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Les ennemis du peuple de Dieu à l'époque de Néhémie
 

 Après avoir cherché le secours de Dieu, Néhémie vient à Jérusalem où il prend connaissance de l'étendue de la tâche à accomplir pour reconstruire la muraille
 En dépit du fort mécontentement des ennemis du peuple de Dieu, Néhémie encourage ses frères à se lever et à bâtir la muraille
 Devant l'opposition des ennemis moqueurs et méprisants qui cherchent à intimider le peuple, Néhémie manifeste sa détermination à honorer Dieu
 Parmi le peuple de Dieu, se manifestent des défections, ou encore des complicités avec l'ennemi
 Malgré l'opposition grandissante des adversaires, le peuple, stimulé par Néhémie, a « le coeur au travail »
 Des Juifs, résidant à proximité des ennemis et subissant leur mauvaise influence, contribuent à décourager leurs frères 
 Néhémie doit faire face à une nouvelle attaque de l'adversaire et reprendre les nobles et les chefs en raison de leur condition morale 
 De nouveaux artifices du diable cherchent à altérer la confiance de Néhémie en Dieu
 Les nouveaux assauts des ennemis sont les plus subtils et les plus dangereux
 Les derniers pièges sont déjoués et les nations qui entourent le peuple de Dieu sont « fort abaissées à leurs propres yeux »


« … Sanballat le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, et Guéshem, l'Arabe … se moquèrent de nous et nous méprisèrent… Et je leur répondis et leur dis : Le Dieu des cieux, lui, nous fera prospérer, et nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons… » (Néh. 2 : 19-20).
 
« … combattant ensemble d'une même âme... n'étant en rien épouvantés par les adversaires »(Phil. 1 : 27-28).
 
 
 
             Les fils de Juda, objets de la grâce de Dieu, étaient remontés de la captivité, mais ils se trouvaient dans la misère et dans l'opprobre, au milieu des ruines de Jérusalem (Néh. 1 : 3). Par contre Néhémie occupait à la cour, à Suse, un poste des plus honorables, celui d'échanson du roi de Babylone (1 : 11). Dieu l'avait préparé à prendre à coeur les souffrances et l'humiliation de ce faible résidu. Il désirait, comme Moïse visiter ses frères et partager leur affliction, plutôt que de jouir pour un temps des délices du palais royal.
 
 
Après avoir cherché le secours de Dieu, Néhémie vient à Jérusalem où il prend connaissance de l'étendue de la tâche à accomplir pour reconstruire la muraille
 
            L'entretien de Néhémie, homme dépendant, avec le roi Artaxerxès est précédé et accompagné par la prière. Le roi se montre favorable (Néh. 2 : 6 ; Prov. 21 : 1) ; peu de temps après, Néhémie arrive, avec une escorte, à Jérusalem. Prudent, il commence par se rendre compte, de nuit, sans en informer personne, de l'étendue des dégâts (Néh. 2 : 13). Il entreprend le tour des remparts, jusqu'au moment où sa bête ne peut plus passer ! Il est consterné devant ce spectacle désolant, auquel les habitants de Jérusalem découragés, se sont habitués (Néh. 2 : 13-17).
            Chrétiens, le même danger nous menace. Quelle est notre attitude de coeur devant l'état misérable et ruiné de l'Eglise responsable ? Aucune « muraille » ne la protège plus contre l'envahissement du monde.
            La misère dans laquelle se trouvait Jérusalem faisait par contre parfaitement l'affaire de l'Ennemi et de ses agents. Du temps d'Esdras, les adversaires étaient Bisham, Tabeël, puis Thatnaï, Shethar-Boznaï et leurs collègues (Esd. 5 : 3). Du temps de Néhémie, Sanballat (Néh. 2 : 10, 19 ; 4 : 1, 7 ; 6 : 5, 12, 14) Tobija (Néh. 6 : 17, 19 ; 13 : 4, 17-18) et Guéshem (Néh. 2 : 19 ; 6 : 1-2) se mettront tout particulièrement en évidence.   Satan se sert d'instruments divers, parfois surprenants (Matt. 16 : 23) ; il excelle dans l'art de renouveler son personnel. « Nous n'ignorons pas ses desseins », dit l'apôtre Paul (2 Cor. 2 : 11). Son but est toujours le même : maintenir le peuple de Dieu dans l'abaissement et dans la servitude !
 
