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LE DEUXIÈME LIVRE DES ROIS (2-4)


LE MINISTÈRE D’ÉLISÉE (1) : 2 ROIS 2 : 15 à 4 : 44
            CHAPITRE 2 (v. 15-25) : Début du service d’Élisée
                  Incrédulité des fils des prophètes (v. 15-18)
                  Les eaux assainies (v. 19-22)
                  Le jugement sur les enfants moqueurs (v. 23-25)
            CHAPITRE 3 : Coalition de Joram, Josaphat, et du roi d’Édom
                  Joram monte sur le trône (v. 1-3)
                  Moab se rebelle (v. 4-8)
                  L’Éternel agit en discipline (v. 9-12)
                  Les trois rois devant Élisée (v. 13-19)
                  La délivrance d’Israël et le jugement de Moab (v. 20-27)
        CHAPITRE 4    
                  La veuve et ses deux enfants (v. 1-7)
                  Le remède de l’Éternel (v. 5-7)
                  La Sunamite
 (v. 8-37)     
                  É
lisée avec le peuple (v. 38-44)


LE MINISTÈRE D’ÉLISÉE (1) : 2 ROIS 2 : 15 à 4 : 44

                        CHAPITRE 2 (v. 15-25) Début du service d’Élisée

                                    Incrédulité des fils des prophètes (v. 15-18)

            Les fils des prophètes sont des images du résidu composé des croyants juifs qui, après l’enlèvement de l’Église, reconnaîtront Christ comme leur Messie. Ils discernent qu’Élisée succède à Élie, mais leurs pensées restent terrestres. Elles ne s’élèvent pas au-dessus du sommet des montagnes où, à leur avis, l’Esprit de l’Éternel aurait emporté Élie. On compte alors sur les capacités humaines, et cinquante hommes vaillants sont envoyés. L’homme voudrait intervenir dans un domaine qui dépasse sa compréhension et ses compétences. Ils envoient à la recherche d’Élie autant d’hommes qu’Achazia en avait envoyé pour s’opposer à Élie (ch. 1).
            Élisée les dissuade d’intervenir, mais devant leur insistance, il cède. Si nous ne nous soumettons pas avec foi à la pensée de Dieu, nous ferons l’expérience pénible (trois jours de recherches), que nos pensées et nos efforts sont vains.
            D’un point de vue prophétique, le résidu juif ne sera pas convaincu d’emblée de la résurrection de Christ, manifestant la même incrédulité que Thomas (Jean 20 : 24-29). Ce n’est qu’après une douloureuse recherche qu’ils « regarderont vers celui qu’ils ont percé » (Zach. 12 : 10).

                                    Les eaux assainies (v. 19-22)

            Le premier miracle qu’opère Élisée est un miracle de grâce. Jéricho est marquée par la malédiction prononcée par Josué (Jos. 6 : 26).
            L’emplacement est bon ; le monde extérieurement est plaisant ; mais les sources morales auxquelles on s’abreuve sont mauvaises, et la terre ne produit aucun fruit. Élisée apporte la grâce. Le sel préserve de la corruption. Il parle de ce qui est saint, séparé du péché. On le jette à la source : Dieu s’occupe avant tout de l’origine du mal, plutôt que de ses conséquences.
            Lorsque Christ apparaîtra, la malédiction sera ôtée. Il introduira alors son peuple purifié dans son règne.

                                    Le jugement sur les enfants moqueurs (v. 23-25)

            Mais si la malédiction est ôtée de Jéricho (v 19-22), elle tombe sur ces petits garçons qui tournent en dérision ce qui est saint, à savoir l’élévation d’Élie dans le ciel. L’enlèvement d’Élie était connu en Israël. Si ce fait nourrissait la foi des croyants, c’était un sujet de dérision pour l’incrédulité. « Monte, chauve ! » est probablement une allusion moqueuse à l’élévation d’Élie au ciel. Le jugement frappait aussi les parents de ces enfants. Ces jeunes garçons auraient-ils eu connaissance de ce fait s’ils n’avaient pas entendu les moqueries de leurs parents incrédules ? Ces profanes tombent sous le jugement.
            Pourtant, la malédiction ne nourrit pas le prophète. Il s’en va au Carmel (v. 25). L’épisode des enfants moqueurs a dû être très douloureux pour le prophète de la grâce. Aussi a-t-il besoin, avant d’aller à Samarie, de retourner au Carmel pour retrouver une certaine sérénité. C’est le lieu où le sacrifice a été offert (1 Rois 18 : 37). Nous avons toujours à retourner à la croix. Réalisons toujours mieux de quel amour le Seigneur Jésus nous a aimés lorsqu’il a été frappé à la croix, et nous pourrons, dans un monde hostile, être des témoins de la grâce qui nous a sauvés.
            Il s’en retourna à Samarie : c’est envers cette ville impie, siège de la royauté infidèle, que va s’exercer son ministère.


