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NOTES SUR LE LIVRE DE LA GENÈSE (ch. 39 à 41)

 

GENÈSE 39
          Témoignage et fidélité de Joseph (v. 1-18)
          Joseph injustement condamné et emprisonné (v. 19-23)          
GENÈSE 40          
          
Les songes des officiers du Pharaon (v. 1-19)
          L’oubli de Joseph par le chef des échansons (v. 20-23)
GENÈSE 41          
          
Les songes du Pharaon (v. 1-13)
          L’interprétation des songes par Joseph (v. 14-36)
          L’exaltation de Joseph (v. 37-46)
          L’abondance et la famine (v. 47-57)
 

GENÈSE 39

                        Témoignage et fidélité de Joseph (v. 1-18)

            La conduite de Joseph dans ce chapitre illustre les versets 8 et 9 de Philippiens 4 : il est occupé des choses vénérables, justes, pures. Et c’est dans l’épreuve que brille sa foi. Il est éprouvé quant à son service, et Dieu est avec lui pour le soutenir. Il est éprouvé ensuite par la tentation, et se tient devant Dieu, comme Daniel, seul. II est éprouvé enfin par un emprisonnement injuste : « Mais Dieu était avec lui » (Act. 7 : 9) et « étendit sa bonté sur lui » (Gen. 39 : 21). Toutes ces circonstances semblent démentir ses songes ; mais Dieu le forme et le fait jouir de sa communion.
            Joseph est « connu à l’épreuve », comme ce sera dit au sujet de Timothée (Phil. 2 : 22), et il acquiert « une bonne maturité » (1 Tim. 3 : 13). Il ne montre pas d’impatience. Il n’a pas de volonté propre, mais il est continuellement dépendant, depuis la mission confiée par son père (Gen. 37 : 13), jusqu’au trône en Égypte. Il accepte les petites choses, les contrariétés, et se montre fidèle, tout en se sachant destiné à de grandes choses. De même Élisée versait de l’eau sur les mains d’Élie (2 Rois 3 : 11), avant d’être prophète à sa place.
            Joseph fait tout prospérer, dans toutes les circonstances (v. 2, 3, 23), mais c’est l’Éternel qui, étant avec lui, faisait tout prospérer (comp. Ps. 1 : 1-3). Le Psaume 91 souligne que la source de cet état est l’affection pour Dieu (v. 14-15). La piété de Joseph, certainement profonde, était cachée ; la piété de l’homme répond à la bonté de Dieu (v. 21 ; comp. 2 Chr. 6 : 41). Il faut être fidèle dans les détails placés devant nous tous les jours, de manière à être prêt si le Seigneur veut nous appeler à des choses plus grandes.
            « Son seigneur vit que l’Éternel était avec lui » (v. 3) : la conduite de Joseph dans les détails, loin de la maison de son père, montrait clairement qu’il craignait Dieu. D’autres exemples sont donnés dans la Parole : Isaac, auquel ses voisins peuvent dire : « Nous avons vu clairement que l’Éternel est avec toi » (Gen. 26 : 28) ; David, dont il est dit que « Saül… connut que l’Éternel était avec David » (1 Sam. 18 : 28) ; les apôtres Pierre et Jean, que leurs juges « reconnaissaient pour avoir été avec Jésus » (Act. 4 : 13). Le Seigneur est l’exemple parfait : « Dieu était avec lui » (Act. 10 : 39). Est-ce vrai de nous aussi ? Demandons au Seigneur, avec persévérance, qu’Il nous le fasse réaliser.
            Le témoignage de cette conduite était tel que Potiphar attribue à Dieu ce qu’il voit en Joseph. Notre conduite devrait amener les non-croyants qui nous voient à rendre gloire à Dieu (Matt. 5 : 16). Il se peut que cela les conduise à regarder les croyants avec faveur : « Ils avaient la faveur de tout le peuple » (Act. 2 : 47), mais il se peut aussi que leur témoignage entraîne au contraire l’opprobre ou la persécution, comme nous le voyons plus loin dans ce livre des Actes.
            Potiphar confie à Joseph l’administration de toute sa maison et de ses champs, comme le fera le chef de la prison à la fin du chapitre. Joseph est un exemple pour nous. Il est aussi un type du Seigneur : lorsqu’on Lui confie tout, soi-même, sa vie, sa maison, Il fait tout prospérer spirituellement. Il ne nous a pas promis de prospérité matérielle qui n’est pas forcément une preuve ni une source de progrès spirituels.
            La fidélité et la pureté des mœurs de Joseph se dévoilent dans son service dans la maison de Potiphar, tout particulièrement lors des avances adultères de la femme de ce dernier, auxquelles Joseph ne cède à aucun moment : « Il refusa… » (v. 8), « il ne l’écouta pas… » (v. 10) ; « il s’enfuit… » (v. 12). Dès le premier jour, Joseph avait décidé devant Dieu de ne pas céder à ces tentations, afin d’être fidèle envers son maître, mais surtout envers son Dieu. « Comment ferais-je ce grand mal, et pécherais-je contre Dieu ? » (v. 9). L’Ennemi sait répéter les tentations pour nous pousser à y céder ; mais la Parole de Dieu nous dit : « Résistez au diable, et il fuira loin de vous » (Jac. 4 : 7).
            « Les délices du péché » (Héb. 11 : 25) étaient connues en Égypte comme elles le sont aujourd’hui. Dans un pareil milieu, Joseph a été soumis à une tentation répétée, comme peuvent l’être les plus jeunes chrétiens aujourd’hui. Suivons son exemple. Joseph fait contraste avec ses frères, Ruben (35 : 22) et Juda (38 : 2), tous deux fils de Léa ; de même avec Samson, nazaréen en déclin jusqu’à ce qu’il perde son nazaréat (Jug. 14).
            L’Ennemi sait créer les conditions les plus propices à la tentation, comme par exemple cette occasion où Joseph se trouve seul avec cette femme dans la maison, alors qu’il y était entré pour faire fidèlement son travail. Satan pouvait lui suggérer que personne ne le voyait. Mais Joseph savait que Dieu le voyait, Lui à qui rien ne peut être caché (Ps. 139 : 2-6).
            La femme de Potiphar a levé les yeux vers un homme beau de taille et beau de visage (v. 6). S’il est important de lever les yeux de la foi (Gen. 13 : 14), il faut être gardé de lever les yeux sur ce qui peut être un objet de convoitise, un entraînement au péché. L’état de cette femme se montre aussi dans le « on » par lequel elle désigne son mari (v. 14) : elle n’a pas pour lui le respect et l’amour qu’elle devrait avoir selon Dieu. Elle se dévoile encore dans l’accusation mensongère (v. 17-18). Quant à nous, il faut que chacun recherche continuellement, dans le cadre habituel de ses occupations, le secours du Seigneur dans les contacts qu’il a avec ce monde corrompu. « Conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre séjour sur la terre » (1 Pi. 1 : 17). « Garde-moi, ô Dieu, car je me confie en toi » (Ps. 16 : 1).
            Tout péché est premièrement contre Dieu. C’est ce que le péché est pour Dieu qui lui donne son vrai caractère ; ce ne sont pas les conséquences, si importantes soient-elles. David a dit : « Contre toi, contre toi seul, j’ai péché, et j’ai fait ce qui est mauvais à tes yeux » (Ps. 51 : 4), et le fils prodigue : « Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi » (Luc 15 : 18).
            L’adultère est particulièrement grave (Prov. 6 : 32-34). Il nous est dit : « Votre corps est le temple du Saint Esprit » (1 Cor. 6 : 18-20). Cette vérité s’oppose à l’enseignement du monde. L’exemple négatif de Samson (Jug. 14) est celui d’un croyant cédant aux tentations de la chair car, dès le début, il était déterminé à y céder : « elle plaît à mes yeux », a-t-il dit (v. 3). Tourmenté de jour en jour, il finit par lâcher sa fermeté ; il tombe et perd d’abord sa force, puis sa vie ! Les pièges tendus par l’Ennemi dans la vie du croyant doivent faire ressortir sa fidélité. C’est dans la communion avec Dieu que le Seigneur nous prépare à résister victorieusement aux tentations.
            Les desseins divins vont s’accomplir, même à travers l’adversité que Joseph traverse pour un temps, car « l’Éternel était avec lui » (v. 2, 3).

