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LE DEUXIÈME LIVRE DES CHRONIQUES (1-9)


INTRODUCTION
PLAN DU LIVRE
2 CHRONIQUES 1 : Humilité, grandeur et gloire de Salomon
            1. Recherche de la communion avec Dieu (v. 1-6)
            2. Prière de Salomon (v. 7-10)
            3. Réponse divine (v. 11-12)
            4. Retour à Jérusalem et premiers aspects de la gloire (v. 13-17)
2 CHRONIQUES 2 à 4 : Construction de la maison de l’Éternel
            1. Préparatifs de Salomon pour la construction du temple (ch. 2)
            2. Construction du temple (ch. 3)
            3. Fabrication des objets et ustensiles nécessaires au service (ch. 4 ; 5 : 1)
2 CHRONIQUES 5 à 7 : Dédicace du temple
            1. Montée de l’arche (5 : 2-10)
            2. Louange et manifestation divine (5 : 11-14)
            3. Bénédictions de Salomon (6 : 1-11)
            4. Prière de Salomon (6 : 12-42)
            5. Approbation de Dieu, sacrifices et réponse de Dieu (ch. 7)
2 CHRONIQUES 8 et 9 : Sagesse et richesse du roi de paix
            1. Gloire de Salomon (ch. 8)
            2. Sagesse et renommée de Salomon (9 : 1-12)
            3. Richesse de Salomon (9 : 13-28)
            4. Mort de Salomon (9 : 29-31)
            5. Conclusion
 

INTRODUCTION

            Le second livre des Chroniques poursuit sans transition le récit du premier. Nous rappelons que les deux livres, dont le nom hébreu « Deri Haypomim » signifie « les Paroles (ou annales) des jours », n’en formaient initialement qu’un seul. Ils étaient placés en dernière place dans l’ordre des livres de la Torah.
            Les neuf premiers chapitres décrivent le règne de Salomon. Le chapitre 1 expose la grandeur et la dépendance de Salomon. Les chapitres 2, 3 et 4 décrivent la construction de la maison de l’Éternel. Au chapitre 5, l’arche entre dans sa demeure, le lieu très saint du temple, et l’autel est inauguré. Le chapitre 6 rapporte la prière de Salomon, le chapitre 7 la dédicace de la maison et la réponse de l’Éternel. Enfin, les chapitres 8 et 9 décrivent la sagesse et la richesse du roi de paix et ses relations avec les autres nations. La pensée de Dieu est d’annoncer prophétiquement le règne de Christ. Nous ne trouvons donc, dans ce livre, aucune trace des fautes ou péchés de Salomon.
            Les chapitres 10 à 36 présentent les rois de Juda. Leurs différents caractères nous apportent de riches enseignements et montrent en particulier les heureux résultats de la piété et les conséquences désastreuses de l’indifférence, de la mondanité ou de l’abandon de l’Éternel. Nous verrons aussi l’influence d’un roi sur son peuple, soit pour l’inciter au bien, soit pour le laisser s’égarer dans le mal. Enfin des réveils puissants seront pleins d’instructions pour nous.

                        Constatations diverses

            Âge moyen d’accession au trône : 22 ans.
            Les plus vieux rois intronisés : Roboam (41 ans), Josaphat (35 ans), Jotham (32 ans).
            Les plus jeunes rois intronisés : Joas (7 ans), Josias (8 ans), Manassé (12 ans), Ozias (16 ans), Jehoïakin (18 ans).
            Durée moyenne d’un règne : 20 ans.
            Les règnes les plus longs : Manassé (55 ans), Ozias (52 ans), Asa (41 ans), Joas (40 ans).
            Les règnes les plus courts : Joakhaz (3 mois), Jehoïakin (3 mois et 10 jours), Achazia (1 an), Amon (2 ans), Abija (3 ans).

                        Importance de la prophétie

            De tout temps, Dieu a voulu parler à Israël par l’intermédiaire de prophètes (ou voyants). Cela se vérifiera tout particulièrement avec les rois de Juda que Dieu considère comme responsables de la conduite du peuple. Les prophètes interviennent toujours à bon escient et au bon moment, poussés par l’Esprit de Dieu, pour conseiller, consoler, avertir, voire condamner (voir 2 Tim. 3 : 16).

                    • Le rôle des prophètes

            Les prophètes ne sont pas nécessairement des hommes qui prédisent l’avenir, bien qu’ils le fassent parfois. Ils font connaître la pensée de Dieu sur la conduite passée et présente du peuple. Ils invitent les fidèles à se repentir et à revenir à Dieu. Ainsi, ils proclament souvent le jugement de Dieu sur les actes, ils dénoncent l’impiété et la perversité des hommes et des peuples et, en particulier, du peuple d’Israël et de ses dirigeants, tant politiques (les rois) que religieux (le sacerdoce). Leur message est intimement lié aux circonstances, à l’endroit et à l’époque où ils parlent. Pour bien les comprendre, il est donc important de les situer dans l’environnement de leur mission.

                    • L’histoire de la prophétie

            La révélation de Dieu se présente en quatre étapes successives :
                1. Les prophètes parlent : Nathan, Élie, Élisée, Shemahia, Akhija, etc. Ils sont écoutés, parfois partiellement : Dieu est satisfait.
                2. Les prophètes ne sont plus écoutés, ils sont obligés d’écrire : Ésaïe, Jérémie, Ézéchiel, Osée, Amos, etc. ; Dieu sanctionne.
                3. Les prophètes ne parlent plus et n’écrivent plus (Amos 8 : 11-12), Dieu se tait. Malachie sera le dernier prophète à s’exprimer vers l’an 420 avant Jésus Christ. À cause de la dureté du cœur de son peuple, Dieu ne parlera plus pendant plus de 400 ans ! Dans toute relation, quelle qu’elle soit, il n’y a rien de plus terrible que lorsque l’un des interlocuteurs garde volontairement un silence lourd de conséquences.
                4. À nouveau Dieu intervient par la bouche de « Jésus le Nazaréen ; c’était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple » (Luc 24 : 19). Examinons donc attentivement les actions et les paroles, la marche et l’œuvre, la vie et la mort de Celui qui est venu clore la révélation de Dieu à l’égard des hommes, car « après avoir autrefois, à bien des reprises et de bien des manières, parlé aux pères par les prophètes, à la fin de ces jours-là, Dieu nous a parlé dans le Fils, qu’il a établi héritier de tout » (Héb. 1 : 1-2).


PLAN DU LIVRE

                        Première partie : Règne de Salomon (ch. 1 à 9)
            
1. Humilité, grandeur et gloire de Salomon : ch. 1
            2. Construction de la maison de l’Éternel : ch. 2 à 5 :1
            3. Dédicace du temple : ch. 5 : 2 à 7
            4. Sagesse et richesse du roi de paix : ch. 8 et 9

                        Deuxième partie : Les rois de Juda. Histoire du royaume de Juda depuis le schisme jusqu’à la captivité (ch. 10 à 36)
            
1. Règne de Roboam : ch. 10 à 12
            2. Règne d’Abija : ch. 13
            3. Règne d’Asa : ch. 14 à 16
            4. Règne de Josaphat : ch. 17 à 21 : 1
            5. Règne de Joram : ch. 21 : 2-20
            6. Règne d’Achazia : ch. 22 : 1-9
            7. Interrègne d’Athalie, reine de Juda : ch. 22 : 10 à 23 : 21
            8. Règne de Joas : ch. 24
            9. Règne d’Amatsia : ch. 25
            10. Règne d’Ozias (Azaria) : ch. 26
            11. Règne de Jotham : ch. 27
            12. Règne d’Achaz : ch. 28
            13. Règne d’Ézéchias : ch. 29 à 32
            14. Règne de Manassé : ch. 33 : 1-20
            15. Règne d’Amon : ch. 33 : 21-25
            16. Règne de Josias : ch. 34 et 35
            17. Règne de Joakhaz : ch. 36 : 1-4
            18. Règne de Jehoïakim : ch. 36 : 5-8
            19. Règne de Jehoïakin : ch. 36 : 9, 10
            20. Règne de Sédécias : ch. 36 : 11-23


2 CHRONIQUES 1 : Humilité, grandeur et gloire de Salomon

            L’Esprit de Dieu omet volontairement ici les récits du début du premier livre des Rois. La révolte et le jugement d’Adonija, celui de Shimhi et de Joab, ainsi que le récit appelé couramment « le jugement de Salomon » (1 Rois 3 : 16-28), sont passés sous silence. Ces événements soulignent un des aspects du règne : « la justice et le jugement sont les bases de ton trône » (Ps. 89 : 14), qui entraîne le jugement du mal dès qu’il se manifeste. Durant le règne futur de Christ, chaque matin, le méchant sera retranché de la terre (Ps. 101 : 8).
            Dans les Chroniques, l'accent est plutôt mis sur la paix et la prospérité qui caractérisent le règne de Salomon. Ce règne est une figure du règne millénaire de Christ qui seul portera en perfection les deux caractères de justice et de paix (voir Ps. 85 : 10).

