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                                       Cyrus, « berger » et « oint » de l'Eternel
 
 
 
            « Et la première année de Cyrus, roi de Perse, afin que fût accomplie la parole de l'Eternel dite par la bouche de Jérémie, l'Eternel réveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse ; et il fit une proclamation dans tout son royaume, et la publia aussi par écrit, disant : Ainsi dit Cyrus, roi de Perse : L'Eternel, le roi des cieux m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a chargé de lui bâtir une maison, à Jérusalem, qui est en Juda. Qui d'entre vous, quel qu'il soit, est de son peuple, - que l'Eternel, son Dieu, soit avec lui et qu'il monte ! (2 Chr. 36 : 22-23).
            « Ainsi dit l'Eternel, ton rédempteur, et Celui qui t'a formé dès la matrice ; c'est moi, l'Eternel, qui a fait toutes choses, qui seul a déployé les cieux, et qui, par moi-même, ai étendu la terre… qui dit de Cyrus : Il est mon berger et il accomplira tout mon bon plaisir, disant à Jérusalem : Tu seras bâtie, et au temple : Tes fondements seront posés. Ainsi dit l'Eternel à son oint, à Cyrus, dont j'ai tenu la droite pour soumettre devant lui des nations… Moi, j'irai devant toi... A cause de mon serviteur Jacob, et d'Israël, mon élu, je t'ai appelé par nom et tu ne me connaissais pas » (Es. 44 : 24, 28 ; 45 : 1-4).
 
 
            Il est écrit de Dieu : « S'il afflige, il a aussi compassion, selon les grandeurs de ses bontés ; car ce n'est pas volontiers qu'Il afflige et contriste les fils des hommes » (Lam. 3 : 32-33). L'égarement de Juda était devenu continuel, ils se moquaient des messagers de Dieu. Il n'y avait « plus de remède » (2 Chr. 36 : 16). Alors Dieu fait monter contre eux le roi des Chaldéens : tout est alors détruit à Jérusalem, y compris la Maison de Dieu. Les « réchappés » sont transportés à Babylone où ils seront serviteurs « jusqu'au règne du royaume des Perses, afin que fût accomplie la parole de l'Eternel, dite par la bouche de Jérémie... jusqu'à ce que soixante dix ans fussent accomplis » (2 Chr.  36 : 19-21 ; Jér. 25 11-12). Le nombre de ces années est déterminé d'après les années sabbatiques prévues tous les sept ans pour le repos de la terre. Or ils avaient désobéi à la pensée de Dieu (Lév. 25 : 4-5 ; 20-22).
 
            Daniel, issu de la tribu de Juda, était parmi ceux qui avaient été déportés à Babylone : il était tout jeune alors, car il avait sans doute 14 ou 15 ans. Il donne un exemple remarquable de droiture et de sagesse. Il reste fidèle à son Dieu pendant que les dynasties babylonienne et perse se succèdent. Il vivait encore sous le règne de Cyrus (Dan. 10 : 1). Son amour pour le peuple de Dieu et pour Jérusalem (Ps. 137 : 5-6) le conduit à se pencher avec diligence sur les livres, en particulier les écrits de Jérémie. Il comprend que le moment fixé pour la restauration d'Israël est venu (Dan. 9 : 2). Alors, il confesse l'iniquité du peuple, comme si elle était la sienne. Il reprend mot pour mot les expressions de Salomon dans sa prière lors de la dédicace du temple (1 Rois 8 : 47). Il est profondément humilié devant l'Eternel ; ses arguments pour demander une restauration sont de nature à toucher le coeur de Dieu. Il lui demande d'intervenir « pour l'amour du Seigneur » (v. 17), « à cause de tes grandes compassions » (v.18), « à cause de Toi-même... car la ville et ton peuple sont appelés de Ton nom » (v. 19 comp. Ps 25 : 11 ; Lév. 22 : 32). Cette prière intelligente est agréable à l'Eternel et Il se plaît à y répondre.
 
            Pour accomplir ses desseins, Dieu se sert souvent de personnes très inattendues. On peut se poser cette question : Cyrus était-il conscient que Dieu se servait de lui, comme d'un serviteur, pour accomplir la promesse faite 70 ans auparavant ? En s'appuyant sur la Parole de Dieu, on peut répondre par l'affirmative. Cyrus, dont la carrière avait été si fulgurante, le reconnaît ouvertement. Il rend hommage à Celui qui lui avait donné les royaumes de la terre, en vue d'accomplir « tout Son bon plaisir ». Il précise que l'Eternel l'a chargé de lui bâtir une Maison à Jérusalem, qui est en Juda (2 Chr. 36 : 23).
 
