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LES ÉPÎTRES DE PIERRE (1 Pierre 4)
 

1 PIERRE 4 : Sobriété, vigilance, patience à travers la souffrance
            Sobriété, vigilance et prière (v. 1-11)
            Souffrir comme chrétien (v. 12-19) 
 

1 PIERRE 4 : Sobriété, vigilance, patience à travers la souffrance

            Les versets 19-22 du chapitre 3 forment une parenthèse qui avait pour but d’apporter quelque réconfort à ce petit groupe de chrétiens juifs méprisés ; on les accusait d’être dans l’erreur parce qu’ils étaient peu nombreux. Le premier verset de notre chapitre se relie donc au verset 18.

                        Sobriété, vigilance et prière (v. 1-11)

             « Christ donc ayant souffert pour nous dans la chair, vous aussi, armez-vous de cette même pensée, que celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché – afin que vous ne viviez plus le reste de la vie terrestre pour des convoitises d’hommes, mais pour la volonté de Dieu. Car il nous suffit d’avoir accompli, dans le temps passé, la volonté des gens des nations, alors que nous marchions dans la débauche, les convoitises, l’ivrognerie, les orgies, les beuveries et les idolâtries criminelles » (v. 1-3).
  
            Comme homme, Christ est mort sur la croix ; Pierre nous expose le côté pratique de la question et nous prouve que nous aussi, comme chrétiens, nous devons nous attendre à souffrir. Jésus a parfaitement accompli la volonté de Dieu et Il a souffert dans la chair. Satan est venu à Lui dans le désert et Lui a offert toutes choses, pourvu qu’Il se courbe devant le diable. Au jardin de Gethsémané, l’Ennemi a encore cherché à Le détourner. Christ n’a rien répondu à ces tentations. « Il a souffert lui-même, étant tenté » (Héb. 2 : 18), mais préférait mourir plutôt que de ne pas faire la volonté de son Père. Maintenant, dit Pierre, armez-vous de cette même pensée.

            Le mot « chair » n’a pas le sens de mal que Paul lui donne. Pour Paul, nous sommes dans la chair comme enfants d’Adam ; la chair est le principe du mal que porte en lui tout enfant d’Adam déchu, avec sa nature corrompue, loin de Dieu. Pour Pierre, la « chair » est notre vie ici-bas dans le corps. Christ a souffert ici-bas comme homme, et, si faire la volonté de Dieu produit la souffrance, nous possédons le privilège d’aller dans la gloire par le chemin de la souffrance.
            Notre nature aime faire ce qui lui plaît ; mais, si nous faisons la volonté de Dieu, c’est toujours aux dépens de la nôtre, à condition de souffrir ici-bas.
            L’apôtre Pierre montre le contraste entre les convoitises de l’homme et la volonté de Dieu : si je renonce aux convoitises humaines, je ne souffre pas, pas dans le sens où Christ a souffert. Faire la volonté de Dieu a conduit le Seigneur aux plus profondes souffrances, à la mort. Ainsi donc, si nous nous armons de cette même pensée, nous faisons la volonté de Dieu et ne péchons pas. Dieu nous a laissés ici-bas pour un peu de temps, et pour faire sa volonté. Il veut que nous passions par la souffrance ; celui qui ne souffre pas d’une manière ou d’une autre ne marche généralement pas selon Christ.

            « A ce sujet, ils trouvent étrange que vous ne couriez pas avec eux dans le même débordement de corruption, et vous disent des injures ; ils rendront compte à celui qui est prêt à juger vivants et morts » (v. 4-5).
              Pierre dit en quelque sorte à ces croyants juifs : Les gens des nations disent que vous êtes étranges ; peu importe ; si vous marchiez avec eux, ils vous jugeraient inconstants ; vous ne marchez pas pour leur plaire, mais pour plaire au Seigneur.
            Souvenons-nous de ceci : Dieu jugera les vivants et les morts, tous auront à Lui rendre compte. Le jugement des vivants, selon Matt. 25, se placera au début du royaume, celui des morts sera comme l’acte final du royaume, à la fin du millénium, au grand trône blanc (Apoc. 20 : 12-15).
            Pierre emploie le mot « prêt » à trois reprises :
                  - Dieu est « prêt » à nous enlever de ce monde (1 : 5) ;
                  - Il est « prêt » à juger le monde (4 : 5) ;
                  - entre ces deux moments, le chrétien doit toujours être « prêt » à répondre à quiconque lui demande raison de l’espérance qui est en lui (3 : 15).

