (Jean 17 : 14, 16).
 
                        Le chrétien qui réalise véritablement qu'il est un être céleste, considère comme une souillure toute marque du monde dans sa vie. Si nous sommes conscients que le monde a rejeté et crucifié notre Seigneur, nous n'aurons d'autre désir que de partager le rejet et la croix de Christ. Alors, nous nous tiendrons pratiquement pour morts au monde, et celui-ci verra en nous des morts qu'il ne peut attirer par ses convoitises. Prenons bien garde, car le monde se glisse très facilement dans notre coeur. Or un coeur partagé perd la joie et la communion en Christ. « Le sel a perdu sa saveur » (Matt. 5 : 13) ; notre témoignage est sans puissance, parce qu'en dépit de nos paroles peut-être, nos actes montrent qu'un Christ rejeté a peu de prix à nos yeux.
 
                                              
                                               - Les effets de la résurrection avec Christ
 
                        Le croyant n'a pas été identifié avec Christ dans sa mort seulement, mais aussi dans sa résurrection (Rom. 6 : 5 ; Col. 2 : 12 ; 3 : 1 ; Eph. 2 : 6). Par conséquent, il y a en lui une nouvelle vie, celle de Christ. « Dieu nous a vivifiés ensemble avec le Christ » (Eph. 2 : 5). « Je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi » (Gal. 2 : 20).
                        Des chrétiens ont donné leur vie à cause de leur attachement à cette précieuse vérité. C'est ainsi qu'Ignace, ancien disciple de l'apôtre Jean, évêque d'Antioche depuis l'an 70 environ, fut condamné à mort, vers l'an 107, par l'empereur Trajan qui rendit la sentence suivante : « Puisque Ignace confesse qu'il porte en lui celui qui a été crucifié, nous ordonnons qu'il soit conduit, lié par les soldats à la grande Rome, afin d'y être déchiré par les bêtes, pour l'amusement du peuple ».
 
                        Ressuscités ensemble avec Christ, Dieu nous voit maintenant dans le Christ ressuscité. Par notre mort avec lui, nous avons été délivrés de notre ancienne condition naturelle. Par notre résurrection avec lui, il nous représente pour toujours, dans une nouvelle position, devant Dieu. Par la foi, nous saisissons ces vérités et, par la puissance du Saint Esprit, nous sommes rendus capables de les réaliser dans notre vie quotidienne. Alors nous pouvons marcher d'une manière conforme à notre position de ressuscités en Christ. Ce n'est pas par notre marche que nous pouvons obtenir cette position de perfection devant Dieu, mais elle nous est conférée en vertu de l'oeuvre de Christ. C'est parce que nous possédons une position parfaite que nous sommes capables de manifester cette perfection dans notre marche. Il importe que chacun de nous comprenne qu'il y a en dehors de lui-même, dans le Christ ressuscité, une plénitude de vie et de puissance que nous possédons par la foi en lui.
 
                        Cette vie nouvelle nous appartient, mais elle est en Christ, cachée avec lui en Dieu, en sûreté dans son éternelle source. Le monde ne peut la connaître, mais il en verra les fruits en nous si nous sommes fidèles. « Les hommes ne peuvent voir la source, mais il faut qu'ils voient couler l'eau » (J.N.Darby). En Christ, nous trouvons une force vivante qui nous affranchit de la loi du péché et de la mort (Rom. 8 : 2). Par notre union avec lui, nous avons donc la vie et la puissance.
 
                        Quels sont les effets pratiques de notre résurrection avec Christ ?
 
                        « Que le péché donc ne règne point dans votre corps mortel... et ne livrez pas vos membres au péché comme instruments d'iniquité, mais livrez-vous vous-mêmes à Dieu, comme d'entre les morts, étant faits vivants – et vos membres à Dieu comme instruments de justice » (Rom. 6 : 12 et suivants). « Je vous exhorte donc, frères... à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent » (Rom. 12 : 1).
 
                        Le croyant se met donc tout entier à la disposition du Seigneur ; Il sait qu'il ne s'appartient plus car il a été acheté au prix du sang précieux de Christ, de sorte qu'il a le privilège de glorifier Dieu dans son corps (1 Cor. 6 : 19-20). « Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15). Ce n'est donc pas pour être à lui, mais parce que nous sommes à lui que nous lui livrons notre vie.
 
                        « Comme Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, qu'ainsi nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rom. 6 : 4). Tant que nous étions encore dans la chair, nous servions le péché, et portions du fruit pour la mort. Mais par notre résurrection avec Christ, nous avons été asservis à la justice, afin de porter du fruit pour Dieu. Notre service est totalement différent : jadis, c'était le péché ; aujourd'hui, c'est la justice. Le fruit de ce service est également tout autre : jadis, c'était la mort ; maintenant, il est dans la sainteté pour la vie éternelle (v. 22). Cette délivrance de l'esclavage du péché et cette vie selon la volonté de Dieu ne peuvent être réalisées que par la foi et dans la puissance du Saint Esprit.
 