                        Joseph injustement condamné et emprisonné (v. 19-23)

            Au récit de sa femme, Potiphar, homme du monde, se met en colère et fait emprisonner Joseph injustement. Quelle dure épreuve, survenant après plusieurs autres ! Mais Dieu a tout mesuré et tout dirigé pendant cette période. Il a formé et soutenu Joseph, dont la foi n’a pas défailli. Il est plus important, mais plus difficile, d’avoir la communion du Seigneur dans l’épreuve que d’être délivré de l’épreuve (Lam. 3 : 25-33).
            Exode 23 : 1 dit : « Tu ne feras pas courir de faux bruits ». Potiphar ne s’est pas enquis soigneusement de la véracité des paroles de sa femme, et a agi légèrement. Cependant, Dieu protège son serviteur et limite l’initiative malheureuse de Potiphar qui aurait pu mettre Joseph à mort. Mais Dieu avait un plan et ce chemin de douleurs menait Joseph à la gloire. Il en sera de même pour David.
            La femme de Potiphar a été un instrument entre les mains de Satan pour essayer de faire tomber Joseph. Mais, si ses faux témoignages ont conduit Joseph en prison, on ne le voit, à aucun moment protester du sort qui lui est fait.
            Joseph est aussi un type du Seigneur qui, plus que tout autre, a été accusé injustement, avec mensonge et méchanceté. Il ne s’est pas défendu sous l’accusation et s’est laissé condamner sur de faux témoignages (Luc 23 : 1-25). Conduit à la mort de la croix, le Seigneur « n’a pas ouvert sa bouche » (És. 53 : 7). Il a été confronté à de faux témoins (Matt. 26 : 59-60), et ses ennemis ont crié : « Il mérite la mort » (v. 66) ; mais « Jésus gardait le silence » (v. 63). Maltraités, attendons-nous au Seigneur, « qui, lorsqu’on l’outrageait, ne rendait pas d’outrage, quand il souffrait, ne menaçait pas, mais se remettait à celui qui juge justement » (1 Pi. 2 : 23).
            Aimé de son père, mais vendu par ses frères pour être esclave en Égypte, puis calomnié et jeté en prison, Joseph aurait pu dire, comme Jacob, plus tard : « Toutes ces choses sont contre moi » (42 : 36). Prenons garde au témoignage que nous rendons car, même sans paroles, le monde observe nos bonnes œuvres. « Que votre lumière brille ainsi devant les hommes » (Matt. 5 : 16). « Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit... En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit » (Jean 15 : 5, 8). La vie de Joseph, malgré sa fidélité, a connu de grandes épreuves. Il en est de même pour nous : c’est à travers les épreuves que nous apprenons à mieux connaître le Seigneur, et nos âmes en sont fortifiées.
            Joseph avait eu des songes lui révélant une gloire future. Aussi, Dieu l’éprouva en le faisant passer par la prison : « L’abaissement précède la gloire » (Prov. 15 : 33). Essayons de regarder nos circonstances avec le regard de Dieu, un regard « d’en haut ». Prisonnier à Rome, Paul affirme que ses circonstances adverses « sont plutôt arrivées pour l’avancement de l’évangile (Phil. 1 : 12-14). Sa communion avec Dieu lui montrait les voies divines. Joseph ne comprenait pas les voies de Dieu à son égard, et il dira au chef des échansons : « Souviens-toi de moi… » (40 : 14). Mais Dieu le délivrera d’une manière toute différente. Dieu révèle toujours ses voies en son temps.
            À son insu, la femme de Potiphar a fait avancer les plans divins. « Toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28). Au sujet de Joseph, il est écrit : « On lui serra les pieds dans les ceps, son âme entra dans les fers » (Ps. 105 : 18). « Ta voie est dans la mer, et tes sentiers dans les grandes eaux ; et tes traces ne sont pas connues » (Ps. 77 : 19). Moralement, Joseph était « dans la mer » ; mais en même temps, dans le sanctuaire de Dieu. Cependant, Dieu n’est jamais insensible aux circonstances douloureuses de ses bien-aimés (Lam. 3 : 34-39). Par deux fois il est écrit, comme au début du chapitre : « L’Éternel était avec lui » (v. 21, 23) ; et il a eu un rôle heureux dans la prison, bien que subissant une longue épreuve car, si les autres prisonniers étaient coupables, lui ne l’était pas.
            Il peut aussi nous arriver de passer par de longues périodes de circonstances contraires ou de subir des injustices. Savons-nous nous confier entièrement en Dieu, ou réagissons-nous de manière charnelle ? Joseph reste égal à lui-même. 1 Pi. 2 : 18-23 nous montre la bonne attitude du croyant persécuté : attitude qui fut celle du Seigneur Lui-même. Qu’en est-il pour nous ? Joseph était bien comme un domestique soumis à un maître fâcheux.
            À peine en prison, Joseph éprouve que la bonté de Dieu s’étend sur lui (v. 20-23). Le Seigneur agit toujours en notre faveur dans nos épreuves.


