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Fruits de la chair ou de l'Esprit ? Soyez imitateurs de Dieu.

Ephésiens 4 : 31 à 5 : 2.


    Le Saint Esprit de Dieu est attristé par ces fruits de la chair que nos coeurs naturels sont toujours prêts à produire si nous ne veillons pas. Il faut confesser nos mauvaises pensées et juger devant Dieu tout ce qui n'est pas compatible avec sa sainteté. Après avoir énuméré, au verset 31, une série de défaillances en pensées et en paroles, l'apôtre Paul désigne ensuite, au verset 32, ce que devraient manifester ceux qui sont scellés par le Saint Esprit : bonté, compassion et disposition à pardonner.

    Des fruits de la chair (v.31) et des fruits de l'Esprit (v.32) sont donc successivement présentés. Il faut que la chair soit tenue là où la croix de Christ l'a placée, c'est à dire dans la mort, pour que le fruit de l'Esprit se manifeste avec liberté.

    L'amertume, mentionnée ici, est particulièrement dangereuse (Héb. 12 : 15). Elle ne se forme pas de façon soudaine. C'est une racine souterraine qui, n'ayant pas été immédiatement jugée, est restée enfouie dans notre coeur. Quand surviennent des circonstances favorables, par exemple de l'irritation entre frères à la suite d'un désaccord, cette racine « bourgeonne en haut » et produit des fruits amers. On comprend la nécessité impérieuse de juger le péché jusqu'à sa racine et de ne pas se contenter d'émonder quelques branches. Notre chair cherche à s'opposer à ce travail. Pourtant notre communion avec le Seigneur est en jeu, la vie de l'assemblée aussi. Ce passage de Hébreux 12 précise que plusieurs en sont troublés et ces versets 31 et 32 concernent particulièrement les relations entre frères (voir les expressions : « du milieu de vous » et « les uns envers les autres ».

    Y a-t-il une différence sensible entre la colère et le courroux ? Peut être la colère a-t-elle un caractère soudain, bref, tandis que le courroux aurait plutôt un caractère durable ? Il ne s'agit pas ici d'une sainte colère, comme celle du v. 26.

    La malice est bien une activité de l'Ennemi. La malice et la méchanceté vont de pair (1 Cor. 5 : 8). Dans Colossiens 3 : 8, la malice fait partie des choses auxquelles le croyant doit renoncer. S'il y a de la malice, notre coeur peut concevoir du mal contre notre frère.

    Il est humiliant que de telles listes soient dressées dans cette épître aux Ephésiens qui montre la position des croyants en Christ, assis dans les lieux célestes. Dans le chapitre 14 de la première épître aux Corinthiens, où il est question de l'exercice des dons dans l'assemblée, l'apôtre Paul met en garde les enfants de Dieu : «  Ne soyez pas des enfants dans vos entendements, mais pour la malice, soyez de petits enfants ». L'entendement doit être renouvelé pour être en mesure de comprendre les choses de Dieu. L'apôtre Pierre déclare : « Rejetant donc toute malice et toute fraude… » (1 Pier. 2 : 1). Jacques parle d'un débordement de malice (Jac. 1 : 21). Ce qui est manifesté publiquement était d'abord dans le coeur ! Il faut retenir cette mise en garde : Si le mal est doux dans notre bouche, caché sous notre langue, si nous l'épargnons (Job 20 : 12-13), la communion avec le Seigneur est entravée, notre croissance spirituelle freinée. Nous nous faisons du mal, et nous en faisons aussi à nos frères ! Faute de jugement de soi-même, ces mauvais fruits de la chair se développent, secrètement d'abord, ouvertement ensuite.

    La bonté, le pardon, la compassion mentionnés au v. 32, sont les antidotes que Dieu nous a donnés. Par la venue de Christ dans ce monde pour nous sauver, ces caractères ont été montrés en perfection.  Quand « la bonté de notre Dieu sauveur et son amour envers les hommes sont apparus » (Tite 3 : 4), Il nous a sauvés. Ses compassions envers les pécheurs se sont émues ; Il nous a pardonné toutes nos fautes (Col. 2 : I3). 

