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LE DEUXIÈME LIVRE DES ROIS (13-17)


DÉCLIN EN ISRAËL, JUSQU’À L’APOSTASIE  (2) : 2 ROIS 13 à 17
            CHAPITRE 13 : Joakhaz et Joas, roi d’Israël. Mort d’Élisée
                    Joakhaz, roi d’Israël (v. 1-9)
                    Joas, roi d’Israël. Derniers moments et testament d’Élisée (v. 10-19)
                    Miracle au tombeau d’Élisée (v. 20-21)
                    Triple victoire sur les Syriens (v. 22-25)
            CHAPITRE 14 : Amatsia, roi de Juda, et les rois d’Israël  
                    Début du règne d’Amatsia (v. 1-7)           
                    Une guerre fratricide et ses conséquences (v. 8-22)
                    Jéroboam II, roi d’Israël (v. 23-29) 
            CHAPITRE 15 : Azaria, roi de Juda. Derniers rois d’Israël. Jotham, roi de Juda
                    Azaria, roi de Juda (v. 1-7)
                    Zacharie et Shallum, rois d’Israël (v. 8-15)
                    Menahem et Pekakhia, rois d’Israël (v. 16-26)
                    Pékakh, roi d’Israël (v. 27-31)
                    Jotham, roi de Juda (v. 32-38)
            
CHAPITRE 16 : Achaz, roi de Juda      
                    Un règne désastreux (v. 1-4)

                    Une politique étrangère habile (v. 5-9)
                    Une religion qui convient au monde (v. 10-20)
            
CHAPITRE 17 : La déportation d’Israël loin de son pays   
                    Osée, roi d'Israël (v. 1-6)

                    Récapitulation divine de l’histoire d’Israël (v. 7-24)
                    La nouvelle population et ses problèmes (v. 25-41)
                    Quand la grâce apparaîtra


DÉCLIN EN ISRAËL, JUSQU’À L’APOSTASIE  (2) : 2 ROIS 13 à 17

                        CHAPITRE 13 Joakhaz et Joas, rois d’Israël. Mort d’Élisée

                                    Joakhaz, roi d’Israël (v. 1-9)

            Le récit nous transporte au royaume d’Israël, dix-sept ans avant la mort de Joas. Joakhaz, un fils de Jéhu, succède à son père. « Les péchés de Jéroboam » (v. 2), dénoncés tout au long de cette histoire d’Israël, font ici référence aux veaux d’or établis à Béthel et à Dan par ce roi impie.
            Dieu châtie Israël par le même ennemi que Juda. Hazaël est ce roi de Syrie auquel Élisée avait jadis annoncé avec larmes que son règne serait marqué par la haine et la cruauté envers Israël (8 : 11). Lui, puis son fils Ben-Hadad, sont les instruments de la colère de l’Éternel contre son peuple idolâtre. Mais une parenthèse vient introduire une note consolante dans ce triste récit. La discipline de Dieu produit un résultat : Joakhaz, au lieu d’imiter Joas, roi de Juda, en désintéressant l’assaillant par un tribut, fait la seule chose nécessaire. Il implore l’Éternel et l’Éternel l’écoute. Jadis, lorsque son peuple était esclave en Égypte, puis au temps des Juges, lorsque « son âme fut en peine de la misère d’Israël » (Jug. 10 : 16), Dieu avait suscité respectivement Moïse et Jephté (Ex. 7 : 1-5 ; Jug. 11). Cette fois encore, Il donne un « sauveur » (v. 5) dont on comprend par le verset 25 qu’il s’agit de Joas, le fils du roi. Chose triste à dire, le peuple délivré, non seulement ne se détourne pas des péchés qui avaient attiré sur lui la discipline de Dieu, mais il y marche positivement.

