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LE CHEMIN DU SEIGNEUR SUR LA TERRE


Les ressources du Seigneur dans son chemin (Ps. 143)
Le Seigneur Jésus, affligé et pauvre (Ps. 109)
Souffrance du cœur du Seigneur (Ps. 102)
Douleurs et perfections du Seigneur en croix (Ps. 22)
La joie qui était devant Lui (Ps. 16 ; Héb. 12 : 2)

 

Les ressources du Seigneur dans son chemin (Ps. 143)

            « Car l’ennemi poursuit mon âme, il foule ma vie par terre ; il me fait habiter dans des lieux ténébreux, comme ceux qui sont morts depuis longtemps. Et mon esprit est accablé en moi, mon cœur est désolé au-dedans de moi. Je me souviens des jours d’autrefois, je pense à tous tes actes, je médite les œuvres de tes mains. J’étends mes mains vers toi ; mon âme, comme une terre altérée, a soif de toi » (v. 3-6).

            C’est dans les évangiles que nous voyons le Seigneur Jésus venir ici-bas et marcher sur cette terre. L’évangile de Luc présente particulièrement ce chemin dont nous célébrons la beauté. Dans l’évangile de son humanité, nous voyons le Seigneur marcher sur la terre d’une façon remarquable. L’empreinte que ses pas ont laissée, nous dit combien le Seigneur est grand et son humanité brille d’une divine beauté. Le Seigneur nous apparaît dans les évangiles sous différents caractères pour nous donner à connaître qui était le Christ Jésus, les divers sentiments qui ont animé le Seigneur. Et si nous voulons pénétrer plus avant dans son cœur, nous irons dans les psaumes qui nous feront plus encore briller et vibrer le cœur humain du Sauveur. Dans ce Psaume 143, c’est le Seigneur qui parle. C’est Lui qui dit : « mon esprit est accablé en moi ». Le Seigneur a été l’objet de la méchanceté des hommes à nulle autre pareille. Il a dit : « l’ennemi poursuit mon âme, il foule ma vie par terre ; il me fait habiter dans des lieux ténébreux ... ».
            L’Esprit nous fait voir tout ce que son cœur a ressenti : « mon esprit est accablé en moi ». Le Seigneur s’est-Il laissé aller au découragement, au désespoir ? Non, ils ne se sont jamais trouvés en Lui. Il savait où regarder. « J’étends mes mains vers toi… Je me souviens des jours d’autrefois… mon âme… a soif de toi ». Il se retirait vers les lieux ténébreux et toujours Il étendait ses mains vers son Dieu. Tandis que son cœur devait connaître la désolation, Il connaissait toutes les ressources en Dieu le Père et se retirait dans les lieux déserts. « Mon cœur est désolé au-dedans de moi ».
            Au Psaume 61, nous voyons un autre sentiment du cœur du Seigneur. « Ô Dieu ! écoute mon cri, sois attentif à ma prière. Du bout de la terre je crierai à toi, dans l’accablement de mon cœur ; tu me conduiras sur un rocher qui est trop haut pour moi » (v. 1-2). Le Seigneur Jésus a connu l’accablement du cœur, Il a su ce que c’était d’être accablé et savait où étaient les ressources. « Tu m’as été un refuge, une forte tour, de devant l’ennemi. Je séjournerai dans ta tente à toujours ; je me réfugierai sous l’abri de tes ailes » (v. 3-4). En homme parfaitement dépendant qu’Il était, Il se réfugie à l’ombre de ses ailes.


Le Seigneur Jésus, affligé et pauvre (Ps. 109)

