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Que rendrai-je à l'Eternel pour tous les biens qu'Il m'a faits ?
(Ps. 116 : 12)
 
            
Un mouvement du coeur vers Dieu exprimé par un voeu ou une offrande
Les voeux concernant les personnes (Lév. 27 : 1-8)
Les voeux concernant les animaux (Lév. 27 : 9-13)
Un voeu afin de sanctifier sa maison ou une partie de son champ (Lév. 27 : 14- 24)
Autres prescriptions (Lév. 27 : 26-33)


 Lire : Lévitique 27
           Deutéronome 23 : 21-23
           Psaume 22 : 25 ; 116 : 14, 18
           Nombres 30 : 1-17

            Au début du Lévitique, Dieu appelle Moïse. Il lui parle, de la tente d'assignation : « Quand un homme d'entre vous présentera une offrande à l'Eternel… » (Lév. 1 : 2). David, le doux psalmiste d'Israël, dira : « Bienheureux celui que Tu as choisi et que tu fais approcher : il habitera tes parvis. Nous serons rassasiés du bien de ta maison, de ton saint temple » (Ps. 65 : 4). L'adoration appartient à Dieu, et à Lui seul. Il cherche des adorateurs (Jean 4 : 23).
            La clé du Lévitique, c'est Christ. Tous les aspects de son sacrifice et de sa sacrificature y sont décrits (chap. 1-10). C'est essentiellement le livre du sanctuaire et de l'adoration, mais il contient aussi des prescriptions relatives à la pureté, en rapport avec la lèpre en particulier (chap. 11-16, 24), au grand jour des expiations (chap. 16), aux 7 fêtes  solennelles (chap. 23), à l'année sabbatique et au Jubilé, où chacun rentrait dans son héritage (chap. 25). Enfin Dieu donne de sérieux avertissements, au cas où le peuple désobéirait (chap. 26).
 
            Considérons un peu les ultimes instructions de ce livre. Le chapitre 27, qui constitue une sorte d'appendice, traite des voeux que pouvaient prononcer spontanément les enfants d'Israël, et qui se distinguaient donc de toutes les prestations légales, à caractère obligatoire.
            On voit aussi de quelle manière le sacrificateur devait les « estimer ». Ce verbe, qui ne revient pas moins de onze fois dans les huit premiers versets et dix-neuf fois dans l'ensemble du chapitre, traduit une pensée dominante.
 
 
 
Un mouvement du coeur vers Dieu exprimé par un voeu ou une offrande
 
            Au milieu d'un peuple infidèle, l'Eternel sait toujours distinguer et récompenser le moindre mouvement du coeur vers Lui, exprimé ici en particulier par un voeu ou par une offrande. On peut se consacrer personnellement ou offrir une partie de ce que l'on possède. 
            Notons d'abord le contraste évident entre la mention d'un prix fixé, toujours le même, pour la rançon « en offrande à l'Eternel » (Ex. 30 : 13) et ce qui est indiqué dans ces versets de Lévitique 27.
            Le prix de la rédemption des croyants est identique pour tous, pour le riche ou le pauvre ! Dieu ne fait pas de différence entre les pécheurs (Rom. 2 : 11 ; 3 : 22) : à tous Il offre le même moyen de salut, donné gratuitement à tous ceux qui croient (Rom. 3 : 24). Mais cette rédemption a coûté fort cher, sur la croix, à Celui qui a payé cette rançon à notre place !
             Dans ce chapitre 27 du Lévitique, il s'agit d'un fruit spontané de la grâce arrivant à maturité dans un coeur bien disposé. On trouve ici ou là, sous la Loi, ces heureux élans, rappelés par diverses expressions : « Tout homme que son coeur y porta » (Ex. 35 : 21, 26 ; 36 : 2), ou encore : « Tout homme qui aura un esprit libéral » (Ex. 26 : 2 ; 35 : 5, 21, 22, 29).
            Anne était dans de telles dispositions. Elle prononce un voeu et dit : « Eternel des armées ! Si tu veux regarder à l'affliction de ta servante… que tu donnes à ta servante un enfant mâle, je le donnerai à l'Eternel pour tous les jours de sa vie » (1 Sam. 1 : 11). C'était un voeu qui sortait de l'ordinaire. Elkana, son mari, craignait visiblement que, le moment venu, il soit trop difficile pour sa femme de rester fidèle à son voeu (1 Sam. 1 : 23) ! Mais il n'en fut rien ; quand elle amène son enfant à Silo, elle prie et s'égaie dans l'Eternel (1 Sam. 1 : 24, 28 ; 2 : 1). 
            D'autres personnes aussi, aux prises avec des difficultés insurmontables, ont fait appel à la toute-puissance de Dieu et se sont engagées devant Lui par un voeu. Tel a été le cas, par exemple, de Jacob (Gen. 28 : 20-22) ou de Jonas (Jon. 2 : 10).
 
