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LES « QUARANTE JOURS » DANS LA PAROLE DE DIEU (6)


Les récits de Matthieu et Luc
Le combat de David et de Goliath
Les tentations de Jésus au désert
La mention de la tentation de Jésus au désert et à Gethsémané dans l’épître aux Hébreux
La première tentation
La seconde tentation
La troisième tentation

 

VI- LES QUARANTE JOURS DE JÉSUS DANS LE DÉSERT – Le combat et la victoire

                         Les récits de Matthieu et Luc      

            « Alors Jésus fut emmené dans le désert par l'Esprit pour être tenté par le diable. Il jeûna quarante jours et quarante nuits, après quoi il eut faim. Le tentateur s'approcha de lui et dit : Si tu es Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains. Mais il répondit : Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
            Alors le diable le transporte dans la ville sainte, et le place sur le faîte du temple, et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre. Jésus lui dit : Il est encore écrit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu.
            Encore, le diable le transporte sur une très haute montagne ; il lui montre tous les royaumes du monde et leur gloire, et il lui dit : Tout cela, je te le donnerai si, te prosternant, tu me rends hommage. Alors Jésus lui dit : Va-t'en, Satan, car il est écrit : Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul.
            Alors le diable le laisse ; et voici, des anges s'approchèrent, et ils le servaient » (Matt. 4 : 1-11).

             « Jésus, plein de l'Esprit Saint, revint du Jourdain et fut mené par l'Esprit dans le désert ; il fut tenté par le diable quarante jours. Et il ne mangea rien pendant ces jours-là ; lorsqu'ils furent achevés, il eut faim. Alors le diable lui dit : Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre qu'elle devienne du pain. Jésus lui répondit : Il est écrit : L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu.
            Le diable, le menant sur une haute montagne, lui montra, en un instant, tous les royaumes de la terre habitée. Et il lui dit : Je te donnerai toute cette autorité, ainsi que la gloire de ces royaumes, parce qu’elle m'a été livrée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Jésus lui répondit : Il est écrit : Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul.
            Le diable l'amena à Jérusalem, le plaça sur le faîte du temple et lui dit : Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas ; car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, pour te garder ; et : ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre. Jésus lui répondit : Il est dit : Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu.                          Ayant épuisé toute tentation, le diable s’éloigna de lui pour un temps » (Luc 4 : 1-13).


                        Le combat de David et de Goliath

            Rappelons une autre scène qui s'est passée environ mille ans avant celle dont nous venons de rapporter les deux récits des évangiles ; elle a eu pour théâtre la vallée d'Éla (1 Sam. 17). David, alors un adolescent qui allait commencer son service public sous le règne de Saül, était descendu de la maison de son père vers ses frères et le peuple de Dieu, qui tremblaient de terreur devant la force des Philistins. Goliath, leur champion, les avait provoqués chaque jour pendant quarante jours, lorsque David, arrivé sur les lieux mais rejeté par ses frères, va seul au combat – combat dont l'issue est une victoire complète pour les armées de Dieu, et amène la délivrance, momentanée au moins, de son peuple.
            Ce n'était là qu'une « ombre » annonçant un plus grand combat d'un plus grand que David, de Celui qui vint de la maison de son Père régler la grande question ouverte, quatre mille ans auparavant dans le Paradis, entre l'homme et Satan, et montrer ce que le vrai « homme selon le cœur de Dieu » pouvait faire en face de l'Ennemi. Ce n'était qu'un faible type, mais qui appelle l'attention sur Jésus.


                        Les tentations de Jésus au désert

            En examinant ces deux récits de la tentation de Christ, nous trouverons que non seulement Jésus entre en scène et dans le combat pour établir son droit comme second homme, le Seigneur venu du ciel, là où le premier homme avait entièrement manqué ; mais Il commence une merveilleuse carrière, dans laquelle « Il a appris l'obéissance par tout ce qu'il a souffert » (Héb. 5 : 8) - et où « Il a souffert lui-même, étant tenté » (Héb. 2 : 18a), afin « de soutenir par une parole celui qui est las » (Es. 50 : 4), et d'être « à même de secourir ceux qui sont tentés » (Héb. 2 : 18b). Il a été pratiquement capable d'être pour nous un miséricordieux et fidèle souverain sacrificateur.
            Il ne nous est pas dit ce qui s'est passé pendant ces « quarante jours et ces quarante nuits ». Dieu a jeté un voile sur ce combat solennel. Mais il nous est donné d'en entendre la conclusion : toute tentation a été accomplie.

