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APERCU DU LIVRE DE JOB (4)
 
 
III – LE MONOLOGUE DE JOB : chapitres 27-31
IV- L'INTERVENTION D'ELIHU : chapitres 32-37

 
III – LE MONOLOGUE DE JOB : chapitres 27-31
 
 
               Les trois amis se sont tus. Job a réfuté leurs arguments à propos du châtiment réservé aux méchants (21 : 7-15), en particulier leur thèse postulant que Dieu les punit toujours immédiatement (20 : 4-9) ; mais rien n'a été résolu et le pourquoi de ces terribles épreuves n'a toujours pas été élucidé.
            Si le livre se terminait là, Jobpourrait encore se glorifier et nous allons voir qu'il ne va pas s'en priver ; Dieu n'aurait dès lors pas atteint le but qu'il poursuivait pour la bénédiction de son serviteur et Satan aurait eu le dernier mot.
 
            Le patriarche éprouve encore le besoin de vider son coeur. L'Esprit de Dieu a voulu nous conserver ses longs discours, certainement pour notre instruction. Comme dans tant d'autres portions, la Parole nous présente l'exemple à imiter, mais aussi celui à éviter.
 
 
            1 -  Job, homme intègre, se drape dans sa propre justice : chapitre 27
 
                         Sans ambages, clairement, Job se justifie : « Dieu a écarté mon droit, le Tout-puissant... met l'amertume dans mon âme » (v. 2). Pourtant, il veut persévérer dans le chemin de la droiture : « Jusqu'à ce que j'expire, je ne lâcherai pas ma perfection » (v. 5). Il ne songe nullement à donner raison à ses amis en reconnaissant que lui est un méchant, car, dit-il « mon coeur ne me reproche aucun de mes jours » (v. 6) !
 
                        En vérité, le patriarche se considère comme parfait, et, selon lui, Dieu est injuste. Quant aux impies, aux méchants, Dieu leur donnera la part qui leur revient (v. 7-23).
                        A-t-il en vue ses amis dans de telles imprécations comme le laisse entendre le v. 12 ? Espérons que ce soit seulement en partie !
 
 
            2 – L'habileté de l'homme et la sagesse de Dieu : chapitre 28
 
                        Le chapitre 28 met en contraste l'habileté de l'homme (v. 1-11) et la sagesse de Dieu (v. 12-28). Du point de vue historique, il est intéressant d'apprendre qu'il y avait déjà à l'époque des exploitations minières, d'où l'on tirait l'or,l'argent, le fer, le cuivre et les pierres précieuses. Nous trouvons la description du puits par lequel on pénétrait à l'intérieur de la terre, des galeries où l'on se protégeait des eaux suintantes, afin de produire à la lumière les choses cachées (v. 9-11).
 
                        Tout cela n'est rien en face de la sagesse divine. Aucun mortel ne la connaît. On ne peut pas l'acquérir avec le produit de son travail, qu'il s'agisse d'or, d'argent, ou de pierres précieuses (v. 13-19). La sagesse est voilée aux yeux des hommes (v. 21). Dieu seul « comprend son chemin », soit dans Sa création (v. 24-26), soit dans Sa révélation (v. 27-28).
 
                        La sagesse de Dieu ne peut se découvrir par l'intelligence humaine, elle doit être révélée. Du temps de Job, l'essentiel en était : « Voici, la crainte du Seigneur, c'est là la sagesse, et se retirer du mal est l'intelligence » (v. 28). C'est le niveau des Proverbes, qui enseigneront à l'homme la conduite à suivre, dans la crainte de l'Eternel, commencement de cette sagesse. Celle-ci y sera développée bien plus que dans Job, bien au-delà de l'Ecclésiaste où l'homme, même privilégié, mais « sous le soleil », sans révélation, se désespère devant le vide de l'existence sur la terre.
 
