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LE MINISTERE DU PARFAIT SERVITEUR 
DANS L'EVANGILE DE MARC (1)

 
Introduction
1- L'introduction de Jésus dans son ministère : Marc 1 : 1-15 
2- L'appel des disciples : Marc 1 : 16-20

 
 
Introduction :
 
            Jean, surnommé Marc (Act. 13 : 5 ; 15 : 37), est l'auteur de cet évangile. Il est mentionné pour la première fois en Actes 12 : 12 ; dans la maison de Marie, sa mère, l'assemblée priait pour la délivrance de Pierre.
            Après avoir accompagné Paul et son oncle Barnabas au cours de la première étape de leur voyage missionnaire, Marc les abandonne pour revenir à Jérusalem (Act. 13 : 13). Contrairement à l'avis de Barnabas, Paul n'acceptera pas de le reprendre avec lui pour son deuxième voyage (Act. 15 : 38) ; plus tard cependant, l'apôtre pourra recommander Marc aux frères de Colosses (Col. 4 : 10) et il demandera même à Timothée de l'amener avec lui car dit-il, « il m'est utile pour le service » (2 Tim. 4 : 12).
            Après sa première défaillance, Marc avait certainement eu affaire avec Dieu. Ainsi, restauré et formé par Dieu, Marc a été utilisé par le Saint Esprit pour présenter le Serviteur parfait dans son activité et son dévouement jusqu'à la mort.
 
 
            Dans l'évangile de Marc, l'Esprit de Dieu dépeint donc le Seigneur Jésus sous son caractère de parfait Serviteur. Marc ne mentionne pas la naissance de Jésus, ni sa généalogie ; dès le premier chapitre, il présente le Seigneur accomplissant fidèlement son service d'amour.
 
            Le serviteur de l'Eternel était autrefois son peuple terrestre tout entier (Es. 41 : 8-9) ; mais celui-ci n'a pas été fidèle à son Dieu. Par le prophète Esaïe, Dieu avait annoncé qu'un serviteur fidèle serait suscité pour ramener à Lui son peuple et pour être une lumière des nations et son salut jusqu'au bout de la terre (Es. 49 : 6).
            Le caractère d'humilité du Serviteur parfait est décrit dans les trois premiers versets d'Esaïe 42. Haï et méprisé par son peuple, Il reste déterminé à accomplir fidèlement son service jusqu'au bout (Es. 50 : 7). « Homme de douleurs » (Es. 53 : 3), « venu non pour être servi, mais pour servir », Il ira jusqu'à la croix afin de « donner sa vie en rançon pour un grand nombre » : le but de la mission du parfait serviteur est ainsi résumé par ce verset central de l'évangile de Marc (10 : 45).
           
            Pour rendre compte des actes du Serviteur obéissant, l'évangéliste suit l'ordre chronologique. Le mot « aussitôt », employé fréquemment au début de l'évangile, montre l'empressement de Jésus et sa disponibilité constante pour accomplir son service.
            Au dernier chapitre, Marc présente le Serviteur envoyant ses disciples dans le monde, coopérant même avec eux depuis le ciel. C'est là qu'Il jouit du repos au terme de son ministère de grâce et de son oeuvre à la croix, occupant la place d'honneur « à la droite de Dieu » (16 : 19).
 
           
            L'évangile de Marc peut être divisé en 3 parties :
 
                        - le ministère du parfait serviteur parmi son peuple (chap. 1 : 1 à 10 : 31)
 
                        - le Seigneur Jésus à l'approche de sa mort (chap. 10 : 32 à 14 : 31)
 
                        - la mort et la résurrection de Jésus (chap. 14 : 32 à 16 : 20).
 
 
            Par une série de commentaires simples sur la première partie de cet évangile (1 : 1 à 10 : 31), nous proposons de considérer la marche de Celui qui « fait toutes choses bien » (7 : 37) et qui « nous a laissé un modèle afin que nous suivions ses traces » (1 Pier. 2 : 21).
 
