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Pour mieux comprendre la foi chrétienne (13)
L’inspiration et l’autorité de la Bible


L’inspiration de l’Ancien Testament
Preuves données dans le Nouveau Testament de l’inspiration de l’Ancien

Comment Dieu communique ses pensées à son peuple
QUESTIONS
 

            D’excellentes révélations ont été données oralement par notre Seigneur et ses apôtres. Maintenant qu’ils ne sont plus là, nous n’aurions rien qui soit digne de s’appeler « Parole de Dieu » si ces révélations n’avaient pas été fixées dans des Écritures divinement inspirées, entièrement revêtues d’autorité divine. Elles constituent ce que Jude appelle « la foi... enseignée aux saints » (v. 3). Ainsi, de tous les grands thèmes fondamentaux concernant notre foi, l’inspiration tient la première place. Sans elle nous aurions, au mieux, une masse désordonnée de souvenirs et de traditions, transmise de génération en génération. Par conséquent, tant que l’inspiration et l’autorité de la Bible ne sont pas totalement et fermement établies et reçues, il est inutile de chercher à établir quelque autre vérité par ce qui est écrit, même si, en apparence, elle est plus fondamentale.
            Ouvrons la Bible dans l’intention de savoir ce qu’elle dit d’elle-même et ce qu’elle prétend être.
 

L’inspiration de l’Ancien Testament

            Trois choses nous frappent dans l’Ancien Testament :
                    - Premièrement, la création n’a pu être observée par personne. Puisque les évènements racontés se sont produits avant la création de l’homme, ils font nécessairement appel à une révélation divine et sont décrits sur le ton assuré d’une connaissance absolue, celle de la vérité.
                    - Deuxièmement, dans tous les livres historiques de la Bible nous trouvons des principes tout à fait différents de toutes les histoires humaines. Par exemple, l’absence complète de tout culte des héros. Les hommes approuvés de Dieu dont elle parle, sont néanmoins présentés avec leurs défaillances. Même chez le plus mauvais des hommes, tout acte louable est mentionné sans aucune passion et sans tenir compte des préjudices qu’il a pu causer par ailleurs ; elle porte un jugement impartial et serein qu’on ne trouve qu’en Dieu lui-même. On constate aussi qu’elle aborde des thèmes que nous n’aurions même pas mentionnés – par exemple Juges 17 et 18 : 14-26, ainsi que 1 Samuel 1 : 4 à 2 : 11 – tandis que des choses que nous trouverions dignes de beaucoup d’importance sont ignorées. Par exemple, le grand tremblement de terre sous le règne d’Ozias n’est jamais mentionné historiquement, et, si nous n’avions pas deux allusions annexes dans les livres d’Amos et de Zacharie, nous n’aurions aucune connaissance de cette grande catastrophe. Les livres historiques se servent seulement des faits qui ont pour objectif de donner un éclairage sur les buts ou sur les voies de Dieu.
                    - Troisièmement, l’origine des paroles des prophètes est manifeste. Sans aucune hésitation, ils utilisent très souvent l’expression « Ainsi dit l’Éternel » avec emphase. La Parole de Dieu est réellement venue à nous de leurs lèvres et/ou de leurs crayons. La puissance de leur appel au cœur et à la conscience est perceptible dans le fait que leurs paroles réveillent toujours de l’hostilité chez les pécheurs, comme aussi la soumission des cœurs des croyants à la vue des bénédictions finales.
 