                        La révélation des pensées et des conseils de Dieu a été progressive. Abraham a saisi la vie de la foi ; Dieu a parlé avec Moïse « comme un homme parle avec son ami » (Ex. 33 : 11) et il a fait passer toute Sa bonté (v. 19) devant celui qui allait donner la loi ; David, après ses diverses expériences, a eu la révélation de la bonté de Dieu (Ps. 63 par exemple) et de sa grâce (Ps. 51) ; par l'Esprit prophétique, il a pu parler des souffrances et des gloires de Christ. Les prophètes ont reçu de nouvelles révélations de la part de Dieu ; Esaïe, plus qu'aucun autre, nous révèle Celui qui devait venir. Le Seigneur Jésus Lui-même, sur la terre, dit à ses disciples : « J'ai encore beaucoup de choses à vous dire ; mais vous ne pouvez les supporter maintenant » (Jean 16 : 12).
 
                        Il a fallu la venue personnelle de l'Esprit de vérité, du Consolateur, pour conduire dans toute la vérité... annoncer les choses qui vont arriver... glorifier Christ ; prendre de ce qui est à lui et l'annoncer (Jean 16 : 13-14).
 
                        Au début de la première épître aux Corinthiens, l'apôtre met en contraste l'Evangile et la sagesse. L'Evangile, c'est « Jésus Christ et Jésus Christ crucifié » (1 Cor. 2 : 2) ; il est présenté sans distinction à tous les hommes, mais reçu personnellement par chacun. « L'évangile... est la puissance de Dieu a quiconque croit » (Rom. 1 : 16). Mais, Paul « parlait sagesse seulement parmi les parfaits », c'est-à-dire parmi les croyants que l'Esprit de Dieu était libre d'enseigner sans qu'il y ait en eux d'obstacle moral à leur développement (3 : 2-3).
  
                        Cette sagesse (2 : 6-16), premièrement cachée en Dieu, avait été préordonnée avant les siècles. Les chefs de ce monde ne l'ont pas connue. Dieu l'a révélée par son Esprit à certains hommes, vases de la révélation, auxquels, par l'Esprit, il a été accordé de connaître les choses librement données par Dieu. Ceux-ci en ont parlé « non en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l'Esprit » (v. 13). La communication de la vérité a donc été inspirée par l'Esprit de Dieu, non seulement quant à l'essentiel de son contenu (2 Tim. 3 : 16), mais même dans les mots employés pour transmettre la pensée révélée : « ... de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l'Esprit Saint » (2 Pier. 1 : 21).
 
                        Les choses spirituelles sont communiquées à des hommes spirituels. L'homme naturel ne les reçoit pas ; elles lui sont folie (v. 14). Il faut être spirituel pour discerner la pensée de Dieu. Chacun a pu faire l'expérience, en tâchant d'expliquer la Bible à un incrédule, que celui-ci ne saisit pas les enseignements présentés. Il faut la nouvelle naissance et le Saint-Esprit, donné à quiconque croit au Seigneur Jésus « ... le Christ... auquel aussi ayant cry, vous avez été scellés du Saint-Esprit... » (Eph. 1 : 13). Il n'en reste pas moins qu'il y a croissance dans les choses de Dieu ; selon 1 Jean 2, on peut passer du stade « d'enfants » à celui de « jeunes gens », puis de « pères ». D'autre part, tout en étant croyant, on peut demeurer ou même redevenir de « petits enfants en Christ », si l'on est « encore charnels » (1 Cor. 3 : 1-2).
 
                        La création parle de la sagesse divine (Rom. 1 : 20), mais ne la communique pas. « La crainte de Dieu, c'est là la sagesse ». Pour Job comme pour le brigand sur la croix et pour tous les incrédules, c'est elle qui prépare à la connaissance de Sa grâce car la sagesse appliquée à la conscience amène à l'humiliation. Le second malfaiteur reprit le premier : « Et tu ne crains pas Dieu, toi, car tu es sous le même jugement ? Et pour nous, nous y sommes justement ; car nous avons mérité les choses que nous avons commises... Et il disait à Jésus : Souviens-toi de moi, Seigneur... » (Luc 23 : 40-42). Mais il a fallu la venue du Fils de Dieu sur la terre pour nous révéler le Père (Jean 1 : 18). « Personne ne connaît le Père si ce n'est le Fils, et celui à qui le Fils voudra bien le révéler » (Matt. 11 : 27).
 
