bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
NOMBRES 33 et ESDRAS 8
 
 
Lire : Nombres 33 : 1-20, 38-49 ; Esdras 8 : 31-32

NOMBRES 33
ESDRAS 8 : 31-32
 
 
            Chacun des cinq livres du Pentateuque a un thème particulier :
 
                        - Genèse : le livre de l'appel, où sont donnés en germe les principes qui concernent les relations de Dieu avec l'homme
                        - Exode : le livre de la rédemption (le peuple d'Israël est mis à l'abri du jugement par le sang de l'agneau et délivré de l'esclavage de l'Egypte)
                        - Lévitique : les instructions en rapport avec les sacrifices (comment s'approcher de Dieu ?)                     
                        - Nombres : la marche du peuple et les leçons du désert
                        - Deutéronome : le testament de Moïse (ce livre considère le peuple entré en Canaan, il insiste sur l'obéissance due à l'Eternel).
 

            Dans chaque livre, un chapitre central  porte d'une façon particulière nos regards sur Christ et son oeuvre :

                        - Gen. 22 : le sacrifice d'Isaac, le fils d'Abraham, est un type de Christ offert en sacrifice.
                        - Ex. 12 : le fondement de la délivrance du peuple se trouve dans l'agneau pascal dont Dieu voit le sang.
                        - Lév. 16 : au grand jour des propitiations, par les sacrifices présentés et l'entrée du souverain sacrificateur dans le lieu très saint, Dieu maintient ses relations avec le peuple d'année en année.
                        - Nom. 19 : avec l'eau comportant les cendres de la génisse rousse (nouveau sacrifice préfigurant celui de Christ), il y a les ressources divines pour remédier aux souillures du désert.
                        - Deut. 16 : le rassemblement du peuple à l'occasion de 3 fêtes principales établit le désir de Dieu de voir les siens rassemblés au lieu de son choix pour se souvenir du passé (la Pâque), jouir du présent (la Pentecôte) et se réjouir à la perspective du futur (Fête des tabernacles).
 
 
 
NOMBRES 33
 
            Ce chapitre, sur lequel on peut être incité à passer rapidement, est pourtant très riche en instructions. 1 Cor. 10 : 11 rappelle : « Toutes ces choses leurs arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints ».
 
            Il y a dans ce chapitre une rétrospective des quarante ans du désert, depuis l'Egypte jusqu'au Jourdain. Elle est présentée, non sous l'aspect de la responsabilité et de la culpabilité du peuple, mais selon la grâce de Dieu qui ne mentionne aucun murmure ou défaillance des Israélites. Considérant son peuple sous le regard de sa grâce, Dieu amène Balaam à déclarer : « Il n'a pas aperçu d'iniquité en Jacob, ni n'a vu d'injustice en Israël » (Nom. 23 : 21). Cela ne veut pas dire que Dieu passe à la légère sur les fautes, mais que ce qui subsiste à la fin, c'est la pensée de la miséricorde.
   
            Dans ces versets de Nombre 33, nous notons qu'il est toujours parlé de « départ ». N'est-ce pas une évocation du chemin des croyants, individuellement comme aussi collectivement ? Il y a des étapes successives dans la vie du chrétien, avec des départs et des haltes mais il a devant lui le but final, pour nous céleste : l'arrivée au ciel, terme de la dernière étape, pour être avec Christ (Phil. 1 : 23).  
 
            Pour Israël, le désert précédait l'entrée en Canaan. Quant au chrétien, il est simultanément dans le désert (où il chemine encore) et dans le pays (où il entre par la foi). Notons que Canaan n'est pas une image du ciel puisque le peuple avait des combats à y livrer pour prendre possession de l'héritage, en dépossédant les ennemis. Canaan représente donc pour le chrétien la jouissance par la foi de l'héritage, alors qu'il est encore sur la terre et non introduit réellement dans cet héritage qui est « conservé dans les cieux » (1 Pier. 1 : 4).
 