                        CHAPITRE 3 Coalition de Joram, Josaphat, et du roi d’Édom

                                    Joram monte sur le trône (v. 1-3)

            Joram monte sur le trône d’Israël. Il commence son règne pendant celui de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda (1. 17). Ici, il est contemporain de Josaphat. Cette contradiction apparente semble indiquer que Joram, fils de Josaphat, a régné conjointement à son père pendant les dernières années de celui-ci. Josaphat, ayant régné 25 ans à Jérusalem (1 Rois 22. 42), Joram monte sur le trône d’Israël, la 18e année de son règne (2 Rois 3 : 1). 2 Rois 1 :17 donne le début de son règne la 2e année de Joram, fils de Josaphat. Josaphat et son fils auraient régné ensemble à peu près huit ans, c’est-à-dire toute la durée du règne de Joram (2 Chr. 21 : 5). À moins que le deuxième livre des Chroniques ne compte le début du règne de Joram qu’à partir de la mort de Josaphat (voir aussi 2 Rois 8. 16).
            Trois points montrent la patience de Dieu :
                  - À cause de l’humiliation apparente d’Achab, le jugement que l’Éternel avait annoncé par Élie avait été repoussé dans les derniers jours de son fils (1 Rois 21 : 21, 29). Dieu montre ainsi combien une humiliation même superficielle retient son attention.
                  - Mais lorsque Achazia devient roi, ce jugement annoncé ne le frappe pas. Sa chute à travers le treillis de sa chambre haute n’est qu’un sérieux avertissement adressé à sa conscience.
                  - Lorsque Joram monte sur le trône à la suite de son frère (Achazia n’ayant pas de fils), l’Éternel patiente encore douze ans avant de le frapper. Cette patience n’a rien d’une approbation (Ecc. 8 : 11 ; Ps. 50 : 21), puisque le jugement sera finalement exécuté.
            « Il fit ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel » : l’Esprit de Dieu donne d’abord une appréciation morale. Dieu est attentif à la conduite de l’homme et n’a pas les mêmes critères de jugement que le monde (la réussite sociale, l’intelligence…). Nous trouvons cette même pensée à l’égard de Job comme aussi au sujet de la plupart des rois d’Israël et de Juda.
            Pourtant, l’Éternel, qui mesure tout, déclare que Joram a ôté la stèle de Baal. Il ne semble pourtant pas que Joram agisse avec l’énergie de la foi, mais plutôt poussé par une conscience mal à l’aise. Ce n’est pas à la racine du mal qu’il s’attaque – son éloignement de l’Éternel –, mais simplement à ses conséquences.
            Il s’attache au péché de Jéroboam qui, sous l’apparence de la religion du vrai Dieu, est une grossière idolâtrie. Nous trouvons le péché de Jéroboam ailleurs (1 Rois 12 : 26-33). Pour des motifs politiques, ce roi d’Israël passe outre aux ordonnances de l’Éternel et établit un culte pour unifier Israël sous sa main.

                                    Moab se rebelle (v. 4-8)

            C’est le résultat de l’infidélité d’Achab qui pesait déjà sur Achazia. Dieu utilise la même épreuve que pour son frère (1 : 1), afin de toucher le cœur et la conscience de Joram.
            Que fait-il ? Il se tourne vers les ressources humaines, plutôt que vers l’Éternel. Dieu ne nous envoie jamais une épreuve pour tester nos prétendues capacités à la surmonter, mais pour que nous recherchions sa face en nous rejetant sur lui.
                  – D’abord, le roi passe en revue tout Israël pour savoir sur quel potentiel militaire il peut compter.
                  – Ensuite, il se tourne vers Josaphat, roi de Juda. « Viendras-tu avec moi à la guerre contre Moab ? » (v. 7a). «L’union fait la force », dit-on communément. La vraie force n’est-elle pas d’obéir au Seigneur ?
            C’est la deuxième fois que Josaphat entend une telle question (1 Rois 22 : 4). Si Josaphat est un roi pieux à bien des égards, il est, hélas, le roi des alliances douteuses et des compromis. À la même question il apporte la même réponse : « Moi je suis comme toi… » (v. 7b). Il semble avoir complètement oublié la leçon qu’il avait reçue lors de son alliance avec Achab (2 Chr. 19 : 2).
            Y voyait-il, dans un esprit « oecuménique », une occasion de réunifier Juda et Israël ? Mais toute unification née de la volonté de l’homme est vouée à l’échec. L’Éternel n’avait-Il pas dit à Roboam, son ancêtre : « C’est de par moi que cette chose a eu lieu » (1 Rois 12 : 24) ? L’amabilité, le désir de plaire au monde, la poursuite d’intérêts communs avec lui sont de terribles obstacles à une marche fidèle.
            Josaphat déclare à Joram qu’il est comme lui. Il y a pourtant une différence fondamentale entre un roi pieux ayant des relations avec l’Éternel et l’impie fils d’Achab marchant dans les voies de ses parents.
            C’est en vivant une réelle communion avec le Seigneur que nous serons séparés du monde et de son esprit. Le Seigneur Jésus disait du chef de ce monde : « Il n’a rien en moi » (Jean 14 : 30).
            Josaphat, dans son chemin de propre volonté, demande à Joram le chemin à suivre pour attaquer Moab. Il ne manifeste plus aucune dépendance de l’Éternel. Il est loin de celle montrée par David dans sa lutte contre les Philistins (2 Sam. 5 : 19-33) et combien son chemin est différent de celui parcouru par Élie avant son enlèvement (2 : 1-6) !
            « Par le chemin du désert d’Édom » (v. 8), répond Joram. Il y avait en effet deux routes qui s’offraient à eux : passer par le nord de la mer Morte ou par le sud. C’est ce dernier itinéraire qu’ils choisissent. L’homme du monde que représente Joram ne peut emmener son allié que dans le monde, dont Édom est l’image.