 
 
               3-  Le passé et le présent décrits par Job : chapitre 29-30
 
                              Job estime ne pas en avoir encore assez dit ! Il va comparer les jours d'autrefois, avant ses épreuves, avec sa situation actuelle.
 
                        Précédemment il était dans la prospérité et les honneurs (29 : 1-10). Cela ne l'empêchait pas d'apporter toute son aide aux déshérités (v. 11-17). Il délivrait le malheureux ; il faisait chanter de joie le coeur de la veuve ; il était un père pour les pauvres. Persuadé qu'il en serait toujours ainsi, il pensait : « J'expirerai dans mon nid... la rosée séjournera sur ma branche » (v. 18-20).
  
                              Dans le chapitre 30, avec douleur et amertume, le patriarche décrit sa situation présente. Il est l'objet de moquerie, même des petits enfants (v. 1-15) ; il connaît des jours d'affliction, la maladie et la tourmente (v. 16-19) !
 
                        Job crie à Dieu, et celui-ci ne répond pas (v. 20-25) ; lui, pourtant, avait répondu à ceux qui étaient dans la peine. Une fois encore, il décrit toute sa misère : « je marche tout noirci... ma peau devient noire et se détache de dessus moi et mes os sont brûlés par la sécheresse ; et ma harpe est changée en deuil » (v. 26-31).
 
 
 
               4- Protestation de pureté et d'intégrité : chapitre 31
 
                              Job va-t-il se taire ? Non. En un dernier sursaut, il énumère toutes ses vertus : sa pureté (v. 1-12) ; sa bonté (v. 13-23) ; son désintéressement (v. 24-25). Il ne s'est pas laissé aller à l'adoration des astres (v. 26-28) ; il a été plein de compassion pour les autres (v. 29-32) ; il n'a pas caché ses fautes, craignant « le mépris des familles » (v. 33-34). Si seulement Dieu voulait m'écouter, « comme un prince je m'approcherais de lui » (v. 35-37) !
 
                        La fin du verset 40 est certainement la meilleure conclusion à ce stade : « Les paroles de Job sont finies ! ». Quand, enfin, il se tait, Dieu peut parler ; d'abord à travers Elihu, « l'arbitre » ; puis l'Eternel lui-même s'adressera à lui ; « Dieu le fera céder, et non pas l'homme » (32 : 13).
 
 
 
 
 
IV- L'INTERVENTION D'ELIHU : chapitres 32-37
 
 
               1- Elihu se présente (32-33 : 7)
 
                        Il se peut qu'Elihu soit issu de Nakhor, le frère d'Abraham, dont l'un des descendants portaient le nom de Buz (Gen. 22 : 21 ; Job : 32 : 2). Relativement jeune, en tout cas plus jeune que les amis (32 : 4), il avait silencieusement prêté une oreille attentive à leurs paroles et à leur raisonnement (32 : 11-12).
 
                        A l'ouïe de leurs propos, sa « colère » s'était enflammée. Pas une colère charnelle ; mais « l'esprit au-dedans de lui le pressait » ; « il éclatait comme des outres neuves » (v. 18-19). D'où provenait cette colère ? Elle avait deux raisons : le patriarche se justifiait lui-même plutôt que Dieu ; ses « consolateurs » le condamnaient (v. 2-3).
 
                        Les amis n'avaient pas su convaincre Job ; c'était mieux ainsi, afin qu'ils ne se vantent pas en pensant qu'eux avaient « trouvé la sagesse ». Seul Dieu pouvait enseigner son serviteur et le faire « céder » (32 : 13). Dorénavant, les trois hommes se taisent ,« confondus ». Elihu ne leur répondra pas ; il s'adressera uniquement à Job (33 : 1).
 