                        1. Recherche de la communion avec Dieu (v. 1-6)

            Dès le verset premier, nos pensées sont dirigées vers Christ auquel s’applique le verset 8 du Psaume 2 : « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et, pour ta possession, les bouts de la terre ». Le roi Salomon s’affermit et sa grandeur unique est une belle image du futur règne de Christ.
            Les versets 2 à 4 développent la pensée rapportée dans le premier livre des Rois (3 : 4). Pour diriger, une fois de plus, les regards sur Christ, les défaillances de Salomon mentionnées en 1 Rois 3 : 2-3 (oubli des instructions de Deutéronome 12 : 5, 13, 14) sont passées sous silence. Ici, tout est en relation avec l’ordre divin. La tente d’assignation évoque la séparation pour Dieu. L’autel d’airain - celui qu’avait fait Betsaleël (v. 5 ; Ex. 31 : 2-5) - rappelle la base d’une relation privilégiée avec l’Éternel : ce sacrifice expiatoire (v. 6) figure, par avance, l’œuvre de Christ à la croix.
            C’est Salomon lui-même qui offre, non pas un sacrificateur de la tribu de Lévi ; en 1 Rois 3 : 3, il faut lier « offrait des sacrifices » à « sur les hauts lieux », comme pour « le peuple » au verset 2, c’est l’offrande « sur les hauts lieux » qui est notée négativement. Christ, figuré dans le personnage de Salomon, sera roi et sacrificateur (voir Zach. 6 : 13). Salomon commence ainsi son règne en revenant à ce qui donne accès à la paix. Il vient là avec toute la congrégation d’Israël, car chacun est concerné, et il offre 1 000 holocaustes.

                        2. Prière de Salomon (v. 7-10)

            Dieu accepte le sacrifice de Salomon et l’invite à exprimer ses désirs. Sa requête mérite une attention particulière :
                  – il reconnaît la bonté et la fidélité de l’Éternel (v. 8-9) ;
                  – il demande la sagesse pour conduire le peuple (v. 10).
            Salomon n’est pas ici le jeune garçon ne sachant pas sortir et entrer, ni le serviteur ayant besoin de discernement pour le bien et le mal (1 Rois 3 : 7, 9). C’est un homme qui craint Dieu et cherche ses intérêts ; il reçoit une parfaite réponse. En cela, il est une image de Christ, homme dépendant de Dieu, et empressé à accomplir la volonté divine.

                        3. Réponse divine (v. 11-12)

            Ces versets montrent combien Dieu est toujours sensible à ce qui est fait pour Lui. Salomon a été droit et pur. Ce qu’il a demandé était vraiment dans son cœur. Dieu le sait (6 : 30) et le lui déclare (v. 11). Le jeune roi ne désire pas les honneurs humains, mais la capacité de juger le peuple pour la gloire de Dieu. Il veut servir en assumant au mieux la responsabilité qui lui a été confiée. C’est un bel exemple pour chaque croyant. Ces dispositions devraient être celles de tout enfant de Dieu, bien que le niveau de responsabilité soit tout différent.
            Par son ampleur la réponse de Dieu dépasse la demande, et dirige nos pensées vers Christ, à qui Dieu donnera une gloire et une domination universelles (Ps. 2 : 8).

                        4. Retour à Jérusalem et premiers aspects de la gloire (v. 13-17)

            Salomon revient à Jérusalem pour régner sur Israël (v. 13). C’est de là que Christ Lui-même exercera le pouvoir durant le règne millénaire. La puissance et l’étendue de la domination du roi d’Israël sont ensuite décrites (v. 14-17) :
                - Une très forte armée dissuasive et une garde personnelle bien assurée (v. 15)
                - Une très grande richesse (v. 15)
                - Une gloire majestueuse, figurée par les cèdres (v. 15)
                - Une bonne renommée (v. 16-17).
            Il s’informe des besoins des autres nations et les fait, avec équité, profiter des biens qu’il acquiert. Il n’est pas égoïste mais plein de bonté. Sans infirmer en aucune façon les prescriptions de Deutéronome 17 (v. 16), Dieu met ici en valeur la puissance du roi.


2 CHRONIQUES 2 à 4 : Construction de la maison de l’Éternel

            Le chapitre 2 présente les préparatifs en vue de la construction du temple, les chapitres 3 et 4 évoquent cette construction et la fabrication des éléments nécessaires au service.

                        1. Préparatifs de Salomon pour la construction du temple (ch. 2)

            David avait invité Salomon à ajouter d’autres trésors à ce que lui-même avait amassé (voir 1 Chr. 22 : 14). Voilà maintenant Salomon face à une tâche qui nécessite de sérieux préparatifs. Le roi s’y engage avec résolution (v. 1). Il pense à l’Éternel, puis au royaume, témoignage de la bénédiction de Dieu, et commence par bâtir la maison de l’Éternel, car Dieu a la première place dans son cœur. En est-il ainsi du Seigneur dans le nôtre (Col. 1 : 18) ?
            Salomon dénombre avec précision les étrangers du pays d’Israël. Contrairement aux fils d’Israël (voir 8 : 8-9), ils seront assujettis à l’esclavage. Il n’y a plus confusion entre le peuple de Dieu et les nations. Le peuple privilégié est libre et non asservi. Remarquons la place des nations figurées par le roi de Tyr : tributaires de Salomon, elles collaborent à l’œuvre de la maison de l’Éternel ; elles sont soumises et reconnaissantes (v. 12, 15, 16). Il en sera ainsi durant le règne de Christ.
            Les précisions apportées à Hiram peuvent paraître superflues. Un tel homme peut-il comprendre ? Salomon exprime ce qui est primordial dans sa vie et dans celle du peuple sur lequel il est roi. Le culte à l’Éternel lui est habituel et familier. Une remarque s’impose en relation avec Ézéchiel 45 : 21-24 : le sacrifice pour le péché a alors sa place, pour le prince et pour le peuple. Mais ici, Salomon est une image de Christ qui n’a nul besoin de sacrifice pour le péché. C’est pourquoi nous ne trouvons que le culte et ce qui est dû à Dieu quand la question du péché est réglée.
            Salomon parle ici du culte selon ce qui est prescrit à Israël. Sans entrer dans la signification des éléments nommés, il révèle aux nations, personnifiées par le roi de Tyr, ce que représente le temple.
            Il n’hésite pas à reconnaître ses propres limites (v. 6). Il n’est qu’une faible image du futur roi et sacrificateur. Il est impossible à un homme de montrer l’ensemble des perfections de Christ.
            Salomon est vu comme bâtisseur (v. 9). Huram-Abi, ou plus simplement Huram, participe à cette œuvre (v. 13-14, 16 ; 4 : 11-16) : image d’une vérité énoncée plus tard par le prophète Zacharie : « Ceux qui sont éloignés viendront et bâtiront au temple de l’Éternel ; et vous saurez que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous » (Zach. 6 : 15). Alors que, pour l’édification du deuxième temple, Zorobabel récuse l’aide des étrangers (Esd. 4 : 3), Salomon sollicite l’aide de Hiram. En effet, le roi de Tyr n’est pas ici un ennemi, mais représente des nations réconciliées et soumises, donc admises à contribuer à la construction de la maison. D’autre part, les fils de Coré, enseignés par Dieu, évoquent une offrande future apportée par la fille de Tyr (voir Ps. 45 : 12). Enfin, Huram-Abi, fils d’une fille de Dan et d’un père tyrien, intervient, comme Betsaleël et Oholiab lors de la construction du tabernacle du désert (voir Ex. 31 : 2-6). Le temps de la condamnation des alliances avec les étrangers (Deut. 7 : 3) est passé pour faire place à une grâce qui atteint tous ceux dont les cœurs sont disposés à servir l’Éternel. Aujourd’hui, la grâce de Dieu prend des hommes des nations pour en faire des pierres vivantes de son Assemblée.
            Soulignons encore le fruit des témoignages de David et de Salomon. Hiram est rendu sensible à l’amour de Dieu pour le peuple d’Israël et à sa domination universelle, comme le montre le contenu de l’écrit envoyé à Salomon (v. 11-12). D’autre part, son empressement à exécuter la demande de Salomon et à recevoir ses dons montre sa soumission. Le Seigneur veut aussi, par là, nous faire prendre conscience des heureux effets d’un témoignage qui l’honore.