                                    L’Éternel agit en discipline (v. 9-12)

            Josaphat, répudiant toute idée de séparation, se retrouve associé non seulement à Joram mais aussi au roi d’Édom. Quelle triste alliance !
            Ces trois rois et leurs armées effectuent un circuit de sept jours. Voilà toute une semaine perdue pour Josaphat qui aurait pu employer ce temps pour s’occuper de son peuple et des intérêts de Dieu.
            Dieu dans sa grâce permet que ces armées soient éprouvées par l’absence d’eau. Cette situation produit une réaction :
                  – De la part de Joram. Repris dans sa conscience, il ne voit pourtant en l’Éternel qu’un Dieu qui punit. Réaction caractéristique de l’incrédule ! Ne pas se soucier de Dieu quand tout va bien, puis l’accuser de ses malheurs quand tout va mal. Joram oublie qu’il s’est placé lui-même dans cette situation difficile.
                  – De la part de Josaphat. Il s’enquiert enfin de l’Éternel qu’il a ignoré jusque-là. C’est humiliant d’attendre d’être dans la détresse pour se soucier de la pensée de l’Éternel. La réaction de Josaphat nous ramène encore à ce que nous trouvons lors de l’alliance de Josaphat avec Achab (1 Rois 22 : 7).
            Un serviteur de Joram répond à la question de Josaphat. Dieu révèle sa pensée à des gens insignifiants aux yeux du monde (voir Luc 3 : 2). Ce n’est pas quelque haut fait que le monde admire qui recommande Élisée ; il versait l’eau sur les mains d’Élie (v. 11b). Humble tâche qui préparait Élisée à un service plus grand. Il a été fidèle dans ce qui est très petit (Matt. 25 : 23), rafraîchissant Élie dans son service.

                                    Les trois rois devant Élisée (v. 13-19)

            Élisée ne s’adresse :
                  – ni au roi d’Édom ; il représente un homme du monde à qui il n’a rien à dire.
                  – ni à Josaphat ; Élisée avait certainement beaucoup de choses à lui dire quant à sa triste alliance et à son état d’éloignement de l’Éternel.
            Pourtant, ce n’est pas devant le monde que le croyant est repris. Dans sa première alliance avec Achab, l’Éternel avait attendu qu’il rentre chez lui pour lui envoyer un prophète pour le reprendre (2 Chr. 19 : 2). Si le Seigneur adresse une parole à la conscience de Jean le Baptiseur alors en prison, Il le fait confidentiellement, alors que devant la foule, Il prend sa défense (Luc 7 : 23 ; 24-35).
            Élisée s’adresse à Joram : « Qu’y a-t-il entre moi et toi ? » (v. 13). On dirait aujourd’hui : « Que me veux-tu ? » ou « qu’ai-je affaire avec toi ? ». Ce propos est totalement opposé au « moi, je suis comme toi », que Josaphat lui avait adressé. Non, il n’y a rien de commun entre ce roi impie voué à l’idolâtrie et le prophète qui se tient devant l’Éternel.
            Élisée n’est pas impressionné par la position royale de Joram. Sa situation sociale lui importe beaucoup moins que son état moral. En revanche, il a égard à la personne de Josaphat. Même si celui-ci est dans une fausse position, Élisée a égard à la nature divine que Dieu a placée en lui. Nous avons quelque chose d’un peu semblable en Genèse 20 : 7. Abraham, même dans une position fausse, est considéré comme un prophète et un intercesseur devant le roi de Guérar. C’est même la seule fois qu’il est dit qu’il est prophète.
            La grâce est étrangère au cœur naturel de Joram. Il a son opinion et persiste à penser que l’Éternel va juger, sentant confusément que l’Éternel est contre lui. Il est loin de se douter de la grâce dont il sera l’objet.
            Élisée fait appel à un joueur de harpe. Le prophète est tellement choqué par la mésalliance dans laquelle ces rois se sont engagés qu’il a besoin que son esprit retrouve sa sérénité pour pouvoir donner la pensée de l’Éternel.
            On a voulu attribuer à la musique un rôle spirituel, en s’appuyant sur ce passage. La musique élève l’âme, mais n’en est pas spirituelle pour autant et appartient au domaine des sentiments naturels.
            Apaisé par le joueur de harpe, Élisée donne la pensée de l’Éternel. « Qu’on remplisse de fosses cette vallée » (v. 16) : le miracle que l’Éternel va opérer fait appel à la foi. « Cette vallée sera remplie d’eau » (v. 17) : la bénédiction sera toujours surabondante par rapport à la capacité de l’homme à la recevoir. Elle ne viendra pas de façon naturelle, sous forme d’une pluie, que l’incrédulité pourrait attribuer au hasard.
            « Cela est peu de chose aux yeux de l’Éternel : il livrera aussi Moab entre vos mains »  (v. 18 ; voir 2 Sam. 7 : 19).