             Que Dieu veuille, par la lecture de ces chapitres, attacher nos coeurs au Seigneur et nous rendre attentifs à sa voix, afin d'accomplir fidèlement le service qu'Il nous confie.  



1- L'introduction de Jésus dans son ministère : Marc 1 : 1-15
 
 
            Dès le premier verset, Marc présente Celui qui est le sujet de son évangile : « Jésus Christ, Fils de Dieu ».
            Les deux citations de l'Ancien Testament qui suivent concernent Jean le baptiseur et indiquent le rôle de ce messager (v. 2-3) ; son ministère est ensuite décrit brièvement (v. 4-8).
            Après un court récit du baptême au Jourdain (v. 9-11) et de la tentation de Jésus dans le désert (v. 12-13), l'évangéliste montre Jésus cheminant sur les sentiers de la Galilée (v. 14-15).
 
 
                        1.1 : Jésus Christ, Fils de Dieu (v. 1)
 
            Pour introduire son évangile, Marc ne fournit pas la généalogie du Serviteur Il était
nécessaire d'établir celle du Messie présenté comme tel par Matthieu, ou celle du Fils de l'homme dont nous suivons les pas en Luc. Mais dans ce premier verset, l'Esprit de Dieu fait ressortir que le parfait Serviteur est néanmoins « Fils de Dieu ». Sa gloire divine, bien que voilée aux yeux des hommes, n'est aucunement altérée par l'abaissement profond dans lequel Il est descendu pour accomplir son service (Phil. 2 : 6-8).
 
            Le « commencement de l'évangile de Jésus Christ » désigne le début du ministère du Seigneur, alors que l'expression « dès le commencement » employée par Jean dans sa première épître se réfère à Christ en rapport avec son incarnation (1 Jean 2 : 24).
           
 
                        1.2 : Deux annonces prophétiques (v. 2-3)
 
            La venue du parfait Serviteur, dont les origines sont « dès les jours d'éternité » (Mich. 5 : 2), était annoncée par les prophètes ; il fallait que son chemin soit préparé pour que la semence de l'évangile puisse germer et porter du fruit.
 
            La première citation (v. 2 ; Mal. 3 : 1) indique que le messager de l'Eternel a été envoyé par Dieu pour préparer le chemin du Seigneur Jésus. 
            La citation du prophète Esaïe (v. 3 ; Es. 40 : 3) insiste sur la préparation du chemin du Seigneur. Jean le baptiseur a été envoyé dans ce but ; en prêchant le baptême de la repentance, il invitait les Juifs à confesser leurs péchés. N'est-ce pas ce que l'évangile annonce d'abord à tout pécheur afin que le pardon soit accordé par Jésus ? Il a dit : « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs » (2 : 17).
 
 
                        1.3 : La prédication de Jean le baptiseur (v. 4-8)
 
            Le ministère de Jean est décrit au verset 4 : le baptême qu'il accomplit est celui de la repentance, afin de montrer que le coeur est préparé pour recevoir la grâce apportée par Jésus.
 
                        - le baptême de la repentance :
 