GENÈSE 40

                        Les songes des officiers du Pharaon (v. 1-19)

            Dans les circonstances rapportées par ces chapitres, il pourrait sembler à Joseph que Satan était vainqueur. Dieu gardait le silence et laissait faire : « Tu as fait ces choses-là, et j’ai gardé le silence… mais je t’en reprendrai » (Ps. 50 : 21). Dieu interviendra pour accomplir sa volonté au sujet de Joseph, au moment choisi par Lui.
            Souvent, les épreuves mettent en évidence l’amertume du cœur et son égoïsme. Au contraire Joseph reste paisible et fidèle dans toutes les circonstances, et il s’occupe des autres (v. 6-8). « Il les servait » (v. 4). Il les observe avec sollicitude, il se rend compte qu’ils sont tristes (v. 6). Il les interroge, il encourage, il rend témoignage. « Soyez tous d’un même sentiment, pleins de sympathie, fraternels, compatissants, humbles ; ne rendez pas mal pour mal, ni outrage pour outrage, mais au contraire bénissez » (1 Pi. 3 : 8-9). Est-ce notre disposition ? Sommes-nous remplis de sollicitude pour tous ? Un jour, le Seigneur Jésus, notre divin Joseph, s’est approché de deux de ses disciples, les a consolés après leur avoir dit : « Quels sont ces propos que vous échangez en marchant ? Et vous êtes tristes ! » (Luc 24 : 17).
            Nous lisons en Actes 3 : « Pierre fixa les yeux sur lui (le boiteux), ainsi que Jean, et dit : Regarde-nous » (v. 4). Cet homme « les regardait attentivement » (v. 5), car Pierre et Jean s’intéressaient à lui. C’est le regard de l’incrédule voyant la marche du croyant. Dans le récit de Luc 10 (v. 30-35), le sacrificateur voit le blessé sur la route, et passe outre ; le lévite agit pareillement. Le Samaritain, lui, est « ému de compassion » et prend soin de lui. Demandons à Dieu de nous délivrer de notre égoïsme naturel afin de ne pas garder notre trésor pour nous-mêmes. Les proches du Seigneur estimaient qu’il avait perdu la raison parce qu’il était toujours disponible pour les malheureux. Les réponses à toutes les circonstances dont la signification nous est cachée, sont à Dieu (Gen. 40 : 8 ; 41 : 15-16).
            Comme Joseph prenait soin des prisonniers, le Seigneur est venu « pour publier aux captifs la délivrance » (Luc 4 : 18-19). Il a été crucifié entre deux malfaiteurs, « compté parmi les iniques » (Marc 15 : 28) ; et Joseph a été mis au milieu des prisonniers, et il en a pris soin avec bonté.

                                    Le songe du chef des échansons
            L’échanson raconte son songe à Joseph : « Dans mon songe, un cep de vigne était devant moi… » ; puis il voit des sarments, des fruits (v. 9-10). Sans le comprendre, c’est comme s’il avait devant lui le « vrai cep », le Seigneur Lui-même, auquel sont attachés les sarments (les croyants) qui portent des fruits pour Dieu (Jean 15 : 1-5). Aussi, Dieu va-t-il délivrer cet homme. L’échanson n’a rien fait pour faire pousser le cep, développer les sarments, mûrir les fruits : c’est le travail de Dieu : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi, et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu » (Éph. 2 : 8). Mais il est fidèle à son service : « La coupe du Pharaon était dans ma main. Je pris les raisins, je les pressai dans la coupe du Pharaon, et je mis la coupe dans la main du Pharaon » (v. 11).

