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Un si grand salut (10)


Chapitre 10  -  LA NOUVELLE CRÉATION (2 Cor. 5 : 17)
        10.1  « Voici, je crée Jérusalem pour être une jubilation, et son peuple, une joie »( És. 65 : 18)
        10.2  « Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création » (2 Cor. 5 : 17)
        10.3 « Voici, toutes choses sont faites nouvelles »
        10.4 « Le nouvel homme, créé selon Dieu » (Éph. 4 : 24)
        10.5  « Ni la circoncision, ni l’incirconcision »... mais « une nouvelle création » (Gal. 6 : 15)
        10.6 « Un nouveau ciel et une nouvelle terre » (Apoc. 21 : 1)
Question
CONCLUSION : La grandeur du salut (Héb. 2 : 3)

 

Chapitre 10  -  LA NOUVELLE CRÉATION (2 Cor. 5 : 17)

            « Selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre » (2 Pi. 3 : 13). Espérance suprême de tous les rachetés, la nouvelle création est le point ultime auquel l’évangile nous conduit. Elle sera bientôt établie en gloire, mais déjà nous avons le privilège d’en faire spirituellement partie.
            Dieu introduit la nouvelle création parce qu’elle répond à sa propre nature. Nous avions besoin d’être pardonnés, justifiés, restaurés par rapport à tous les ravages causés par le péché, mais nous pouvons difficilement dire que nous avions besoin d’être « créés dans le Christ Jésus » (Éph. 2 : 10). Ce merveilleux événement s’insère dans le plan de Dieu pour satisfaire son cœur.

                        10.1  « Voici, je crée Jérusalem pour être une jubilation, et son peuple, une joie »( És. 65 : 18)

            Comme pour les autres aspects de l’évangile, nous découvrons quelques lueurs de la nouvelle création dans l’Ancien Testament. Des prophéties annoncent cette vérité qui n’est pleinement révélée que dans le Nouveau Testament. Ainsi, nous lisons : « Voici, je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre » (És. 65 : 17, voir aussi v.18 ; 66 : 22). En examinant le contexte, nous voyons pourtant que ce passage effleure à peine les visions d’Apocalypse 21 : 1-5 : le prophète parle surtout de la gloire de Jérusalem et des nouvelles conditions qui y prévaudront dans la période millénaire, alors que la mort sera encore possible, tandis que l’Apocalypse décrit les scènes de l’état éternel lorsque la mort aura disparu pour toujours. Dans l’Ancien Testament, la nouvelle création est présentée d’une façon limitée en rapport avec la terre, ce qui convenait à cette époque où le gouvernement de Dieu concernait principalement les choses matérielles.

                        10.2  « Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création » (2 Cor. 5 : 17)

            La première mention de la nouvelle création dans le Nouveau Testament est catégorique : chacun de ceux qui sont « en Christ » est une « nouvelle création ». Non pas une nouvelle créature, mais une nouvelle création. Le style de l’apôtre Paul est très vigoureux. Il omet complètement le verbe et s’exclame avec joie : « En sorte que si quelqu’un est en Christ, nouvelle création ! ». Notre position en Christ n’implique rien de moins que cela.
            L’épître aux Romains présente clairement la position du croyant dans le Christ Jésus, placé au-delà de toute condamnation. Cependant, nous ne pouvons vraiment comprendre cette position, sans introduire la nouvelle création. Nous sommes en Lui, parce que nous sommes créés en Lui. « Nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le Christ Jésus » (Éph. 2 : 10). La vieille création était l’ouvrage de Dieu. Elle fut créée par le Fils, mais non créée en Lui. Le péché a pu s’y introduire, mais il n’entrera jamais dans la nouvelle, parce que c’est de Christ qu’elle reçoit sa vie et sa nature.
            La fin de 2 Corinthiens 5 montre qu’il existe un rapport étroit entre la réconciliation et la nouvelle création (voir aussi Éph. 2 : 15-16). La réconciliation consiste à amener toutes choses en harmonie avec Dieu. Cela n’est possible que par une nouvelle création qui tire tout de Dieu, une création en Christ. Celle-ci ne peut être toutefois établie que sur une base juste, après qu’a été jugé le péché qui a marqué la vieille création. La nouvelle création, comme la réconciliation, a sa source dans l’amour de Dieu et se fonde sur sa justice.
            Si la réconciliation est l’œuvre de Christ pour nous, la nouvelle création est l’œuvre de Dieu en nous comme le montrent les deux chapitres de 2 Corinthiens 5 et Éphésiens 2 : nous étions tous spirituellement morts, c’est le même constat (2 Cor. 5 : 14 ; Éph. 2 : 1). Dieu nous a donné une vie nouvelle et nous a établis en Christ ; telle est l’œuvre de Dieu en nous, « nous sommes son ouvrage ». La nouvelle création a pour fondement la résurrection de Christ. Dieu opère merveilleusement dans les croyants qui seront un témoignage éternel à sa justice (2 Cor. 5 : 21) et aux « immenses richesses de sa grâce » (Éph. 2 : 7).

