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Un gâteau qu'on n'a pas retourné (Osée 7 : 8)


Une image employée pour qualifier Ephraïm
L’exhortation à revenir à Dieu

            La Parole de Dieu est riche en illustrations précieuses et sérieuses à la fois. Dieu se plaît à nous parler par des expressions imagées afin de nous rendre ses pensées plus claires et de nous les inculquer plus profondément. L'impression d'un exposé purement doctrinal, que ce soit pour l'instruction ou pour l'exhortation, s'efface facilement ; en revanche, si cet exposé est accompagné d'illustrations appropriées, l'impression persiste, parfois ineffaçable.

            Un jardin arrosé (Es. 58 : 11), un cèdre du Liban (Ps. 104 : 16), un jeune lion (Prov. 28 : 1), un cyprès vert (Osée 14 : 8), une branche qui porte du fruit près d'une fontaine, dont les rameaux poussent par-dessus la muraille (Gen. 49 : 22), un fleuve d'eau vive (Apoc. 22 : 1), ou bien un roseau froissé, un lin qui brûle à peine (Es. 42 : 3), un buisson ardent (Ex. 3 : 2), une citerne crevassée (Jér. 2 : 13), une brebis égarée (Ezé. 34 : 16), une « outre mise à la fumée » (Ps. 119 : 83)… Toutes ces illustrations - ce ne sont que quelques exemples - parlent d'une façon pénétrante et compréhensible à nos cœurs et à nos consciences, et se recommandent toujours à nouveau à notre méditation et à notre réflexion. L'enfant les comprend ; l'homme fait et le sage les admirent.
            C'est l’une de ces illustrations qui sert de titre à notre article - en d'autres termes : un gâteau qui n'est cuit que d'un côté.


Une image employée pour qualifier Ephraïm

            C'est le prophète Osée, contemporain du prophète Esaïe (comp. Osée 1 : 1 avec Esaïe 1 : 1), qui qualifie ainsi Ephraïm. Ce nom désigne le royaume des dix tribus en contraste avec Juda. Ephraïm est « un gâteau qu'on n'a pas retourné » (7 : 8). Pourquoi cela ? Parce qu'Ephraïm « s'est mêlé avec les peuples ».

                        Un peuple appartenant à Dieu

            Le peuple de Dieu n'a rien de commun avec les autres nations ; c'est un peuple séparé qui appartient à Dieu. Y a-t-il communion entre Dieu et le monde ? Non ! De la même manière, son peuple ne peut se mêler avec ce dernier. Sa force tient dans sa séparation. Car il s'éloigne de la présence de Dieu, qui est pour lui source de toute force et sainteté, dans la mesure où il se mêle avec des éléments étrangers : « des étrangers ont consumé sa force » (v. 9). Impossible à Dieu de partager quoi que ce soit avec le monde. Lumière et ténèbres s'excluent réciproquement. Justice et iniquité ne peuvent aller de pair (comp. 2 Cor. 6 : 14-18).
            Toute demi-mesure, tout faux-semblant, est une abomination devant Dieu. Des principes mélangés lui sont haïssables. C'est pour cette raison qu'aucun Israélite n'avait le droit de semer son champ de deux espèces de semence, où de se vêtir d'une étoffe mélangée (Lév. 19 : 19 ; Deut. 22 : 9-11). Dieu veut que, dans le comportement et la tenue de son peuple, tout soit clair et sans équivoque. Il prend plaisir à « la vérité dans l'homme intérieur » (Ps. 51 : 6), à laquelle répondra le comportement extérieur. Abraham était un homme selon son cœur. Dans la vie d'Abraham, il y eut bien des manquements et des infidélités, mais son sentier était net, son témoignage sans équivoque. Lot, lui, portait un vêtement d'étoffes mélangées. Il craignait Dieu et… aimait les plaines arrosées de Sodome. Il se lia avec des étrangers, avec les méchants habitants de la ville impie. Ainsi son témoignage perdit toute sa force ; ses gendres pensaient qu'il se moquait d'eux quand il leur annonçait le jugement (Gen. 19 : 14). Jonathan, lui aussi, bien que tout différent de Lot, semait son champ de deux espèces de semence : il s'unit avec David, l'élu de Dieu, tout en restant à la cour et dans l'armée de Saül (l'ennemi de David et le roi rejeté par Dieu), jusqu'à ce qu'il trouve sa propre perte lors de la défaite ignominieuse sur les montagnes de Guilboa (1 Sam. 31).