Preuves données dans le Nouveau Testament de l’inspiration de l’Ancien

            Quand nous arrivons au Nouveau Testament, nous trouvons des preuves claires de l’inspiration et de l’autorité de l’Ancien Testament.
            Nous en avons premièrement de la bouche de notre Seigneur lui-même (Mat. 4 : 4, 7, 10 ; 5 : 17 ; Marc 12 : 24 ; 14 : 21 ; Luc 4 : 21 ; 16 : 31 ; 24 : 25-27, 44-46 ; Jean 5 : 46-47 ; 10 : 35), et puis de celles des évangélistes dans les références fréquentes qu’ils font à l’accomplissement de l’Ancien Testament, aussi bien relativement à la vie qu’à la mort et la résurrection du Seigneur Jésus. « Afin que soit accompli… » ; « afin que l’Écriture soit accomplie » : ce sont des mots que nous lisons à plusieurs reprises. Les épîtres aussi, proclament clairement l’inspiration de l’Ancien Testament dans des passages tels que 2 Tim. 3 : 15-17 ; 1 Pi. 1 : 10-12 et 2 Pi. 1 : 19-21.
            Une question peut maintenant être posée : si dans le Nouveau Testament, l’Ancien Testament est clairement approuvé et reconnu comme étant inspiré de Dieu, réclame-t-il l’inspiration également pour lui-même ? Nous allons voir que oui.
            Le Nouveau Testament, rappelons-le, est venu à nous par la plume de quelques apôtres de notre Seigneur et Sauveur et de leurs collaborateurs. En 1 Cor. 2 : 13, l’apôtre Paul revendique l’inspiration de ses propres expressions verbales et de celles des autres apôtres lorsqu’il écrit les vérités de la révélation divine. En 1 Cor. 14 : 37, il affirme que ses écrits sont « le commandement du Seigneur ». En 2 Pi. 3 : 15-16, l’apôtre Pierre corrobore les épîtres de Paul et les met de pair avec « les autres Écritures ».
            De plus, dans les versets d’introduction à son Évangile, Luc prétend « avoir tout suivi exactement depuis le début ». Il va présenter un « récit ordonné » ou « méthodique », de sorte que Théophile puisse « connaître la certitude » des choses qu’il avait reçues précédemment. L’apôtre Jean, déclare qu’il écrit afin que les croyants puissent « savoir » qu’ils ont la vie éternelle (1 Jean 5 : 13). Ainsi les versets en question sont d’une certitude et d’une autorité que seule l’inspiration peut expliquer. Dans l’Apocalypse, l’apôtre Jean reçoit la révélation, en donne le récit et le résultat final (Apoc. 1 : 1-3). À la fin, il prononce une malédiction solennelle sur ceux qui oseraient changer quelque chose à ces « paroles » telles qu’elles ont été données à l’origine (Apoc. 22 : 18-19). Ici encore, l’inspiration – une inspiration verbale – est évidente. Ces Écritures sont tout à fait suffisantes pour prouver que les auteurs du Nouveau Testament, tout en affirmant l’inspiration de l’Ancien Testament, l’assument dans une égale mesure pour eux-mêmes. Les Saintes Écritures que Timothée connaissait depuis son enfance – selon 2 Tim. 3 : 15 – étaient les Écritures de l’Ancien Testament. Puis l’expression « toute Écriture » du verset suivant couvre toutes ces Écritures que nous connaissons dans la Bible (non les livres deutérocanoniques qui, bien qu’ils aient existé à l’époque, n’étaient pas joints aux Écritures dont Paul parle). « Toute Écriture est inspirée de Dieu », ou « est soufflée par Dieu ». Cette expression est remarquable !
            À la création, l’argile finement travaillée a reçu ce souffle – car « l’Éternel Dieu forma l’homme de la poussière du sol » : il est devenu une âme vivante seulement après que Dieu eut soufflé en lui – il a soufflé dans ses narines un souffle de vie, et l’homme est devenu « une âme vivante ». De même, ce qui autrement n’aurait été qu’une collection de fragments littéraires, est devenu un tout organique, vivant et puissant, puisque c’est la Parole inspirée de Dieu par le fait que Dieu en a soufflé chaque partie.
 

