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                                              "POURSUIVEZ LA SAINTETE" (2)

 

2- L'affranchissement  (lire : Rom. 6 : 14-23 ; 7 : 14-25 ; 8 : 1-4 ; 12-17)
            2.1 : Qu'est-ce que l'affranchissement ?

            2.2 : Comment l'affranchissement s'opère-t-il ?


2- L'affranchissement  (lire : Rom. 6 : 14-23 ; 7 : 14-25 ; 8 : 1-4 ; 12-17)

 

 

            2.1 : Qu'est-ce que l'affranchissement ?

 

                        Ce terme désignait autrefois l'acte juridique par lequel un esclave était rendu à la liberté. Sur le plan spirituel, l'affranchissement est la délivrance de la puissance du péché. L'homme irrégénéré n'a qu'une nature en lui : la nature adamique, dont les fruits ne sont que des péchés. Par l'opération du Saint Esprit venant demeurer en lui, l'homme régénéré reçoit de Dieu une nouvelle nature, divine, parfaite, semblable à Christ, qui ne peut pécher, car elle est « selon l'image de celui qui l'a créée » (Col. 3 : 10). La puissance de cette vie nouvelle, c'est l'Esprit Saint.

                        Cependant la nouvelle naissance ne supprime pas la vieille nature. Celle-ci subsiste donc dans le croyant jusqu'à la fin de sa vie, et de plus, s'efforce constamment de subjuguer la nouvelle nature. Il y a donc lutte permanente dans le croyant, non point entre lui-même et la chair, mais entre l'Esprit et la chair. « Car la chair convoite contre l'Esprit (c'est-à-dire a des désirs opposés à ceux de l'Esprit) et l'Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l'une à l'autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez (c'est-à-dire la volonté de la chair) » (Gal. 5 : 17). Cette lutte est imputable au fait que la chair ne supporte pas d'être mise de côté en vertu du jugement que Dieu a prononcé et exécuté contre elle à la croix, en Christ, quand il a « condamné le péché dans la chair » (Rom. 8 : 3). Mais ceux qui, par la foi, acceptent avec reconnaissance ce jugement contre la chair, ont le droit et le pouvoir de se tenir pour morts, parce que Christ est mort et qu'ils vivent de sa vie de résurrection.

                        Il arrive cependant, trop souvent hélas ! que la chair l'emporte et même qu'elle domine si complètement le croyant que l'Esprit ne peut aucunement manifester sa puissance en lui. Un tel homme est un croyant charnel, dont le comportement ne se distingue pas, ou très peu, de celui des hommes irrégénérés. Tel était, par exemple, le cas des Corinthiens auxquels l'apôtre Paul doit dire : « N'êtes-vous pas charnels, et ne marchez-vous pas à la manière des hommes ? (1 Cor. 3 : 1-4).

 

                        Il y a donc des croyants charnels et des croyants spirituels – les premiers asservis à la chair, les seconds conduits par l'Esprit ; des petits enfants en Christ et des hommes faits – les premiers ne supportent que du « lait », les seconds se nourrissent de « viande, de nourriture solide » ; il y a, symboliquement, des tribus qui sont demeurées en deçà du Jourdain et d'autres qui, l'ayant franchi – figure de la mort avec Christ – sont entrées dans le pays de la promesse ; mais les premières ne connaissent ni la crucifixion de la chair en Christ, ni la puissance d'une vie de résurrection en lui, ni la jouissance des bénédictions spirituelles de la Canaan céleste (Eph. 1 : 3).

 

                        Or ce n'est pas ce que Dieu veut pour les siens : il veut qu'ils soient des hommes spirituels, des hommes faits, qu'ils vivent d'une vie de résurrection, de joie, de puissance, et qu'ils jouissent réellement de leur part céleste en Christ. Comment donc ? En les délivrant de la puissance du péché, en les amenant à se tenir pour morts au péchés, parce qu'ils sont morts avec Christ, mais en les rendant aussi capables de vivre de la vie nouvelle qu'il leur a donnée, parce qu'ils sont ressuscités avec Christ.

 

                        Le croyant est donc appelé à s'emparer par la foi d'une triple vérité et à la vivre dans la réalité quotidienne :

                                   - il est mort au péché, car il a été crucifié avec Christ (Rom. 6 : 2, 6) ; il est plongé dans le Jourdain

                                   - il est ressuscité avec Christ par la puissance du Saint Esprit (Col. 2 : 20 ; 3 : 1-4) ; il est tiré hors du Jourdain

                                   - il est assis dans les lieux célestes en Christ (Eph. 2 : 4-7), position qu'il réalise et dont il jouit par la puissance du Saint Esprit en lui ; il est introduit en Canaan.