            Le sacrificateur intervenait pour attribuer une valeur précise à quelqu'un ou à quelque chose, au moment où l'Israélite faisait son don : « il en sera selon ton estimation, sacrificateur ! » (v. 12). Cette estimation devait être soigneuse. Vivant dans la présence de Dieu, le sacrificateur était son porte-parole. Il devait toujours agir en ayant les intérêts de Dieu en vue.
            L'évaluation du sacrificateur pouvait porter sur des personnes (v. 1-8), des animaux (v. 9-13), des maisons (v. 14-15), un champ appartenant au patrimoine d'un Israélite (v. 16-21), ou même celui qu'il avait acheté, et qui ne faisait donc pas partie de son héritage (v. 22).
 
 
 
Les voeux concernant les personnes (Lév. 27 : 1-8)
 
            L'estimation était différente, selon qu'il s'agissait d'un homme ou d'une femme. Elle variait aussi selon le moment où, dans leur vie, ils avaient décidé de prononcer, après mûre réflexion, à haute et intelligible voix, le voeu avec leur bouche (Prov. 20 : 25). Le voeu n'avait sa valeur et n'engageait son auteur que lorsqu'il avait été prononcé. On trouve le mot « voeu » ailleurs dans le livre du Lévitique, appliqué à l'offrande d'un sacrifice de prospérité (7 : 16 ; 22 : 18, 22-23 ; 23 : 37-38). Ici, les dons sont fait en faveur du temple et peuvent être rachetés. Il est singulier que même le rachat des personnes consacrées soit prévu ; pourtant il est évident qu'il en était souvent ainsi.
 
            Dieu a donné à chacun des capacités différentes. Aujourd'hui, tous les enfants de Dieu, rachetés par le même sang précieux de Christ, n'ont pas pour autant un même niveau spirituel et les mêmes aptitudes pour remplir le service qui leur est confié !
            Toutefois, à notre dévouement dans le temps actuel correspondra notre place dans le monde habité à venir, c'est-à-dire durant le millénium ! Si nous avons tendance à critiquer ce que font ou ne font pas les autres croyants, rappelons-nous que Celui qui juge souverainement, c'est le Seigneur. Il apprécie tout à sa propre mesure (représenté ici par le sicle du sanctuaire). Dans le Corps de Christ, chaque membre a son importance et sa fonction particulière. Laissons au Seigneur le soin d'apprécier ce que font les autres. Ne cherchons pas à obtenir à tout prix l'estime d'autrui.
            Désirerions-nous que notre entourage nous traite mieux que le Seigneur ne le fut ? Souvenons-nous de ce « prix magnifique » auquel Il a été estimé par les hommes. (Zach. 11 : 12,  en contraste avec 1 Pier. 2 : 6).
 
            Le Seigneur doit être l'objet suprême de nos affections. Les hommes ont souvent devant eux un tout autre idéal. Ils cherchent à connaître sur la terre la prospérité, le confort, un certain bien-être. L'apôtre Paul écrit aux rachetés : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à présenter vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est votre service intelligent. Et ne vous conformez pas à ce siècle » (Rom. 12 : 1-2).
            La maison de Stéphanas était « les prémices de l'Achaïe » ; ils s'étaient « voués au service des saints » (1 Cor. 16 : 15). Les Macédoniens avaient choisi le même chemin. Ils s'étaient « donnés premièrement eux-mêmes au Seigneur ». De ce don initial, tout leur service, spontané et abondant en joie, avait découlé (2 Cor. 8 : 2-5 ; Rom. 6 : 13).
 
