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LES ÉPÎTRES DE PIERRE (2 Pierre 2)

 

2 PIERRE 2 : Le reniement du Maître qui les a achetés
            Les faux docteurs reniant Christ (v. 1-3)
            Trois témoignages de la certitude du jugement divin (v. 4-9)
            Le mépris de toute autorité, la corruption morale, la cupidité (v. 10-19)
            L’apostasie (v. 20-22)
 

2 PIERRE 2 : Le reniement du Maître qui les a achetés

            Dans les deux derniers chapitres de l’épître, l’apôtre attire notre attention - celle de tous les croyants - sur deux formes de mal qui caractérisent les derniers jours :
                  - le chapitre 2 nous met en garde contre l’enseignement faux et mauvais des méchants ;
                  - le chapitre 3 indique la croissance rapide de l’incrédulité et de la moquerie que nous voyons se développer autour de nous déjà maintenant - l’incrédulité qui se base sur la stabilité de la création pour nier le retour du Seigneur.
            Si nous éprouvions un doute quelconque sur la vérité de l’Écriture, la lecture de cette seconde épître de Pierre l’enlèverait, car nous assistons maintenant au développement du mal contre lequel l’Esprit de Dieu nous met en garde dans ces pages.

                        Les faux docteurs reniant Christ (v. 1-3)

            « Or il y a eu également de faux prophètes parmi le peuple, comme il y aura aussi parmi vous de faux docteurs qui introduiront furtivement des sectes de perdition, allant jusqu’à renier le Maître qui les a achetés, faisant venir sur eux-mêmes une prompte destruction ».
            « Renier le Maître qui les a achetés », c’est renier les droits de Christ sur eux. Il ne faut pas confondre rédemption et achat, deux choses très différentes. Tout enfant de Dieu est racheté, et tous les hommes sont achetés. Dans une parabole de Matthieu 13, Jésus dit que le marchand acheta le champ à cause du trésor caché (v. 44), et Il explique que le champ est le monde (v. 37). Par sa mort Christ, comme homme, a reçu autorité sur toute créature, Il est donc notre Maître à tous. L’apôtre Pierre dit : « Il est Seigneur de tous » (Act. 10 : 36) ; et l’apôtre Paul : « Le chef de tout homme, c’est le Christ » (1 Cor. 11 : 3). L’esclave, qu’un propriétaire achetait sur le marché aux esclaves, ne faisait que changer de maître ; la rédemption fait tomber les liens de l’esclave et lui donne une entière liberté.

            « Beaucoup suivront leurs excès : à cause d’eux la voie de la vérité sera blasphémée ; et, par cupidité, ils vous exploiteront avec des paroles trompeuses ; mais leur jugement, depuis longtemps, ne reste pas inactif, et leur destruction ne sommeille pas ».
            Nous savons que cela se réalise bien souvent dans la chrétienté. Les droits de Christ sont rejetés, même par ceux qui professent son nom, et ceux du dehors blasphèment la vérité.
            Sous couvert de religion, de prétentions religieuses, les faux conducteurs attachés à la recherche de profit dépouillent leurs proies ; c’est ainsi que Babylone (le pouvoir religieux corrompu) vendra les âmes d’hommes (Apoc. 18 : 13). Par cupidité et avec des paroles hypocrites, ces faux docteurs feront trafic de chrétiens pour retirer un gain ; mais le jugement de Dieu les atteindra.

                        Trois témoignages de la certitude du jugement divin (v. 4-9)

            « Car, si Dieu n’a pas épargné les anges qui avaient péché, mais, les précipitant dans l’abîme, les a livrés pour être gardés dans des chaînes d’obscurité en vue du jugement ; - s’il n’a pas non plus épargné l’ancien monde, mais a préservé Noé, lui huitième, prédicateur de justice, quand il fit venir le déluge sur un monde d’impies ; - et si, réduisant en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, il les a condamnées à une totale destruction, les établissant pour être un exemple à ceux qui vivraient dans l’impiété ; et s’il a délivré le juste Lot, accablé par la conduite débauchée de ces hommes pervers (car ce juste qui habitait parmi eux, les voyant et les entendant, tourmentait jour après jour son âme juste à cause de leurs actions iniques), - le Seigneur sait donc délivrer de la tentation les hommes pieux, et réserver les injustes pour le jour du jugement, afin qu’ils soient punis ».
            