Comment Dieu communique ses pensées à son peuple

            1 Corinthiens 2 est peut-être le chapitre le plus saisissant sur ce sujet. Il nous fait découvrir le processus que Dieu s’est plu à utiliser pour communiquer ses pensées à son peuple. Il l’a fait en trois étapes distinctes et en liaison avec chacune, se trouve une action de l’Esprit de Dieu :
                    - La première est celle de la révélation. Les choses préparées par Dieu pour ceux qui l’aiment, les choses invisibles, inaudibles, et inimaginables par l’homme, ont été données à connaître par l’Esprit de Dieu (fin du v. 10), parfaitement compétent pour un tel travail. Le v. 11 va plus loin, et déclare que l’Esprit de Dieu est la seule source possible de telles révélations.
            Ces révélations, données par l’Esprit, n’ont été reçues, ni par le monde, ni même par tous les saints, mais par les apôtres et les prophètes (voir Éph. 3 : 5), dont Paul fait partie (il dit « nous » au v. 10). Après les avoir reçues, ils ont procédé à leur transmission à d’autres (Le « nous » du v. 13 indique qui est le « nous » du v. 10).

                    - La deuxième étape est celle de linspiration. Dieu a fait attention à ce que les apôtres et les prophètes puissent donner ces révélations à d’autres sous une surveillance divine directe. Ils n’ont pas été laissés à eux-mêmes, ainsi que le v. 13 l’enseigne, et n’ont pas utilisé leur propre sagesse quant à la meilleure manière d’exprimer la vérité, mais ils ont été guidés par l’Esprit Saint pour l’exactitude même des mots employés (inspiration verbale).

                    - Vient troisièmement l’étape de lappropriation. La vérité ayant été révélée à des hommes choisis par Dieu, et par eux, communiquée en des mots inspirés, elle doit maintenant être reçue pour produire une illumination et exercer son autorité sur les hommes. Les versets 14 et 15 en parlent. Aucun homme naturel, c’est-à-dire qui n’est pas régénéré, ne peut recevoir ces choses. La faculté permettant de les recevoir lui manque totalement. Les choses spirituelles se discernent spirituellement. Les croyants ont « l’Esprit de Christ », et l'ont reçu  pour « connaître ce qui nous a été librement donné par Dieu ».
            Quand nous parlons de la révélation, nous pensons à ce travail de l’Esprit de Dieu par lequel la connaissance des pensées purement divines est donnée aux esprits et aux cœurs des hommes que Dieu avait choisis.
            Quand nous parlons de l’inspiration, nous nous référons à ce second travail de l’Esprit de Dieu par lequel ces hommes ont été rendus capables de transmettre la vérité indiquée dans les mots divinement choisis, et donc de les apprécier dans leur plénitude et leur précision divines, qu’ils soient oraux ou écrits.
            La révélation est le transfert de la vérité de l’Esprit de Dieu aux esprits des apôtres et des prophètes, de sorte qu’ils en aient la conception et la compréhension.
            L’inspiration est le transfert de la même vérité des esprits des apôtres et des prophètes à tous les saints : des mots étaient nécessaires et non simplement des pensées. Si des mots humains doivent être utilisés pour exprimer la vérité divine, ils doivent être choisis et employés dans une forme et une exactitude parfaites. Cela a été réalisé par l’action de l’Esprit Saint : « De saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint » (2 Pi. 1 : 21).
            Le mot traduit par « poussés », dans ce passage, signifie portés ou soutenus tout au long, jusqu’au bout. Ces saints hommes des temps dont l’Ancien Testament parle, ont été conduits sans interruption par l’Esprit Saint dans l’expression des révélations qu’ils avaient reçues.