            Il n'y avait pas de substitution possible entre des personnes. Leur estimation se faisait en fonction de l'âge.
            Vingt ans (v. 3), c'est pour la plupart le printemps de la vie. La jeunesse jouit pleinement de ses forces physiques et de ses facultés d'esprit, habituellement intactes. S'il réalise vraiment qu'il ne s'appartient plus (2 Cor. 5 : 15) et s'il écoute les sages conseils de la Parole (Ecc. 12 : 1), le croyant peut servir pleinement son Seigneur avec une joie paisible. Il est appelé à rendre témoignage de sa foi devant le monde.
            L'estimation du sacrificateur, de 20 à 60 ans, était en principe de 50 sicles pour un homme et de 30 sicles pour une femme (v. 3-4). Dans ces années de pleine maturité, il y a cependant des degrés, spirituellement parlant(1 Jean 2 : 12-17), même si la prospérité spirituelle se déroule de façon normale (en contraste : Héb. 5 : 12-14). Demandons-nous devant le Seigneur quel degré nous avons atteint ?
            Toutefois, quelle que soit sa capacité, le racheté doit servir le Seigneur avec ardeur. Il doit mêler sa foi et sa joie à tout ce qu'il dit ou fait. Peu importe s'il travaille ou non avec ses mains : il doit rester fidèle (1 Cor. 4 : 2). Il suit ainsi les traces de Jésus, Homme parfait dans sa marche ici-bas devant Dieu (1 Pier. 2 : 21). Le Seigneur, plein de compassion, ne s'est jamais détourné des pauvres, des opprimés, des malades rencontrés sur sa route. Désirons agir comme Lui (Luc 10 : 33) !
            Après 60 ans, l'estimation, en principe, était fortement réduite (v. 7). Mais le déclin n'est pas inévitable. Il faut s'attendre au Seigneur (Es. 40 : 31) On se souvient des effets de la grâce chez un Moïse. « Moïse était âgé de 120 ans quand il mourut : son oeil n'était pas affaibli, et sa vigueur ne s'en été pas allée » (Deut. 34 : 7).
 
            Il est triste et humiliant d'apporter au Seigneur « les restes » d'une vie gaspillée dans le monde. Toutefois, si, pour diverses raisons que Dieu connaît et apprécie, quelqu'un est « plus pauvre » que prévu, « on le fera se tenir devant le sacrificateur » ; celui-ci fera alors l'estimation « à raison de ce que peut atteindre la main de celui qui a fait le voeu » (v. 8) ; pour un racheté, on pourrait dire : ce qu'il a « saisi de Christ ». C'est une pensée consolante : si quelqu'un ressent son incapacité totale, il peut toujours recourir à la grâce.
            Si nous ne pouvons plus « bêcher la terre », nous pouvons toujours mendier ! (Luc 16 : 3). Or, l'homme n'est-il pas toujours un mendiant devant Dieu ? Qu'Il nous garde de croire que nous sommes quelque chose, « car, si n'étant rien, quelqu'un pense être quelque chose, il se séduit lui-même »  (Gal. 6 : 3) ! « Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis » (1 Cor. 15 : 10), dit l'apôtre Paul. Il avait travaillé plus que tous, mais il ajoutait : « Non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est en moi ». Il y a un immense bonheur à se reposer sur Lui !
 
            On trouve dans d'autres chapitres du Lévitique des mesures analogues en faveur du « pauvre » (5 : 7 ; 12 : 8 ; 14 : 21).
 
