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LES ÉPÎTRES DE PIERRE (2 Pierre 1)


2 PIERRE 1 : Participants de la nature divine
            La foi chrétienne (v. 1-2)
            L'appel chrétien (v. 3-4)
            Les vertus chrétiennes (v. 5-7)
            L'espérance chrétienne (v. 8-11)
            Le rappel de vérités connues (v. 12-15)
            La voix adressée par la gloire magnifique (v. 16-18)
            La parole prophétique (v. 19-21)
 

2 PIERRE 1 : Participants de la nature divine

            Le soin pris par l’apôtre Pierre pour écrire une seconde fois à ces croyants hébreux prouve qu’il n’envisageait pas la continuation de l’ordonnance apostolique ; il tenait à leur donner des instructions concernant la route à suivre et à les avertir de se garder du mal. Dans ce but, il leur prédira, au chapitre 2, les terribles événements à venir et le jugement de Dieu sur le monde. Cette seconde épître ressemble en certains points à celle de Jude. Toutes les deux traitent de l’apostasie finale : Pierre de la corruption dans le monde, Jude de la corruption dans l’Église, c’est-à-dire, dans ce qui porte le nom du Seigneur. Pour aider et guider ces croyants, Pierre cherche à leur montrer comment s’appuyer sur le Seigneur et sur sa Parole.

                        La foi chrétienne (v. 1-2)

            « Siméon Pierre, esclave et apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi de pareil prix avec nous, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ ».
            
Remarquons que Pierre s’intitule « esclave et apôtre ». Il adresse cette seconde lettre aux chrétiens juifs, bien que sa pensée englobe tous ceux qui ont reçu une foi semblable.
            L’apôtre a une prédilection pour le mot « précieux » : « précieux sang », « pierre précieuse », « foi précieuse », « précieuses promesses » ; ici : « une foi de pareil prix » - vous avez, dit-il, la foi, le fait de croire, par la fidélité de Celui qui était l’Éternel d’Israël, le même qui descendit, comme Sauveur, et marcha à travers ce monde. Dieu est juste et fidèle et, malgré le péché de la nation, vous possédez la foi dans le Fils de Dieu.

            « Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ! ».
            
Cette salutation d’usage exprime le souhait, pour les destinataires de cette deuxième lettre, de la grâce et de la paix :
                  - la grâce est la faveur actuelle de Dieu ;
                  - la paix est la position dans laquelle peut se maintenir notre âme ; nous sommes en parfaite paix avec Dieu, reçus par Dieu dans sa faveur.
            La miséricorde, qui est une grâce individuelle, est omise ici. Même si, personnellement, je reçois la grâce et la paix, j’ai besoin de miséricorde jour après jour, car je vis dans un monde où tout est contre moi. Mais si l’Église est en cause, il n’est pas question de miséricorde, parce que l’Église est toujours considérée comme en relation avec Christ, et ayant déjà reçu miséricorde à cause de cela. Dans l’épître à Philémon, Paul écrit à Philémon et à « l’assemblée qui se réunit dans ta maison » et ne mentionne pas la miséricorde (v. 1-2). Ce que l’on pourrait croire une exception ne l’est pas, mais prouve bien ce que nous venons d’avancer.
            Comment cette grâce et cette paix seront-elles multipliées ? « Par la connaissance de Dieu », seulement si nous marchons avec Dieu, si nous nous tenons près de Dieu, nous recevrons une paix toujours renouvelée. Il nous est difficile de marcher dans la grâce : d’une part nous avons tendance à la négligence, de l’autre à la légalité. Ces croyants, ayant à traverser bien des difficultés, avaient besoin que la grâce et la paix leur soient multipliées.

                        L’appel chrétien (v. 3-4)

            « Sa divine puissance nous a donné tout ce qui concerne la vie et la piété, par la connaissance de celui qui nous a appelés par la gloire et par la vertu. Par celles-ci, il nous a fait don des très grandes et précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, ayant échappé à la corruption qui est dans le monde par la convoitise ».
            