            Nous devons distinguer, dans l'Ecriture, ce qui appartient au conseil de Dieu (ou à son propos), de ce qui relève de ses voies :
                        - Le conseil de Dieu, c'est ce que Dieu a établi et qui trouvera inévitablement sa réalisation : « les dons de grâce et l'appel de Dieu sont sans repentir » (Rom. 11 : 29).
                        - Les voies de Dieu, ce sont ses dispositions ou les moyens par lesquels Il réalise son propos, qui sont insondables : « que ses jugements sont insondables et ses voies introuvables ! » (Rom. 11 : 33). Elles ont un but éducatif, parfois répréhensif.
            Les quarante années du désert appartiennent aux voies de Dieu. Mais tout au long de leurs étapes, Dieu a porté son peuple « comme un homme porte son fils » (Deut. 1 : 31). Moïse rend ce témoignage : « il a connu ta marche par ce grand désert ; pendant ces quarante ans, l'Eternel, ton Dieu, a été avec toi ; tu n'as manqué de rien » (Deut. 2 : 7) ; et c'est ce que nous trouvons dans ce chapitre, la seule fidélité de Dieu dans ses voies.
 
 
            Nombre 33 peut se diviser en 3 parties :
 
                        - v. 11 à 15 : Les 3 mois de la 1° année selon Ex.19 : 1 (env.1491 avant notre ère) qui comprend 11 étapes, de Ramsès au désert de Sinaï
                        - v. 16-36 : les 38 années d'errance dans le désert (env. 1490 à 1451) qui comprennent 21 étapes, du désert de Sinaï à Kadès
                        - v. 37-49 : la 40ème année (env. 1451 à 1450) qui comprend 9 étapes, de Kadès aux rives du Jourdain.
 
 
            Considérons maintenant seulement quelques-unes de ces étapes :
 
 
                        1- Les 11 étapes de Ramsès à la montagne de Sinaï (v. 11 à 15)
 
                                         Ramsès :
 
                        Ce premier départ a lieu le lendemain de la Pâque (v. 3). Le chemin du chrétien a son point de départ dès le moment où il a répondu à l'appel que le Seigneur adresse à sa conscience et à son coeur. Mis au bénéfice de l'oeuvre de Christ (figurée par la Pâque), son pèlerinage sur la terre commence ; il a devant lui un but céleste.
                        Alors que le peuple, après la nuit de la Pâque, quitte le pays d'esclavage et se met en route vers son héritage, les Egyptiens enterrent leurs morts. Ainsi, les rachetés du Seigneur, ayant été pleinement délivrés par son oeuvre, se dirigent vers la maison du Père tandis que tous ceux qui ont refusé de croire à l'efficacité de cette oeuvre pour les sauver, demeurent dans un état de mort.
 
 
                                        De la Mer rouge à Elim :
 
                        Très peu de temps après avoir chanté le cantique de la délivrance (Ex. 15), les murmures commencent à Mara. Moïse intercède pour le peuple et Dieu répond en grâce à sa prière. Ce bois que Dieu lui « enseigne » est une figure de la puissance de la croix éprouvée par le chrétien « crucifié avec Christ » (Gal. 2 : 20), dans les circonstances difficiles qu'il traverse. Ensuite, à Elim, le peuple goûte rafraîchissement et repos. Les murmures ont été spontanés, mais l'eau et l'ombrage d'Elim ne produisent pas de reconnaissance ; et pourtant nous avons là l'image du rassemblement des croyants et de la bénédiction goûtée dans le chemin de l'obéissance.
 
                        Conduits par Dieu à revenir à la mer Rouge (v. 10), les Israélites peuvent se rappeler la victoire remportée par l'Eternel sur les Egyptiens. Dans sa fidélité, Dieu nous fait prendre conscience de la valeur libératrice de l'oeuvre de Christ  à la croix. Il a remporté une victoire totale sur Satan et assuré notre délivrance. Pour le peuple, la mer Rouge faisait séparation entre son ancien état et celui où la grâce l'avait amené.
 
                                        Rephidim :
 
                        Le peuple murmure à nouveau parce qu'il n'y a pas d'eau à boire. Le rocher frappé évoque Christ crucifié, Celui qui a été « frappé à cause de la transgression de son peuple (Es. 53 : 8). L'eau vive représente le Saint Esprit. Le combat contre Amalek est remporté par Josué (type du Seigneur qui combat avec nous), mais c'est l'intercession de Moïse sur la montagne (Christ intercédant pour les siens) qui conditionne la victoire.
 