 
En dépit du fort mécontentement des ennemis du peuple de Dieu, Néhémie encourage ses frères à se lever et à bâtir la muraille
 
            Bien que personne ne soit au courant des projets de Néhémie, son arrivée à Jérusalem inquiète les ennemis. « Quand Sanballat, le Horonite, et Tobija, le serviteur ammonite, l'apprirent, ils furent très mécontents de ce qu'un homme était venu chercher le bien des fils d'Israël » (Néh. 2 : 10). Ils le pressentaient ! Or ils nourrissaient des sentiments d'hostilité et de jalousie envers le peuple de Dieu. 
            Ces adversaires représentent, pour les chrétiens, les ennemis du dehors, mais qui sont pourtant très proches d'eux. Ils se réjouissent secrètement de la ruine du peuple de Dieu et font tout pour s'opposer à son relèvement
            Néhémie a appris, auprès de Dieu, des paroles propres à toucher les coeurs de ceux qu'il souhaitait réveiller. Son nom signifie : « l'Eternel a consolé ». C'est ce qu'Il désire toujours faire à l'égard de son peuple : « Consolez, consolez mon peuple... parlez-lui au coeur, et criez-lui que son temps de détresse est accompli, que son iniquité est acquittée » (Es. 40 : 1). Il est aussi pour nous « le Dieu de toute consolation, qui nous console à l'égard de toute notre affliction » au milieu de la ruine (2 Cor. 1 : 3).
            A ceux qui l'entourent, Néhémie rappelle l'état de Jérusalem, mais également les encouragements reçus par grâce. Il leur raconte comment la main de son Dieu a été bonne sur lui (Néh. 2 : 18), montrant qu'il est de la même race spirituelle qu'Esdras (Esd. 7 ; 6, 9, 28 ; 8 : 22, 31). Il leur dit : « Venez, bâtissons la muraille de Jérusalem, afin que nous ne soyons plus dans l'opprobre ». Il reçoit de ces coeurs conscients de leur besoin et de leur abaissement, une réponse joyeuse et encourageante : « Levons-nous et bâtissons » (Néh. 2 : 17-18), s'écrient-ils. Après peut-être un temps de laisser-aller, de grande lassitude en voyant l'étendue du désastre, Dieu fortifie les mains pour bien faire. Comprenons qu'Il veut agir ainsi encore aujourd'hui vis-à-vis du faible résidu qui attend son retour !
 
 
Devant l'opposition des ennemis moqueurs et méprisants qui cherchent à intimider le peuple, Néhémie manifeste sa détermination à honorer Dieu
 
            Sanballat, le chef de l'opposition, n'était pas un païen, mais un Samaritain. Sa  « religion » était un mélange d'idolâtrie et de pseudo-adoration de l'Eternel. Avec ses complices, Tobija l'ammonite et Guéshem l'Arabe, Sanballat apprend les intentions du résidu. Alors ils se moquent d'eux et les méprisent ; cette forme d'hostilité a souvent des effets considérables, même sur le peuple de Dieu.
            Ces hommes ne connaissaient pas vraiment Dieu. Il leur était donc impossible de comprendre où ce résidu, insignifiant selon leur appréciation, puisait la force pour accomplir une oeuvre jugée impossible par l'esprit humain. Mais la foi a toujours raison, et l'incrédulité a toujours tort !
            Néhémie ne se laisse pas tromper par la fausse inquiétude qu'ils manifestent : « Qu'est-ce que vous faites là ? Voulez-vous vous révolter contre le roi ? ». Une telle accusation sera reprise au chapitre 6 (v. 6-7).
            Il répond fermement aux adversaires qui veulent l'effrayer : « Le Dieu des cieux, lui, nous fera prospérer, et nous ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons ; mais vous, vous n'avez ni part, ni droit ni souvenir à Jérusalem » (Néh. 2 : 20). Le peuple de Dieu ne peut en aucune manière s'associer au monde pour faire l'oeuvre de Dieu, sous quelque forme que ce soit.     
            Une des fonctions de la muraille, mise en évidence par la Parole, était de « séparer ce qui était saint de ce qui était profane » (Ezé. 42 : 20). C'était aussi une défense efficace contre les attaques de l'Ennemi. Elle protégeait le temple de Dieu reconstruit et le sanctuaire.
            Le devoir de chaque serviteur de Dieu n'est-il pas d'apporter sa contribution à rebâtir la muraille ? Celle-ci préserve des assauts du monde conduit par Satan. Pour nous croyants, aujourd'hui, la muraille c'est Christ, une Parole de salut et de louange (Zach. 2 : 5 ; Jér. 15 : 20 ; Es. 60 : 18 ; 26 : 1). Les portes ont aussi une importance capitale. Elles étaient ouvertes seulement quand le soleil était chaud, pour laisser entrer et sortir librement les habitants de la cité (Néh. 7 : 3). Durant la nuit, elles étaient fermées, afin de ne rien laisser pénétrer, à la faveur de l'obscurité, qui soit contraire aux lois de la cité. Les traîtres ne pouvaient pas ouvrir subrepticement la porte à l'ennemi. Les portes de notre coeur sont-elles ouvertes ou fermées ? N'ont-elles pas besoin de réparations ?
 