                                    La délivrance d’Israël et le jugement de Moab (v. 20-27)

            La manifestation de la grâce dépasse toute conception humaine. Le légalisme s’y perd : Dieu donne la victoire à deux rois incrédules, le roi d’Édom et Joram, le roi d’Israël, et aussi à Josaphat, roi de Juda, qui a grand besoin d’être relevé de sa chute. D’autre part, la bénédiction ne vient pas du pays de Juda ou même d’Israël, mais du chemin d’Édom. Dieu bouscule tout ce qui semble établi pour bénir.
            « L’heure d’offrir l’offrande » (v. 20) : il s’agit du « sacrifice continuel », celui qui était offert matin et soir. Ce sacrifice offert est l’image du sacrifice de Christ (Lév. 14 : 20). C’est sur la base de l’acceptation par Dieu du sacrifice que la grâce coule vers le pécheur.
            Les eaux sont « rouges comme du sang » (v. 22) : cette couleur suggère qu’un sacrifice a été offert pour la délivrance des pécheurs (délivrance des trois armées), mais que d’autre part le jugement a frappé les incrédules (Moab). Édom ne vaut pas mieux que Moab pour l’Éternel. Pourtant, dans sa souveraineté, Il délivre l’un et juge l’autre. Ne pouvant comprendre la grâce, les Moabites n’imaginent que mort et destruction. Terrible sort ; eux qui pensaient s’emparer du butin, vont droit au jugement. Les hommes du monde, s’étant débarrassés de Christ, croient qu’ils peuvent vivre à leur guise, n’ayant pas conscience que le jugement les attend.
            Nous avons ici un accomplissement partiel de la prophétie de Balaam (Nom. 24 : 17). Le roi de Moab offre son fils en holocauste (Mich. 6 : 7) : ne connaissant pas la grâce ni le moyen d’être délivré, il croit trouver le moyen de salut en sacrifiant son fils. Quel sacrifice humain pourrait satisfaire Dieu ? Un sacrifice humain est une abomination pour Dieu. Il y eut une grande indignation contre Israël : ses alliés se retirent de lui.
            Tel sera toujours le résultat négatif des victoires humaines qui ne sont pas celles de l’Éternel.


                        CHAPITRE 4 

                                    La veuve et ses deux enfants (v. 1-7)

                                                La détresse et le dénuement de la veuve (v. 1-2)

            Une veuve, privée de tout soutien, crie à Élisée et lui exprime toute sa détresse.
            « Ton serviteur… craignait l’Éternel » (v. 1) : elle rend un beau témoignage au sujet de son mari défunt. Plutôt que de faire étalage de ce qu’il avait fait pendant sa vie, elle parle de sa disposition intérieure vis-à-vis de l’Éternel.
            Avant de s’adresser à Élisée, la veuve a fait appel à un créancier. En cherchant du secours auprès de l’homme, elle fait l’amère expérience de ce qu’est l’égoïsme humain. Il n’y a que l’Éternel qui donne librement et sans rien demander en échange. Gardons-nous de devenir débiteurs de ce monde, il pourrait bien alors exercer des droits sur nous, sur nos enfants et nous asservir.
            Triste état du peuple de Dieu où une veuve d’un fils de prophète est réduite à emprunter à un créancier sans scrupule qui, aveuglé par son intérêt, veut lui prendre ses enfants !