            Nous avons donc vu un cœur désolé, un cœur accablé. Au Psaume 109, nous avons un autre sentiment qui animait le cœur du Seigneur : « Je suis affligé et pauvre, et mon cœur est blessé au-dedans de moi » (v. 22). Le cœur du Seigneur a été blessé par les hommes. Ils ne lui ont épargné aucune blessure, et encore aux heures de la croix, par leurs moqueries, leurs railleries, ils ont blessé son cœur. Et nous verrons dans le ciel le seul signe de ce que l’homme aura fait : ce seront les marques des blessures qui subsistent durant l’éternité. « Je suis affligé et pauvre », dit-il : s’il a été l’affligé par excellence, combien plus encore l’homme pauvre. Cet homme pauvre mentionné tout au long des Proverbes, c’est encore le Seigneur. Et pourtant il pouvait dire : « L'argent est à moi, et l'or est à moi » (Aggée 2 : 8). Tout lui appartient et le Seigneur de gloire a été vu un jour sur la terre comme un homme pauvre. Le dernier verset du Psaume 40 dit : « Et moi, je suis affligé et pauvre », et le premier du Psaume 41 : « Bienheureux celui qui comprend le pauvre ! ». Nous connaissons le Seigneur comme Sauveur, mais L’avons-nous compris dans sa pauvreté, avons-nous compris qu’Il a été l’homme pauvre ? Pour celui qui l’a compris, une plénitude de bénédictions est réservée. Sept bénédictions en découlent (v. 2-3) : l’Eternel le délivrera, Il le gardera et le conservera en vie, il sera rendu heureux sur la terre, Il ne le livrera pas à l’animosité de ses ennemis ; l’Éternel le soutiendra sur un lit de langueur, Il transformera tout son lit quand il sera malade. Les deux dernières bénédictions sont particulièrement précieuses pour ceux qui sont atteints dans leur santé. « Tu transformeras tout son lit, quand il sera malade ». C’est la part de celui qui a compris le pauvre. Le Seigneur a vécu dans la pauvreté afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis (2 Cor. 8 : 9). Il a été affligé, Il a été l’homme pauvre, blessé au-dedans de Lui-même.


Souffrance du cœur du Seigneur (Ps. 102)

            Au Psaume 102, il est parlé de ce cœur du Seigneur qui a souffert. Il est intitulé : Prière de l’affligé quand il est accablé. « Mes jours s’évanouissent comme la fumée, et mes os sont brûlés comme un foyer. Mon cœur est frappé, et est desséché comme l’herbe ; car j’ai oublié de manger mon pain » (v. 3-4). Voici donc un cœur désolé, un cœur accablé, frappé et desséché : nouvelle épreuve. Il a été frappé par les hommes, par l’incrédulité de ses disciples et ensuite par le courroux de Dieu. « Nous, nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé » (És. 53 : 4). « Mon cœur est… desséché comme l’herbe ». Dans ce psaume, nous trouvons cinq fois ce petit mot « jours » en rapport avec la brièveté de la vie du Seigneur. « Ne m’enlève pas à la moitié de mes jours !… » (v. 24). Et pourtant il a été repris à la moitié de ses jours. Mais constatons les points de suspension ; et la réponse de Dieu son Père ne se fait pas attendre : « Tes années sont de génération en génération ! ».
            Quelle douleur profonde dans ces paroles : « Mon cœur est… desséché comme l’herbe ». D’autres psaumes nous parlent du cœur du Seigneur. « L’opprobre m’a brisé le cœur, et je suis accablé ; et j’ai attendu que quelqu’un eût compassion de moi, mais il n’y a eu personne... Ils ont mis du fiel dans ma nourriture, et, dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre » (Ps. 69 : 20-21). Le cœur du Seigneur a été brisé par l’opprobre. Pour glorifier Dieu son Père dans ce chemin, Il a connu ce que c’est que l’opprobre qui lui a brisé le cœur. Au Psaume 17, il est dit : « Tu as sondé mon cœur, tu m’as visité de nuit ; tu m’as éprouvé au creuset, tu n’as rien trouvé ; ma pensée ne va pas au delà de ma parole » (v. 3). C’est un verset de toute beauté, propre à toucher profondément nos cœurs. « Tu as sondé mon cœur » : nous avons vu un cœur désolé, accablé, brisé, blessé, frappé, déchiré, desséché comme l’herbe et un cœur sondé. Le cœur du Seigneur, l’homme parfait, a été sondé par un Dieu saint aux heures sombres de la croix. L’épée de l’Éternel a travaillé, elle s’est tournée et retournée sans cesse contre Lui et qu’est-ce que l’Éternel a trouvé ? Que perfections ! Si nos cœurs étaient sondés, Dieu n’y trouverait que l’iniquité. En Jésus, Dieu n’a rien trouvé. « Tu m’as visité de nuit ». Qui est-ce qui parlera de cette nuit où le Seigneur a été visité ? « L’Orient d’en haut nous a visités, afin de luire pour ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix » (Luc 1 : 78-79).