 
Parmi le peuple de Dieu, se manifestent des défections, ou encore des complicités avec l'ennemi
 
            Au chapitre 3, un grand nombre de « réchappés » se lèvent ; avec beaucoup de coeur, ils entreprennent cet immense et peu séduisant travail. Il est très encourageant de considérer dans le détail ce « tableau d'honneur ». Dieu note soigneusement le plus humble service accompli pour Lui. Il mentionne en particulier le nom de ceux qui faisaient tous leurs efforts pour construire devant leur propre maison, ou qui avaient assez de dévouement pour prendre en charge une seconde portion du mur !
            Il est question en premier lieu du grand sacrificateur, Eliashib, alors chef spirituel du résidu. Il travaille avec ses frères, les sacrificateurs. Ils s'occupent d'un grand secteur, rendu plus difficile du fait de la présence de deux tours (v. 1) ! Ils réparent en particulier la porte des brebis, la plus proche du temple. C'est par là que passaient les bêtes destinées aux sacrifices. Cette porte reçoit immédiatement une consécration particulière : elle est pourvue de battants, mais le travail manque de « qualité » car  les verrous et les barres font défaut… S'agit-il seulement d'un oubli ou hélas, d'une négligence volontaire ? Ces verrous et ces barres sont pourtant soigneusement apposés sur toutes les autres portes réparées (v. 3, 6, 13, 14, 15). Plus tard, Néhémie s'apercevra du mal qu'Eliashib a fait en faveur de Tobija, en lui préparant une chambre dans les parvis de la maison de Dieu ! Il trouve cela très mauvais et saisi par une sainte colère, il jette dehors tous les effets de la maison de Tobija et commande que l'on purifie ces chambres, avant d'y rapporter les ustensiles de la maison de Dieu, l'offrande de gâteau et l'encens (Néh. 13 : 7-9). En outre un des petits-fils d'Eliashib deviendra le gendre de Sanballat et Néhémie le chassera d'auprès de lui (v. 28-29). Au lieu de détourner de l'iniquité beaucoup de gens (Mal. 2 : 6, 8), Eliashib les a fait broncher à l'égard de la Loi. Il ne fera pas partie du cortège de consécration de la muraille.
            Ces tristes faits conduisent à se poser une question très sérieuse : N'y a t-il pas des complicités avec l'ennemi à l'intérieur du peuple de Dieu ? Une telle situation ne manque pas de causer du désordre et d'aggraver la souffrance des fidèles. Notre manque personnel de séparation rejaillit sur tout le peuple de Dieu. La constatation pénible faite au temps de Néhémie, est, hélas, valable de notre temps !
            D'autres personnes dans cette liste de travailleurs ont un caractère douteux : Mérémoth ne manque pas de dévouement, mais c'est un allié de Tobija, car il a donné sa fille à son fils. Très souvent des alliances familiales ont une influence fâcheuse sur notre conduite.
            Une autre ombre est jetée par les principaux parmi les Thekohites, originaires de la patrie d'Amos : « ils ne plient pas leur cou au service du Seigneur ». En fait, ils refusent de porter le joug (Néh. 13 : 5 ; Matt. 11 : 29). Il est d'autant plus encourageant et instructif de voir que le zèle d'autres habitants de Tekoa ne faiblit pas pour autant ! Ils réparent même une seconde portion (Néh. 3 :  27) ! S'il y a des défections, souvenons-nous de l'exhortation du Seigneur à Pierre : « Que t'importe ? Toi, suis-moi » (Jean 21 : 22).
            Plus loin, il est question parmi ces travailleurs très variés, d'un Baruc (v. 20) dont le père est probablement ce Zabbaï, qui avait pris une femme étrangère (Esd. 10 : 28). On peut espérer toutefois que son zèle résulte du désir de redoubler de vigilance pour préserver la sacrificature des contacts impurs !
 