                        « Ephraïm s'est mêlé avec les peuples ; Ephraïm est un gâteau qu'on n'a pas retourné ! »

            Un gâteau à demi cuit ne fait pas honneur à celui qui l'a cuit, et n'est pas consommable par celui à qui il est présenté. Sérieuse pensée, si nous appliquons l'image à nous-mêmes. Nous sommes placés dans ce monde pour être des témoins de Dieu, pour sa gloire, pour être utiles et en bénédiction à nos semblables. Sommes-nous des gâteaux cuits des deux côtés ? Des personnes qui accomplissent leur devoir vis-à-vis de Dieu et des hommes ? Le monde, bien qu'il nous haïsse, est-il obligé de rendre témoignage que nous sommes des chrétiens conséquents ? Nos voies correspondent-elles à nos paroles ? Nos supérieurs ou nos subordonnés, nos collègues de travail peuvent-ils déclarer que nous portons honneur au Nom du Seigneur en qui nous croyons ? Joignons-nous à la ferme séparation de tout mal et de tout ce qui est contraire à la vérité, des sentiments de douceur et d'abnégation, de patience, de conciliation et d'humilité ?

                        « Des cheveux gris sont aussi parsemés sur lui… il ne le sait pas »

            Il est dit ensuite d'Ephraïm : « Des étrangers ont consumé sa force, et il ne le sait pas. Des cheveux gris sont aussi parsemés sur lui, et il ne le sait pas » (v. 9). Il y a des croyants qui essaient de naviguer entre deux partis de manière à ne blesser ni l'un ni l'autre. Par crainte des hommes ou pour leur plaire, ils cherchent à éviter un témoignage clair pour Christ. Ils ressemblent à des gâteaux cuits d'un seul côté ! D'autres conservent de l'amitié pour le monde et oublient que « l'amitié du monde est inimitié contre Dieu » (Jac. 4 : 4). Ils concluent des alliances que la Parole de Dieu interdit. « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules », écrit Paul aux Corinthiens (2 Cor. 6 : 14). Mais on pense : Je saurai bien défendre mon point de vue. Qui sait ? Je réussirai peut-être à gagner l'autre partie pour Christ. - On essaie de tranquilliser sa conscience avec de tels raisonnements. Les yeux et le cœur sont pris et avant de s'en rendre compte, l'union pernicieuse est réalisée : « Des étrangers consument la force ».
            Oh ! que personne ne pense qu'il pourra, dans un tel chemin, être utile à l'incrédule ou même favoriser l’œuvre de Dieu ! Non, notre passage montre, et l'expérience confirme, que presque toujours c'est le contraire qui se passe : l'incrédule va entraîner le croyant avec lui et sans même que ce dernier s'en rende compte, cette union interdite lui ravira toute sa force spirituelle. Il est tout à fait saisissant d'entendre la plainte du prophète : « Des étrangers ont consumé sa force, et il ne le sait pas, des cheveux gris sont aussi parsemés sur lui, et il ne le sait pas ». Les cheveux grisonnants annoncent l'âge qui avance et la force qui décline. La tête n'est pas encore toute grise mais des signes de régression, de déclin, apparaissent. L'affaiblissement intérieur qui s'opère s'extériorise. Et on ne le sait pas ! On a abandonné le secret de sa force et on pense malgré cela comme Samson : « Je m'en irai comme les autres fois, et je me dégagerai » (Jug. 16 : 20). Mais la tentation arrive et voici que la force s'en est allée ; on tombe sous la puissance des ennemis, on devient un captif du monde et un objet de moquerie. Il est dit également de Samson dans le même verset : « Il ne savait pas que l'Eternel s'était retiré de lui ».
            Que de croyants de nos jours ressemblent à Samson ou à Ephraïm ! Des relations et des alliances ont été conclues avec le monde, souvent par les affaires, souvent par des enfants qui ont grandi - des liens formés qu'on n'aurait pas cru possibles autrefois, dans les jours de fraîcheur et de forces spirituelles. Ici on a fléchi un peu, là on a fait une concession, et ainsi les « cheveux gris » sont apparus et on n'en sait rien ! On pense que tout est en ordre et pourtant des étrangers ont consumé depuis longtemps les meilleures forces, et on est comme « une colombe niaise, sans intelligence » (Osée 7 : 11). Ephraïm était déjà arrivé au point de demander de l'aide à l'Egypte et de s'en aller en Assyrie. Terrible aveuglement ! Mais bien des croyants ne sont-ils pas aujourd'hui en grand danger de s'engager dans le même chemin ?