                        L’inspiration du prophète Jérémie
            
Il est tout à fait vrai que ses écrits sont marqués par un ton et un style particuliers. Tous ceux qui ont un bon discernement littéraire et sont familiers avec le contenu de la Bible, peuvent sans peine les identifier, où qu’ils soient cités. Cependant, l’Esprit de Dieu a mis son esprit en accord avec le courant des pensées et de la volonté de Dieu. Cet Esprit lui a dicté ce qu’il a écrit, de sorte que les pensées et les mots viennent de Dieu.
            Parfois, cette action de l’Esprit Saint a pris une forme si puissante qu’elle a dépassé les limitations naturelles de l’esprit du prophète en question et l’a conduit à écrire des choses dont il ignorait la vraie et pleine signification. Ainsi, il est arrivé que certains auteurs de l’Ancien Testament, sinon tous, ont dû s’enquérir et rechercher diligemment la signification de ce qu’ils avaient eux-mêmes écrit. L’Esprit de Christ qui agissait en eux leur avait dicté des choses concernant les souffrances de Christ et les gloires qui suivraient. Il leur fut ensuite révélé qu’ils écrivaient au profit des croyants qui viendraient après eux – les croyants de la dispensation actuelle. À cause de cela, le plein sens de leurs écrits inspirés était nécessairement demeuré vague et indistinct dans leur propre esprit. Il y avait pleine inspiration, mais pas une pleine révélation, sauf pour les générations futures. 1 Pi. 1 : 10-12 nous en parle, et prouve combien l’inspiration est puissante et vraie.
            On peut voir le contraste entre cela et le genre d’inspiration auquel fait référence Paul en 1 Corinthiens 14. Il nous dit (v. 19) que, quand quelqu’un communique un message, dans les assemblées des saints, il doit le faire avec des paroles intelligibles, même s’il n’en donne que cinq. Il doit parler de choses qu’il a comprises par l’intelligence de manière qu’elles soient complètement intelligibles à ses auditeurs.
            Le genre d’inspiration dont parle 1 Pier. 1 : 10-12 caractérise en grande partie les écrivains de l’Ancien Testament. Puisque les prophètes transmetteurs des messages n’étaient pas à même de comprendre le plein sens de leurs paroles, on peut, pour une meilleure définition, qualifier cette inspiration-là d’inspiration inintelligente (ou partiellement intelligente seulement).

                        Le genre dinspiration mentionné par Paul en 1 Corinthiens 2
            
Cette inspiration caractérise presque tous les écrits du Nouveau Testament, et, en revanche, on peut la qualifier d’inspiration intelligente.
            L’exception possible à cette règle, qui nous conduit à insérer le mot « presque », concerne quelques parties de l’Apocalypse. Il est tout à fait probable que certaines visions ou descriptions, données dans ce dévoilement remarquable du futur, aient été obscures aussi bien à Jean qu’aux prophètes, comme elles le sont aussi pour nous aujourd’hui, et qu’elles ne seront claires, dans leur pleine et distincte signification, qu’aux saints de la tribulation future. Le célèbre nombre 666 (Apoc. 13 : 18) en est l’exemple le plus marquant.
            La distinction ci-dessus peut être utile à ceux qui étudient la question avec un peu plus de précision. Cependant, on ne doit pas oublier que le fait en soi et le degré de l’inspiration est dans les deux cas exactement le même, que l’écrivain soit inintelligent ou qu’il soit intelligent.
            Voyons maintenant quelques questions fréquemment soulevées en liaison avec ce sujet.


QUESTIONS

                        1 – Quelle est la signification exacte de l’inspiration verbale, si souvent contestée ? Y croyez-vous ?
            
