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Quelques résultats bénis du service fidèle de Néhémie
 

 Néhémie, un serviteur différent d'Esdras
 L'intérêt de Néhémie pour le peuple à Jérusalem et sa préparation au service
 Néhémie s'engage dans son service : la bonne main de Dieu est sur lui
 Une nuit bien remplie pour Néhémie
 Néhémie exhorte ses frères  et il les invite à travailler pour Dieu
 Néhémie, avec l'aide de Dieu, fait face à l'opposition grandissante
 

            Au début du récit contenu dans le livre de Néhémie, treize ans à peine se sont écoulés depuis qu'Esdras est monté à Jérusalem pour chercher le bien de son peuple (Esd. 7 : 6-8). Investi d'une réelle autorité morale, ce serviteur avait manifesté un grand zèle pieux pour la gloire de l'Eternel. Pourtant, le peuple d'Israël était toujours dans la misère et dans l'opprobre.
            Alors, dans sa grâce et sa fidélité, Dieu prépare un autre vase pour la bénédiction d'Israël. Dans Ses voies à l'égard des siens, Il envoie souvent un serviteur qui convient à des besoins actuels ; mais si, par la suite, ce même serviteur revendique ce qu'il croit être son autorité à diriger, son activité peut devenir néfaste ! Que de fois a-t-on pu constater de telles dérives dans l'assemblée (3 Jean 9) !
 
 
 
Néhémie, un serviteur différent d'Esdras
 
            En  comparant le comportement d'Esdras avec celui de  Néhémie, on constate que le premier marchait à un niveau spirituel plus élevé que son successeur (voir Esd. 8 : 21-23 et Néh. 2 : 7-9 ; Esd. 9 : 3 et Néh. 13 : 25). Néhémie, probablement moins spirituel qu'Esdras, était néanmoins un serviteur très dévoué qui se tournait constamment vers Dieu par la prière, afin de trouver en Lui sagesse et énergie.
            C'est à Esdras, encore présent à Jérusalem, que l'on demandera tout naturellement plus tard d'apporter le livre de la loi de Moïse ; celui qui était considéré comme un scribe et un sacrificateur, l'ouvre en présence de la congrégation. Il y lit, tandis que chacun prête l'oreille (Néh. 8 : 1-3).
            Néhémie, lui, n'était pas un homme de rang ou d'autorité, à la différence de tous ceux que Dieu avait suscités auparavant. Il est envoyé pour un service précis reçu du Seigneur et, comme Esdras, il saura s'effacer lorsque sa tâche sera terminée !
 
 
 
L'intérêt de Néhémie pour le peuple à Jérusalem et sa préparation au service
 
            Au début du livre, Néhémie occupe un poste des plus honorables, celui d'échanson à la cour du roi de Perse, Artaxerxès. Il aurait pu chercher à conserver égoïstement cette charge, au moment même où la plupart de ses frères juifs connaissaient des conditions de vie bien plus difficiles. Il aurait pu prétexter que la confiance dont il jouissait de la part du roi, du fait d'un service fidèle, le désignait pour servir les intérêts de son peuple, en restant justement dans l'intimité de ce puissant monarque !
            Son frère Hanani et quelques hommes de Juda viennent à Suse, et Néhémie, plein de sympathie, les interroge au sujet de Jérusalem, ville que pourtant il ne connaissait pas, mais qui occupait une place toute particulière dans son coeur (Ps. 137 : 5-6). Ils lui racontent la misère du faible résidu, remonté de la captivité ;  Néhémie apprend que celui-ci survit à peine à Jérusalem, très affaibli. Que s'est-il donc passé au milieu de ces hommes de Juda durant toutes les dernières années ? N'ont-ils pas cherché à reconstruire, à rendre la ville sûre ?
            A l'écoute de ce triste récit, au lieu de chercher à jouir encore « pour un temps » des délices du palais royal, Néhémie conçoit un projet hardi et choisit, comme Moïse, de se rendre dans son pays d'origine et de partager l'affliction du peuple de Dieu (Héb. 11 : 25). 
            Portons nos regards sur un plus grand que lui ! Contemplons l'amour merveilleux du Fils de Dieu ! Il a vu l'état désespéré de l'homme, cet abîme de mal où il était plongé. Il a pris notre nature -à part le péché- et il s'est anéanti ;  Il est descendu sur la terre. Il s'est présenté à notre place, subissant sur la croix la juste colère de Dieu pour nous apporter un salut éternel !
            Comme tous les hommes de Dieu dans des jours de ruine, Néhémie s'humilie profondément. L'entretien avec le roi est précédé par une période de pleurs, de deuil, de jeûne. Il confesse ses péchés et ceux de ses pères (Néh. 1 : 6). Il prie jour et nuit avec intelligence, plaidant la cause du peuple, remonté de la captivité. Il dit à l'Eternel : Ne sont-ils pas maintenant tes serviteurs ? (Néh. 1 : 4-11).
            Mais Néhémie devra attendre patiemment quatre mois durant. Puis, à l'heure choisie par Dieu, sa requête devant le roi est encore précédée par une supplication, très brève : elle monte vers Dieu, avant la réponse au monarque (Néh. 2 : 4). Il trouve alors, comme il l'avait demandé à l'Eternel, miséricorde auprès de cet homme.
 
