Quelques encouragements en Christ
2 Corinthiens 4 : 16-18 ; 5 : 1-21
Dans ces passages de la deuxième épître aux Corinthiens, nous voyons un croyant qui traverse le monde avec les faiblesses inhérentes à notre nature humaine, mais aussi empreint du grand salut de Dieu et de l'amour de Christ.
Une épître de contrastes
Cette deuxième épître est un complément à la première. Les Corinthiens étaient divisés et ils devaient réaliser l'unité. Nous qui avons reçu l'Esprit, sommes en effet unis à un Christ glorifié dans le ciel ; c'est une unité parfaite. Maintenant il nous faut réaliser tout ce qu'implique cette unité. On rend témoignage à cette unité à la Table du Seigneur : « Nous, qui sommes un grand nombre, sommes un seul pain, un seul corps : en effet nous participons tous à un seul et même pain » (1 Cor. 10 : 17). Elle s'exprime dans la vie de l'assemblée et celle-ci doit manifester, dans son fonctionnement, la réalité de cette unité par l'Esprit. Elle sera pleinement manifestée à la venue de Christ.
La première épître parle de l'assemblée dans laquelle l’apôtre veut que l'ordre, la paix, la communion, soient rétablis. La deuxième épître, avec celle aux Philippiens, nous montre les expériences personnelles de Paul dans son service (voir 1 Cor. 11 : 23-33). L’épître aux Philippiens montre Paul dans sa captivité faisant l'expérience de sa relation avec le Seigneur, des richesses de la gloire du Seigneur : « Mon Dieu comblera tous vos besoins selon ses richesses en gloire dans le Christ Jésus » (Phil. 4 : 19).
La deuxième épître aux Corinthiens est celle des contrastes, comme on le voit au chapitre 4 : « Nous avons ce trésor dans des vases de terre » (v. 7). Contraste encore entre cette maison terrestre et le ciel, les peines visibles et les invisibles ; entre notre condition sur la terre dans des difficultés et ce que la grâce de Dieu veut produire en nous. Et nous ne sommes « pas abandonnés » (v. 9).
Le regard de la foi vers la gloire future (2 Cor. 4 : 16-18)
« C'est pourquoi ne nous lassons pas ; mais, même si chez nous l’homme extérieur dépérit, toutefois l’homme intérieur est renouvelé de jour en jour » (v 16). Paul avait eu beaucoup de découragements face à la grandeur de l'œuvre qu'il avait devant lui ; mais, malgré ses faiblesses et ses souffrances, il a toutes les raisons de ne pas se décourager.
« Car notre légère tribulation d’un moment produit pour nous, en mesure surabondante, un poids éternel de gloire, nos regards n’étant pas fixés sur ce qui se voit, mais sur ce qui ne se voit pas?: car les choses qui se voient sont temporaires, mais celles qui ne se voient pas sont éternelles » (v. 17). Ce qui se voit est temporaire, mais ce qui ne se voit pas est éternel. L’apôtre compare les choses présentes à celles à venir ; voilà la lumière à laquelle il va apprécier les choses. Que de peines en voyant le désordre dans l'assemblée, en subissant des sévices physiques, mais ce ne sont que des choses présentes et non des réalités éternelles. Le Seigneur sait par quel chemin nous passons, Il voit que nous ressentons notre faiblesse alors qu'on voudrait mieux Le servir. Mais Il nous demande de ne pas fixer les yeux sur nous-mêmes, mais sur ce qui est invisible, qui est pour la foi, à l’exemple de Moïse : « … il tint ferme, comme voyant celui qui est invisible » (Héb. 11 : 27).
La gloire, terme du service (2 Cor. 5 : 1-4)
« En effet, nous savons que si notre maison terrestre – simple tente – est détruite, nous avons un édifice de la part de Dieu, une maison qui n’est pas faite de main, éternelle, dans les cieux » (v. 1). La « maison terrestre » est l’image du corps terrestre du chrétien sur la terre ; ce corps est mortel et corruptible. Cette « simple tente », donc passagère, est mise en contraste avec « une maison... éternelle », stable, « dans les cieux », que rien ne peut donc altérer. La résurrection de tout notre être, corps, âme et esprit, fait partie des pensées de Dieu, qui nous veut entier devant Lui, une personne complète, bien qu’entièrement renouvelée avec un corps glorieux comme celui de Jésus.