                        En Exode 40, l'Eternel montre son approbation de tout ce qu'a réalisé son fidèle serviteur Moïse. Alors la nuée couvre la tente d'assignation et la gloire de l'Eternel remplit la maison. Nous trouvons 18 fois l'expression : « comme l'Eternel avait commandé à Moïse » à la fin du livre de l'Exode. Sur la base de l'efficace de l'oeuvre de Christ typifiée par les 4 grands sacrifices de ce chapitre, l'obéissance conditionne la présence de Dieu qui vient habiter au milieu de son peuple, selon ses pensées de grâce et d'amour.
 
 
                        2- Les 21 étapes de Sinaï à Kades (v. 16 à 36) 
  
                        A partir de Sinaï, la situation du peuple change. Placé auparavant sous le régime de la grâce, il s'est désormais placé sous celui d'une loi inflexible, ayant déclaré : « tout ce que l'Eternel a dit, nous le ferons » (Ex. 19 : 8). Les relations de Dieu avec son peuple dépendront maintenant de sa conduite envers lui : c'est le principe de la loi. Avec la loi, Dieu donne à son peuple le tabernacle : Dieu habitera dans le lieu très saint, derrière le voile. La sacrificature assurera et maintiendra les relations de son peuple avec Lui.
 
                                        Kibroth-Hattaava :
 
                        Parmi toutes les étapes d'errance dans le désert, il y a celle de Kibroth-Hattaava, relatée en Nombres 11. Elle constitue un bien triste souvenir. Le Psaume 106 la rappelle aussi : « ils furent remplis de convoitise dans le désert, et ils tentèrent Dieu dans le lieu désolé ; et il leur donna ce qu'ils avaient demandé, mais il envoya la consomption dans leurs âmes » (v. 14-15). L'apôtre Pierre exhorte les croyants à « s'abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme » (1 Pier. 2 : 11).
 
 
                                        Kadès :
 
                        Après avoir erré  pendant cette longue période gouvernementale de 38 ans dans le désert de Tsin, en conséquence de l'incrédulité du peuple au retour des espions (Héb. 3 : 19), après la mort de tous les hommes de plus de 20 ans (Nomb. 14 : 28-30) et celle d'Aaron et de Moïse, c'est une nouvelle génération qui va atteindre la terre promise.
                        Ce sévère gouvernement n'est pas mentionné en Nombres 33. Seule la mort d'Aaron souverain sacrificateur est citée. Il va être « recueilli vers ses peuples » (Nom. 20 : 24 à la montagne de Hor). La sévérité du gouvernement de Dieu à l'égard du souverain sacrificateur est exercée de façon solennelle. Ce gouvernement atteint également  Moïse, qui excédé par le peuple a frappé 2 fois le rocher. A lui, comme aussi à son frère, l'Eternel doit dire : « Parce que vous ne m'avez pas cru, pour me sanctifier aux yeux des fils d'Israël, à cause de cela vous n'introduirez pas cette congrégation dans le pays que je leur donne » (Nomb. 20 : 12). Dieu sauvegarde la gloire de son Fils et ne permet pas qu'Il soit déshonoré, même dans ce qui le préfigure, car le rocher, c'était Christ (1 Cor. 10 : 4).
                        Toutefois la grâce de Dieu n'est pas dépouillée de son parfum par la sévérité de son gouvernement. Moïse aura le privilège incomparable de voir « tout le pays », depuis le sommet du Pisga ; et cela dans la meilleure compagnie qui soit, celle de son Dieu qui ensevelit lui-même son serviteur âgé de cent vingt ans. « Il ne s'est plus levé en Israël de prophète tel que Moïse, que l'Eternel ait connu face à face » (Deut. 34 : 1, 10).
 
 
                        3- Nous ferons enfin quelques remarques sur la fin de Nombres 33 (v. 50-56) : Prendre possession du pays
 
