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Ezéchias


« Ezéchias fit ce qui est bon, et droit, et vrai, devant l'Eternel son Dieu » (2 Chr. 31 : 20) 
« Après ces choses et cette fidélité... » (2 Chr. 32 : 1)
« Voici des jours viennent où tout ce qui est dans ta maison... sera porté à Babylone ; il n'en restera rien, dit l'Eternel » (Es. 39 : 6)
 

            L'Esprit de Dieu nous donne en trois portions différentes des Ecritures la vie du roi Ezéchias : 2 Rois 18-20 ; 2 Chroniques 29-32 ; Esaïe 36-39. Ce simple fait est assez remarquable pour retenir notre attention.
 
            Ezéchias était le fils du méchant roi Achaz, qui avait dépouillé de ses trésors la maison de l'Eternel, sacrifié aux idoles et aux dieux étrangers. Il avait même fait passer de ses fils par le feu, selon les abominations des nations païennes. Que serait le fils d'un tel roi ? Seule la grâce infinie de Dieu pouvait opérer en son coeur pour donner au royaume de Juda un souverain fidèle.
             Les exhortations sont nombreuses dans les Ecritures, pour recommander aux parents chrétiens la plus grande vigilance, pour élever leurs enfants dans la discipline et sous les avertissements du Seigneur ; mais encore, tout en étant conscients de cette responsabilité, les parents doivent-ils se souvenir qu'ils ont besoin dans ce service, comme en toutes choses, de toute la grâce de Dieu. 
            Le fils du fidèle Ezéchias fut le roi Manassé, qui « fit outre mesure ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel pour le provoquer à colère » (2 Rois 21). Nabal, l'homme dur et méchant, n'était-il pas de la race de Caleb (1 Sam. 25 : 3) ? La grâce infinie de Dieu suscita Ezéchias. N'est-il pas précieux de voir les rayons de cette grâce percer les heures ténébreuses de l'histoire d'Israël : du temps des Juges infidèles, Boaz et Ruth ; après Saül, David ; après Achaz, Ezéchias ; après Amon, Josias ?
 
 
 
« Ezéchias fit ce qui est bon, et droit, et vrai, devant l'Eternel son Dieu » (2 Chr. 31 : 20) 
 
            Ezéchias n'a que 25 ans lorsqu'il commence de régner. Sa première pensée est pour la maison de l'Eternel. Avec courage, sans se soucier des oppositions possibles, il ôte les hauts lieux, brûle les statues, met en pièces le serpent d'airain que le peuple continuait à vénérer : il déclare que ce n'est qu'un morceau d'airain. Pauvre peuple ! Il brûlait de l'encens à cette pièce de métal et oubliait le Dieu qui l'avait délivré.
            Après ce travail de purification, Ezéchias répare les portes de la maison de l'Eternel. Chers jeunes amis, quel souci avez-vous de la maison de Dieu, de son assemblée ? Savez-vous élever « Jérusalem » au-dessus de la première de vos joies (Ps. 137 : 6) ? Apprenez à aimer tous les frères et soeurs, à entourer tous ceux qui travaillent parmi nous ; et que les vérités que nous estimons à un si grand prix vous soient toujours plus précieuses.
 
            Le roi assemble les lévites et les sacrificateurs pour qu'ils se sanctifient afin que le service de la maison soit rétabli. Il avait mis, dès les premiers jours de son règne, sa confiance en l'Eternel et l'Eternel était avec lui. Il voit le peuple de Dieu, non pas du haut d'un trône terrestre, mais du « sommet des rochers », comme Dieu le voit. Aussi, quand il fait offrir le sacrifice pour le péché, c'est pour tout Israël. Et c'est tout Israël qu'il invite à célébrer la pâque. Cet acte de foi du roi de Juda peut être tourné en dérision par ceux qui marchent à la clarté d'un flambeau qu'ils ont eux-mêmes allumé (Es. 50 : 11) ; toutefois des hommes fidèles s'humilient et viennent à Jérusalem. Ezéchias sent bien que le peuple n'est pas à la hauteur des principes divins et ne peut célébrer la pâque le premier mois, mais il connaît les ressources de la grâce de Dieu qui lui réserve le quatorzième jour du second mois (Nom. 9 : 11). Et quand ils eurent célébré la pâque et la fête des pains sans levain, avant de retourner dans leurs possessions, ces hommes zélés s'en allèrent par les villes de Juda briser, abattre et démolir tous les autels idolâtres.
 