                                  Différence dans l'ordre des tentations dans les deux évangiles

            Comme tout ce qui est dans la Parole de Dieu, cette différence a son importance et sa signification.
                  - Dans le récit de Matthieu, l'ordre suivi est d'abord la mise à l'épreuve de son obéissance, ensuite de sa dépendance. Ce sont les deux caractéristiques du nouvel homme – Christ en nous – dont Il est le grand et précieux exemple. Puis tous les royaumes de la terre et leur gloire sont présentés à Celui qui est obéissant et dépendant ; et Il triomphe de l'Ennemi et de tous ses efforts.
                 - L'évangile de Luc nous présente une autre leçon. Nous y trouvons la trinité du mal qui entra au Paradis lors de la chute de nos premiers parents. « La convoitise de la chair, la convoitise des yeux, l'orgueil de la vie » (1 Jean 2 : 16). « La femme vit que l'arbre était bon à manger, et qu'il était un plaisir pour les yeux, et que l'arbre était désirable pour rendre intelligent » (Gen. 3 : 6). C'est le même ordre, ici ; aux versets 3-4 la convoitise de la chair ; aux versets 5-8 celle des yeux, et aux versets 9-12 l'orgueil de la vie. Puis pour finir, quand le diable eut accompli toute tentation, il se retira de lui « pour un temps ».

                                    Le chef du monde vient…

            Jésus, à la fin de sa carrière, a dit à ses disciples, avant d'aller au jardin de Gethsémané : « Le chef du monde vient ; et il n'a rien en moi » (Jean 14 : 30). C'est la seconde fois qu'il fut permis au tentateur de traverser Sa route. Au début il essaya de lui faire quitter Son chemin d'obéissance, et à la fin il chercha à le détourner d'être la Victime en faisant l'expiation. C'est le moment où Sa sueur devint comme des grumeaux de sang découlant sur la terre, dans l'angoisse du combat lorsqu'Il acceptait la coupe de la main de son Père.


                        La mention de la tentation de Jésus au désert et à Gethsémané dans l’épître aux Hébreux

            L'épître aux Hébreux, qui expose le sacerdoce et l’œuvre de notre Seigneur, fait allusion à ces deux scènes, séparément et distinctement.
                  - Au chapitre 4 : 15 l'Esprit de Dieu fait spécialement allusion à la fin des quarante jours de la tentation, au début du ministère public de Jésus : « Car nous n'avons pas », dit-il, « un souverain sacrificateur incapable de compatir à nos faiblesses, mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses de façon semblable à nous, à part le péché ».
                  - Au chapitre 5 : 7 nous trouvons l'autre scène à la fin de sa vie : « Le Christ, durant les jours de sa chair, ayant offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à Celui qui pouvait le sauver de la mort, et ayant été exaucé à cause de sa piété... » Dans la scène de Gethsémané en Matthieu 26, nous trouvons ces prières, ces supplications, les grands cris et les larmes aux versets 39, 42, 44 ; sa « prière » devient « supplication ». Sa supplication, ses grands cris et ses larmes devaient être pleinement exaucés le matin de la résurrection.

            Il y a un précieux contraste entre ces mots qui décrivent son angoisse et ceux qui dépeignent le cœur du saint éprouvé dans Philippiens 4 : en effet au lieu de « prières et supplications, avec de grands cris et avec larmes », Il a ôté l'aiguillon de toute amertume ou peine pour les siens, et pour eux c'est : « la prière et la supplication avec des actions de grâces » (v. 6). Il a porté nos péchés - il n'en reste pas un. Il a goûté nos peines - chacune éveille sa sympathie. Dans la vie et dans la mort, et dans la vie pour l'éternité, Il est notre parfait Souverain Sacrificateur et notre Sauveur !