            De nombreux baptêmes mentionnés dans la Parole sont à distinguer de celui dont il est question ici :
                                   . le baptême de la mort du Seigneur (Luc 12 : 20), lorsqu'Il est entré dans les eaux profondes de la mort, sous le jugement de Dieu
                                   . le baptême du Saint Esprit (v. 8 ; Act. 2 : 1-4 ; 1 Cor. 12 : 13), lorsque, le jour de la Pentecôte, l'Esprit Saint est venu habiter dans les croyants, pour constituer ensemble un corps spirituel appelé, dans les épîtres, le corps de Christ.
            Il est à souligner que l'Esprit Saint est venu sur les disciples sous forme de « langues divisées comme de feu » (Act. 2 : 13); image de la puissance de Dieu qui permet aux rachetés du Seigneur de rendre témoignage à la grâce et à l'amour de Dieu dans le monde entier.
                                    . le baptême chrétien, pratiqué déjà par les disciples du Seigneur (Jean 4 : 1-2) : c'est un des actes primordiaux de la confession chrétienne. Il est le signe que le croyant est mort avec Christ. Et nous, croyants, nous avons la certitude que « si nous avons été identifiés avec Lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons dans la ressemblance de sa résurrection » (Rom. 6 : 3-5). Mais la pensée que les eaux du baptême lavent de tout péché et sauvent le pécheur du jugement divin n'a aucun fondement dans l'Ecriture. Bien au contraire : « Celui qui aura cru et qui aura été baptisé sera sauvé ; et celui qui n'aura pas cru sera condamné » (Marc 16 : 16).                                  
                                    . le  baptême de feu, le jugement futur qui frappera ceux qui n'auront pas cru après l'enlèvement des croyants (Matt. 3 : 11 ; 2 Thes. 1 : 8). Il ne peut que nous parler de jugement comme l'indique le verset suivant : « Il a son van dans sa main, et il nettoiera entièrement son aire... il brûlera la balle au feu inextinguible » (Matt. 3 : 12).
 
            Ici, le baptême de la repentance est associé à la « rémission des péchés » : il n'est pas le moyen du pardon des péchés, mais il montre que l'on reconnaît avec droiture son état de péché et que l'on est prêt à accepter la grâce de Dieu.
            Après Jean le baptiseur et après le Seigneur Jésus lui-même, les apôtres ont continué à prêcher la repentance. Pierre déclare que Dieu a exalté par sa droite Jésus « prince et sauveur, afin de donner la repentance à Israël et la rémission des péchés » (Act. 5 : 31). Dans sa deuxième épître, il dit que Dieu est « patient... ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3 : 9). Paul rappelle aux anciens de l'assemblée à Ephèse qu'il a insisté sur « la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus Christ » (Act. 20 : 21).
 
            Jean invitait donc les Juifs à confesser leurs péchés. Interpellés par son message, « tout le pays de Judée et tous ceux de Jérusalem sortaient vers lui » pour recevoir le baptême dans le Jourdain (v. 5) ; le peuple d'Israël réalisait qu'il avait perdu les bénédictions qui dépendaient de son obéissance et il s'attendait à la miséricorde de Dieu.
 
                        - le caractère et le comportement du prophète :
 
            La bénédiction divine reposait sur le ministère de Jean. Sa nourriture, des sauterelles et du miel sauvage, et son vêtement de poil de chameau manifestaient un renoncement complet à tout ce que l'homme recherche sur la terre. La ceinture autour des reins nous fait penser à la Parole de la vérité appliquée à l'homme intérieur (Eph. 6 : 14) et guidant le serviteur dans sa marche.
            Le Seigneur Jésus lui-même a dit au sujet de ce prophète : « Parmi ceux qui sont nés de femme, il n'en a été suscité aucun de plus grand que Jean le baptiseur » (Matt. 11 : 11).
 
                        - l'annonce de la venue de Jésus Christ, le Messie :
 
            Jean annonçait la venue de Jésus, Celui dont il n'était pas digne de délier « la courroie des sandales (v. 7). Quelle humilité profonde chez ce fidèle messager ! Il dira, en parlant de Jésus : « Il faut que lui croisse, et que moi je diminue » (Jean 3 : 30).
            En marchant dans la lumière divine et la séparation de tout mal, nous réalisons notre indignité devant Dieu et nous pouvons lui donner toute la gloire.
 