 
 
Néhémie s'engage dans son service : la bonne main de Dieu est sur lui
 
            Néhémie part seul à Jérusalem, accompagné d'une escorte, fournie gracieusement par le roi à son échanson. Esdras n'avait pas demandé au roi des forces et de la cavalerie (Esd. 8 : 21) mais rien ne permet de dire que Néhémie a fait une demande dans ce sens.
            Par contre, il a demandé et obtenu l'autorisation de demander au gardien de la forêt royale le bois nécessaire pour mener à bien la reconstruction. Il n'est pas chargé, comme son prédécesseur, de dons pour la maison de l'Eternel. La faiblesse s'est accentuée, la générosité n'est plus de mise, mais même dans le temps des « petites choses », la foi garde toute sa valeur, à la gloire de Dieu !
            Néhémie est pourtant reconnaissant : il ne perd pas de vue Celui qui dispose les coeurs (Prov. 21 : 1). Il reconnaît que toute cette aide lui a été apportée : « selon que la bonne main de mon Dieu était sur moi », dit-il (Néh. 2 : 8). Sans ce soutien divin, rien n'eût été possible ! Enfants de Dieu, n'oublions pas d'exprimer, avec nos prières, des actions de grâces (Col. 4 : 2). Ne devons-nous pas remercier sans cesse Dieu pour l'étendue de ses bienfaits ? Sa main est en bien sur tous ceux qui Le cherchent (Esd. 8 : 22).
 
            Arrivé à Jérusalem après ce long voyage si fatiguant, Néhémie se prépare à son service, en restant en communion avec Dieu (Néh. 2 : 11). Il va commencer des investigations personnelles. Son frère lui a bien décrit la muraille dévastée et les portes brûlées par le feu ; toutefois il est décidé à se rendre compte par lui-même de l'étendue des dégâts (Néh. 1 : 3 ; 2 : 15).
 
