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Sept montagnes dans l’évangile de Matthieu


1- La montagne de la tentation (Matt. 4 : 8)
2- La montagne des béatitudes (Matt. 5-7)
3- La montagne de l’intercession (Matt. 14 : 22-23)
4- La montagne de la compassion (Matt. 15 : 29-31)
5- La montagne de la transfiguration (Matt. 17 : 1-8)
6- La montagne de la prophétie (Matt. 24 : 3 ; 25 : 46)
7- La montagne du rendez-vous (Matt. 28 : 16-20)
 

            Dans l’Écriture la montagne évoque un lieu de proximité avec Dieu. Ainsi, alors que Lot jette son dévolu sur la plaine, Abram, lui, habite le pays montagneux de Canaan. Il choisit la compagnie de l’Éternel plutôt que celle des hommes impies de Sodome. (Gen. 13 : 10-18). C’est aussi sur une montagne que Moïse a eu le visage tout illuminé d’avoir parlé avec Dieu (Ex. 34 : 29)
            L’évangile de Matthieu présente notre Seigneur sur sept montagnes différentes et nous désirons nous y arrêter.
 

1- La montagne de la tentation (Matt. 4 : 8)

            Il est très intéressant de remarquer le parallèle qu’établit l’Esprit de Dieu entre l’histoire d’Israël sortant d’Égypte et le chemin de notre Seigneur sur la terre.

Le Pharaon cherche à détruire les nouveau-nés hébreux (Ex. 1 : 22) > Hérode fait tuer tous les enfants de Bethléem (Matt. 2 : 16).
Le peuple habite en Égypte > Christ séjourne en Égypte pendant la persécution (Matt. 2 : 13).
Israël sort d’Égypte pour se rendre en Canaan (Osée 11 : 1) > Christ monte d’Égypte pour aller dans la terre d’Israël (Osée 11 : 1).
Le peuple est baptisé dans la Mer Rouge (1 Cor. 10 : 2) > Christ est baptisé au Jourdain par Jean le Baptiseur (Matt. 3 : 13)
La délivrance à la Mer Rouge introduit Israël dans le désert pendant 40 ans > Après son baptême au Jourdain, Christ est au désert pendant 40 jours (Matt. 4 : 1)
Israël se plaint du manque de nourriture (Ex. 16 : 2-4) > Bien qu’ayant faim, Jésus ne cède pas aux incitations de Satan de transformer des pierres en pain (Matt. 4 : 1-4)
Israël tente l’Éternel, réclamant une preuve de sa présence au milieu d’eux (Ex. 17 : 7) > Le Seigneur refuse de donner la preuve de la protection de Dieu (Matt. 4 : 5-7).
Pendant que Moïse est sur la montagne, le peuple façonne un veau d’or et l’adore (Ex. 32 : 1-6) > Placé sur une haute montagne, Jésus refuse de se prosterner devant Satan (Matt. 4 : 8-10).

            Si le parallèle entre Israël et Christ est frappant, le contraste l’est plus encore. Là où Israël a complètement failli, montrant que le premier Adam qu’il représente ne peut ni obéir ni plaire à Dieu, Christ, dernier Adam, homme dépendant, a glorifié parfaitement Dieu ici-bas.


2- La montagne des béatitudes (Matt. 5-7)

            Le contraste avec Sinaï est étonnant. En effet la gloire de la sainteté divine ébranlait la montagne de la Loi, dissuadant quiconque de s’en approcher. Ici Christ est assis paisiblement sur la montagne avec ses disciples.
            Deut. 27 : 11-26 confirme que le régime de la Loi ne peut que condamner l’homme dans la chair. En effet de la montagne d’Ébal émaneront douze malédictions (autant que de tribus) Mais de la montagne de Garizim, d’où auraient dû venir des bénédictions, le silence est complet.
            En revanche, sur la montagne où il est assis, le Seigneur prononce neuf « bienheureux » qui ne sont assortis d’aucune malédiction. Sa présence apporte la bénédiction sans réserve. Jésus est là en grâce manifestant son amour et sa bonté envers Israël, désirant ardemment que ce peuple le reçoive comme Messie. Hélas ! les chapitres 11 et 12 du même évangile manifesteront son rejet par la nation juive. Alors aux « bienheureux » du chapitre 5 succéderont les sept « malheurs » du chapitre 23 (v. 13-29), qui préfigurent les sept sceaux des jugements d’Apocalypse 5.
 

3- La montagne de l’intercession (Matt. 14 : 22-23)

            Le Seigneur contraint ses disciples de s’embarquer pour traverser le lac de Tibériade. La navigation sera plus que difficile. Le Seigneur n’ouvre pas devant les siens un chemin toujours facile. Il serait complètement faux d’évaluer son approbation sur notre vie d’après la facilité de nos circonstances. Mais si furieux que soient les vagues et le vent, Jésus est sur la montagne intercédant pour les siens. Cette scène annonce le service que remplit actuellement notre Seigneur : Il est notre intercesseur auprès du Père (Rom. 8 : 34). Quelle sécurité pour nous de savoir que nous sommes portés devant le trône de Dieu par celui à qui le Père n’a rien à refuser ! Il est au fait de toutes nos tempêtes et en parle à son Père.