                        S'il déclare premièrement que l'Esprit de Dieu l'a fait, il se hâte d'ajouter qu'il est comme Job quant à Dieu, fait d'argile, lui aussi (33 : 4-6) ; il se place au même niveau. N'est-il pas un type –lointain il est vrai- du Seigneur Jésus, Fils de Dieu, plein de l'Esprit Saint (Luc 4 : 1) d'une part, et d'autre part « venu en chair, fait à la ressemblance des hommes » (1 Jean 4 : 2 ; Phil. 2 : 7), sans toutefois participer aucunement à leur nature pécheresse (Héb. 4 : 15 ; 1 Jean 3 : 4) ?
 
                        Elihu ne s'adresse pas à Job en parlant « de haut en bas », mais en se mettant sur le même plan. Il ne va pas s'imposer, mais chercher à le gagner. Il n'y aura pas de controverse, mais une autorité morale exercée sans frapper Job d'effroi : « Voici, ma terreur ne te troublera pas, et mon poids ne t'accablera pas » (33 : 7). Il désire avant tout que son interlocuteur écoute : « Sois attentif, Job, écoute-moi » (v.  31). Si celui-ci veut dire quelque chose, qu'il le fasse librement, car « je désire que tu sois trouvé juste » ; mais sinon « tais-toi, et je t'enseignerai la sagesse » (v.  33).
 
 
 
            2- Le but de Dieu dans la discipline (33 : 8-33)
 
                        Elihu place devant Job ses deux fautes capitales : « Tu as dit... ; Moi, je suis net, sans transgression ; je suis pur, et il n'y a pas d'iniquité en moi ». Puis – et c'était le plus grave dans les paroles du patriarche - : « Voici Dieu trouve des occasions d'inimitié contre moi, il me considère comme son ennemi » (v. 8-11).
 
                        Clairement, Elihu déclare : « ... en cela tu n'as pas été juste, car Dieu est plus grand que l'homme. Pourquoi contestes-tu avec Lui ? » (v. 12-13). L'apôtre Paul exprimera la même pensée dans son épître aux Romains : « Toi, ô homme, qui es-tu, qui contestes contre Dieu. La chose formée dira-t-elle à celui qui l'a formée : Pourquoi m'as-tu ainsi faite ? Le potier n'a-t-il pas pouvoir sur l'argile pour faire de la même masse un vase à honneur et un autre à déshonneur ? » (Rom. 9 : 20-21). Dieu étant parfaitement juste et connaissant toutes choses, on peut être certain que sa volonté est conforme à sa nature. S'il paraît éprouver douloureusement quelqu'un qui le craint, il a ses raisons pour cela. Israël avait dû errer dans le désert comme conséquence de ses fautes (Nom. 14 : 33), mais c'était dans la pensée de Dieu de le bénir par ce moyen : « l'Eternel, ton Dieu, t'a fait marcher ces quarante ans dans le désert afin de t'humilier et de t'éprouver... pour te faire du bien à la fin » (Deut. 8 : 2, 16).
 
                        Le Seigneur n'a pas à « rendre compte » de ses actions, mais la foi peut avoir la certitude que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28).
 
                        Dieu parle (v. 14-18). Il se manifeste à l'homme « une fois, et deux fois – et l'on n'y prend pas garde ! » (v. 14). Du temps de Job, par le moyen de songes ou de visions, mais pour nous, par sa Parole et par le ministère fondé sur elle. Son but est de détourner l'homme de ce qu'il fait et de son orgueil (v. 17). Il ne veut pas la mort du pécheur, mais sa vie (v. 18).
 
                        Si l'on n'écoute pas, il recourt à la discipline (v. 19-22) : une maladie, un deuil, une déception, une épreuve, afin que l'on revienne à lui, que l'on écoute sa voix et qu'on le recherche.
 