    Se pardonner : « comme Dieu en Christ nous a pardonné », telle est la vraie mesure du pardon divin. Nous pardonner mutuellement nos faiblesses est une chose primordiale dans la vie de l'assemblée. Sachons nous revêtir « comme des élus de Dieu » d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur (Col. 3 : 12) et nous supporter l'un l'autre, nous pardonner l'un l'autre. Combien de fois dois-je pardonner à mon frère ? avait demandé Pierre au Seigneur : Soixante-dix fois sept fois avait répondu le Seigneur, c'est-à-dire pratiquement toujours (Matt. 18 : 21). Nos vies chrétiennes seraient tout autres, si ces choses étaient mises en pratique. Nous sommes très habiles à discerner les fautes de notre frère, facilement aveuglés sur les nôtres. Matt. 18, 15 est-il mis en application ? « Si ton frère pèche contre toi, va, reprends-le, entre toi et lui seul ». Voyez le contraste frappant dans la parabole qui suit, entre les cents deniers et les dix mille talents. Que faut-il entendre par pardon ? Est-il dans le coeur dès qu'il y a offense ? L'exemple de Joseph et de ses frères est instructif. Que de longs exercices, que de souffrance, jusqu'à ce que le travail de conscience et la confession soient achevés chez ses frères, et que Joseph puisse ouvrir ses bras en disant : « Approchez vous de moi ». Alors ils s'approchèrent (Gen. 45 : 4). On dit : « je te pardonne » mais on n'oublie pas. Le Seigneur a jeté nos péchés derrière son dos, il ne s'en souviendra jamais. Si le frère revient, alors les relations doivent être restaurées. Pardonner mon frère ne signifie pas que sa faute s'efface automatiquement de mon souvenir, mais je n'entretiendrai pas la chose dans mon coeur, sinon la malice et la méchanceté se manifesteront. Imitons le Seigneur qui a dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font » (Luc 23 : 34) et son disciple, Etienne (Act. 7 : 60). Etienne n'a pas vu les résultats de son intercession : en particulier la conversion de Saul, devenu Paul, apôtre de Jésus-Christ. Pour Etienne, la violence des Juifs n'était pas une offense contre lui-même, mais contre Dieu. 

    « Imitateurs de Dieu, comme de bien-aimés enfants » (Ephés. 5 : 1 ; Matt. 5 : 44-45), nous sommes exhortés à marcher dans l'amour. L'amour, c'est l'essence même de Dieu : Il est amour, Il est lumière. « L'amour est versé dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5 : 5). Dans l'épître aux Ephésiens, l'accent est mis sur la marche. Elle doit être digne de l'appel céleste (Ephés. 5 : 1). Le chrétien ne doit plus marcher comme le reste des nations marche (Eph. 5, 17) .Il marche dans l'amour, et il marche comme un enfant de lumière (Eph. 5 : 1 ; 5 : 8). Il marche soigneusement (Eph. 5 : 15). Notre position est dans les lieux célestes mais notre marche se déroule sur la terre. Nous sommes appelés à faire des progrès, à persévérer, avec le secours constant du Seigneur. Ne sommes-nous pas « participants à la nature divine » ?

    Pour marcher dans l'amour, la sagesse, la lumière, nos regards doivent converger vers Celui qui est l'objet de la prédilection du Père. Le Seigneur est notre modèle, sa marche ici-bas était parfaite. Il s'est livré Lui-même pour nous ; sommes-nous prêts à laisser notre vie pour nos frères (1 Jean 3, 16). Notre égoïsme naturel est tel que, peut-être, nous concevons difficilement nos relations chrétiennes sous ce jour-là. Nos corps sont-ils présentés en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu (Rom. 12 : 1) ? Christ s'est livré lui-même pour nous comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum d'agréable odeur. Sommes-nous la bonne odeur de Christ pour Dieu en tout lieu  (2 Cor. 2 : 15) ?

    La vie de perfection du Seigneur (typifiée, avant la croix, par l'offrande de gâteau), a montré que Lui seul pouvait être un sacrifice acceptable pour Dieu. Sur la croix, en tant qu'holocauste, il «  s'est offert lui-même à Dieu, sans tache, par l'Esprit éternel » (Héb. 9 : 14). Une bonne odeur montait vers Dieu.

    Bien que « nés de Dieu », les chrétiens ont toujours la chair en eux mais ne sont plus « dans la chair » (Rom. 8 : 8-9). Ils sont « en Christ » (2 Cor. 5 : 17). Leurs corps, autrefois esclaves du péché, peuvent être présentés en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Par l'Esprit, ils sont rendus capables de faire mourir les actions du corps (Rom. 8 : 13) et de produire dans leur marche des fruits agréables à Dieu. Mais il faut que tout ce qui pourrait encore attrister le Saint Esprit soit exclu, confessé et jugé devant Dieu, « comme il convient à des saints » (Eph. 5 : 3). Quel parfum s'élève alors pour Dieu de la marche individuelle et collective de ces bien-aimés enfants « imitateurs de Dieu » !