                        2. Construction du temple (ch. 3)

            Le chapitre 3 présente la construction du temple. Sa structure est celle du tabernacle, avec un lieu très saint (ou oracle, aussi traduit par « sanctuaire »), destiné à recevoir l’arche.
            L’emplacement du temple sur le mont Morija rappelle le sacrifice d’Isaac (Gen. 22 : 2, 12) et, en figure, sa résurrection (Héb. 11 : 19). Dieu annonçait ainsi, avec précision, le sacrifice du Seigneur, son propre Fils.
            Là encore, comme nous l’avons vu dans le premier livre des Chroniques (ch. 21), la grâce s’élève au-dessus du jugement. Le règne de paix est donc établi sur la base de la résurrection et de la grâce. Nous retrouvons ici les desseins de Dieu relativement à Christ ressuscité qui, ayant apporté la grâce, régnera à Jérusalem.
            Ensuite, Salomon pose le fondement (v. 3). Dans la maison de Dieu actuelle (l’Assemblée), Christ est le seul fondement (1 Cor. 3 : 11).
            Le portique situé devant la maison est d’une hauteur impressionnante : environ 60 m (v. 4). Lorsque Christ entrera dans « le lieu de sa sainteté », les portails se hausseront pour laisser entrer « le roi de gloire » (Ps. 24 : 7, 9).
            Tout est recouvert d’or (v. 4, 5, 7), symbole de la gloire et de la justice divines, mais cet or d’une qualité particulière, évoque pour nous la beauté de la tête du bien-aimé, chanté par la Sulamithe (Cant 5 : 11). Christ apparaît dans tous les détails de la maison.
            Le cyprès évoque un peuple rétabli qui trouve sa joie en l’Éternel (Osée 14 : 8). Par le symbole qu’il représente, ce bois a sa place dans la grande maison. Le revêtement d’or (v. 5) parle de Christ, gloire et justice des saints.
            Après le chant du cantique de la délivrance, les fils d’Israël ont connu les ombrages bienfaisants des palmiers d’Élim (Ex. 15 : 27). Des rameaux ont été placés sur le chemin du Seigneur alors qu’il montait à Jérusalem (Jean 12 : 12-16). Ils symbolisent la saveur de la paix après la victoire, mais aussi la fertilité et l’activité spirituelle (Ps. 92 : 12). Les chaînes, ainsi que les pierres précieuses, rappellent celles des épaulières et du pectoral du souverain sacrificateur (voir Ex. 28). Elles évoquent la solidité et la beauté des liens qui unissent le peuple de Dieu.
            L’oeuvre de Christ est maintenant accomplie ; elle ouvre aux regards du croyant la force et la beauté des trésors d’amour et de grâce que Dieu réserve aux siens, ainsi que l’apôtre Pierre le rappelle (1 Pi. 2 : 4-5).
            Il n’y a pas ici de fleurs entrouvertes (voir 1 Rois 6 18, 35 : dans le règne de Christ, tout sera épanoui et les pensées de Dieu relatives à Christ seront révélées.

                  • Le lieu très saint (v. 8-14)
            Ces versets décrivent la construction du lieu très saint, nommé aussi oracle, où va entrer l’arche (5 : 7). Dans le tabernacle du désert, l’ombre faite par les chérubins recouvrait uniquement le propitiatoire. Maintenant les ailes des deux chérubins – ils sont debout – sont déployées et elles couvrent tout l’espace d’un mur à l’autre. De même, dans le tabernacle érigé par Moïse, les faces des chérubins étaient tournées vers le propitiatoire (Ex. 25 : 20) ; ici, elles sont tournées vers la maison (v. 13).
            En accord avec la sainteté de Dieu évoquée par les chérubins, l’œuvre de Christ, alors accomplie, est présentée dans ses résultats. Durant le règne de Christ, la Loi aura fait place à la grâce dont la portée dépasse ce que pouvaient produire les sacrifices offerts au temps de la Loi. La maison, selon la justice de Dieu reposant sur cette grâce, sera en harmonie avec les traits divins.
            Aujourd’hui, Dieu est « juste et il justifie celui qui est de la foi en Jésus » (Rom. 3 : 26). La maison est constituée de « pierres vivantes » (1 Pier. 2 : 5), rendues telles selon la justice qui est par la foi. Ces choses sont « en Christ », « nouvelles » (2 Cor. 5 : 17-18) et témoignent de la sagesse de Dieu (Éph. 3 : 10). L’œuvre de la croix en est la base. Si nos pensées et nos regards doivent être tournés vers cette maison pour en découvrir la beauté, nous devons également contribuer à en montrer les vrais caractères.
            Le voile, absent dans le récit des Rois, est mentionné ici. Dieu demeure ce qu’Il est dans l’absolu et dans la sagesse de ses desseins souverains. Aujourd’hui, s’Il habite au milieu de son peuple en vertu de sa grâce, Il reste « l’incorruptible, invisible, seul Dieu » (1 Tim. 1 : 17), « seul Souverain » (1 Tim. 6 : 15). Même révélé en Christ – « le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de ce qu’il est (Héb. 1 : 3) - aujourd’hui, Dieu conserve une part d’inconnaissable.
            Apocalypse 4 : 2-3 parle de similitudes et de pierres translucides. Le nom qu’Il porte dans le livre de l’Apocalypse n’est connu que de Lui seul (Apoc.19 : 12).

                  • Les deux colonnes (v. 15-17)
            Deux colonnes, situées à l’entrée du temple, sont ornées de fruits placés à leur partie supérieure ; elles rappellent que l’Éternel règne (v. 15-17). Les grenades attachées aux chaînes sont comparables à celles situées dans l’oracle ; elles évoquent la sagesse et la grâce divines.
            Les hommes envoyés pour reconnaître le pays de Canaan ont rapporté des grenades, symbole de fertilité (Nom. 13 : 24). On en trouve également au bas de la robe de l’éphod du souverain sacrificateur (Ex. 28 : 33), où elles symbolisent le fruit de la relation avec Dieu et de l’acceptation de l’adorateur.
            On ne peut pas entrer dans la maison sans voir les colonnes, hautes de 20 mètres (avec les chapiteaux), à droite et à gauche. L’entrée dans le temple est ainsi annonciatrice de bénédiction et de faveur de la part de Dieu.
            Ces colonnes ont chacune un nom qui a une signification. Elles expriment la foi et l’intelligence spirituelle de Salomon :
                  – celle de droite : « Jakin » (il établira ou il affermira) ;
                  – celle de gauche : « Boaz » (en lui est la force).
            Le premier est vraisemblablement en relation avec le sacerdoce (voir 1 Chr. 9 : 10 ; 24 : 17). Le second donne l’assurance de la force et de la grâce des plans merveilleux que Dieu établit (voir Ruth 4 : 22 ; Matt. 1 : 5, 6, 16).
                  - D’une part, la recherche attentive de ce qui honore Dieu rend intelligent dans ses pensées.
                  - D’autre part, la signification des noms des deux colonnes apporte un solide encouragement : Dieu, puissamment et souverainement, répond à la foi. Il le fait en tout temps et chaque chrétien doit, aujourd’hui encore, en être pleinement assuré.

                        3. Fabrication des objets et ustensiles nécessaires au service (ch. 4 ; 5 : 1)

            Ce chapitre nous présente les éléments nécessaires au service. Il s’agit du service proprement dit ou de l’état convenable pour l’accomplir.

                  • L’autel d’airain (v. 1)
            Carré, l’autel d’airain a des dimensions imposantes qui sont celles de l’oracle et également celles du lieu très saint du temple décrit dans le prophète Ézéchiel (41 : 4). Nos pensées se reportent vers la période millénaire du règne de Christ.