4- La montagne de la compassion (Matt. 15 : 29-31)

            Sur cette montagne aussi notre Seigneur est assis. Une foule survient et apporte à ses pieds les infirmes (v. 30). Soyons de ceux qui apportent au Seigneur ceux de notre entourage que Lui seul peut délivrer. Les boiteux suggèrent ceux qui sont incapables de marcher selon le plan de Dieu. Les aveugles parlent de ceux qui n’ont pas de regard de foi et sont incapables de discerner les réalités éternelles. Les muets ne sont-ils pas l’image de ceux qui ne savent pas s’adresser à Dieu par la prière ? On laisse aux pieds de Jésus tous ces infirmes, comme on se décharge un lourd fardeau. Le Seigneur les guérit. Sa puissance est la même aujourd’hui.


5- La montagne de la transfiguration (Matt. 17 : 1-8)

            « Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, puis les mène à l’écart sur une haute montagne » (v. 1). Le nombre six est associé à la bête romaine prophétique (Apocalypse 13 : 18). C’est bien à ce règne de misère que succédera celui de Christ.
            Sur cette montagne, et pour un instant, Jésus apparaît dans sa gloire future. Cette vision annonce son apparition pour régner, après avoir jeté la bête et le faux prophète dans l’étang de feu. (Apoc. 19 : 19-20)
            La compagnie de Moïse et d’Élie est très significative. En effet l’un comme l’autre avaient été autrefois à la montagne d’Horeb, appelée alors « la montagne de Dieu » (Ex. 3 : 1 ; 1 Rois 19 : 8). Cette expression ne préfigure-t-elle pas la compagnie divine dans laquelle seront introduits ces deux éminents serviteurs ?
            Trois des disciples du Seigneur sont présents, non pas qu’ils se soient portés volontaires ; mais c’est le Seigneur qui les prend avec Lui. Lorsque nous rendons culte, contemplant ensemble les gloires de notre Sauveur et Seigneur, ce n’est pas sur la base d’un volontariat ; c’est Lui qui nous réunit à son initiative et non pas à la nôtre.
            Nous trouvons ces trois mêmes disciples dans deux autres occasions :
                    - à la résurrection de la fille de Jaïrus (où se manifeste la puissance de Jésus)
                    - à Gethsémané (où le Seigneur aurait tant désiré que ces trois disciples fatigués entrent quelque peu dans ses souffrances qui annoncent sa mort).

            Puissance, souffrances et gloire, trois caractères inaliénables de sa sainte Personne. Comme aux trois disciples, Il désire aussi nous donner un enseignement équilibré quant à lui-même.
            Pierre, Jacques et Jean sont ensemble le type du résidu juif futur sous trois caractères.
            En effet :
                    - Pierre a renié son maître. En cela il représente les Juifs qui ont renié leur Messie mais qui, après une terrible tribulation, le reconnaîtront dans la repentance et l’humiliation (Zach. 12 : 10)
                    - Jacques représente les martyrs. En effet ce disciple a été tué par Hérode (Act. 12 : 1-2). Durant la grande tribulation, plusieurs fidèles subiront le martyr pour ressusciter et entrer avec Christ dans son règne (voir Apoc. 6 : 9-11)
                    - Jean est l’image du résidu qui traverse toute la grande tribulation. Exilé à Patmos, rejeté des Juifs endurcis, il survit pourtant jusqu’à la délivrance qui accompagnera l’apparition du Seigneur (voir Jean 21 : 22-23).


6- La montagne de la prophétie (Matt. 24 : 3 ; 25 : 46)

            Fiers de leur temple, les disciples voulaient en faire admirer les bâtiments au Seigneur. Mais, loin d’être admiratif, Celui-ci leur dit : « Il ne sera pas laissé ici pierre sur pierre qui ne soit jetée à bas » (24 : 2).
            On imagine la consternation des disciples. Cette construction, orgueil des Juifs, qui paraissait défier le temps… jetée par terre sans laisser deux pierres l’une sur l’autre ! Ils interrogent donc Jésus : « Dis-nous quand auront lieu ces événements » (v. 3). Le Seigneur introduit ses enseignements prophétiques en leur disant : « Prenez garde… » (v. 4). Cet avertissement nous enseigne sur le but de la prophétie. En effet, elle ne nous est pas donnée pour nourrir notre curiosité, mais bien pour nous sanctifier en nous sevrant d’un monde promis au jugement. Les disciples étaient loin de se douter que moins de 70 ans plus tard cette prophétie concernant le temple serait accomplie par les armées de Titus.
            Pour nous aussi, c’est sur la montagne, dans la communion avec notre Seigneur, que nous sommes invités à considérer l’avenir de ce monde perdu qui mûrit si rapidement pour le jugement.


7- La montagne du rendez-vous (Matt. 28 : 16-20)

            Juste avant sa mort Jésus avait donné rendez-vous aux siens sur une montagne en Galilée. (Matt. 26 : 32 ; voir aussi Matt. 28 : 10). Après sa résurrection, Il n’a plus rien à faire ni avec Jérusalem, ni avec le système juif qui l’a crucifié. Aussi rencontre-t-il ses disciples dans cette Galilée des nations (Matt. 4 : 15) si méprisée des Juifs (Jean 7 : 52). Vainqueur de la mort, revêtu de toute autorité dans le ciel et sur la terre, Il se présente aux siens. Si cette rencontre a un caractère largement lié au règne millénaire, le Seigneur invite cependant chacun de nous dans sa proximité. Sa communion est le préalable à tout service pour Lui, avec cette certitude qu’Il est avec nous « tous les jours, jusqu’à l’achèvement du siècle » (v. 20).
            Si le Seigneur Jésus envoie les siens, Il ne les laisse pas sans ressources. Que nous puissions toujours en faire l’heureuse expérience !
 

B. D