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LA DEUXIEME EPITRE DE PIERRE (3)

 
 2 PIERRE : chapitre 2
          1- La mise en garde contre les faux docteurs : v. 1-9
          2- La conduite inique des faux docteurs : v. 10-16
            3- La séduction opérée par les faux docteurs : v. 17-22


2 PIERRE : chapitre 2  
 
            Dès le premier chapitre de cette épître, l'apôtre a exhorté les croyants à affermir leur appel et leur élection pour les réveiller, rappelant à leur mémoire les très grandes et précieuses promesses qu'ils ont en Christ. Il a placé devant eux les caractères de la vie chrétienne et son but glorieux.
          Dans le second chapitre, il dénonce la corruption qui est dans le monde et les sectes de perdition introduites par de faux docteurs.
 
 
            1- La mise en garde contre les faux docteurs : v. 1-9
 
                        De nombreux faux docteurs étaient déjà apparus au premier siècle. L'apôtre Paul a dû souvent lutter contre leur enseignement. Ceux dont parle l'apôtre Pierre ici, établissaient des « sectes de perdition » (v. 1b).
 
 
                                   1.1 : Les « sectes de perdition » (v. 1-3)
 
                        Toute doctrine particulière qui attire des adeptes autour d'un chef spirituel est une doctrine sectaire. Le groupe ainsi formé n'a pas Christ pour fondement ; les âmes aveuglées sont conduites à la perdition, car il n'y a pas d'autre nom que celui de Jésus par lequel nous puissions être sauvés (Act. 4 : 12).
 
                        Pierre rappelle qu'il y avait eu des faux prophètes parmi le peuple juif. Ces hommes poussés par Satan étaient des prophètes de mensonge ; un exemple frappant est donné par les quatre cents prophètes interrogés par le roi d'Israël dans le chapitre 22 du premier livre des Rois.
                        Parmi les chrétiens, comme autrefois parmi le peuple d'Israël, des faux docteurs falsifient la Parole de Dieu et séduisent des âmes crédules. Les faux enseignements sont introduits en secret (« furtivement » - v. 1b) ; c'est toujours de façon insidieuse que l'ennemi altère le sens de l'Ecriture, en isolant par exemple un passage de son contexte. L'apôtre Paul, lui, n'avait pas falsifié la Parole de Dieu (2 Cor. 4 : 2).
 
                        Le but des faux docteurs est d'attirer des disciples après eux (Act. 20 : 30), et non de les attacher à Christ, dont pourtant ils se réclament. En réalité, ils renient « le Maître qui les a achetés » (v. 1c).
                        Pierre les compare à des esclaves qui refusent d'obéir à leur maître. Les faux docteurs avaient confessé le nom du Seigneur, mais en réalité ils le reniaient et montraient qu'ils ne lui appartenaient pas. Leur fin sera « une prompte destruction » (v. 1d).
                        Remarquons que l'apôtre ne dit pas que ces hommes avaient été « rachetés », ce qui est la part de tout véritable enfant de Dieu ; ils avaient été « achetés », comme le sont tous les hommes sur lesquels Dieu a ses droits. Dans la parabole de Matthieu 13, le marchand achète le champ, image du monde, où se trouve le trésor caché, les rachetés du Seigneur (v. 44). Christ, par sa mort, a reçu, comme homme, autorité sur tout être humain ; mais seuls sont vraiment rachetés ceux qui ont obtenu, par la foi en Lui, une entière délivrance (Col. 1 : 13-14).
 
                        Pierre dénonce ensuite, comme Jude dans son épître (v. 4), les moeurs dissolues (« leurs excès » - v. 2a) qui vont de pair avec les voies de perdition qu'ils enseignent. Tout en prétendant recevoir l'enseignement divin, ces personnes se conduisent mal. Non seulement elles subissent les critiques justifiées des incroyants, mais elles font venir des blasphèmes sur la « voie de la vérité » (v. 2b). Celle-ci, la véritable « voie de Dieu » enseignée par les apôtres et d'autres serviteurs fidèles comme Aquilas et Priscilla (Act. 18 : 26 ; 19 : 9, 23 ; 24 : 14), se trouve à l'opposé des sectes ; elle est calomniée par les opposants à la vérité.
 