                  • La mer de fonte (v. 2-5)
            La mer de fonte correspond à la cuve d’airain (Ex. 30 : 18) en raison de son usage indiqué à la fin du verset 6. Sa grande capacité est l’image d’une « provision » de grâce pour tous : 72 000 litres ! Là, les sacrificateurs devaient se laver avant le service pour se débarrasser des souillures contractées pendant leurs différentes activités. La parole de Dieu est efficace pour nous libérer des influences néfastes du monde (voir Jean 13 : 1-17 ; Éph. 5 : 26). La lecture de la Bible est indispensable pour entretenir une bonne relation avec Dieu. Elle est fondamentale pour que l’adorateur puisse présenter un culte agréable à Dieu.
            Les bœufs évoquent la force tranquille et la patience. Trois bœufs dans chacune des quatre directions les rendent visibles à celui qui s’approche. Le chrétien peut ici prendre conscience de la solennité d’un service devant Dieu.
            Les fleurs de lis mentionnées au verset 5 évoquent une gloire qui dépasse celle de Salomon, ainsi que le déclare Jésus (Matt. 6 : 28-29). Leur présence sur le bord de la mer de fonte dirige les pensées des sacrificateurs vers la gloire du roi, véritable centre des préoccupations de tous.

                  • Les dix cuves (v. 6)
            Ces cuves servent à laver l’intérieur des victimes offertes pour l’holocauste. Leur nombre montre l’abondance des sacrifices offerts et l’activité importante des sacrificateurs. C’est un règne où la bénédiction consiste en une relation très forte avec l’Éternel.
            En figure :
                - Le sacrifice de Christ, base unique et suffisante pour l’acceptation du peuple, est évoqué par l’utilisation de l’autel d’airain.
                - Le lavage dans les cuves décuple la remise en mémoire de la perfection de ce sacrifice.
            La justification du chrétien sur la base de la foi en l’œuvre de Christ est définitivement acquise. Il faut, pour en jouir et servir paisiblement, en entretenir le souvenir par le rappel de la perfection de Christ qui, « par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14).

                  • Les objets de l’intérieur du temple (v. 7-8)
            Dans l’intérieur du temple, il n’y a pas seulement un chandelier et une table, comme dans le tabernacle du désert, mais dix chandeliers et dix tables. C’est la manifestation d’une lumière et d’une bénédiction décuplées par celui (Christ, en figure) qui contemple et gouverne un peuple qui s’est fortement accru.

                  • Le parvis (v. 9-10)
            Sur le parvis des sacrificateurs, l’autel, la mer et les dix cuves, en airain, évoquent les privilèges et les responsabilités des sacrificateurs. Dieu y présente à la fois l’œuvre de Christ (l’autel), la responsabilité individuelle (la mer) et le parcours qui permet d’offrir l’holocauste : l’autel est la base de toute acceptation par Dieu ; la mer est nécessaire pour la purification individuelle.
            Les cuves construites en airain rappellent l’importance du sacrifice offert sur l’autel du même métal. Un jugement de soi-même est indispensable pour pouvoir servir Dieu dans un état convenable.
            Le chrétien trouve à la croix la base de sa paix et la source de sa confiance. Dieu, qui a reçu Jésus ressuscité, reçoit le croyant à cause de sa foi. Guidé par la Bible, lue sous la conduite de l’Esprit de Dieu, il apprend la nécessité du jugement de soi-même et en découvre le fruit avec reconnaissance. Il se tient alors devant Dieu dans une vraie liberté.

                  • Les ouvrages d’airain (4 : 11-18)
            Ces ouvrages d’airain sont attribués à Huram, agissant sous la direction de Salomon, dans le respect des instructions divines fournies à David.
            Les deux colonnes rappellent celles de l’entrée (3 : 15-17). Mais elles portent 400 grenades : il faut entrer dans l’intimité de la maison pour voir la multiplication du fruit. C’est là seulement que les yeux sont ouverts sur l’étendue de la grâce.
            Enfin, on ne recherche pas le poids de l’airain (v. 18) : on ne compte pas lorsque le cœur s’ouvre pour rendre à l’Éternel, et rien n’est omis de tout ce qui est utile pour le service. Il devrait en être ainsi, aujourd’hui, parmi les chrétiens.

                  • Les objets d’or : (4 : 19-22)
            Leur fabrication est directement attribuée à Salomon. L’or « parfait » (v. 21), symbole de la gloire de Dieu, est inséparable de la personne du roi, type de Christ, en qui tout atteint la perfection. On considère :
                - L’encens pur mis sur l’autel d’or.
                - La vision, dans la lumière et l’intimité du sanctuaire, du peuple multiplié (les pains disposés sur les tables devant les chandeliers),
                - La vraie lumière (lampes d’or des chandeliers) qui brille sur un peuple que Dieu voit dans sa maison.
            Tout cela exprime la gloire de Dieu. Le peuple, dont la présence est figurée par les pains, y contribue. Et dans cette gloire même, les ustensiles du service évoquent une activité qui met en évidence cette gloire et la grâce divine.

                  • La fin du travail (5 : 1)
            L’ouvrage étant achevé, Salomon apporte les choses saintes de David qui entrent dans les trésors de la maison de Dieu. Le souvenir de la piété de David et de son dévouement à l’Éternel est ainsi rappelé. L’argent parle de rachat et de rédemption, l’or de gloire et les ustensiles de dévouement pour le service.


2 CHRONIQUES 5 à 7 : Dédicace du temple

            La dédicace comporte tout un cérémonial et une manifestation de communion avec Dieu qui procure la joie.

                        1. Montée de l’arche (5 : 2-10)

            L’oracle est prêt à recevoir l’arche et son entrée dans ce lieu stable doit être solennelle. Salomon appelle au rassemblement. Tous les hommes d’Israël s’assemblent vers lui à la fête des tabernacles (Lév. 23 : 34). Dans le respect des directives de l’Éternel, les lévites portent l’arche, la tente et tous les ustensiles. L’expérience de David (voir 1 Chr. 13 ; 15 : 2) a porté ses fruits. La crainte de Dieu est là, et sa parole revêt toute son importance.
            De nombreux sacrifices sont offerts. Ils expriment la joie et la communion. Puis l’arche est introduite sous les ailes des chérubins.
            La présence des barres rappelle le voyage dans le désert. Une précision est donnée : les bouts des barres se voient hors de l’arche, de l’intérieur du temple, mais pas de l’extérieur. Ceux qui entrent dans le temple peuvent se souvenir de la grâce divine. Elle avait, à travers le désert, accompagné le peuple jusqu’au repos de Dieu. La même grâce introduit des hommes avec Christ (en figure l’arche), dans la maison de Dieu.
            Bientôt, atteignant la part qui leur est réservée, les chrétiens seront avec Christ dans la maison du Père (Jean 14 : 2-3 ; 17 : 24).
            L’arche ne contient plus que les deux tables de la Loi. La manne, nourriture donnée pour le désert et type de Christ nourrissant les siens en son absence (Jean 6 : 33, 35, 51), n’est plus utile puisque le roi est là. La verge d’Aaron, qui rappelle le sacerdoce lévitique, n’a plus sa raison d’être si le roi, sacrificateur sur son trône (Zach. 6 : 3), est présent. Mais dans le règne millénaire, la loi de Dieu sera respectée à cause des ressources que Dieu mettra dans les cœurs des siens (voir Ézé. 36 : 27 ; És. 42 : 21).

                        2. Louange et manifestation divine (5 : 11-14)

            Les versets 11 à 13 ne figurent pas dans le premier livre des Rois. Ce qu’ils expriment est propre au caractère du livre. La joie et la communion sont grandes et chacun jouit de la bonté de l’Éternel. Alors la maison, celle de l’Éternel, est remplie d’une nuée. L’Éternel honore les siens de sa gloire et vient Lui-même dans sa maison.
            Qu’en est-il aujourd’hui pour l’adoration ?
                  - Y a-t-il des classes chez les chrétiens (v. 11b) ? Elles doivent disparaître dans la consécration à Dieu, afin que « d’un commun accord, d’une même bouche », le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ soit glorifié (Rom. 15 : 6).
                  - Tous les chrétiens sont sacrificateurs (1 Pier. 2 : 5 ; Apoc. 1 : 5) et doivent rechercher une pensée commune pour louer Dieu « d’un commun accord », « comme un seul homme » (v. 13).
                  - Le rassemblement doit être autour de Christ, et non pas basé sur des critères humains, des règles admises et partagées, ce qui donnerait à ce rassemblement le caractère de secte.
                  - Là, le Seigneur vient pour être au milieu des siens (Matt. 18 : 20 ; Héb. 2 : 12). Ils sont la maison de Dieu (1 Pier. 2 : 5), et la présence de Christ est savourée par les fidèles.

