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LES ÉPÎTRES DE PIERRE (2 Pierre 3)

 

2 PIERRE 3 : La fin des moqueurs et l’instauration du jour éternel
            Les moqueurs des derniers jours (v. 1-6)
            Le jour du Seigneur et sa patience (v. 7-10)
            Le jour de Dieu et la nouvelle création (v. 11-13)
            Exhortations apostoliques et conclusion (v. 14-18)
 

2 PIERRE 3 : La fin des moqueurs et l’instauration du jour éternel

            L’homme livre des assauts contre la vérité de la révélation et prétend que la création a toujours existé telle qu’elle est maintenant. Tel est le sujet de ce chapitre : matérialisme, confiance de l’homme en ce qu’il voit plutôt que de croire dans la parole de Dieu qui nous assure du retour du Seigneur Jésus.

                        Les moqueurs des derniers jours (v. 1-6)

            « Je vous écris déjà, bien-aimés, cette seconde lettre ; et, dans l’une comme dans l’autre, je réveille votre pure intelligence en vous remettant tout cela en mémoire, afin que vous vous souveniez des paroles qui ont été dites à l’avance par les saints prophètes, et du commandement du Seigneur et Sauveur par vos apôtres ; sachant tout d’abord ceci : aux derniers jours viendront des moqueurs qui se livreront, au gré de leurs désirs, à la moquerie, et diront : Où est la promesse de sa venue ? Car, depuis que les pères se sont endormis, tout demeure dans le même état depuis le commencement de la création ».
                  Pour suivre sa convoitise on commence toujours par se moquer. Peut-être les convoitises ne sont-elles ni grossières ni extérieures, mais l’homme désire être indépendant, faire ce qu’il lui plaît ; il s’imagine alors être libéré de Dieu et de son autorité, et serait même heureux de se débarrasser de Dieu, L’exclure de ce monde s’il le pouvait.
            Ces moqueurs croient que la seule chose durable est la création : elle remonte loin dans l’espace, disent-ils. Comment elle débuta, nous ne le savons pas exactement, mais elle continue comme elle a commencé ; ils jugent d’après les apparences, croyant voir la nature immuable, bien que la Parole de Dieu nous assure du contraire. Quant à la promesse du retour du Fils de Dieu, c’est pour eux une chose absurde et incompréhensible. S’ils s’en moquent, ils sont obligés d’admettre la création, et s’il y a une création, où est le Créateur ? Là ils ne peuvent pas répondre.

            « Ils ignorent en effet volontairement ceci : par la parole de Dieu existaient jadis des cieux, ainsi qu’une terre tirée des eaux, et subsistant au milieu des eaux, par lesquelles le monde d’alors fut détruit, étant submergé par de l’eau ».
                  Il se trouve des gens pour nous dire de ne pas croire au déluge ; ils estiment une chose pareille impossible. Ah ! dit Pierre, si vous admettiez le déluge, vous devriez admettre le jugement de Dieu sur les méchants, et, si vous admettiez le jugement de Dieu une fois, vous seriez obligés d’admettre un nouveau jugement. Ainsi donc les hommes ne veulent pas accepter ce que déclare la Bible et restent volontairement ignorants du châtiment envoyé par Dieu sur les hommes. La terre émergea des eaux par la parole de Dieu ; puis ces mêmes eaux, sur son commandement, l’engloutirent avec tout ceux qui l’habitaient ; seuls ceux qui étaient dans l’arche furent sauvés.

                        Le jour du Seigneur et sa patience (v. 7-10)

            « Mais les cieux et la terre de maintenant sont réservés par sa parole pour le feu, gardés pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies. Et n’oubliez pas ceci, bien-aimés : c’est qu’un jour est devant le Seigneur comme mille ans, et mille ans comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas en ce qui concerne la promesse, comme certains estiment qu’il y a du retard ; mais il est patient envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance ».
      
            La parole de Dieu appela ces cieux et cette terre à l’existence, tels qu’ils sont maintenant ; par cette même parole, ces cieux et cette terre sont réservés pour le jour du jugement et pour la destruction des hommes impies. Le Seigneur n’est pas lent en ce qui concerne son retour, mais Il supporte longuement en grâce les hommes, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance. Il n’y a qu’une seule occasion pour laquelle Dieu est lent : c’est le jugement. Il ne juge jamais avant d’avoir averti et d’avoir donné le temps pour la repentance. Mais Il est prompt à sauver : Il apporte rapidement la paix à une conscience troublée, et quel support dans sa grâce !