Malgré l'opposition grandissante des adversaires, le peuple, stimulé par Néhémie, a « le coeur au travail »
 
            Dans le chapitre 4 de Néhémie, la pression des ennemis extérieurs augmente. Depuis que les murs se réparaient, la colère grondait contre Juda. Sanballat, leur porte-parole, n'est plus simplement attristé, comme au début - il est extrêmement irrité et se moque des Juifs. Il harangue ses frères et l'armée de Samarie : « Que font ces faibles Juifs (littéralement : ces impuissants) ? Les laissera-t-on faire ? Offriront-ils des sacrifices ? Achèveront-ils en un jour ? Feront-ils revivre les pierres des monceaux de poussière, quand elles sont brûlées ? » (Néh. 4 : 2). Comment peuvent-ils achever miraculeusement leur travail puisqu'ils  n'ont même pas les matériaux nécessaires ? semble se moquer Sanballat. Et Tobija, à côté de lui, renchérit, avec une ironie cinglante : « Au reste, pour ce que ceux-ci bâtissent, si un renard y montait, il ferait crouler leur muraille de pierres » (v. 3).
            Le monde ne se fait pas faute aujourd'hui de tourner en ridicule la séparation des chrétiens, la faiblesse de leurs rassemblements… Amis croyants, ne nous laissons pas troubler par de telles réflexions (Héb. 11 : 26). L'auteur d'un cantique s'exprime ainsi : « Et si le monde est contre toi, ses mépris sont ta gloire. La foi, l'espérance et l'amour te donnent la victoire » !
            L'attitude de Néhémie est remarquable. Il prie : « Ecoute, ô notre Dieu, car nous sommes méprisés… que leur péché ne soit pas effacé de devant toi » (Néh. 4 : 4-5). N'oublions pas que l'on est ici sous l'ancienne alliance. Heureusement, Juda est soutenu par son attachement à cette cité, où l'Eternel avait mis la mémoire de son Nom ! « Le peuple avait le coeur au travail » (v. 6). Alors ils prient, ils veillent, en établissant une garde.
            Pourtant l'opposition s'enfle encore ! Les adversaires ont appris que ce qu'ils voulaient empêcher arrive. Les brèches commencent à se fermer ! Les premiers opposants sont alors rejoints par les Arabes, les Ammonites et les Asdodiens (ce sont des Philistins). La haine, a-t-on dit, unit mieux que l'amour. Leurs « intérêts » étaient certainement très différents, mais tous, dans une grande colère, se liguent pour venir faire la guerre à Jérusalem !
 
 
Des Juifs, résidant à proximité des ennemis et subissant leur mauvaise influence, contribuent à décourager leurs frères 
 