Au verset 3, nous avons la puissance divine, au verset 4, la nature divine : nous sommes les objets de la puissance divine, une œuvre divine se fait en nous et nous donne tout ce qui concerne la vie et la piété. La vie éternelle est une vie qui plaît à Dieu, qui convient à Dieu ; la piété est un caractère qui est comme Dieu dans toutes ses voies, moralement semblable à Lui. La première est une vie qui émane de Lui, qui n’est jamais occupée d’autre chose que de Lui ; ensuite vient la piété, la ressemblance avec Dieu.
            « Par la connaissance de celui qui nous a appelés par la gloire et par la vertu » : une profonde connaissance de Dieu nous a procuré un appel distinct. Nous oublions trop facilement l’appel dont nous sommes les objets, tandis que nous n’oublions ni nos dons, ni nos bénédictions. Dieu nous a appelés à la gloire ; au premier chapitre de la première épître, nous sommes appelés au ciel ; ici, le Dieu de gloire nous a appelés. Contraste frappant entre le chrétien et Adam dans l’innocence. Adam, responsable d’obéir à Dieu, devait s’arrêter où il était ; tandis que notre responsabilité n’est pas de nous arrêter où nous étions, car le péché et la souillure constituaient notre nature, mais Dieu nous dit : « Je vous ai appelés hors de tout cela par la gloire et par la vertu ». Abraham fut appelé à être pèlerin ; Moïse à être un législateur ; Josué un conducteur. Pour nous, notre appel est la gloire, but du chemin ; ce qui doit caractériser notre témoignage en l’attendant, c’est la vertu, c’est-à-dire l’énergie spirituelle. Cela exige le renoncement à la chair, au monde : comme Moïse qui « refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant d’être dans l’affliction avec le peuple de Dieu, plutôt que de jouir pour un temps des délices du péché » (Héb. 11 : 24-25). Il refusa la terre et ses délices, il refusa la plus haute place en ce monde, et accepta une position de séparation avec les esclaves méprisés qui formaient le peuple de Dieu. Il refusa ce que la nature aurait choisi - le palais, le trône et la couronne d’Égypte - et préféra la compagnie d’esclaves, dont le travail consistait à faire des briques ; il comprit qu’ils étaient le peuple de Dieu, là gisait toute la différence.
            Comme nous avons besoin de ce courage pour renoncer au monde sous toutes ses formes et pour marcher avec les quelques-uns qui aiment le Seigneur et sont unis à Lui ! Rien de plus difficile que de rompre avec nos anciennes habitudes, car les coutumes ont un grand pouvoir sur nous. Ces croyants juifs s’étaient séparés de leur religion, de leur temple, de leurs ordonnances, de leurs pratiques - de tout ce qui avait fait la tradition de la nature et de leurs ancêtres. Ils étaient allés simplement à Jésus, hors du camp. Ils avaient besoin d’encouragements pour maintenir cette position de séparation, de mépris et de raillerie ; Pierre les leur dispense largement. Si nous ne cultivons pas dans nos âmes cette vertu, ce courage et cette énergie, nous glisserons dans les choses que nous avions l’intention d’abandonner.
            Les promesses sont toutes en rapport avec cette vie ou avec la gloire à venir ; elles nous lient à Christ afin que, nés de nouveau, nous participions de la nature divine par la conversion. « Participant de la nature divine » signifie être amené dans l’atmosphère qui convient à Dieu et devenir ainsi spirituel. Une âme fait des progrès en goûtant ce que Dieu est. Nous recevrons d’abord la possibilité de jouir de la présence de Dieu, puis, en marchant avec Lui, nous serons capables de savourer sa joie. Plus nous pénétrerons dans ces choses, plus nous deviendrons participants de cette nature divine, et nous échapperons par là même à la corruption qui est dans le monde par la convoitise. Qu’est-ce que la convoitise ? Autrefois, nous faisions notre propre volonté, nous en sommes délivrés maintenant, et respirons la sainte et pure atmosphère de la présence de Dieu où l’âme trouve sa joie à faire la volonté de Dieu. Dans la gloire, toute trace de péché aura disparu ; nous en pourrions déjà goûter quelque chose ici-bas puisque nous possédons la nouvelle nature qui plaît à Dieu. Paul exprime la même pensée : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit » (Gal. 5 : 25) ; si nous vivons par l’Esprit, nous vivrons comme Christ, Lui dont toutes les pensées étaient tournées vers Dieu.