            Parmi ces personnes qui étaient présentées au sacrificateur, il pouvait y en avoir de toutes jeunes encore, auxquelles le Seigneur avait mis à coeur de Le servir, selon leurs capacités. Plusieurs exemples, rapportés dans l'Ecriture, sont un encouragement pour les plus jeunes lecteurs (voir par exemple 2 Rois 5 : 2-3 ; 1 Sam. 21 : 11 ; Jean 6 : 9 …). Même le plus jeune coeur peut être un temple au Seigneur ! dit un cantique.
            Il y avait même une estimation prévue pour un petit enfant, « entre un mois et cinq ans » (v. 6). Sans doute Samuel, à peine sevré en arrivant au temple, est-il de ceux-là. Formé par l'enseignement de sa mère, il ne pleure pas lorsqu'elle le quitte. Il se prosterne devant l'Eternel et commence à Le servir (1 Sam. 1 : 28 ; 2 : 18). Le Seigneur a toujours eu des attentions particulières pour les petits enfants, durant son ministère. Il reprend ceux qui voulaient les empêcher de s'approcher de Lui (Matt. 19 : 14). Il les prenait dans ses bras (Marc 9 : 36 ; 10 : 16) et Il aimait à se servir d'eux pour illustrer son enseignement (Marc 9 : 36 ; 18 : 13).
 
            L'estimation se faisait avec un sicle à « vingt guéras » (v. 25). C'était une évaluation divine irréfutable. Elle servait à tout régler, elle n'avait rien de commun avec le sicle « au poids du roi », toujours sujet à caution (2 Sam. 14 : 26 ; Amos 8 : 5). Notre estimation, celle des hommes, est incertaine, limitée (Es. 55 : 9). Le sicle du sanctuaire seul est une référence sûre ; il est un peu comme le mètre-étalon, soigneusement conservé à l'abri des variations de température, et sur lequel est basé notre système métrique. 
            Le Seigneur apprécie justement : « L'Eternel est un Dieu de connaissance, par lui les actions sont pesées » dans la balance de justice (1 Sam. 2 : 3 ; Prov. 16 : 2 ; Dan. 2 : 27). Il est Celui qui décide de ce qui est droit et de ce qui ne l'est pas. Il discerne le manque de foi chez Caïn, le zèle charnel de Jéhu, l'effacement du premier amour à Ephèse, de la vie à Sardes, l'absence d'huile chez cinq des dix vierges, d'un habit de noces chez un homme qui, interrogé sur cette carence, a la bouche fermée (Matt. 22 : 11). Il juge selon l'oeuvre de chacun et ne se contente pas, comme nous si souvent, de l'apparence (1 Pier. 1 : 17 ; Apoc. 20 : 12 ; 22 : 12).)  
        
            Lorsqu'un Israélite se consacrait personnellement, il devait servir dans le sanctuaire (Ps. 50 : 4). Or, en ce temps-là c'était un privilège réservé à une seule tribu, aux Lévites et aux sacrificateurs qui la composaient. Aussi pour accomplir son voeu, il fallait qu'il paie au trésor le prix d'un esclave sur le marché. Maintenant, les rachetés sont tous des sacrificateurs ; à ce titre, ils devraient toujours laisser le Seigneur disposer de leurs jours, de leurs biens, de leurs corps et de leurs coeurs ! Tout en nous Lui appartient de droit, veillons à ne rien soustraire de qui Lui ai dû.
 
 
 
Les voeux concernant les animaux (Lév. 27 : 9-13)
 