L’exhortation à revenir à Dieu

            Au chapitre 14, Osée exhorte le peuple à revenir à l'Eternel : « Israël, reviens à l'Eternel, ton Dieu » (v. 1). L'Eternel est toujours le Dieu d'Israël. Il ne s'est pas détourné de lui. Il est le Dieu d'Israël depuis l'Egypte (13 : 4). Sa fidélité est très grande. Mais il ne faut rien de moins qu'un retour jusqu'à l'Eternel avec une franche confession et un sérieux jugement de soi-même. « Prenez avec vous des paroles, et revenez à l'Eternel ; dites-lui : Pardonne toute iniquité » (v. 2).
            Lorsque le fils prodigue est revenu à lui-même, il a décidé de retourner vers son père en disant : « Je me lèverai, je m'en irai vers mon père et je lui dirai : Père, j'ai péché contre le ciel et devant toi ; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils » (Luc 15 : 18-19). C’est la grâce de Dieu qui l'a amené à retourner et à confesser, et c’est encore la grâce qui l’a rencontré quand il a mis sa décision à exécution. Il en est exactement de même ici. C'est la grâce qui appelle : « Israël, reviens ! ». Et c'est toujours la grâce qui dit à celui qui revient : « Je guérirai leur abandon... je les aimerai librement… Je serai pour Israël comme la rosée ; il fleurira comme le lis, et il poussera ses racines comme le Liban » (Osée 14 : 4-5). C'est la grâce, merveilleuse et divine grâce, qui veut accepter le fruit de leurs lèvres comme un sacrifice agréable après avoir reconnu que l'Assyrien ne peut pas les délivrer et que l’œuvre de leurs mains ne peut pas les sauver ; mais que seule la miséricorde de Dieu envers l'orphelin (le faible, celui qui ne peut s'aider lui-même) peut leur apporter du secours.
            Revenons donc, nous aussi, qui aujourd'hui confessons appartenir au peuple de Dieu, nous dont le cœur est peut-être devenu indifférent et s'est détourné de Dieu ! Revenons avec des paroles de sincère douleur et d'honnête humiliation ! Disons-Lui combien de choses indignes d'un vrai chrétien ont trouvé une entrée dans nos cœurs et dans nos maisons. Demandons-Lui la lumière et la grâce pour un véritable retour jusqu'à Lui ! « Ils n'ont pas crié à moi dans leur cœur, quand ils ont hurlé sur leurs lits… ils retournent, mais non au Très-Haut » (Osée 7 : 14-16) ; c'est pourquoi son hurlement a été inutile et son retour sans résultats. Il était devenu « comme un arc trompeur » (v. 16). Pensons au vêtement fait d'étoffe mélangée, au gâteau cuit d'un seul côté, et fuyons les « étrangers » qui consument notre force, c’est-à-dire tout ce qui nous met sous l’emprise du monde et de son prince. C'est tout à fait certain : Dieu guérira aussi notre abandon et Il nous « aimera librement » (Osée 14 : 4). Nous fleurirons à nouveau comme le lis, nous serons verdoyants comme le cyprès et notre fruit proviendra de Lui (v. 5, 8).
            « Qui est sage ? il comprendra ces choses ; et intelligent ? il les connaîtra ; car les voies de l'Eternel sont droites, et les justes y marcheront » (v. 9).
 

B.d.H. - D’après un article du « Messager évangélique » (1983)