                        Les vertus chrétiennes (v. 5-7)

            « Et pour cette raison même, y apportant tout empressement, joignez à votre foi, la vertu ; à la vertu, la connaissance ; à la connaissance, la maîtrise de soi ; à la maîtrise de soi, la patience ; à la patience, la piété ; à la piété, l’affection fraternelle ; et à l’affection fraternelle, l’amour ».
            
Après leur avoir donné les réconforts nécessaires à leurs cœurs, l’apôtre revient à l’état pratique ; il sait comme nous devenons facilement paresseux, aussi sommes-nous exhortés à mettre toute notre assiduité pour cultiver ces qualités.
            Il ne faut pas prendre ce mot « joignez » dans son sens ordinaire. Le verset 5 devrait se lire ainsi : « Dans votre foi ayez aussi la vertu, dans la vertu, la connaissance », etc. - c’est-à-dire, vous avez toutes les qualités de la perfection, vous êtes parfaits, quand vous ne manquez d’aucune de ces qualités. Nous disons facilement de quelqu’un : « C’est un bon chrétien, mais il manque de maîtrise de soi » ; le chrétien doit refléter la nature divine dans toutes ses qualités. Joindre signifie : unir les unes aux autres ces qualités de la vie, tandis que le sens véritable est : « Ne manquez d’aucune des qualités de cette vie divine - la vie de Christ ». Nous sommes laissés ici-bas pour manifester Christ, pour refléter ce qu’il est. Nous ne pouvons pas le faire si nous ne sommes pas participants de la nature divine. Nés de Dieu, nous recevons Christ ; puis nous devons montrer la vie de Christ, toutes les qualités de la nouvelle nature, être des « lettres de Christ » connues et lues par tous les hommes (2 Cor. 3 : 2-3).
                  - La foi : Nous avons la foi qui nous rapproche de Dieu, et nous croyons ce que nous ne voyons pas encore, mais nous devons y ajouter la vertu.
                  - La vertu : c’est l’énergie et le courage de l’âme qui sait renoncer, aussi bien que choisir, comme Moïse qui « refusa d’être appelé fils de la fille du Pharaon, choisissant d’être dans l’affliction ». La vertu, c’est le courage qui sait dire « non » à tant de choses qui surviennent journellement, et marcher sans dévier dans le chemin ouvert devant nous.
                  - La connaissance : nous pouvons être remplis d’énergie, mais être rudes dans nos manières ; ajoutez, dit Pierre, la connaissance de Dieu, l’esprit et le caractère de Dieu, ce qui convient à Dieu, car la simple connaissance enfle (1 Cor. 8 : 1), mais la connaissance de Dieu maintient dans l’humilité. Celui qui connaît Dieu demeure près de Lui, et celui qui vit avec Dieu acquiert de la douceur, même si l’énergie l’accompagne.
                  - La maîtrise de soi : non pas une contrainte extérieure, mais le fait de nous dominer ; si nous ne pouvons pas nous maintenir nous-même dans le devoir, nous ne pourrons pas diriger les autres. La maîtrise de soi est cette tranquille gravité de l’esprit, toujours égale en n’importe quelle circonstance, comme Christ.
                  - La patience : si la maîtrise de nous-même nous garde de dire ou de faire une chose blessante, la patience nous préserve d’être déprimés par quoi que ce soit qui nous peine. La maîtrise de soi est active, la patience passive. Si nous n’avons pas la connaissance, nous ne saurons pas comment atteindre l’esprit de Dieu ; sans la maîtrise de nous-même, nous serions certains de faire quelque chose qui blesserait notre prochain ; sans la patience, nous ne serions pas capables de supporter les peines que d’autres pourraient nous faire.
                  - La piété : ce sont ces rapports constants avec Dieu qui font que nous devrions Lui ressembler. En marchant à travers ce monde, puisque nous possédons la nature divine, prenons garde à la refléter. Montrez-moi en quelle compagnie se tient un homme, et je vous montrerai quel genre d’homme il est. Vivons près de Dieu pour refléter sa nature divine, car nous devenons semblables aux personnes avec lesquelles nous vivons.
                  - L’affection fraternelle et l’amour : ces deux qualités ne sont pas identiques. L’affection fraternelle est chose purement humaine, qui peut dégénérer et même disparaître, car l’affection fraternelle peut aimer seulement les gens aimables, elle est partiale, tandis que l’amour est impartial et infaillible - il est divin. « L’amour ne périt jamais » (1 Cor. 13 : 8) ; dans ce chapitre, il y a huit choses que l’amour ne fait pas, huit qu’il fait ; c’est ce dont nous avons le plus besoin dans ce monde où tout est contre nous. À supposer qu’une personne me repousse, et considère ma tentative de lui témoigner de l’amour mal à propos, l’affection fraternelle dira : « Je ne retournerai pas vers lui ». Mais l’amour, manifestation divine, dit : « Je pense à la bénédiction et au bien de mon prochain ; pour la gloire de Dieu je retournerai et verrai si je peux être de quelque utilité ». L’amour ne cherche pas à découvrir le mal, mais le bien chez le prochain. 1 Jean 5 : 2 nous enseigne parfaitement ce qu’est l’amour : « Par ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu, c’est quand nous aimons Dieu et que nous gardons ses commandements ». Si nous aimons le Père, nous aimons ses enfants ; nous cherchons la bénédiction des uns et des autres, toujours prêts à agir comme ceux qui viennent de Dieu, dépendant de Lui et lui obéissant ; par grâce nous chercherons à aider notre prochain. Que le Seigneur nous aide à tirer profit de sa Parole et à cultiver ces qualités morales dans notre foi.
            Si nous ne veillons pas à les développer, nous sommes certains de reculer. « À celui qui a, il sera donné… mais à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté » (Matt. 13 : 12). Si nous n’éprouvons pas le désir de nous appuyer sur le Seigneur, nous ne pourrons que retourner aux choses anciennes dont nous nous étions éloignés. Que le Seigneur nous donne d’être vigilants en ajoutant à notre foi et en progressant dans sa connaissance.