            Le prophète, s'effaçant ainsi devant la grandeur et la dignité de Jésus, révèle ce que le Messie apporte à son peuple : « Lui vous baptisera de l'Esprit Saint » (v. 8).
            La repentance produite dans les coeurs de ceux qui recevaient le témoignage de Jean les conduisait à reconnaître qu'ils méritaient le jugement représenté par le baptême d'eau.
            Jésus baptise de l'Esprit Saint ceux qui reçoivent le message du salut ; délivrés du jugement de Dieu, lavés dans le sang de Christ, ils possèdent la vie et l'Esprit Saint qui vient habiter en eux (1 Cor. 6 : 19), comme sceau de la justice divine dont ils sont revêtus (Eph. 1 : 13 ; 2 : 22). Chaque croyant participe donc au baptême de Christ qui a eu lieu après la glorification de Christ (Jean 7 : 39) et qui est à l'origine de la formation de l'Eglise.
 
 
                        1.4 : Le baptême de Jésus (v. 9-11)
 
            C'est en Galilée, une région méprisée par les Juifs à cause du mélange de sa population avec les nations (Matt. 4 : 15), que le Seigneur commence à exercer son ministère d'amour. Là, dans le village de Nazareth, Il a été le vrai Nazaréen entièrement consacré à Dieu (Matt. 2 : 23).
 
            Jésus « fut baptisé par Jean au Jourdain » (v. 9). Marc, comme Luc, mentionne simplement l'acte accompli par Jean ; Matthieu signale les réticences du prophète à baptiser Celui dont il reconnaît la dignité et l'excellence (Matt. 3 : 13-14) ; l'apôtre Jean rapporte le témoignage de Jean le baptiseur concernant la gloire du Fils de Dieu : « Celui-ci est le Fils de Dieu » (Jean 1 : 34).
 
            Après s'être éloigné aussitôt de l'eau, Jésus voit les cieux se fendre et l'Esprit descend sur Lui (v. 10). La voix du Père venant du ciel s'adresse alors au Fils : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai trouvé mon plaisir (v. 11). Homme et Serviteur parfait, Celui qui vient prendre place au milieu des pécheurs repentants reçoit le sceau de l'approbation du Père et de sa relation avec Lui.
 
            Les caractères d'humilité, de pureté et de douceur revêtus par le Seigneur sont rendus manifestes à tous car l'Esprit descend sur Lui : « comme une colombe ». Il est le seul Homme qui peut être scellé du Saint Esprit sans avoir besoin d'une purification préalable car Il était le saint Fils de Dieu.
             
 
            Un double témoignage à la gloire et à la suprématie du Seigneur Jésus est donc rendu lors de son baptême au Jourdain :
                        - le Saint Esprit venant sur Lui atteste que Celui qui est au centre de cette scène est l'Homme parfait, sans péché
                        - la voix du Père proclame qu'Il est son Fils bien-aimé en qui Il a trouvé son plaisir.
            Quel insondable mystère de l'union de la Divinité et de l'humanité dans la Personne de Jésus !
           
 
                        1.5 : La tentation de Jésus au désert (v. 12-13)
 
            Le verset 12 commence par « Et aussitôt... » ; dès que la relation de Jésus avec le Père a été proclamée, la puissance de l'Esprit le « pousse » dans le désert où Il va être tenté par Satan durant quarante jours.
            Pendant ce temps d'épreuve complet que suggère le nombre quarante (Act. 7 : 23 ; Ex. 24 : 18 ; 1 Rois 19 : 8), l'Homme parfait subit la tentation à laquelle Adam avait immédiatement succombé. Par sa victoire sur Satan, Il « a lié l'homme fort » et va commencer à « piller ses biens », en délivrant ceux qu'il avait « asservis à sa puissance » (3 : 27 ; Act. 10 : 38).
 
            Malgré sa brièveté, le récit de Marc précise que Jésus était « avec les bêtes sauvages » et que « les anges le servaient » (v. 13).
             Le second homme, le dernier Adam (1 Cor. 15 : 45, 47) est mis à l'épreuve dans un désert hanté par des animaux sauvages, un lieu stérile et dangereux à cause de la chute et du péché de l'homme. Quand l'ennemi vaincu doit se retirer de Lui, les anges que le Fils de Dieu avait lui-même créés s'approchent pour le servir (Marc 4 : 11). Quelle scène ! Les êtres célestes s'approchent et servent leur Créateur, l'homme venu du ciel.  
 