                                                La foi active de la veuve (v. 3-4)

            Élisée adresse à cette femme deux questions :
                  – « Que ferai-je pour toi ? » (v. 2). « Veux-tu être guéri ? » demandera le Seigneur à l’infirme de Béthesda (Jean 5 : 6).
            Quelle est la mesure de sa foi, et qu’attend-elle du secours d’Élisée ? Elle ne répond pas à cette première question d’Élisée. Sa foi est-elle trop faible ? … Ou alors ne veut-elle pas dicter à Élisée ce qu’il doit faire ?

                  – « Dis-moi ce que tu as à la maison » (v. 2). Cela rappelle le « vous, donnez-leur à manger » du Seigneur aux disciples (Matt. 14 : 16).
            
Il s’agit de manifester sa pénurie. C’est le « rien du tout » de sa réponse. Elle n’a qu’un pot contenant juste assez d’huile pour s’oindre.
            Les cinq pains et les deux poissons que nous trouvons en Jean 6 : 9, comme l’huile de la veuve, viennent de Dieu. Il permet souvent que nous soyons placés dans des circonstances qui portent la marque de ses ressources de grâce. Celles-ci peuvent être très petites et faibles, mais la foi se les approprie et la délivrance s’opère par elles.
            L’Éternel se servira de la ressource qu’Il a donnée à cette veuve. Elle devait être dirigée quant à la manière de l’utiliser.

                                                Le remède de l’Éternel (v. 5-7)

            Élisée fait appel alors à sa foi et l’envoie chercher des vases vides chez ses voisins.
            De nos semblables, nous ne pouvons avoir que des vases vides ; la bénédiction viendra de l’Éternel. D’autre part, Il ne peut bénir que des vases vides, c’est-à-dire libérés de toute prétention humaine. Pour le monde, de tels vases ont peu de valeur.
            « N’en demande pas peu » (v. 3) : une foi hardie honore Dieu. Il répondra selon la mesure de foi de cette femme. « Ferme la porte » (v. 4) : nous trouvons trois fois cette expression dans ce chapitre (v. 21, 33). Les scènes de ce chapitre n’ont rien à faire avec le témoignage public.
            C’est la différence avec le ministère d’Élisée. Les 7 000 hommes cachés aux yeux d’Élie sont comme représentés ici dans le secret de la maison d’une veuve (1 Rois 19 : 18).
            D’une manière très humaine, on penserait qu’il faille justement ouvrir la porte pour que d’autres soient témoins de l’extraordinaire miracle qui allait s’opérer. Mais l’œuvre de Dieu est souvent cachée et a pour témoins ceux qui ont foi en la Parole de Dieu.
            La veuve associe ses enfants. Ils lui apportent les vases. Ils n’auraient pas appris de la même manière ce que sont les ressources de Dieu, avec le créancier.
            Ce qui manque d’abord, ce sont les vases. L’huile s’arrête de couler quand il n’y a plus de vases vides. Dieu remplira tout ce que notre foi met à sa disposition.
            Dieu verse sa bénédiction jusqu’à ce qu’il n’y ait plus assez de place (Mal. 3 : 10). Simon Pierre fera aussi l’expérience que ses filets se rompent et que la bénédiction que le Seigneur vient d’apporter par la prise de poissons est bien au-delà de ses capacités à la recevoir (Luc 5 : 6 ; Ps. 81 : 10).
            Dieu est le père des orphelins et le juge (ou défenseur) des veuves (Ps. 68 : 5). La veuve en fait l’expérience et raconte à Élisée ce qui est arrivé. Elle ne fait pas de publicité au sujet de ce miracle, mais partage sa reconnaissance avec quelqu’un qui peut apprécier avec elle la grâce dont elle est l’objet. Elle s’attend aussi à Élisée pour savoir ce qu’il y a lieu de faire avec cette huile.
            « Va, vends l’huile » (v. 7). L’épreuve est terminée et la bénédiction qui a été apportée dans cette maison rayonne aux alentours. Le témoignage du résidu, aux derniers jours, sera un bienfait pour d’autres (Dan. 11 : 33 ; 12 : 3).

                                    La Sunamite (v. 8-37)

                                                Une maison hospitalière (v. 8-11)

            La veuve du premier paragraphe de notre chapitre est bien différente de la femme qui nous est présentée ici. La première est veuve et pauvre, celle-ci est riche et a son mari. Pourtant quelle que soit leur condition sociale ou leur situation familiale, elles ont l’une et l’autre besoin du secours de l’Éternel.
            Cette femme sunamite utilise ses ressources matérielles pour le bien d’Élisée. De même, quelques femmes guéries par Jésus « l’assistaient de leurs biens » (Luc 8 : 2-3).
            Élisée se retirait là, et il était à l’aise dans cette maison. On pense à la maison de Marthe et Marie, dans laquelle le Seigneur s’est souvent arrêté (Luc 10 : 38), à celle de Lydie qui s’ouvre pour recevoir Paul et Silas (Act . 16 : 14-15). N’oublions pas l’hospitalité (Héb. 13 : 1-2).
            Quel beau témoignage avait rendu Élisée ! La Sunamite discerne le caractère de séparation et de consécration de son hôte. Elle associe son mari dans son projet d’aménager un logement au prophète.
            Bien que plus spirituelle que lui, comme la suite du récit le montre, elle ne manifeste aucune indépendance vis-à-vis de son mari.
            Elle discerne parfaitement ce qu’il y a lieu de mettre dans la chambre d’Élisée. Pas de luxe inutile, malgré les moyens dont elle dispose. Elle fait abstraction de sa position pour ne penser qu’à ce qui convient à un homme pour qui les richesses matérielles n’ont aucun attrait.