Douleurs et perfections du Seigneur en croix (Ps. 22)

            Pour que la grâce puisse donner son libre cours, il fallait l’œuvre de la croix et que Jésus qui nous visitait en grâce soit visité par Dieu dans cette nuit mémorable. Il a alors poussé ce cri douloureux : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Ps. 22 : 1). « Tu m’as éprouvé au creuset ». Le Seigneur seul a été l’objet d’une telle épreuve. Ce Dieu qui a « les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1 : 13) n’a vu en Lui que lumière et sainteté. « Ma pensée ne va pas au-delà de ma parole » (Ps. 17 : 3). Dans nos pauvres cœurs que de pensées mauvaises, honteuses, que nous n’oserions même pas prononcer dans le secret. Mais s’il s’agit des pensées du Seigneur, de Jésus, quelle grandeur, quelle beauté ! Ses pensées n’allaient pas au-delà de ses paroles ! Ce sont les huissiers qui rendent témoignage de Lui en disant : « Jamais homme n'a parlé comme cet homme » (Jean 7 : 46) et le brigand converti : « nous recevons ce que méritent les actes que nous avons commis ; mais celui-ci n'a rien fait qui ne doive pas se faire » (Luc 23 : 41). Tout a été fait à la gloire du Père.
            Quelles perfections dans ses actes, dans ses pensées et dans ses paroles ! Dans le Psaume 22, il dit : « Je suis répandu comme de l’eau, et tous mes os se déjoignent ; mon cœur est comme de la cire, il est fondu au-dedans de mes entrailles » (v. 14). Un cœur fondu : on ne peut pas trouver d’expression plus éloquente, plus admirable, plus merveilleuse, pour parler de l’intensité des douleurs du Seigneur Jésus sur la croix. Nous entrevoyons dans ce psaume, je crois, les douleurs expiatoires. Il est abandonné de son Dieu. Voilà ce que le Seigneur a connu. C’est extrêmement sérieux de rester insensible devant ce tableau des souffrances du Seigneur. C’est pour cela que les hommes sont appelés des « méchants », tous ceux qui auront à connaître le feu de la colère de Dieu. « Notre Dieu est un feu consumant » (Héb. 12 : 29). Au jour de la colère de Dieu, ils seront fondus comme de la cire et il n’y aura pas de châtiment plus sévère pour celui qui aura connu les souffrances incommensurables du Seigneur et qui aura méprisé cette œuvre.


La joie qui était devant Lui (Ps. 16 ; Héb. 12 : 2)

            D’autres passages encore parlent du cœur du Seigneur, mais ces versets nous ont parlé des sentiments qui ont animé son cœur sur la terre. C’est ce même cœur qui malgré tant de souffrances – mystère incompréhensible – peut dire : « C'est pourquoi mon cœur se réjouit » (Ps. 16 : 9). Le Psaume 16 nous présente un serviteur parfait. C’est lui qui dit : « mon cœur se réjouit ». Pourquoi se réjouit-il ? A cause de ce qui précède et ce qui est dit après : « Je me suis toujours proposé l’Éternel devant moi » (v. 8). Le Seigneur a toujours suivi la volonté de son Père, ne faisant que ce qui Lui était agréable (Jean 8 : 29). « C'est pourquoi mon cœur se réjouit ». Il pouvait traverser d’indicibles souffrances en faisant la volonté de Dieu et pourtant Il se réjouissait. « Même ma chair reposera en assurance » (v. 9). Regardant au séjour dans le tombeau, Il se réjouissait parce qu’Il savait qu’Il serait ressuscité par la gloire du Père. « Tu ne permettras pas que ton saint voie la corruption » (v. 10). Il regardait plus loin encore : « Tu me feras connaître le chemin de la vie ; ta face est un rassasiement de joie, il y a des plaisirs à ta droite pour toujours » (v. 11). C’est là où le Seigneur est entré. C’est là que la gloire de l’Homme victorieux brillera, et c’est là qu’à jamais nous serons rassasiés de son image (Ps. 17 : 15), Lui étant nous-mêmes rendus semblables (1 Jean 3 : 2). Malgré la souffrance, Il dit : « mon cœur se réjouit ».

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            Pensons toujours plus au chemin que le Seigneur a suivi sur la terre. Puissions-nous tous être animés des sentiments de Ruth qui est entrée dans l’aire et qui a découvert les pieds de Boaz. Nous-mêmes aussi, nous avons à découvrir les pieds du divin Boaz, du Seigneur, et voir son chemin. « Regardant Jésus qui marchait », Jean a dit : « Voilà l’agneau de Dieu ! » (Jean 1 : 36). Il célèbre l’homme Christ Jésus dans sa marche, glorifiant Dieu le Père dans le chemin où l’homme L’a toujours déshonoré. Le Seigneur a parfaitement honoré Dieu son Père. Quels ont été les sentiments qui ont animé les disciples ? Être rendus capables de refléter quelque chose d’une telle humanité.

 

P. Rossel - D’après une méditation (01-1959)