                        Durant les 49 premiers versets de ce chapitre, le regard était tourné vers le passé. A partir du verset 50, le regard se porte en avant : « quand vous aurez passé le Jourdain et que vous serez entrés dans le pays de Canaan, vous déposséderez tous les habitants du pays devant vous... » (v. 51).
                        Si le pays a été donné au peuple par Dieu, il doit néanmoins en prendre possession : c'est le côté de sa responsabilité. De même, pour nous, chrétiens, la grâce divine nous donne un héritage précieux mais nous sommes responsables de nous l'approprier par la foi.
                        Bien des choses constituent des obstacles pour jouir de notre héritage céleste. Bien que nous n'ayons pas à délaisser les choses de la terre, nous devons veiller à ce qu'elles ne prennent pas, dans nos affections, la place qui revient au Seigneur. Des choix seront à faire afin d'ôter, s'il le faut, ce qui ne paraît pas nécessairement mauvais mais occupe une trop grande place dans nos coeurs.
                        Les fils d'Israël devaient détruire « les figures sculptées » des habitants du pays, « leurs images de fonte » (v. 52). N'y a-t-il pas là l'évocation de toutes sortes de choses attrayantes (dans le domaine de l'art, de la philosophie, de la recherche intellectuelle...) qui suscitent des opinions contraires à la pensée de Dieu ? Dans tout ce qui est véhiculé par les médias, des conceptions opposées à la vérité divine peuvent nous être insidieusement proposées. Prenons garde à ne pas laisser détourner nos âmes !
                        Un sérieux avertissement était donné au peuple s'il n'obéissait pas à cet ordre de l'Eternel (v. 55). Les habitants du pays non détruits seraient comme :
                                   - « des épines dans les yeux » (la capacité de discernement est perdue !)
                                   - « des piquants dans vos côtés » (la marche devient douloureuse !).
 
                        Que nous désirions honorer le Seigneur, afin que, « en toutes choses, il tienne lui, la première place » (Col. 1 : 18), en attendant que bientôt dans la gloire, Il ait « toute la place » !
 
 
 
ESDRAS 8 : 31-32
 
            Pour notre encouragement, citons encore la montée, de Babylone à Jérusalem, des porteurs des trésors du sanctuaire.
            Esdras avait demandé à Dieu « le vrai chemin » pour remonter à Jérusalem et il avait été exaucé (v. 21, 23). Il ne voulait pas réclamer l'aide du roi ce qui aurait trahi un manque de confiance en Dieu, ni démontrer que la protection divine était estimée insuffisante. Le roi n'avait-il pas entendu ce beau témoignage : « la main de notre Dieu est en bien sur tous ceux qui le recherchent ; et sa force et sa colère sont contre tous ceux qui l'abandonnent » (v. 22) ?
            Les versets 31 et 32 décrivent le départ (nous partîmes du fleuve Ahava) et l'arrivée (nous arrivâmes à Jérusalem). Durant tout le voyage, la « main de leur Dieu » a été sur les siens pour les garder et les délivrer de « la main de l'ennemi » ; les deux mains sont actives, mais c'est la main de Dieu qui a prévalu !
            Nous pouvons de la même manière, comme croyants marchant par la foi, expérimenter le secours de « la main de notre Dieu ». Si Satan ne peut nous enlever notre bienheureuse espérance en Christ, il cherche constamment à nous priver de la jouissance de la communion avec le Seigneur, à entraver notre marche. Souvenons-nous, comme Esdras en a fait l'expérience, que la bonne main de notre Dieu « garde les âmes de ses saints et les délivre de la main des méchants » (Ps. 97 : 10), « qu'elle est en bien sur ceux qui le recherchent » et qu'elle prévaudra toujours sur celle de l'adversaire !
 
            Durant les 3 journées d'arrêt à Jérusalem, Esdras et ses compagnons goûtent la paix et la joie après avoir fait l'expérience de la fidélité de leur Dieu. Puis tout est apporté dans la maison de Dieu (l'argent, l'or, les ustensiles) ; tout est pesé et le poids inscrit afin de vérifier que rien n'a été perdu en chemin. Arrivés à la Jérusalem céleste au terme de notre pèlerinage, des comptes seront à rendre aussi : aurons-nous gardé les vérités précieuses qui nous avaient été confiées (1 Tim. 6 : 20 – Matt. 25 : 14 à 19) ?
 
 
            Les différentes traites du peuple terrestre de Dieu à travers le désert énumérées dans ce chapitre 33 des Nombres, ainsi que le récit d'Esdras 8, nous fournissent de riches instructions quant à ce qui concerne la marche du peuple céleste en route vers sa patrie. L'Eternel savait exactement où se trouvait son peuple et veillait sur lui. Il accompagne encore aujourd'hui jour et nuit ses bien-aimés et les entoure de ses soins.
 
 
                        Ta sagesse, ta grâce et ton pouvoir s'unissent
                        Pour nous conduire au séjour bienheureux.
                        O Dieu ! jamais pour nous tes soins ne s'affaiblissent :
                        La nuit, le jour, tu nous suis de tes yeux.
 
 
 
                                                      P.C. – notes prises lors d'une méditation (01/10/05)