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Le défi de l'isolement et du confinement


Joseph en Égypte
Les exilés de Babylone
Les compagnons de Daniel dans la fournaise
Les apôtres Paul et Jean
La solitude du Seigneur
Je serai avec toi

 

            « L'Éternel était avec Joseph » (Gen. 39 : 2-3, 21, 23)
            « Le Seigneur se tint près de lui (Paul) » (Act. 23 : 11)

            L'isolement, ou la solitude, est une source de beaucoup de souffrances. L'Écriture emploie l'expression « les hurlements d'une solitude » (Deut. 32 : 10) pour montrer ce qu'elle peut engendrer. La solitude peut être vécue comme un vide douloureux, quand, par exemple, en rentrant le soir, nous n’avons personne à qui parler ou avec qui partager un repas. Elle peut être ressentie au sein d'un couple, d'une famille, dans le travail ou dans le service pour le Seigneur, dans la vie de l'assemblée ; et aujourd'hui, tout particulièrement, pendant cette pandémie. Mais la plus grande des solitudes reste la vie sans Dieu.
            Le Seigneur Jésus lui-même a connu une très grande solitude, juste avant les heures de la crucifixion. Sur la croix, il a été abandonné de son Dieu. Il est mort afin que nous ne soyons plus jamais seuls : Il est avec nous, et Il habite en nous par le Saint Esprit.

            La Parole de Dieu nous offre des exemples de croyants qui ont dû connaître l'isolement et le confinement. Pendant un temps plus ou moins long, ils ont été coupés de leur famille, de leurs amis, de la communauté des croyants. Ces exemples peuvent encourager aujourd'hui tous ceux qui ont à faire face à ce défi de l’isolement.


Joseph en Égypte

            Ce jeune homme d'environ 17 ans est violemment rejeté par ses frères, arraché à son environnement familier et privé de la proximité de son père. Il est vendu comme esclave et conduit dans un pays qui lui est totalement inconnu. Mais là, il fait l'expérience que « l'Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé » (Ps. 34 : 18). Dieu est avec lui, notamment lorsqu'il est incarcéré à la suite de l’accusation mensongère d’une méchante femme (Ps. 105 : 18). Traité avec une basse ingratitude, il languit dans l'oubli. Les nuages s'amoncellent autour de lui. Mais « l’Éternel était avec Joseph » (Gen. 39 : 21). Et ce dernier a dû apprendre à s'attendre à Dieu. C'est une chose de rendre un témoignage actif pour Dieu dans ce monde ; c'en est une autre bien différente de s'attendre à Dieu dans la solitude d'une prison (H. Smith).


Les exilés de Babylone

            Arrachés à leur pays à cause de leur péché d’idolâtrie, les Juifs déportés restent 70 ans à Babylone, privés de leur accès au Temple de Jérusalem. Mais, à ceux qui se tournent vers Dieu dans la repentance, Dieu dit : « Je serai pour eux comme un petit sanctuaire dans les pays où ils sont venus » (Ézé. 11 : 16). Aussi loin soient-ils de Jérusalem par leur faute, Dieu fait la promesse qu'ils pourront le trouver et l'adorer.
            Dieu est un Dieu de grâce et de compassions pour son peuple dispersé : ayant déjà en vue son rassemblement et sa restauration future, Il précise les caractères qu'il désire trouver en Israël. Un peuple séparé du mal (v.18), un peuple uni (v. 19), obéissant à sa Parole et jouissant de relations avec son Dieu (v. 20). Pendant cette période de la grâce, portons-nous de tels caractères ? Pourquoi sommes-nous aujourd'hui dispersés et empêchés de nous réunir ?


Les compagnons de Daniel dans la fournaise

            Daniel est entraîné, avec trois autres compagnons, dans la déportation à Babylone, et mis au service du roi. À cause de leur fidélité à Dieu et de leur refus catégorique de l'idolâtrie, les trois amis de Daniel sont jetés dans la fournaise ardente. Mais là encore, Dieu est avec eux, sous la forme d'un quatrième homme, semblable à un fils de Dieu (Dan. 3 : 24-25). Dieu est aussi avec nous dans nos fournaises (nos épreuves), toutes proportions gardées bien sûr, et brûle au passage quelques « liens » qui nous retiennent (il nous affranchit). L'épreuve débarrasse souvent le chrétien de telle ou telle attache dont le monde l'avait enlacé et elle lui permet alors de marcher librement dans la compagnie du Seigneur Jésus. Cette scène nous montre ce que le croyant devrait faire (obéissance et fidélité à Dieu), et ce que le diable fait (la persécution). Mais nous voyons aussi que Dieu accomplit ses promesses : « Quand tu marcheras dans le feu, tu ne seras pas brûlé, et la flamme ne te consumera pas » (És. 43 : 2). L'épreuve est toujours un lieu de rendez-vous du Seigneur avec les siens pour parler à leur cœur (Osée 2 : 14). Et Il désire nous faire expérimenter sa sympathie et sa tendresse dans ces moments douloureux.