 
Une nuit bien remplie pour Néhémie
 
            Trois jours après, Néhémie se lève de nuit, avec le peu d'hommes qui l'accompagnent. Il n'a informé personne de ce que son Dieu lui a mis à coeur de faire pour Jérusalem (Néh. 2 : 12). Souvent faute de discrétion, on s'expose à très vite rencontrer des obstacles, à recevoir des remarques plutôt hostiles : « Est-ce possible ? » ou : « Est-ce sage ? », ou encore : « Est-ce vraiment le moment ? ». L'activité de la foi dérange l'ennemi et ceux qui lâchement, se soumettent à lui (Jug. 15 : 11). On est vite considéré comme celui qui trouble Israël (1 Rois 18 : 17), alors que tant de personnes, hélas, se sont habitués à rester tranquilles sur leur lie (Soph. 1 : 12 ; Jér. 48 : 11).
            Mais le fardeau de sa mission empêchait cet homme de Dieu, comme l'apôtre Paul en son jour (2 Cor. 2 : 13) de trouver du repos : lui aussi, il avait compris que le travail de Dieu ne devait subir aucun retard (Luc 10 : 4). Il répète donc : « Et je montai de nuit par le torrent et je considérai la muraille » (Néh. 2 : 15). Les choses étaient, hélas, telles que Hanani les avait décrites. Sorti par la porte de la vallée, face à la source du chacal, Néhémie se dirige vers la porte du fumier puis vers celle de la fontaine, près de l'étang du roi. Il doit alors constater qu'« il n'y avait pas de place où pût passer la bête qui était sous lui », à cause de l'importance des décombres. Ils contribueront bientôt à faire faiblir les forces des porteurs de fardeau (Néh. 4 : 10) !
            De nombreux serviteurs ont connu, au cours des âges, des nuits comparables à celle que Néhémie a traversée (Es. 26 : 9). Humiliés, le coeur brisé, ils se sont appliqués à considérer avec soin, comme Néhémie, l'étendue de la ruine et des manquements répétés du peuple de Dieu. Et malgré leur profonde tristesse, ils se sont montrés disposés à se soumettre à la volonté de Dieu, toujours bonne, agréable et parfaite (Rom. 12 : 2).
            Néhémie a acquis la certitude que Dieu lui demande d'accomplir ce travail pourtant rebutant ! C'est le secret de sa persévérance : sa foi repose sur Celui qui lui a confié ce service. Dieu lui donnera la sagesse indispensable pour l'accomplir ! Autrefois, n'avait-il pas rappelé à Moïse qu'Il avait donné une bouche à l'homme ? Et Il lui avait ensuite commandé : « Maintenant, va, et je serai avec ta bouche et je t'enseignerai ce que tu diras » (Ex. 4 : 11-12).
            Seul, durant cette nuit mémorable (Ps. 77 : 6-7), Néhémie, dont le nom signifie : « l'Eternel a consolé », puise abondamment auprès de son Dieu les ressources nécessaires pour poursuivre avec confiance le chemin. Son coeur restera profondément touché d'avoir vu de si près la désolation qui règne à Jérusalem.
            Les sentiments de cet homme de Dieu ne peuvent être qu'un pâle reflet de la pitié et de la compassion du Seigneur. Ce lieu, Il l'a lui-même choisi (Deut. 12 : 14) ; Il y a lui-même habité, au temps des rois d'Israël, sur le propitiatoire, entre les deux chérubins. La souffrance éprouvée par Son coeur aimant se manifeste avec une acuité plus grande encore, quand Il viendra souffrir et mourir pour nous sur cette terre. Les siens ne l'ont pas reçu (Jean 1 : 11).  En approchant de la ville de Jérusalem, Il pleurera sur elle, conscient des terribles épreuves qui vont l'atteindre, après L'avoir rejeté (Luc 19 : 41-44).
 
 
Néhémie exhorte ses frères  et il les invite à travailler pour Dieu
 
            Néhémie a appris, en communion avec Dieu, comment exhorter et encourager les responsables, ceux qui aujourd'hui correspondent à l'ange de l'Assemblée. Il les met maintenant au courant de ses projets : « Venez et bâtissons la muraille de Jérusalem, afin que nous ne soyons plus dans l'opprobre » (Néh. 2 : 17). Peut-être ceux-ci s'étaient-ils habitués, à vivre ainsi, de façon quotidienne, au milieu de ces ruines ? C'est un grand danger pour nous aussi ! Très vite, on en viendrait à dire ou à penser secrètement, comme ailleurs le fait ce même résidu : le temps n'est pas venu de bâtir ! (Agg. 1 : 2).
            Pour Néhémie, rempli de zèle, il est intolérable que le peuple élu accepte délibérément de vivre dans un tel opprobre au milieu des païens qui l'entourent. Son désir est de reconstruire la muraille. Ne met-elle pas avant tout en évidence la séparation indispensable avec le monde (Ezé. 42 : 20) ? Il voulait aussi rétablir les conditions nécessaires à l'exercice de la justice et du juste jugement, en rendant sûres les portes de la ville, avec leurs verrous et leurs barres.
            Il parle avec douceur et même avec une certaine tendresse à ses interlocuteurs. Il s'agit des sacrificateurs, des nobles, des chefs et aux autres – tous ceux qui s'occupaient de l'oeuvre. Il ne leur reproche pas leur infidélité, ni même leur négligence. Il s'identifie avec eux : « Vous voyez la misère dans laquelle nous sommes ». (Néh. 2 : 16-17). C'est l'attitude qui nous convient ! Il leur montre ce que Dieu a fait (Nom. 23 : 23), combien sa main a été bonne sur lui ! Il ne leur parle pas de sa propre activité, de ses renoncements personnels, ni même des heures passées de nuit à considérer la muraille ! L'Eternel les a placés sous le gouvernement d'un roi des nations, à cause de leurs infidélités. Mais, dans sa bonté qui demeure à toujours, il a incliné le coeur de cet homme. Il a autorisé Néhémie à agir en faveur « du lieu des sépulcres de ses pères ».
            Dieu opère aussi dans le coeur de ceux qui écoutent Néhémie. Leur réponse positive est immédiate ! Ils disent : « Levons-nous et bâtissons. Et ils fortifièrent leurs mains pour bien faire » (Néh. 2 : 18). Si l‘on obéit à la pensée de Dieu pour Le servir, il envoie l'aide nécessaire (Ps. 103 : 3). Même si « les principaux » refusent de plier leur cou au service de leur Seigneur, ceux qui vivent près d'eux peuvent se montrer prêts à réparer une double portion de la muraille (Matt.20 : 27-28 ; 2 Cor. 5 : 15) !
 