                        3. Bénédictions de Salomon (6 : 1-11)

            Dans une profonde reconnaissance, Salomon prend la parole devant son peuple et devant Dieu. Il a bâti un lieu fixe pour que l’Éternel demeure toujours au milieu de son peuple. Il parle de son ardent désir de la présence de Dieu. David l’exprime de diverses manières dans ses Psaumes. Salomon le réalise à son tour. Est-ce aussi le désir de tout croyant?
           Le roi bénit toute la congrégation d’Israël qui se tient debout dans l’intense émotion de ces instants. Puis le roi bénit l’Éternel et rappelle l’accomplissement de ses promesses faites à David. Dieu a choisi Jérusalem ; Il veut que son nom soit là et Il choisira encore cette ville comme centre du règne de mille ans (Zach. 1 : 17). Dieu a aussi choisi David. Il a parlé au sujet de Salomon et du peuple Israël, et a accompli sa parole. C’est un Dieu fidèle. Sa fidélité est tout autour de Lui (Ps. 89 : 8).

            Aujourd’hui, unis par le Saint Esprit, tous les croyants sont ensemble une habitation de Dieu (Éph. 2 : 22), le temple de Dieu (1 Cor. 3 : 16). Ils constituent l’Église ou l’Épouse, montrée à la fin de la Révélation comme la Jérusalem céleste (Apoc. 21 : 9-10). Lorsque des chrétiens se rassemblent au nom du Seigneur Jésus, Il vient lui-même au milieu d’eux (Matt. 18 : 20). Sa présence est assurée à ceux qui reconnaissent son autorité et obéissent à sa Parole.
            La scène décrite ici préfigure aussi celle du royaume à venir de Christ. Pour le chrétien aussi, il y a des joies pour le présent, mais plus encore pour l’éternité.

                        4. Prière de Salomon (6 : 12-42)

                  • Salomon sur l’estrade d’airain (6 : 12-13)
            Salomon se tient devant l’autel, en face de toute la congrégation, et étend les mains. Notons en passant que cette position physique fatigante ne peut être maintenue que pendant un temps restreint. Il n’y a personne ici pour soutenir les mains de Salomon, comme pour Moïse qui avait Aaron et Hur (voir Ex. 17 : 12). Les prières personnelles peuvent être longues, mais les prières publiques doivent être de durée limitée, audibles et claires pour que les auditeurs puissent dire « amen » à une demande précise et bien intelligible. Nous pouvons noter, pour notre instruction, que la prière de Salomon, la plus longue prière en public citée dans l’Écriture, se lit en moins de cinq minutes alors que nous voyons le Seigneur seul en prière « toute la nuit » (Luc 6 : 12) ; Samuel aussi (1 Sam. 15 : 11).
            Le verset 13 ne figure pas dans le texte de 1 Rois 8, mais il est bien en accord avec le thème central du livre : celui de la grâce. L’estrade est en airain et ses dimensions sont celles qui sont mentionnées pour l’autel d’airain (voir Ex. 27 : 1). Le nouvel autel, nous l’avons vu, est celui du culte.
            Salomon étend les mains vers les cieux. Il supplie, et figure le Seigneur dans son rôle d’avocat (voir 1 Jean 2 : 1-2) que nous voyons se développer dans la suite du chapitre. Et ce rôle est bien basé sur la propitiation accomplie dans le passé et inséparable de ce que représente l’estrade d’airain.
            Aujourd’hui, l’œuvre de Christ à la croix est la base donnée à tout homme pour rendre culte à Dieu qui désire l’adoration des siens (voir Héb. 13 : 15).

                  • Fidélité et grandeur de Dieu (6 :14-18)
            Une fois encore, Salomon rappelle la fidélité de Dieu qui donne toujours ce qu’il a promis (v. 14-15). Mais pour goûter les promesses, il faut obéir. Le roi en a conscience et le souligne au verset 16. Il doit alors compter sur Dieu pour recevoir la foi et les dispositions nécessaires (v. 17). Aucun homme ne peut vivre dans une sainteté sans faille. Salomon lui-même en fera l’expérience, mais Celui qu’il nous présente en figure dans ce livre, Christ, est parfait. Les défaillances de Salomon sont donc passées sous silence dans les Chroniques. Le roi de paix nous y est présenté, attaché à l’Éternel et confiant. Au verset 18, Salomon proclame l’infini de Dieu qu’on ne peut enfermer dans des limites humaines. Cependant, ce Dieu si grand fait cas de l’homme (voir Ps. 11 : 4 ; 144 : 3 ; Job 14 : 1, 3a) et veut habiter avec lui. Il est prêt à le sauver, à le bénir, à le rendre heureux s’il se tourne vers Lui.

                  • Intercession pour demander la grâce de Dieu (6 : 19-21)
            Dans les versets 19 à 39, Salomon intercède pour des sujets précis relatifs à une même pensée : appeler la grâce de Dieu aux différents niveaux de responsabilité et de position des hommes, pour produire le bien.
                - Appel en faveur de tous
            Salomon intercède pour lui et Israël, exprimant le désir que les yeux de l’Éternel soient continuellement sur sa maison pour écouter les supplications et pardonner, en relation avec son nom : l’Éternel. Y a-t-il dans chacun de nos cœurs un désir aussi intense de grâce en direction de tous les chrétiens ? Bien des différends fraternels construits par nos pauvres cœurs tombent alors pour laisser libre cours à l’amour dans la vérité.

                  • Cas de péché d’une personne (6 : 22- 23)
            Salomon pense à la parole prononcée avec serment devant l’autel dans la maison de Dieu et en appelle à la justice divine selon la connaissance parfaite qui n’est qu’en Dieu seul. L’homme se tient ici sagement en dehors de ce qui dépasse son discernement, et remet tout à Dieu.
            Nous devrions souvent nous inspirer de ces versets !

                  • Premier cas de péché du peuple (6 : 24- 25)
            Le péché, imputé ici à tout le peuple, entraîne une défaite devant l’ennemi. Éclairé sur son état, le peuple retourne vers Dieu, confesse son nom, Le prie et Le supplie dans sa maison. Salomon demande alors à Dieu, qui entend des cieux, d’écouter avec bienveillance, de pardonner et de ramener les siens au lieu de la bénédiction. Le retour sincère à Dieu ouvre la porte à la grâce.
            Les chrétiens doivent y penser quand ils prennent conscience que Satan a remporté une victoire.

                  • Deuxième cas de péché du peuple (6 : 26-27)
            Le péché est sanctionné par la suppression de la bénédiction représentée par la pluie. Dieu parle aussi de cette manière. L’affliction peut alors atteindre les consciences et produire la conviction de péché, sa confession et le retour vers Dieu (v. 26). L’oreille et le cœur ont été ouverts à l’ouïe du « bon chemin » enseigné par Dieu (v. 27). La voix de Dieu a été entendue et la bénédiction peut à nouveau descendre.

                  • Troisième cas de péché du peuple (6 : 28-31)
            Dans le cas d’une plaie sentie comme un avertissement (v. 28-29) et produisant un appel à la guérison divine, Dieu peut aussi pardonner et rétribuer selon l’état de cœur de chacun pour produire la crainte (v. 30-31). Il faut souligner que l’intercession peut venir d’un homme ou de tout le peuple (v. 29).
            La récompense de la foi dans l’intercession pour le peuple de Dieu, c’est sa guérison.
            Voilà encore une instruction pour tout chrétien.

                  • Demande d’un étranger (6 : 32-33)
            Il s’agit maintenant de l’étranger et de son accès à la grâce et au pardon de Dieu. Salomon n’oublie pas l’étranger venant de loin pour présenter sa prière devant Dieu. Il désire que tous les hommes connaissent et craignent le seul Dieu qui sauve et délivre. Notons l’étendue de la grâce mise à la disposition de celui qui s’approche de Dieu pour être secouru. Dieu agira pour répondre à toute sa demande.
            Chaque chrétien devrait avoir cette disposition de cœur pour inviter tout homme ayant des besoins à s’adresser à Dieu.