« Car aussi, dans cette tente, nous gémissons, désirant avec ardeur revêtir notre domicile qui est du ciel, si toutefois, même en étant vêtus, nous ne sommes pas trouvés nus » (v. 2-3). Notre « domicile » est « du ciel » ; il est à nous ! Dieu nous l'a déjà acquis. Il ne nous donne pas des vérités sans qu'elles aient une conséquence dans notre conduite morale. Nous sommes « trouvés nus » si nous avons une vie sans fruit ; alors nous ne pouvons pas avoir le désir de nous retrouver devant Dieu, si ce n'est à notre honte, réalisant que nous avons manqué dans ce que Dieu nous avait confié. Qu'il y ait en nous ce désir de porter du fruit !
« Oui, nous qui sommes dans cette tente, nous gémissons, étant chargés ; non pas que nous désirions être dépouillés, mais nous désirons être revêtus, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie » (v. 4). Nous désirons « être revêtus ». Dans beaucoup de religions, le but est que nous soyons dépouillés de nous-mêmes ; mais notre but à nous est d'être dans la présence de Dieu, revêtus d'un corps glorieux. « Les justes actes des saints » (Apoc. 19 : 8), produits comme fruits de la grâce, constituent la robe de justice pour que nous paraissions devant Dieu, revêtus de la beauté de Christ. Le christianisme est un ensemble de vérités morales, de pensées positives ; même s'il nous sépare de choses visibles, nous dépouille de ce que nous sommes, c'est pour que nous soyons revêtus. L'homme est la plus belle création de Dieu, pour laquelle Il a des pensées de vie. On ressent le poids de la mort, mais elle n'est pas le point final, le terme du chemin, mais le début de la vie dans la gloire.
Le Saint Esprit, les arrhes de la gloire future (2 Cor. 5 : 5-8)
« Or celui qui nous a formés pour cela même, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit. Nous avons donc toujours confiance, et nous savons qu’étant présents dans le corps, nous sommes absents du Seigneur, car nous marchons par la foi, non par la vue » (v. 5-7). Dieu habite en nous, croyants, par l'Esprit. C'est Dieu qui est venu à nous, nous avons reçu « les arrhes de l'Esprit » et notre corps est « le temple du Saint Esprit » (1 Cor. 6 : 19). Les arrhes sont données comme une certitude que bientôt le prix sera payé et le bien sera à nous. Christ étant « notre vie » (Col. 3 : 4) et le Saint Esprit les « arrhes » de la gloire future, nous pouvons avoir « toujours confiance ». Si nous passons par la mort, la vie de Christ demeure en nous, car Il a lui-même triomphé de la mort par sa résurrection. Tant que nous sommes encore en vie sur la terre, nous sommes « présents dans le corps » ; c’est le temps de la foi et non de la vue.
« Nous avons, dis-je, de la confiance, et nous aimons mieux être absents du corps et être présents avec le Seigneur » (v. 8). Actuellement le Seigneur est absent, mais Paul voit plutôt que c'est nous qui sommes « absents du Seigneur ». Bientôt, nous serons « présents avec le Seigneur ». La foi fera place à la vue : nous Le verrons « face à face » (1 Cor. 13 : 12), avec émerveillement, et « nous lui serons rendus semblables » (1 Jean 3 : 2). « Nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17).
La perspective du tribunal de Christ (2 Cor. 5 : 9-10)
« C’est pourquoi, que nous soyons présents ou que nous soyons absents, nous nous appliquons avec ardeur à lui être agréables (v. 9). Nous ne sommes pas tous appelés à vivre comme Paul. Il avait un service et une part aux souffrances qui étaient particuliers. Mais on peut quand même « s'appliquer avec ardeur à lui être agréables », en étant attachés à ce que le Seigneur place devant nous.
« Car il faut que nous soyons tous manifestés devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive selon les actions accomplies dans le corps, soit bien soit mal » (v. 10). Ce qui sera manifesté au tribunal de Christ n'est pas un sujet de crainte. Il nous amène à porter le même regard que le Seigneur sur notre vie, en complète communion avec Lui. Il n'y aura plus de non-dits, tout aura été apprécié dans une pleine communion avec le Seigneur.
L’activité de l’amour (2 Cor. 5 : 11-15)
« Sachant donc combien le Seigneur doit être craint, nous persuadons les hommes, mais nous sommes à découvert pour Dieu ; j’espère que nous sommes aussi à découvert devant vos consciences » (v. 11). En attendant, Dieu maintient un ministère de réconciliation, un témoignage à sa grâce.