 
 
Néhémie, avec l'aide de Dieu, fait face à l'opposition grandissante
 
            Les ennemis dont nous avons déjà entendu parler (Sanballat et Tobija) apprennent avec dépit le réveil qui vient de se produire au milieu du peuple d'Israël. Un nouvel émissaire de l'ennemi, Guéshem l'Arabe, est venu se joindre à eux. Leurs dispositions présentes sont toutes différentes de celles que manifestaient les adversaires, au temps d'Esdras ; ceux-ci affirmaient alors habilement aux Juifs vouloir les aider et servir le Dieu, auquel ils s'étaient habitués à offrir des sacrifices, comme à leurs faux-dieux (Esd. 4 : 2). Ici, ils se moquent et méprisent le peuple, et l'accusent ouvertement de vouloir se révolter contre le roi – une accusation très dangereuse ((Néh. 2 : 19 ; 6 : 9) !
            Néhémie, fort de la protection divine, assuré d'être dans le sentier de l'obéissance à Dieu, répond hardiment à ces adversaires : « Le Dieu des cieux, lui, nous fera prospérer, et nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons ; mais vous, vous n'avez ni part ni droit, ni souvenir à Jérusalem (Néh. 2 : 20).
            Aujourd'hui encore, il faut s'attendre à rencontrer une forte opposition si l'on veut maintenir la séparation entre le monde et le peuple de Dieu. Cette hostilité provient, hélas, en particulier de chrétiens professants qui sont alliés aux ennemis du peuple de Dieu. Ils sont prêts à accepter que des croyants participent à des oeuvres sociales, au détriment de la séparation indispensable pour avoir l'approbation divine.
            Fondé sur Dieu même, Néhémie armé de patience, est prêt à surmonter les ruses de l'ennemi. Bientôt, il répondra fermement à des sollicitations répétées apparemment amicales en vue d'une rencontre dangereuse avec ces ennemis : « Je fais un grand travail, et je ne puis descendre. Pourquoi le travail cesserait-il ? » (Néh. 6 : 3). Il n'y a rien de tel que la hardiesse et la fermeté pour faire face à l'adversaire. Joignons « à la foi, la vertu » (2 Pier. 1 : 5). « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31). 
 
            L'intervention véritablement miraculeuse de Dieu conduira à l'achèvement de cet immense chantier, malgré la faiblesse et l'inexpérience de la plupart des ouvriers, orfèvres ou bijoutiers de leur état : au bout de 52 jours, la muraille sera terminée, à la gloire de Dieu (Néh. 6 : 15) ! Que cet exemple de Néhémie nous encourage à nous lever et à bâtir. Que notre âme soit gardée de la crainte de l'ennemi (Ps. 64 : 1) !
 
 
                                                                                      Ph. L.       5. 04. 07   
 
   
                                   Fondés sur Dieu même, nos coeurs à jamais
                                   Ont pour bien suprême, sa parfaite paix.