                  • Cas d’un combat pour Dieu (6 : 34-35)
            Le peuple doit combattre dans un chemin où Dieu l’envoie. La prière et la supplication amèneront alors la délivrance de Dieu.
            Des chrétiens peuvent, par exemple, être amenés à résister à de faux enseignements pour faire respecter la Parole de Dieu. S’ils prient et supplient Dieu de les aider, Il communiquera sa pensée et les délivrera.

                  • Cas d’une répétition provocante (6 : 36-39)
            Salomon évoque ici la persistance dans le péché qui produit l’irritation de Dieu. Tous les hommes pèchent mais ceux qui font partie du peuple de Dieu sont les objets d’une discipline particulière. Ils ne sont pas des bâtards (voir Héb. 12 : 8). La juste rétribution du péché peut les amener en captivité au sein d’une nation ennemie. S’il y a alors conviction de péché, retour à Dieu de tout l’être et confession, Dieu peut encore pardonner malgré l’irritation mentionnée au verset 36. Mais, que le pays de captivité soit proche ou éloigné, nous ne trouvons pas ici d’indication du retour au pays mentionné au verset 25. Il est des actes dont l’homme doit assumer les conséquences. Toutefois, Dieu voit les siens partout, les écoute et est toujours disposé à les délivrer.

                  • Invocation finale (6 : 40-42)
            En conclusion de sa prière, Salomon exprime l’appel du Psaume 132 (v. 8-10) qui dirige les regards vers la perfection du repos de Dieu encore à venir. Cet accomplissement repose sur Christ, l’Oint, fils de David, qui doit régner en Sion. À cause de Lui, Dieu, déjà maintenant, répond à la prière.

                        5. Approbation de Dieu, sacrifices et réponse de Dieu (ch. 7)

                  • Approbation de Dieu (7 : 1-3)
            Cette portion ne se trouve pas dans le livre des Rois. Dieu vient ici mettre son approbation sur le règne après que Salomon, avec le peuple, a montré son désir de dépendance et de crainte de l’Éternel.
            Pour la seconde fois, la gloire de l’Éternel remplit la maison. Tous les fils d’Israël voient le feu descendre et consumer l’holocauste et les sacrifices, puis la gloire de l’Éternel sur la maison. Personne ne doute de la signification de cette intervention divine. Nous ne voyons aucune peur. Chacun se prosterne, le visage en terre, et célèbre une nouvelle fois la bonté de l’Éternel (comp. 5 :13). Quel beau tableau anticipant la glorieuse inauguration du règne de Christ !

                  • Dédicace de la maison (7 : 4-11)
            De nouveau, des sacrifices sont offerts, expression de la joie et de la communion avec Dieu et des uns avec les autres. Le nombre des animaux offerts évoque une longue fête. Tout Israël se tient là pour la dédicace (inauguration) de la maison de Dieu (v. 5). Chacun se sent concerné, la joie et l’appréciation de la bonté de Dieu sont partagées.
            Ce rassemblement autour de l’Éternel est d’une grande beauté. Avons-nous aujourd’hui à cœur de nous réunir comme un seul homme devant Dieu, ou certains trouvent-ils des occupations plus ou moins légitimes qui priment sur les rencontres collectives avec le Seigneur ? Dieu nous demande, en fait, quel est l’ordre de nos affections. Retenons en tout cas combien il approuve ce que vit ici son peuple.
            Salomon respecte scrupuleusement la sainteté de l’Éternel (v. 7) et les versets 8 à 10 nous présentent deux fêtes : l’une de sept jours qui correspond à la dédicace de l’autel (v. 9), l’autre de huit jours pour la dédicace de la maison. Cette dernière se termine le 23ème jour. Elle a donc commencé le 15ème et correspond à la fête des tabernacles. Le prolongement du 8ème jour introduit la pensée de l’éternité.
            Prophétiquement, cette fête (Lév. 23 : 33-44) évoque la bénédiction terrestre du peuple pendant le règne millénaire. Elle est aussi le symbole du repos de Dieu dans la rédemption - repos partagé avec ses rachetés terrestres et célestes.
            Le prolongement du 8ème jour (v. 9) introduit la pensée de l’éternité. Il évoque une ère nouvelle : l’état éternel, dans lequel le tabernacle de Dieu sera avec les hommes (Apoc. 21 : 3), Dieu étant tout en tous (1 Cor. 15 : 24-28). Pour les chrétiens, le repos divin dans la maison du Père est encore en espérance.
            Par ces souvenirs, l’Éternel fait du bien à tous et Salomon peut renvoyer le peuple à ses tentes, joyeux et le cœur heureux. L’obéissance a amené la présence de Dieu et cette dernière a produit la joie. Tout est alors achevé et réussi (v. 11). Dans sa fidélité, l’Éternel a accompli la promesse faite à David.

                  • Nouvelle apparition et réponse divine (7 : 12-22)
            Exprimant sa satisfaction, l’Éternel apparaît à Salomon pour répondre personnellement et complètement à sa prière. Au chapitre précédent, Il déclarait avoir choisi Jérusalem, puis David (v. 6). Il parle maintenant du choix de la maison comme maison de sacrifices (v. 12). Voilà donc, selon Dieu, le lieu de la joie et de la communion. Quelle réponse dans le verset 16 : « Mes yeux et mon cœur seront toujours là » !
            Les versets 17 à 22 évoquent cependant la condition d’obéissance sans laquelle tout peut être perdu. Mais la grâce est assurée s’il y a retour à l’Éternel (v. 13, 14), comme l’avait demandé Salomon. Tout est donc sérieux et solennel, mais les ressources de la grâce sont à la disposition de tout pécheur. La bonté de Dieu est merveilleuse.
            Cependant, on ne se moque pas de Dieu qui connaît les vraies intentions des cœurs. Dans le Nouveau Testament, Dieu met en garde les chrétiens qui abuseraient de la grâce (Rom. 6 : 1-2) et Il prononce un jugement sévère contre les hommes qui changent sa grâce en débauche - ou mœurs dissolues (Jude 4).
            L’intercession, sous l’ancienne alliance, était en relation avec un seul lieu : Jérusalem.
            Dans la période actuelle de la grâce, les chrétiens parlent à Dieu sans référence à un lieu géographique ou un édifice particulier. « Je veux donc que les hommes prient en tout lieu », dit Paul (1 Tim. 2 : 8). Prier seul dans un lieu de culte n’a pas plus d’efficacité que de le faire dans sa chambre (Matt. 6 : 6). La promesse du Seigneur relative à la prière collective, formulée dans l’évangile selon Matthieu, ne nécessite pas un lieu ou un édifice consacré, mais que ceux qui sont assemblés, même en très petit nombre, le soient en vérité « au nom du Seigneur » (Matt. 18 : 19-20).
            La prière fait partie intégrante de la vie du ou des croyants (voir Act. 1 : 13-14 ; 2 : 42 ; 12 : 5 ; Phil. 4 : 6 ; Col. 4 : 2, 6).


2 CHRONIQUES 8 et 9 : Sagesse et richesse du roi de paix

                        1. Gloire de Salomon (ch. 8)

            La gloire de Salomon est établie par la richesse du pays, par les différentes constructions, par la quantité d’or que ce monarque reçoit, mais aussi par l’importance du service dans la maison de l’Éternel et la renommée dans toute la terre. Au cours de l’étude de ces chapitres 8 et 9, nous trouverons également des informations sur les relations de Salomon avec les autres nations.

                  • Maison de l’Éternel et maison du roi (8 : 1)
            La maison de l’Éternel est construite la première, en sept ans (1 Rois 6 : 38). Elle est suivie de la construction de la maison du roi, en treize ans (1 Rois 7 : 1). C’est pourquoi une période de vingt ans est mentionnée ici. Ces deux maisons, unies dans les citations (7 : 11 ; 8 : 1 ; 1 Rois 9 : 1, 10, 15), sont présentées comme indissociables. Elles impliquent des relations avec l’Éternel qui seul peut élever un homme au rang de Salomon. C’est de ces relations que découle la gloire de Salomon.