                                    Le songe du chef des panetiers
            Le panetier semble d’abord craindre la signification de son songe ; mais, devant l’interprétation favorable de Joseph pour celui de l’échanson, il se rassure et raconte, lui aussi, son propre songe. Mais ce qu’il dit montre qu’il s’élève dans son cœur, en comptant sur son dur labeur de panetier : il faut un long et dur travail pour faire du pain. De plus, sur la « corbeille la plus élevée », il a mis toutes sortes de mets, spécialement préparés pour le Pharaon : il compte sur ses mérites pour être agréé par lui. Dieu ne peut accepter nos « mérites » pour nous sauver. Aussi le panetier sera pendu. De plus, si l’échanson met la coupe pleine de vin dans la main du Pharaon, ce sont les oiseaux qui mangent le pain de dessus la tête du panetier, et non le Pharaon ; et les oiseaux du ciel, dans la Parole, désignent souvent les démons. Ne nous élevons pas dans nos propres pensées (Rom. 12 : 3).
            La question du chef des panetiers (v. 16) est très humaine. Après avoir vécu sans se soucier de Dieu, on peut se tourner vers Lui dans la difficulté, en pensant qu’Il va être favorable. Ce n’est pas ainsi qu’il faut s’approcher de Lui. En annonçant l’évangile, ne présentons pas Dieu simplement comme Celui qui résout tous les problèmes. Annonçons toute la vérité : l’homme est pécheur, perdu ; il a besoin du salut que Dieu seul donne à tous ceux qui croient en Jésus Christ. En écrivant aux Thessaloniciens, Paul rappelle qu’il a prêché l’évangile « non pas de manière à plaire aux hommes, mais à Dieu qui éprouve nos cœurs » (1 Thes. 2 : 4).
            Des deux hommes en prison avec Joseph, l’un a donc été restauré, l’autre condamné ; de même l’un des brigands, repentant, a été sauvé, l’autre, sans repentance, a été perdu (Luc 23 : 39-43). Notre responsabilité est de témoigner auprès des incrédules. Par notre attitude, nous devons « briller comme des luminaires dans le monde, présentant la parole de vie » (Phil. 2 : 15-16).
            Joseph reçoit les révélations de Dieu, et Dieu se sert de lui pour les communiquer à d’autres. Il peut en être ainsi parce que Joseph s’est toujours tenu à l’écart du mal et a vécu dans la sainteté. C’est l’opposé de Samson qui n’a pas maintenu la position de nazaréen qu’il avait reçue par grâce, et a terminé sa vie aveugle (Jug. 14-16). La cécité est une image de l’absence de discernement spirituel. Si Joseph peut interpréter les songes, c’est que sa vie habituelle s’écoule dans une profonde communion avec Dieu ; mais c’est Dieu Lui-même qui donne les réponses (41 : 16 ; Dan. 2 : 27-28). « Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25 : 14). C’est dans la communion avec le Seigneur que le Saint Esprit nous fait comprendre la pensée divine dans nos circonstances.
            Dans cette double interprétation des songes des deux hommes, Joseph est une image du Seigneur qui, lorsqu’Il viendra pour juger les hommes vivant sur la terre, séparera les élus d’avec les méchants (Matt. 25 : 31). C’est le même Joseph qui prononce un oracle de salut pour l’un et un de perdition pour l’autre. Dans ces révélations, il y avait la responsabilité de Joseph qui devait se tenir devant Dieu, mais seul Dieu pouvait conduire les événements pour la réalisation de ses plans.

                        L’oubli de Joseph par le chef des échansons (v. 20-23)

            Après sa réponse au chef des échansons, Joseph avait cru voir un espoir pour lui-même. Il avait fait appel à cet homme pour obtenir la délivrance : « Souviens-toi de moi quand tu seras dans la prospérité, et use, je te prie, de bonté envers moi : fais mention de moi au Pharaon et fais-moi sortir de cette maison ; car j’ai été enlevé du pays des Hébreux ; et ici non plus je n’ai rien fait pour qu’on me mette au cachot » (v. 14-15). Cette pensée n’est pas condamnable, mais elle n’est pas à la hauteur de la foi habituelle de Joseph. Dieu se servira du chef des échansons pour délivrer Joseph, mais seulement deux ans plus tard (41 : 1). À tout autre moment que celui-là, la volonté de Dieu pour Joseph, comme pour sa famille, n’aurait pas pu s’accomplir. Dieu n’aurait pas été glorifié comme Il l’a été. Sommes-nous disposés à attendre le moment de Dieu ? Cela exerce beaucoup notre foi. On ne sait pas ce que l’on perd en ayant recours aux expédients.
            Le brigand, sur la croix a fait appel au Seigneur Lui-même ; et il a reçu la réponse immédiatement (Luc 23 : 42). Nous devons compter sur Dieu seul dans toute notre vie. Les circonstances étaient défavorables pour Joseph, mais Dieu était avec lui. Joseph est un type de Christ souffrant de la haine des hommes. Mais, ensuite, les songes d’autrefois de Joseph se réaliseront, et il connaîtra la gloire ; de même, le Seigneur, bientôt, établira son royaume glorieux.
            L’échanson montre une triste ingratitude envers Joseph, de même que neuf des dix lépreux guéris (Luc 17 : 12-18). Sommes-nous reconnaissants au Seigneur comme Il en est digne ? Répondons-nous à son commandement d’amour : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22 : 19) ? Si nous le faisons, est-ce avec des cœurs remplis de reconnaissance ?
            Dans ce chapitre également, les épreuves de Joseph représentent certaines de celles du Seigneur : le Seigneur a souffert d’abord de la part de ses frères, ensuite des nations (ici les Égyptiens). Le Seigneur a été compté parmi les iniques, crucifié entre deux malfaiteurs ; Il a adressé une parole de grâce à l’un d’eux, et celui-ci a été sauvé, tandis que l’autre est perdu. Joseph s’est trouvé avec deux hommes qui étaient justement emprisonnés ; il a annoncé à l’un sa délivrance, à l’autre son exécution.
            Dans l’adversité, Joseph a été oublié de l’échanson. « Le pauvre » par excellence, Celui qui a été oublié, c’est le Seigneur qui a sauvé « la ville » (voir Ecc. 9 : 13- 15), Lui le Sauveur, mais que les hommes méprisent et oublient ! Lorsqu’Il était sur la terre, parmi les hommes, Il en a particulièrement souffert.