             Le livre de Néhémie parle ensuite de Juifs qui habitaient près des ennemis (4 : 12). Au moment même où, sous ces épreuves répétées, les forces des porteurs de fardeaux faiblissent devant l'importance des décombres, ces Juifs viennent avertir leurs frères « par dix fois » des intentions meurtrières des adversaires. Sans doute, leurs intentions étaient-elles bonnes : ils voulaient, peut-être, les convaincre de venir s'abriter auprès d'eux, dans les villages – ce qui aurait signifié abandonner le travail – en attendant d'hypothétiques jours meilleurs ( Agg. 1 : 2).
            Si, volontairement, nous vivons en contact habituel avec l'Ennemi de nos âmes et ses comparses, nous serons certainement affaiblis, influencés, incapables alors d'encourager vraiment nos frères à résister au diable et à ses agents (1 Cor 15 : 33 ; 1 Pier. 5 : 8-9).
            Que de fois, on entend des discours de ce genre : « Attention ! On vous en veut, l'ennemi est puissant ! Si vous insistez en vous tenant à l'écart, vous allez provoquer une attaque générale ! ». Or ces donneurs d'avis n'ont aucun remède selon Dieu à proposer. Par leur attitude, ils augmentent les angoisses des plus faibles brebis du troupeau de Dieu.
            L'heure n'est jamais au compromis ou à la fuite éperdue. C'est aux ressources divines qu'il faut faire appel. Il faut accepter qu'aux fatigues de la construction puissent venir désormais s'ajouter celles du combat. Aujourd'hui, les attaques spirituelles sont les plus dangereuses.
            Le croyant n'est pas seulement un ouvrier, il est aussi un soldat. Il ressemble aux travailleurs de Néhémie, qui, dans une main, tenaient un outil, et dans l'autre, une arme - en figure, la Parole de Dieu (Néh. 4 : 17 ; Eph. 6 : 17). On a donné à cette scène un titre : « l'épée et la truelle ». Les ouvriers sont invités – nous le sommes avec eux - chacun à son poste, à combattre pour leurs frères, leurs fils et leurs filles, leurs femmes et leurs maisons, prêts à se rassembler le cas échéant, à l'appel de la trompette, autour du chef (Néh. 4 : 14). Leur attitude résolue dissipe le conseil de l'Ennemi ! Il veut toujours nous surprendre ; agissons selon les principes que la Parole nous enseigne !
 
 
Néhémie doit faire face à une nouvelle attaque de l'adversaire et reprendre les nobles et les chefs en raison de leur condition morale 
 
            Le chapitre 5 contient une surprise affligeante. Un nouvel obstacle surgit, mais cette fois au sein même du peuple de Dieu. C'est une forme terrifiante d'autodestruction ! Ceux qui étaient remontés de la captivité, avant la venue de Néhémie, étaient dans une grande misère (Néh. 1 : 3). Leur situation s'est aggravée. Ils ont dû mettre en gage le peu qu'ils possédaient encore, et parfois même accepter de livrer leurs enfants à l'esclavage, pour être en mesure de payer leurs impôts (le tribut du roi des nations), sans mourir pour autant de faim. Mais le pire, c'est d'apprendre que ceux qui les traitent ainsi, ce ne sont pas, comme on pourrait le penser, des ennemis. Ce sont leurs propres « frères », qui se sont enrichis par leur trafic habile, sans hésiter à transgresser la loi (Ex. 22 : 25 ; Lév. 25 : 39-43 ; Deut. 15 : 11 ; 23 : 19-20). La crainte de Dieu, toujours présente chez le fidèle Néhémie, n'est plus visible chez plusieurs d'entre eux (Néh. 5 : 15).
            Où en sommes-nous quant à l'amour fraternel ? Sans lui, le plus beau service est sans valeur (1 Cor. 13 : 1-3). Examinons notre coeur à ce sujet. Quel est notre comportement habituel ? Cherchons-nous à réaliser l'enseignement de Jacques (2 : 15-16) ? Attention aussi de ne pas insister sur la séparation extérieure, indispensable à sa place, tout en oubliant d'une façon humiliante le dévouement dû à nos frères (1 Jean 3 : 16-17).
            Néhémie, par sa conduite, son amour désintéressé, était un exemple remarquable. Il pouvait les exhorter, leur faire honte et les aider à se redresser. Cette mauvaise attitude passée avait eu pour résultat un grand cri, des plaintes, des récriminations, au demeurant parfaitement justifiés. Quelle occasion pour l'Ennemi, de produire de l'amertume dans les coeurs, d'encourager une discorde durable entre des frères, pourtant appelés à une activité commune ! Le diable sait parfaitement exploiter de telles situations. Or ici il ne parvient pas à maintenir un désordre durable. Les fautifs se repentent, la congrégation retrouve son unité et loue l'Eternel !
            Toutefois ces échecs n'ont pas découragé Sanballat, Tobija et Guéshem. L'Ennemi ne désarme jamais, il cherche de nouvelles occasions. Il faut toujours être revêtu de l'armure complète de Dieu, et après avoir tout surmonté, tenir ferme (Eph. 6, 11-13).
 
