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Un si grand salut (3)


Chapitre 3  -  LA RÉDEMPTION
          3.1   La rédemption par victoire (Exode) ou par paiement d’une rançon (Ruth)
          3.2   La rédemption future en Israël
          3.3   Le fondement de la rédemption
          3.4   La libération de la Loi et du monde
          3.5   La délivrance de l’emprise de Satan
          3.6   La rédemption de nos corps (Rom. 8 : 23)
          3.7   Le but de la rédemption
Questions
 

Chapitre 3  -  LA RÉDEMPTION

            Si l’évangile proclame le pardon et la justification, il révèle aussi Dieu comme le Rédempteur.
            Dieu veut libérer l’homme de toutes les formes d’esclavage dans lesquelles il se débat. La liste en est bien triste : passions qui le gouvernent, craintes diverses, en particulier crainte de la mort, obligations religieuses ou mondaines, et par-dessus tout, assujettissement à la puissance du diable par le biais des idéologies comme des pratiques superstitieuses. Combien l’homme a besoin d’être libéré !
            Avec la justification nous avions trouvé la notion de tribunal divin. Avec la rédemption nous voyons apparaître celle de l’esclavage de l’homme. Des forces adverses l’assujettissent et lui font perdre ce à quoi Dieu le destinait. Être racheté, c’est être relevé d’un triste état duquel on ne peut sortir seul. Le rédempteur, autrement dit le racheteur, est celui qui nous délivre et nous permet de jouir des bénédictions divines.

                        3.1   La rédemption par victoire (Exode) ou par paiement d’une rançon (Ruth)

            L’Ancien Testament parle souvent de la rédemption, en particulier dans les livres de l’Exode, de Ruth et d’Ésaïe. Elle est souvent représentée par une libération qui peut être obtenue soit par victoire soit par paiement. En effet, pour libérer un prisonnier de guerre, il fallait vaincre celui qui le tenait enfermé, alors que pour libérer un esclave, il fallait payer le rachat.
            Le peuple d’Israël avait été esclave en Égypte pendant plusieurs générations, mais l’Éternel avait dit : « Je vous rachèterai à bras étendu, et par de grands jugements » (Ex. 6 : 6). Il s’agissait de tirer vengeance sur l’Égypte des outrages infligés par le Pharaon à Israël. Effectivement, lorsque toutes les plaies se furent abattues sur l’Égypte et que l’armée du Pharaon fut complètement détruite, nous trouvons Israël chantant à l’Éternel : « Tu as conduit par ta bonté ce peuple que tu as racheté » (Ex. 15 : 13).
            La rédemption contre paiement est davantage vue dans le livre de Ruth. Élimélec avait quitté le pays d’Israël pour les terres de Moab où il mourut, lui et ses fils. Dans ces circonstances, l’héritage d’Élimélec risquait de passer à d’autres, et sa femme et sa belle-fille Ruth pouvaient tomber dans la misère. Pareil désastre fut évité parce que Boaz, agissant comme parent ayant droit de rachat, prit Ruth pour épouse en même temps qu’il acquit l’héritage.

                        3.2   La rédemption future en Israël

            Dans le livre d’Ésaïe la rédemption est présentée comme encore à venir. Israël est écrasé par les nations, vu tel un « vermisseau », mais l’Éternel se présente à lui comme son « Rédempteur », « le Saint d’Israë», « l’Éternel des armées », « le Puissant de Jacob » (És. 41 : 14 ; 47 : 4 ; 49 : 26). Tout au long de plusieurs chapitres, l’Éternel parle de rédemption jusqu’au moment encore futur où, sortant en vainqueur du milieu de ses ennemis détruits, il s’écrie : « Le jour de la vengeance était dans mon cœur, et l’année de mes rachetés était venue » (És. 63 : 4). La rédemption finale d’Israël signifie la vengeance de tous leurs ennemis. Mais elle n’aura lieu qu’après une période d’épreuve sévère pour le peuple (voir Luc 21 : 28).
            Cependant, au milieu de ces chapitres d’Ésaïe qui parlent de rédemption future, nous trouvons une extraordinaire prophétie sur une rédemption de nature plus profonde. L’Éternel avait déclaré : « Vous vous êtes vendus pour rien, et vous serez rachetés sans argent » (És. 52 : 3). Alors est présenté le bienheureux Serviteur de l’Éternel qui souffre et meurt pour le peuple et dont l’âme est une offrande pour le péché. « Le rédempteur viendra à Sion et vers ceux qui... reviennent de leur rébellion » (És. 59 : 20), mais cela ne se réalisera que lorsqu’il les aura d’abord rachetés sans argent comme fruit du travail de son âme. En effet, la rédemption en puissance est basée sur l’amour de la croix. Cela était déjà visible dans l’offrande de l’agneau pascal précédant la délivrance de l’Égypte (Ex. 12 ; voir aussi 1 Pi. 1 : 18-20). Ces différents aspects de la rédemption sont développés dans le Nouveau Testament.