GENÈSE 41

                        Les songes du Pharaon (v. 1-13)

            Les années d’emprisonnement de Joseph rappellent ce verset des Proverbes : « L’attente différée rend le cœur malade… » (13 : 12), ou ce que dit Paul aux Philippiens : « J’ai appris à être content dans les situations où je me trouve… » (4 : 11). Joseph a souffert, mais n’a montré aucune impatience. Pour avoir attendu le moment de Dieu, il sait que c’est Dieu qui l’a délivré et non le chef des échansons. Tous ces événements font partie du dessein de Dieu pour Joseph lui-même, pour sa famille. Ils font partie de la chaîne qui aboutira à la venue du Seigneur comme homme sur la terre. L’Ennemi cherche toujours à empêcher la réalisation de ces desseins, ici par la famine, plus tard par la cruauté d’Hérode (Matt. 2). Mais Dieu dispose souverainement de tous les moyens, ici du Pharaon, et au moment de la naissance du Seigneur, de l’empereur romain qui ordonne un recensement. « Le cœur d’un roi, dans la main de l’Éternel, est des ruisseaux d’eau ; il l’incline à tout ce qui lui plaît » (Prov. 21 : 1).
            Le Pharaon fait un songe. Il y a au moins trois sortes de songes : ceux qui sont produits par l’action des esprits des ténèbres dans le cœur des prophètes qui prophétisent le mensonge, disant : « J’ai eu un songe, j’ai eu un songe ! » (Jér. 23 : 21-40), ceux qui viennent de « beaucoup d’occupations » (Ecc. 5 : 3), ceux par lesquels Dieu parlait aux hommes, avant que le Saint Esprit soit venu et avant que la Parole ait été complétée (Gen. 37 et 41 ; songes de Nebucadnetsar en Daniel). Sauf exception, Dieu ne nous parle plus ainsi (1 Cor. 2 : 9-16).
            Le Pharaon consulte d’abord les sages de son temps. Mais ceux-ci sont incapables de comprendre les révélations de Dieu : « Je détruirai la sagesse des sages et j’annulerai l’intelligence des intelligents » (1 Cor. 1 : 19). Avant de répondre, Joseph attribue la gloire à Dieu (v. 16). Bien mieux encore, le Seigneur, dans son humilité a toujours rendu la gloire à Dieu : « Comme le Père m’a commandé, ainsi je fais (Jean 14 : 31). Nous devons prendre modèle sur Lui.
            Les devins pratiquaient la divination, en ayant recours à l’occultisme. Ces méthodes se répandent autour de nous. Dans tous les temps, ceux qui ne se sont pas soumis à Dieu, se sont livrés à l’idolâtrie et à l’occultisme. Il en est ainsi aujourd’hui dans les pays en voie de déchristianisation. Ne nous laissons pas entraîner à jouer avec l’horoscope. Les promoteurs de l’occultisme mêlent parfois le nom de Dieu à leurs paroles ; ce n’est qu’un piège. Un chrétien qui se tient à l’écart de ces choses n’a pas à craindre leur effet ; la puissance du Seigneur le garde. Balaam était un devin qui connaissait Dieu (Nom. 22), mais il est resté dans la dépendance du diable. Il est mort dans cet état (Nom. 31 : 8).

                        L’interprétation des songes par Joseph (v. 14-36)