            « Or le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; et, dans ce jour-là, les cieux passeront avec un bruit strident, les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elle seront brûlées entièrement ».
                  Cela coïncidera avec le grand trône blanc ; les cieux et la terre s’enfuiront, comme le dit le livre de l’Apocalypse (20 : 11). Si ce passage décrit les effets de cette puissante conflagration, Pierre en donne les causes. L’incrédule croit que tout est stable et ne changera jamais ; le matérialisme est pour lui la seule doctrine valable. Au contraire, dit Pierre, ce n’est qu’illusion et tout doit être dissous ; tout ce qui forme un espoir pour la chair doit disparaître à toujours.

                        Le jour de Dieu et la nouvelle création (v. 11-13)

            « Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles gens devriez-vous être en sainte conduite et en piété ».
                  
Ce qui constitue l’erreur du moqueur devrait pousser l’enfant de Dieu à la sobriété et à une marche empreinte de piété ; la considération de ces perspectives devrait l’engager à occuper une place distincte et à se séparer complètement du mal.
            Remarquons comme Pierre fait souvent allusion à notre conduite :
                    - « nous avons été rachetés de notre vaine conduite » (1 Pier. 1 : 18), c’est-à-dire de l’impiété dont les sources sont dans la chair, et ses satisfactions dans les formes extérieures ;
                    - il recommande d’avoir « une conduite honnête parmi les gens des nations » (2 : 12) - notre comportement doit nous maintenir dans une attitude qui s’élève au-dessus des hommes du monde, quoique toujours correcte dans nos relations avec autrui ;
                    - il engage les épouses chrétiennes à gagner leurs maris incrédules par « la pureté de leur conduite » (3 : 2) ;
                    - il voudrait que « notre bonne conduite en Christ » (3 : 16) fasse honte à nos calomniateurs et les fasse taire ;
                    - il donne Lot en exemple pour nous avertir de ne pas nous mêler au monde, dont « la conduite débauchée l’accablait » (2 Pier. 2 : 7) ;
                    - par contraste, il insiste sur ce que devrait être le témoignage de l’enfant de Dieu : « une sainte conduite » (3 : 11).

            Quelle immense miséricorde une âme trouve dans la connaissance de Christ ! Elle nous délivre d’une conduite « vaine et débauchée », et produit au contraire ce qui est « honnête », « pur », « bon » et « saint ».
                  Pierre n’est pas seul à attacher de l’importance à notre conduite, c’est-à-dire nos paroles, nos habitudes, notre manière d’être et de vivre. Jacques dit : « Qui est sage et intelligent parmi vous ? Que par une bonne conduite il montre ses œuvres avec la douceur de la sagesse » (Jac. 3 : 13). Paul décrit l’importance et le pouvoir secret de ce maintien par ces mots : « Notre cité à nous se trouve dans les cieux, d’où aussi nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur » (Phil. 3 : 20).

            « Attendant et hâtant la venue du jour de Dieu, à cause duquel les cieux en feu seront dissous et les éléments embrasés se fondront ! Mais, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habite ».
                  
Le jour du Seigneur durera longtemps, cette conflagration se produira quand il prendra fin ; mais, pour nous, nous attendons l’état éternel.
            Il n’y a que trois passages qui y font allusion : 2 Pierre 3, Apoc. 21 et 1 Cor. 15. Christ règne comme Fils de Dieu et comme Fils de l’homme tout au long du millénium ; au bout des mille ans, ce sera la fin, la mort elle-même sera détruite. Il la détruira en ramenant les méchants à la vie et en les jetant dans l’étang de feu (Apoc. 20 : 14). Il aura alors tous ses ennemis à ses pieds et remettra le royaume à son Dieu. Les rois humains ont tous vu leurs royaumes enlevés par la mort ou par la violence ; Christ seul remet son royaume après avoir régné mille ans.
            La justice peut se trouver dans trois conditions : maintenant la justice souffre ; durant le millénium, la justice règne ; dans l’éternité, la justice habite. Elle pourra se reposer là où Dieu sera pour toujours.