« Nous ne nous recommandons pas de nouveau à vous, mais nous vous donnons occasion de vous glorifier à notre sujet, afin que vous ayez de quoi répondre à ceux qui tirent gloire de l’apparence extérieure et non de ce qui est dans le cœur. Car si nous avons été hors de nous-mêmes, c’est pour Dieu ; si nous sommes dans notre bon sens, c’est pour vous » (v. 12-13). L’apôtre voulait donner aux Corinthiens de pouvoir se réjouir et de se glorifier à son sujet ; cela était bien différent de la gloire que recherchaient ceux qui « tirent gloire de l’apparence extérieure et non de ce qui est dans le cœur » ; c’était le cas des opposants à Paul qui ne cherchaient qu’à se mettre en avant et à avoir de l’influence sur les croyants. Le but du ministère de Paul était au contraire la glorification de Dieu et la bénédiction des hommes.
« En effet, l’amour du Christ nous étreint, en ce que nous avons jugé ceci, que si un est mort pour tous, tous donc étaient morts, et qu’il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (v. 14-15). Paul ne pense pas que le jugement des hommes n’est pas mérité, mais il est étreint par l'amour du Christ quand il voit tous ces hommes dans leurs péchés. « Un est mort pour tous », car tous en avaient besoin. Nous étions dans une mort spirituelle et morale, sans mérite à faire valoir. Christ « est mort pour tous afin que ceux qui vivent… » ; ceux qui ont saisi la valeur de son œuvre ont à vivre pour Lui. Le christianisme n'est pas qu'une doctrine mais une marche pratique, c’est-à-dire vivre pour Lui. Nous annonçons la mort du Seigneur le dimanche matin et nous rappelons alors qu'Il a acquis des droits sur nos cœurs, et cela change nos relations entre nous, qui sommes des rachetés du Seigneur. « L’un estime l'autre supérieur à lui-même » (Phil. 2 : 3) ; 1 Cor. 8 : 11 qui parle du « frère pour lequel Christ est mort ».
Une nouvelle création (2 Cor. 5 : 16-17)
« Ainsi nous, désormais, nous ne connaissons personne selon la chair ; et même si nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus ainsi ; de sorte que, si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création?: les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles » (v. 16-17). Celui en qui Christ habite est une « nouvelle création », une œuvre de Dieu. Pas seulement une nouvelle créature, mais une nouvelle création, le terrain dans lequel Dieu a manifesté sa souveraineté, sa puissance ; cet être nouveau appartient à cette création dont le Seigneur est le centre. On retrouve les contrastes entre « les choses vieilles » et les choses nouvelles, le pécheur et la réconciliation... Tout ce que nous sommes a été mis en harmonie avec Lui.
La réconciliation avec Dieu (2 Cor. 5 : 18-19)
« Et toutes [les choses faites nouvelles] viennent du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ, et qui nous a donné le service de la réconciliation?: c’est-à-dire que Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes et mettant en nous la parole de la réconciliation » (v. 18-19). Dieu « en Christ », réconciliant le monde avec lui-même est le seul chemin, à travers la mort et la résurrection de Christ. Tout est de Dieu, nous n’avons pas besoin de vouloir, par nos efforts, nous débarrasser de nous-mêmes.
L’unique moyen d’être réconciliés avec Dieu et justifiés devant Lui (2 Cor. 5 : 20-21)
« Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ – Dieu, pour ainsi dire, exhortant par notre moyen –, nous supplions pour Christ?: Soyez réconciliés avec Dieu ! » (v. 20). « Soyez réconciliés avec Dieu ». Cela ne peut se faire que par l'œuvre de Christ.
« Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui » (v. 21). C'est le prix que Dieu a payé pour nous amener à Lui, Christ a été « fait péché ». Nous sommes des monuments de la justice de Dieu. Dieu est juste en réconciliant des pécheurs, en leur préparant une maison dans la gloire.
Comparons les choses présentes à la gloire (4 : 18), à toutes les souffrances qu'a dû subir Christ pour nous lorsqu’Il a été « fait péché pour nous ».
Fixons les yeux sur Jésus et apprécions les richesses de la grâce de Dieu, ce qu'Il veut faire en nous.
P-Et. Fuzier - D’après des notes prises lors d’une méditation