                        De plus, ces faux conducteurs exploitent avec des paroles trompeuses ceux qu'ils ont séduits (v. 3a). Ils retirent ainsi du profit de la religion, comme les Juifs qui avaient transformé le temple en « maison de trafic » (Jean 2 : 16), et même en « caverne de voleurs » (Luc 19 : 46). Ils utilisent leur profession chrétienne et leurs paroles mensongères pour faire un trafic d'âmes. Mais le jugement de Dieu les atteindra (v. 3b), ainsi qu'il est dépeint à propos de Babylone (Apoc. 18).
 
 
                        Lecteurs chrétiens, soyons en garde contre l'influence que Satan veut exercer sur nos coeurs. Sachons rejeter tout enseignement sectaire ; veillons à notre marche, afin qu'elle soit conforme à ce que le Seigneur attend, et que nous puissions être de ceux qui « ornent l'enseignement de notre Dieu sauveur » (Tite 2 : 10).
 
 
                                   1.2 : Trois témoignages du jugement divin (v. 4-6)
 
                        Le premier chapitre de l'épître avait placé devant les coeurs des croyants un triple témoignage au sujet de l'espérance de la gloire : la gloire de Christ sur la sainte montagne, la parole prophétique et l'annonce de l'Etoile du matin.
                        L'apôtre utilise maintenant trois exemples tirés de l'Ecriture  pour attester la certitude du jugement divin qui doit atteindre les impies :
 
                                   - le sort des anges déchus (v. 4 ; Jude 6) : au temps de la Genèse, les anges qui avaient péché avec les filles des hommes n'avaient pas gardé leur origine céleste (Gen. 6 : 1-4); ils étaient entrés en conflit avec Dieu par un acte grave de rébellion ; ils restent enchaînés dans des liens éternels en attendant leur jugement.
 
                                   - le déluge (v. 5 ; Matt. 24 : 37-39) : cette scène est souvent évoquée par Pierre (3 : 6 ; 1 Pier. 3 : 19-20). Malgré la patience de Dieu et la prédication de Noé, les impies sont demeurés indifférents aux appels de la grâce divine ; leur destruction a été subite. Seul Noé a été « préservé » avec les sept personnes entrées avec lui dans l'arche bâtie pour la conservation de sa maison (Héb. 11 : 7).
 
                                   - la fin de Sodome et Gomorrhe (v. 6 ; Jude 7) : un jugement terrible a atteint ces deux villes où les habitants s'adonnaient à des passions infâmes (Rom. 1 : 26-27). Avertissement solennel pour « ceux qui vivraient dans l'impiété », la destruction de Sodome et de Gomorrhe évoque ce que sera « le feu éternel qui est préparé pour le diable et ses anges » (Matt. 25 : 41).
 
 
                        Ces trois exemples de jugements de Dieu atteignant les impies contiennent néanmoins un encouragement pour les fidèles : au sein de la chrétienté, Dieu connaît ses élus. Parmi ces vrais croyants, il y a ceux qui réalisent une vie de piété, mais aussi ceux dont les regards se tournent vers le monde, tel Lot (v. 7).
 
 
                                   1.3 : Lot épargné du jugement
 
                        « Noé était un homme juste » ; il « marchait avec Dieu » (Gen. 6 : 9). Ce « prédicateur de justice » (v. 5) a rendu témoignage pour Dieu. Mais Lot n'a pas marché dans un tel chemin de séparation : il « habitait » parmi les « hommes pervers » (v. 7). Installé dans le monde, il ne pouvait être un témoin pour Dieu ; mais il « tourmentait de jour en jour son âme juste » (v. 8).
 
                        Dieu a délivré « le juste Lot », malgré sa mondanité. Toutefois, sa position équivoque a été la cause de tous ses tourments. Les biens et la situation sociale honorable qu'il avait acquis sur la terre ont été annihilés en un instant et il a été sauvé « comme à travers le feu » (1 Cor. 3 : 15). L'entrée dans le royaume ne pourra lui être richement donnée (1 : 11).
 
                        Chrétiens, que Dieu nous garde de rassembler à Lot. Ne fixons pas nos regards sur « ce qui se voit », mais sur « ce qui ne se voit pas : car ce qui se voit est temporaire, mais ce qui ne se voit pas est éternel » (2 Cor. 4 : 18). Soyons prêts à quitter la terre pour le ciel où sont nos vrais biens (Col. 3 : 1-2). « ... Vous avez accepté avec joie l'enlèvement de vos biens, sachant que vous avez pour vous-mêmes des biens meilleurs et permanents » (Héb. 10: 34).
 
