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Etes-vous à l'abri dans l'hôtellerie ?
Lire : Luc 10 : 25- 37 

            Sur la terre, Jésus « a passé de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec Lui (Act. 10 : 38). Dans son chemin où tout l'amour divin s'est manifesté, il a rencontré la « contradiction de la part des pêcheurs contre Lui-même » (Héb. 12 : 3). Mais les hommes avaient affaire à Celui qui prend les sages dans leurs ruses, qui connaît leurs vains raisonnements (1 Cor. 3 : 19-20).


L'incapacité de l'homme à aimer Dieu et son prochain

            Dans ce récit du chapitre 10 de l'évangile de Luc, c'est un docteur de la loi qui se lève pour éprouver Jésus. Cet homme avait sans doute le désir de s'instruire, mais peut-être aussi l'intention de voir si Jésus répondrait d'une manière orthodoxe à sa question : « Maître, que faut-il que j'ai fait pour hériter de la vie éternelle ? ». Cette interrogation est inspirée par l'idée de la propre justice (voir Matt. 19 : 16).
            Jésus lui dit : « Qu'est-il écrit dans la loi ? Comment lis-tu ? » (v. 27). Il lui en demande en quelque sorte la teneur. En réponse, le scribe la résume par ces deux commandements, celui de l'amour pour Dieu (Deut. 6 : 5) et celui de l'amour pour le prochain, emprunté à Lév. 19 : 18.
            Jésus approuve sa réponse et ajoute : « Fais cela et tu vivras ». C'est-à-dire qu'il aura alors en lui-même cette vie éternelle désirée (v. 28). Mais en lui disant : « fais cela », Jésus connaissait parfaitement l'impossibilité pour l'homme naturel d'aimer ainsi Dieu et le prochain. Il voulait renvoyer le questionneur à sa propre conscience, après l'avoir placé devant cette loi écrite du doigt de Dieu (Deut. 9 : 10), devant son commandement saint, juste et bon (Rom. 7 : 12).
            S'il s'appliquait sérieusement à pratiquer la loi, cet homme devrait bientôt reconnaître, avec une douloureuse humiliation, son incapacité à s'y conformer. Il lui faudrait recourir à la grâce, qui crée l'amour dans le coeur.
            Le docteur de la loi est troublé : « Lui, voulant se justifier lui-même, dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? » (v. 29 ; 16 : 15). Qui donc l'accusait ? La sincérité l'aurait amené à reconnaître sans détours : « Comment puis-je aimer ainsi ? ».
            A cette question, si différente de la première, Jésus répond par une admirable parabole, elle montre que ce prochain, c'est d'abord Lui !


L'amour de Dieu apporté par le vrai Samaritain, « allant son chemin »

            Le trajet pour aller de Jérusalem à Jéricho traverse une région montagneuse et solitaire où des brigands attaquent souvent les voyageurs. Trois expressions décrivent l'état du malheureux tombé entre leurs mains : il est dépouillé de ses vêtements, couvert de blessures, à demi-mort (v. 30). C'est la figure d'un pécheur perdu et sans ressources. Quelle dureté de coeur faut-il pour le voir dans cet état et rester indifférent !
            Dans son récit, Jésus fait passer sur les lieux par aventure un sacrificateur et un lévite. Ces deux hommes avaient des fonctions religieuses. Avec leur connaissance extérieure de la pensée divine, ils semblaient devoir être les premiers disposés à se montrer compatissants. Or le mot choisi dans le texte pour définir leur attitude (« passer outre ») signifie littéralement : « passer volontairement de l'autre côté » du chemin (Ps. 38 : 11). Ils ont une volonté délibérée de ne pas s'approcher du malheureux. L'homme perdu, dans sa misère, n'a que faire des prétendus « secours » de la religion : il a besoin d'un Sauveur !
            Alors, survient ici « un Samaritain allant son chemin ». Les Samaritains étaient des hommes méprisés et même haïs par tout Juif bien pensant ! Et pourtant celui-ci se révèle être une belle figure de Jésus, qui seul peut nous arracher à notre sort tragique et désespéré.
            Ce Samaritain aurait pu voir dans ce malheureux blessé un étranger qui ne lui inspirait qu'indifférence, ou même un ennemi ! Mais dès qu'il voit cette misère, il est rempli de compassion, ému dans ses entrailles.
            Il vaut la peine de considérer en détail les traits de ce tableau peint avec une extrême délicatesse. A peine voit-il cet homme, qu'il s'approche et bande de ses propres mains ses plaies, en y versant de l'huile et du vin  (v. 33), un mélange fréquemment employé en Orient pour purifier et bander les blessures. Il le met ensuite sur sa propre bête, marche à ses côtés, méprisant le danger constant sur ce chemin mal famé. Le blessé était sur le chemin, loin de chez lui, dans un lieu isolé. Les voleurs pourraient l'assaillir à nouveau. Alors le Samaritain prend soin de lui et le mène dans l'hôtellerie (v. 34), où il est à l'abri. Là encore, il va le soigner et passer la nuit auprès de lui.