            On tire Joseph de la prison, on change ses vêtements (v. 14) ; il est élevé au pouvoir et on lui donne une épouse non juive. Belle image de notre Seigneur, mort, ressuscité, élevé dans la gloire, auquel est unie l’Assemblée.
            En contraste avec ces devins, Joseph est entièrement dépendant de Dieu (v. 25, 28, 32). Son témoignage suffit à convaincre le Pharaon et à le décider à donner à Joseph l’autorité sur son royaume. Du Seigneur aussi, les hommes ont pu dire : « Jamais homme ne parla comme cet homme » (Jean 7 : 46) ; « Tous étaient étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche » (Luc 4 : 22).
            Le songe a été donné deux fois au Pharaon. Ce que Dieu répète est particulièrement solennel. « Dieu parle une fois, et deux fois – et l’on n’y prend pas garde » (Job 33 : 14-18). « Je veille sur ma parole pour l’exécuter » (Jér. 1 : 12). Il faut y prêter une grande attention. Mais quelle grandeur dans la grâce de Dieu manifestée quand Il répète par trois fois : « Je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités » (Jér. 31 : 34 ; Héb. 8 : 12 ; 10 : 17).
            Joseph est une image du Seigneur Jésus : « Trouverons-nous un homme semblable à celui-ci, en qui est l’esprit des dieux – ou : de Dieu ? » (v. 38) ; c’est « l’Esprit de l’Éternel » dont parle le prophète (És. 11 : 1-2 ; 40 : 12-31).
            Dieu élève Joseph à sa manière à Lui, car Il a un plan précis pour son serviteur, et tout se déroule selon ce plan : Dieu va se servir du songe du Pharaon que les devins ne pouvaient interpréter. Si l’échanson a oublié Joseph durant deux ans (v. 1), il se souvient de lui au moment choisi de Dieu.
            Dieu donne à Joseph une sagesse beaucoup plus grande que celle des devins, de même que, plus tard, Il donnera à Salomon une sagesse supérieure à celle des autres rois (1 Rois 4 : 29-30). Entièrement fermée à l’intelligence humaine naturelle, la Parole ne peut être comprise que par l’action du Saint Esprit dans le croyant, « car l’Esprit sonde toutes choses » (1 Cor. 2 : 10-15). Instruit de Dieu dans la communion avec Lui, Joseph a pu révéler au Pharaon, la signification cachée de ses songes. « La prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint » (2 Pi. 1 : 21). L’homme naturel est incapable d’interpréter les songes venant de Dieu (Dan. 2 : 10 ; 5 : 8). C’est Dieu qui révèle les secrets à Daniel (2 : 18-22), alors Daniel rend gloire à Dieu (v. 27- 28). Enfin, la gloire de Dieu est reconnue (v. 47). Et Dieu élèvera Daniel comme Il a élevé Joseph.
            Pour nous, croyants, il est dit : « Vous avez l’onction de la part du Saint » (1 Jean 2 : 20). La révélation, pour nous, c’est la Parole de Dieu. Et « Il nous a donné une intelligence afin que nous connaissions le Véritable » (1 Jean 5 : 20). C’est l’Esprit qui nous communique la connaissance de Christ et « les choses qui doivent arriver » (Jean 16 : 13).
            Joseph avait dit que « les interprétations sont à Dieu » (40 : 8) ; et, au Pharaon, il parle de Dieu qu’il met en avant ; mais le Pharaon ne semble voir que Joseph (41 : 38-39). Joseph interprète les songes du Pharaon en ramenant les choses à Dieu (v. 25-32) : sept années d’abondance suivies de sept années de famine. De nos jours, la Parole de Dieu, répandue dans le monde entier et dans des milliers de langues, répond au caractère de surabondance pour tous. Mais après l’enlèvement de l’Église, il y aura sur la terre une profonde « faim » de la Parole de Dieu, mais elle ne se trouvera pas (Amos 8 : 11- 12) : ce sera la famine, car Dieu jugera le monde ayant rejeté la vérité, tandis qu’elle était encore sur la terre.
            « Dieu va faire… ». Cela est dit plusieurs fois dans ce chapitre (v. 25, 28, 32) : c’est la preuve que la chose est « arrêtée de la part de Dieu, et que Dieu se hâte de la faire ». Dieu exécute ses desseins arrêtés. Il se sert des calamités pour réveiller l’esprit et le cœur des hommes : soit pour convertir, soit pour avertir d’avance de ce qu’Il va faire (ici, par des songes). Dieu est patient et ne veut pas la perte des hommes ; c’est pourquoi Il emploie tous les moyens pour nous parler. Il fait de nous aussi ses témoins. La famine a été en malédiction à Élimélec, et en bénédiction pour Ruth, la Moabite (Ruth 1). Cette famine devait conduire les frères de Joseph à rencontrer celui-ci. Tout d’abord, ils ne le reconnaîtront pas ; mais par la suite, cette rencontre provoquera leur repentance, et conduira Jacob en Égypte où il retrouvera son fils bien-aimé qu’il croyait mort…
            Sans se mettre en avant, Joseph donne un conseil de sagesse au Pharaon (v. 33-36). Il préconise de « rassembler », « d’amasser » et de « garder » (v. 35) un cinquième de toutes les récoltes, durant les sept années d’abondance. C’est plus que « glaner » ; pour nous, il s’agit de se nourrir en abondance de la Parole de Dieu, pour plus tard, en laissant le Saint Esprit nous enseigner. Cela demande un effort journalier.
            « Considère ce que je dis ; car le Seigneur te donnera de l’intelligence en toutes choses (2 Tim. 2 : 7).

                        L’exaltation de Joseph (v. 37-46)