                                    Joas, roi d’Israël. Derniers moments et testament d’Élisée (v. 10-19)

            À la mort de son père, Joas monte sur le trône d’Israël. Il est dit de lui exactement la même chose que de son peuple au verset 6. Non seulement il ne se détourne pas des péchés de Jéroboam, mais il y marche. La puissance dont il est fait état pendant son règne ne lui tient pas lieu de fidélité à l’Éternel et ne l’excuse pas.
            Joas meurt après 16 ans de règne et son fils Jéroboam II, avant-dernier roi de la dynastie de Jéhu, va lui succéder.
            Les versets 14 à 21 reviennent en arrière pour relater ce qui est comme un point lumineux dans l’histoire de ce roi : sa visite au prophète Élisée sur son lit de mort. Car ce dernier, qui avait assisté à l’enlèvement d’Élie doit, à la différence de son maître, passer par la mort.
            En souvenir de cet événement, le roi s’écrie comme Élisée jadis : « Char d’Israël et sa cavalerie » (2 : 12). Regrette-t-il que le même honneur ne soit pas accordé par l’Éternel à Élisée ? Ou est-ce une allusion à la perte qu’allait faire Israël du plus puissant de ses défenseurs ?
            Toujours est-il que le prophète de la grâce y trouve occasion pour donner à son peuple un dernier signe de salut et de délivrance. Ce sera en quelque sorte son testament. L’arc de Joas, guidé par les mains d’Élisée, annonce une victoire sur les Syriens. Par la fenêtre ouverte vers l’orient, une flèche symbolique doit être tirée ; elle signifie la destruction de ces ennemis traditionnels. En fait, la victoire dépendra du degré de confiance en Dieu que montrera le roi. Or la manière dont il exécute la seconde instruction du prophète en ne frappant que trois fois avec les flèches contre terre montre qu’il ne s’empare que timidement de la promesse qui lui est faite. Il ne remportera donc que trois batailles. Nous assistons à la déception et à la colère de l’homme de Dieu. Quand il s’agit de nos victoires, comme de nos bénédictions (4 : 6), les limites sont toujours de notre côté, jamais de celui de Dieu.

                                    Miracle au tombeau d’Élisée (v. 20-21)

            Pendant sa vie, Élisée avait comme Élie rendu la vie à un mort. Mais une scène plus extraordinaire encore que la résurrection du fils de la femme sunamite va compléter le nombre des miracles d’Élisée.
            Si pour ce grand prophète le fait d’être malade, de mourir et d’être enterré constitue une fin banale, sa tombe va être en revanche le théâtre d’un événement extraordinaire, la troisième et dernière résurrection relatée dans l’Ancien Testament : un homme qu’on enterre ressuscite dès que son corps touche les os du prophète. Cette scène évoque la puissance et la gloire d’un plus grand qu’Élisée. C’est en entrant, par la foi, en contact avec un Christ mort que nous avons la vie éternelle et que nous sommes mis au bénéfice de sa résurrection. Le pouvoir de la mort est vaincu pour nous par la mort de Christ.
            Ajoutons que cette scène a un caractère prophétique. Le cadavre déposé sous la menace d’ennemis dans le tombeau de l’homme de Dieu suggère la condition actuelle du peuple d’Israël. Il est semblable à ces os secs de la vision d’Ézéchiel (ch. 37). Le peuple retrouvera sa vie nationale, et il surgira comme d’entre les morts, au moment où il entrera en relation avec Celui qu’il a percé (Zach. 12 : 10).

                                    Triple victoire sur les Syriens (v. 22-25)

            Ces derniers versets du chapitre confirment l’oppression d’Israël par les Syriens sous le règne précédent de Joakhaz et la fidélité de l’Éternel aux promesses qu’Il avait faites aux pères. Il délivre son peuple coupable par le moyen de Joas, suscité comme sauveur. Celui-ci bat les Syriens à trois reprises, ainsi que le prophète l’avait annoncé.
            Quelle patience que celle de Dieu envers ce peuple si décevant ! En dépit de toute sa misère et de son idolâtrie, « l’Éternel usa de grâce envers eux, et eut compassion d’eux… il ne voulut pas les détruire, et ne les rejeta pas de devant sa face » (v. 23).