                        La première tentation

            Lorsque ces quarante jours de la tentation « furent achevés », Jésus « eut faim » (Luc 4 : 2). Notez ce terme : « achevés ». Et voyez la subtilité de l'Ennemi. Nous trouverons toujours que le tentateur adapte la tentation à notre état présent. Avec Christ tout était toujours perfection. Il eut faim ; ce n'était pas un péché ; il n'y avait pas trace de mal dans le fait d'avoir faim. Mais la tentation était « adaptée » à son état du moment, par ce père du mensonge.
            N'en est-il pas ainsi de nous ? Le tentateur ne sait-il pas adapter sa tentation à notre état présent ? Ne sait-il pas ce qui convient pour exciter nos convoitises, pour nous faire sortir du chemin de l'obéissance ? Ne connaît-il pas l'amour du monde qui est dans nos cœurs ? L'ambition de l'un – l'orgueil d'un autre – la vanité d'un troisième ? Ne voit-il pas la convoitise de ce cœur – le désir qui travaille en lui ? Et le tentateur ne sait-il pas comment entraîner chacun de nous en provoquant la convoitise ? Voici un pauvre homme luttant pour pourvoir aux besoins de sa famille : le tentateur le pousse à être mécontent de son sort. Une femme pieuse a un mauvais mari : elle est tentée de montrer de l'impatience dans sa triste vie. Un riche accumule de l'argent ; on l'a souvent trompé, pense-t-il, quand il en donnait ; au fond de son cœur se trouve l'avarice, il cède à la tentation de fermer les cordons de sa bourse, le tentateur a la victoire.
            Je pourrais multiplier les exemples ; mais tous ceux qui lisent ces lignes savent bien comment ce tentateur a su présenter ce qui convenait au « vieil homme qui se corrompt selon les convoitises trompeuses » (Éph. 4 : 22), et comment, sans peut-être s'en rendre compte, ils sont devenus sa proie pour un moment. Je dis « pour un moment », car je parle de ceux qui sont exposés à ses ruses - des saints de Dieu ayant encore la chair en eux. Le pauvre enfant d'Adam incrédule est souvent laissé de côté par le tentateur ; il est une proie sûre et certaine, et l'ennemi de Christ n'a pas besoin de le guetter spécialement. Sa course suit la grande route de Satan, à moins que la grâce ne fasse retourner son cœur à Dieu.
            Jésus « eut faim ». C'était la volonté de Dieu. Pouvait-il en être autrement ? Non. « Dis que ces pierres deviennent des pains », suggère Satan (Matt. 4 : 3). « Voici, je viens... pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 : 7), avait dit le Fils éternel, et maintenant sur la terre, Il voulait obéir. N'avons-nous jamais satisfait à notre faim, à nos besoins, aux dépens de la parole de Dieu ? Examinons notre vie journalière ; une telle question ne montre-t-elle pas profondément chaque motif de notre vie et de nos voies ? Nos besoins, chaque jour, sont-ils satisfaits indépendamment de Dieu ? Hélas, nous connaissons la réponse, même chez les saints les plus remarquables. Mais Christ sonde nos âmes, et béni soit-Il, nous forme à sa propre image, et nous dépouille ainsi de nous-mêmes. Jésus vint pour être l'Homme dépendant, sans volonté propre (bien qu'Il eût certes le droit divin d'avoir une volonté). Celui qui était venu nous montrer comment il faut obéir, n'avait pas commandé en ce moment-là. Il lui appartenait de commander aux vents et aux vagues quand il fallait le faire dans l'obéissance à son Dieu et Père. Mais commander pour lui-même et pour ses propres besoins, il ne pouvait en être question, car il n'avait pas de moi chez Lui. Obéir était tout pour Lui sur une scène formée par l'homme sous la puissance de Satan, dans l'indépendance de Dieu. « L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (v. 4). Pas un mot ne sortit de Sa bouche pour que ces pierres deviennent du pain, afin de satisfaire sa faim, en dehors de la volonté de Dieu. Le tentateur fut ainsi réduit à l'impuissance ; l'obéissance à la parole de Dieu en fit un ennemi vaincu. Christ fut par obéissance le vainqueur du puissant conquérant de l'homme.
            Nous avons affaire à une nature sujette à être entraînée hors du chemin, et à un ennemi toujours aux aguets et prêt à nous tenter. Il n'en était pas ainsi de Christ ; mais cependant pour Lui comme pour nous l'obéissance c'est la victoire. Il n'est pas une circonstance où nous ne puissions pas faire la volonté de Dieu, où nous ne soyons pas tenus de la faire, quelle qu'elle soit. Nous pouvons donc toujours en principe être des vainqueurs, comme Il le fut. Mais rappelons-nous que c'est à « l'état d'âme » dans lequel nous sommes que le diable présente son piège, l'adaptant à ce qui domine à ce moment-là dans notre cœur ; chaque instant de chaque jour et de chaque heure peut être l'occasion ou de sa défaite ou de sa victoire. Dans ce dernier cas, l'âme peut être restaurée, mais la cicatrice subsiste, nous rappelant notre défaite et la victoire de l'Ennemi.