            Aucun détail concernant les trois tentations successives du Seigneur n'est mentionné dans cet évangile. Après avoir déclaré que Jean le baptiseur a été livré (v. 14a), Marc commence aussitôt le récit du service accompli par Celui dont la perfection vient d'être montrée.
 
 
                        1.6 : La première prédication de Jésus (v. 14-15)
 
            Après avoir quitté la Judée où ont eu lieu le baptême au bord du Jourdain et les tentations dans le désert, Jésus traverse la Samarie (Jean 4 : 4) et retourne en Galilée où commence son ministère public. C'est là qu'il annonce l'évangile aux pauvres (Matt. 11 : 5), « prêchant l'évangile du royaume de Dieu » (v. 14).
            Le verset 15 résume ce que comporte son message :
 
                        - « le temps est accompli » : le temps de la responsabilité de l'homme s'achève, le royaume de Dieu annoncé par les prophètes (Dan. 9 : 23-26) va être établi sur la base de la perfection de l'Homme Christ Jésus
 
                        - « le royaume de Dieu s'est approché » : venu sur la terre, mais rejeté par son peuple, Jésus n'a pas pu établir son royaume terrestre ; toutefois, en Lui le royaume « s'est approché » ; dans sa Personne, le royaume de Dieu était là, un domaine spirituel dans lequel le croyant est introduit par la foi.
 
                        - « repentez-vous » : pour profiter de ce royaume qui s'était « approché » dans la personne de Jésus, il fallait se repentir : un changement de pensée, un jugement porté sur soi-même étaient indispensables, ainsi que la prédication de Jean l'avait montré (v. 4).
 
                        - « croyez à l'évangile » : pour entrer dans le royaume de Dieu, il fallait aussi croire à la bonne nouvelle du salut apporté par le Roi ; cet évangile annonçait l'établissement du royaume qui allait délivrer la création des conséquences du péché et de la puissance de Satan.
 
 
            Aujourd'hui, l'évangile de la grâce est annoncé : en vertu de l'oeuvre de Christ, la paix avec Dieu et la vie éternelle sont offertes à tous ceux qui croient ; une part avec Lui dans la gloire céleste leur est donnée, en attendant que le royaume soit établi en puissance à Son apparition (Tite 2 : 13).
 
 
 
 
2- L'appel des disciples : Marc 1 : 16-20
 
 
            Dans la première partie de son ministère, le Seigneur choisit des témoins qui vont l'accompagner dans son service d'amour. Ces serviteurs seront formés dans la proximité de leur Maître, afin de pouvoir rendre témoignage à l'excellence de Celui qui les a appelés.
            L'activité de ces hommes, lorsque Jésus les prend à son service, est une image frappante de celle à laquelle Il les destine.
 
            Dans l'évangile de Jean, les disciples sont appelés dans un ordre différent : André et Jean, puis Simon ; leur premier contact avec le Seigneur qui donne la vie éternelle est relaté, tandis qu'ici ils sont appelés à servir, conformément au caractère de l'évangile de Marc.
 
            « Venez après moi » (v. 17), a dit Jésus à Simon et André qui le suivirent aussitôt ; de même, Jacques et Jean, appelés par Jésus, « s'en allèrent après lui » (v. 20). Le Seigneur connaissait les dispositions intérieures de ces quatre disciples qui allaient avoir le privilège de l'accompagner tout au long de son ministère. Témoins de ce qu'ils ont « entendu » et « vu de leurs yeux » (1 Jean 1 : 1), ils apprendront de Lui (Matt. 11 : 29), afin d'être plus tard ses apôtres (ou envoyés : Jean 20 : 21) pour prêcher l'évangile dans le monde. Au soir du jour de Sa résurrection, le Seigneur dira à ses disciples : « Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie » (Jean 20 : 21).
 