                        L’espérance chrétienne (v. 8-11)

            « Si ces choses sont en vous et y abondent, elles ont pour effet de ne pas vous laisser inactifs ni stériles pour ce qui concerne la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ ».
            
À voir l’importance que l’apôtre accorde aux huit choses mentionnées aux versets 5 à 7, il est impossible d’en exagérer la valeur. Dieu veut nous faire toujours mieux apprécier la connaissance de Christ. Si un chrétien pratique les qualités de ces trois versets, il exprimera toute la valeur de la personne de Christ. Tout ce qui ne conduit pas à Christ n’est que pure perte. Plus nous nous approchons du Seigneur, mieux nous réalisons combien peu nous Lui ressemblons. Plus d’un chrétien se croit bon pour le ciel, mais pas pour la terre, incapable qu’il est de faire face aux circonstances. Seule la connaissance de Christ nous rendra aptes à marcher comme il convient.

            « Car celui en qui elles ne se trouvent pas est aveugle, il a la vue courte : il a oublié la purification de ses péchés d’autrefois ».
            Ce n’est pas un transgresseur, car il est assuré de son salut éternel. Il est « aveugle », car les choses qui concernent le Seigneur sont devant lui, et il ne les voit pas ; il a même oublié qu’il est purifié de ses péchés d’autrefois - ses habitudes, son genre de vie quand il n’était pas converti. Il les a retrouvés parce qu’il est retourné dans le monde ; il a perdu le sens de ce qu’est un chrétien, de son appel céleste, et pourtant il est lui-même un être céleste. Il a perdu de vue les choses de Dieu, il est retombé aux choses de la terre, si bien que le Seigneur est obligé de le réveiller.

            « C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre appel et votre élection, car en faisant cela vous ne faillirez jamais ».
            
Cette même exhortation - « appliquez-vous » - revient encore, et nous avons besoin de cette diligence pour garder nos cœurs attachés aux choses de Dieu. Pierre fait certainement allusion à sa terrible chute.
            « Affermir notre appel et notre élection », c’est être conscients que nous possédons la vie éternelle, et que nous pouvons nous en réjouir. Nous avons été appelés et choisis par notre Père, donc nous devons rendre manifeste aux yeux des hommes que nous sommes appelés par Dieu. Paul l’exprime ainsi : « saisir ce qui est vraiment la vie » - la vie éternelle (1 Tim. 6 : 19).

            « Ainsi l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ vous sera richement donnée ».
            