                                                Entretien d’Élisée avec la Sunamite (v. 12-17)

            Élisée est sensible aux attentions qui lui sont témoignées. Pourtant quand il fait appeler son hôtesse, la parole qu’il lui adresse est une épreuve pour sa foi : « Faut-il parler pour toi au roi ? » (v. 13a). Y a-t-il chez elle quelque désir d’augmenter ses ressources dans ce monde ?
            Nous verrons au chapitre 8 que ces biens matériels lui seront donnés en plus, en un temps de besoin. Jésus a dit : « Votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela » (Matt. 6 : 33).
            « J’habite au milieu de mon peuple » (v. 13b). Cette femme manifeste « la piété avec le contentement » (1 Tim. 6 : 6). Elle se réjouit d’appartenir au peuple de Dieu, malgré l’impiété qui le caractérise.
            Pourtant, si belle que soit sa foi, elle ne s’élève pas jusqu’à la promesse que lui fait Élisée : « Tu embrasseras un fils » (v. 16).
            Pourtant, ce que l’Éternel promet s’accomplit et Il « peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou pensons » (Éph. 3 : 20). Un bébé qui arrive dans une famille est une source de joie pour tous ses membres.

                                                La mort de l’enfant (v. 18-21)

            Quelques années passent, l’enfant grandit, et à l’époque de la moisson il est frappé par ce qui semble être une insolation mortelle (v. 19). L’enfant se plaint de maux de tête. Le père n’est pas à même de comprendre la souffrance de son fils. Le travail de la moisson accapare-t-il à ce point son esprit et son cœur ?
            La tendresse d’une mère aimante est sans ressource devant l’inexorable œuvre de la mort. Quel profond exercice de foi pour des parents croyants de réaliser que leurs enfants sont, par nature, « morts dans leurs fautes » (Éph. 2 : 5) ! Il faut une intervention divine pour les amener à la vie. Ils n’ont d’autre ressource que de s’adresser au Seigneur pour qu’Il fasse son œuvre dans le cœur et la conscience de leurs enfants.
            L’attitude de la Sunamite illustre cela : elle couche son fils mort dans la chambre qu’elle avait préparée pour Élisée. Elle réalise que seul Celui dont Élisée est le messager peut intervenir pour faire vivre son fils.
            Elle ferme la porte. Pour la deuxième fois une porte se ferme dans ce chapitre. Elle ne se lamente pas indéfiniment. Elle agit avec foi, cherchant du secours là où elle sait le trouver. Cette femme de foi illustre ce verset du Nouveau Testament : « Les femmes retrouvèrent leurs morts par la résurrection » (Héb. 11 : 35).
            Comme la Sunamite, Abraham aussi reçoit la promesse d’un fils lors de la visite d’un envoyé de Dieu. Malgré l’incrédulité que manifeste Sara, l’Éternel tient ses promesses. Mais comme la Sunamite, Abraham doit renoncer à ce fils. Il le met sur l’autel à Morija (Gen. 22 : 9). Il recevra son fils par la résurrection (Héb. 11 : 19).
            On peut également rapprocher ce récit de celui de la veuve de Sarepta. Son fils était déjà né lorsqu’Élie entre en contact avec elle. Mais son fils meurt aussi. Il faut alors l’intervention divine pour qu’il ressuscite (1 Rois 17 : 23).

                                                La Sunamite va vers Élisée (v. 22- 31)

            Le chemin de la foi est difficile ; la Sunamite a, au moins, cinq obstacles à surmonter :
                  - Le raisonnement : « Pourquoi l’Éternel m’a-t-Il donné ce fils pour me le reprendre ? ». Elle s’en ouvrira à Élisée (v. 28).
                  - L’incompréhension de son conjoint. Son mari ne peut l’aider que matériellement (jeunes hommes, ânesse…). Il semble n’être qu’un homme religieux, pour qui la vie spirituelle se résume à quelques formes (nouvelles lunes, sabbats…). « Tout va bien » (v. 23b), répond-elle à sa question. Sa foi s’élève au-dessus de la scène de mort et compte sur l’Éternel. Elle connaît la foi moins ferme de son conjoint, et elle préfère porter seule l’épreuve car elle sait où trouver la ressource.
                  - La distance de Sunem au Carmel : elle est d’environ 25 km.
                  - L’attitude de Guéhazi qui veut la repousser (comp. Luc 18 : 39).
                  - Le fait qu’Élisée envoie Guéhazi plutôt que d’y aller lui-même (v. 29-31 ; comp. Luc 9 : 40).