            Esaïe avait parlé à deux reprises de Cyrus, plus de 150 ans avant sa naissance. Il devait être appelé « par nom » en justice, pour délivrer les captifs à Babylone « sans prix et sans présent ». Il reçoit deux titres remarquables : le « berger » et « l'oint » de l'Eternel, titres qui ne sont donnés ailleurs qu'au Messie (Es. 40 : 11 ; Ps. 2 : 2) ! Il est aussi appelé : « celui que l'Eternel a aimé » (Es. 48 : 14). Et pourtant Dieu ne parle jamais de cet homme comme s'il était vraiment son serviteur. Il s'en sert : c'est un instrument dans Sa main, pour la délivrance de Jacob, son serviteur et d'Israël, son élu. Il a appelé d'un pays lointain « l'homme de conseil », qui est aussi désigné comme « un oiseau de proie » (Es. 46 : 11). Ce qui décrit bien la promptitude et l'efficacité de son action. On est également frappé par la manière avec laquelle ce monarque païen s'applique à obéir de façon soigneuse aux instructions reçues de l'Eternel. Il semble qu'il ait eu connaissance des prophéties déjà fort anciennes d'Esaïe le concernant et il s'est appliqué dès lors à les accomplir.
 
            La délivrance accordée à Israël, au cours de cette période si difficile de son histoire, est un grand encouragement pour les fidèles. Dans un jour encore à venir, ils y trouveront, pendant la grande Tribulation, le gage précieux qu'une délivrance, plus grande encore que celle qui a eu lieu au temps de Cyrus, leur sera finalement accordée !
            Dieu désire rassurer les siens, bannir toute crainte de leur coeur. Ici, son peuple pouvait retourner dans son pays, si seulement son coeur l'y poussait. En vue d'accomplir ses desseins immuables, à l'heure choisie, l'Eternel intervient toujours d'une façon merveilleuse.
            Il y avait à ce moment là, parmi les captifs à Babylone, ceux que l'Ecriture nomme « les prisonniers de l'espérance ». Ils sont prêts à prendre le chemin du retour, si difficile soit-il, avec les ruines qu'ils vont trouver à Jérusalem, entièrement à reconstruire (Zach. 9 : 11 ; Néh. 1 : 3). D'autres, hélas, avaient sans doute perdu tout espoir. Ils s'étaient installés du mieux possible sur cette terre étrangère et leurs coeurs étaient devenus indifférents à l'égard  du pays de la promesse. C'est aussi une disposition fréquente de nos jours. Souvent, hélas, l'incrédulité se montre ; on reste volontairement aveugles, on se refuse à voir la vérité et l'évidence. Jamais pourtant Dieu n'abandonne son propos et son alliance avec ceux qu'Il aime (Es. 44 : 21-22) !
 
            Cyrus avait donc été suscité pour accomplir tout Son bon plaisir.Il se confirme que le coeur d'un roi, dans la main de Dieu, est comme des ruisseaux d'eau ; il l'incline à ce qui lui plaît(Prov. 21 : 1). Ce roi devait dire, de la part de Dieu  à Jérusalem : « Tu seras bâtie » et au Temple : « Tes fondements seront posées » (Es. 44 : 28) ! Dieu le tenait par sa droite, métaphore pour désigner l'assistance, la protection, et il soumettait devant lui les nations. Il le précédait pour ouvrir les battants des portes (il y en avait cent en bronze dans la muraille à Babylone !), aplanir les choses élevées et lui donner « les trésors des ténèbres et les richesses des lieux cachés », ce qui faciliterait sa mission en faveur du peuple élu (Es. 45 : 3).     
            L'Eternel a ceint Cyrus de force, et pourtant cethomme ne le connaissait pas (Es. 45 : 5) ! Mais, ainsi que Daniel le dira au roi Belshatsar, dans sa souveraineté, « le Très-haut domine sur le royaume des hommes et… il établit qui Il veut » (Dan. 5 : 21). Qui serait qualifié pour discuter avec Lui sa manière d'agir ? « L'argile dira-t-elle à celui qui la forme : que fais-tu ? (Es. 45 : 9 ; Rom. 9 : 20-21). « Hors Lui, il n'y a pas de Dieu – de Dieu Juste et Sauveur ». D'où l'invite de la grâce : « Tournez-vous vers moi, vous, et soyez sauvés, tous les bouts de la terre » (Es. 45 : 21-22). Le jour est proche où, devant Lui, « tout genou se ploiera » ;  « par moi toute langue jurera » (Es. 45 : 23 ; Phil. 2 : 10).
            Les Perses n'adoraient pas l'Eternel, ils avaient leur propre religion mais ils détestaient les idoles. Ils détruisaient avec mépris celles qui étaient à Babylone. Tout cela n'était, dans un sens, que la conséquence de contestations entre nations incrédules. Mais Dieu s'en servait ainsi pour détruire les idoles, et même cette ville idolâtre, Babylone. Ces Perses n'avaient pas, à la différence par exemple des Thessaloniciens plus tard, de relations vitales avec le seul Dieu vivant et vrai (1 Thes. 1 : 9) !
 