            Lisons les paroles qui terminent ce chapitre de l'histoire d'Ezéchias : « Il fit ce qui est bon, et droit, et vrai devant l'Eternel, son Dieu. Et dans toute l'oeuvre qu'il entreprit dans le service de la maison de Dieu, et dans la loi et dans les commandements, pour rechercher son Dieu, il agit de tout son coeur et prospéra » (2 Chr. 31 : 20-21).
   
 
 
« Après ces choses et cette fidélité... » (2 Chr. 32 : 1)
 
            Le chapitre 32 du second livre des Chroniques ouvre une autre page de la vie du souverain. Elle est introduite par ces mots : « Après ces choses et cette fidélité... ».
 
 
                        - une première épreuve : les assauts du roi d'Assyrie
 
            Le roi d'Assyrie déclare la guerre à Ezéchias. Dieu constate la fidélité de son serviteur au moment même où il lui plaît de le placer au creuset de l'épreuve. Salomon n'avait-il pas dit : « Celui que l'Eternel aime, il le discipline, comme un père le fils auquel il prend plaisir » (Prov. 3 : 12) ? Dieu « nous discipline pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté » (Héb. 12 : 10). Si pieux que soit Ezéchias, il n'est pas le Modèle parfait. Quand il voit les villes de Juda tomber entre les mains du roi d'Assyrie, sa confiance en Dieu chancelle. Il a peur. Comme Pierre, il regarde le vent et les vagues au lieu de se reposer paisiblement sur Dieu. Il demande la paix au roi d'Assyrie en lui proposant ses richesses. Sans pitié, celui-ci lui impose un lourd tribut. Ezéchias doit apprendre qu'on ne traite pas avec l'ennemi. Donnez à Satan tout ce qu'il vous demande et au-delà, il restera quand même votre ennemi. Et quand, de concession en concession, vous vous serez dépouillé pour lui plaire, il vous traitera avec le plus grand mépris.
 
            Mais le roi, un moment défaillant, se ressaisit. Son premier souci est de s'assurer les sources qui sont hors de la ville. Que ferait son peuple sans eau dans une ville assiégée ? Le monde cherche à nous enlever nos sources. Or « toutes nos sources » (Ps. 87 : 7) sont en Christ, dans la connaissance de sa personne et la communion avec Lui. L'ennemi sait bien que, privés de ces sources, nous serons à sa merci. Sachons comme Ezéchias, « conduire sous le sol » (2 Chr. 32 : 30), cachées aux yeux du monde, ces eaux qui seules peuvent rafraîchir nos âmes. Le deuxième souci du roi est de bâtir la muraille de la ville, de réparer les brèches et de préparer les armes. Sans doute sait-il que ni la muraille fortifiée ni les javelines ne suffiront pour arrêter l'ennemi. Il dira à ses capitaines : « Ne soyez point effrayés devant le roi d'Assyrie et à cause de toute la multitude qui est avec lui ; car avec nous il y a plus qu'avec lui : ... avec nous est l'Eternel, notre Dieu » (2 Chr. 32 : 7-8). Le roi d'Assyrie menace, méprise, blasphème. Il écrit une lettre pour outrager l'Eternel, cherche à épouvanter le peuple quand il voit qu'il ne peut pas le corrompre par de menteuses promesses. Ezéchias déchire ses vêtements, se couvre d'un sac et entre dans la maison de l'Eternel. « Le nom de l'Eternel est une forte tour ; le juste y court et s'y trouve en une haute retraite (avec le sens de : il est inapprochable) » (Prov. 18 : 10). Il faut crier à Dieu. Sa propre voix ne suffit pas. Il faut que d'autres crient avec lui. Il envoie ses serviteurs vers Esaïe le prophète, avec cette requête : « Fais monter une prière pour le résidu ». Il prend la lettre du Rab-Shaké, monte dans la maison de l'Eternel et la déploie devant son Dieu. C'est dire : « Regarde, c'est Ta cause ; je ne puis rien, mais Tu peux tout ».
 
            Quelqu'un penserait-il que le roi aurait mieux fait d'organiser la résistance et de courir au combat ? Lisez la fin du récit : « Cette nuit-là... un ange de l'Eternel sortit et frappa dans le camp des Assyriens 185 000 hommes ». Le roi d'Assyrie retourne à Ninive, et, comme il se prosternait dans le temple de son faux dieu, deux de ses fils le frappèrent à mort. Quel contraste avec le roi de Juda qui trouva, dans le temple de son Dieu, le salut pour lui et pour son peuple.
 