Il s’agit des voies de Dieu dans les temps passés et de ce que fait Dieu actuellement encore. « Les exemples des anges déchus, de Noé et du déluge, de Lot et de Sodome, prouvent que le Seigneur sait délivrer les justes de leurs épreuves, et réserver les injustes pour le jour du jugement » (J. N. Darby).

                                    Les anges qui ont péché (v. 4 ; Gen. 6 : 1-4) :

            Le verset 4, qui attire notre attention sur les anges, peut être comparé avec Jude 6. Pierre parle des « anges qui ont péché », Jude des « anges qui n’ont pas gardé leur origine » ; Pierre s’occupe de propre volonté ; Jude de l’apostasie, de la corruption dans l’Église et de l’enfant de Dieu obligé de choisir sa voie hors d’elle. L’apostasie est le fait d’abandonner sa première condition, celle dans laquelle Dieu nous a placés, ainsi que le fit Adam. Ce qui était apostasie en Adam fut perfection en Christ. Adam abandonna son origine première par sa volonté propre et sa désobéissance ; Christ fut parfaitement obéissant et fit la volonté de son Père. Il s’abaissa lui-même, et Dieu l’a élevé très haut : « Ayez donc en vous cette pensée qui a été aussi dans le Christ Jésus » (Phil. 2 : 5).

                                    Le déluge (v. 5 ; Gen. 6 : 6-8) :

            Dans la première épître, Pierre avait déjà parlé de la patience de Dieu qui « attendait dans les jours de Noé » (3 : 20). Ce qu’il déclare ici est tout à fait explicite quant au jugement qui doit fondre sur les méchants. La foi s’appuie tranquillement sur Dieu, prend ses ressources en Lui, assurée que le jour viendra où Il manifestera ses desseins. En attendant, Il veille sur ses enfants, afin de les rendre capables de traverser le mal.

                                    La destruction par le feu de Sodome et Gomorrhe (v. 6 ; Gen. 19 : 24-26) :

            Ce troisième exemple de jugement est également évoqué par Jude. Il parle des impies de ces villes « qui s’étaient abandonnées à la fornication » : ils subiront « la peine d’un feu éternel » (v. 7).
            Le Seigneur voudrait nous voir, comme Lot, garder une attitude pieuse en contraste avec le mal qui nous entoure : nos âmes justes irritées de la mauvaise conduite des méchants.

                        Le mépris de toute autorité, la corruption morale, la cupidité (v. 10-19)

            « Mais spécialement ceux qui suivent la chair dans la convoitise de l’impureté et qui méprisent l’autorité. Audacieux, arrogants, ils ne tremblent pas en injuriant les dignités, tandis que les anges, plus grands en force et en puissance, ne portent pas contre elles de jugement injurieux devant le Seigneur ».
            
Nous assistons de nos jours à cela, au développement de la propre volonté ; ces gens sont caractérisés par une liberté sans retenue dans leur conduite, ils rejettent d’abord l’autorité de Christ, puis toute autorité quelconque. Dieu a un gouvernement établi dans le monde et dans l’Église, mais ce monde le méprise. Dans la présence de Dieu, il n’y a pas place pour la volonté de la chair ; nous ne pouvons pas nous opposer à son gouvernement sans grave préjudice. L’Écriture nous recommande très sérieusement la soumission, ne l’oublions pas. De tous côtés ce mépris de l’autorité se fait jour : c’est le principe qui ruine les familles, les nations et l’Église, et qui dirigera « l’homme de péché » (2 Thes. 2 : 3).