            Considérons aussi un peu ces bêtes que l'on pouvait offrir, et cherchons à saisir leur valeur aux yeux de Dieu.
            Il n'était pas question ici de sacrifices, comme auparavant dans ce livre. Les animaux étaient simplement remis aux sacrificateurs (Nom. 18 : 14), destinés à satisfaire aux besoins du culte : « Tout ce que l'on donne à Dieu est saint (v. 9-10) et même très saint (v. 28).
            Une fois présentée en offrande, on ne pouvait plus échanger la bête, la remplacer par une autre, « une bonne par une mauvaise ou une mauvaise par une bonne » (v. 10) ! Hélas, il peut arriver que l'on ait lieu de regretter avoir donné une mauvaise bête au Seigneur, mais on ne peut plus lui en substituer une bonne, il est seulement possible d'en ajouter une meilleure.
            Dans le livre de Malachie, les Israélites apportaient au sacrificateur des bêtes défectueuses. Leurs affections s'étaient refroidies et Dieu était frustré de tout ce qui lui était dû (Mal. 1 : 8 ; 14 : 3 : 8).
            Les voeux sont toujours une chose sérieuse. Il ne faut pas s'engager par ignorance ; ni, encore moins, avec présomption. (Ecc. 5 : 4-5 ; Act. 5 : 1-5 ; Matt.5 : 33) ! On ne trompe pas Dieu. L'apôtre Paul et Jacques ajoutent une exhortation d'ordre pratique à cet enseignement (2 Cor. 1 : 17-20 ; Jac. 5 : 12).
            Un animal impur (un âne, un chameau) représente sans doute les mauvaises habitudes ou les pensées souillées, auxquelles on désire renoncer pour obéir à Dieu. La bête était amenée devant le sacrificateur ; son estimation, seule, faisait autorité (v. 12). En pratique, nos motifs devant Dieu sont souvent très mélangés. Mais notre Souverain sacrificateur, Celui qui nous convient (Héb. 7 : 26), fixe la valeur réelle de notre offrande aux yeux de Dieu, auquel rien n'échappe (Héb. 4 : 12).
            On pouvait racheter cette bête (v. 13). N'était-ce pas le signe d'un déclin après l'élan premier du coeur ? Pierre parle de ceux qui ont oublié la purification de leurs péchés d'autrefois (1 Pier. 1 : 9) ! Si on voulait la racheter, il fallait en tout cas ajouter un cinquième à l'estimation du sacrificateur. Voilà qui rappelle sans doute ce qui avait lieu aussi dans le sacrifice pour le délit.
            Nous comprenons un peu, par ces versets, quelle était la sainteté d'un voeu.
 
 
 
Un voeu afin de sanctifier sa maison ou une partie de son champ (Lév. 27 : 14- 24)
 
            Un voeu pouvait être prononcé pour sanctifier sa maison. Le coeur d'un Israélite pouvait être rempli de gratitude par les bénédictions dont il avait été l'objet dans le cercle familial ; ou à la suite d'une délivrance particulière lui permettant de continuer à mener une vie paisible, sous sa vigne ou son figuier (1 Rois 4 : 25). Le désir se formait alors dans son coeur de rendre à l'Eternel selon les bienfaits reçus, et il sanctifiait sa maison.
            Ne devrions-nous pas avoir, chers enfants de Dieu, en tant que chefs de familles, de tels désirs ? Après Sa propre maison, ce qui a le plus de prix pour Dieu, c'est la maison de son serviteur.
            Là encore, le sacrificateur intervenait pour estimer la maison et dire si elle était bonne ou mauvaise (v. 14). Là aussi, si des regrets se faisaient jour après un premier élan du coeur (Jér. 2 : 2-3), on pouvait revenir sur sa résolution, en ajoutant un cinquième à l'estimation du sacrificateur, et la racheter.
 