            Toutefois, au début d'Esdras, Cyrus dont l'esprit a été « réveillé » dit : « Lui est Dieu » (Esd. 1 : 3). S'agissait-il seulement d'une conviction intellectuelle, de la certitude acquise d'être un instrument choisi pour accomplir les desseins divins, ou d'une foi vivante ? Plus tard, un autre roi de Perse, Artaxerxès, déclare aussi ouvertement que l'Eternel, Dieu d'Israël, est le Dieu des cieux (Esd. 7 : 21, 23). C'est sans doute pour cette raison que certains commentateurs n'hésitent pas à voir dans Cyrus une figure du Messie, venant délivrer son peuple.
            C'est certainement un fait étrange qu'un roi des nations dispose d'un tel pouvoir sur le peuple de Dieu et oblige plutôt les nations de la terre à servir les intérêts de ce peuple. Cyrus envoie une proclamation, où il déclare avoir reçu de l'Eternel la mission de lui bâtir une maison à Jérusalem. Cette proclamation, rompant avec la tradition, est adressée à tout le royaume et publiée par écrit. Les ennemis d'Israël sont donc contraints à la soumission.
            En Juda et en Benjamin, il y a des hommes dont la foi est peut-être chancelante, mais ils reçoivent maintenant la liberté d'agir et les moyens matériels pour le faire (Esd. 1 : 3-4). Leurs voisins, suite à la suggestion de Cyrus, les aident avec des objets d'argent, de l'or, avec des biens, et avec du bétail, et avec des choses précieuses, outre tout ce que l'on offre volontairement (Esd. 1 : 6). Cyrus fait lui-même sortir les ustensiles de la Maison de Dieu, que Nébucadnetsar avait mis dans la maison de son dieu. Mithredath, son trésorier, les compte à Sheshbatsar (mot chaldéen pour Zorobabel), prince Juda. Leur nombre est indiqué : trente bassins d'or, mille bassins d'argent, vingt-neuf couteaux, trente coupes d'or, quatre cent coupes d'argent… ; au total, cinq mille quatre cents pièces. Le tout est amené de Babylone à Jérusalem, quand ceux de la transportation remontent (Esd. 1 : 7-11). 
 
            Dieu parle au coeur des siens ; n'ont-ils pas, eux aussi, grand besoin d'être réveillés ? Il les invite à mener à bien une activité pour Lui. La proclamation confiée à Cyrus les interpelle : « Qui… quel qu'il soit, est de son peuple… qu'il monte… qu'il bâtisse (v. 3).
            Chacun est concerné. Il n'est pas question de rang, de situation, de force naturelle, de richesse, de pauvreté. Il suffit de faire partie du peuple de Dieu ! Chers lecteurs croyants, comprenons qu'aujourd'hui notre responsabilité est personnellement engagée. Appelés à travailler à la Maison de Dieu jusqu'à Sa venue, que chacun ait du zèle et considère comment il bâtit.
 
 
                                                                       Ph. L.   04. 01.08
                         
            Oh ! puissions-nous pendant la dernière heure,
            Porter du fruit pour toi, travailler tous
            Jusqu'au moment d'entrer dans ta demeure.
            Réveille-nous, Seigneur, réveille-nous !