            Que ce soit chez Potiphar ou en prison, l’intelligence et la sagesse dans le service de Joseph sont appréciées par ses maîtres (39 : 3-4, 21-23). À son tour, le Pharaon va apprécier ces mêmes qualités, et agir en conséquence avec Joseph (v. 37-39). C’est en vivant près du Seigneur, dans sa communion, que nous pourrons faire notre travail à la satisfaction du monde qui, éventuellement, nous emploie. Les croyants fidèles savent qu’ils ne servent pas seulement sous le regard des hommes, mais sous l’autorité du Seigneur (Éph. 6 : 5-7).
            La sagesse de Joseph s’exerce pour interpréter les songes, mais aussi pour donner un conseil judicieux au Pharaon (v. 34-36), et celui-ci reconnaît que le conseil vient de Dieu (v. 39). L’intelligence spirituelle et la crainte de Dieu conduisent Joseph à discerner la pensée divine comme, plus tard, Betsaleël et Oholiab lors de la construction du Tabernacle (Ex. 31 : 1-3), ou Daniel et ses compagnons à la cour de Babylone (Dan. 1 : 17). Prêtons aussi une oreille attentive aux recommandations du roi Salomon : « Si tu reçois mes paroles… alors tu comprendras la crainte de l’Éternel et tu trouveras la connaissance de Dieu » (Prov. 2 : 2-5). Les voies divines ont conduit Joseph à traverser de douloureuses difficultés ; mais, désormais, le plan de Dieu va s’accomplir. Joseph a été envoyé devant la famille de son père, pour la conserver en vie, au temps de la famine. Et Joseph en aura pleinement conscience, lorsqu’il dira à ses frères : « Ne soyez pas tourmentés de ce que vous m’avez vendu ici, car c’est pour la conservation de la vie que Dieu m’a envoyé devant vous… Dieu m’a envoyé devant vous pour vous permettre de subsister sur la terre, et pour vous conserver la vie par une grande délivrance. Maintenant donc, ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu » (45 : 5-8).
            En donnant son sage conseil, Joseph ne pensait pas à lui-même ; mais le Pharaon discerne en lui la sagesse divine, et va très loin en élevant Joseph à la seconde place après lui-même (v. 40-43). Joseph élevé en dignité, on criait « Abrec ! » sur son passage (v. 43). Cependant, en idolâtre qu’il est, le Pharaon place Dieu au milieu d’autres dieux (v. 38-39) ! Comme Joseph est établi chef sur la maison du Pharaon, le Seigneur est « chef sur sa maison », sur la terre (Héb. 3 : 5-6). Quant au Pharaon, il représente, non pas Dieu en tant que tel, mais l’autorité divine, souveraine et s’exerçant dans sa plénitude, sur son trône (v. 40). Joseph, quant à lui, avait toute autorité sur l’administration du pays, avec l’entière confiance du Pharaon qui lui a confié son anneau, sceau de son autorité (v. 42). Le Seigneur dira en Matthieu 28 : 18 : « Toute autorité m’a été donné dans le ciel et sur la terre ». Toutes choses lui sont assujetties, même si nous ne le voyons pas encore (Héb. 2 : 7-8), et il en sera ainsi durant tout le millénium. Ensuite, le Seigneur remettra le royaume à Dieu Lui-même, « afin que Dieu soit tout en tous » (1 Cor. 15 : 25-28).
            Le nom que le Pharaon donne à Joseph (Tsaphnath-Pahnéakh) est inspiré de Dieu : « conservateur de la vie ; sauveur du monde » (v. 45a). Il nous ramène au vrai Sauveur, notre Seigneur Jésus (Luc 2 : 11).
            Enfin, le Pharaon donne une épouse à Joseph (v. 45b) : c’est une étrangère au peuple de Dieu. Mais elle est un type de l’Église, épouse de Christ glorifié. Et comme Asnath, elle est tirée du monde, étranger aux alliances d’Israël (Éph. 2 : 11-13). Contrairement à l’épouse de Joseph, l’épouse étrangère de Moïse (Ex. 2 : 21) est une image de l’épouse de Christ dans son rejet actuel. Enfin, l’âge de Joseph nous est donné : 30 ans, l’âge qu’avait le Seigneur lorsqu’Il a commencé son ministère. De même que « Joseph parcourut le pays d’Égypte » (v. 45c), et qu’il rassembla les provisions durant les sept années d’abondance, le Seigneur « allait de lieu en lieu faisant du bien » (Act. 10 : 38).
            Dans une mesure, le Pharaon représente Dieu élevant le Seigneur à la gloire, et lui donnant autorité ; et Joseph est une image du Seigneur recevant gloire et domination. Asnath représente l’Assemblée, l’Église, épouse originaire des nations et associée au Seigneur dans sa gloire. Le Pharaon agit lui-même envers Joseph : c’est lui qui donne son anneau à Joseph, le revêtant de vêtements nouveaux, lui mettant un collier, le faisant monter sur le deuxième char. Mais le Pharaon conserve un rang supérieur à celui de Joseph.
            Les gloires du Seigneur sont infinies et infiniment variées :
                    - sa gloire divine éternelle (Jean 17 : 5) ;
                    - les gloires qu’il a reçues à la suite de l’œuvre de la croix (Jean 17 : 22-24) ;
                    - celle dans laquelle il est maintenant sur le trône du Père (1 Pi. 1 : 21 ; Héb. 1 : 13 ; 2 : 9) ;
                    - celle qu’il aura dans le règne millénaire sur la terre (Dan. 7 : 13-14 ; Ps. 2 ; Ps. 45 ; 1 Cor. 15 : 25) ;
                    - celle, plus générale, de la domination sur toute créature (Matt. 28 : 18 ; Col. 1 : 16-17 ; Éph. 1 : 20-23) ;
                    - les gloires célestes de « l’éternité future ». En particulier, lorsqu’il viendra établir son règne, Il sera vu glorieux, ayant toute autorité, là où Il a été méprisé, rejeté et crucifié (Phil. 2 : 11).
            Dans les gloires qu’Il reçoit comme homme, Christ s’associe l’Église. Avant sa venue publique, les noces de l’Agneau auront eu lieu, et, dès ce moment, l’épouse ne sera jamais séparée de l’époux. Pensons-y davantage, et que cela marque notre caractère pratique. Réjouissons-nous en pensant au Seigneur glorieux et rendons-Lui hommage dès maintenant.
            En Joseph nous avons une préfiguration du chemin du Seigneur : les souffrances dans la citerne et dans la prison, puis son ascension à la gloire et à la domination, et son union à une épouse non juive.
            La délivrance de la famine, dont Joseph est l’instrument, profite d’abord aux Égyptiens, ensuite seulement à ses frères. L’Assemblée de Dieu est composée essentiellement de gens des nations non juives, bien que les Juifs y aient place aussi (Éph. 2 : 11-18). La bénédiction particulière des Juifs viendra plus tard.