                  • Villes bâties (8 : 2-10)
            Une fois encore, le récit passe sous silence ce qui n’est pas à la gloire de Salomon : le don de 20 villes du pays de Galilée à Hiram (1 Rois 9 : 11-14). Cette aliénation du pays aurait altéré le caractère même du livre des Chroniques puisqu’elle exprime un manque de respect pour un don de Dieu à son peuple. Au contraire, ici, c’est Hiram qui donne des villes à Salomon (v. 2).
            Les versets 3 à 6 présentent l’installation d’une puissance militaire dissuasive pour faire régner la paix en éliminant tout esprit de rébellion. Les villes fortifiées constituent une force et une position stratégiques dont le roi n’aura pas à user. Il les a installées pour prévenir l’insoumission naturelle de l’homme et le désir de domination des nations viscéralement opposées à Israël parce qu’il est le peuple de Dieu.
            Aujourd’hui, chaque chrétien doit aussi penser à se prémunir contre les attaques ennemies. Mais l’ennemi n’est plus physique et le combat, de nature différente, demande une préparation spirituelle (Éph. 6 : 10-18). Il faut, avec une véritable humilité, rechercher la piété (1 Tim. 6 : 6), la sagesse et la connaissance de Dieu (Prov. 2 : 10-11) et se soumettre, individuellement et collectivement, à sa Parole. Cela constitue un véritable potentiel pour faire échec aux intentions du diable.
            Les versets 6 et 7 concernent la prévention contre des oppositions intérieures. Les descendants d’ennemis habitent le pays alors que Dieu avait ordonné leur éradication. Le statut de ces descendants doit être clair et leur identité bien définie pour qu’ils ne s’élèvent pas au milieu d’Israël. Par contre, les fils d’Israël doivent servir librement le roi (v. 9-10).
            Aujourd’hui, il faut se prémunir contre :
                - les loups redoutables qui n’épargnent pas le troupeau (Act. 20 : 29) ;
                - les hommes qui créent des divisions et des occasions de chutes (Rom. 16 : 17) ;
                - l’homme sectaire (Tite 3 : 10-11) ;
                - les faux frères (1 Cor. 11 : 26 ; 1 Jean 2 : 18-19) ;
                - les faux docteurs (2 Pi. 2 : 1 ; 2 Tim. 2 : 17) ;
                - ceux qui, comme Diotrèphe, veulent être les premiers et dominer (1 Pi. 5 : 3 ; 3 Jean 9-10).
            La manifestation de la gloire de Dieu dans les siens passe par ce respect pratique de ses pensées (la liste ci-dessus n’est pas exhaustive).

                  • Maison de la fille du Pharaon et maison de la forêt du Liban (8 : 11)
            La maison de la fille du Pharaon est citée en 1 Rois 7 : 8 après la maison de la forêt du Liban que nous retrouvons plus loin (9 : 20). Son plan, qui rappelle celui de la maison du roi, évoque des traits liés à la personne de Salomon. Indirectement, on peut y voir une ouverture vers l’Éternel. C’est à travers ce qu’exprime et fait le roi dans son cadre de vie que les nations ont une part avec Dieu.
            « La fille du Pharaon » n’est pas une fille de concubine, mais la fille de la reine. Elle avait droit au trône en l’absence d’un fils héritier. Le lien de Salomon avec elle peut surprendre. Il rappelle cependant celui de Joseph avec la fille d’un sacrificateur d’On (Gen. 41 : 50) et celui de Moïse avec une fille d’un sacrificateur de Madian (Ex. 2 : 16, 21). Dieu ne le condamne pas.
            Cette alliance de paix donne à Salomon une possibilité de droits sur le pays d’Égypte et contribue à la gloire du roi. Mais l’intimité des relations ne peut pas être celle qui existe au sein du peuple de Dieu (v. 11). Il est convenable de marquer une différence entre une alliance de paix et de bénédiction avec un peuple appelé « mon peuple » ou « l’ouvrage des mains de l’Éternel » et ce qui existe avec un peuple appelé « l’héritage de l’Éternel » (voir És. 19 : 23-25).
            Le lien avec la fille du Pharaon représente une grâce offerte aux nations. Mais la fille du Pharaon ne peut habiter dans les lieux sanctifiés par le Dieu de l’alliance. Elle a seulement part aux privilèges et aux bienfaits de l’alliance faite avec Israël, mais cette dernière ne la concerne pas. Sa maison évoque des relations futures mentionnées par exemple par le prophète Ésaïe. Durant le règne de mille ans, on verra une différence entre Israël et les nations, même si ces dernières sont bénies et mises en relation avec le Roi.
            Les quatre maisons citées nous informent sur les divers résidents en relation avec le royaume :
                - l’Éternel ;
                - le roi (nommé « fils » par l’Éternel) ;
                - l’épouse des nations ;
                - le peuple d’Israël (ensemble des sujets du roi) ;
                - les nations gouvernées et jugées à la maison de la forêt du Liban.

                  • Culte de l’Éternel (8 : 12-16)
            Le verset 12 correspond à 1 Rois 9 : 25 et les versets 13 à 16 sont ajoutés dans ce récit. Ils précisent le service religieux pratiqué devant toutes les nations dans le respect scrupuleux du commandement de Moïse et de l’ordonnance de David. Remarquons encore que les holocaustes seuls sont mentionnés.
            Les manifestations régulières du peuple - caractérisé alors sans ambiguïté comme peuple de Dieu - contribuent à la gloire de Salomon. Sans cette relation entretenue avec son Dieu, cette gloire perdrait rapidement les caractères accordés par le Donateur.
            Ainsi, le chrétien doit comprendre que son influence et son autorité sont liées à sa relation avec Dieu. L’altération de cette relation réduit considérablement le respect, même caché, qu’il éveille dans les coeurs des hommes au milieu desquels il vit.

                  • Navires envoyés à Ophir (8 : 17-18)
            Le roi de Tyr coopère à la gloire de Salomon. Après avoir aidé à la construction de la maison de l’Éternel, il contribue à accroître la gloire de Salomon par sa richesse en or.

                        2. Sagesse et renommée de Salomon (9 : 1-12)

            Le chapitre 9 commence avec l’histoire de la reine de Sheba. Cette « reine du midi », dont le Seigneur Jésus parle dans l’évangile (Matt. 12 : 42), vient des bouts de la terre pour entendre la sagesse de Salomon dont la renommée est venue jusqu’à elle. La parole de messagers de bonnes nouvelles la décide à venir rencontrer personnellement le plus sage des hommes de la terre (1 : 12 ; 1 Rois 3 : 12).

                  • Les interrogations de la reine (9 : 1)
            Elle vient avec ses énigmes vers celui que Dieu a particulièrement doué et qui s’est exprimé sur de nombreux sujets (1 Rois 4 : 31-34). Des questions auxquelles personne n’a pu répondre motivent le grand et long voyage qu’elle entreprend. Elle cherche des réponses à ses profonds besoins. Elle représente les hommes qui s’interrogent sur des questions vitales : « Y a-t-il un Dieu vivant et sauveur ? » et : « Qu’est-ce qui concerne l’homme après la mort ? ». Ils sont loin et ne peuvent franchir la distance vers Christ, mais Lui « est venu, et a annoncé la bonne nouvelle de la paix » (Éph. 2 : 17). S’ils veulent bien l’écouter en délaissant leurs propres pensées, Il apaisera leurs craintes et leurs tourments et les fera accéder au seul vrai bonheur : la paix avec Dieu (Rom. 5 : 1).

                  • Un plus grand que Salomon
            
Le récit nous fait entrevoir Celui dont Salomon n’est qu’une faible image (Matt. 12 : 42). Comme Salomon, Christ descend de David (Matt. 1 : 6 ; Rom. 1 : 4). Dieu dit de Christ et de Salomon : « Moi, je lui serai pour père, et lui me sera pour fils » (1 Chr. 22 : 10 ; Héb. 1 : 5). Mais, au-dessus de Salomon, Christ est Fils du Très-Haut (Luc 1 : 32), Fils de Dieu (Matt. 17 : 5 ; Rom. 1 : 4 ; Héb. 1 : 5), sagesse de Dieu (1 Cor. 1 : 24). Son nom est : « Merveilleux, Conseiller, Dieu fort, Père du siècle, Prince de paix » (És. 9 : 6-7). De plus, ajoute Ésaïe : « À l’accroissement de son empire, et à la paix, il n’y aura pas de fin, sur le trône de David et dans son royaume, pour l’établir et le soutenir en jugement et en justice, dès maintenant et à toujours », et Il est « la puissance de Dieu » (1 Cor. 1 : 24).