                        CHAPITRE 14 Amatsia, roi de Juda, et les rois d’Israël

                                    Début du règne d’Amatsia (v. 1-7)

            Le chapitre 14 nous ramène en Juda auprès d’Amatsia, fils et successeur de Joas de Juda, dont le règne va se superposer pendant 15 ans avec celui de l’autre Joas.
            La mère d’Amatsia, Jehoaddan, originaire de Jérusalem, a été choisie comme femme à Joas par Jehoïada, son sage conseiller (2 Chr. 24 : 3). D’une manière générale, quand le nom de la mère d’un roi et son appartenance au peuple sont indiqués, il s’agit d’un roi craignant l’Éternel. C’est le cas dans toute la première partie du règne d’Amatsia. Toutefois une distance est marquée par rapport à son ancêtre David, à la différence d’Ézéchias (18 : 3) et de Josias (22 : 2) qui supporteront plus tard la comparaison avec David.
            Élément positif de ce règne d’Amatsia : tout en condamnant les deux assassins de Joas son père, il épargne leurs fils (v. 5-6). Conformément à la loi de Moïse et au commandement de l’Éternel, il ne fait pas, comme c’était alors l’usage, retomber le châtiment sur les fils de ces meurtriers. On comprend que cette habitude cruelle était destinée à éviter toute possibilité de vengeance de la part des membres de la famille des condamnés. Cette référence au Deutéronome (24 : 16) nous permet de comprendre que cette loi était connue d’Amatsia et qu’il cherchait à la respecter. Parmi ses obligations, un roi avait celle d’écrire pour lui-même une copie de la loi, de l’avoir près de lui, et d’y lire tous les jours de sa vie, « afin qu’il apprenne à craindre l’Éternel son Dieu et à garder toutes les paroles de cette loi et ces statuts pour les faire » (Deut. 17 : 18-19).
            Hélas, comme dans l’histoire de Joas de Juda au chapitre 12, ce commencement prometteur se trouve contredit par une fin de règne catastrophique. Tant il est vrai que rien n’est acquis dans l’histoire morale d’un homme, et que la fin d’une chose est plus significative que son commencement. Afin de comprendre ce qui s’est passé, il faut se reporter au chapitre 25 du deuxième livre des Chroniques. Amatsia part en campagne contre Édom et fait appel à des mercenaires venus d’Israël. Repris par un prophète, il les congédie. Mais ceux-ci, outragés et privés du butin sur lequel ils comptaient, se vengent en pillant les villes de Juda.
            La victoire qu’Amatsia remporte sur Édom va entraîner en fait pour lui un désastre moral dont il ne se relèvera pas. Les Chroniques nous apprennent que, de cette campagne, Amatsia a ramené dans son butin les faux dieux des Édomites. Des faux dieux devant lesquels il va se prosterner et auxquels il va brûler de l’encens ! Quelle déchéance ! Il semble qu’elle a comme point de départ l’amertume ressentie par Amatsia envers l’Éternel qui a permis la perte de cent talents d’argent et la dévastation des villes de Juda.

                                    Une guerre fratricide et ses conséquences (v. 8-22)

            L’irritation d’Amatsia va s’exprimer aussi contre Joas, roi d’Israël, qu’il tient pour le grand responsable de l’attaque des villes de Juda. Il le provoque et reçoit une réponse pleine de mépris sous forme d’une petite parabole (v. 9). Elle ironise sur la disproportion des forces entre Israël (le cèdre du Liban) et Juda (l’épine), mise en évidence par l’intervention de Jéhu (la bête des champs) écrasant cette dernière.
            L’orgueil répond à l’orgueil, et voilà une guerre fratricide engagée entre les tribus d’Israël. Le livre des Proverbes nous rappelle que « ce n’est que de l’orgueil que vient la querelle » (Prov. 13 : 10).
            Cette guerre va coûter très cher au petit royaume de Juda : dispersion des combattants, muraille de Jérusalem démantelée, trésor du temple dépouillé comme il ne l’a encore jamais été par les ennemis traditionnels d’Israël, maison du roi vidée elle aussi, et enfin, des otages emmenés. Quel désastre pour Amatsia et tout Juda, et surtout quel déshonneur pour l’Éternel ! L’occasion a été donnée aux ennemis du peuple de Dieu d’attribuer cette défaite à l’impuissance de l’Éternel et de triompher sans avoir eu eux-mêmes à combattre.
            Dès lors il n’est plus fait mention d’Amatsia qui meurt 15 ans plus tard sans qu’il soit question d’un retour vers l’Éternel.