           
 
            2- La conduite inique des faux docteurs : v. 10-16
 
 
                        L'apôtre montre encore à quel point ces conducteurs religieux, par leur caractère charnel, se complaisent dans la souillure (v. 2, 10a, 13). Il dénonce aussi, en même temps que la corruption, le mépris de toute autorité (v. 10b).
                         Le mal moral accompagne ainsi le mal doctrinal chez ces hommes qui suivent le chemin de Balaam (v. 15) et que Satan emploie pour égarer les gens autour de nous.
 
 
                                   2.1 : Des gens audacieux... (v. 10-12)
 
                        Pierre fait un portrait effrayant de ces hommes :
 
                                   - ils méprisent l'autorité (v. 10b) : leur conduite n'a pas de retenue ; ayant rejeté l'autorité de Christ, ils rejettent aussi celle de tout homme. Ce mépris de ce qui a été établi par Dieu (Rom. 13: 1-2) s'accentuera jusqu'à l'apparition de l'Antichrist (2 Thes. 2 : 3-4).
 
                                   - ils « ne tremblent pas en injuriant les dignités » (v. 10c) : conduits par leur propre volonté et voulant assouvir leurs passions, ils sont « audacieux, arrogants » ; ils ne savent retenir leur langue et leur orgueil les pousse à prononcer des propos injurieux envers les dignités, ce que les anges eux-mêmes, pourtant plus grands en force et en puissance, ne se permettraient pas !
 
                                   - ils sont dépourvus de toute intelligence spirituelle (v. 12) : ils se comportent comme des « bêtes sans raison » et parlent « injurieusement de ce qu'ils ignorent » ; Jude emploie les mêmes expressions (v. 10) pour qualifier ceux qui sont engagés dans un tel chemin.
 
 
                                   2.2 : ... et corrompus (v. 13-14)
 
                        Après avoir décrit leur arrogance, l'apôtre dépeint la corruption morale de ces séducteurs qui se sont introduits parmi les chrétiens. Enivrés par les « voluptés d'un jour », ils oublient que le jugement de Dieu va les atteindre. La sentence divine sera pourtant inexorable pour ces « enfants de malédiction » : ils recevront la « récompense de l'iniquité » (v. 13).
 
                        Ces versets renferment pour nous, chrétiens, une solennelle mise en garde contre de tels corrupteurs. Fuyons leur compagnie ! Méfions-nous de ces personnes qui viennent à nous « en habits de brebis, mais qui sont « des loups ravisseurs » ; leur véritable état moral se reconnaît à « leurs fruits », a dit le Seigneur (Matt. 7 : 15-17).
 
 
                                   2.3 : « Le chemin de Balaam » (v. 15-16)
 
                        Balaam, un homme cupide, a suivi le chemin qui plaît à l'homme naturel où la vérité est laissée de côté. Il « aima le salaire d'iniquité » (v. 15).
                        En dépit de son apparence d'homme pieux, Balaam convoite les trésors de Balak ; sans l'interdiction formelle de Dieu, il aurait même maudit le peuple d'Israël (Nom. 22 : 12). Dans un tel chemin d'égarement, il est « repris pour sa propre désobéissance » par une ânesse ! (v. 16 ; Nom. 22 : 28-30).
                        Cependant, Dieu le contraindra à bénir son peuple (Nom. 23) : c'est sans doute pour cette raison que l'apôtre le désigne tout de même comme un « prophète », mais il parle de sa « folie » (v. 16) ! C'était un « devin » (Jos. 13 : 22) et son salaire est celui de la divination (Nom. 22 : 7).
 
                        Par cet exemple de Balaam, l'apôtre Pierre, ainsi que le fait Jude (v. 11), montre ce que peuvent faire, pour une récompense, ces hommes infidèles : enseigner ce qui est contraire à la vérité et au bien du peuple de Dieu. Ils estiment, dit Paul, que la piété est une « source de gain » (1 Tim. 6 : 5).
 
 
 
            3- La séduction opérée par les faux docteurs : v. 17-22
 
 
                        A la fin du chapitre, l'apôtre élève encore la voix avec fermeté pour avertir les chrétiens afin qu'ils ne se laissent pas entraîner par les « discours prétentieux » de ceux qui « promettent la liberté », tout en étant eux-mêmes « esclaves de la corruption » (v. 18-19).
 
 
                                   3.1 : L'influence des « discours prétentieux » (v. 17-19)
 
                        Les faux docteurs s'emparent des esprits en prononçant des paroles orgueilleuses ; ils prétendent apporter de nouvelles vérités et des bénédictions célestes. Mais Pierre, par les comparaisons qu'il emploie, démasque la vanité de leurs paroles et leur incapacité à donner ce qui rafraîchit et édifie. « Ce sont des fontaines sans eau et des nuages poussés par la tempête » (v. 17).
 