                  • Les réponses du roi (9 : 2)
            La reine de Sheba a entendu et cru la rumeur qui avait atteint ses oreilles et éveillé son intérêt. Par un acte de foi, elle réunit les présents qui lui paraissent convenir à la dignité de ce roi extraordinaire et se met en route pour Jérusalem. En sa présence, elle se trouve dans une totale confiance et lui ouvre son cœur (fin du v. 1). Aucune chose n’est cachée pour le roi Salomon. Dieu nous parle là de Christ qui révèle les secrets des cœurs (Dan. 2 : 28) et dont la présence manifeste les réalités intérieures (1 Cor. 14 : 25). Tout doute est dissipé. Toute énigme a sa solution. Il en est ainsi pour chaque âme qui s’approche de Dieu et a accès aux communications intimes de ceux qui le craignent (Ps. 25 : 14).
            C’est seulement après cet entretien personnel que la reine est capable d’apprécier la gloire qui entoure Salomon. Il faut un contact avec le Seigneur Jésus pour libérer nos cœurs, ouvrir nos intelligences et nous permettre de discerner, par les Écritures, quelques rayons de sa gloire (Luc 24 : 19-24, 32).
            C’est dans la Bible que nous trouvons la sagesse et la gloire du Seigneur Jésus. La Parole, lue ou écoutée dans sa présence avec un sincère intérêt pour Lui et un vrai besoin de vérité, produit de solides convictions et c’est ce dont nous avons besoin.

                  • La reine dans l’admiration (9 : 3-8)
            C’est par une telle démarche que la reine de Sheba a vu la sagesse de Salomon, sa maison, les mets de sa table… (v. 3, 4). Tout cela a un sens profond pour l’œil ouvert, l’intelligence renouvelée et le cœur touché par la grâce. Les mets de la table sont évoqués dans le premier livre des Rois (4 : 22-23). La fleur de farine présente l’humanité de Christ et les animaux évoquent sa mort pour devenir une nourriture et la substance d’une communion. Nous retrouvons cela aujourd’hui à la table du Seigneur (1 Cor. 10 : 21) où la communion n’est pas fondée sur une expérience, un lien ou un accord de caractère humain, mais sur le sang de Christ versé pour nous.
            La tenue des serviteurs de Salomon montre la grandeur et la gloire du roi, le respect qu’appelle sa personne. L’ordre de ses officiers témoigne de son autorité et de sa sagesse, leurs vêtements de sa richesse. Ses échansons (qui servent le vin) évoquent la joie en sa présence et, par leurs vêtements, sa richesse. La rampe permet une relation directe avec la maison de l’Éternel où l’homme s’élève pour être en communion avec le seul Dieu digne d’adoration.
            Devant un tel spectacle, « il n’y eut plus d’esprit en elle ». Non seulement les paroles de la renommée de Salomon - que la reine de Sheba avait trouvées excessives - étaient vraies, mais elles n’étaient pas la moitié de la réalité qui se déployait devant elle (v. 5-6). Nos cœurs ne sont-ils pas transportés à la seule pensée de voir le Seigneur face à face (1 Cor. 13 : 12 ; 1 Jean 3 : 2) ?
            La reine célèbre le bonheur de ceux qui entourent continuellement le roi (v. 7). Il en est ainsi aujourd’hui des chrétiens qui se réunissent habituellement autour de leur Sauveur et Seigneur et Le servent, l’honorent, l’adorent, réellement occupés de Lui. Puis sa foi, rendue intelligente, lui fait évoquer le trône de l’Éternel, l’amour de Dieu pour Israël, la justice. Nos yeux sont une nouvelle fois dirigés sur Christ lui-même.

                  • Dons réciproques (9 : 9-12)
            La reine offre à Salomon ce qu’elle a de meilleur et qui évoque la justice, les parfums du sanctuaire, et reflète la lumière (v. 9). Les aromates, d’une qualité unique, rappellent l’encens dont la composition a été donnée à Moïse (voir Ex. 30 : 37) et montrent l’intelligence de la foi que Dieu met dans le cœur d’une femme qui le cherche.
            La parenthèse des versets 10 et 11 souligne le don d’Hiram. Agréable et utile, ce don est également d’une qualité exceptionnelle.
            Puis Salomon donne à la reine, non seulement selon son propre don, mais bien plus encore : « tout son désir, tout ce qu’elle demanda » (v. 12). Le Seigneur n’est jamais redevable. Lui, à qui tout appartient, donne l’intelligence des pensées de Dieu. Il donne aussi, à qui le Lui demande, une part des « richesses insondables du Christ » (Éph. 3 : 8).

                        3. Richesse de Salomon (9 : 13-28)

            Les trésors affluent à Jérusalem, apportés par tous les rois de la terre, les commerçants ambulants et les trafiquants (v. 14, 24). L’argent, compté pour rien (v. 20), est comme les pierres à Jérusalem (v. 27). Avec l’or, qui arrive en abondance, le roi fait des boucliers et recouvre son trône. Le marchepied même est d’or. La justice - un aspect de la gloire, comme la sainteté, la lumière, l’amour, la grâce, la puissance - est associée au jugement symbolisé par l’airain sans poids ; elle est la base de son trône (1 Chr. 22 : 3, 14 ; Ps. 89 : 14 ; 97 : 2). Placés dans la maison de la forêt du Liban, les boucliers d’or évoquent une protection par la justice qui rend le règne de gloire ferme (Prov. 16 : 12).
            Le trône d’ivoire est recouvert d’or ; l’ivoire n’est pas obtenu comme l’argent, l’or, ou les bois précieux, il est acquis au prix de la souffrance. Ce trône évoque les compassions du roi cachées dans une justice satisfaite par ses propres souffrances. La grâce trouve là son expression. Elle règne par la justice (Rom. 5 : 21). Les degrés du trône parlent de hauteur et d’élévation. Les lions évoquent la puissance qui fait face à toute opposition (Prov. 30 : 30-31). Il n’y a pas de trône semblable sur toute la terre (v. 19). Salomon, type de Christ, est « plus grand que tous les rois de la terre en richesse et en sagesse » (v. 22).
            Remarquons enfin que le verset 26 indique une étendue qui correspond à ce que Dieu avait promis à son peuple et qui n’avait jamais été atteinte (voir Jos. 1 : 4).

                        4. Mort de Salomon (9 : 29-31)

            L’histoire de Salomon se termine sur une gloire que rien ne ternit. L’histoire du roi responsable et défaillant est rapportée dans le premier livre des Rois pour nous présenter une autre face de la vérité.
            Dieu a retenu ici tout ce que sa grâce a produit afin de nous parler de Christ. La fin de cette histoire rapportée dans le livre des Rois (1 Rois 11 : 1-40) est passée sous silence, conformément à ce que nous avons constaté plusieurs fois dans les Chroniques.
            Salomon s’endort avec ses pères et est enterré dans la ville de David, faveur réservée aux rois honorés par Dieu.

                        5. Conclusion

            Le règne de Salomon, dans sa relation étroite avec Dieu, nous a présenté prophétiquement celui de Christ qui atteindra sans réserve la richesse et la gloire des pensées de Dieu. Le récit des Chroniques nourrit l’espérance des vrais chrétiens, affermit leur foi et réjouit leur cœur dans la vision de la gloire de Christ qui fut méprisé et rejeté par son peuple et par les nations. Nous désirons intensément que brillent et soient reconnues la gloire et la grandeur suprême de sa Personne. Ce sera chose faite durant le règne de mille ans, période de paix que personne n’aura pu introduire et maintenir avant Lui. Les chrétiens qui vivent actuellement sur la terre seront alors avec le Seigneur dans le ciel, d’où ils savoureront la perfection et l’efficacité d’une administration sainte et pure.
            Le monde d’aujourd’hui est corrompu. L’étalage public du comportement de quelques hauts responsables nous scandalise. En ce temps-là, lors du règne millénaire de Christ, le méchant sera retranché chaque matin. Les hommes seront soumis et protégés par une justice parfaite. La pure et puissante grâce de Dieu accordera aux vivants une qualité de vie jamais atteinte depuis la chute d’Adam. La création elle-même sera délivrée de la servitude de la corruption et participera à la gloire de ce règne merveilleux (Rom. 8 : 21 ; Ps. 97 à 101).


D’après « Sondez les Écritures » (vol. 15)

 

À suivre