C’est une inspiration si complète qu’elle va jusqu’aux mots mêmes de l’expression écrite. L’adjectif « verbal » est dérivé du latin verbum qui signifie mot. Certains se permettent de croire à une inspiration limitée, qui se borne aux pensées. Ce serait alors une inspiration variable en degré, mais pas en nature, produite par un état d’exaltation et de ravissement mentaux. C’est une telle inspiration qui a produit les meilleurs passages de célèbres écrivains tels que Shakespeare, de Milton, ou de Dante.
            Nous devons cependant observer premièrement, que l’Écriture fait de son inspiration une question de mots (1 Cor. 2 : 13 ; Apoc. 1 : 3 ; 22 : 18-19) : c’est une certitude, et, deuxièmement, qu’une inspiration qui se bornerait seulement aux pensées serait inutile pour nous fournir des Écritures qui aient une pleine autorité sur l’âme. Dire que Paul, Pierre et Jean avaient des idées merveilleuses venant de Dieu, mais qu’elles étaient laissées sans guide divin pour les exprimer au profit des autres, c’est rejeter de la main gauche ce qui est offert par la droite.
            Ni vous, ni moi, n’avons le moyen d’atteindre ces pensées merveilleuses de l’esprit de Paul, si ce n’est par les mots par lesquels il les a exprimées. La difficulté que présente le fait de mettre la pensée la plus simple et la plus basique en mots appropriés et adéquats est notoire, et sans des mots inspirés, nous n’aurions rien d’inspiré du tout, même si Paul a réellement reçu des révélations. Autrement dit, si les mots des Écritures n’étaient pas inspirés, nous n’aurions pas d’Écriture inspirée du tout, et la Bible, bien qu’intéressante et propre à nous élever, ne serait pas revêtue d’autorité. C’est exactement cette autorité que le faux docteur moderne cherche à détruire.
            Pour nous, il suffit que la Bible affirme son inspiration verbale pour que nous y croyions.

                        2 – Quelle explication retenez-vous quant à la question : Comment l’inspiration verbale est-elle devenue effective ? Comment cela a-t-il eu lieu ?
            
Un certain nombre de théories ont été élaborées, mais nous ne retenons aucune d’elles. Nous ne devrions pas plus penser à élaborer une théorie quant au fonctionnement exact de l’inspiration, qu’à élaborer une théorie quant à d’autres grands mystères de la foi. Par exemple, la vérité d’un Dieu unique et pourtant constitué de trois Personnes, ou encore la vérité relative au fonctionnement exact de la puissance de Dieu pour amener les mondes à l’existence, ou le mode exact par lequel l’incarnation de notre Seigneur et Sauveur béni a eu lieu… Au lieu de cela, nous admettons franchement et immédiatement que ces grandes vérités sont clairement révélées dans l’Écriture, bien qu’elles soient entièrement surnaturelles et au-delà de notre compréhension. Nous n’espérons pas les comprendre par la raison ; nous les acceptons et les comprenons par la foi (Héb. 11 : 1). Nous ne sommes pas troublés par ces mystères, entièrement au-delà de notre compréhension, mais nous sommes plutôt confirmés dans le fait qu’ils viennent de Dieu parce que nous croyons à une révélation divine. L’Esprit qui est dans le chrétien, lui donne de distinguer la vérité de l’erreur, de reconnaître si une chose est d’origine humaine ou non, si toutefois il est libre d’agir. Cependant nos esprits régénérés restent humains.

                        3 – Que dites-vous des accusations d’inexactitude et d’erreurs à propos de la Bible ?
            
Juste ceci : si toutes les accusations pouvaient être rassemblées et classifiées, nous croyons qu’une immense majorité serait fondée sur l’ignorance, souvent intensifiée par une malhonnêteté subtile. La question favorite quant à l’épouse de Caïn est un exemple de cette grande catégorie. De telles questions n’existent pas dans les Écritures, mais seulement dans les esprits des gens qui les posent.
            Parmi les autres accusations, nous croyons que la plupart sont de véritables difficultés. Mais une recherche soigneuse, avec prière, aide graduellement à les résoudre et la solution montre souvent qu’elles cachent une grande beauté.
            En voici un exemple : la question des 14 générations, en Matthieu 1 : 17. Nous découvrons que, de David à la captivité, les quatorze générations sont obtenues en omettant les noms des rois qui ont régné après la méchante Athalie, fille de Jézabel, reine encore plus infâme. Leurs noms jusqu’à la troisième génération, sont exclus de la généalogie. Ainsi l’erreur apparente est due au fait que les pensées de Dieu, ses voies et sa façon de compter, ne sont pas les nôtres. Quand l’apostasie survient, Dieu ne compte pas les générations qu’elle a affectées.
            La troisième catégorie est formée d’un très petit nombre de difficultés concernant de petites anomalies, dont la source ne peut pas être découverte avec certitude. Par exemple, la question de l’âge de l’intronisation d’Achazia : 2 Rois 8 : 26 donne 22 ans, alors que 2 Chr. 22 : 2 donne 42. L’erreur s’est introduite dès les premières copies sur quelques manuscrits, mais nous n’avons aucun moyen de savoir quand et comment pour déterminer quel est le bon nombre.
            Le fait est que la plupart de ces prétendues erreurs sont apparentes seulement, et que les vraies, qui sont en très petit nombre, peuvent être considérées comme des erreurs de copistes sur des sujets sans grande importance.
            (Sur cette question, voir sur le site « Bibliquest » le livre de A. Remmers : Contradictions apparentes dans la Bible.)