            Lorsque Guéhazi l’interroge de la part d’Élisée, elle ne dit rien du terrible combat de son âme (v. 26). C’est à l’homme de Dieu qu’elle veut exposer toute sa détresse.
            Guéhazi veut la repousser (v. 27a). L’homme dans la chair ne peut comprendre le chemin de la foi (Matt. 15 : 23). « Laisse-la », dit Élisée (v. 27b) : lui seul est à même de comprendre ce qui anime cette femme éprouvée.
            « L’Éternel me l’a caché » (v. 27c) : cette remarque montre combien Élisée vivait habituellement dans l’intimité des pensées de l’Éternel. Dieu avait pourtant des motifs pour cacher cette circonstance à son serviteur.
            Si Élisée avait su l’enfant malade, ne se serait-il pas précipité ? Quelle différence avec le Seigneur qui savait à l’avance tout de l’état de Lazare malade (Jean 11 : 6). Il fallait que « la patience ait son œuvre parfaite » (Jac. 1 : 4) dans le cœur de la Sunamite.
            L’épreuve a produit en elle un profond travail de conscience. Aussi parle-t-elle à Élisée des motifs qui l’ont fait agir (v. 28). Elle peut dire que dans toute cette affaire, elle n’avait rien demandé, c’est-à-dire que la naissance de son enfant n’était pas le fruit de sa volonté propre. Elle est souvent à l’origine de toutes nos misères.
            En envoyant Guéhazi, Élisée cherche peut-être à se dispenser d’un exercice profond. Mais les dispositions humaines qu’Élisée prend en envoyant Guéhazi ne peuvent satisfaire la foi de la Sunamite.
            « L’Éternel est vivant et ton âme est vivante, que je ne te laisserai point ! » (v. 30). Combien cette parole pouvait toucher le cœur d’Élisée ! Lui-même ne l’avait-il pas prononcée, mot pour mot, lorsqu’il suivait Élie (2 : 2, 4, 6) ? Élisée se met alors en marche. Guéhazi vient à leur rencontre. Son échec fait penser à celui des disciples ; la foi leur manquait comme à Guéhazi (Marc 9 : 18, 29).

                                                La résurrection de l’enfant (v. 32-37)

            Élisée ferme la porte - pour la troisième fois dans ce chapitre. L’intensité du combat nécessite l’isolement (voir Matt. 6 : 6). Connaissons-nous ces moments de retraite où dans le secret nous combattons par la prière pour le peuple de Dieu ?
            Mais si, pour que l’enfant naisse, il avait suffi d’une parole (v. 16), pour le faire revenir à la vie (image de la nouvelle naissance), il faut un travail pénible.
            Le retour à la vie du fils de la veuve de Sarepta s’est opéré plus facilement (1 Rois 17 : 17-24). Ici, l’incrédulité et les moyens humains, notamment l’intervention de Guéhazi, ont entravé la puissance divine.
            Ces deux résurrections sont les seules rapportées dans l’Ancien Testament, si on ne compte pas celle rapportée dans ce livre des Rois (13. 21) qui a un caractère un peu particulier.
            Nous pouvons les rapprocher des trois résurrections opérées par le Seigneur Jésus, quand il était sur la terre :
                  – Le fils de la veuve de Naïn (Luc 7 : 11-17) ;
                  – La fille de Jaïrus (Luc 8 : 49-56) ;
                  – Lazare (Jean 11).

            Mais si Élisée supplie (v. 33), et si Élie crie (1 Rois 17 : 20), le Seigneur, Lui, commande. Il est « la résurrection et la vie » (Jean 11 : 25) et c’est comme chef qu’Il ordonne à la mort de lâcher sa proie. Élisée se couche sur l’enfant (v. 34). Il s’identifie avec le mort. Christ s’est identifié avec l’homme mortel pour nous délivrer de la mort éternelle.
            Par trois fois dans ce chapitre, Élisée fait appeler la Sunamite :
                  - pour éprouver sa foi (v. 12) ;
                  - pour lui annoncer la naissance de son fils (v. 15) ;
                  - pour qu’elle reçoive son fils par la résurrection (v. 36).
            Elle prend alors son fils, elle ne dit rien ; son cœur déborde d’une joie et d’une reconnaissance inexprimables; elle adore silencieusement.