                        3.3   Le fondement de la rédemption

            L’homme est esclave du péché, il est « vendu au péché » (Rom. 7 : 14 ; voir aussi Jean 8 : 34). C’est le point fondamental qui nécessite sa rédemption.
            Si le début de l’épître aux Romains parle surtout de notre condamnation devant Dieu, il contient aussi la pensée de notre esclavage au péché quand l’apôtre dit que les Juifs comme les Grecs sont « sous le péché » (3 : 9). Être sous le péché signifie lui être asservi, être sous son pouvoir. Plus loin, la rédemption est mentionnée en liaison avec la justification : « justifiés ... par la rédemption qui est dans le Christ Jésus » (3 : 24). En effet, une seule œuvre est à la base de toutes nos bénédictions.
            Christ a porté le châtiment de nos péchés, la colère de Dieu est épuisée à leur égard, nous sommes donc justifiés. D’un autre côté, Christ a donné sa vie en rançon pour nous (Matt. 20 : 28 ; voir aussi 1 Tim. 2 : 6), Il a payé pour nos péchés, nous sommes donc ses rachetés.
            Pour nos péchés, nous aurions dû payer de notre vie, mais Christ a donné la sienne à notre place. Étant sans péché, Il n’avait pas à passer par la mort, mais Il pouvait mourir pour d’autres qui étaient pécheurs, c’est-à-dire donner sa vie comme une rançon pour eux. C’est « la rédemption par son sang » (Éph. 1 : 7), le fondement de toutes les délivrances du croyant. Elle concerne à la fois notre rachat de la triste dette de nos péchés (Tite 2 : 14) et notre libération de l’assujettissement au péché, c’est-à-dire à la force de mal qui habite en nous (Rom. 8 : 2-3).

                        3.4   La libération de la Loi et du monde

            L’œuvre rédemptrice de Christ est également présentée dans l’épître aux Galates : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la Loi » (Gal. 3 : 13a). Il y avait une malédiction prononcée contre celui qui ne pratiquait pas la Loi. Christ nous a rachetés de cette malédiction en payant à notre place. Alors qu’il avait seul accompli la Loi, Il s’est laissé clouer à la croix, devenant « malédiction pour nous » (v.13b).
            Pourtant il nous fallait encore autre chose. Non seulement nous gisions sous la malédiction, mais, de plus, la Loi nous tenait dans la servitude. En tant que Juif, l’apôtre dit : « nous étions asservis aux principes du monde » (Gal. 4 : 3). Pour les Galates non Juifs, il emploie une expression semblable : les « faibles et misérables principes auxquels vous voulez encore être de nouveau asservis » (v. 9). Les Juifs comme les hommes des nations étaient également sous la servitude des principes du monde. Les uns essayaient de respecter la loi de Dieu, les autres une religion idolâtre, mais tous étaient sous le même principe légal, principe entièrement du monde, qui consiste à acquérir par soi-même la faveur de Dieu. Christ nous a rachetés de ce joug légal en nous donnant gratuitement ce que nous ne méritions pas : la position de fils de Dieu (4 : 5). Plus d’effort à faire, tout est grâce. Dans cette nouvelle position, la Loi n’a plus de force sur nous car, associés à Christ, nous sommes « morts à la Loi » (2 : 19).