                                    Jéroboam II, roi d’Israël (v. 23-29)

            Ce troisième successeur de Jéhu monte sur le trône d’Israël. Quarante ans de règne sont résumés par un seul verset : « Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel » (v. 24). Et pourtant son règne, comme celui de Joas son prédécesseur, connaît extérieurement une certaine prospérité (v. 28). Le secret nous en est donné : l’Éternel, voyant l’affliction d’Israël et qu’il n’y avait plus personne pour le secourir, les sauve lui-même par la main de leur mauvais roi Jéroboam. Il est très touchant de lire, comme si Dieu se donnait des excuses à lui-même, qu’Il « n’avait pas dit qu’il effacerait le nom d’Israël de dessous les cieux » (v. 27).
            Il est intéressant de trouver au verset 25 une mention du prophète Jonas que nous connaissons si bien par son livre et par son histoire. Il avait annoncé à Israël un événement heureux qui s’était réalisé ; une certaine gloire s’était attachée à lui de ce fait. Son livre le montre chargé d’une mission pleine de risques à un peuple méchant, ennemi d’Israël. De plus, sa prophétie, il le pressentait, n’allait pas se réaliser, le désavouant apparemment comme prophète (voir Deut. 18 : 22). Son intervention ici nous aide à comprendre l’arrière-plan de son histoire.


                        CHAPITRE 15 Azaria, roi de Juda. Derniers rois d’Israël. Jotham, roi de Juda

                                    Azaria, roi de Juda (v. 1-7)

            Sous Jéroboam II, roi d’Israël, Azaria, nommé aussi Ozias (v. 32) monte sur le trône de Juda. Il fait « ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (v. 3), tout en tolérant les hauts lieux que plus tard Ézéchias éliminera (voir 18 : 4). Ces hauts lieux montraient combien la conformité au monde païen s’était infiltrée au milieu du peuple de l’Éternel. On sait qu’une telle conformité au monde religieux a été aussi un piège pour l’Église dans laquelle, dès le début de son histoire, ont été introduits bien des rites et cérémonies d’origine païenne.
            Le règne d’Azaria, comme ceux de Joas et d’Amatsia, se partage en deux parties, l’une bonne, l’autre mauvaise. De nouveau c’est au livre des Chroniques que nous devons le récit de la chute morale qui constitue le tournant de l’histoire de ce roi. Béni au commencement pour sa fidélité, mais enorgueilli par sa réussite, Azaria s’était cru permis de prendre la place du souverain sacrificateur en offrant lui-même le parfum du sanctuaire. Rien de nouveau non plus dans l’histoire de la chrétienté, où le pouvoir civil s’est si souvent cru autorisé à exercer aussi le pouvoir religieux, et inversement. Melchisédec fait exception dans la Parole. Il cumule les fonctions de roi et de sacrificateur (Héb. 7 : 1), et c’est ce qui fait de lui un si beau type du Seigneur Jésus Christ.
            Azaria est frappé de lèpre, chassé du temple et exclu de la communauté d’Israël. Jotham, son fils, exerce la régence à sa place.

