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L'itinéraire de Samuel

 
 
            « Samuel allait d'année en année, et faisait le tour, à Béthel, et à Guilgal, et à Mitspa, et jugeait Israël dans tous ces lieux-là ; et il s'en retournait à Rama, car là était sa maison, et là il jugeait Israël ; et il bâtit là un autel à l'Eternel » (1 Samuel 7 : 16-17).
 
 
            Ces quatre lieux par lesquels passait chaque année Samuel rappelaient à ce serviteur quatre grandes délivrances de l'Eternel ; cet itinéraire contient aussi un enseignement spirituel pour le chrétien aujourd'hui.
            Remarquons rapidement que, dans la Parole, le temps et le lieu jouent souvent un rôle important. Ainsi le Seigneur parle fréquemment de l'heure et de l'endroit. Citons seulement les préparatifs de la Pâque en Luc 22 : 12 (c'est le lieu) et en Luc 22 : 14 (c'est le temps). Ces deux ordres d'indications figurent dans notre passage : il s'agit d'un voyage annuel, « d'année en année », et de quatre lieux bien déterminés : Béthel, Guilgal, Mitspa, Rama.
 
 
Béthel (Genèse 28 : 10-22)
 
            Quand Samuel arrivait à Béthel, ne songeait-il pas à la merveilleuse intervention de Dieu en faveur de Jacob ? Béthel, c'est l'échelle dressée sur la terre, échelle dont le sommet touche aux cieux ; ce sont les anges montant et descendant sur elle ; et encore, c'est non seulement le renouvellement des promesses faites à Abraham et à Isaac, mais aussi l'assurance que Dieu accompagnerait, garderait et n'abandonnerait pas Jacob qui, fuyant à ce moment la maison de ses parents par crainte d'Esaü, avait l'amertume dans l'âme, et ne possédait que son bâton de pèlerin.
 
            Béthel est donc le lieu d'une rencontre initiale et personnelle avec Dieu. Semblable à Jacob errant et désespéré ou au fils prodigue loin de la maison paternelle, l'homme perdu rencontre Dieu, qui loin de l'accabler, intervient en sa faveur, le sauve, lui promet aide et protection.
 
 
Guilgal (Josué 5 : 2-12)
 
            Samuel continuait son voyage. De Béthel, il se rendait à Guilgal, autre endroit chargé de souvenirs. Là, les fils d'Israël avaient été circoncis, après la longue, l'accablante traversée du désert. Désormais, ils porteraient le signe secret de leur mise à part pour Dieu, signe qui exprimait le jugement de la chair, principe du péché (Col. 2 : 10-12). Là, ils avaient célébré la Pâque, fête qui leur rappelait l'immolation de l'agneau et le sang placé sur leurs maisons, alors qu'ils séjournaient en Egypte, pays de l'esclavage.
 
            Ainsi en est-il de l'itinéraire spirituel du croyant. Une fois qu'il a rencontré Dieu (à Béthel), il peut marcher à sa gloire dans le jugement de la chair et dans le rappel, d'une façon particulière à la Table du Seigneur, des souffrances et de la mort de Christ, qui lui assurent un salut éternel. Il existe en effet une relation étroite entre la Pâque et la Cène (Luc 22 : 14-23).
 
 
Mitspa (1 Samuel 7 : 5-14)
 
            Le nom de Mitspa, troisième lieu que visitait Samuel, apparaît déjà en Genèse 31 : 45-54. Là, Jacob et Laban avaient mis fin à leur dispute. Là encore, Jephté prononça des paroles devant l'Eternel (Juges 11 : 11). Mais ce que Mitspa rappelait avant tout au coeur de Samuel, c'était le combat de l'Eternel lui-même contre les Philistins. Une pierre placée entre Mitspa et le rocher portait le beau nom d'Eben-Ezer, la pierre du secours.
 
            Il arrive inévitablement que le croyant qui a rencontré le Seigneur, qui a marché avec Lui plus ou moins longtemps, se heurte à des difficultés peut-être graves. Où trouver du secours ? Le psalmiste répond : « Mon secours vient d'auprès de l'Eternel » (Ps. 122 : 2).
 
 
Rama
 
            A Béthel, une pierre avait été dressée ; à Guilgal, douze pierres prises dans le Jourdain, à Mitspa, une pierre. A Rama, où revenait Samuel, car sa maison s'y trouvait, il n'y avait pas de stèle, mais un autel. Cette demeure du juge, lieu de sa naissance et de sa mort, avait retenti des sanglots d'Anne, femme d'Elkana (1 Sam. 1), laquelle ne pouvait pas avoir d'enfant. Mais Dieu a exaucé la prière d'Anne dans cette maison même, quand Samuel est né.
 
            L'autel est le symbole même de l'adoration, activité primordiale du croyant sur la terre. Samuel s'est prosterné devant l'Eternel, tout au début de sa carrière auprès d'Eli, le sacrificateur (1 Sam. 1 : 28). Et sa carrière s'est terminée à Rama, là où un autel était dressé. Au service pour Dieu s'ajoutait le service pour le peuple de Dieu : « là il jugeait Israël ».
 
           
            Quatre lieux, quatre délivrances de l'Eternel, mais aussi quatre étapes de la vie chrétienne. Résumons-les :
                        - Béthel : la rencontre avec Dieu
                        - Guilgal : la marche à la gloire de Dieu et le souvenir du sacrifice du Christ
                        - Mitspa : la victoire accordée par Dieu sur les ennemis
                        - Rama : l'adoration et le service pour le peuple de Dieu.
 
 
                                               B. Rossel - article paru dans « Feuille aux jeunes »