                        4 – Est-il possible d’affirmer que notre version préférée est inspirée, alors qu’une révision a été publiée comme pour beaucoup d’autres traductions ?
            
Nous ne disons pas que telle ou telle version soit inspirée et ne l’avons jamais fait.
            Voici ce que nous disons :
                    1. Les Écritures, dans leurs langues originales, ont été données par l’inspiration de Dieu et l’inspiration s’étend aux mots utilisés.
                    2. Au moyen du grand nombre de copies anciennes de manuscrits des Écritures, préservées par la providence divine, nous avons une connaissance très précise des Écritures telles qu’elles étaient à l’origine ; les mots ou les passages sur lesquels un doute existe sont très peu nombreux et sans grande importance.
                    3. Toute traduction fidèle au texte original est dans l’ensemble très bonne, mais elle peut être utilement comparée à d’autres versions. La traduction de J.-N. Darby, très littérale, permet de savoir quels sont les mots du texte hébreu ou grec utilisés. Elle nous donne la Parole inspirée de Dieu sous une forme digne de confiance.
            NdT : L’auteur parle des erreurs ou imprécisions possibles de traductions qui peuvent nous empêcher de connaître ou nous limiter dans la connaissance de la vérité. Citons-en quelques-unes que le lecteur pourra vérifier :
                  – 1 Corinthiens 11 : dans plusieurs versions il y a confusion entre « couvre-chef » et « voile ». La femme chrétienne doit avoir une longue chevelure qui lui sert de voile. Quand elle prie ou prophétise, elle doit porter aussi un couvre-chef (tête couverte).
                  – 2 Pierre 2 : dans presque toutes les versions, il y a confusion entre « achat » et « rachat ». Si les faux-docteurs étaient rachetés, donc sauvés, il ne serait pas parlé ensuite de leur « jugement ». Le mot grec est sans ambiguïté : il désigne ce qu’on achète sur le marché. Il semble que plusieurs traducteurs ne comprennent pas pleinement le mot « racheté ».
                  – Matthieu 13 : dans presque toutes les versions il y a confusion entre « fin de l’ère » (ou de la dispensation) et « fin du monde ». La fin du monde, c’est la fin de notre terre qui aura lieu après le jugement éternel. La fin du monde est bien la fin d’une ère ou d’une période, mais ce sera la dernière de toutes. L’évangile utilise un mot qui désigne une période qui n’est pas précisément celle-là. Donc le traducteur a introduit une interprétation que le texte biblique n’exprime pas.
                  – Presque toutes les versions ont supprimé le mot « propitiation » et l’ont rem -placé par le mot « expiation » qui a un sens plus étendu. Certains théologiens n’ont pas aimé le mot « propitiation » parce qu’il fait référence à la « colère de Dieu » apaisée par le sacrifice de Christ. Le remplacer par « expiation », mot englobant la propitiation et la substitution, n’est pas totalement faux, mais fait perdre de vue que la mort de Christ a deux aspects : la « propitiation pour le monde entier » (1 Jean 2) et la substitution qui donne le salut à celui qui croit.

                        5 – Ne peut-on pas traduire 2 Timothée 3 : 16 par : « Toute Écriture inspirée de Dieu est utile… » ? - Est-ce correct ?
            