            « Mais ceux-là, comme des bêtes sans raison, purement animales, nées pour être capturées et détruites, parlant injurieusement de ce qu’ils ignorent, ils périront eux aussi dans leur propre destruction, recevant ainsi le salaire de l’iniquité, eux qui estiment plaisir les voluptés d’un jour ; taches, objets de honte, ils s’abandonnent aux délices de leurs propres tromperies tout en faisant des festins avec vous ; leurs yeux sont pleins d’adultère et ils ne cessent jamais de pécher ; ils amorcent les âmes mal affermies, ils ont le cœur exercé à la cupidité, ce sont des enfants de malédiction ! Laissant le droit chemin, ils se sont égarés, et ont suivi le chemin de Balaam, fils de Bosor, qui aima le salaire d’iniquité ; mais il fut repris pour sa propre désobéissance : une bête de somme muette, s’exprimant avec une voix d’homme, réprima la folie du prophète. Ces gens sont des fontaines sans eau et des nuages poussés par la tempête, à qui l’obscurité des ténèbres est réservée pour toujours. En effet, proférant des discours prétentieux et vains, ils amorcent par les convoitises de la chair, par leurs impudicités, ceux qui avaient depuis peu échappé à ceux qui vivent dans l’erreur : ils leur promettent la liberté, eux qui sont esclaves de la corruption ! car on est esclave de ce par quoi on est vaincu ».
            
Terrible description qui nous fait voir ce même caractère parmi ceux qui enseignent. Ils prophétisent pour un gain comme Balaam. N’oublions pas que quelque chose dans notre nature répond à toute forme de tentation, à tout ce que Satan nous présente. Nous ne croirions pas que cela puisse arriver parmi les enfants de Dieu, si le Seigneur lui-même ne nous mettait en garde. Ceux dont il s’agit ici se disent chrétiens, et pourtant ils tolèrent leurs propres convoitises, méprisent l’autorité de telle manière que les anges même reculent. Ils prennent part aux fêtes des chrétiens, en quoi ils se trompent eux-mêmes et corrompent les autres. Ils cèdent au mal, et, en promettant aux autres la liberté, ils deviennent esclaves de leur corruption morale. Voilà ce que devient la chrétienté.

                        L’apostasie (v. 20-22)

            « En effet, si, après avoir échappé aux souillures du monde par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils se laissent de nouveau enlacer et vaincre par elles, leur dernière condition est pire que la première ».
            
Momentanément, ils ont échappé à la souillure du monde, non par la conversion, mais par une connaissance extérieure du Seigneur Jésus Christ. Mais s’ils se laissent reprendre par le mal, c’est pire que s’ils n’avaient pas connu du tout la vérité. Ceux qui refusent et méprisent le christianisme oublient de dire ce que l’homme lui doit. Le monde a bénéficié moralement et socialement de la lumière que Dieu a donnée par sa Parole ; on ne l’oublie que trop facilement, et on le méprise en traitant de fable ce que Christ nous a apporté. L’effet du christianisme a été de délivrer les hommes de la corruption du monde. On a accepté la vérité, mais on ne l’a pas acceptée dans sa conscience, sinon elle s’y serait maintenue et aurait travaillé par la grâce dans les cœurs. En s’écartant de la vérité l’homme est devenu le pire ennemi de Christ ; c’est pourquoi veillons à ne pas nous écarter d’un fil de la vérité que Dieu nous a donnée. Il est bien pire d’avoir connu la vérité et de l’avoir abandonnée que de ne l’avoir jamais connue.

            « Il aurait mieux valu pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. Mais il leur est arrivé ce que dit le proverbe véridique : Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi lui-même, la truie lavée va se vautrer au bourbier ».
            
Le commandement « qui leur avait été donné » est le « saint commandement », en contraste avec ce que les faux docteurs du début du chapitre essayaient d’enseigner.
            Le chien reste un chien, une bête impure ; et on a beau laver la truie, elle reste ce qu’elle est et retourne au bourbier ; ainsi en est-il de l’incrédule ou de celui qui a fait une profession extérieure du nom de Christ. Il n’est pas « né de nouveau », mais n’est touché qu’extérieurement par la vérité chrétienne. L’homme reste l’homme, sitôt qu’il n’a plus de contrainte, il retourne aux choses qu’il aime. Si le chrétien s’éloigne de Christ, il se trouve mêlé à la souillure du monde et devient misérable. Le vrai croyant tombe souvent et pèche ; mais, comme Pierre, il ne sera pas heureux sans être retourné au Seigneur, lavé, restauré et jouissant de son pardon.

 

D'après W. T. P Wolston

A suivre