                                    Zacharie et Shallum, rois d’Israël (v. 8-15)

            Zacharie est le quatrième et dernier descendant de Jéhu sur le trône d’Israël. Six mois suffisent pour démontrer qu’il est un mauvais roi. Ici s’ouvre la période d’usurpations et d’assassinats qui précède la déportation des dix tribus par le roi d’Assyrie. Shallum, le meurtrier de Zacharie, prend la place de sa victime, mais son forfait ne lui profite guère ; il n’occupe le trône qu’un seul mois pour être à son tour remplacé par son assassin Menahem. Sous ces règnes et ceux de leurs successeurs, l’Éternel envoie à son peuple des prophètes dont nous avons les écrits, en particulier Osée. Celui-ci stigmatise ces mauvais règnes marqués par le despotisme et la cruauté : « Ils ont fait des rois, mais non de par moi ; ils ont fait des princes, et je ne le savais pas » (Osée 8 : 4). « Ils dévorent leurs juges : tous leurs rois sont tombés ; nul d’entre eux ne m’invoque » (Osée 7 : 7).

                                    Menahem et Pekakhia, rois d’Israël (v. 16-26)

            S’étant lui aussi emparé du pouvoir par le crime, Menahem entend le conserver par la terreur. Sans doute pour faire un exemple, il châtie avec la dernière cruauté les habitants de Thiphsakh qui ne lui avaient pas ouvert les portes de leur ville.
            C’est sous ce règne qu’apparaît pour la première fois la nation redoutable que l’Éternel désigne comme « l’Assyrie, verge de ma colère » (És. 10 : 5), qui joue un si grand rôle dans l’histoire passée et future d’Israël. Pul, son roi, que beaucoup s’accordent à assimiler à Tiglath-Piléser (v. 29), constitue une menace pour le petit royaume et, pour s’assurer sa protection, Menahem lui verse un énorme tribut qu’il obtient par l’impôt.
            Contrairement à tous les rois d’Israël mentionnés dans ce chapitre, il n’est pas assassiné et laisse le trône à Pekakhia son fils, qui ne règne que deux ans. Comme son père, il fait ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel, bilan sans appel !

                                    Pékakh, roi d’Israël (v. 27-31)

            Ce militaire lui aussi s’empare du pouvoir en assassinant le roi qu’il est censé servir. Ce régicide a lieu à une date marquante, la 52ème année, « l’année de la mort du roi Ozias » (ou Azaria) signalée par Ésaïe comme celle où le jeune prophète est appelé à son ministère (És. 6 : 10). Or la substance de ce ministère, c’est un endurcissement partiel qu’il doit annoncer à Israël (voir Rom. 11 : 25). Mais en même temps il proclamera la naissance (És. 7 : 14), puis l’apparition de Celui qui sera « une lumière des nations et le salut jusqu’au bout de la terre » (És. 49 : 6).
            Ce n’est donc pas une coïncidence si ce règne de Pékakh inaugure avec Tiglath-Piléser, roi d’Assyrie, la déportation des dix tribus qui vont se perdre au milieu des nations, dispersion qui va perdurer jusqu’à la veille de l’apparition du Seigneur pour sauver son peuple. Cette déportation se fera en trois fois, mais commence par Galaad, cette région d’au-delà du Jourdain où s’étaient établies les deux tribus et demie qui n’avaient pas voulu passer le fleuve et que leur manque de foi avait rendues vulnérables.
            Pékakh, assassin de son roi, trouve la mort par l’épée d’Osée qui le remplace sur le trône. Comme pour Shallum, c’est la juste rétribution dont le principe est annoncé par l’Éternel à Noé après le déluge.

                                    Jotham, roi de Juda (v. 32-38)

            N’ayant plus rien à nous dire de bon du royaume d’Israël dont les jours sont désormais comptés, la Parole fait un retour à celui de Juda et nous encourage par l’histoire de Jotham, un roi fidèle. « Il fit ce qui est droit aux yeux de l’Éternel » (v. 34), à l’image des débuts du règne d’Ozias son père. Sans doute ce qui est arrivé ensuite à celui-ci lui a-t-il servi d’exemple. Non seulement il n’est pas entré dans le temple de l’Éternel mais il en a bâti la porte supérieure (v. 35). Ce dernier fait est soigneusement relevé dans l’Écriture, montrant combien Dieu apprécie ce qui est fait pour sa maison, qui est aujourd’hui l’Assemblée.