                                    La seconde tentation

          Un général habile ne continue pas à attaquer le point où il a été repoussé avec succès, il change de tactique et essaie de prendre son ennemi par le flanc. Et avec quelle rapidité Satan le fait ! Combien il connaît le cœur humain ! Souvent ceux qui ont bien résisté à ses attaques, tombent, parce qu'ils oublient que l'on n'est jamais plus près de la chute que lorsqu'on a bien résisté !
            Dans le cas de Jésus, l'Ennemi a effectivement changé promptement d'objectif. « Le diable le transporte dans la ville sainte, et le place sur le faîte du temple... » (Matt. 4 : 5). Avec nous il essaie une chose, nous résistons et déjouons ses plans ; mais c’est pour, l'instant d'après, tomber  où nous l'aurions le moins supposé ! C'est que nous pensions que notre succès était de notre fait. Nous cessions d'être dépendants, et détournions nos regards de Celui qui ne détourne pas ses yeux de nous. C'est ainsi, et seulement ainsi, que nous tombons. Un cœur qui se méfie de lui-même et qui fixe toujours les yeux sur Lui, trouve Son secours au moment opportun pour être gardé de chute. Apprenons de Jésus à être dépendants. Satan, employant cette Parole de Dieu par laquelle Jésus vivait, le guide de toute sa vie, dit : « Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d’ici en bas, car il est écrit : Il donnera des ordres à ses anges à ton sujet, et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre » (v. 6). C'était en effet la promesse de Dieu à son Messie qui demeurait dans le secret du Très-Haut et logeait à l'ombre du Dieu d'Abraham, qui avait fait de l'Éternel son refuge et sa forteresse, son Dieu en qui Il se confiait. C'était à Lui que la promesse citée par l'Ennemi avait été faite. Mais il faut lire les mots qui accompagnaient cette promesse ; et voir comment Dieu trouvait son plaisir à unir à cette promesse le cœur dépendant de son Bien-aimé, faisant ainsi ressortir ses perfections. « Parce que toi tu as mis l'Éternel, mon refuge, le Très-Haut, pour ta demeure » (Ps. 91 : 9). Telle était la manifestation de la dépendance de Jésus, et c'est elle qui entraîne la promesse de l'Éternel que vient de citer l'ennemi. Il avait pris son Dieu pour son refuge, pour sa confiance : il n'était donc nul besoin de mettre à l'épreuve Celui en qui Il se confiait pleinement. Nous mettons à l'épreuve ceux dont nous ne sommes pas tout à fait sûrs, mais non pas quelqu'un en qui nous avons pleine confiance. Le faire ne serait pas autre chose que « tenter l'Éternel ». Satan essayait de Lui suggérer d'avoir confiance dans la parole de Dieu tout en désobéissant ! Il cite ce qui est promis en omettant de mentionner la confiance requise. Jésus cite cette parole, dite à Israël, qui faisait de l'obéissance la base de sa sécurité à Lui et Lui assurait la bénédiction comme homme dépendant.
            Lecteur, n'y a-t-il pas là quelque chose pour nos propres âmes ? Ne nous est-il pas arrivé de vouloir saisir les promesses de notre Dieu, et même de nous en réjouir, tandis que nous marchions dans la désobéissance ? Ne l’avons-nous jamais remarqué chez ceux que nous aimons et que nous estimons comme étant à Lui ? Tout en se confiant en ce qu'Il a fait pour leur salut et se réjouissant, leur chemin de désobéissance n'est, hélas, que trop clair ! En cela aussi, Jésus a été le Vainqueur, et l'ennemi des âmes a été défait.