                        Ces hommes s'adressent à ceux qui ont récemment échappé à l'erreur (v. 18), et non à des croyants expérimentés ; ils peuvent donc séduire assez facilement ces jeunes convertis.
                        Ils prônent une liberté chrétienne dont ils estiment pouvoir jouir tout en restant esclaves de leurs passions et en méprisant la sainteté de Dieu (v. 19 ; Jude 4).
 
                        « On est esclave de celui par qui on est vaincu » (v. 19b). C'est Satan, l'homme fort, l'homme puissant, qui est derrière ces scènes de désolation (Es. 49: 24-25). Si cette parole caractérise ces « esclaves de la corruption », elle constitue aussi un avertissement pour nous, croyants. Sommes-nous réellement libres, affranchis par le Seigneur (Jean 8 : 34-36), ou aurions-nous gardé quelque lien secret avec le « présent siècle mauvais », d'où, pourtant, nous avons été retirés (Gal. 1 : 4) ? Ne nous laissons pas attirer par les « souillures du monde » : comme dans un « bourbier » où l'on s'enlise (v. 22), nous risquons d'y être retenus captifs !
 
                                  
                                   3.2 : L'apostasie (v. 20-22)
 
                        L'écoute des discours séducteurs de ces « esclaves de la corruption » avait eu de graves conséquences. Après avoir échappé au mal par « la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (v. 20), de nombreux Juifs avaient été à nouveau enlacés par les souillures du monde. Semblables au chien retournant à ce qu'il a vomi ou à la truie lavée allant encore se vautrer au bourbier, ils avaient repris leur marche corrompue. La foi chrétienne n'était chez eux qu'extérieure, son influence sanctifiante n'avait été que passagère. La voie de la justice avait été certes connue, mais ils ne s'y étaient pas véritablement engagés.
 
                        Aussi, dit Pierre, « leur dernière condition est pire que la première » (v. 20). Leur état naturel n'avait pas été changé, malgré la jouissance passagère de choses meilleures ; ayant connu la sainteté, ils n'avaient pas vraiment écouté le « saint commandement » (v. 21) qui leur avait été donné : « soyez saints, car moi je suis saint » (1 Pier. 1 : 16). Ils étaient donc devenus apostats, puisqu'ils avaient abandonné le christianisme après y avoir adhéré extérieurement.
 
                        L'épître de Jude dépeint d'une façon saisissante l'apostasie, c'est-à-dire l'abandon de la foi et de la doctrine chrétienne par ceux qui « renient notre seul Maître et Seigneur Jésus Christ » (Jude 4).
                        L'apôtre Paul déclare : « Or l'Esprit dit expressément qu'aux derniers temps certains se détourneront (apostasieront) de la foi : ils s'attacheront à des esprits séducteurs et à des enseignements de démons... » (1 Tim. 4 : 1).
                        L'épître aux Hébreux donne également un avertissement solennel : « il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, et qui ont goûté du don céleste et qui sont devenus participants de l'Esprit Saint, et qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les miracles du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés à la repentance, crucifiant pour eux-mêmes le Fils de Dieu... » (Héb. 6 : 4-6).
 
 
 
            L'enseignement de ce chapitre est bien propre à alerter ceux qui auraient adhéré intellectuellement aux vérités de la Parole de Dieu, sans avoir réellement obtenu le pardon de leurs péchés par la foi en Jésus Christ. Attirés par un christianisme social censé réformer la conduite des hommes et la société en général, ils sont peut-être pour un temps sortis de l'ornière du péché. Mais la connaissance théorique de la doctrine chrétienne ne suffit pas ; il faut avoir cru au Seigneur Jésus et Lui obéir pour s'engager dans un chemin de piété où l'on pourra être « affermi » dans la vérité de Dieu.
            Sans doute arrive-t-il au croyant de pécher, de s'éloigner de Christ pour se mêler au monde ; mais il ne s'y sentira pas heureux. Il y aura pour lui un chemin de retour vers Celui qui est « fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9). En revanche, l'apostat - celui qui a rejeté les vérités chrétiennes reconnues durant un temps et peut-être même appréciées - ne peut s'attendre qu'à un terrible jugement. « Car si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés mais une certaine attente terrible de jugement... » (Héb. 10 : 26-27).

            Mais : « Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Héb. 4 : 7).