            « Car c’est pour cela que la bonne nouvelle a été annoncée aussi à ceux qui sont morts, afin qu’ils soient jugés, selon les hommes, quant à la chair, et qu’ils vivent, selon Dieu, quant à l’esprit » (v. 6).
              C’est une allusion à ce qui a déjà été exprimé à la fin du chapitre 3, à ceux qui furent désobéissants au temps de Noé ; mais ces mots s’étendent à ceux qui sont morts avant la venue du Messie, auxquels des promesses avaient été faites. Dieu nous rend responsables non seulement de ce que nous avons reçu, mais aussi de nos privilèges, de ce que nous avons entendu. Le témoignage donné par Dieu, autrefois ou maintenant, veut que les hommes vivent par l’Esprit ; s’ils tournent le dos aux témoignages du Seigneur, ce témoignage se porte contre eux, et ils seront jugés selon ce qu’ils auront reçu.

            « Mais la fin de toutes choses s’est approchée ; soyez donc sobres et veillez pour prier » (v. 7).
              L’apôtre envisageait sans doute l’accomplissement des paroles du Seigneur : les pierres du temple renversées, et un bouleversement général. Mais le verset a une plus longue portée ; l’enfant de Dieu devrait toujours se comporter comme s’il était sur le point de quitter ce monde, il devrait veiller et prier. Les chrétiens sont en danger de laisser s’écrouler le fondement de leur foi, et préparent ainsi le chemin à la croyance du mensonge. L’homme n’est pas né pour être incrédule ; le diable le sait, et cherche à éliminer les vérités du christianisme de façon que l’énergie d’erreur puisse se développer (voir Matt. 12 : 43-45 ; 2 Thes. 2 : 8-12). Les hommes ont besoin de croire en quelque chose ; s’ils se détournent de la vérité, ils accepteront les mensonges de l’Antichrist.

            « Et avant tout, ayez entre vous un amour fervent, car l’amour couvre une multitude de péchés » (v. 8).
              
À l’égard de ceux du dehors, nous devons être sobres et vigilants ; mais, entre nous, il faut beaucoup d’amour. L’amour est une chose en laquelle Dieu se réjouit : « L’amour couvre toutes les transgressions » (Prov. 10 : 12) ; l’amour ne rapproche pas seulement les âmes de Dieu, mais il nous rapproche les uns des autres. Personne ne trouve autant d’occasions de querelles que ceux qui cherchent à marcher dans la foi et dans la vérité en dehors des systèmes humains. À moins que la grâce ne travaille, nulle part on ne peut autant se blesser mutuellement. C’est pourquoi Pierre insiste sur la nécessité de cette charité pour vivre tous ensemble. Déployons cet amour à l’occasion de la méchanceté de notre prochain, cela nous sera le prétexte de la cacher. « L’amour couvre une multitude de péchés », non pas un ou deux, mais une multitude - un millier de petites choses que le diable voudrait voir publier, afin de décourager les chrétiens et de déshonorer le nom du Seigneur.

            « Soyez hospitaliers les uns envers les autres, sans murmurer » (v. 9).
              
Les uns pourraient se plaindre, mais en Romains 12 : 13, nous lisons : « Subvenez aux besoins des saints ; appliquez-vous à l’hospitalité ». Regardons premièrement à ce que personne ne manque de rien, puis laissons notre porte largement ouverte. Que nos maisons servent à réunir nos frères, à les faire connaître, et que nous le fassions par amour et sans murmurer.

            « Suivant que chacun de vous a reçu quelque don de grâce, employez-le les uns pour les autres, en bons dispensateurs de la grâce variée de Dieu » (v. 10).
              Quand l’apôtre parle d’un don, il ne s’agit pas seulement d’un homme capable de prêcher ou d’enseigner ; chacun de nous possède un don dont il est responsable. Quoi que nous ayons, cela ne nous appartient pas, nous n’en sommes que les dispensateurs. Tout appartient à Christ, Il nous demandera compte de notre administration, nous devons donc nous en acquitter avec soin.

            « Si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme oracle de Dieu ; si quelqu’un sert, qu’il serve comme par la force que Dieu fournit, afin qu’en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui sont la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen » (v. 11).
              
