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Un si grand salut (4)


Chapitre 4  -  LA RÉCONCILIATION
          4.1   L’éloignement de Dieu
          4.2   Le besoin de réconciliation
          4.3   Le fondement de la réconciliation
          4.4   La réconciliation du croyant
          4.5   La réconciliation de toutes choses
 Question : Réconciliation du monde         
 

Chapitre 4  -  LA RÉCONCILIATION

            Un enfant a-t-il fait une fugue ? Il est coupable, il a besoin de pardon. Éloigné du foyer paternel, est-il tombé en de mauvaises compagnies ? Il doit en être délivré, être racheté. Sous ces tristes influences, a-t-il pris en dégoût la maison paternelle ? Il faut le réconcilier.
            De la même manière, si le pardon et la justification nous sont nécessaires à cause de notre culpabilité, ainsi que la rédemption à cause de notre asservissement au péché, la réconciliation nous est indispensable parce que nous étions devenus ennemis de Dieu. Le péché nous avait éloignés de Lui et nous étions dans une complète indifférence à son égard, ou même en opposition ouverte. La réconciliation répond à ce triste état en nous ramenant dans la présence de Dieu, goûtant une paix parfaite et jouissant de son amour. C’est une des bénédictions les plus positives de l’évangile. Il faut attendre le Nouveau Testament pour qu’elle soit présentée, principalement dans quatre passages des écrits de l’apôtre Paul (Rom. 5 ; 2 Cor. 5 ; Col. 1 ; Éph. 2).

                        4.1   L’éloignement de Dieu

            Pour comprendre la réconciliation, il est nécessaire de bien saisir d’abord tout le drame de l’éloignement de Dieu. En Colossiens 1, la réconciliation est effectivement mise en opposition avec le fait que nous étions « étrangers et ennemis quant à nos pensées ». Le terme grec traduit ici par « étrangers » pourrait être également rendu par « éloignés » de Dieu. Dans l’épître aux Éphésiens, nous trouvons décrit le triste état de l’homme naturel qui est profondément séparé de Dieu : il est « étranger à la vie de Dieu » (Éph. 4 : 18 ; voir aussi Éph. 2 : 2-3). Plusieurs notions se rapportent à cet état, par exemple la vanité, les ténèbres, l’ignorance, l’aveuglement, la volupté, l’impureté. Toutes ces choses sont exactement opposées à la vie selon Dieu, car en nous éloignant de Dieu, le péché nous a séparés de toutes les vertus qui viennent de Dieu. Dans cet état nos désirs ne se portent pas vers Dieu, nous ne désirons pas la lumière et la vie qu’apporte sa présence.
            C’est dès la chute que cet éloignement s’est produit. Le comportement d’Adam et d’Ève le montre clairement. Dès que la voix de l’Éternel s’est fait entendre dans le jardin, ils se sont cachés, ne pouvant supporter sa présence. Entre Dieu et eux, ils avaient élevé une barrière qu’ils ne pouvaient franchir et que Dieu a confirmée par le moyen des chérubins et de l’épée pour garder le chemin de l’arbre de vie.
            Cette barrière était d’ailleurs dans les deux sens : l’homme avait peur de Dieu et le Dieu saint ne pouvait plus supporter l’homme dans sa présence. C’est ainsi que le péché a détruit le plaisir que Dieu pouvait trouver dans sa plus belle créature. Les choses se sont encore aggravées, car l’homme a continué de montrer sa tendance au péché qui l’a plongé dans un état tout à fait insupportable. Alors « l’Éternel se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre et il s’en affligea dans son cœur » (Gen. 6 : 6). Avant la chute, l’homme, associé au reste de la création, avait été déclaré « très bon » ; maintenant Dieu ne pouvait le regarder qu’avec une profonde tristesse.
            L’épître aux Romains nous expose la bien triste histoire de l’éloignement des hommes à l’égard de Dieu. D’abord « ils n’ont pas trouvé bon de garder la connaissance de Dieu », ensuite, l’ayant perdu, il n’y a eu « personne qui recherche Dieu », et enfin ils sont devenus positivement « ennemis » de Dieu (Rom. 1 : 28 ; 3 : 11 ; 5 : 10). Quel triste état ! L’homme ne veut absolument aucune relation avec Dieu, sa nature profonde est inimitié contre lui (Rom. 8 : 7) et il est prêt à se révolter ouvertement contre Lui et contre le Seigneur Jésus (Ps. 2).