Il est assez facile de voir que cette traduction n’est pas correcte. Le texte grec original ne comporte pas le verbe « est » ; il est sous-entendu, mais non exprimé. En français nous ne pouvons pas éviter de l’exprimer, et la question est de savoir où il doit être inséré.
            Il y a huit autres passages de construction semblable dans le Nouveau Testament. ; tous ont été traduits correctement. C’est seulement en 2 Timothée 3 : 16 qu’on a tordu la phrase. Héb. 4 : 13 est l’un de ces huit passages. Si nous le traduisions comme ce qui est proposé on lirait : « toutes les choses qui sont nues sont également découvertes aux yeux de celui avec qui nous avons à faire », ce qui serait absurde. En effet, le passage de 2 Tim. 3 : 16 semble dénué de sens s’il est traduit selon votre citation, puisqu’il est transformé en une phrase parfaitement évidente en soi, disant que toute Écriture inspirée est bonne, ce que Timothée savait très bien depuis longtemps ; l’assurance dont il avait besoin, en raison du départ proche des apôtres, était que « toute Écriture est inspirée de Dieu ».

                        6 – Comment expliquez-vous que des paroles d’hommes mauvais aient une place dans la Bible ? Sont-elles inspirées ?
         
Il est facile d’expliquer leur présence. En considérant la différence entre la révélation et l’inspiration, nous trouvons la réponse à cette question. Toute l’Écriture n’est pas constituée de révélations directes de Dieu. Une partie de la Bible est faite d’histoires où sont citées des paroles d’hommes mauvais ou même de Satan. De plus, un livre comme l’Ecclésiaste est en grande partie constitué des pensées purement humaines de Salomon, de ses raisonnements et de ses désillusions, lorsqu’il cherchait le bonheur dans la satisfaction de ses désirs naturels.
            Cependant tout cela nous est donné sous l’inspiration de Dieu. Nous avons là des récits divinement précis de ce qui a été fait ou dit. Salomon a été amené, par l’Esprit, à insérer ses luttes mentales sous une forme divine, convenable pour notre avertissement et notre correction.
            Pour en avoir une illustration, lisons Ecclésiaste 2 : 24 : « Il n’y a rien de bon pour l’homme que de manger et de boire, et de faire jouir son âme du bien-être dans son travail ». Est-ce par une révélation de Dieu qu’il dit cela ? Est-il la voix de Dieu qui nous indique que la nourriture et la boisson sont, après tout, le plus grand bien ? Certainement pas ! C’est le récit, divinement inspiré, montrant la folie extrême à laquelle le plus sage des hommes peut être amené si aucune lumière n’est placée au-dessus de sa raison et de son observation naturelle ! Combien la bonté de Dieu est grande en nous donnant cet avertissement dans son livre inspiré.

                        7 - Certains ouvrent la Bible au « hasard » et lisent le premier verset qui leur tombe sous les yeux en le prenant comme un message venant directement de Dieu pour eux. Est-ce un bon procédé ?
            
Nous sommes tout à fait disposés à croire qu’il y a eu des occasions où des gens ont été éclairés en procédant de cette manière, par les versets remarquables qui sont venus sous leurs yeux avec beaucoup d’actualité. Cependant, cette méthode aléatoire, si elle est pratiquée d’une manière habituelle, est indigne de la Parole inspirée de Dieu.
            La Parole n’est pas écrite pour les paresseux, mais pour les chercheurs diligents de la vérité et des directions divines, comme les Juifs de Bérée (Act. 17 : 11), qui la lisent avec foi, dirigés par le Saint Esprit, dans la dépendance de Dieu. C’est en faisant ainsi que nous exposerons « justement » ou « en découpant droit » (2 Tim. 2 : 15) son contenu et que nous obtiendrons la lumière et la sagesse de Dieu.


F. B. Hole - « Pour mieux comprendre la foi chrétienne » (vol. 2)
 

À suivre : « La divinité et l’humanité de Christ »