                        10.3 « Voici, toutes choses sont faites nouvelles »

            La nouvelle création n’est pas un « rapiéçage » de l’ancienne. Les choses vieilles disparaissent et font place aux nouvelles qui sont entièrement de Dieu. Cela est même vrai pour Christ. Il s’est abaissé une fois dans les circonstances de la vieille création, étant parmi nous « selon la chair ». Au terme de sa vie parfaitement sainte, Il est mort comme sous la sentence qui frappait l’ancienne création, « le juste pour les injustes » (1 Pi. 3 : 18). Puis il a posé les fondements de la nouvelle création en Lui-même, ressuscité d’entre les morts. Il a pris ainsi un caractère nouveau et céleste.
            Pour nous aussi, toutes choses sont devenues nouvelles. Nous avons d’abord reçu une vie d’une nature différente. La vie de l’homme naturel est basée sur l’égoïsme, il vit pour lui-même. Fondamentalement, notre vie de croyant a pour centre Christ : nous ne vivons plus pour nous-mêmes, mais pour Lui, étant étreints par son amour (2 Cor. 5 : 14-15).
            Ensuite, cette vie nouvelle conduit à de nouvelles relations. Pour comprendre cela, comparons les disciples dans les Évangiles et dans les Actes. Entre ces deux situations, le Seigneur a soufflé en eux l’Esprit Saint, opération de la nouvelle création (Jean 20 : 22) et l’Esprit est venu lui-même dans l’Église. Dans les Évangiles, les disciples connaissent le Seigneur « selon la chair » ; dans les Actes, ils le connaissent selon l’Esprit. Certes, il y avait eu un changement dans la condition du Seigneur, mais il faut noter le grand changement dans la condition des disciples. En effet, l’apôtre Paul déclare : « Nous ne connaissons personne selon la chair » (2 Cor. 5 : 16). Pourtant, leurs relations habituelles n’avaient pas changé, l’unique changement était en eux-mêmes. Du fait que nous sommes une nouvelle création en Christ, nous connaissons chacun d’une façon nouvelle. Pour ainsi dire, nous regardons tout homme et toutes choses avec des yeux de la nouvelle création.

                        10.4 « Le nouvel homme, créé selon Dieu » (Éph. 4 : 24)

            Nous sommes « créés dans le Christ Jésus pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles » (Éph. 2 : 10). C’est l’aspect pratique de la nouvelle création. Étant créés dans le Christ Jésus, nous avons la capacité d’accomplir des œuvres bonnes selon Dieu. Ces bonnes œuvres ont été réalisées par Christ au suprême degré, mais nous pouvons aussi en accomplir. Pour nous, Dieu les a « préparées à l’avance ». En restant dépendants, nous avons à marcher dans ces bonnes œuvres, c’est-à-dire à nous laisser diriger vers elles et à les faire par la foi.
            Ayant dépouillé le vieil homme, nous avons été renouvelés et nous avons « revêtu le nouvel homme, créé selon Dieu » (Éph. 4 : 21-24 ; voir aussi Col. 3 : 10). Ces opérations ont été effectuées en nous une fois pour toutes. Avant cela, nous appartenions à l’ordre du vieil homme et portions ses caractères corrompus. Maintenant, nous appartenons à l’ordre du nouvel homme et portons ses caractères, marqués par la sainteté, la justice, la vérité.
            Le nouvel homme fait partie de la nouvelle création, il est « créé selon Dieu ». Bien qu’il nous soit demandé de le revêtir, il ne concerne pas seulement l’extérieur des choses mais la profondeur de notre être, en particulier l’esprit de notre entendement. Revêtus de ces caractères de la nouvelle création, nous devons nous comporter d’une manière conséquente. Il y a des choses à répudier complètement : la colère, la malice, les injures. Il y en a d’autres qu’il convient de cultiver : la bonté, l’humilité, la douceur et par-dessus tout « l’amour qui est le lien de la perfection » (Col. 3 : 14).