 
 
De nouveaux artifices du diable cherchent à altérer la confiance de Néhémie en Dieu
           
            L'adversaire change de tactique. Ses complices font à Néhémie une proposition hypocrite, très dangereuse : « Viens, et rencontrons-nous ensemble dans les villages de la vallée d'Ono » (Néh. 6 : 2). Cette vallée, dite des artisans, était située à 40 km au Nord-ouest de Jérusalem. Ils semblent lui proposer un armistice ou, mieux encore, une collaboration. En réalité, ils voudraient tuer Néhémie ou, à défaut, ternir sa réputation d'intégrité aux yeux de ses compatriotes ; ils ont compris le rôle joué par cet énergique homme de Dieu. Ils espèrent qu'après sa chute, toute l'oeuvre s'écroulera ! Ils font des efforts pour séduire. Par quatre fois, ils lui envoient un messager porteur des mêmes propositions. Ils pensent que, la lassitude aidant, il finira par accepter. C'est souvent notre cas ! Il faut se souvenir de la façon de faire de notre ennemi. Il présente sans relâche la même tentation, jusqu'au moment où, de guerre lasse, nous sommes prêts à céder !
Or, chaque fois, Néhémie trouve le secours auprès de Dieu et leur répond, avec prudence, la même chose : « Je fais un grand travail et je ne puis descendre. Pourquoi le travail cesserait-il pendant que je le quitterais et que je descendrais vers vous ? » (6 : 3). Sa fermeté, son engagement rappellent la portée de l'avertissement de l'apôtre Paul à Timothée - et à chaque enfant de Dieu : « Sois-y tout entier ! » (1 Tim. 4 : 15).
 
 
Les nouveaux assauts des ennemis sont les plus subtils et les plus dangereux
 
            L'ennemi n'est pas rebuté par son échec. N'y comptons pas, restons « mobilisés » ! Les derniers assauts sont, comme souvent, les plus dangereux. Cette fois, Sanballat envoie son serviteur, une lettre ouverte à la main. Chacun peut donc la lire, ainsi que cet ennemi le souhaite. Il voudrait que les accusations et les menaces qu'elle contient parviennent au peuple. Il compte séduire les mal affermis par ce moyen. Ils sont, il le sait, des alliés potentiels.
            Cette façon de procéder est toujours répandue. Veillons – sans oublier que les paroles du rapporteur sont des friandises (Prov. 18 : 8) - à ne pas recevoir d'accusation contre un frère ou une soeur. C'est encore plus grave s'il s'agit d'un frère « à la tête » (Rom. 12: 8). L'Ennemi cherche particulièrement à lui nuire, comme à Néhémie (Act. 25 : 7 ; 1 Tim. 5 : 19). N'oublions pas que Satan est l'Accusateur des frères, « jour et nuit » ! (Apoc. 12 : 10).
            Que contenait cette lettre perfide, apparemment si fraternelle ? « On entend dire parmi les nations… que toi et les Juifs vous pensez à vous révolter… » (Néh. 6 : 6). « Gashmu (sans doute Guéshem) le dit », affirme Sanballat.  Il s'exprime ensuite ainsi : Tu as des ambitions, tu veux devenir roi, tu as établi des prophètes pour le proclamer et ils s'y emploient. Toutes ces choses vont être rapportées au roi !
            Sanballat  conclut sa lettre  par la même invite : « Viens donc maintenant et tenons conseil ensemble » (v. 7). Il y avait de quoi faire fléchir le courage de Néhémie, et pourtant, avec le secours du Seigneur, cette nouvelle intimidation échoue aussi.
            Néhémie fait répondre à Sanballat : « Aucune des choses dont tu parles n'a eu lieu ; tu les inventes dans ton propre coeur » (v. 8). Et, selon son excellente habitude, il s'adresse à Dieu par la prière : « Maintenant donc, fortifie mes mains » (v.  9) !
 