                        CHAPITRE 16 Achaz, roi de Juda

                                    Un règne désastreux (v. 1-4)

            En contraste avec les rois d’Israël, ceux de Juda, si l’on excepte le temps de l’abominable Athalie, ont eu des règnes recueillant l’approbation de l’Éternel. En général, il s’agissait de la première partie de leur vie, ce qui met en évidence le besoin pour tout croyant d’être gardé jusqu’au bout de sa course chrétienne.
            Achaz, lui, dès le début de son histoire, nous est présenté comme marchant dans la voie des rois d’Israël et non dans celle de David son père. Autrement dit, il ne s’est pas plus laissé enseigner par des exemples négatifs que par un exemple positif. Pour chacun de ces rois, la référence c’est ce que considèrent « les yeux de l’Éternel » (15 : 3, 9, 18, 24, 28, 34), ces yeux qui parcourent la terre, qui voient tous les fils des hommes (Ps. 11 : 4) et prennent connaissance de toutes leurs œuvres. Ce que ces yeux voient et retiennent de l’histoire d’Achaz est épouvantable : il offre son fils en sacrifice par le feu à Moloch, et se conduit comme un véritable apostat.

                                    Une politique étrangère habile (v. 5-9)

            En revanche, ce que l’histoire des hommes pourrait retenir d’Achaz, c’est qu’il a été un fin politique, et que sa diplomatie a su adroitement détourner sur la Syrie les ambitions du roi d’Assyrie, tout en le débarrassant de deux redoutables voisins.
            Ces derniers, Retsin, roi de Syrie et Pékakh, fils de Remalia, roi d’Israël, apparaissent dans le chapitre 7 d’Ésaïe, en train de menacer Jérusalem. Mais ils sont détournés de leur mauvais dessein par une intervention divine annoncée par Ésaïe. Si on s’en tenait au récit de notre livre des Rois, on pourrait attribuer cette délivrance à l’habileté du roi Achaz ; il dépouille la maison de l’Éternel et celle du roi pour désintéresser Tiglath-Piléser et s’assurer de son appui contre les deux rois complices. En réalité, Ésaïe nous rappelle que tout événement comporte une face cachée qui est celle de Dieu. À travers cette délivrance, l’Éternel voulait donner le signe merveilleux de la naissance virginale du Seigneur Jésus, selon le verset d’Ésaïe 7 déjà cité. Bien que ce signe soit donné dans un triste contexte et à quelqu’un de tout à fait indigne, Dieu nous apprend qu’Il est, Lui, le maître du monde et de l’histoire, et que sa grande pensée, quoi qu’il arrive, est toujours la gloire de son Fils.

                                    Une religion qui convient au monde (v. 10-20)