 
                        2.1 : Des « pêcheurs d'hommes » (v. 16-18)
 
            Voyant Simon et André, son frère, qui jetaient leurs filets à la mer, Jésus les invite à le suivre. L'activité de ces deux pêcheurs consistait à retirer des poissons de la mer ; de même, par leur moyen, des âmes allaient être tirées par Dieu du monde et préparées pour le ciel. C'est pour cela que Jésus leur dit : « Venez après moi, et je vous ferai devenir pêcheurs d'hommes » (v. 17).
           
            Comme pour ces deux disciples, trois conditions sont indispensables pour accomplir le service que Jésus désire nous confier :
                        - être appelés par Lui : après être venus à Lui (Matt. 11 : 28), Il nous invite à venir après Lui
                        - le suivre : c'est ce que firent aussitôt les deux hommes (v. 18)
                        - être enseignés par Lui : Jésus seul peut former ceux qu'Il veut employer et les engager à suivre ses traces (1 Pier. 2 : 21)
 
            Simon, qui a été surnommé Pierre, sera un évangéliste puissant : à la suite d'une seule prédication, trois mille personnes seront sauvées et ajoutées à l'Eglise (Act. 2 : 41).
            André sera, lui aussi, un « pêcheur d'hommes » : par trois fois, il amènera des personnes à Jésus (Jean 1 : 42 ; 6 : 8 ; 12 : 22).
            N'est-ce pas, lecteurs chrétiens, la première tâche que le Seigneur nous confie ? Que le Seigneur nous accorde de pouvoir, comme Paul, enjoindre nos voisins ou nos collègues de travail : « Nous supplions pour Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 5 : 20) ? Qu'il nous donne le désir ensuite de voir progresser les jeunes croyants dans la connaissance du Seigneur en les encourageant à sonder les Ecritures pour qu'ils ne se laissent pas happer par l'esprit du monde ?
 
 
                        2.2 : Des réparateurs (v. 19-20)
 
            En poursuivant son chemin sur le bord de la mer de Galilée, Jésus voit deux autres pêcheurs occupés à raccommoder leurs filets. « Aussitôt, il les appela ; et laissant leur père Zébédée dans la nacelle, ils s'en allèrent avec lui » (v. 20).
            Jacques et Jean n'ont pas hésité à suivre le Seigneur ; aucun raisonnement, aucune objection ne sont formulés devant Celui qui avait saisi leurs coeurs. L'appel du Seigneur, plus puissant que les liens naturels, les rend capables de mettre de côté leurs intérêts matériels.
            Cependant tout appel à un service pour le Seigneur ne requiert pas nécessairement un tel renoncement ; de nombreux serviteurs n'ont pas entièrement abandonné leur activité pour accomplir la mission que Dieu leur confiait : Daniel demeura un des principaux ministres du roi Darius (Dan. 6 : 2-3) ; Luc, fidèle compagnon de l'apôtre Paul, l'écrivain d'un évangile et du livre des Actes des apôtres, est appelé « le médecin bien-aimé » (Col. 4 : 14); Paul lui-même continuait à faire des tentes tout en discourant dans la synagogue chaque sabbat (Act. 18 : 3).
 
            Le ministère qui sera confié à Jean correspondra, sur le plan spirituel, au travail qu'il accomplissait au moment de son appel : réparer ce qui était endommagé. Plus tard, alors que la ruine de l'Eglise apparaît déjà, il adresse aux chrétiens, par ses épîtres, de nombreux avertissements à l'égard des faux docteurs et des antichrists (1 Jean 2 : 18). Lorsque les premières lézardes se manifestent dans la maison de Dieu, il exhorte ses frères à demeurer dans la saine doctrine, la doctrine du Christ (2 Jean v. 9).