                        Job avait demandé « un arbitre ». Dieu lui propose, en Elihu, « un messager, un interprète... pour montrer à l'homme ce qui, pour lui est la droiture » (v. 23). Elihu est bien, pour Job, le messager qui, pour nous, est Christ lui-même.
 
                        La « droiture », pour l'homme, est de se juger lui-même, se reconnaître pécheur, indigne de la faveur de Dieu. S'il y a cette repentance, alors Dieu « fera grâce » (v. 24), il le délivrera de la fosse. Pourquoi ? Parce que l'homme a accompli des actes méritoires, ou compensatoires, ou expiatoires ? Pas du tout. Mais Dieu lui-même déclare : « J'ai trouvé une propitiation (ou une rançon) ». De bienheureux résultats en découlent, correspondant à la nouvelle naissance (v. 25) : la communion avec Dieu car il « verra Sa face » (v. 26) et la louange cat « Il chantera... ; j'ai péché... et Il ne me l'a pas rendu ; il a délivré mon âme... et ma vie verra la lumière » (v. 27-28).
 
                        Dieu parle, s'il le faut par la discipline et l'épreuve. Quand on écoute et se tourne vers Lui, l'âme est libérée ; elle est « illuminée de la lumière des vivants » (v. 30). L'épître aux Colossiens nous en donnera la pleine réalité spirituelle : « Le Père nous a rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière ; il nous a délivrés du pouvoir des ténèbres, et nous a transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Col. 1 : 12-13).
 
                        Job n'a plus qu'à se taire et à écouter (v. 31-33).
 
 
 
            3- Elihu justifie Dieu (34)
 
                        Après un temps de silence, Elihu reprend la parole en se mettant au niveau de Job et de ses amis : « Choisissons pour nous ce qui est juste, et reconnaissons entre nous ce qui est bon » (v. 4).
 
                        Ce que « Job a dit » (v. 5-9), il faut qu'Elihu le lui répète. Probablement le patriarche n'a-t-il pas encore réalisé que c'est bien là le sens de ses paroles : « Je suis juste, et Dieu a écarté mon droit » (v. 5). En cela Job a marché dans la « compagnie des ouvriers d'iniquité » (v. 8), même s'il ne s'en rend pas compte.
 
                        Dieu rétribue justement (v. 10-12) ; il ne pervertit pas le droit. Il « soutient toutes choses par la parole de sa puissance » (v. 13-15) comme il est dit en Hébreux 1. Dieu sait juger les méchants quand Son moment est arrivé (v. 20-27). Mais Il sait aussi entendre le cri du pauvre et celui des malheureux : « Quand il donne la tranquillité, qui troublera ? » (v. 29).
 
                        De fait, Job ne s'est pas repenti jusqu'à maintenant (v. 31-37). Il se croit juste et n'a pas dit à Dieu : « Ce que je ne vois pas, montre-le-moi » (v. 32). Ses discours ne sont pas intelligents. C'est pourquoi il est nécessaire qu'il soit « éprouvé jusqu'au bout » (v. 36) ; il a ajouté à son péché la transgression… et multiplie ses paroles contre Dieu » (v. 37) ; c'est encore beaucoup plus grave que sa propre justice.
 
 
 
            4- Dieu est plus grand que l'homme dans son orgueil (35)
 
                        Elihu a laissé encore une fois à Job le temps de réfléchir, puis il reprend la parole. De nouveau, il doit reprocher au patriarche d'avoir dit : « Je suis plus juste que Dieu » (v. 2). Pour élever ses pensées un peu au-dessus de lui-même et l'amener à considérer dans une mesure la grandeur du Tout-puissant, il l'invite à « contempler les nuées ; elles sont plus hautes que toi » (v. 5) ! Tu crois que Dieu te doit une récompense pour ta justice ? C'est pour toi-même que celle-ci a une valeur ; mais que lui donnes-tu en étant juste ?
 
                        « On crie... on appelle au secours... on ne dit pas : Où est Dieu, mon créateur qui donne des chants de joie dans la nuit… ? Et il ne répond pas, à cause de l'orgueil » (v. 9-12).
 