Ce n’est pas le pardon dont il est question ici ; il s’agit du gouvernement de Dieu. Si nous croissons dans les choses énumérées dans les versets précédents, nous serons préservés de tomber. Pierre envisageait la part et la récompense du chrétien dans le royaume à venir du Seigneur ; la grâce de Dieu nous donne une place dans la gloire céleste, mais il y en a une dans le royaume comme récompense des services rendus au Seigneur ici-bas.
            La question des récompenses peut être comparée à deux vaisseaux se rendant ensemble au même port et essuyant les mêmes orages. L’un, mal équipé, mal commandé, atteint le port en piteux état, mâts et voiles arrachés et abîmés ; l’autre arrive parfaitement en ordre, pavillons flottants, la coque intacte.

                        Le rappel de vérités connues (v. 12-15)

            « C’est pourquoi je veillerai à vous faire toujours souvenir de tout cela, bien que vous le sachiez et que vous soyez solidement établis dans la vérité présente. Mais j’estime qu’il est juste, tant que je suis dans cette tente, de vous réveiller en le rappelant à votre mémoire, car je sais que le moment de déposer ma tente approche rapidement, comme notre Seigneur Jésus Christ me l’a montré ».
            
Pierre veille attentivement sur ses brebis de peur qu’elles ne tombent ; il n’estime pas inutile de revenir toujours sur les mêmes sujets. Satan fait tout son possible pour empêcher nos âmes de nous approcher de Dieu ; et « si nous ne nous souvenons pas de tout cela », nous tomberons en chemin, et arrivera le moment où nous regretterons de n’avoir pas servi Christ de tout notre pouvoir.

            « Mais je m’appliquerai à ce qu’après mon départ vous puissiez encore en tout temps vous souvenir de tout cela ».
            
« Cela » ou « tout cela », ce terme revient fréquemment ; nous n’estimerons donc jamais assez « ces choses » des versets 5, 6 et 7. Pierre savait qu’il n’aurait pas de successeur, personne pour faire son travail après sa mort ; aussi semble-t-il vouloir laisser, dans ses épîtres, ce qui peut être en bénédiction à ces chrétiens et une aide pour leurs âmes. Ses épîtres nous atteignent nous aussi directement, et nous parlent de Christ d’une façon qui répond bien à nos besoins actuels. Nous y voyons Satan présenté comme un « lion rugissant » (1 Pier. 5 : 8), mais nous y trouvons aussi ce qui peut lui être opposé et ce qui nous préserve de ses attaques.

                        La voix adressée par la gloire magnifique (v. 16-18)

            « En effet, ce n’est pas en suivant des fables ingénieusement imaginées que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais parce que nous avons été témoins oculaires de sa majesté. Car il reçut de Dieu le Père honneur et gloire, lorsqu’une telle voix lui fut adressée par la gloire magnifique : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Cette voix venue du ciel, nous-mêmes nous l’avons entendue quand nous étions avec lui sur la sainte montagne ».
            
L’idée que se faisaient les Juifs du royaume consistait en la venue du Messie en gloire, en majesté et en puissance, après qu’il aurait chassé tous ses ennemis. Le Seigneur n’est pas venu de cette façon, c’est pourquoi ils l’ont rejeté ; ils le considéraient comme mort et enterré, et non comme monté dans la gloire. Pourtant, leur dit Pierre, nous avons vu ce royaume et nous avons été « témoins oculaires de sa majesté ». Il reviendra certainement, mais dans une gloire triplée : sa gloire comme Fils de Dieu qu’Il a de toute éternité ; sa gloire comme Messie, roi des Juifs, et sa gloire comme Fils de l’homme, selon le Psaume 8. Pour le moment Il est rejeté ; le Seigneur en avait fait la révélation aux disciples avant qu’ils assistent à la transfiguration sur la montagne (Matt. 17 ; Marc 9 ; Luc 9). Je vais souffrir et serai rejeté, leur avait-Il dit, celui qui me suit doit s’attendre à subir le même sort. - Il avait ajouté : « Quelques-uns de ceux qui sont ici présents ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venant dans son royaume » (Matt. 16 : 28). Les disciples avaient pu contempler ensuite l’image en petit du royaume. C’est ce dont Pierre parle ici ; il avait vu cette scène magnifique : le Messie, Moïse le législateur et Élie le justicier ; son cœur en était encore plein. Il aurait voulu perpétuer cette vision, mais cela aurait mis au même niveau le Messie, le législateur et le justicier, chose que Dieu ne pouvait tolérer. Alors vint la voix, comme le dit l’apôtre, « de la gloire magnifique : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Dans les évangiles, Dieu ajoute : « Écoutez-le », parce que Pierre avait besoin de cette recommandation, puisqu’il abaissait son Maître en élevant Moïse et Élie. Depuis lors, il avait compris la leçon, et ici il omet ces mots ; il avait appris à n’écouter aucune autre voix que celle de Jésus. Nous avons donc à contempler la gloire du Fils ; en même temps, Moïse et Élie sont des figures de ceux que le Seigneur va venir chercher : Moïse, ceux qui sont déjà morts ; Élie, ceux qui ne passeront pas par la mort. Enfin Pierre, Jacques et Jean représentent les saints qui, bien que voyant la gloire de Christ, demeureront sur la terre pendant le millénium. Cette image du royaume doit servir à fortifier la foi des croyants juifs.