                        10.5  « Ni la circoncision, ni l’incirconcision »... mais « une nouvelle création » (Gal. 6 : 15)

            L’épître aux Galates insiste sur la position des croyants en développant leur unité en Christ : « Vous êtes un dans le Christ Jésus » … « ni la circoncision, ni l’incirconcision n’ont d’importance ; ce qui compte, c’est une nouvelle création » (Gal. 3 : 28 ; 6 : 15). Les ordonnances légales sont aujourd’hui hors de propos car elles font appel à l’homme naturel, considéré à tort comme capable de plaire à Dieu. Les différences d’origine entre les croyants disparaissent aussi car, étant créés en Christ, ils tirent tout de Lui. Il est « le commencement, le Premier-né d’entre les morts » (Col. 1 : 18). Christ est entré dans le ciel avec son humanité ressuscitée. Maintenant nous sommes ressuscités en Lui ; participant de sa vie, avec Lui nous sommes « tous d’un » (Héb. 2 : 11).
            L’Église elle-même est un résultat de la nouvelle création. Par l’évangile, Christ appelle des Juifs et des hommes des nations et Il créé « les deux en lui-même pour être un seul homme nouveau » (Éph. 2 : 15). L’Église est le corps de Christ ; en elle, Il est exprimé corporellement. Nous pouvons donc parler des croyants individuellement aussi bien que de l’Église entière, comme étant une nouvelle création dans le Christ Jésus.

                        10.6 « Un nouveau ciel et une nouvelle terre » (Apoc. 21 : 1)

            L’accomplissement final de la nouvelle création n’aura lieu que dans l’état éternel (Apoc. 21 : 1-8). Alors, il n’y aura « ni deuil, ni cri, ni peine ». Le péché, la souffrance et la mort seront étrangers à la nouvelle création. Tout le mal se trouvera sous le jugement de Dieu, en son lieu désigné, à jamais séparé et éloigné des rachetés.
            Sur la terre actuelle les nations n’existent que comme résultat de la dispersion des hommes de Babel par le jugement de Dieu. Aussi, elles disparaîtront et Dieu reviendra à son dessein initial : Il habitera avec les hommes. Il habitera là, comme leur Dieu, dans une sainte liberté parce que la justice y habitera également (2 Pi. 3 : 13). Pendant le millénium la justice n’habitera pas avec les hommes, elle régnera seulement aussi longtemps que sa suprématie sera contestée. Après le dernier affrontement, à la fin du millénium (Apoc. 20 : 8-10), elle habitera en un repos qui ne sera plus troublé.
            Ainsi les nations n’existeront plus sur la nouvelle terre. Il subsistera pourtant une différence entre les hommes qui seront dans les cieux et ceux qui seront sur la terre. L’Église gardera toujours une place de bénédiction particulière. Représentée par la sainte cité, la nouvelle Jérusalem, elle est vue descendant du ciel d’auprès de Dieu. Céleste dans son origine, elle établit une relation entre le ciel et la terre. Elle sera le « tabernacle de Dieu » ; en elle, semble-t-il, Dieu habitera avec les hommes.
            La première création n’est que pour un temps. La nouvelle création, elle, est permanente, aussi stable que Christ, portant ses caractères à tous égards, car Il est la source dont elle procède. Moralement, elle est « selon Dieu » ; toutes choses sont nouvelles, et de plus « toutes viennent du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ » (2 Cor. 5 : 18). Les choses inanimées elles-mêmes seront d’une perfection divine. Tout sera permanent et inaltérable. Nous porterons alors « l’image du céleste » (1 Cor. 15 : 49). Ce sera une chose merveilleuse : tout notre être sera rendu semblable à celui du Seigneur. Plus rien ne pourra troubler la félicité des rachetés, tous les ennemis seront vaincus et tout sera dans une harmonie parfaite. Dieu sera « tout en tous » (1 Cor. 15 : 28).


Question  : Rapport entre nouvelle création et Genèse 1

            Lorsque nous parlons de la nouvelle création, avons-nous raison de donner au terme « créé » le même sens littéral que celui que nous attribuons à la création en Genèse 1 ?
            