                        La parole fait ressortir cette conformité du croyant avec Christ en usant, à plusieurs reprises, de la préposition avec :

                                   - nous sommes crucifiés avec lui (Rom. 6 : 6)

                                   - morts avec lui (Rom. 6 : 8 ; Col. 2 : 20)

                                   - ensevelis avec lui (Rom. 6 : 4)

                                   - vivifiés avec lui (Eph. 2 : 5)

                                   - ressuscités avec lui (Eph. 2 : 6).

 

                        « Nous avons été identifiés avec lui » dans sa mort comme dans sa résurrection. Selon l'original, « nous sommes devenus une même plante avec Christ ». Un avec lui dans sa mort, nous sommes bien réellement morts ; un avec lui dans sa résurrection, nous sommes bien réellement vivants de sa vie. Le jugement de Dieu nous a atteints, dans la personne du Seigneur Jésus, sur la croix, mais ce jugement ayant été exécuté, nous sommes maintenant entièrement délivrés de toute condamnation (Rom. 8 : 1). Le jugement est derrière nous et, ressuscités avec Christ, nous vivons de sa vie. « Comme il est, lui, nous sommes, nous aussi » (1 Jean 4 : 17).

 

                        Ainsi, nous sommes unis à Christ sur la croix, dans le tombeau et dans les lieux célestes, de sorte que nous partageons avec lui la victoire de sa croix, la puissance de sa résurrection et la plénitude de sa vie glorieuse.

 

                        Saisissant par la foi cette réalité, nous en prenons possession comme d'une part bénie qui nous appartient. Il ne s'agit donc point de chercher à l'acquérir par nos propres efforts, puisque nous l'avons déjà obtenue en Christ. Dès que nous avons reçu cette précieuse vérité, par l'Esprit, dans notre coeur, nous cessons d'être occupés du vieil homme devant Dieu pour en tirer quelque chose de bien, ou de nous écrier : « Misérable homme que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort ? » (Rom. 7 : 24). Ce serait, comme on l'a dit, attendre ce qui n'arrivera jamais, parce que c'est déjà arrivé en Christ. Le vieil homme a été complètement annulé à la croix et dans la mort de Christ, de sorte qu'il n'existe plus devant Dieu. Par la grâce, le vieil homme a été mis au tombeau, il y a plus de 19 siècles ; par la foi, nous l'y maintiendrons. Le tyran a été détrôné par la victoire que Christ a remportée sur la croix, et c'est Christ qui règne et qui vit en nous.

 

                        En d'autres termes, l'affranchissement manifeste, dans le croyant, la vie et la puissance divines :

                                   - la vie : lorsqu'il annonce à ses disciples la venue du Consolateur, le Seigneur Jésus leur dit : « En ce jour-là, vous connaîtrez que moi je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous » (Jean 14 : 20). Si « vous en moi » exprime notre position en Christ, tels que Dieu nous voit et nous reçoit en lui, « moi en vous » exprime la vie nouvelle que le croyant possède. Par la foi, je sais que Christ vit en moi.

 

                                   - la puissance de cette vie nouvelle : c'est le Saint Esprit dont le croyant est scellé (Eph. 1 : 13 ; 4 : 30), mais dont il devrait être rempli, comme d'une puissance agissante, manifestant la réalité et les fruits de la vie nouvelle qu'il possède.

 


            2.2 : Comment l'affranchissement s'opère-t-il ?

 

                        Pour jouir de la puissance de ces vérités, il faut non seulement que nous les recevions comme doctrines, mais aussi que nous les apprenions expérimentalement, ce qui ne signifie nullement que nous devions apprendre notre leçon par le péché et les chutes (comme Pierre, par exemple). Au contraire, un coeur pieux et attaché au Seigneur l'apprendra en la présence de Dieu, en communion avec lui et en se laissant enseigner par le Saint Esprit. Tel a été le cas de l'apôtre Paul.

 

                        Nous trouvons en Romains 7 une description de telles expériences. Le croyant doit apprendre :

 

                                   - qu'il y a en lui une nature entièrement corrompue. « Moi je suis charnel, vendu au péché » (v. 14). « Car je sais qu'en moi, c'est-à-dire en ma chair, il n'habite point de bien » (v. 18). Cette découverte est douloureuse et produit en nous une profonde déception. Tant que le croyant n'a pas reconnu que non seulement les fruits de l'arbre sont mauvais (les péchés produits par la chair), mais que l'arbre lui-même est entièrement corrompu, il ne peut s'en voir affranchi, car il tentera toujours d'entrer en lutte avec le vieil homme pour s'efforcer de l'améliorer, entreprise absolument sans espoir. C'est là la deuxième expérience :

 