                                    La troisième tentation

            « Encore, le diable le transporte... » (Matt. 4 : 8) - oui, encore, jusqu'à la fin. Pour nous pas de trêve dans ce chemin, pas d'arrêt pour nous permettre de déposer, ne fût-ce qu'un moment, l'armure de Dieu. Encore donc, toute la gloire du monde est offerte, à Lui à qui elle appartient, toutefois Il la refuse de toute autre main que celle de son Père. Le long temps d'épreuve aurait été abrégé, les souffrances du chemin auraient été épargnées, la croix et la honte évitées. Cela ne pouvait être ! Dans le don c'est le Donateur qui avait du prix, et le Fils choisit de le recevoir seulement de la main de son Père. Que la bénédiction ne vienne que de Lui, et tout ira bien. Le malin est mis en déroute, et Jésus, à l'issue du combat, se tient là en vainqueur ! «Va-t’en, Satan, car il est écrit : « Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul » (v. 10). La scène se termine sur ces mots.
            Satan se retire de Lui « pour un temps » ; les anges viennent et Le servent. Quelle scène ! Elle nous fait penser à ce jour de victoire qui introduira la gloire milléniale : les royaumes du monde et leur gloire seront là devant Lui, Lui appartenant ; Satan sera jeté dans l'abîme pour mille ans ; et les créatures célestes et les rachetés serviront leur vrai et seul Seigneur avec des cœurs et des mains de « franche volonté ». Mais le jour approche où l'on verra Satan tomber du ciel comme un éclair, et où nous serons pour l'éternité avec le Seigneur.
            Maintenant aussi des cœurs humains qui ont vaincu dans la tentation peuvent connaître le calme – un saint sentiment de profonde dépendance et de joie éprouvé par ceux qui ont résisté, par la force de Christ, à la puissance du tentateur. Les anges « envoyés pour servir en faveur de ceux qui vont hériter du salut » (Héb. 1 : 14) peuvent être employés ainsi dès maintenant. Mais le jour approche où chaque épreuve de notre foi sera manifestée comme de l'or passé au feu, et sera trouvée tourner à louange, à honneur et à gloire, dans la révélation de Jésus Christ.
            Le Seigneur n'aurait-Il pas pensé - en contemplant la scène de mal, de péché, de peines qui s'offrait à sa vue, quand Satan a été défait devant Lui l'Homme obéissant et dépendant - à tous ceux qui alors Lui appartenaient, et à tous ceux qui viendraient dans la suite, et pour lesquels Il a appris ce que c'était que de souffrir étant tenté, et comment dire une parole à celui qui est las  (És. 50 : 4) ? Et cela avant de s'engager dans ce chemin qui le conduisait à la croix et à l'ignominie.
            Mais rappelez-vous, chers lecteurs, que si le tentateur s'occupe de votre état d'âme et adapte ses tentations à vos désirs, il y a quelqu'un qui, Lui aussi, pense à vous, qui « est toujours vivant afin d’ intercéder pour nous » (Héb. 7 : 25), quelqu'un qui a été dans le combat et a remporté la victoire, et nous a montré comment obéir, comment vaincre aussi. Nous avons affaire avec un Ennemi vaincu, et nous avons à être soutenus par son Vainqueur. Mais cela ne peut être qu'en restant dans la dépendance pour apprendre l'obéissance par les choses souffertes. Lui l'a apprise comme quelqu'un pour qui obéir était chose nouvelle ? nouvelle pour Celui qui de toute éternité avait commandé. Nous aussi nous apprenons l'obéissance, comme une chose nouvelle pour nous, mais d'une manière différente ; nouvelle parce que la volonté de Dieu prend maintenant sa place dans des cœurs jusque-là opposés à Lui, la prenant lentement peut-être mais sûrement dans ces cœurs renouvelés par grâce, et pour lesquels la joie la plus grande sera de voir Sa volonté se répandre en bénédiction sans obstacle sur cette scène de repos où Dieu « se reposera dans son amour » (Soph. 3 : 17).


D'après F. G. Patterson – "Messager évangélique" (année 1957)

 

À suivre