Nous croyons qu’il faut donner le même sens au mot « créer » pour les deux créations. La difficulté que nous avons à comprendre cela, provient du fait que l’œuvre de Dieu en nouvelle création n’a touché jusqu’à présent aucune des choses matérielles qui nous entourent.
            Actuellement, le travail de la nouvelle création est spirituel : nous sommes renouvelés dans l’esprit de notre intelligence. Nos corps ne sont pas encore concernés. C’est probablement pour cette raison que l’Écriture parle du renouvellement de « l’esprit de votre intelligence » (Éph. 4 : 23), car l’intelligence ne peut pas être complètement dissociée du cerveau qui fait partie de notre corps. Quand nous serons dans nos corps glorifiés et que nous habiterons les nouveaux cieux et la nouvelle terre, nous verrons qu’aucun terme moindre que « création » ne pouvait convenir pour la nouvelle création. Nous en bénéficions aujourd’hui pour nos esprits. C’est Dieu qui le dit, et nous pouvons le croire avec bonheur.
 

CONCLUSION : La grandeur du salut (Héb. 2 : 3)

            Arrivés au terme de notre étude sur les différents aspects du salut, nous sommes à même de mieux comprendre pourquoi la Parole de Dieu parle d’un « si grand salut ».
            
« Un si grand salut » est d’abord nécessaire pour répondre à la complète perdition où le péché nous avait amenés. Coupables, condamnés, esclaves, perdus, corrompus, déchus, morts quant à Dieu, sans force, appartenant à une création souillée et limitée dans le temps, autant d’aspects des ravages causés par le péché. Mais Dieu y répond par « sa grande miséricorde » et « les richesses de sa grâce » (1 Pi. 1 : 3 ; Éph. 1 : 7 ; 2 : 7).
            « Un si grand salut », car il est basé sur une œuvre divine réalisée pour nous, et se poursuit par un travail divin en nous. Le Seigneur a accompli une œuvre parfaite, unique, indépendante de l’homme mais en faveur de ceux qui croient. Cette œuvre de la croix nous confère une position bénie devant Dieu. Il nous voit en Christ pardonnés, justifiés, rachetés, réconciliés et sanctifiés. Ensuite, une opération divine intérieure à chacun de nous est nécessaire pour que notre condition morale et notre conduite soient également transformées. Ainsi, nous devenons libres, renouvelés dans nos pensées et séparés pratiquement du mal. Nous sommes possesseurs de la nature divine, de la vie de Christ et du Saint Esprit. Nous faisons partie de la nouvelle création.
            « Un si grand salut », parce qu’il concerne toutes les étapes de notre vie, le passé, le présent et le futur :
                    - À notre conversion, nous avons été sauvés une fois pour toutes ; c’est un fait passé aux conséquences éternelles.
                    - Pourtant, des dangers nous menaçant chaque jour, le Seigneur nous accorde un salut présent pour nous délivrer du mal et nous faire jouir de sa communion.
                    - Enfin, nous attendons une délivrance future. Nous ne serons parfaitement sauvés que dans la gloire. Ce sera la rédemption finale qui atteindra tout notre être. La réconciliation aura alors son plein effet et la nouvelle création s’épanouira sans limite.

            « Un si grand salut », car aux bénédictions individuelles - sujet de cette brochure - le Seigneur ajoute de riches bénédictions collectives. Nous sommes sauvés un à un, mais nous sommes bénis tous ensemble, étant unis à Christ pour former l’Église, le corps de Christ, l’Épouse, un royaume de sacrificateurs, une famille bientôt rassemblée dans la maison du Père.
            « Un si grand salut », parce qu’enfin, raison suprême, il a sa source dans l’infini de l’amour de Dieu. Quelle œuvre glorieuse a été réalisée pour nous sauver ! Dieu envoie son Fils unique pour être le Sauveur du monde. Le Fils laisse sa vie pour les hommes, en sacrifice à Dieu. Le Père est glorifié ; Il le ressuscite, Lui donne la gloire et l’établit Souverain Sacrificateur pour nous. L’Esprit de grâce (Héb. 10 : 29) vient former l’Église, habite en elle et révèle les gloires du Fils. Ainsi, la véritable grandeur de notre salut résulte du travail divin qui l’a opéré. Quelle source aurait pu être plus élevée que l’amour de Dieu ? Quel moyen plus profond que le sacrifice de Jésus Christ ? Quel auteur plus grand que le Fils bien-aimé du Père, notre merveilleux Sauveur ?


F. B. Hole – commande possible de l’ouvrage imprimé :  www.labonnesemence.com