 
 
Les derniers pièges sont déjoués et les nations qui entourent le peuple de Dieu sont « fort abaissées à leurs propres yeux »
 
            Une fois encore, les ennemis trouvent des complicités intérieures. Dans la ville même, ils peuvent compter sur la fausse amitié d'un Juif, Shemahia, fils de Delaïa, fils de Mehétahéel, peut-être de la race sacerdotale (Néh. 6 : 10). Ils l'ont soudoyé dans ce but. Cet homme s'est enfermé, sans doute pour convaincre son visiteur, Néhémie, que leurs vies sont très menacées. Or, ce n'est qu'un dangereux guet-apens pour le faire tomber. Il lui dit : « Rencontrons-nous dans la maison de Dieu, à l'intérieur du temple… » ; c'était une chose évidemment défendue (Nom. 18 : 7). A l'entendre, c'est le dernier recours, la seule cachette sûre ! Il affirme mensongèrement qu'il connaît les projets précis de ceux qui veulent assassiner Néhémie ; « de nuit », précise-t-il. Il cherche à lui faire peur, à le faire pécher, en vue « de lui faire un mauvais renom » et de le couvrir d'opprobre (Néh. 6 : 13). D'ailleurs cet homme n'est pas le seul à nourrir de telles pensées. Néhémie cite une certaine prophétesse Noadia (Ezé. 13 : 17-18) et d'autres soi-disant « prophètes » qui voulaient l'effrayer (v. 14).
 
            Or, malgré ce temps troublé, la muraille est achevée en un temps record (52 jours !). Les nations et les ennemis l'apprennent et ils sont obligés de reconnaître que c'est l'oeuvre de Dieu (Ps 126 : 2). Aux yeux du Seigneur, le dévouement de ces ouvriers a plus d'importance que leurs capacités. Il en donne à ceux qui s'attendent à Lui et ils ont été merveilleusement aidés (2 Chr. 26 : 15).
            Pourtant, en ce temps-, quelques nobles de Juda, en véritables partisans de l'ennemi, envoient lettre sur lettre à Tobija. Et lui-même leur écrit. Il continue aussi à adresser des lettres dans l'espoir, toujours déçu - avec l'aide de Dieu - d'effrayer Néhémie.
            Tobija et son fils avaient des liens de famille avec certains Juifs. Plusieurs lui avaient prêté serment. Tobija était le gendre d'un de ces Juifs, Schecania. Son fils avait épousé la fille de Meshullam, fils de Bérékia (6 : 16-17). Leur façon d'agir est dévoilée dans l'Ecriture : ils disaient devant Néhémie « les bonnes actions » de Tobija et ils rapportaient à cet adversaire les paroles de Néhémie ! On reprochait sans doute à ce dernier d'être trop intransigeant, alors que Tobija était tenu pour un homme généreux, au fond incompris. A le fréquenter, ils trouvaient leur avantage. Comme l'écrit le psalmiste : « Mon peuple se tourne de ce côté-là, et on lui verse de l'eau à plein bord » (Ps.  73 : 10). C'est un temps de misère, de troubles, de combats et Néhémie s'occupe des portes : il établit des gardiens, choisis à cause de leur fidélité. Ils assureront la surveillance.
 
 
            Présentement les circonstances sont différentes de celles que nous venons d'évoquer, mais les ruses de l'Ennemi restent les mêmes ; ses agents sont toujours aussi actifs. Toutefois les ressources divines sont inchangées, parfaitement suffisantes. Il faut s'en emparer par la foi, en vaquant à la prière. La couronne est promise à chaque vainqueur !
 
 
                                                                                  Ph. L. 18. 03. 08
 
 
 
                        Que deviendrait dans sa faiblesse, ton racheté, 
                        S'il ne pouvait dans sa détresse, être abrité
                        Par ton amour toujours fidèle, Dieu de bonté,
                        Et vivre à l'ombre de ton aile, en sûreté ?
 
                                              
                        Bien que des ennemis nombreux
                        Assaillent ma faiblesse
                        Et de leurs pièges dangereux
                        M'environnent sans cesse.
 
                        Je puis néanmoins, chaque jour,
                        M'attacher à ta trace
                        Et de ton ineffable amour
                        Savourer l'efficace.