            Quelqu'un pouvait aussi sanctifier à l'Eternel, une partie du champ de sa possession. En considérant sa récolte, il réalisait que ses champs avaient beaucoup rapporté, que Dieu l'avait grandement béni (Ps. 107 : 36-37). Il avait alors le désir d'apporter une réponse, formée dans son coeur, à Celui qui se plaisait à le bénir. Pour Israël, la bénédiction était avant tout, matérielle, terrestre. Maintenant, pour le croyant, tout prend une valeur avant tout spirituelle (Eph. 1 : 3) !
            L'estimation se faisait « à raison de ce qu'on pouvait y semer » (v. 16). Le khomer (dix éphas) de semence d'orge (la nourriture du pauvre) était estimée à 50 sicles. Dans cette estimation, il n'y avait aucune anticipation sur l'importance de la future récolte. Notre responsabilité est toujours de semer, mais Dieu seul peut permettre une bonne récolte.
            Il fallait, en toute occasion, tenir compte de la date du prochain Jubilé, cette fête qui annonçait le rétablissement de toutes choses. Pour nous, notre attente est la proche venue du Seigneur ! Vivant avec cette perspective, toutes les choses de la terre n'ont plus qu‘une valeur relative, un caractère précaire ! « Le pays est à moi... », rappelle l'Eternel à son peuple ; «  vous êtes chez moi... comme des hôtes » (Lév. 25 : 23). Les choses n'ont pas changé pour les rachetés du Seigneur, sinon que leur héritage est céleste. Ils ne sont pas chez eux ici-bas ; ils sont des administrateurs qui doivent être trouvés fidèles (1 Cor. 4 : 2).
            Si la « sanctification » du champ par son possesseur coïncidait avec l'année du Jubilé, on s'en tenait à l'estimation première du sacrificateur. Sinon, elle était minorée en fonction du nombre d'années restant jusqu'à cette année du Jubilé (v. 18). Une disposition de nature à retenir celui qui faisait ce voeu de se souvenir secrètement de la proximité de l'année du Jubilé ; son voeu aurait pu paraître à tort très libéral, alors qu'il était en réalité très petit !
            Ce cas nous rappelle le comportement d'Ananias et de Sapphira, au moment où tant de chrétiens, entre autres Barnabas, poussés par un véritable amour pour le Seigneur, vendaient leurs terres et en mettaient tout le prix aux pieds des apôtres (Act. 4 ; 34-37 ; Act. 5 : 1-4).
            D'un autre côté, la valeur du pays n'était pas sous-évaluée. Et si quelqu'un avait décidément un coeur assez large et une réelle gratitude envers le Seigneur, il pouvait vouer son champ au Seigneur, d'un Jubilé à l'autre !
            Dieu ne néglige pas les différences entre les sentiments et les intentions d'un homme et ceux d'un autre. « Toi qui es droit, tu pèses le sentier du juste » (Es. 26 : 7). Les pites de la veuve, le vase d'albâtre rempli de parfum apporté par Marie sont très précieux pour le Seigneur. Les dons munificents de David et de Salomon ont leur propre valeur devant Lui.
            Mais dans ce cas, comme dans le précédent, le coeur, hélas, peut s'attiédir, la reconnaissance diminuer ! Là encore, moyennant une pénalité (ce cinquième qui rappelle ce que l'on devait verser dans le cas d'un sacrifice pour le délit), on pouvait racheter le champ (v. 19). Si une vive affection de notre part réjouit le Seigneur (Matt. 26 : 7-13), son déclin revient à commettre un péché (Héb. 10 : 38).
 
            Si au contraire, le champ n'était pas racheté, il appartenait au Seigneur pour toujours. Et si le sacrificateur le vendait à un autre, le premier propriétaire ne pouvait pas le racheter, il ne pouvait plus faire valoir que ses sentiments antérieurs avaient changé (v. 20-21) ; il faut donc mesurer dès l'abord les conséquences de ce que nous désirons faire pour le Seigneur, « calculer la dépense » (Luc 14 : 28). Nos actes accomplis pour Lui auront un retentissement durant l'éternité.
            Si un homme entendait consacrer un champ qu'il avait acheté, mais ne faisant pas partie des « champs de sa possession », il ne pouvait pas en faire don à l'Eternel pour toujours ! Ce champ ne lui appartenait que pour une période limitée, se terminant nécessairement au moment du Jubilé. Seul celui qui avait des droits imprescriptibles sur ce qui faisait partie de son héritage, était en mesure éventuellement de faire un tel don.
            Nous ne pouvons apporter au Seigneur que ce qui nous appartient, et non ce qui nous a été seulement « prêté ». Il faut donner ce qui a de la valeur pour nous et dont la perte nous attristerait si ce n'était pour Lui. Il doit en être le seul bénéficiaire !
            David avait bien saisi l'importance de la chose. L'aire d'Arauna, les boeufs nécessaires et le bois, tout lui était offert gratuitement par le légitime propriétaire. Mais le roi répond qu'il ne veut pas présenter à l'Eternel, son Dieu, « des sacrifices qui ne coûtent rien » (2 Sam. 24 : 24) !
 