                        3.5   La délivrance de l’emprise de Satan

            Satan est le « chef de ce monde » (Jean 12 : 31 ; 16 : 11). Pour lui, tous les moyens sont bons pour régner sur l’homme. Il utilise les obligations religieuses comme les obligations mondaines derrière lesquelles il se cache. Ne pas prendre, ne pas goûter, ne pas toucher (Col. 2 : 21), ou au contraire suivre la « façon de vivre de ce monde » (Éph. 2 : 2 ; voir aussi Col. 2 : 8), toutes ces obligations ont en réalité une même source dans celui qui est l’usurpateur impitoyable. Pour mieux dominer, il s’appuie également sur le sentiment de peur qui habite le cœur de l’homme depuis la chute, en particulier cette crainte de la mort qui, pendant toute la vie, tient l’homme en esclavage (voir Héb. 2 : 15).
            Mais Christ nous a délivrés de toutes ces formes d’esclavage en étant le vainqueur de toutes les forces adverses. Quand Il était sur la terre, Il guérissait « tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance » (Act. 10 : 38) et à la croix, Il a triomphé publiquement de toutes les puissances spirituelles (Col. 2 : 15). De plus, il nous a délivrés de la crainte de la mort en rendant « impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » (Héb. 2 :14).

                        3.6   La rédemption de nos corps (Rom. 8 : 23)

            La rédemption acquise par Christ a des résultats éternels (voir Héb. 9 : 12) qui ne sont visibles que par la foi. Quoique vaincu à la croix, Satan domine encore sur le monde et la création est toujours sous la « servitude de la corruption » (Rom. 8 : 21). Le croyant lui-même garde sur la terre son corps d’abaissement assujetti aux maladies et à la mort ; il soupire en attendant la délivrance finale.
            Heureusement, Dieu en soit loué, l’œuvre de Christ a des résultats complets : il y aura une rédemption finale, rédemption en puissance qui s’accomplira quand le Seigneur reviendra. Pour nous croyants, ce sera alors « l’adoption, la délivrance de notre corps » (Rom. 8 : 23). L’Esprit Saint nous a déjà scellés pour ce « jour de la rédemption » (Éph. 4 : 30) et Il nous permet de l’anticiper par la foi (1 : 14).
            Toute la création profitera aussi de cette rédemption en puissance et jouira de « la liberté de la gloire des enfants de Dieu » (Rom. 8 : 21). Une libération générale sera publiée par toute la terre, réalisation glorieuse du type qu’était l’année du jubilé en Israël (voir Lév. 25).
            Cette rédemption en puissance nous est présentée comme une liberté acquise par victoire, puisqu’il est dit : « Je les rachèterai de la mort. Ô mort, où sont tes pestes ? Ô shéol, où est ta destruction ?» (Osée 13 : 14 ; voir aussi 1 Cor. 15 : 55). Dans cette heureuse journée, les corps de tous les saints seront libérés de l’étreinte de la mort, le dernier ennemi.
            Tout ce que Christ a acheté par sa mort sera arraché à la domination de l’usurpateur ; ce sera alors la pleine « rédemption de la possession acquise » (Éph. 1 : 14).

                        3.7   Le but de la rédemption

            Aussi précieuse que soit la rédemption, elle n’est pas une fin en soi. Elle est plutôt un moyen pour que le Seigneur puisse achever en nous son propos d’amour.
            Dieu voulait que les fils d’Israël soient sa nation particulière, un peuple de sacrificateurs pour le servir sur la terre qu’Il leur avait donnée. Pour cela, Il a dû les racheter hors d’Égypte afin que ce propos se réalise. Ils ne pouvaient pas Le servir tant qu’ils étaient les esclaves du Pharaon.
            En ce qui nous concerne, le but visé est d’un ordre plus élevé. Dieu désire que nous soyons des fils, devant Lui parfaits en amour. La rédemption était nécessaire comme moyen pour atteindre ce but (Éph. 1 : 5-7 : Gal. 4 : 5). Elle était encore nécessaire afin que nous soyons « rendus capables de participer au lot des saints dans la lumière » (Col. 1 : 12). Le Père cherche des adorateurs et nous sommes « un saint sacerdoce - pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pi. 2 : 5). Mais avant cela, il a d’abord fallu que nous soyons « rachetés de notre vaine conduite... par le sang précieux de Christ » (1 : 18-19).
            Dieu a de riches pensées en notre faveur, mais leur réalisation n’est possible que sur la base de la rédemption. Nous devons d’abord être rachetés de toute puissance ennemie pour que Dieu soit libre de réaliser ses sages conseils pour notre bien et à sa gloire.