                        4.2   Le besoin de réconciliation

            La rupture était totale entre Dieu et l’homme pécheur. Comment rétablir la relation ? L’évangile répond : par la réconciliation. Mais qui doit être réconcilié ? Assurément, c’est l’homme parce que sa volonté est opposée à Dieu. L’Écriture ne parle pas de réconcilier Dieu, car Il est amour et ne change pas. Rien ne peut arrêter son dessein d’amour, pas même le péché de l’homme. Alors que nous haïssions Dieu, Lui nous aimait toujours. Par contre, la relation était bien interrompue. Dieu avait caché sa face, le péché était un obstacle à la manifestation positive de son amour.
            La réconciliation doit donc porter sur deux plans. D’abord, il fallait une œuvre divine pour ôter le péché et permettre à Dieu qui est saint de recevoir l’homme en justice. C’est le fondement de la réconciliation. Ensuite, il est nécessaire que l’homme perdu se laisse réconcilier et qu’il reçoive une nouvelle nature tournée vers Dieu et capable de répondre à son amour.

                        4.3   Le fondement de la réconciliation

            Dieu a envoyé son Fils parmi les hommes dans un esprit de réconciliation : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, ne leur imputant pas leurs fautes » (2 Cor. 5 : 19). Le Seigneur n’apportait pas le jugement, mais le pardon. Il n’a pas imputé la culpabilité, même quand celle-ci était manifeste. Il a dit à la femme adultère : « Je ne te condamne pas » (Jean 8 : 11), et sur la croix Il a prié pour ses meurtriers : « Père, pardonne-leur » (Luc 23 : 34). Dieu a fait tout ce qui était possible pour que l’homme revienne à Lui, mais cela n’a fait que mettre en évidence l’inimitié foncière de la race humaine. Dieu a envoyé son Fils bien-aimé pour proposer la paix, mais Jésus a été rejeté et crucifié.
            C’est alors que l’amour de Dieu, en fondant la réconciliation sur « la mort de son Fils » (Rom. 5 : 10) a triomphé. « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a fait péché pour nous, afin que nous devenions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5 : 21). Le péché étant jugé, plus rien d’odieux ne subsiste en nous devant Dieu. Il n’éprouve plus aucune tristesse à nous considérer, mais au contraire nous reçoit avec bonheur en Christ.
            Dans l’épître aux Colossiens, il est précisé que nous avons été « réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort » (Col. 1 : 21-22 ; voir des expressions analogues en Rom. 7 : 4 ; Éph. 2 : 15 ; Héb. 10 : 10, 20). Notre changement de condition par rapport à Dieu s’est opéré dans le corps du Seigneur. Par son humanité, Il a pu s’identifier sur la croix avec notre position, celle d’Adam déchu. En somme, Il a porté notre éloignement et notre inimitié quant à Dieu, puis en a subi le jugement avant de reprendre sa vie en résurrection. Maintenant, toujours identifiés à Lui, nous nous trouvons dans sa nouvelle position d’homme ressuscité. Si notre ancienne position était détestable pour Dieu, rien ne Lui est plus agréable que notre nouvelle position, celle de Christ ressuscité des morts.
            Tel est le côté de Dieu dans la réconciliation. C’est une œuvre parfaite, absolue. C’est l’œuvre qui introduit la « nouvelle création » (2 Cor. 5 : 17). Comme fruits de la réconciliation, nous nous tenons devant Dieu dans une condition de parfaite acceptation : « Il nous a rendus agréables dans le Bien-aimé » (Éph. 1 : 6). L’acceptation de Christ est la mesure de la nôtre. Cette mesure se discerne dans ce titre significatif de « Bien-aimé ».

                        4.4   La réconciliation du croyant

            Dieu a fait le nécessaire pour que notre réconciliation soit possible sur une base de sainteté. Maintenant, une œuvre doit s’accomplir en chacun de nous puisque nous étions « étrangers et ennemis » dans toutes nos pensées envers Dieu. Il faut donc un changement fondamental dans nos dispositions. Notre cœur doit être tourné vers Dieu. C’est pour cela que l’évangile a été confié aux apôtres comme « la parole de la réconciliation ». Ils accomplissaient leur service en qualité « d’ambassadeurs pour Christ », suppliant les hommes : « Soyez réconciliés avec Dieu ! » (2 Cor. 5 : 19-20).
            Notons bien qu’il ne s’agit pas de se réconcilier soi-même avec Dieu. Cela nous est tout à fait impossible. Il n’est pas dit : « Réconciliez-vous avec Dieu », mais « Soyez réconciliés ». L’œuvre de la réconciliation est accomplie, il suffit d’en être bénéficiaire en croyant l’évangile. Alors le ministère de la réconciliation devient efficace envers nous. II peut être dit : « Nous avons maintenant reçu la réconciliation » (Rom. 5 : 11). Nous sommes dans une nouvelle position et nos pensées à l’égard de Dieu sont entièrement modifiées. L’inimitié qui précédemment remplissait nos cœurs est ôtée et nous nous réjouissons en Dieu. II est notre sujet de joie et de gloire (Rom. 5 : 11).
            Pour nous amener heureux dans sa présence, Dieu n’a pas amélioré notre état naturel. Il nous a donné une nouvelle nature semblable à la sienne en pureté et en amour. « Si quelqu’un est en Christ, c’est une nouvelle création : les choses vieilles sont passées ; voici, toutes choses sont faites nouvelles ; et toutes viennent du Dieu qui nous a réconciliés avec lui-même par Christ » (2 Cor. 5 : 17-18). Un jour nouveau s’est levé ; Dieu peut maintenant abaisser ses regards sur nous avec plaisir ; nous pouvons en retour élever les nôtres avec amour vers Lui.
            Non seulement nous nous trouvons justes devant Dieu - nous sommes justifiés, libres pour Le servir, car nous sommes rachetés -, mais nos cœurs sont rendus capables de L’aimer. Étant réconciliés, nous entrons pleinement dans les richesses de sa faveur. C’est l’introduction dans la bénédiction de l’ordre le plus élevé. C’est l’accomplissement de ses desseins d’amour qui n’ont jamais été modifiés, même par l’introduction du péché.