Les soins du Seigneur dans
l'hôtellerie, envers ceux qu'Il a sauvés

            Notre précieux Sauveur ne nous a pas secourus pour nous abandonner ensuite. Il nous a acquis par sa mort. C'est une rédemption éternelle ; Il nous donne la vie éternelle.
            L'hôtellerie évoque l'Assemblée, où l'homme secouru reçoit des soins appropriés à son état. L'hôtelier fait penser au Saint Esprit : il pourvoit aux besoins des faibles créatures que nous sommes par la Parole et la prière (les deux deniers), dont parle ensuite Luc (v. 38-42 ;  11 : 1-13). Il y a toute une activité qui se déploie en notre faveur ; notre seule affaire est de nous confier dans le Saint Esprit jusqu'au retour du Seigneur. Il prend de ce qui est à Christ et nous le communique (Jean 16 : 14), nous aide à comprendre tout ce qui touche à Sa personne adorable et à son oeuvre parfaite.
            Puis, avant de poursuivre sa route, cet homme charitable recommande le blessé à la sollicitude de l'hôtelier et s'engage à le défrayer à son retour de tout ce qu'il aura dû avancer pour le soigner. Le salut est gratuit pour ceux qui acceptent de le recevoir.
            Il lui remet d'ores et déjà deux deniers (v. 35). C'est le salaire d'un ouvrier pour deux jours. Son absence sera-t-elle donc courte ? En tout cas, pour un frère ou pour un ami, le Samaritain n'aurait rien pu faire de plus !
            Le scribe avait posé cette question : « Et qui est mon prochain ? » de façon, semble-t-il, purement spéculative. Le Seigneur lui demande : « Lequel des trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé dans la main des voleurs ? » (v.  36).
            Peut-être ce Juif, docteur de la loi, voudrait-il éviter de prononcer ouvertement l'éloge de ce Samaritain ? Il doit reconnaître que celui qui, dans cette circonstance, s'est comporté comme le prochain, « c'est celui qui a usé de miséricorde » envers le pauvre blessé.
            S'il n'étouffe pas la voix de sa conscience, cet homme saura désormais qui est son prochain. Toutefois le savoir ne suffit pas. Jésus le congédie, avec cette parole : « « Va, et toi fais de même » (v. 37). Remarquons qu'Il n'ajoute pas : « et tu vivras ».
            Le croyant, sauvé gratuitement par la foi, sans oeuvres, montrera la réalité de sa foi par son travail d'amour et ses oeuvres de foi, inséparables de l'amour selon Dieu.

                                                                                                 Ph. L      06-09-07
 
                        Tu descendis, Seigneur ! de la gloire éternelle,
                        Et voulus ici-bas être notre prochain ;
                        Tu t'abaissas vers nous dans ton amour divin,
                        Pour guérir de nos coeurs la blessure mortelle.
 
                        Et bientôt, pour toujours, dans la maison du Père
                        Par toi-même introduits, tu vas nous réunir.
                        Nous serons avec toi, nous verrons resplendir
                        Ta grâce et ta beauté dans la pure lumière.