                        Job avait dit qu'il ne voyait pas Dieu et ne pouvait placer devant lui sa cause (23 : 8-9) ; pourtant la pleine connaissance de toutes choses est devant Lui : « Attends-le donc » (35 : 14). « Si sa colère n'a pas encore visité, Job ne reconnaît-il pas sa grande arrogance  ?... Il entasse des paroles sans science » (v. 15-16).
 
 
            5- Dieu et ses oeuvres dépassent la compréhension de l'homme (36-37)
 
                        Après la répréhension de la fin du chapitre précédent, Elihu à nouveau s'est tu. Job va-t-il enfin comprendre ? Le jeune homme continue ; il a encore beaucoup à dire pour donner justice à son Créateur (v. 3).
 
 
                                    5. 1 « Dieu est puissant et ne méprise personne » (36 : 5).
 
                        « Il ne fait pas vivre le méchant, mais il fait droit aux malheureux » (v. 6). Il s'occupe du juste et le bénit. Mais s'Il permet l'épreuve, c'est pour montrer au croyant ce qu'il a fait, même si ses transgressions sont grandes. Il faut qu'il ouvre ses oreilles à la discipline. Deux conséquences peuvent en résulter : écouter, et trouver la bénédiction (v. 11) ; s'il ne veut pas écouter, il devra subir le jugement de Dieu dans son gouvernement (v. 12).
 
                        Les « hypocrites de coeur » font pire encore : « Ils amassent la colère » ; le châtiment les atteindra (v. 13-14). Ils ont une vie de façade, une piété affichée, mais, par derrière, une double vie soigneusement dissimulée à leur famille et aux autres croyants.
 
                        Dieu est plein de compassion pour le malheureux. Et toi Job il t'aurait délivré de la détresse, si tu n'étais pas « plein des jugements des méchants », que tu imites en accusant Dieu. Sa colère pourrait t'enlever par le châtiment. Il ne tiendra pas compte de tes richesses, et tu as tort de soupirer après la mort (v. 15-21).
 
 
                                    5. 2 « Qui enseigne comme Lui ? » (36 : 22).
 
                        Dieu est grand. Il nous dépasse infiniment. Mais Il a ses moyens pour atteindre la conscience et le coeur des hommes : les orages de la vie (36 : 29-37 : 10) et, d'autre part, les « nuées » (v. 11-21).
 
                        Les orages ne se déchaînent guère en hiver, mais bien au coeur de l'été, quand tout paraît beau et facile. Tout à coup, le « tonnerre » éclate ; un deuil dans la famille, un accident, une maladie, une déception. Qui peut comprendre ? (36 : 29). « A cause de cela mon coeur tremble et tressaille » (37 : 1). Et pourtant c'est Dieu qui « dirige » (v. 3). Il fait « de grandes choses que nous ne comprenons pas » (v. 5). Il a son but en grâce.
                        Les « nuées » se forment, elles tournoient en tous sens, et vont accomplir ce qu'Il leur commande. La lumière est voilée, la joie dans le Seigneur a baissé, la communion chancelle... Dieu le permet. C'est lui qui conduit « le balancement des nuages ». Il les fait venir « comme verge » si le châtiment est nécessaire, ou « en bonté » car la pluie est souvent source de bénédiction (Ps. 84 : 6). « On ne voit pas la lumière brillante », car  elle est cachée ; le vent de l'épreuve passe... et « produit un ciel clair ! » (v. 21). Dès Genèse 1, quand Dieu travaille et qu'arrive « le soir », Il prépare « le matin ».

                        Et dans la perspective de l'éternité à venir, de ce « matin sans nuage » dont parle déjà David en 2 Samuel 23, « nous voyons maintenant au travers d'un verre, obscurément, mais alors face à face ; maintenant je connais en partie, mais alors je connaîtrai à fond comme aussi j'ai été connu » (1 Cor. 13 : 12).