Si nous parlons, c’est que nous avons reçu un don pour l’édification ; si nous servons - peut-être par quelque don à un pauvre - faisons-le selon notre pouvoir ; employons les choses de cette vie pour la gloire de Dieu. Il y prend autant plaisir qu’à l’exercice de dons spirituels : la prédication pour la conversion des âmes, le ministère en vue de l’édification du corps de Christ.
            Dans l’assemblée, nous n’avons la liberté de parler que comme « oracles de Dieu », c’est-à-dire en transmettant la parole de Dieu. Si nous avons un don, nous sommes responsables de l’employer, bien qu’il n’y ait pas nécessité de l’employer toujours, et qu’il puisse y avoir bénéfice à écouter d’autres frères. Mais si quelqu’un se lève pour parler, il doit le faire comme porte-parole de Dieu et donner exactement la pensée que Dieu voudrait faire entendre.

                        Souffrir comme chrétien (v. 12-19) 

            « Bien-aimés, ne trouvez pas étrange le feu ardent qui est au milieu de vous pour vous éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire ; au contraire, réjouissez-vous dans la mesure où vous avez part aux souffrances de Christ, afin qu’aussi, à la révélation de sa gloire, vous vous réjouissiez avec allégresse. Si on vous insulte pour le nom de Christ, vous êtes bienheureux, car l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous » (v. 12-14).
              Pierre revient aux circonstances et aux épreuves de ces croyants. Pour la première fois il émet la pensée d’être avec le Seigneur dans la gloire, comme réponse aux souffrances de Christ. La souffrance mentionnée au verset 13 est différente de celle du verset 14 ; dans le premier, nous avons part aux souffrances de Christ ; dans le deuxième, nous souffrons pour Christ.

            Nous sommes tous participants des souffrances de Christ, c’est-à-dire des souffrances au travers desquelles Il a passé ici-bas, sauf celles de l’expiation. Chaque chrétien a part à ces souffrances, avec Christ. Souffrir avec Christ signifie souffrir en sympathie de ce qu’Il a ressenti ici-bas, comme homme parfait, en voyant toute la misère que le péché a introduite et combien Dieu est déshonoré.
            Mais tous les chrétiens ne sont pas appelés à souffrir pour Christ, selon le verset 14. Si nous marchons dans le chemin du monde, il arrive que nous cherchions à nous sauver nous-mêmes, mais alors tout ce dont Pierre parle ici manquera. Si nous faisons selon ce que Moïse ne voulait pas faire (Héb. 11 : 25), nous pouvons échapper à la souffrance. Mais on peut nous insulter à cause du nom du Seigneur Jésus. Alors, dit Pierre, vous êtes bienheureux ; au lieu de vous laisser abattre, acceptez-le comme un privilège. Soyons donc animés du même esprit que les apôtres : « Eux donc quittèrent le sanhédrin en se réjouissant d’avoir été estimés dignes de souffrir des outrages pour le Nom » (Act. 5 : 41).

            « Mais qu’aucun de vous n’ait à souffrir comme meurtrier ou voleur, ou comme faisant le mal, ou s’ingérant dans les affaires d’autrui ; si c’est comme chrétien, qu’il n’en ait pas honte, mais qu’il glorifie Dieu en ce nom » (v. 15-16).
              
Sitôt que nous touchons aux choses qui ne nous appartiennent pas, nous sommes certains de souffrir. Ne soyons pas honteux de souffrir comme chrétiens, et n’oublions pas que, si Dieu juge bon de nous faire passer par l’épreuve, Il a un but béni.

            « Car le temps est venu de commencer le jugement par la maison de Dieu ; mais si c’est par nous qu’il commence, quelle sera la fin de ceux qui n’obéissent pas à l’évangile de Dieu ? » (v. 17).
              Dieu commence le jugement par les siens ; quelle sera la fin de ceux qui auront rejeté l’évangile ? La question est très sérieuse : leur fin est la mort, le jugement et l’étang de feu.

            « Et si le juste est sauvé difficilement, où paraîtront l’impie et le pécheur ? » (v. 18).
              
Pourquoi sauvé difficilement ? Parce que le diable est contre nous, il nous dresse des pièges et des embûches ; mais Dieu permet les tentations et les épreuves pour nous rapprocher de Lui, afin de nous conduire jusque dans la gloire. Pour Lui rien n’est trop difficile ; les difficultés sont toutes du côté de l’homme, il les surmontera par la foi au Fils de Dieu.

            « Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu remettent leur âme, en faisant le bien, à un fidèle créateur » (v. 19).
              
Nous avons fait notre volonté dans des jours passés, souffrons maintenant selon la volonté de Dieu. Faisons ce que Jésus a fait, en nous en remettant à notre Dieu. Il est tout puissant et Il est notre Père.
            Que le Seigneur nous garde pour faire toujours sa volonté, afin que cela tourne à louange, à honneur et à gloire par le Christ Jésus.


D'après W. T. P Wolston

 

A suivre