                        4.5   La réconciliation de toutes choses

            Au début de l’épître aux Colossiens, la Parole déploie en quelques mots l’excellence de la personne du Seigneur et l’étendue de son œuvre : « en lui, toute la plénitude s’est plu à habiter, et, par lui, à tout réconcilier avec elle-même » (Col. 1 : 19-20). La réconciliation envisagée ici a une très grande portée. Elle inclut certainement celle des croyants, mais elle est beaucoup plus large et ses résultats sont encore futurs.
            La réconciliation de toutes choses concerne « ce qui est sur la terre » et  « ce qui est dans les cieux » (v. 20b). Les « êtres infernaux » (Phil. 2 : 10) qui plieront les genoux au nom de Jésus, ne sont pas mentionnés. En effet, le moment vient où tout ce qui est mauvais sera rejeté dans le lieu du jugement éternel pour y être maintenu sous l’ardente indignation de Dieu, sans réconciliation possible. Par contre, tout dans les cieux et sur la terre sera purifié et réconcilié. Tout a été créé pour Christ (Col. 1 : 16) ; tout trouvera alors sa juste place par rapport à Lui. Tout sera dans l’ordre voulu de Dieu ; toutes choses feront ses délices et trouveront leur plaisir en Lui.
            Cette réconciliation est nécessaire partout où le péché a été introduit et a produit une souillure ou un désordre. Cela est manifeste sur la terre où tout est moralement désorganisé et plus généralement pollué, mais c’est également vrai dans certaines parties des cieux à cause de la chute d’êtres angéliques. Le sang de la croix de Christ, qui procure déjà la réconciliation aux croyants, est la base sur laquelle s’accomplira la réconciliation de toutes choses. Alors quelle gloire pour Christ, quels glorieux résultats de ses souffrances passées !


Question : Réconciliation du monde

            L’apôtre Paul explique que la réjection des Juifs « est la réconciliation du monde » (Rom. 11 : 15). Que signifie cette expression ?
            
L’Apôtre expose les voies de Dieu envers Israël, en montrant comment ce peuple a été mis de côté pendant la période de la grâce pour que l’évangile puisse atteindre toutes les nations. Avant cette période, sous la Loi, Dieu limitait ses rapports et sa faveur à Israël. Les nations restaient dans les ténèbres qu’elles avaient initialement choisies (Rom. 1 : 21). Elles étaient dans un état d’éloignement de Dieu, n’ayant plus de relations établies avec Lui.
             À la suite de la venue de Christ et de son rejet par Israël, un grand changement se produisit ; Israël fut déchu de sa place comme peuple privilégié, et l’évangile de la grâce fut annoncé à tous les peuples : la réjection d’Israël a été la réconciliation du monde. Jusque-là, Dieu s’occupait d’Israël et laissait les nations dans leur aveuglement. Maintenant tout est inversé : Dieu se tourne vers les nations, une relation est à nouveau possible sur une nouvelle base.
            L’apôtre Paul déclare : « Le salut de Dieu a été envoyé à ceux des nations ; eux, ils écouteront » (Act. 28 : 28). Cette réconciliation du monde est dispensationnelle c’est-à-dire qu’elle concerne les relations particulières avec Dieu à une époque donnée. Quand Dieu a fait don de son Fils unique, Il avait en vue le monde entier. Aussi, actuellement, le salut est pour tous les peuples sans distinction.


F. B. Hole – commande possible de l’ouvrage imprimé : www.labonnesemence.com
 

À suivre