                        La parole prophétique (v. 19-21)

            « Nous avons ainsi la parole prophétique rendue plus ferme, et vous faites bien d’y être attentifs (comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur), jusqu’à ce que le jour commence à luire et que l’Étoile du matin se soit levée dans vos cœurs ».
            
La prophétie se rapporte toujours à la terre, aux voies futures de Dieu sur elle quand il balayera tout ce qui n’est pas divin et qu’il préparera le règne du Seigneur Jésus Christ. Mais l’Église est céleste, et n’appartient pas du tout à la terre. Pierre recommande donc : Prenez garde à la prophétie parce qu’elle vous renseignera sur les circonstances au travers desquelles doit passer le monde ; et grâce à cette lumière, vous le traverserez comme une scène condamnée sans vous en mêler. - La prophétie nous dit comment Dieu rendra cette terre digne du règne de Christ après l’avoir jugée ; mais avoir seulement la prophétie devant nos yeux serait une grave erreur, parce que la prophétie n’est pas Christ, et rien ne remplace Christ pour le cœur.
            Les prophéties de l’Ancien Testament n’ont pas trait au même sujet que celles du Nouveau. En Malachie 4 : 2, nous lisons : « Pour vous… se lèvera le soleil de justice ; et la guérison sera dans ses ailes ». Il s’agit du jour du Seigneur, et non pas de l’évangile comme on l’a souvent interprété à tort, et ce jour n’est pas encore venu. Pierre, en parlant de « l’Étoile du matin », annonce la venue du Seigneur, de Christ lui-même, objet principal de l’espérance chrétienne. Pour les Juifs, Il est « la racine et la postérité de David » (Apoc. 22 : 16) ; pour nos cœurs, « l’étoile du matin ». Le Seigneur promet à Thyatire : « À celui qui vaincra… je lui donnerai l’étoile du matin » (Apoc. 2 : 28) ; cela signifie que le vainqueur aura une part certaine, une joie céleste avec Christ, avant que le royaume n’arrive. Telle est notre espérance ; nous savons que notre part est avec Christ, qu’Il nous prendra avec Lui pour toujours, puis qu’Il jugera la terre.

            « Sachant tout d’abord qu’aucune prophétie de l’Écriture ne s’interprète elle-même. Car la prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint ».
            
Ne limitons pas l’Écriture qui tire sa valeur du fait qu’elle nous parle de Christ. La prophétie n’aura atteint son but que le jour où Christ sera venu dans son royaume et dans sa gloire. Ceux qui prétendent voir l’accomplissement de la prophétie avant la venue de Christ pour nous perdent la joie de l’attendre. Ils voient quelque ressemblance entre un événement passé et la prophétie, mais ils ne savent pas ce que c’est que de veiller pour attendre la brillante Étoile du matin.
            Quelle chose bénie que de Le connaître, de Lui être fidèle maintenant qu’Il est rejeté, sachant que le jour approche où Il occupera de nouveau sa place légitime sur ce monde. La prophétie est bonne, mais Christ est une meilleure part, et c’est la nôtre. Qu’Il nous donne de veiller et de L’attendre, Lui, la brillante Étoile du matin !


D'après W. T. P Wolston

 

A suivre