 
Autres prescriptions (Lév. 27 : 26-33)
 
            Il y avait en outre deux cas opposés.
                        « Le premier-né d'entre les bêtes, qui était offert comme prémices à l'Eternel, nul ne pourra le sanctifier », que ce soit un boeuf ou un agneau (v. 26). Pour quel motif ? Le plus solennel qui soit : « Il est à l'Eternel ». Dans de telles conditions, offrir un premier-né, en particulier des bêtes pures, aurait été une sorte de moquerie.
                        Les premiers-nés des bêtes impures étaient dans une situation différente. Ils appartenaient au Seigneur, mais on ne pouvait pas les offrir sur Son autel. On pouvait les vouer à l'Eternel, en comprenant qu'il fallait ensuite les racheter. Du fait qu'ils ne pouvaient pas être offerts en sacrifice, ils avaient été rachetés au moment de leur naissance ; mais étant donnés maintenant à l'Eternel, un  prix devait être apporté à nouveau pour leur rachat. Là encore, un cinquième était ajouté, montrant qu'il y avait quelque chose de fâcheux dans le choix de racheter un premier-né impur. C'était en tout cas comme si l'on tentait à faire un double usage de ce qui était voué, en l'occurrence ici d'une bête. Nous ne devons pas nous conduire de cette manière avec Dieu. L'amour et la reconnaissance produisent toujours de nouveaux fruits, à maturité.
 
            D'un autre côté, « une chose vouée » à l'Eternel était « très sainte, consacrée à l'Eternel » (v. 28). Elle ne pouvait être vendue, ni rachetée.
            La bête qui, sur le Sinaï, avait touché la montagne était destinée à la destruction. La malédiction avait été appelée par David sur les champs de Guilboa, où le sang de Saül et de Jonathan avait été versé (2 Sam 1 : 21). Dieu avait averti Achab que Ben-Hadad était voué à la destruction (1 Rois 20 : 42).
            Il en était de même des Cananéens (Deut. 7 : 2), et en particulier de Jéricho et de tout ce qui s'y trouvait (Jos. 6 : 17) ! Voilà qui montre la gravité du péché d'Acan. Il avait cherché à s'approprier ce que l'Eternel voulait détruire par les flammes de sa colère. Ne pas exécuter une telle sentence, c'est attirer sur soi-même l'interdit (1 Rois 20 : 42). On devait agir ainsi à l'égard de toute ville en Israël qui se serait adonnée à l'idolâtrie, comme aussi envers tout homme qui y aurait poussé ses frères (Deut. 13 : 8, 15).
            De même Saül avait péché en protégeant Agag que Dieu avait décidé de détruire.
            Il est particulièrement solennel de constater que c'est toujours Dieu qui, dans sa souveraineté, voue à la destruction ; ce n'est pas l'homme !
 
            Le verset 29 met en évidence une terrible vérité : « il sera certainement mis à mort ». A ceux qui sont sans Dieu, sans espérance dans ce monde, posons la question : « que ferez-vous au jour de la visitation… ? » (Es. 10 : 3). Il y a eu, il y a encore une visitation en grâce, mais la terrible visitation en jugement est très proche : « Car aussi notre Dieu est un feu consumant » (Héb. 12 : 29).
            Nous nous souvenons des paroles d'un cantique :
                        Il est des seuils où Jésus, hélas, ne va plus, des seuils glacés, perdus
                        Pour n'avoir pas répondu à l'appel de Sa voix, quand c'était la dernière fois.
              
           
            Nous aimerions qu'il puisse être dit de chacun de nos lecteurs : « Nous sommes persuadés, en ce qui vous concerne, bien-aimés, de choses meilleures et qui tiennent au salut » (Héb. 6 : 9).
            Nous savons que si la terre (le coeur) porte malheureusement des épines et des chardons, elle est réprouvée ; elle est près de la malédiction et sa fin est d'être brûlée. Mais Dieu, par le moyen de sa Parole, cherche encore à produire dans des coeurs labourés « des herbes utiles » (Héb. 6 : 7-8).     
 
 
 
                                                                                  Ph. L     26. 02. 08