 
                        - une nouvelle épreuve : la maladie d'Ezéchias   
 
            Une deuxième fois, Dieu éprouve son serviteur. Il le frappe d'un ulcère et envoie le prophète Esaïe pour lui dire : « Donne des ordres pour ta maison, car tu vas mourir » (Es. 38 : 1). Un autre roi se trouve sur son chemin, plus terrible que le roi d'Assyrie : c'est le roi des terreurs. Il n'écoute aucune supplication et reste insensible aux larmes. L'avez-vous vu quelquefois revenir en arrière ? Mais Ezéchias n'a rien à faire avec lui. Il ne le connaît pas. Il tourne sa face vers la muraille et il prie son Dieu, le Dieu des délivrances. La réponse ne se fait pas attendre : « J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes ; voici, j'ajouterai quinze années à tes jours » (Es. 38 : 5).
            Pour encourager la foi de son serviteur, Dieu fit retourner l'ombre de dix degrés sur le cadran d'Achaz.
 
            Nous ne pouvons pas ne pas évoquer Celui qui répandit sa plainte devant Dieu : « Mon Dieu, ne m'enlève pas à la moitié de mes jours ! » (Ps. 102 : 24). Mais l'heure du sacrifice était venue, Jésus devait connaître la mort pour nous donner la vie. Pendant cette scène unique dans l'histoire du temps, les ténèbres envahirent le pays durant trois heures. Mais la mort ne pourra le retenir. Il connaîtra le chemin de la vie (Ps. 16 : 11), car ses années sont de génération en génération (Ps. 102 : 24).
 
            Nous aimerions terminer là l'histoire de ce roi pieux. Mais Dieu a encore une leçon à nous donner.
 
 
 
« Voici des jours viennent où tout ce qui est dans ta maison... sera porté à Babylone ; il n'en restera rien, dit l'Eternel » (Es. 39 : 6)
 
            L'homme le plus fidèle peut broncher. Il manquera là où peut-être nous pensions qu'il était le plus facile de résister. Elie a fait face aux 450 prophètes de Baal et il a fui devant une femme (1 Rois 18-19). Pierre se montrera le plus énergique des disciples et reniera son Maître devant une servante.
            Ezéchias avait brisé les autels étrangers, célébré la pâque avec un éclat tel, que depuis les jours de Salomon « rien de semblable n'avait eu lieu à Jérusalem » (2 Chr. 30 : 26) et maintenant son coeur s'élève avec orgueil. Les messagers du roi de Babylone viennent vers lui avec un présent pour le voir et le complimenter sur sa guérison. « Ezéchias se réjouit de leur venue » (Es. 39 : 2). Au lieu de fermer prudemment ses portes, il les ouvre toutes grandes et leur montre ses trésors. On peut repousser les attaques du lion et se laisser séduire par le serpent. La parole de Dieu s'adresse au roi : « Qui sont ces hommes. D'où sont-ils venus ? Qu'ont-ils vu dans ta maison ? » Questions précises, incisives, auxquelles le roi ne peut se dérober. « Ils ont vu, répond-il, tout ce qui est dans ma maison ». La sentence tombe, écrasante : « Tout ce qui est dans ta maison sera porté à Babylone ». Dans sa grâce, Dieu retardera l'exécution du jugement afin qu'il y ait paix et stabilité pendant les jours d'Ezéchias, mais le jour viendra où la sentence sera exécutée.
 
            La faute d'Ezéchias peut nous paraître bénigne et le jugement sévère, mais pour Dieu il n'y a pas de péché bénin. « Le péché est l'iniquité » (1 Jean 3 : 4). Du monde qui a crucifié notre Seigneur, nous ne pouvons accepter aucune louange, ni traiter avec lui aucune alliance. Les contacts que nous avons avec lui peuvent être nécessaires, mais ils ne doivent jamais nous réjouir. Et, s'ils sont nécessaires, qu'ils soient pour nous une occasion de parler de la sainteté et de l'amour de Dieu, et du sacrifice de Jésus.
 
 
            Nous terminerons par ces paroles d'un serviteur de Dieu :
            « L'amitié du monde est le plus grand danger que nous puissions courir. Dans cette épreuve, Ezéchias a succombé, mais le Dieu de grâce ne l'a pas abandonné ; Il l'a restauré, et après cette restauration, lui a rendu témoignage.
            Jusque dans sa mort Il lui donna une place d'honneur qu'aucun des fils de David n'avait occupée : « On l'enterra à l'endroit le plus élevé des sépulcres des fils de David ; et tout Juda et les habitants de Jérusalem lui rendirent honneur à sa mort » (2 Chr. 32 : 33). Quel Dieu que le nôtre ! Il donne la grâce et la gloire, et si l'homme y était pour quelque chose, ce serait pour ne pas mériter l'une et ne jamais atteindre l'autre.
 
 
                                                           E. A. -   article paru dans « Feuille aux jeunes »