            L’intérêt, le pouvoir et l’argent ont scellé l’amitié entre Achaz et Tiglath-Piléser. Ces deux rois se rencontrent à Damas, capitale de l’ennemi vaincu, pour se congratuler au sujet de la victoire remportée sur les Syriens. Pas un mot de reconnaissance envers Dieu de la part d’Achaz, et nulle mention non plus du prophète qui avait annoncé l’issue de cette guerre.
            Ce que retient notre récit, c’est l’impiété provocante d’Achaz. Ayant vu l’autel idolâtre de Retsin, il en envoie le modèle à Jérusalem, donnant ordre au sacrificateur Urie de l’installer à la place d’honneur dans le parvis du temple. À son retour de Damas, Achaz offre sur cet autel son holocauste, son offrande de gâteau, sa libation, ses sacrifices de prospérités ; il n’y manque que ses sacrifices pour le délit et le péché, ce qui est significatif. Actes sacrilèges imitant les institutions divines et se donnant belle apparence - le nouvel autel est plus grand que celui qu’il pousse de côté - mais qui sont un outrage à Dieu. Le grave péché d’Achaz consiste à penser qu’il peut servir l’Éternel (en offrant les sacrifices prescrits par la loi) sur un autre autel, qui plus est, copié sur un autel idolâtre et en changeant la disposition du temple ! N’est-ce pas finalement ce qu’a fait la chrétienté ?
            En outre, les instructions qu’Achaz donne à Urie montrent qu’il associe tout le peuple du pays à son impiété. Quel triste exemple pour le peuple ! Car ces rois coupables nous rappellent encore une fois que, plus haute est la fonction, plus grande est la responsabilité de celui qui l’exerce. Sa défaillance aura sur ceux qui sont sous son autorité un poids moral proportionnel à l’importance de sa fonction. Cela justifie l’injonction formulée pour un temps futur, mais valable aussi pour nous aujourd’hui : « Et maintenant, ô rois, soyez intelligents » (Ps. 2 : 10) !
            Remarquons les verbes du verset 17 : il « enleva », il « ôta », il « fit descendre », il « changea »… et tout ce travail destructeur, il le fait pour satisfaire sa vanité personnelle et être par la même occasion agréable au roi d’Assyrie ! Il a désormais sa propre religion, conforme à ce qui plaît au monde et à son prince.
            Ajouter et retrancher, c’est bien ce que les hommes se sont permis de faire avec la Parole de Dieu. Mais n’est-il pas impressionnant que celle-ci se termine sur une menace terrible adressée à ceux qui font ainsi (Apoc. 22 : 18-19).


                        CHAPITRE 17 La déportation d’Israël loin de son pays

                                    Osée, roi d’Israël (v. 1-6)

            C’est une conspiration qui a placé Osée sur le trône d’Israël (15 : 30), c’est aussi une conspiration qui le lui fait perdre. Le roi d’Assyrie, dont il était devenu le vassal, apprend qu’il a fait des avances secrètes à son ennemi le Pharaon, et le met en prison (v. 4).

                                     Récapitulation divine de l’histoire d’Israël (v. 7-24)

            La prise de Samarie, avec la déportation massive des dix tribus qui en est la conséquence, est l’occasion pour l’Éternel d’en évoquer les raisons. Dans un long réquisitoire, Il établit à la fois la culpabilité d’Israël depuis son entrée dans le pays, et la longue patience dont Lui-même a usé envers ce peuple incorrigible.
            Les termes employés résument à la fois l’activité quant au mal, allant jusqu’à des sacrifices d’enfants, et le non-respect des droits de l’Éternel. Le tragique déclin moral d’Israël a pour cause première le fait de ne pas avoir écouté (v. 14) et pour aboutissement la divination et les enchantements (v. 17), autrement dit ce que, par la bouche de Moïse, Dieu avait dénoncé dès le début de l’histoire du peuple comme étant la pire des abominations (Deut. 18 : 9-14).
            Ne pas prêter attention à la parole de Dieu constitue le point de départ d’une déchéance qui livre progressivement les âmes à la servitude complète de l’Ennemi. Et penser qu’on restera maître de s’arrêter sur cette pente inéluctable est une illusion dans laquelle, hélas, bien des prétendus chrétiens sont tombés. « C’est pourquoi nous devons porter une plus grande attention à ce que nous avons entendu, de peur que nous n’allions à la dérive » (Héb. 2 : 1).
            « Ils marchèrent après la vanité, et agirent vainement (ou devinrent vains, inutiles) » (v. 15). L’apôtre Pierre semble se référer à cette expression répétitive lorsqu’il rappelle à des chrétiens de la dispersion qu’ils ont été « rachetés de leur vaine conduite qui vous avait été enseignée par leurs pères… par le sang précieux de Christ » (1 Pier. 1 : 18). Mais n’oublions pas que nous-mêmes, gens des nations, avions aussi « marché autrefois, selon la façon de vivre de ce monde… nous étions par nature des enfants de colère, comme aussi les autres » (Éph 2 : 2-3), avant d’être les objets de l’immense grâce de Dieu. C’est pour donner la mesure d’une telle grâce que la Parole de Dieu contient des bilans aussi sévères, propres à ouvrir les yeux des pécheurs et à toucher leur conscience.
            Pour en revenir à Israël, Dieu prend soin de justifier son châtiment en rappelant ce que Lui-même a fait pour son peuple et la triste réponse qu’Il en a reçue. De même plus tard le discours d’Étienne, que ce fidèle témoin signera de son sang, sera comme la conclusion tragique d’une longue histoire entre l’Éternel et son peuple terrestre, histoire qui met en évidence cette immense patience de Dieu. Parfois c’est par des images et des comparaisons que Dieu illustre l’ingratitude d’un peuple qui a été l’objet de tant d’amour de sa part (Ézé. 16 ; Jér. 2), ainsi que tout le livre du prophète Osée, qui personnifie Israël sous les traits de Gomer (1 : 3), son épouse infidèle.