                                    Élisée avec le peuple (v. 38-44)

                                                Les coloquintes sauvages (v. 38-41)

                                                            « La mort dans la marmite »

            Élisée retourne à Guilgal. Cet endroit rappelle la circoncision (voir Jos. 5). Elle est l’image de la mise de côté de l’homme dans la chair, par le jugement de soi-même. Ce lieu est délaissé par l’ensemble du peuple (Jug. 2 : 1). On y trouve pourtant les fils des prophètes qui représentent les fidèles du peuple.
            Ils sont assis devant Élisée, type de Christ. Au milieu de la famine, il y a des ressources et une nourriture abondante lorsqu’on s’attend à Lui. Que nous puissions le réaliser dans le rassemblement !
            La « grande marmite » (v. 38) : nous connaissons un grand Dieu dont nous pouvons attendre de grandes choses. Le potage est une nourriture assimilable à tout âge ; l’ensemble du troupeau est-il nourri quand nous sommes réunis autour du Seigneur ?
            Un des fils des prophètes sort dans les champs (v. 39). Que peut-on ajouter à la nourriture qu’Élisée donne ? Cet homme ne se satisfait pas de cette nourriture, et cherche autre chose. Il veut ajouter sa contribution. Les champs représentent le monde (Matt. 13 : 37) ; il n’est guère question de culture ici : « herbes », vigne et coloquintes sauvages. La vigne parle toujours d’Israël dans l’Écriture. On peut y voir un enseignement légaliste ; il est « sauvage », en ce qu’il n’est pas soumis à la Parole de Dieu. Les coloquintes sauvages sont des fruits qui ont un bel aspect. Gardons-nous d’être séduits par un enseignement nouveau - « on ne les connaissait pas » - qui, sous une belle apparence (Rom. 16 : 18), n’est que le fruit porté par l’homme dans son état naturel. Les Colossiens étaient en danger d’ajouter au christianisme des éléments de philosophie (Col. 2 : 8).
            L’Éternel permet qu’on discerne le mal. On crie : « La mort est dans la marmite » (v. 40). Le mal doctrinal corrompt tout. L’homme, malgré ses bonnes intentions, ne fait que gâter tout ce que Dieu veut lui donner (1 Cor. 5 : 6). Dans notre siècle de tolérance, où on accueille favorablement toutes les idées ou manières de penser, gardons avec vigilance la saine doctrine !

                                                            Le remède

            « Apportez de la farine » (v. 41a). La farine est l’image de la parfaite humanité de Christ. À peine s’adresse-t-on au prophète que le remède est trouvé. Ce n’est qu’en nous adressant au Seigneur que nous aurons des solutions dans les détresses qui nous atteignent. La mort et la malédiction sont entièrement soumises à Celui qui est entré dans la mort pour nous.
            « Rien de mauvais » (v. 41c) : lorsque nous nous nourrissons de la personne du Seigneur, et que toutes nos pensées sont amenées captives à son obéissance, nous serons gardés du légalisme et de dévier de l’enseignement qu’Il nous donne dans sa Parole (2 Cor. 10 : 5).

                                                La multiplication des pains (v. 42-44)

            Si, dans le paragraphe précédent, un fils de prophète ramène des champs du poison, ici, un homme apporte une nourriture excellente : 20 pains d’orge (Jug. 7 : 13), nourriture pauvre qui parle d’un Christ humilié, mais aussi du grain en épi, image de Christ ressuscité. Il est remarquable que cet homme vienne de Baal-Shalisha (1 Sam. 9. 4), c’est-à-dire d’un endroit marqué par l’idolâtrie telle qu’elle avait cours en Israël.
            Il apporte ces quelques ressources à Élisée, comme le petit garçon sera prêt à donner ses cinq pains et ses deux poissons (Jean 6 : 8-9).
            L’incrédulité se manifeste alors : « Comment mettrai-je cela devant cent hommes ? » (v. 43). C’était déjà le même manque de foi manifesté, pour un moment, par Moïse (Nom. 11 : 21-23) ou, plus tard, par les disciples (Jean 6 : 9b). Dans chacun de ces exemples, l’incrédulité vient malheureusement de ceux qui connaissaient pourtant la puissance divine, pour en avoir été les témoins.

            Dans la scène qui nous occupe, Dieu utilise les ressources mises à la disposition des siens, comme déjà précédemment l’huile de la veuve.
            Ces ressources insignifiantes pour l’homme nous éclairent sur la puissance et la grandeur de la grâce, lorsque Dieu les multiplie. Elles montrent la pauvreté humaine et mettent en évidence la puissance de la grâce qui dépasse les capacités de l’homme à la recevoir : « ils en eurent de reste » (v. 44 ; voir aussi Ruth 2 : 15 ; Matt. 14 : 20).


D’après « Sondez les Écritures » (vol. 14)

 

À suivre