Les apôtres Paul et Jean

            L’apôtre Paul a connu à plusieurs reprises le confinement étroit et malsain d'une prison (Jérusalem, Césarée, Rome). Durant sa première captivité à Rome, il désirait faire connaître que Christ était sa vie, son modèle, son but, sa force et sa joie malgré les conditions qu'il traversait (voir épître aux Philippiens). Il avait déjà connu un emprisonnement atroce à Philippes ; lacéré de coups de fouet et jeté dans le plus sombre des cachots, il pouvait, avec Silas, « chanter les louanges de Dieu » (Act. 16 : 25). Quels beaux fruits pour la vie éternelle ont été produits alors !
            Paul a dû connaître aussi l’éprouvante expérience d’être abandonné par ses frères lorsqu’il a comparu devant ses juges. Il a pu dire sans amertume : « tous m’ont abandonné » (2 Tim. 4 : 16a). Ce traitement sans cœur et lâche n'a provoqué aucun ressentiment dans le cœur de Paul. Au contraire, il a produit une prière en leur faveur : « que cela ne leur soit point imputé » (v. 16b). Et il ajoute aussitôt : « Mais le Seigneur s'est tenu près de moi et m'a fortifié » (v. 17).

            L’apôtre Jean, très âgé, est exilé sur l'île de Patmos, une île déserte et aride. Bien que séparé de la communauté des croyants d’Éphèse, quelle douce pensée de savoir qu'il est là pour la Parole de Dieu et le témoignage de Jésus Christ (Apoc. 1 : 9) ! Jean est seul le premier jour de la semaine, mais cela ne l’empêche aucunement de goûter la communion avec Celui sur le sein duquel il aimait se pencher (Jean 13 : 23). Il lui apparaît dans une gloire extraordinaire et lui communique une révélation unique qui vient clore ce que Dieu voulait révéler aux hommes. « Le secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25 : 14). Jean a d'abord la vision extraordinaire du Fils de l'homme comme Juge, marchant au milieu des sept lampes d'or – les assemblées – et ensuite de « ce qui doit arriver bientôt » (Apoc. 1 : 1, 19).


La solitude du Seigneur

            « Je suis devenu semblable au pélican du désert ; je suis comme le hibou des lieux désolés. Je veille, et je suis comme un passereau solitaire sur un toit » (Ps. 102 : 6-7).

            Ces paroles prophétiques imagées s'appliquent au Seigneur Jésus durant le temps de son séjour dans le monde. Il était devenu comme un pélican dans le désert. Le pélican est un oiseau aquatique. S'il se trouve dans le désert, il est bien loin de son habitat naturel. C'est ainsi que le Seigneur Jésus, qui était habitué à la communion précieuse et rafraîchissante avec son Père, était dans un pays aride où l'on est assoiffé – une expérience qu'il a ressentie profondément.
            Comme un hibou dans des lieux désolés, Il ressentait la solitude dans son sentier sur la terre, bien plus qu'aucun homme ne l'a jamais éprouvée.
            Un passereau solitaire sur un toit est une autre illustration de la solitude que le Seigneur Jésus a ressentie, mais dans un domaine différent. Le hibou se trouvait dans des lieux désolés, là où le Seigneur ne pouvait s'attendre à aucune communion ; mais le passereau est un oiseau très différent, car il est sociable par nature. Les passereaux aiment à se rassembler, et la maison évoque le lieu où l’on peut avoir communion les uns avec les autres. Or ici, sur le faîte du toit, là où on s'attendrait à avoir de la compagnie, le passereau est seul. Ainsi, le Seigneur désirait la communion de ses disciples. Bien que présents physiquement, ils ne le comprenaient pas et n'entraient pas dans ses pensées.
            Le mot « seul », employé huit fois dans les évangiles en rapport avec le Seigneur, souligne l’isolement moral du Fils de Dieu, sans péché. Dans ce chemin solitaire conduisant à la croix, brillent la perfection et la sainteté de notre Sauveur.


Je serai avec toi

            « Comme j'ai été avec Moïse, ainsi je serai avec toi ; je ne te laisserai point et je ne t'abandonnerai point » (Jos. 1 : 5).

            N'est-ce pas une merveilleuse promesse et d'une valeur inestimable, faite à tout enfant de Dieu ? Demeure-t-elle toujours une réalité vivante pour chacun de nous ? Dans les mauvais comme dans les bons jours ?
            Ces moments d'isolement et de confinement peuvent nous permettre de comprendre et de mieux saisir ce qu'a été la solitude de notre Seigneur, et aussi de goûter tout à nouveau sa proximité. C’est ce que Paul désirait par-dessus tout : « le connaître, lui, … et la communion de ses souffrances » (Phil. 3 : 10). Le connaissant mieux, la louange pourra s’élever plus abondamment de nos cœurs. N’est-ce pas ce que désire le cœur de notre Sauveur ?
            Vous êtes peut-être confiné dans une chambre d'hôpital, dans une maison de retraite, ou même chez vous. Dans votre souffrance, Dieu veut se révéler à vous d'une façon spéciale, inattendue et certainement heureuse.
            L'épidémie qui nous touche et nous éprouve, n'est-elle pas aussi une nouvelle occasion d'examiner nos voies et de nous interroger, à l'écart ? Le chemin que nous suivons est-il un chemin selon nos propres pensées ou un chemin approuvé par Dieu. Cherchons-nous avec soin la lumière de la Parole de Dieu avant de nous engager dans telle ou telle voie ?


M. T