                                    La nouvelle population et ses problèmes (v. 25-41)

            Après la prise de Samarie, le nouveau roi Sargon procède, comme Tiglath-Piléser son prédécesseur, à un vaste échange de populations. C’était la manière radicale par laquelle les rois d’Assyrie cherchaient à prévenir les rebellions des peuples qu’ils avaient soumis. Les dix tribus déportées en Assyrie ont été remplacées par des gens venus de régions précédemment conquises, à commencer par ceux de Babel (Babylone).
            Dieu rappelle son existence à ces païens, plus sensibles à ses avertissements que son propre peuple. Il envoie des lions comme pour protéger ce pays sur lequel Il a continuellement les yeux (Deut. 11 : 12), le pays d’Emmanuel (És. 8 : 8). Et, après l’intervention du roi d’Assyrie, ces nouveaux habitants reçoivent un enseignement, hélas bien mélangé. Il est dit d’eux qu’ils craignaient l’Éternel, en même temps qu’une place était faite parmi eux aux dieux de chacune de ces nations. Si bien qu’il est écrit à quelques versets d’écart, ce qui semble le contredire, qu’ils ne craignaient pas l’Éternel. Que faut-il en conclure ? Sans doute qu’en présence de personnes aussi peu responsables, comme il en existe tant dans le monde aujourd’hui, Dieu seul est en mesure de discerner les âmes dans lesquelles existe cette crainte.

                                    Quand la grâce apparaîtra

            L’origine et les coutumes religieuses équivoques de ces Samaritains expliquent, sans les excuser, l’absence de relations avec eux et le profond mépris des Juifs au temps du Seigneur. Au point qu’être un Samaritain deviendra une injure aussi blessante que celle d’avoir un démon (Jean 8 : 48). Eh bien, la grâce donnera à la Samarie une belle priorité par rapport à l’évangile. C’est une femme samaritaine qui va être comme les prémices d’une moisson déjà blanche, une adoratrice du Père en esprit et en vérité et une évangéliste dans son village (Jean 4 : 23-24, 39). C’est un lépreux samaritain qui, seul sur les dix que Jésus avait guéris, est retourné sur ses pas pour Lui rendre grâces (Luc 17 : 15). C’est dans cette même Samarie que l’évangile sera prêché par Philippe tout de suite après la Judée et Jérusalem (Act. 8 : 5). Puis Pierre et Jean - ce dernier était jadis prêt à faire descendre le feu du ciel sur un village samaritain (Luc 9 : 54) - se rendront aussi en Samarie et prieront pour que le sceau de l’Esprit soit apposé sur ce travail du Seigneur (Act. 8 : 14-15). Enfin quand notre Seigneur voudra faire comprendre combien Il s’est abaissé pour devenir véritablement notre prochain, c’est au bon Samaritain qu’Il voudra s’identifier (Luc 10 : 33, 36).
            En apprenant quelle était l’origine et la condition longuement décrite de ces gens de la Samarie, n’avons-nous pas une démonstration de la grâce souveraine et surabondante de notre « Emmanuel » ?


D’après « Sondez les Écritures » (vol. 14)
 

À suivre