                                   - qu'il n'a aucun pouvoir pour dominer ou améliorer la chair. « Car ce que je fais, je ne le reconnais pas, car ce n'est pas ce que je veux que je fais, mais ce que je hais, je le pratique » (v. 15). « Car le vouloir est avec moi, mais, accomplir le bien, cela je ne le trouve pas » (v. 18). « Car le bien que je veux, je ne le pratique pas ; mais le mal que je ne veux pas, je le fais » (v. 19). La chair est donc une nature indomptée et indomptable (Rom. 8 : 7). C'est pourquoi Dieu n'a pas tenté de l'améliorer, mais, par la loi, il en a démontré la totale impuissance et la corruption irrémédiable. Il n'attend pas de ses enfants qu'ils s'efforcent de la corriger, mais, au contraire, qu'ils soient bien d'accord avec lui. L'apôtre Paul lui-même a dû faire l'expérience que la chair en lui était si incorrigible que Dieu avait été contraint de lui envoyer une écharde pour la chair, un ange de Satan pour le souffleter, afin que le vieil homme ne s'enorgueillisse pas à cause de l'extraordinaire des révélations qui avaient été faites à l'apôtre lorsqu'il avait été ravi jusqu'au troisième ciel (2 Cor. 12 : 7-10).

 

                                   - que c'est le péché attaché à cette nature, et non le croyant lui-même, qui accomplit ce que celui-ci ne veut pas. « Or maintenant, ce n'est plus moi (c'est-à-dire cet entendement qui sert la loi de Dieu) qui fais cela, mais c'est le péché qui habite en moi » (v. 17). « Or si ce que je ne veux pas, moi, je le pratique, ce n'est plus moi qui l'accomplis, mais c'est le péché qui habite en moi » (v. 20). Le croyant découvre que la chair en lui est une nature pécheresse qui ne peut agir que conformément à ce qu'elle est et produit seulement le péché. Mais il a le privilège de ne reconnaître que la nouvelle nature comme étant lui-même ; la vieille nature est seulement un ennemi qu'il faut traiter comme tel.

 

                                   - la conclusion de ces constations si pénibles et humiliantes est la suivante : « Je trouve donc cette loi pour moi qui veux pratiquer le bien, que le mal est avec moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l'homme intérieur ; je vois seulement dans mes membres une autre loi qui combat contre la loi de mon entendement et qui me rend captif de la loi du péché qui existe dans mes membres. Misérable homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? » (v. 21-24). Mais aussitôt, l'apôtre Paul rend grâces pour la délivrance que Dieu a opérée en Christ, délivrance dont il expose les glorieux résultats au chapitre 8. Alors qu'au chapitre 7, les pronoms « je » et « moi » reviennent très souvent, tandis que le Saint Esprit n'y est même pas mentionné, on ne les trouve qu'à trois reprises au chapitre 8, mais le Saint Esprit y est mentionné seize fois : le « moi » est mis de côté et la puissance du Saint Esprit s'y substitue dans la vie du croyant affranchi : « La loi de l'esprit de vie dans le Christ Jésus m'a affranchi de la loi du péché et de la mort » (Rom. 8 : 2). Une puissance donnée par Dieu, l'Esprit de vie, intervient dans le croyant et le libère de cette puissance qui le contraignait de pécher : le croyant affranchi est libéré de la puissance du péché, il sait qu'il n'est plus obligé de pécher, il n'est plus l'esclave du péché, il est libre et, comme tel, asservi à la justice.

                        On a donné une image de cette réalité : la grue munie d'un puissant électro-aimant et dont on se sert pour décharger la ferraille. Dès que le courant agit sur l'électro-aimant, la ferraille est comme libérée de la loi de la pesanteur et la grue peut la transporter ailleurs. Là, le courant est interrompu et la pesanteur fait tomber la charge à l'endroit voulu. La loi du péché – la pesanteur, dans notre exemple – fera toujours pécher. Mais, de même que le courant annule la pesanteur, la loi de l'Esprit de vie dans le Christ Jésus nous affranchit de la loi du péché et de la mort. Tant que nous laissons l'Esprit agir, la loi du péché est comme neutralisée. Mais si un câble est sectionné, l'électro-aimant ne reçoit plus le courant et n'a plus aucune efficacité. De même, si l'Esprit est paralysé par la manifestation de la volonté propre ou attristé par l'activité de la chair, son action est suspendue et nous sommes sans force et sans fruit. « Mais je dis : Marchez par l'Esprit, et vous n'accomplirez point la convoitise de la chair » (Gal. 5 : 16). « Bien-aimés, je vous exhorte, comme forains et étrangers, à vous abstenir des convoitises charnelles, lesquelles font la guerre à l'âme » (1 Pier. 2 : 11).

                                                                                                                               M. Tapernoux

(à suivre)