Questions

            3.8   Question 1 : Rédemption future ou présente ?
                      Puisqu’il existe un aspect futur de la rédemption, est-il juste d’affirmer que nous sommes rachetés ? Ne devrions-nous pas plutôt dire que nous sommes en voie de l’être ?
                      
L’Écriture affirme que « nous avons la rédemption par son sang » (Éph. 1 : 7 ; Col. 1 : 14). Par conséquent, nous pouvons dire avec une pleine assurance que nous sommes rachetés. Notons cependant qu’il s’agit de la rédemption « par son sang », et sous cet aspect elle appartient au passé. La rédemption de nos corps est encore à venir.
                      Seulement, soyons sûrs que Dieu ne laissera jamais son œuvre inachevée. Dieu ne racheta pas les enfants d’Israël par le moyen de l’agneau pascal, pour les oublier ensuite et les abandonner au pouvoir des oppresseurs égyptiens. Chacun, même le plus petit enfant devait partir ; ni personne ni bien ne devait rester en arrière. De la même manière, Dieu achèvera son œuvre en notre faveur. Tous ceux qui sont rachetés par le sang précieux de Christ auront bientôt leurs corps transformés pour être semblables à celui du Seigneur (voir Phil. 3 : 21). Tout n’est pas achevé, mais nous pouvons déjà nous réjouir d’être rachetés.

            3.9   Question 2 : Rédemption de la possession acquise
                      Comment faut-il comprendre l’expression d’Éphésiens 1 : 14 : « la rédemption de la possession acquise » ?
                      
Il faut d’abord faire la distinction entre l’acquisition et la rédemption. On peut dire que la rédemption comprend l’acquisition alors que très souvent l’acquisition n’implique malheureusement pas la rédemption.
                      Les corps des croyants sont « achetés à prix » (1 Cor. 6 : 20). Mais les faux docteurs sont également achetés par le Maître qu’ils renient (2 Pier. 2 : 1). Christ a d’ailleurs acheté le monde pour le trésor que représentent les croyants (voir Matt. 13 : 44). Par sa mort, le Seigneur a obtenu un droit de possession sur tout, mais tous les hommes ne sont pas rachetés.
                      Cependant, l’expression « la rédemption de la possession acquise » a un sens plus restreint. Il s’agit de la rédemption en puissance de ce que le Seigneur a acquis et qui se trouve au bénéfice de la rédemption par son sang. Ce que le Seigneur a acquis par sa mort doit être encore délivré avec puissance du pouvoir de toute force adverse.
                      Une illustration peut être trouvée dans le champ acheté par Jérémie (voir Jér. 32). Ce champ a été acquis alors qu’il était une désolation et livré aux Chaldéens. Il devait donc être libéré, restauré, c’est-à-dire faire l’objet d’une rédemption, avant d’être à nouveau cultivé par ceux que l’Éternel devait rétablir.

            3.10   Question 3 : La rédemption et le livre de Ruth
                      Le livre de Ruth montre qu’en Israël seuls certains parents avaient le droit de rachat. Cela a-t-il une signification pour nous ?
                      
En Israël, acheter un champ était une transaction que chacun pouvait faire. Il n’en était pas ainsi pour le racheter, quand il risquait de passer à une famille étrangère. Il fallait être parent pour avoir un droit quelconque de rachat et une priorité était accordée au plus proche parent.
                      D’une manière similaire, aucun ange ne peut racheter un seul homme. Aussi, le Seigneur Jésus ne devint pas un ange, mais un homme et fut ainsi notre parent rédempteur. Pour effectuer la rédemption, Dieu a pris un homme, « la descendance d’Abraham » (Héb. 2 : 16). Combien est donc importante la parfaite humanité de notre Seigneur ! Il a participé « au sang et à la chair » afin de nous racheter de la puissance du diable (v. 14-15).


F. B. Hole – commande possible de l’ouvrage imprimé :  www.labonnesemence.com

A suivre