                        Cette consécration au Seigneur s'étend à tous les membres de notre corps. Tout est compris ; rien n'est omis. Elle s'opère fondamentalement lors de la nouvelle naissance, mais elle doit être renouvelée quotidiennement. Chaque jour, nous devons, comme tout à nouveau, ouvrir la porte de notre coeur au Seigneur en lui disant : « Seigneur, viens faire ta demeure en moi ; tu es ici partout chez toi ! » Pareillement, pour le service, nous devons, au début de chaque journée, lui dire : « Seigneur, me voici ! Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Nous avons l'exemple de l'apôtre Paul qui sachant qu'il n'était pas encore parvenu à la perfection, « poursuivait, cherchant à le saisir (le prix) » (Phil. 3 : 12 et suivants) ; c'était un effort constant. Quant à l'identification avec la mort de Christ – fondement de l'affranchissement – il disait : « Portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans notre corps (2 Cor. 4 : 10). C'était une chose renouvelée en permanence dans sa marche de chaque jour. « Toujours partout », que ces mots se gravent dans nos coeurs !
 
 
                                               - Les effets de la présence du Saint Esprit dans le croyant
 
                        L'Esprit Saint qui demeure dans le croyant le rend conscient de sa position de fils, et lui confère la jouissance de sa relation avec le Père. « Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu » (Rom. 8 : 14). La jouissance de cette relation est fort précieuse, car par elle le croyant affranchi goûte pleinement l'amour de Dieu dans la parfaite liberté d'un fils. « Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé l'Esprit de son Fils dans nos coeurs, criant : Abba, Père ; de sorte que tu n'es plus esclave, mais fils » (Gal. 4 : 6-7). Nous ne sommes plus esclaves, nous n'avons pas reçu un esprit de servitude, nous ne sommes pas des esclaves qu'un maître sévère a vendus à un nouveau maître aussi dur. Mais nous sommes des fils, nous avons reçu l'Esprit d'adoption, par lequel nous crions : Abba, Père ! (Rom. 8 : 15). Cet Esprit d'adoption nous permet de nous approcher de Dieu avec confiance, comme d'un Père au coeur aimant, parce que nous savons que Dieu est pour nous, qu'il n'y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Christ, que rien ne peut nous séparer de l'amour de Dieu. Nous sommes en Christ, et Dieu nous aime comme il aime Christ. « Tu les a aimés, comme tu m'as aimé... Afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux » (Jean 17 : 23, 26). Mais chaque croyant doit s'approprier personnellement ces précieuses vérités ; « Tu n'es plus esclave, mais fils ». Aussitôt qu'il peut crier : « Abba, Père ! », c'est qu'il a reçu l'Esprit d'adoption, car il faut d'abord être fils pour recevoir l'Esprit d'adoption.
 
                        Le croyant affranchi marche par l'Esprit, ce qui le rend capable de ne plus accomplir les convoitises de la chair (Gal. 5 : 16). « Nous ne marchons pas selon la chair, mais selon l'Esprit » (Rom. 8 : 4). Affranchi du péché, libre devant Dieu, il « fait mourir par l'Esprit les actions du corps (c'est-à-dire de la chair) » (Rom. 8 : 13). Au lieu d'accomplir les oeuvres de la chair, il manifestera le fruit de l'Esprit : l'amour, la joie, la paix, la longanimité, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance (Gal. 5 : 22). Comment cela ? Parce qu'il a « crucifié la chair avec les passions et les convoitises » (Gal. 5 : 24), et qu'il peut donc se tenir lui-même pour mort au péché, mais pour vivant à Dieu dans le Christ Jésus (Rom. 6 : 11). Le chrétien qui vit par l'Esprit a compris que Christ est sa vie et qu'il est uni à lui par le Saint Esprit. Tant que l'Esprit n'est pas attristé, il nous fait jouir d'une communion ininterrompue avec Christ, qui est notre vie. Nous marchons ainsi par l'Esprit, les yeux fixés sur Jésus et le coeur si rempli de lui que nous sommes en dehors de la chair et de ce qu'elle recherche. Notre âme vit occupée de Christ, le contemplant, s'entretenant avec lui ; elle est, pour ainsi dire, délivrée d'elle-même et vit de la vie d'un autre, par l'Esprit. La chair tenue à la place que Dieu lui a assignée : le silence de la mort, l'Esprit Saint manifeste toute sa puissance et produit en nous son fruit à la gloire de Dieu.
 
                        La possession de l'Esprit de Dieu est, enfin, la garantie de la résurrection du corps. « Et si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts, habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d'entre les morts, vivifiera vos corps mortels aussi à cause de son Esprit qui habite en vous » (Rom. 8 : 11). Notre corps a part, lui aussi, à la puissance de la résurrection. Le jour viendra où il sera en harmonie avec la vie nouvelle que nous possédons par le Saint Esprit.
 
                        L'affranchissement de la puissance du péché constitue, pour la vie pratique du croyant, l'un des résultats les plus glorieux de l'oeuvre de Christ. Le chrétien affranchi marche dans la puissance de l'Esprit, ce qui le rend capable de vivre une vie de victoire et de sainteté, dans une conformité toujours plus grande avec Christ. La vie de Christ se manifeste en lui, et la puissance de l'Esprit anime cette vie et produit du fruit à la gloire de Dieu.
 
 
                                                                                                          M. Tapernoux
 
(à suivre)