            Au sujet de l’expression « hâter le jour de Dieu », il a été écrit : L’emploi du verbe « hâter » dans ce passage ne signifie évidemment pas que nous puissions influer sur le cours des temps et des saisons que le Père a réservés à sa propre autorité (Act. 1 : 7). Mais d’autres passages (par exemple : Gen. 15 : 16 ; Act. 3 : 19-21) montrent pourtant que Dieu détermine les moments où Il doit intervenir en tenant compte de l’état du cœur des hommes, y compris certainement de celui des croyants. Tout ce passage de 2 Pierre 3 parle de la conduite qui devrait distinguer les chrétiens en présence du matérialisme et de la moquerie des incrédules. J. N. Darby a écrit à ce sujet : « On remarquera que l’Esprit ne parle pas ici de la venue de Jésus, sauf pour dire qu’on s’en moquerait dans les derniers temps. Il parle du « jour de Dieu » en contraste avec la confiance des incrédules dans la stabilité des choses matérielles de la création, qui dépendent, ainsi que l’apôtre le montre, de la parole de Dieu. Or, dans ce jour dont il parle, toutes les choses sur lesquelles comptaient et compteront les incrédules, seront dissoutes et s’en iront. Cela n’aura pas lieu au commencement du « jour du Seigneur » mais à sa fin ; et, ici, nous sommes libres d’estimer, selon la parole de l’apôtre, ce jour à mille ans, ou à telle période de temps que le Seigneur déterminera. Or, une dissolution si solennelle de tout ce sur quoi la chair s’appuie, devrait nous faire marcher de manière à être trouvés par le Seigneur, quand Il viendra pour introduire ce jour, en paix et irréprochables ; estimant que le retard apparent n’est que l’expression de la grâce du Seigneur qui s’exerce pour le salut des âmes. Nous pouvons bien attendre, si Dieu emploie ce temps pour délivrer des âmes du jugement, en les amenant à sa connaissance et en les sauvant d’un salut éternel ». Le gouvernement de Dieu poursuit son cours, et aboutira à la « dissolution » de tout ce qui fait actuellement l’orgueil et la confiance des hommes ; même les choses qui, selon toute apparence, sont immuables, comme les cieux et « les éléments », seront dissoutes ; et tout argument fondé sur leur stabilité sera réduit à néant. En attendant, Dieu agit en grâce pour amener des pécheurs à la repentance ; plus notre cœur est donc engagé avec Lui dans l’œuvre du salut qu’Il poursuit, plus nous hâtons « le jour » qui est différé à cause de la patience du Seigneur envers les méchants.

            On comprend que Pierre puisse dire ensuite : Vous qui attendez toutes ces choses pour l’éternité, prenez garde à être sans tache et sans blâme jusqu’à ce que le Seigneur vienne.

                        Exhortations apostoliques et conclusion (v. 14-18)

            « C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés sans tache et irréprochables devant lui, en paix. Et estimez que la patience de notre Seigneur est salut, comme notre bien-aimé frère Paul aussi vous a écrit selon la sagesse qui lui a été donnée, ainsi qu’il le fait aussi dans toutes ses lettres, où il parle de ces sujets dont certains sont difficiles à comprendre, que les ignorants et les mal affermis tordent, comme aussi les autres Écritures, pour leur propre destruction ».
                  
Magnifique témoignage au sujet des écrits de Paul. Pierre a oublié que Paul lui a résisté à Antioche et s’est vu obligé de lui faire honte devant tous. Tel est le résultat de la grâce. Quelque trouble que cette scène ait occasionné, tout est maintenant dissipé dans le cœur de Pierre ; il garde son affection pour Paul et l’aime d’autant plus profondément à cause de sa fidélité.
            Paul, dans ses écrits, mentionne Pierre trois fois, outre l’affaire d’Antioche :
                    - À Corinthe, quelques-uns disaient : « Moi (je suis), de Céphas » (1 Cor. 1 : 12), paroles sectaires que Pierre n’aurait sans doute pas approuvées ;
                    - Quand les droits apostoliques étaient mis en question, Paul dit : « N’avons-nous pas le droit d’emmener avec nous une sœur comme femme, ainsi que le font les autres apôtres, les frères du Seigneur, et Céphas ? » (1 Cor. 9 : 5), d’où nous pouvons conclure que la femme de Pierre l’accompagnait probablement dans ses voyages ;
                    - La troisième mention désigne Pierre comme ayant été témoin de la résurrection du Seigneur : « Il a été vu de Céphas » (1 Cor. 15 : 5).

            « Vous donc, bien-aimés, sachant cela à l’avance, prenez garde, de peur qu’entraînés par l’erreur des pervers, vous ne veniez à déchoir de votre propre fermeté ».
                  
Nous sommes entourés de ces éléments, le doute, le scepticisme, l’incrédulité. Alors cet avertissement nous est donné : Prenez garde de peur que vous ne tombiez.

            « Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ ».
                  
Christ peut garder notre cœur et notre esprit ; mais prenons garde, car la révélation d’une vérité spéciale est toujours le point d’attaque de Satan.
            Que le Seigneur fixe dans nos cœurs sa vérité et nous donne de veiller et de prier, de peur que nous ne nous écartions. Et que nous croissions dans sa connaissance jusqu’à son retour.

            « À lui la gloire, et maintenant et jusqu’au jour d’éternité ! Amen ».


D'après W. T. P Wolston