                        L’abondance et la famine (v. 47-57)

            Joseph administre la période d’abondance, comme ensuite la période de famine. Il y a aussi dans notre vie des moments où nous pouvons recueillir en abondance les richesses de la Parole de Dieu. Ce sont des occasions à ne pas manquer, dans la dépendance du Seigneur. Il peut y succéder d’autres moments où nous n’avons pas les mêmes possibilités ; ils peuvent être comme des périodes de famine. Le Seigneur donne l’abondance, mais nous devons être actifs pour les recueillir au moment voulu (Prov. 10 : 4-5 ; 12 : 27 ; Ruth 2 : 17).
            Joseph a mis en réserve beaucoup de nourriture (v. 48), et il y en aura pour les nations alentour. C’est un témoignage clair : avons-nous mis de côté beaucoup de nourriture spirituelle pour en faire profiter nos semblables ? Amassons la nourriture spirituelle durant la période d’abondance. Pouvons-nous dire, comme le prophète Jérémie : « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (15 : 16). Que, comme les disciples, nous puissions dire au Seigneur Jésus : « Auprès de qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle » (Jean 6 : 67-68). C’est durant la jeunesse que l’on « emmagasine » le mieux, comme la fourmi qui, en été, accumule la nourriture pour l’hiver (Prov. 6 : 6-11) ; ensuite la mémoire n’est plus aussi efficace. Il y a eu « un temps pour amasser » (Ecc. 3 : 1-5), et Joseph y a été attentif.
            Les sept années de surabondance évoquent l’époque s’étendant de la croix du Seigneur jusqu’à l’enlèvement de l’Église. Période bénie durant laquelle la Parole est répandue richement dans le monde entier, de sorte que chacun peut s’en nourrir, et profiter de la surabondance spirituelle actuelle.
            Les sept années de famine nous projettent à la période située après l’enlèvement de l’Église ; alors la Parole de Dieu sera fermée à l’intelligence humaine : « Et le ciel se retira comme un livre qui s’enroule » (Apoc. 6 : 14). Plus rien, concernant le ciel, ne sera intelligible aux hommes demeurés sur la terre, et sur qui s’abattront les terribles jugements divins ! Époque ténébreuse durant laquelle « Dieu envoie une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux-là soient jugés qui n’ont pas cru la vérité » (2 Thes. 2 : 11-12). Les hommes connaîtront « une famine d’entendre les paroles de l’Éternel, ils courront çà et là pour chercher la Parole de l’Éternel, et ils ne la trouveront pas » (Amos 8 : 11, 12). Ce sera l’époque de la « grande tribulation », la « détresse de Jacob » (Matt. 24 : 21). Dans notre période de surabondance spirituelle, nourrissons nos âmes fidèlement et amassons pour un avenir encore incertain. S’étant éloigné de la maison de son père où il profitait de l’abondance, le fils prodigue a connu la famine (Luc 15). La vraie nourriture du croyant, c’est Christ connu par les Écritures. « Moi je suis le pain de vie » (Jean 6 : 35) ; « manger sa chair », c’est s’imprégner de Lui et trouver en Lui la force spirituelle dont nous avons besoin chaque jour (v. 54-56).

            Par le moyen des noms qu’il donne à ses enfants (v. 51-52), Joseph rend témoignage à Dieu et à sa grâce. Il rappelle ce double don de Dieu :
                    - Manassé (oubli) : « Dieu m’a fait oublier… » les tristes circonstances passées dues à la haine des frères. Dieu se sert de tout pour notre bien (Rom. 8 : 28) ;
                    - « Éphraïm » (double fertilité) : « Dieu m’a fait fructifier… » - ce nom évoque les bénédictions divines, non seulement sur Israël mais aussi sur les nations qui ont reçu la Parole de Dieu (És. 49 : 6). « Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés » (Héb. 2 : 13).

            « De toute la terre, on venait en Egypte, vers Joseph, pour acheter du blé » (v. 57). C’était l’ordre du Pharaon : « Allez à Joseph ; faites ce qu’il vous dira » (v. 55). Nous devons aller au Seigneur dans toutes nos circonstances : « Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés » (Matt. 11 : 28). C’est vrai pour le salut de l’âme, mais aussi pour tous nos besoins. « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jean 2 : 5). Durant la « grande tribulation » (Matt. 24 : 21), le résidu juif devra aller vers « celui qu’ils ont percé » (Zach. 12 : 8-14), pour être délivré de ses ennemis.

            Le dernier paragraphe du chapitre donne l’image du monde qui a faim spirituellement, de nos jours. Le Pharaon dit aux Égyptiens qui est le sauveur : « Allez à Joseph », comme Dieu donne le Sauveur du monde, et dit : « Écoutez-le » (Matt. 17 : 5). Pour ceux qui éprouvent la faim de leur âme, le Seigneur Jésus est le seul Sauveur. Il faut aller à Lui, et faire tout ce qu’Il dit (v. 55). Les Égyptiens (Gen. 41), Naaman (2 Rois 5), les mages (Matt. 2) ne sont pas allés directement à Celui dont ils avaient besoin ; la grâce de Dieu les y a finalement conduits.
            L’attitude vis-à-vis de Joseph détermine la réception ou la privation de nourriture. L’attitude vis-à-vis du Seigneur détermine la réception ou la privation de la vie éternelle, et de toute bénédiction. La famine est un moyen dont Dieu se sert pour amener les hommes à Lui (Amos 4 : 7-8). Mettons à profit la grâce qui nous est faite de pouvoir lire la Parole de Dieu et la répandre librement. Le chapitre 47 traite de la fin des années de famine (v. 13-26) : il en est résulté que les Égyptiens appartenaient au Pharaon, corps et biens. Dieu veut nous amener à trouver en Christ notre seule nourriture spirituelle, pour que nos âmes, nos vies et nos biens Lui appartiennent sans partage.


D’après des notes prises lors de réunions d’étude de la Parole

 

À suivre (13-04) : Genèse 42-44